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MEILARS PENDANT LA REVOLUTION |
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Messire Alain Pennanec'h arriva à Meilars, le 17 Avril 1789, en qualité de Recteur. Il était né à Edern le 24 Mars 1746 et avait reçu la prêtrise le 26 Février 1774. Il avait par conséquent 43 ans quand la Révolution commençait.
Dès son arrivée, il fit l’acquisition, pour l'église de Confort, d’une nouvelle cloche qui fut bénite le 8 Septembre 1789 par M. Le Bescond de Coatpont, recteur de Poullan. Vers la fin de cette année, il s’adjoignit, comme curé, Hervé Calvez, originaire de Saint-Nic, qui deviendra peu après curé de Plogonnec, puis reviendra à Meilars.
Les paroissiens n’étaient pas riches. Durant plusieurs années, les récoltes avaient été mauvaises, et des épidémies étaient venues aggraver encore la misère et la désolation. Nous avons vu qu’en une seule année, la population avait été littéralement décimée.
Comme aujourd’hui, presque tous les habitants étaient cultivateurs. L’industrie de la toile procurait aussi quelques ressources. Il y avait, en 1751, dans la paroisses 34 métiers de tisserands. On admet qu’un ouvrier qui s’occupait uniquement de la fabrique de la toile pouvait mettre en commerce 40 pièces de toile par année, soit 1.360 pièces pour 34 métiers. Mais, à Meilars, on ne devait pas atteindre ce chiffre, la plupart des tisserands cultivant aussi la terre. Déjà, à cette époque, cette industrie était en décadence. Au XVIIème siècle et au début du XVIIIème, elle était bien plus importante. En 1742, des règlements avaient été imposés pour les toiles à voiles. Il fallut améliorer la qualité ou disparaître. De plus, les manufactures de Brest, d'Angers, de Saumur, et même de Hollande concurrençaient victorieusement les fabriques des paroisses des environs de Douarnenez. Et, peu à peu, les métiers de Meilars se turent, les uns après les autres, tout comme ceux de Locronan.
Comme céréales, c’est surtout le seigle que l’on cultivait à Meilars. Du moins, la dîme du Recteur ne comprenait pas de froment. En 1790, M. Pennanec'h percevait dans sa paroisse 230 boisseaux de seigle et 27 boisseaux d’avoine (Archives départementales du Finistère, L. 243). Par contre, il payait 50 livres de loyer pour son presbytère, et 250 livres de portion congrue à un Curé.
L’enquête qui fut faite sur la mendicité, en 1791, révèle un nombre de mendiants inférieur à celui des paroisses voisines : 60 seulement, alors que Mahalon en avait 229 et Guiler 106. La cause de la mendicité à Meilars provient, dit l’enquête, « des charges trop fortes et on ne récolte que des menus grains ». Comme remède, on se propose de « faire un établissement pour nourrir les pauvres ».
En réponse à cette même enquête, Mahalon déclarait qu’il fallait réparer les ponts. Il s’agissait surtout du pont sur le Goyen, entre Meilars et Mahalon, qui était dans un état lamentable, au dire de Cambry. (Il passa par là et eut toutes les peines du monde à traverser la rivière, ce qui montre que le voeu émis par Mahalon ne fut pas réalisé).
Mais les causes de la mendicité étaient plus générales. Pour tout le district, on signale le désoeuvrement et l’habitude de mendier. Pour lutter contre ces vices, on propose « d’obliger chaque paroisse de nourrir ses pauvres, et, pour empêcher le vagabondage des mendiants, les forcer de porter chaque une médaille portant le nom de leur paroisse » ! (Archives départementales du Finistère).
CAHIER DES DOLÉANCES.
Le dimanche 13 Avril 1789, cinquante-cinq habitants de Meilars se réunirent « à la sacristie et à l'église paroissiale pour obéir aux ordres de Sa Majesté... pour la convocation et tenue des Etats généraux de ce Royaume et satisfaire aux dispositions du Règlement ainsi qu’à l'Ordonnance de Monsieur le Sénéchal de Quimper ».
