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LA MAISON DE MONTAUBAN.

ORIGINE - GENEALOGIE

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I. — ORIGINE.

Juqu'ici tous les auteurs, historiens ou généalogistes, étaient d'accord pour affirmer que les seigneurs de Montauban étaient juveigneurs des Rohan ; mais notre très, savant et très respecté compatriote, M. de la Borderie, ayant récemment contesté cette origine, il m'a semblé intéressant de rechercher les raisons qui militent en faveur de l'une et de l'autre de ces opinions.

M. de la Borderie déclare [Note : Bulletin de la Société Archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, t. XXIV, année. 1895. — La Seigneurie de Montauban et ses premiers Seigneurs, par M. A. de la Borderie] que « la seigneurie de Montauban faisait originairement partie de la baronnie de Montfort-Gaël, et en fut détachée après 1152 pour former le partage de l’un des puinés de cette maison : d'où la conclusion inévitable que les sires de Montauban tirent leur origine des Montfort-Gaël et non des Rohan, comme on l'a un peu partout affirmé jusqu'ici ».

Pour le prouver, il s'appuie sur des actes de la seconde moitié du XIIème siècle et de la première moitié du XIIIème siècle :

« 1° Dans le Cartulaire de Saint-Melaine de Rennes existe un acte du 9 juin 1246, contenant un accord entre l'abbé de Saint-Melaine de Rennes et Olivier, seigneur de Montauban (Oliverius dominus de Monte Albano), au sujet d'une rente de six quartiers de froment, à prendre, dit Olivier, « in horreo meo de Monte Albano, ex collatione domini Oliverii de Monteforti, avi mei ; » c'est-à-dire : « Dans mon grenier seigneurial de Montauban, par suite de la donation qui en avait été faite par mon aïeul, Olivier de Montfort » (D. Morice, Preuves, I, col. 929).

Cet Olivier de Montfort, aïeul d'Olivier, sire de Montauban en 1246, était donc lui-même seigneur de Montauban, et doit être considéré comme le chef de la maison de ce nom. Il parut comme témoin d'une charte du duc de Bretagne Conan II en faveur de l'abbaye de Bégar, charte donnée entre les années 1156 et 1171. Dans un acte de 1180, par lequel Geoffroy Ier, baron de Montfort, confirma une donation faite à l'abbaye de Saint-Jacques de Montfort par son père, Guillaume Ier, Geoffroy nomme Olivier (de Montfort) son oncle paternel (Oliverio patruo meo). (D. Morice, Preuves, I, 822.) Enfin un acte du même temps désigne comme bienfaiteur de l'abbaye de Saint-Jacques un Olivier de Montauban (dominus Oliverius de Monte Albano).

2° Un acte de 1215 porte « la donation de 10 sols de rentes faite aux Religieux de l'abbaye de Bon-Repos par Amaury de Montfort, d'accord avec sa femme Hermine, ses fils. Philippe, Guillaume, A. et O. ; témoins, Josselin et R. de Montauban, ses frères (Testibus his : Josselino et R. de Monte Albano, fratribus méis.) — (D. Morice, Preuves, I, 829). Cet Amaury de Montfort parut avec son frère Raoul (Radulfus) dans un acte de 1204, et avec son fils Philippe dans un autre acte de 1210 ».

Comme conclusion, notre très savant collègue établit comme suit la descendance des premiers seigneurs de Montauban :

« I. — Avant 1180, Olivier de Montfort dit Olivier Ier de Montauban (frère puîné de Guillaume Ier, baron de Montfort-Gaël, et oncle de Geoffroy de Montfort, fils de ce Guillaume Ier), qui eut :

1° Raoul, seigneur de Montauban, cité en 1204 et mort sans enfants ;

2° Amaury, qui suit ;

3° Josselin de Montauban, cité dans l'acte de 1215.

II. — Amaury de Montfort, cité dans des actes de 1198, 1204, 1210, 1215, époux d'Hermine, frère de Raoul et de Josselin, père de Philippe, de Guillaume, d'A. (André ?) et d'O. (Olivier ?) Il eut :

1° Philippe, qui suit ;

2° Guillaume de Montfort, cité en 1215 ;

3° André ? cité en 1215 ;

4° Olivier ? cité en 1215.

III. — Philippe, seigneur de Montauban, à la mort de son oncle Raoul, nommé clans des actes de 1228, 1230 et 1232, avec ses fils Olivier et Regnaud.

IV. — Olivier II, seigneur de Montauban, actes de 1241, 1246, 1248, qui appelle son aïeul (avi mei) Olivier I de Montfort, dans l'acte de 1246 : son aïeul, alors qu'en réalité il était son arrière-grand-père ».

En résumé, M. de la Borderie, s'appuyant presque exclusivement sur les actes de 1215 et de 1246, déclare que : « 1° La seigneurie de Montauban faisait originairement partie de la baronnie de Montfort ; 2° les sires de Montauban étaient issus des Montfort ».

Je me permets d'énoncer contradictoirement : 1° Que la seigneurie de Montauban fut portée, en partie du moins, aux Montfort par les Porhoët, dans la première moitié du XIIème siècle ; et 2° qu'elle vint un peu plus tard, par alliance, des Montfort, à un puiné des Rohan, qui prit le nom de Montauban.

