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L'INCENDIE DU MONT-SAINT-MICHEL EN 1834

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L'incendie du Mont-Saint-Michel en 1834.

Incendie de l'église du Mont-Saint-Michel en 1834.

Dans la nuit du 22 au 23 octobre 1834, éclata un terrible incendie : on crut que le Mont allait devenir la proie des flammes. Le feu avait pris, on ne sait comment, dans les ateliers de l'église et s'était rapidement propagé au dehors. Quoique l'occasion fut bonne et tentante, aucun détenu ne s'évada ; tous les prisonniers rivalisèrent d'efforts et, grâce à leur zèle, le feu respecta la Merveille et les logis abbatiaux. Un prisonnier d'état, Colombat, se trouvait parmi des détenus. Il aurait pu s'échapper ; il se contenta de ramasser un clou et avec le clou il conquit sa liberté. Après de patients grattages, il fit un trou dans la muraille de sa cellule et réussit à en sortir. Dans une curieuse brochure, devenue rare, intitulée Souvenir d'un prisonnier d'état, Colombat a raconté son évasion : "Arrivé, dit-il, à la dernière chemise du rempart, j'entendis le pas d'un homme qui venait avec son attirail de pêche et qui était chaussé de grandes bottes. Je sentis presque son contact, mais ce fut tout ; j'aurais pu, au besoin, lutter avec lui, mais il aurait crié. Après le passage de cet homme, je suivis mon chemin jusqu'au dernier rempart ; il y avait six tourelles, je choisis celle du Nord, c'est celle par laquelle on hisse les denrées et les vivres. Je reconnus la poulie ; j'y fixai, solidement une dernière corde et m'y laissai couler".

" Lorsque se produisit cet incendie qui endommagea sérieusement l'église, il y avait au Mont plus de six cents détenus de droit commun et soixante-dix-neuf politiques. Ces derniers, pour la plupart, aidèrent à combattre le sinistre. Près de la moitié furent, à ce titre, graciés au cours de l'année suivante. Colombat, qui n'avait pas eu cette faveur, s'évada du Mont le 25 juin 1835, en se servant d'un clou ramassé pendant le sinistre et qui lui permit de creuser un trou dans le sol de sa cellule. Après s'être expatrié dans l'île de Jersey, Colombat vint s'établir à Caen, où il tint une auberge ayant pour enseigne : A la descente du Mont-Saint-Michel " (Edouard Colombat : Souvenirs d'un prisonnier d'Etat. Incendie du Mont-Saint-Michel (le 22 octobre 1834), Caen, 1843, in-8°. B.N., Impr., 8° Lb51. 4841).

Une dépêche télégraphique, envoyée par le sous-préfet d'Avranches au ministre de l'Intérieur, par la ligne de Brest, le 23 octobre 1834, à 12 h 30 (A. N., F16 410), donne des nouvelles de l'incendie, dont « rien n'indique qu'il puisse être attribué à la malveillance ».

Une copie d'une lettre du sous-préfet d'Avranches Gaudin de St-Brice, au préfet de la Manche, datée du 23 novembre 1834, précise que : « Le désastre est aussi complet que l'on pouvait le craindre. L'intérieur de l'église n'offre plus que des ruines fumantes et les murs ont été tellement chauffés que leur existence devient très problématique. L'abbatiale, le quartier des condamnés politiques, le greffe et les autres parties des bâtiments sont conservés jusqu'ici, mais toute inquiétude sur le sort de cette partie de l'établissement n'est pas dissipée... Tout le monde s'est conduit admirablement : hommes libres, condamnés politiques et civils pêle-mêle ont montré un courage digne de tous les éloges » (Copie d'une lettre du sous-préfet d'Avranches Gaudin de St-Brice, au préfet de la Manche, Mont-Saint-Michel, le 23 novembre 1834. A. N., F 410).

Une lettre du préfet de la Manche, Gattier, datée du 31 octobre 1834, au ministre de l'Intérieur, St-Lô (A. N., F16 410) dit que le détenu Panchard « homme capable de grands crimes », a été surpris disant « à un brigand de son espèce : allons ! le coup a parfaitement réussi ; mais il faut continuer maintenant ; c'est le magasin qu'il faut brûler ! ».

En 1836, Victor Hugo visita le Mont : "Un lieu bien étrange, écrivait-il ; autour de nous, partout, à perte de vue, l'espace infini, l'horizon blanc de la mer, l'horizon vert de la terre, les nuages, l'air, la liberté ; les oiseaux envolés à toutes ailes, les vaisseaux à toutes voiles et puis, tout à coup, là, dans une crête de vieux mur, la pâle figure d'un prisonnier. Jamais je n'ai senti, plus qu'ici, les cruelles antithèses que fait l'homme avec la nature".

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