Ils rédigent tout d’abord le « Cahier de doléances, plaintes et remontrances », puis élisent deux députés choisis parmi eux, Jean Gloaguen de Lesvoyen et Guillaume Claquin de Kerhouten, pour porter le dit Cahier à l'Assemblée qui se tiendra à Quimper le 16 Avril. Ils y représenteront Meilars et pourront y « proposer, remontrer, aviser et consentir tout ce qui peut concerner les besoins de l'Etat, la réforme des abus et l’établissement d’un ordre fixe et durable dans toutes les parties de l’administration, la prospérité générale du Royaume et les biens de tous et de chacun des sujets de Sa Majesté » (Archives départementales du Finistère). Voilà des gens qui ont conscience de leur rôle et de la valeur de leurs députés !
Le Cahier des doléances ne diffère pas des modèles qui couraient la campagne :
« 1. — Que les impôts soient également répartis sur tous les ordres, sans distinction.
2. — Qu’il soit voté, aux Etats généraux, par tête.
3. — Que les droits de franc-fief soient supprimés et les droits de contrôle réduits au quart des perceptions actuelles.
4. — Qu’il n’y ait qu’un seul droit sur les boissons, lequel sera payé à leur entrée dans la province.
5. — Que l’on ait la faculté de planter bois et de s’en servir pour son propre usage et la faculté d’avoir four et puits, sans l’agrément du foncier.
6. — Qu’il n’y ait plus de droits de moulin et que les corvées, droits d'égobue et de congément soient supprimés.
7. — Qu’il n’y ait d’autre mesure que celle du Roy et toutes les autres sur icelle bien jeaugé et procès-verbal dressé avant de s’en servir.
8.— Que le colon ne paye sa redevance foncière que dans les espèces de grains que son terrain produit.
9. — Qu’il ne soit plus tenu aux corvées de chemins.
10. — Qu’attendu l’éloignement du Parlement, qu’il soit établi une cour souveraine à Quimper.
11. — Qu’il ne soit désormais distribué aucune sorte de tabac pulvérisé en baril, attendu sa mauvaise qualité, et que le tabac de carotte soit délivré à trois sols l’once, sans eaux.
12. — Qu’il soit ordonné au fermier du tabac de renvoyer la moitié de ses employés au moins, et que le fraudeur bien constaté sera, outre la confiscation de tout son bien au profit du fermier, puni corporellement.
13. — Que les pensions que Sa Majesté a accordées soient réduites, même la moitié supprimée ».
Voilà en treize points bien définis, dont deux consacrés au tabac, les doléances des habitants de Meilars. Si, avec cela, les bases de l’ancien régime n’étaient pas rejointoyées, les abus supprimés, la prospérité générale du Royaume restaurée, c’était à désespérer d’y parvenir jamais.
Certains articles étaient d’ailleurs très justes. On s’étonne cependant de voir les notables demander la suppression des corvées des grands chemins, alors qu’un an auparavant, quand il avait été question de les remplacer par une contribution en argent, ils s’étaient émus et avaient protesté en ces termes : « Etant informés de l’intention où est le Roi de supprimer la corvée des grands chemins et de le convertir dans une imposition pécuniaire, reconnaissants par une expérience bien fâcheuse pour nous-mêmes que par les mauvaises récoltes depuis 7 ou 8 ans, touts les paroissiens, sans exception, sont réduits dans un état à ne pouvoir payer qu’à peine leurs impositions ordinaires (plusieurs même ne le peuvent faire, ce qui préjudicie aux collecteurs), nous voudrions, sous le bon plaisir de Sa Majesté, continuer l’entretien des grandes routes par corvée et de la manière usitée jusqu’à ce jour... » (Archives municipales de Meilars).
Dans toutes les communes, le corps politique céda la place au Conseil municipal. Le 9 Mai 1790, les officiers municipaux de Meilars se réunirent à la sacristie pour élire le maire : l’accord se fit sur le nom de Guillaume Savina, de Mezirvin, qui se hâta d’accepter l’honneur et la charge de gouverner la commune.
Bientôt la Constitution civile du clergé vient jeter le trouble dans les esprits. Le recteur, Alain Pennanec'h, refuse de prêter le serment exigé.
Le 27 Mars 1791, avait lieu, à Pont-Croix, la première élection de recteurs constitutionnels pour remplacer les recteurs réfractaires. Meilars ne fut pas pourvu ce jour-là, ni même huit jours plus tard lors de la seconde élection. Les candidats manquaient. Il était d’ailleurs entendu que tous les recteurs réfractaires ne seraient pas remplacés... « parce qu’on doit, dit Tréhot de Clermont, président du district de Pont-Croix, procéder bientôt à la réduction et à la circonscription des autres paroisses et ce n’est pas la peine d’induire de nouveaux recteurs en des dépenses pour s’établir dans des paroisses qui bientôt seront supprimées » (J.-M. Pilven : Correspondance de M. Tréhot de Clermont).