 

I. La seigneurie de Montauban vint, au moins pour une partie, aux Montfort, des Porhoët, par le mariage de Guillaume I de Montfort, fils de Raoul, sire de Montfort-Gaël, mort en 1142, et de Havoise, dame de Hédé, et frère d'Olivier de Montfort, seigneur de la Gacilly, avec Amicie de Porhoët, fille d'Eudon II, comte de Porhoët, et de Berthe de Bretagne.

Pour le prouver il suffit, je crois, de citer l'acte de la fondation de l'abbaye Saint-Jacques de Montfort, faite en 1152 par Guillaume de Montfort, qui reconnait que Saint-Eloi (de Montauban) lui venait du chef de sa femme : « Moi, Guillaume, seigneur de Montfort, donne pour la fondation de l'abbaye Saint-Jacques de Montfort des terres et divers bénéfices… Ma femme Amicie, mes fils et mes frères étant d'accord avec moi pour ces concessions, je crois bon de mentionner ce qui, dans ces terres, appartenait à ma femme et à mes vassaux. Donc ma femme Amicie a donné le droit de vente du pain et de la viande en Gaël, les moulins de Talensac, la terre près du bourg de Saint-Eloi (in Senteleio terram juxta Burgum) …. » (D. Morice, Preuves, I, col. 613.) La même année, « Geoffroy le jeune, fils de Guillaume, seigneur de Montfort, posa la première pierre de l'église Saint-Jacques ; Raoul, l'aîné, fils dudit Guillaume, posa la seconde ; Guillaume lui-même la troisième pierre, et enfin la quatrième fut posée par sa femme Amicie… Quatre ans plus tard (1156), au temps de la Pentecôte, ledit Guillaume (de Montfort) mourut (migravit ad Dominum) ; il eut pour successeur Raoul, son fils aîné, encore jeune (egregiæ indolis adolescens) .... Cinq ans après (1161), lors d'une visite épiscopale faite à Saint-Jacques de Montfort par Jean (de Châtillon), évêque de Saint-Malo, Amicie, dame de Montfort, avec ses fils, Raoul et Geoffroy, fit don d'une nouvelle terre…. La même année, Raoul, seigneur de Montfort, mourut et fut inhumé près de la tombe de son père, dans le chœur de l'église Saint-Jacques, le 12 décembre ». (D. Morice, Preuves, col. 615).

D'après l'acte ci-dessus, la seigneurie de Montauban, en Saint-Eloi, aurait bien appartenu aux Porhoët et dépendu du comté de ce nom, qui fut partagé comme suit :

Eudon II comte de Porhoët, seigneur de Josselin, de terres en Gaël, en Talansac et en Saint-Eloi (de Montauban), de Mohon, de Pleucadeuc, de la Nouée, de la Chéze, de la Trinité-Porhoët, de Loudéac, du Plessis, de la Villejagu, épousa Berthe de Bretagne, fille du duc Conan-le-Gros et veuve de Alain-le-Noir, comte de Richemont. A la mort de Conan en 1148, son gendre, Eudon de Porhoët, devint duc de Bretagne ; mais le duché lui fut enlevé par Conan, dit « Le Petit, » fils d’Alain-le-Noir. Il eut :

1° Eudon III qui suit ;
2° Amicie, dame de terres en Saint-Eloi de Montauban, en Gaël, en Talensac, qui épousa vers 1135 Guillaume de Montfort, auquel elle porta ces seigneuries, comme il est déclaré dans l'acte de la fondation de Saint-Jacques de Montfort en 1152 ; son mari mourut en 1156, laissant postérité ; elle vivait encore en 1162.

Eudon III, comte de Porhoët, seigneur de Josselin, de Mohon, de Pleucadeuc, de la Nouée, de la Chèze, de Loudéac, de la Trinité-Porhoët, du Plessis, de la Villejagu, épousa Aliénor de Léon, fille de Guyomarc'h IV, comte de Léon. Il eut :

1° Alix de Porhoët, qui épousa Guy Mauvoisin, chevalier, seigneur de Rosny, qui, après la mort de son beau-frère, Eudon III, par actes de 1231, 1236 et 1238 (premier partage du comté de Porhoët), céda à son petit-neveu, Raoul de Fougères, époux en 1233 d'Isabelle de Craon, Josselin et ses droits sur la succession d'Eudon III et d'Eudon IV de Porhoët, moyennant 2,500 livres tournois (D. Morice, Preuves, I, 919) ;

2° Eudon IV, qui suit :

Eudon IV, comte de Porhoët, seigneur de Josselin, etc., épousa Marguerite de la Villejagu et mourut en 1231. Il ne laissait que trois filles :

1° Mahaud de Porhoët, qui avait épousé vers 1204 Geoffroy de Fougères et avait eu un fils, Raoul de Fougères, vivant en 1231 et 1248 ;

2° Aliénor de Porhoët, qui épousa : 1° Alain de Rohan, mort en 1232, laissant une fille, Catherine de Rohan ; 2° Pierre de Chemillé, seigneur de Brochesac, vivant en 1240 et 1248 ;

3° Jeanne de Porhoët, qui épousa OLIVIER DE MONTAUBAN, vivant en 1241 et 1248.

