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LES ANCIENS MANOIRS DE MEILARS-CONFORT

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MANOIR DE MEILARS.

Au bourg même de Meilars, existait autrefois un manoir habité par les seigneurs de ce nom.

En 1349, l’une des héritières, Hazevis de Meylar, était mariée à Guillaume, seigneur de Pennault en Pleyben. Leur fille, Plézou de Pennault, épousa Alain de Tyvarlen qui décéda en 1384. Elle en eut un fils de même nom, mort sans postérité en 1404, et deux filles. L’aînée, Alice de Tyvarlen, succéda à son frère dans les seigneuries de Pont-Croix et de Tyvarlen, et mourut en 1512, laissant de son mariage avec Jehan de Rosmadec, demi-frère de l’évêque Bertrand de Rosmadec, un fils, Guillaume, qui fut tué en 1426 à l’assaut de Saint-James de Beuvron. La cadette, Margily, épousa le seigneur de Coatrédrez.

Hazevis de Meylar s’était mariée en secondes noces à Alain de Kerlaouénan en Mahalon et en eut deux filles, Constance et Alise (Archives de La Loire-Inférieure, B. 2035).

C’est sur l’emplacement du manoir de Meilars que s’éleva, plus tard, le presbytère.

MANOIR DE KERNONEN.

Ce manoir qui appartenait à Marguerite de Saint Juzel, lors de la réformation de la noblesse en 1536, était la seule mouvance que la seigneurie de Coatfao eût en Meilars. De ce fait, cette seigneurie jouissait de certains privilèges, droits honorifiques et prééminences, en l’église paroissiale : tombes et écussons avec armes de la maison de Kernonen : d’or à une croix d’azur chargée de cinq quintefeuilles d’argent.

En 1681, le manoir de Kernonen qui comprenait « des maisons couvertes en pierre de taille, vieilles mazures, cours closes, courtils, bois de haute futaye, rabines, près, prayryes, terres froides, montagnes, taillis, viviers », appartenait à Jean de Rospiec, seigneur de Trévien, du chef de sa femme, Marie du Disquay, qui l’avait hérité de sa mère, Françoise de Lézandevez. Jean de Rospiec devait à la seigneurie de Coatfao, dont relevait le manoir : « 15 sols monnayes par an, deux criblées d’avoine, 4 criblées de froment, 5 criblées de seigle et une poule » (Archives départementales, E 229).

MANOIR DE GUIZEC.

Il ne reste rien de l’ancien manoir si ce n’est, dans le mur d’un hangar, un écusson qui porte un soleil, un croissant et deux clefs entrecroisées. Signalons aussi un calice sculpté dans la pierre d’un mur du même bâtiment.

Lors de la Réformation de 1446, le manoir de Guizec avait pour propriétaire le sieur de Roscerf. Il appartenait en 1536 à Françoise de Trégain, épouse du sieur de Kerguenezal.

Nicolas Porlodec, sieur de Guizec, époux de Jeanne Canévet, acquit, en 1666, le manoir de Kerstrad pour la somme de 1220 livres, de Jean de Rospiec et de Marie du Disquay, seigneur et dame de Trévien (Archives départementales).

Leur fille, Catherine Porlodec, épousa Jean Le Bars, du Mene-Bihan, et c’est à eux qu’appartenait Guizec en 1684.

Une autre fille, Anne, épousa Jean-Baptiste Le Bail­lif de Porsaluden, officier des chevaux légers de la garde du Roi.

MANOIR DE CASTELLIEN.

Au-dessus de la porte du moulin de ce manoir il y a encore en 1932 deux écussons, l’un portant un poisson, l’autre trois ronds de bosse.

En 1536, Castellien était habité par Jehan Provost, sergent, se disant noble, et Loyse de Rosmadec, sa femme. Ils tenaient ce manoir de Jehan du Launay et d'Olive Guardet, seigneur et dame de Castellien décédés 25 ans auparavant.

En 1540, Johanne Mouezou, de Douarnenez, rend aveu au Dauphin pour un vieil étage de Castellien (Archives de la Loire-Inférieure, B. 2018).

