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LES PÈLERINAGES AU MONT-SAINT-MICHEL

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Les pèlerinages au Mont-Saint-Michel.

Plus encore que son prototype, le sanctuaire apulien de Monte Gargano, saint Michel au Mont-Tombe attire, durant tout un millénaire, les pèlerins de l'Europe latine. Il ne le céda en importance qu'au théâtre de la Passion, Jérusalem, et aux tombes apostoliques, Rome et Compostelle. Le roc où était apparu au VIIIème s. l'Archange psychostase fut l'un des pivots de la dévotion catholique jusqu'au XVIIIème. s.

Miniature du Livre d'Heure de Pierre II de Bretagne. Les Pèlerins montant au Mont-Saint-Michel.

Dès ses origines — le premier passage d'un pèlerin est attesté vers 867 — le Mont est incorporé à une sorte de « chaîne » des pèlerinages majeurs, que les dévots visitent les uns après les autres : Jérusalem, Rome, le Gargano, plus rarement St-Martin-de-Tours. Sa réputation, très tôt, s'étendit à l'Occident entier : parmi les visiteurs du IXème s. on cite un Laonnais et un Anglais du Nord, parmi ceux du XIème s. un Flamand, un Hennuyer, un Souabe, un Bavarois, un Bourguignon, un Berrichon, des Manceaux et plusieurs Italiens. Pourtant le Mont n'a pas, comme tant d'autres sanctuaires, de spécialité médicale ou para-médicale ; on n'y vient en général que pour solliciter la grâce de Dieu ou pour remercier d'une grâce obtenue. Le Mont n'offre pas aux dévots ces reliques corporelles, si chères aux esprits médiévaux (si ce n'est le chef de saint Aubert), et ses moines donnèrent très vite un coup d'arrêt à la pratique qui s'était établie vers l'an mille de débiter leur rocher en souvenirs de pèlerinage. Mais le Mont-Saint-Michel avait pour lui, outre le prestige de son patron céleste, ce site admirable, et le fait qu'on ne pouvait l'aborder — avant la construction de la digue — que par ce long cheminement à travers les grèves, qui était comme un symbole du nécessaire dépouillement du chrétien.

A travers tout l'Ouest de la France — Normandie, Maine, Bretagne — les pèlerins de saint Michel, voyageant par groupes, tracèrent un réseau convergent de « chemins montois », aboutissant à Genêts ou à Ardevon, sur la rive de la baie ; le premier est cité dès 1025, dans le pays d'Auge. Prieurés et domaines de l'Abbaye du Mont, hôpitaux et léproseries même, servaient de relais. Des chapelles dédiées à l'Archange, comme à Mortain, jalonnaient les points hauts de la route. Plus ancien et plus dense que celui, si illustre, des « chemins de St-Jacques », ce réseau a dû charrier des influences fort diverses et tenir dans l'histoire de l'Ouest français un rôle important qu'on ne fait encore qu'entrevoir.

Le mont-Saint-Michel : l'abbaye, les remparts et la tour du Nord.

Les pèlerins faisaient la richesse et la gloire du Mont. Au XIIIème s., le trésorier de l'Abbaye recueillait à foison les offrandes précieuses, anneaux, colliers, fragments de bijoux d'or et d'argent, sans compter les oblations en numéraire déposées près des reliques de saint Aubert. Les donateurs venaient de partout enrichir son patrimoine, qui s'étendit ainsi non seulement sur les provinces immédiatement voisines — Normandie, Bretagne, Maine — mais aussi sur l'Angleterre, le Dunois, l'Anjou, la Touraine, et même un instant, au XIIème s, la Lombardie. Sans les apports des pèlerins, on n'eût jamais construit, sur cet îlot abrupt, aux prix de prodiges d'habileté et d'une quantité immense de travail, la merveille architecturale que nous y voyons.

Pèlerinage au Mont-Saint-Michel traversant les grèves.

La grandeur du Mont suscita des envieux. A l'instigation des moines de St-Ouen, Rouen tenta de se donner, au Xème siècle, un petit Mont-Saint-Michel sur l'une des collines dominant la ville ; il sombra vite dans l'obscurité. L'Angleterre, dans un site très analogue, près du cap Lizard, eut son Saint-Michael's Mount, mais les moines du Mont-Tombe surent profiter de la conquête de 1066 pour se l'annexer. Ainsi le rayonnement du sanctuaire normand de l'Archange resta sans pareil. Il dura tant que vécut le monastère. Les tentatives faites au XIXème s. et de nos jours pour le faire revivre n'ont connu qu'un succès limité : l'atmosphère de la sainte montagne a vraiment trop changé. (L. M.)

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