Après la mort d'Eudon IV, le comté de Porhoët fut partagé entre ses héritiers ; Raoul de Fougères, au nom et place de Guy Mauvoisin, en eut la moitié, dont : Josselin, la Nouée, Pleucadeuc, et plus tard (au deuxième partage en 1241) Mohon et (au troisième partage en 1248) les seigneuries de la Villejagu et du Plessis. Pierre de Cheminé et Olivier de Montauban se partagèrent la seconde comprenant Mohon, la Chèze, la Trinité, la forêt de Loudéac, la Villejagu et le Plessis (deuxième partage en 1241). Pierre de Chemillé abandonna Mohon à Raoul de Fougères, qui reçut en outre, lors du troisième partage en 1248, le Plessis et la Villejagu. (D. Morice, Preuves, 890, 907, 919, 934).

Lors de la déclaration des grandes seigneuries de Bretagne, en 1294 (livre des Ostz), le comté de Porhoët comprenait cinquante-sept paroisses, et en 1471 il était partagé en deux châtellenies ayant pour chefs-lieux Josselin (trente-six paroisses) et la Chèze (vingt et une paroisses).

 

II. — Nous avons dit comment la seigneurie de Montauban vint en partie aux Montfort des Porhoët ; voyons maintenant comment elle vint des Montfort aux Rohan.

Raoul, sire de Montfort, de Gaël, de la Gacilly, époux en 1117 de Havoise, dame de Hédé, mourut en 1142, laissant :

1° Guillaume, qui suit:
2° Olivier de Montfort, seigneur de la Gacilly en 1160, et qui vivait encore en 1181 ; il semble n'avoir eu qu'une fille : Gosceline de Montfort, dame de la Gacilly, qui épousa vers 1200 Philippe, sire de Montauban, auquel elle porta la Gacilly, lui fils de Josselin de Rohan et de Mahaud de Montfort ; ils eurent entre autres : Olivier de Montauban, dit petit-fils d'Olivier de Montfort dans l'acte de 1246 (ex collatione domini Oliverii de Monteforti, avi mei) : son grand-père maternel.

Guillaume de Montfort, seigneur de Montfort, de Gaël, épousa Amicie de Porhoët, dame de Montauban, qui lui porta cette seigneurie, comme il est déclaré dans l'acte de 1152. Il mourut en 1156, laissant :

1° Raoul de Montfort, mort sans postérité en 1162 ;
2° Geoffroy, qui suit ;
3° Bonabes de Montfort, qui parut dans un acte de 1202 ;
4° Aliénor de Montfort, qui épousa Eustache III de Rieux, mort en 1177 ;
5° Mahaud de Montfort, dame en partie de Montauban et de Montfort, qui épousa vers 1175 JOSSELlN DE ROHAN, deuxième fils d'Alain III, vicomte de Rohan, mort en 1195, et de Constance de Bretagne, et frère d'Alain IV, vicomte de Rohan, mort en 1205, laissant de Mabile de Fougères : Godefroy, Conan, Alain V, Héloïs et Olivier de Rohan. (Actes de 1184, 1193, 1213, 1228, 1232, etc.).

Josselin de Rohan est dit « seigneur de Montfort et de Noyal, » actes de 1204, 1213, 1235 et 1251 ; « frère d'Alain IV de Rohan, » acte de 1204 (D. Morice, Pr., I, 797) ; « oncle de Godefroy, de Conan et d'Alain de Rohan, » et « marié, » acte de 1213 (D. Morice, Pr., 821) ; « époux de Mahaud de Montfort, » acte de 1235 (D. Morice, Pr., 893).

L'alliance de Mahaud de Montfort avec Josselin de Rohan est en outre affirmée dans la « Généalogie de la Maison de Rohan, » par le P. du Paz, et dans celle de F. de la Couldraye, manuscrit de 1610.

Josselin de Rohan mourut fort âgé, en 1251, et son testament, daté de mars 1251 ; est cité par D. Morice (Preuves, I, 950). Par ce testament, il lègue à son neveu Alain de Montauban la paroisse de Noyal.

Il avait eu, comme nous le dirons avec plus de détails plus loin : 1° Philippe, dit « de Montauban, » qui épousa vers 1200 sa cousine, Gosceline de Montfort, dame de la Gacilly et d'une partie de Montauban, dont il eut, entre autres, Hermine de Montauban, épouse de son cousin Amaury de Montfort, et Olivier de Montauban, père d'Alain, qui épousa en 1249 Mathilde de Montfort ; 2° Jean ou Josselin, dit « seigneur de Montauban » dans des actes de 1203, 1221 et 1225.

Geoffroy de Montfort, seigneur de Montfort, de Gaël, après la mort de son frère aîné en 1162, épousa Rolande de Saie ou de Sacé, et mourut en 1181, laissant :

1° Raoul, seigneur de Montfort et de Montauban en partie (1199), qui continua la maison de Montfort ;
2° Guillaume de Montfort, seigneur de Boutavant, qui épouse Nina de Rostrenen, dont Mathilde de Montfort, dame de Boutavant et du tiers de la seigneurie de Montfort, qui épousa : 1° Josselin de la Roche, sieur de la Roche-Bernard ; 2° Alain de Montauban ;
3° Amaury de Montfort, qui épousa Hermine (de Montauban), sœur de Josselin et de Regnaud de Montauban, fils de Philippe de Montauban et de Gosceline de Montfort, et qui parut, avec ses beaux-frères (fratribus suis), Josselin et R. de Montauban, et ses fils, Philippe, Guillaume, A. et O., dans l'acte de 1215.