Suivant une déclaration de 1677, la demoiselle Michellet, dame de Castellien, possédait, outre ce manoir, une ferme à Kervoal tenue à titre de domaine congéable par Guillaume et Jacques Larvor et consorts.

A la même époque, le moulin du manoir était au seigneur Gourcuff de Tréménec qui possédait aussi le manoir de Kerdunic en Poullan.

MANOIR DE LESVEILARS.

Au début du XVIème siècle, le manoir de Lesveilars appartenait à Glazren Le Rousseau et à Amicze Le Campion. Tous deux moururent vers 1640. Leur fille, Loyse Le Rousseau, épousa en premières noces Raoul Le Doulce, sieur de Kermabon, qui lui donna un fils, François Le Doulce. Elle rendit aveu au Dauphin en 1543 pour le manoir de Lesveilars comme tutrice de ce fils. En 1550, Loyse Le Rousseau était remariée à Yves Autret, sieur de Trévyen (Archives de la Loire-Inférieure, B. 2018).

MANOIR DE KERVÉNARGANT.

Bien que tout proche du bourg de Poullan, le manoir de Kervénargant se trouve sur le territoire de Meilars.

Il y a cinquante ans, André Theuriet, de passage par là, en faisait cette description : « On s’y rend par un chemin creux qui part de Pouldavid et qui, toujours montant, finit par déboucher au milieu de la lande. Quand on approche du manoir, on s’imagine tomber en plein dans un roman de Walter Scott. L’habitation est complètement enfoncée dans les arbres. On y arrive par une longue avenue herbeuse, en pente, formée par une quadruple rangée de vieux hêtres. Au bout de l’avenue, se dresse la façade grise d’un haut mur encadré dans deux tourelles aux toits en éteignoirs. Le mur, tapissé de fougères et de pariétaires, est percé de deux portes à ogives tréflées : l’une haute et large pour les voitures, l’autre étroite et plus basse pour les piétons. Une frêle colonnette de pierre, feuillagée et fleurie, sépare les deux ouvertures et se termine elle-même par un trèfle flamboyant... » (Revue des Deux Mondes, vol. 1, 1881, p. 373-375).

Vers 1932, l’aspect extérieur du manoir n’a guère changé. Seule l’avenue est moins herbeuse et déboisée : les vieux hêtres recourbés en voûte au-dessus du chemin ont fini de mourir et n’ont pas été remplacés. Le beau portail gothique est toujours debout, avec ses deux portes décorées d’archivoltes feuillagées, de pinacles, de fleurons et surmontées par des arcades plus aiguës que ne le sont généralement celles des portes du XVIème siècle, ce qui indiquerait une date plus ancienne.

Autrefois, il y avait au portail une galerie de défense, sans doute crénelée à laquelle conduisait un escalier en pierre. La tourelle pointue qui défend l’entrée, à droite, a un ressaut en encorbellement et est percée de meurtrières à la base. L’autre tourelle, à l’angle gauche du mur extérieur, est couverte en pierre. Elle est soutenue à environ 1 m. 50 du sol sur des corbelets qui lui donnent l’apparence d’une guérite sur mâchicoulis. Partagée intérieurement en deux parties, elle offre, au rez-de-chaussée, une sorte de casemate percée de trois meurtrières rasantes. Au-dessus, c’était le colombier seigneurial. A l’époque du passage de Theuriet, des pigeons y roucoulaient tout le jour. Les pigeons se sont tu. Aujourd’hui la tour est vide. Seuls les moineaux et les pinsons nichent dans le lierre qui l’a envahi.

La maison principale a été très remaniée. C’est une longue façade sans grand cachet. La porte en ogive est très simple. Quelques fenêtres ont des moulures du XVIème siècle, mais aucune n’a conservé ses meneaux. A l’extrémité orientale du manoir, deux meurtrières, aujourd’hui bouchées, flanquent une fenêtre rectangulaire et permettaient de tirer sur les assaillants qui auraient rompu la porte d’entrée. La chapelle se trouvait au bout opposé. Le pignon, de ce côté, est surmonté d’une croix. Au dos de la maison, un pavillon contient un escalier monumental en pierre.