Le 8 Avril, il écrit : « On ne sait encore que dire des élections faites des curés. Les choix, dans ce canton, ont été excellemment faits, mais la majeure partie a refusé d’accepter ; d’autres, après avoir accepté, se sont rétractés. L’embarras est de trouver des sujets : il y a de la manoeuvre en diable pour détourner ceux qui sont bons... ». Et après avoir jeté l’anathème sur le Recteur de Mahalon et celui de Primelin « qui sont des séditieux et ont fait des prônes incendiaires ». Tréhot de Clermont ajoute : « Mais qu’un recteur de Lababan et de Meilard, saintes gens et qui remplissent leurs fonctions avec édification, tombent sous la proscription, cela touche sensiblement : ils ne sont point encore remplacés, mais ils le seront aujourd’hui si on trouve des sujets. Si on n’en trouve pas, il y a ici plusieurs paroisses à supprimer : Meilard sera divisé entre Pont-Croix, Poullan et Pouldergat... ».
Les choses en restent là pour le moment. M. Pennanec'h n’est pas remplacé. Mais le district lui rend la vie dure et il se décide à prendre la fuite le 8 Septembre 1791 et va se réfugier aux environs de Briec, son pays natal. Nous le retrouvons, le 15 Février 1793, à Plonévez-Porzay où il fut arrêté par les douaniers de Tréfentec et conduit en arrestation à Locronan, chez le sieur Valet.
Meilars reste un an sans recteur. Le 21 Août 1792, Hervé Calvez y est nommé par Expilly. Jean Gloaguen, de Guizec, avait succédé à Guillaume Savina comme maire. Le dimanche 9 Septembre, il réunit le Conseil municipal, en présence de Hervé Pichavant, procureur de la commune :
« Le Conseil général assemblé ce jour dimanche neuf Septembre 1792, l’an quatre de la liberté, sur une lettre d’invitation lui adressée de la part des MM. les administrateurs du district de Pont-Croix pour dresser procès-verbal de la prise de possession de M. Calvez nommé curé de cette paroisse, et recevoir son serment en cette qualité.
S’est en l’endroit présenté le dit sieur Hervé Calvez vicaire de la paroisse de Plogonnec, lequel nous a exhibé d’un procès-verbal des séances de l’assemblée électorale du district de Pont-Croix en date du dix-neuf août dernier, signé de Clermont président et Guillier secrétaire, portant nomination du dit sieur Calvez à la cure de cette paroisse, avec un état de son institution canonique dont le dit sieur Calvez a requis la transcription au long, la teneur de laquelle suit :
Louis Alexandre Expilly, par la miséricorde divine et dans la communion du saint-siège apostolique, évêque du Finistère ; à tous ceux qui ces présents véront, salut et Bénédiction en notre Seigneur. La nation française ayant rétabli par un décret solennel accepté par le roi, le droit de l’élection aux Evêchés et aux cures, pour être exercé par les corps électoraux, comme l'ordre émuable (sic) qui serait observé dans le royaume ; ce même décret constitutionnel nous ayant aussi confirmés dans le droit d’accorder l’institution canonique aux élus ; après nous être assurés de la bonne conduit, de l’intégrité des moeurs et de la sciance du sieur Hervé Calvez ci-devant vicaire de la paroisse de Plogonnec par l’examen que nous lui avons fait subir, et par le procès-verbal de son élection, nous lui avons accordé et nous lui accordons l’institution canonique ; nous l’avons envoyé et nous l'envoyons au nom de notre Seigneur J. - C. prendre le gouvernement et la direction de la paroisse de Meilars district de Pont-Croix, dépendant de notre diocèse et y exercer toutes les fonctions ecclésiastiques et curiales pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes qui lui sont confiées. Donné à Quimper, en notre maison épiscopale, sous notre seing et notre sceau le 21 août 1792, l’an 4 de la liberté. EXPILLY, évêque du finistère ».