Nous avons expliqué, il me semble, les deux actes de 1215 et de 1246, sur lesquels s'appuie M. de la Borderie pour affirmer l'origine commune des Montfort et des Montauban, et montré qu'ils n'étaient pas absolument contradictoires à l'opinion que nous avons émise que les Montauban descendaient des Rohan ; apportons maintenant, à l'appui de notre assertion, les raisons tirées : 1° de l'identité des armoiries ; 2° de l'opinion de tous les auteurs anciens ; 3° de l'affirmation même des Montauban et de leurs successeurs.

Identité des armoiries des Rohan et des Montauban. — Rohan s'armait : « de gueules sept mâcles d'or » (sceau de 1222), et Montauban : « de gueules à sept macles d'or ; au lambel de quatre pendants » (sceau de 1314). De même les Le Séneschal et les Molac, issus en ramage des Rohan, portaient les « sept mâcles, » avec des émaux différents comme brisure.

Les armes des Montfort étaient entièrement distinctes : « d'argent à la croix guivrée de gueules ».

Opinion de tous les auteurs anciens. — Le sieur F. de la Couldraye, dans une généalogie manuscrite de la Maison de Rohan, composée en 1610 ; d’Argentré, dans son Histoire de Bretagne, lib. 9, chap. 9 ; René Chopin, dans l'Histoire du Domaine de France, écrite vers 1596 ; Le Laboureur, dans la Généalogie de la Maison de Castelnau (1731) ; du Paz, dans la Généalogie des seigneurs de Montauban ; le P. Anselme, Moreri, La Chesnaye des Bois, André du Chesne, dans ses Généalogies des Familles de France (1619) ; d'Hozier, dans la Généalogie des Le Séneschal ; de Courcy, dans son Armorial de Bretagne ; le vicomte du Breil de Pontbriand, dans la Généalogie de la Maison du Breil ; l'abbé J. Le Claire, dans l'Ancienne paroisse de Carentoir, article La Gacilly ; Bizeul, dans la Biographie Bretonne, de Levot, etc. ; tous déclarent que « les Montauban étaient cadets des Rohan, dont ils portaient les armes avec une brisure, comme marque de juveignerie ».

Affirmation des Montauban et de leurs descendants. — Dans un acte de partage, passé en Cour de Ploërmel en 1411, entre Guillaume de Montauban et sa sœur Marie, épouse d'Alain de la Houssaye, ils se disent tous deux « issus en juveignerie d'aîné des seigneurs et dames de Porhoët ».

Lors de l'enquête faite en 1478. pour Jean, vicomte de Rohan, comte de Porhoët, seigneur de Léon, contre Guy, comte de Laval, seigneur de Vitré, de Montfort, relativement à la préséance aux Etats de Bretagne, le vicomte de Rohan déclare sans être contredit, que les sires bannerets de Montauban sont vassaux de la vicomté de Rohan. (D. Morice et D. Taillandier, Supplément aux Preuves).

Lors de la Réformation du Domaine royal de Ploërmel, Joseph de Volvire, héritier des Montauban, déclara, dans le dénombrement qu'il fit de ses seigneuries en janvier 1682, « tenir lesdites seigneuries en juveigneurie et ramage du seigneur duc de Rohan, comte de Porhoët, comme juveigneur d'aîné ».

Remarquons qu'en face de ces affirmations répétées, pas une fois la Maison de Montfort (ou ses successeurs) n'a protesté et essayé de revendiquer les Montauban comme siens.

En résumé, après avoir montré que, dans les actes cités par M. de la Borderie, il suffisait de lire : « grand-père maternel » au lieu de « grand-père, » et « beaux-frères » au lieu de « frères, » nous sommes, il me semble, en droit de conclure, nous basant sur l'identité des armoiries et sur l'opinion unanime et non contredite de tous les auteurs anciens, que : la seigneurie de Montauban vint vers la fin du XIIème siècle des Montfort à un puiné de la Maison de Rohan, dont la postérité prit le nom de Montauban, en gardant les armes des Rohan avec une brisure comme marque de juveignerie.

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II. — GÉNÉALOGIE.

Armoiries. — La famille de Montauban portait pour armes : « de gueules à sept (ou neuf) mâcles d'or, au lambel de quatre pendants d'argent ». (Sceaux de 1314, 1365, 1407).

Alias : « Parti : au 1er : mi-parti de Montauban et d'Aubigné ; au 2ème : de Montauban ». (Sceau de 1389.) — « Ecartelé : aux 1er et 4ème : de Montauban ; aux 2ème et 3ème : d'argent à la guivre d'azur en pal, dévorant un enfant issant de gueules et couronné de même (de Milan) ». (Sceau de 1461.) — « De gueules à sept mâcles d'or, posées 3, 3, 1, celle du milieu en chef, chargée d'un croissant d'argent, au lambel à quatre pendants ». (Sceaux de la branche du Bois-de-la-Roche et du Binio). — « Parti de Montauban et de Sérent ». (Ecusson du XVème siècle).

Branches diverses. — La branche aînée de la maison de Montauban s'éteignit en 1443, fondue en Rohan-Guémené.

La branche des seigneurs du Bois-de-la-Roche et du Binio s'éteignit en 1540, fondue en Volvire de Ruffec.

La branche de l'évêché de Nantes s'éteignit, fondue en 1630 en de Formon et en 1650 en de la Moussaye.