Le manoir de Kervénargant a, bien souvent changé de maîtres. Nous le trouvons, en 1446, entre les mains de Guillaume Louyt, noble et exempt. Un siècle plus tard, il appartenait à Marguerite, fille du sieur de Saint Juzel, damoiselle. Il alla, en 1572, avec le manoir de Tromelin, en Mahalon, agrandir la terre du marquisat de Pont-Croix, contre la somme de 30.000 livres.

En 1633, il devenait la propriété de Pierre de Jégado, écuyer de la petite écurie du Roi et capitaine garde-côtes de l'Evêché de Cornouaille, seigneur de Kerlot (Plomelin), la Boisière (Pluguffan), Trémillec, Tromelin (Mahalon), etc... Pierre de Jégado fonda dans son manoir de Kerlot, en Plomelin, une abbaye dont sa soeur, Elisabeth de Jégado, fut la première abbesse. Il avait épousé Françoise de Trécesson, dont il n’eut qu’une fille qui mourut en bas-âge, à Rennes. Les deux époux faisaient, dit-on, (Tallement de Riaux) très mauvais ménage. Les querelles étaient fréquentes, et ce n’était pas sans raison. Il paraît que Françoise de Trécesson s’occupait de sorcellerie. Mais son mari, à qui ces manières ne plaisaient pas, la chassa de sa maison. Elle dut se retirer chez sa mère, Gilette Hay, douairière de Trécesson, et y rester. Pierre de Jégado refusa toujours de la recevoir, se bornant à lui servir une pension de 2.400 livres.

Comme ils ne laissaient pas d’enfants, le manoir de Kervénargant passa, par héritage, à leur neveu, Pierre Poulain de Pontlo. Plus tard, il appartint à honorable homme Guillaume Pezrès, sieur du Plessis, qui le vendit, en 1689, à escuyer Claude de Bourgneuf, époux de Jacquette Jeanne Alléno.

Si jamais le manoir eut quelque splendeur, il n’en avait plus à cette époque. L’acte de prise de possession, daté du 11 Janvier 1689, nous le montre tristement délabré : « Le manoir et les logements sont sans bois ni couverture, sauf le bout oriental de la maison principale qui est couvert de paille, sans plancher ni tillages, les fenêtres hautes sont bouchées de pierre fors une, et le boissage des autres être en méchante réparation, point de fermetures sur les portes et la cour, colombier sans pigeons, porte sans clefs, colombier couvert de lierre, endommagés à raison du grand temps qu’ils sont découverts ».

Il y avait trois écussons au-dessus de l’entrée principale de la cour : « Celui du milieu nous semblant être un grellier surmonté d’une croix en forme de saultoir. Celui du costé du midi est une croix paslé, et l’autre estant au costé septentrion est partie d’une demie-croix paslé et d’un croissant et demy. Aussy un lambel au-dessus dudit croissant et demy. Dans le coing septentrional du bout oriental de ladite maison est une tourelle couverte de paille... ».

Du manoir de Kervénargant dépendaient plusieurs fermes qui furent vendues en même temps : Guerveur où existaient quatre fermes, « deux d’entre elles tenues par Yves et Pierre André, frères, l’une pour rente domanière de 57 livres et 6 livres de corvées, et pour l’autre 42 livres de rente et 12 livres de corvées. La troisième profitée par Jean Coulloc'h pour 8 combles de froment, 8 combles de seigle, 8 combles d’avoine, 1 comble de mil et 2 chapons ; seize livres pour corvées. La quatrième profitée par le même Coulloc'h et consorts pour 7 livres 4 sols » (Archives départementales, E. 427).

Penguilly bihan, profité à titre de domaine congéable par Jean Le Gall pour 6 combles de froment, 6 de seigle, 6 d’avoine, un mouton gras, 2 chapons et 12 livres pour corvées.