« Après quoi le dit sieur Calvez a fait la procession, et monté à l’autel pour célébrer la grande messe, à la post communion il a en présence du dit conseil général et du peuple assemblé à l’office divin prêté le serment requis par l’assemblée nationale constituante sur le décret civil du clergé et accepté par le roi... » (Archives municipales de Meilars).
Le citoyen Calvez vient habiter une maison couverte en chaume, au bourg de Meilars. Le 19 Octobre 1792 et le 4 Janvier 1793, il signe : « Citoyen Calvez, officier public ». Le 5 Thermidor an III, il déclare qu’il a 34 ans. Il bénit quelques mariages. Chargé également de Mahalon, pendant l’absence du Recteur, il y nomme pour son vicaire, le 19 Décembre 1792, Paul Donnart, « ancien vicaire de Saint-Paul ».
La Révolution semble avoir été moins tracassière à Meilars, au point de vue économique, que dans d’autres régions. Le cahier des délibérations municipales ne fait mention que d’une seule réquisition : le 15 Floréal an II, ordre est donné de recenser les cochons gras âgés de plus d’un an pour qu’on en réquisitionne la huitième partie.
L’inventaire des meubles du presbytère de Meilars avait été fait le 1er Novembre 1792. Quelques jours auparavant, il avait fallu descendre les cloches sur l’ordre du district : « Nous avons tous consenti d’après les ordres à nous donné par notre district de Pontcroix a descendre une cloche de Confort, une de Saint Jean, et une autre de cette église et comme nous prenons Confort pour église paroissiale, et celle-ci pour église tréviale laisons dans chaque une en vertu du [décret] qui réserve une cloche pour chaque église paroissiale et tréviale... ».
On le voit, les officiers municipaux de 1792 essayèrent de changer le chef-lieu de la commune. Se basaient-ils sur les mêmes motifs qui déterminèrent le changement définitif en 1910 ? On ne sait. Peut-être tenaient-ils seulement à garder une cloche à Confort. Ils ne réussirent d’ailleurs pas. Lorsque la chapelle de Confort fut vendue comme bien national, « les citoyens composant la commune de Meilars » demandent au Département de ne point enlever la seule cloche qui reste, en donnant comme raison que « cette cloche sert depuis bien des années de timbre à l'heure et est autant utile aux voyageurs qu’à nous n’ayant qu’une seule horloge de Pont-Croix à Douarnenez et qui se trouve être celle de Confort ». Le Directoire répondit que la chapelle ayant été vendue, la cloche l’a été aussi.
La chapelle de Confort avait été « supprimée ». Celle de Saint-Jean de même. Le 8 Floréal an II, la municipalité reçoit l’ordre de « faire transporter audit Pont-Croix dans le magasin tenu par le citoyen Ladan, au plus tard le 10 de ce mois, tous les ornements et linges existans dans les chapelles supprimées et notamment des chapelles de Confort et Saint-Jean ». De plus, la commune doit envoyer immédiatement à Pont-Croix « toutes les cordes des cloches descendues sous la responsabilité de l’assemblée ». L’agent national répond « qu’il fera incessamment d’un jour à l’autre transporté les ornements et linges des chapelles de Confort et Saint-Jean de même que les cordes des cloches descendues au magasin de la République à Pont-Croix... ».
De cette époque, date la mutilation des statues du calvaire. Elles furent ensuite enfouies en terre dans le placitre de l’église. On les retrouvera fortuitement en 1849, et le conseil municipal sollicitera un secours de 300 francs de la préfecture pour leur restauration. Le secours sera accordé après deux considérants : 1° la convenance de cette restauration dans l’intérêt de l’art et de la religion, 2° la faiblesse des ressources de la commune et de la fabrique.
La Révolution avait supprimé les « petites écoles » qui dispensaient l’instruction aux enfants et où les braves officiers municipaux de Meilars avaient appris à signer tant bien que mal.
Une loi, du 27 Frimaire an II, avait essayé d'organiser l’enseignement public. Conformément à cette loi, le 27 Germinal suivant, la municipalité de Meilars ouvre un « registre pour l’inscription des noms des instituteurs et des institutrices qui se présenteront pour donner leurs soins à l’instruction des enfants qui leur seront confiés par les pères, mères, tuteurs ou curateurs ».