Ogée, dans le Dictionnaire de Bretagne, pretend que la famille de Mellon était issue en ramage des Montauban ; mais rien ne prouve, et tout, au contraire, semble contredire cette affirmation.

Filiation. — Etant donnée la discussion ci-dessus relativement à l'origine de la maison de Montauban, nous croyons pouvoir établir la filiation de cette famille comme suit :

Josselin de Rohan, chevalier, seigneur de Noyal, du Binio, du Couédor, frère cadet de Alain IV, vicomte de Rohan, époux de Mabile de Fougères, et deuxième fils de Alain III, vicomte de Rohan, mort en 1195, et de Constance de Bretagne, sœur du duc Conan IV, devint seigneur partiel de Montfort et de Montauban par son mariage, vers 1180, avec Mahaud de Montfort, fille puinée de Guillaume, seigneur de Montfort et de Gaël, mort en 1157, et de Amicie de Porhoët, dame de Montauban.

Il assista aux États tenus à Vannes en 1202, où il signe : « Jo. de Monte-Albano ». Il confirma et augmenta en 1204, 1213, 1219 et 1235, les donations faites en 1184 par son père Alain, vicomte de Rohan, à l'abbaye de Bon-Repos. Il est dit : « frère d'Alain IV, vicomte de Rohan, » dans un acte de 1204 (D. Morice, Preuves, I, 797) ; « oncle de Godefroy, de Conan et d'Alain V de Rohan, » dans un acte de 1213 (Idem, 821) ; « époux de Mahaud de Montfort, » dans des actes de 1213 et de 1235 ; « seigneur de Montauban et de Binio, » dans des actes de 1202 et 1221 ; « seigneur de Montfort et de Noyal, » dans des actes de 1204, 1213, 1224, 1235, 1249. (D. Morice, ibid.).

Il mourut, évidemment fort âgé, en 1251. Par son testament, daté du mois de mars 1251, il lègue à son neveu, Alain V de Rohan, la seigneurie et paroisse de Noyal. Il eut :

Philippe, dit de Montauban, qui suit ;

Josselin (ou Jean), dit de Montauban dans des actes de 1215, 1221 et 1225. Il fut témoin en 1215 avec son frère, Raoul de Montauban, d'une fondation faite à l'abbaye de Bon-Repos, par Amaury de Montfort, « d'accord avec sa femme Hermine, ses fils, Philippe et Guillaume, et en présence de ses (beaux) frères, Josselin et R. de Montauban ». (D. Morice, Pr., I, 829.) Il fut témoin en 1225, avec W. et R. de Montfort, de la fondation de Saint-Aubin-du-Cormier (Idem, 854). Du Paz, et après lui tous les généalogistes et historiens bretons, disent que ce Josselin de Montauban fut le Josselin, évêque de Rennes en 1222, cité sous ce seul prénom dans la Gallia Christiana (XIV, 757), mort le 30 octobre 1234 et inhumé dans l'église du prieuré Saint-Jacques de Montfort.

Raoul de Montauban, qui parut à Lannion dans un acte de 1199, et comme témoin, en 1215, dans l'acte cité ci-dessus, avec son frère Josselin ;

Hermine de Montauban, qui parut dans l'acte de 1215 comme « Hermine, épouse d'Amaury de Montfort, mère de Philippe et de Guillaume, et sœur de Josselin et de R. de Montauban ».

 

I.Philippe de Montauban, chevalier, seigneur de Montauban, du Binio, du Couédor, de la Gacilly, de l'Eperon, de Boutavant.

Il épousa vers 1200 sa cousine, Gosceline de Montfort, dame héritière de la Gacilly et de la moitié de Montauban, fille d'Olivier de Montfort, seigneur de la Gacilly, de Boutavant et de la moitié de Montfort et de Montauban, en 1160 et 1181. Par suite de ce mariage, et par des accords faits en 1221 avec les Montfort il devint possesseur de la totalité de la seigneurie de Montauban, dont il prit le nom pour lui et sa postérité, en gardant les armes des Rohan, avec une brisure, en marque de juveignerie. Il signe « P. de Montauban » dans un acte de 1199 ; en 1230, il fit don aux moines de Saint-Méen de 27 sols de rentes assis sur sa coutume de Saint-Eloi de Montauban (in costumâ meâ de S. Eligio), et ce, d'accord avec ses fils, Olivier et Renaud, et sa femme Gosceline de Montfort. Il est dit dans cet acte « seigneur de Montauban, de la Gacilly et de Léberon » (l'Eperon, en Mohon). Sa femme était morte avant 1246. Il eut :

1° Olivier I, qui suit ;
2° Renaud I de Montauban, cité dans l'acte de 1230 avec son père, Philippe, et son frère, Olivier.

 

II.Olivier I de Montauban, chevalier, seigneur de Montauban, de la Gacilly, du Binio, du Couédor, de Boutavant.

Il épousa vers 1226 Jeanne de Porhoët, fille de Eudon II, comte de Porhoët, seigneur de Josselin, etc., et de Marguerite de la Villejagu.

Eudon II de Porhoët mourut en 1231, et le comté de Porhoët fut partagé entre ses trois filles ; Olivier de Montauban eut, du chef de sa femme, un quart de ce comté (D. Morice, Preuves, I, 890, 907, 919, 934). Actes de 1231, 1241, 1248.