Au Bourg de Poullan, une tenue profitée par Daniel Coulloc'h et sa femme et par Rolland Le Clerc pour 8 combles de froment, 8 combles de seigle et autant d’avoine, plus 12 livres pour corvées.

Au Bourg de Meilars, une rente censive était due sur une maison qu’habitait Guillaume Gavan.

Le Reun et Pennec'h, en Plogoff, tenus par Jacques Kerloc’h, Jean Audren et consorts, devaient une rente domanière et 50 sols pour corvées ; Lestrivin, en Plogoff, 10 livres par an de rente domanière et 60 sols pour corvées ; Kerengar, en Plozévet, une rente domanière de 4 livres 16 sols ; Kervoad, en Meilars, où demeurait Jacques Larvor, devait une rente consistant en un comble de froment, une charge de seigle, 3 livres pour corvées et autres droits domaniers ; Keréven, en Poullan, 9 combles de froment, 4 combles de seigle, 2 combles d’avoine, plus 2 livres 8 sols en argent et 12 livres pour corvées ; Kernéoc, en Poullan, tenu par Guillaume Hascoët, 24 livres en argent et 12 livres pour corvées ; Kerleildé, en Poullan, tenu par Mathieu Cudennec, 3 combles de froment, 2 combles de seigle, 2 chapons, 3 livres, 12 sols, en argent, 6 livres pour corvées et autres droits domaniers ; Lezaurégan, en Poullan, tenu par Paul Cozic, 4 combles de froment, 6 combles de seigle, 2 chapons, 12 livres pour corvées et autres droits domaniers.

A la mort de Jacquette Alléno, vers 1735, le manoir fut vendu judiciairement à la requête de Jacques Joseph du Ménez, chevalier, seigneur dudit lieu, et de dame Marie Marguerite du Bourgneuf, héritiers bénéficiaires de Claude du Bourgneuf (Archives départementales, B. 313). Il dut être acquis par la famille Le Bahezre qui le possédait en 1760 (Archives départementales, B. 489).

Quelques années plus tard, les possesseurs de Kervénargant sont messire Joseph Beaussier, seigneur de l'Isle et autres lieux, chef d'escadre des armées navales de France, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et Dame Louise Françoise Jouenne de Lorrière.

Le 23 Avril 1781, on célébra, dans la chapelle domestique du château, les mariages de leurs deux filles (Registres paroissiaux de Meilars). L’une, Claire Louise, Céleste, épousait le vicomte Desson, enseigne des vaisseaux du Roi. L’autre, Angélique Louise, convolait avec le vicomte de Soulange, lieutenant des vaisseaux du Roi. Toute jeune lors de son mariage, celle-ci devint veuve de bonne heure. Lorsqu'éclata la Révolution, elle était déjà, semble-t-il, remariée à M. de Jouvencel. Tous deux s’enfuirent pendant la tourmente et trouvèrent asile à Londres.

Et voici que, je ne sais ni comment ni pourquoi, le manoir se trouve être, peu après, la propriété, de Xavier-Jean-Louis du Rocheret, maréchal de camp, et de sa femme. Il émigre, elle reste avec sa gouvernante Sophie Copinger et deux enfants.

Le 8 Septembre 1792, eut lieu l’inventaire du mobilier à Kervénargant, par Gilles Kerusoret de Pont-Croix. Notons dans cet inventaire : « 4 vaches rouges, 7 autres dont 3 noires et 4 rouges, un taurillon noir, 2 chevaux, un gris et un noir » (Archives départementales, série Q).