La réponse ne se fit pas attendre. Le 15 Floréal, on put inscrire un nom sur le registre. Ce jour-là « s’est présenté Guillaume Corentin Faucheur, a présenté sur le bureau la commission qu’il a été expédié par le citoyen Jean Bon Saint-André représentant le peuple près les ports de Brest qui le nomme instituteur de la langue française à notre commune de Meilars et Mahalon ».
Et les officiers municipaux décident : « Faucheur fera sa résidence au presbytère de Mahalon, il y accupera la cuisine et la salle étant de plein pied sauf audit citoyen Faucheur de s’arranger avec le citoyen Donnart, vicaire, pour le jardin et autres dépendances ou de les partager de moitié » (Archives municipales de Meilars).
BIENS NATIONAUX.
Les fabriques de Meilars et de Confort possédaient des biens qui provenaient de fondations pieuses faites au cours des siècles précédents. La loi sur la nationalisation des biens ecclésiastiques vint les en frustrer. Toutes leurs propriétés furent vendues à l'encan, comme celles des nobles.
Le presbytère fut inventorié et estimé le 23 Germinal an III par Christophe-Augustin-Charles Piriou et Yves Daniélou, commissaires experts du district de Pont-Croix, accompagnés du citoyen Sébastien Le Gall, de Kerscao, maire : « Après avoir parcouru le presbytère ainsi que les dépendances profitées gratis actuellement par le citoyen Calvez, curé de ladite commune, nous avons estimé que ledit bien peut produire, déduction faite des contributions et eu égard à son état actuel, un revenu de quatre-vingt-dix livres » (Archives départementales, Q. 436).
Le presbytère fut mis en vente. Une première criée fut faite sans résultat le 5 Prairial an III. La seconde se fit le 29 du même mois, sur mise à prix de 1.800 livres. Dès l’ouverture, commence la bataille d'enchères. Le prix monte rapidement. Dix enchérisseurs sont en présence qui luttent éperdument. Pierre Salou, de Pont-Croix, à la fin du cinquième feu, est à 9.125 livres. Un sixième feu s’éteint sans qu’il y ait de surenchère. En conséquence, c’est pour cette somme que le citoyen Pierre Salou se voit adjuger le presbytère et ses dépendances (Archives départementales, 103, P. 200).
La chapelle de Confort avait été estimée le 24 Germinal an III : « La dite chapelle construite de pierres de taille, couverte en ardoises en bon état, et dont le lambris est neuf, ayant de longueur quatre-vingt-seize pieds, de franc trente-six, et de hauteur douze pieds compensés, dans laquelle il y a trois autels : 1.500 livres.
Un journal de terre froide compris la partie sous le grand chemin dans lequel il y a différents pieds d’arbres, chênes, ormeaux, frênes et châtaigniers, scavoir dans le côté du Nord du grand chemin six ormeaux et six chênes, et dans le côté du Midi six ormeaux, treize châtaigniers, trente chênes et douze frênes, estimés avec la croix de pierre au Couchant de la chapelle la somme de 600 livres... » (Archives départementales, Q. 436).
La fabrique possédait encore au bourg de Confort :
« Une maison affermée à Joseph Larvor pour sept années commencés à la Saint-Michel 1793, moyennant 60 livres et fournir pendant le dit temps du vin à la célébration des messes qui seront en la dite église de Confort. — Une maison nommée la maison de l'église, couverte d’ardoises... arrentée... la somme de vingt-cinq livres seulement, attendu qu’elle est carante de réparations. — Une autre maison joignant le pignon d'Orient. — Une cour au Midi des dites maisons. — Un jardin au midi de la dite cour cerné de ses murs. — Un vieux four dans l’encoignure d'Occident du dit jardin. — Un autre jardin à l'Occident des dites maisons, cour et jardin, arrenté sous le fonds de douze cordes, six livres. — Un petit jardin ou cour au Nord... arrenté sous le fonds de trois quarts de corde 4 sols 6 deniers. — Un puy dans l’issue du Levant desdites maisons et cour ayant de profondeur soixante pieds, arrenté la somme de 15 livres... ».
La chapelle de Confort fut mise aux enchères le 29 Prairial an III. Pour ne pas la laisser tomber en des mains indignes, les paroissiens, dans un mouvement admirable de dévouement envers leur Sainte Patronne, s’entendirent entre eux et se joignirent à Jean-Maurice Pouliquen, négociant de Brest, pour racheter la chapelle en commun. Celui-ci fournit, seul, la moitié du prix ; quatre-vingt-cinq paroissiens, à leur tête le maire Sébastien Le Gall, donnèrent l’autre moitié, l’apport de chacun variant avec ses moyens.