Il confirma, en 1246 et 1258, les donations faites par son grand-père maternel, Olivier de Montfort, aux moines de l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes, de six mesures de froment à prendre annuellement dans son grenier de Montauban (D. Morice, Preuves, I, 929). Il eut :

1° Alain, qui suit ;
2° Guillaume I de Montauban, qui parut comme clerc dans un acte de 1258, et transigea en 1280 avec Eon de Cahideuc, époux de demoiselle d'Acigné et fils de Robert de Cahideuc et de Jeanne de Montfort (Généalogie des Cahideuc, manuscrit du XVIIème siècle) ;
3° Angélique de Montauban, épouse en 1265 de Jean I de Coëtlogon, seigneur du Gué-d'Isle, fils de Henry, seigneur de Coëtlogon, du Gué-l'Isle, de la Gaudinaye, et de Marguerite d'Espeaux, dont postérité ;
4° Anne de Montauban, qui vivait encore, non mariée, en 1286.

 

III.Alain de Montauban, chevalier, seigneur de Montauban, du Binio, du Couédor, de la Gacilly, de Boutavant, de Montfort, des forêts de Trémelin et de Coulon.

Il épousa en 1249 sa parente, Mathilde de Montfort, dame de Montfort, fille de Guillaume, seigneur de Montfort, et de Nina de Rostrenen, et veuve en premières noces de Josselin de la Roche, seigneur de la Roche-Bernard, qu'elle avait épousé vers 1241 et dont elle avait eu un fils, Alain de la Roche, et une fille, Thomasse de la Roche-Bernard, qui épousa vers 1268 Alain VI, vicomte de Rohan, et mourut en 1310. (D. Morice, Preuves, I, 1074, 1232 ; et Généalogie des barons de la Roche-Bernard, par l'abbé Le Mené, 1879).

Il parut dans des actes de 1264 (Alanus de Monte Albano, miles, dominus Montisfortis, uxor Mathildis). — (D. Morice, Pr., I, 990).

Sa femme, Mathilde de Montfort, avait porté à son premier mari, Josselin de la Roche, le tiers de la seigneurie de Montfort et Boutavant, que son fils, Alain de la Roche, céda à Guillaume de Lohéac, lequel passa un acte de transaction avec Alain de Montauban, second mari, auquel il céda la moitié du tiers de Montfort, soit 1/6, avec les terres en la paroisse de la Chapelle-Saint-Onen, près de Montauban, gardant pour lui la seigneurie de Boutavant. (Acte passé en Cour de Ploërmel, en juin 1285).

Mathilde de Montfort, épouse d'Alain de Montauban, mourut en 1279 (Obiit Mathildis domina de Montfort, uxor Alani de Monte-Albano, militis). (Preuves, I, 154).

Alain de Montauban mourut en 1286. Il eut :
1° Olivier II, qui suit;
2° Aliette de Montauban, dite sœur d'Olivier en 1285, qui lors de son mariage, en mai 1286, avec Caro II de Bodégat, chevalier, seigneur de Bodégat, fut partagée par son frère, en Cour de Ploërmel, de 100 liv. de rentes. Son mari était fils de Caro I de Bodégat et de Isabeau de Craon, veuve de Raoul de Fougères ; il mourut en 1318 et Aliette en 1320 ; ils eurent pour fils Caro III de Bodégat, qui épousa Catherine de Kerautem et fut, avec son cousin Guillaume de Montauban, l’un des héros du combat des Trente.

 

IV.Olivier II de Montauban, chevalier, seigneur de Montauban, de Montfort, du Binio, du Couédor, de la Gacilly, d’Irodouër, de la Trinité, de la Sorage. Il épousa vers 1275 Louise de la Soraye, dame de la Soraye, en Saint-Onen, près de Montauban.

En août 1280, il consentit le changement du bail en rachapt en faveur de trente de ses vassaux nobles sous Guer et la Trinité. — Par acte passé devant la Cour de Ploërmel en février 1285, il abandonna à Guillaume de Lohéac tout ce qu'il possédait dans les paroisses de Comblessac, Mauron et La Chapelle-des-Bruyères ; et, en 1286, il lui concéda pour deux ans les revenus de ses terres en Montauban, Guer et Carentoir. (D. Morice, Preuves, I, 1079.) — Par acte passé en Cour de Ploërmel en mai 1286, il donna en dot à sa sœur Aliette, lors de son mariage avec Caro de Bodégat, 100 liv. De rentes. Il eut :
1° Olivier III, qui suit ;
2° Renaud II, chef de la branche du Bois-de-la- Roche, qui viendra.

 

V.Olivier III de Montauban, chevalier, seigneur de Montauban, de la Gacilly et d'une partie de Montfort. Il parut comme chevalier dans une montre, en 1311. Il passa transaction, en 1312, pour les dixmes de Saint-Eloi de Montauban. (D. Morice, Preuves, I, 1242). En août 1318, il passa transaction en Cour de Ploërmel avec Olivier de la Chapelle, qui réclamait son avenant en la paroisse de Montauban, auquel il avait droit du chef de sa mère, Hermine (?) (Idem, I, 1278) ; il est dit dans cet acte : « seigneur de Montauban et de Montfort en partie ». En 1322, il eut un procès avec le duc de Bretagne, et en 1327 il eut un autre procès avec Jean Le Borgne (arrest du Parlement de Paris).