La municipalité de Meilars se fait, un jour, l’avocat de Mme du Rocheret pour que ne soit pas exécutée à son égard la loi contre les ci-devant nobles : « Le dix prairial, l'an 2 de la République française une et indivisible (29 Mai 1794) se sont assemblés les citoyens maire et officiers municipaux de la commune de Meilars. Vu le certificat des citoyens Bréard et Vingt médecins et Demisit chirurgien aide major, qui attestent que la citoyenne du Rocheret est dans une situation triste et déplorable étant attaquée de tous les maux allégués par les dits médecins et chirurgiens. Vu le certificat de civisme obtenu par la dite citoyenne du Rocheret de la municipalité de Poullan. Considérant que la dite citoyenne du Rocheret a habituellement manifesté les sentiments du plus pur patriotisme, qu’elle a tant qu’elle a pu résisté à l'Emigration de son mari et que depuis elle n’a eu pour lui qu’un mépris mêlé de haine. Considérant qu’elle a suivi la Révolution avec une résignation vraiment républicaine, que non seulement elle a toujours ponctuellement payé ses contributions, mais encore qu’elle a toujours été prête à sacrifier selon ses moyens pour la prospérité du bien public. L’agent national entendu. La municipalité arrête d’inviter le citoyen Prieur de la Marne représentant du peuple à Brest à ne point exiger de la citoyenne du Rocheret l’exécution de la loi des 27, 28 et 29 germinal contre les ci-devant nobles et à lui permettre sous la surveillance des corps constitués [de demeurer] dans ses foyers parce qu’il y aura lieu à l’appeler à l'excution de la même loi si elle venait à déroger aux sentiments et à la conduite qui lui méritent la faveur réclamée par elle... » (Délibérations municipales de Meilars).

Hélas ! les « sentiments du plus pur patriotisme » de la citoyenne n’empêchèrent pas son manoir d’être vendu comme bien national. Il fut acquis, le 3 Pluviose de l'an III (22 Février 1795) par un armateur de Brest, Jean-Maurice Pouliquen.

Au lendemain de la Révolution, les de Jouvencel rentrèrent dans le vieux manoir. Une fille leur était née à Londres en 1799. Mais bientôt des dissensions s’élevèrent dans le ménage. Les deux époux se séparèrent. En 1809, Angélique et sa fille habitaient le Penity, en Ploaré. M. de Jouvencel demeurait à Kervénargant, sans doute. Une note de M. de Miollis, Préfet du Finistère sous le premier Empire, nous apprend que de Jonvencel fut l’une des plus belles et des plus aimables femmes de son temps, qu’elle conservait encore (en 1809) de précieux restes de ses premiers charmes et que l’histoire de sa vie donnerait matière à un roman intéressant. Ceci éclaire les causes du drame conjugal.

La fille Louise, née en exil en 1799, épousa un M. Madézo, dont elle eut une fille, Emma, la dernière descendante de la famille de Jouvencel. Mlle Emma Madézo épousa un valet de ferme, Guillaume Vigouroux. Celui-ci trépassait bientôt « ayant trop vite et trop bien vécu » (A. de Croze, La Bretagne païenne, p. 215). Et un beau jour, Mme veuve Vigouroux se décidait à aller vivre dans une maison de retraite à Lourdes, abandonnant au Petit Séminaire de Pont-Croix, contre une rente viagère, son castel meublé, ses bois, ses prairies et ses champs.

André Theuriet fut, à plusieurs reprises l'hôte de Kervénargant. On montrait encore, il n’y a pas longtemps, au fond de « l’antique jardin plein de plantes vivaces », l’épaisse charmille sous laquelle il écrivit ses deux nouvelles, le Portrait et les Œillets de Kerlaz, qui, d’ailleurs, ne sont pas des chefs-d’oeuvre. Les Œillets de Kerlaz sont inspirés de l'histoire de Mme Vigouroux, type original de châtelaine-fermière, que Theuriet nomme Anne de Ploudaniel, et qu’il fait épouser, après la mort de son père, par répugnance pour le célibat, le régisseur d’un domaine voisin, nommé Jean Le Bozellec. Son mari meurt d’apoplexie, un jour d'Avril qu’il avait trop copieusement déjeuné, et elle se remet à songer à un sien cousin qu’elle avait vu autrefois à Kerlaz c’est le nom donné par Theuriet au manoir — et auquel, avant son départ, elle avait offert une brassée d'oeillets. Elle fait le voyage de Paris pour le revoir, mais revient bien déçue de son accueil indifférent.

(M. Parcheminou).

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