Ils achetèrent de la même façon la chapelle de Saint-Jean et celle de Saint-Marc pour 1.575 livres.
Les maisons et leurs dépendances du bourg de Confort avaient été vendues le 20 Floréal an II, et acquises par Yves Daniélou, de Pont-Croix, et par Joseph Larvor, qui habitait l’une d’entre elles.
La fabrique de Confort possédait en outre :
Un convenant à Castellien, acquis par Savina et Jean Castrec, le 5 Prairial an VII ;
Le tiers d’une pièce de terre à Custang, acquis par Guillaume Queffurus, le 25 Thermidor an VII ;
Foennek - Prat - Morvan, en Mahalon, acquis par Michel Le Floc'h, le 20 Floréal an II, pour la somme de 3.025 livres. Cette prairie, qui était estimée 773 livres 12 sols, était louée au curé de Meilars.
Voici les autres propriétés de la fabrique de Meilars qui furent vendues comme biens nationaux :
Un champ, acquis par Yves Daniélou, le 20 Floréal an II ;
Custang, acquis par Guillaume Queffurus, le 25 Thermidor, an VII ;
Un convenant à Kergoff, acquis par Nicolas Hélias et Alain Lastennet, le 29 Avril 1808 ;
Deux termes à Kernaouéret, acquises par Tréhot de Clermont, de Pont-Croix, le 25 Thermidor an VII ;
Kerverzit, acquis par Le Bour, Bauvet et Cie, le 5 Prairial an VII ;
Un convenant à Keryaouen, acquis par Tréhot de Clermont, le 25 Thermidor an VII ;
Un convenant à Lissouarn, acquis par Le Bour, Bauvet et Cie, le 5 Prairial an VII ;
Maison et dépendances à Meilars, acquises par Quémener ;
Park-an-Iliz, acquis par Quéméner ;
Park-ar-Zant, acquis par Jean-Pierre Gloaguen ;
Un convenant à Penesquin, acquis par Guillaume Savina ;
Un convenant à Tromiliau, acquis par Le Bour, Bauvet et Cie.
Un convenant à Kéréval, en Mahalon, acquis par François Vincent et Jean Béléguic, le 26 Décembre 1808.
BIENS APPARTENANT A DES PARTICULIERS.
Le moulin de Castellien appartenant à Gourcuff, acquis par Tréhot de Clermont, le 16 Messidor an VI ;
Une tenue à Custang, appartenant à Sébastien Barbier, acquise par Guillaume Queffurus, le 25 Thermidor an VII ;
Le moulin de Kerstrad, appartenant à Gourcuff, acquis par Tréhot de Clermont et Blanchard, le 25 Germinal an VII ;
Le manoir et pourpris de Kervenargant, appartenant à Xavier du Rocheret, acquis par Pouliquen, le 3 Pluviose an III ;
Une portion de Lesveilars, appartenant à Baillif, acquise par Calloc'h, le 5 Nivose an VI.
Partie d’une tenue à Lissouarn, appartenant à Gourcuff, acquise par Le Bour, Bauvet et Cie, le 5 Prairial an VII.
BIENS APPARTENANT A DES COMMUNAUTÉS.
Une pièce de terre à Custang, appartenant aux Ursulines de Quimper, acquise par Guillaume Queffurus, le 25 Thermidor an VII ;
Kerhéü, appartenant aux Ursulines de Pont-Croix, acquis par Tréhot de Clermont et Pierre Rospiec, 24 Frimaire an VIII ;
Un convenant à Lissouarn, appartenant à la fabrique d'Audierne, acquis par Paul Colomb, le 5 Prairial an VII ;
Park-al-Lardik-d'an-Traon, appartenant à la fabrique de Motreff, acquis par Bellec, Mousset et Cie.
Pennesquin-Bihan, appartenant à la chapellenie de Kérinec, acquis par Guillaume Savina.
Les immenses espoirs qu’avait fait naître la Révolution aboutissaient à Meilars, comme en tant d’autres lieux, à une simple translation de propriétés.
(abbé M. Parcheminou).
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