Il fit construire en 1320 le pont Saint-Jean, à La Gacilly, près des moulins Saint-Jean.

Il avait épousé secrètement, vers 1301, sa parente du 3ème au 4ème degré, Julienne de Tournemine, fille de Geoffroy, seigneur de la Hunaudaye, et veuve de Raoul V de Montfort, mort en 1300. Il lui donna en douaire, en septembre 1314, 240 liv. de rentes, assises sur les terres qu'il possédait en Landujan, Le Loû, La Chapelle-du-Loû, Irodouër et Saint-M’Hervon. (D. Morice, Preuves, I, 1250). Son mariage ne fut légitimé qu'en décembre 1320, par une bulle du Pape Jean XXII, laquelle devait être lue et affichée dans les églises de Montauban, Montfort et Guer. (Ibid., I, 1295).

Il mourut en 1336, et sa veuve reçut en douaire, en décembre 1340 : 1° le château et seigneurie de la Gacilly, avec ses dépendances en Tréal, Ruffiac, Les Fougeretz, La Chapelle-Gasceline ; 2° les rentes dues en Mohon et dans le territoire de la vicomté de Rohan. (D. Morice, Preuves, I, 1407) Il eut :

Jean I de Montauban, chevalier, capitaine pour Charles de Blois, avec ses frères, dans la guerre de Succession au duché de Bretagne ; il fut arrêté à Paris, dans un tournoi, par trahison, et il eut la tête tranchée en novembre 1343 avec Olivier de Clisson et quatorze gentilshommes bretons. Il ne laissait pas de postérité de sa femme, demoiselle Blaise, de Montauban.

Alain II de Montauban, chevalier, seigneur de Montauban et de la Gacilly, également capitaine pour Charles de Blois ; son château de la Gacilly fut pris et ruiné par les Anglais vers 1350. Il mourut sans postérité en 1357 et fut inhumé dans l'enfeu et chapelle des seigneurs de Montauban, dans l'église des P. Jacobins de Dinan.

Olivier, qui suit.

 

VI.Olivier IV de Montauban, chevalier banneret, seigneur de Montauban, de la Gacilly, puis de Gonneville, de Quinéville, de Romilly, de Marigny, de Crespon, de Tubœuf, de Craon, de Brisolette, de la Bréchardière.

Après la mort de son père, il eut pour tuteur son oncle Renaud de Montauban, seigneur du Bois-de-Roche. Il fut capitaine pour Charles de Blois et servit sous les ordres de son cousin, Bertrand du Guesclin.

Il passa des montres de sa compagnie, comme chevalier banneret : à Dinan, le 16 janvier 1356 (deux chevaliers et dix écuyers, dont : Olivier et Renaud de Montauban, et trois archers) ; à Dreux, le 10 avril 1371 (un chevalier et seize écuyers, dont Jean de Montauban, son fils) ; à Saint-Cloud, le 1er septembre 1373 (trois chevaliers et vingt-cinq écuyers, dont Jean de Montauban, son fils). Il accompagna du Guesclin en Espagne en 1369 ; il assista aux sièges de Bécherel et de Brest én 1371 ; il signa, le 25 avril 1379, avec son fils Olivier, l'acte d'association des seigneurs bretons contre l’invasion des Français dans leur province ; il ratifia le traité de Guérande en 1381.

Il mourut en 1388.

Il avait épousé vers 1342 Jeanne de Malesmains, dame héritière de Gonneville, Quinéville, Romilly, Marigny, Crespon, Craon, Tubœuf, la Bréchardière, Brisolette, dans la Normandie, le Maine et le Perche, fille unique de Gilbert, seigneur de Marigny, Romilly, Quinéville, Fermanville, Saint-Louët et Sacé, et de Typhaine de Courcy, et nièce de Jeanne de Malesmains, dame de Sens, fille de Foulques, qui avait épousé en 1318 Robert du Guesclin, père du fameux connétable, et qui mourut en 1350.

Jeanne de Malesmains, épouse de Olivier de Montauban, mourut en 1383.

Leurs enfants furent :
1° Olivier V, qui suit ;
2° Guillaume II de Montauban, qui épousa demoiselle du Chastellier et mourut sans postérité ;
3° Eonnet de Montauban, mort avant 1383 ;
4° Jean II de Montauban, qui parut comme écuyer aux montres de son père, en 1371 et 1373, et à d'autres montres en 1378 et 1380 ; il entra vers cette époque comme religieux à l'abbaye de Beaufort, où il mourut en 1384 ;
5° Amaury de Montauban, seigneur de Craon, par partage de son frère Olivier en 1385 ;
6° Jeanne de Montauban, dame de la Ferté, Brisolette, la Bréchardière, par partage de son frère Olivier, en 1385 ; elle avait épousé Jean de la Teillaye (ou de Tillé) ; elle était veuve en 1388 et mère de Henry ;
7° Julienne de Montauban, qui épousa Jean du Chastellier, vicomte de Pommerit, qui parut en 1412 et 1418.

 

VII.Ollivier V de Montauban, chevalier banneret, seigneur de Montauban, de la Gacilly, de Gonneville, de Romilly, de Quinéville, de Marigny, de Tubœuf, de Craon, de Brisolette, de la Bréchardière, puis de Landal et d'Aubigné.

Il parut comme écuyer à la montre de son père, en 1356 ; il assista avec lui aux sièges de Bécherel et de Brest en 1371 ; il signa, le 25 avril 1379, l'acte d'association des seigneurs bretons pour la protection du duché. Il donna en partage : à son frère Amaury, en 1385, la seigneurie de Craon ; à sa sœur Jeanne, veuve de Jean de Tillé, le 20 mai 1388, les seigneuries de Brisolette et de la Bréchardière. (D. Morice, Preuves, II, 561). Il assista aux Etats de Rennes en 1386. Il transigea, le 30 janvier 1386, avec les exécuteurs testamentaires de sa mère, Jeanne de Malesmains, et leur abandonna pendant trois ans les revenus des terres en Normandie et en Anjou. (Ibid., II, 530).

Il mourut en février 1389.

Il avait épousé vers 1360 Mahaucl d'Aubigné, dame héritière d'Aubigné et de Landal, fille de Guillaume et de Philippote ..., qui, veuve, reçut en douaire le 7 novembre 1389, de son fils aîné, Guillaume de Montauban, les seigneuries de Marigny et de Romilly, à charge à elle de fournir une rente de 280 liv. à Henry de Tillé, son neveu, et à sa femme. (D. Morice, Preuves, II, 571).

Par acte du 1er février 1392, elle donna quittance à son parent, Roland de la Planche, héritier de Renaud de Montauban, seigneur du Bois-de-la-Roche et du Binio, de 3,000 francs d'or, dus à cause de la tutelle de Renaud de Montauban, qui avait été en 1340 tuteur d'Olivier de Montauban. (D. Morice, Preuves, II, 618). Le duc l'autorisa en 1392 à lever un fouage de dix sols sur leurs vassaux pour « relever et garder leurs forteresses » (Idem, II, 617).

Elle mourut en 1412, ayant eu pour enfants :
1° Guillaume III, qui suit ;
2° Robert de Montauban, chevalier, seigneur de Gonneville, Quinéville, qui releva, la branche des seigneurs du Bois-de-la-Roche, comme nous le dirons plus loin ;
3° Bertrand de Montauban, chevalier, seigneur d'Aubigné, chambellan du duc Jean V, en 1404, conseiller et chambellan du dauphin de France, plus tard Charles VII, en 1405, capitaine de Dol en 1406, lieutenant de la Prévôté de Paris et des gardes du château du Louvre en 1414. Ayant été accusé en 1414 de favoriser les projets du duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, contre la reine de France, Isabelle de Bavière, et le dauphin, il fut disgracié. Il périt l'année suivante, le 2 octobre, à la bataille d'Azincourt ;
4° Renaud de Montauban, chevalier, seigneur de Crespon et de Marigny, mort sans postérité ;
5° Ysabeau de Montauban, qui épousa Jean Boutier, chevalier, seigneur de Château-d'Assy, fils de Raoul et de Marguerite de Pléguer, dont postérité ;
6° Marie de Montauban (?), qui était en 1411 épouse de Alain de la Houssaye, dont postérité.

 

VIII.Guillaume de Montauban, chevalier banneret, seigneur de Montauban, de la Gacilly, de Landal, de Romilly, de Marigny, de Crespon, de Tuboeuf, de Monbran, de Langle, de Château-Thiéry.

Chancelier de la reine de France en 1387, gouverneur de La Guerche et de Dinan de 1392 à 1420, chambellan du dauphin Louis en 1411.

Il promit quatre hommes d'armes, montés et armés, à la comtesse de Penthièvre, par actes de août 1379 et juin 1391. (D. Morice, Preuves, I, 55 et 64). Il parut à des montres en 1386 et 1391. Il prêta serment de fidélité au duc le 5 mars 1388. Il donna en douaire à sa mère, Mahaud d'Aubigné, Romilly et Marigny, le 7 novembre 1389. Il prit possession pour le duc de Châtelaudren en 1388. Il reçut du duc, le 20 septembre 1392, le droit de lever dix sols de fouage sur ses vassaux, « pour la réparation et la garde de ses forteresses ». (Idem, II, 617). Le duc l'envoya en ambassade en Angleterre en 1396. Il reçut, le 1er juillet 1400, quittance de Jean de Rieux des 3,000 liv. promises dans son contrat de mariage avec Béatrix de Montauban, sa fille aînée. (Ibid, II, 705). Gouverneur de La Guerche en 1392, il fut nommé gouverneur et capitaine de Dinan le 27 novembre 1402, et confirmé dans cette charge en 1404 et 1413. Il fonda en 1404 le couvent des Carmes de Dol. Il assura, en janvier 1406, la seigneurie de Landal en douaire à sa femme, Marguerité de Lohéac, au cas où elle lui survivrait. (Ibid., II, 778). En novembre 1408, il passa un acte d'accord avec Jean de Saint-Didier, seigneur de Mué et de la Haye-de-Torcé, son cousin, fils de Jean de Saint-Didier et de Jeanne d'Aubigné, tante de sa mère, Mahaud. Il acheta en 1411 les seigneuries de Plancoët et de Monbran, de Pierre de Tournemine ; mais le duc fit annuler la vente de Plancoët. Dans un acte passé en Cour de Ploërmel en 1411, avec sa sœur, Marie de Montauban, épouse de Alain de la Houssaye, il est dit : « issu en juveigneurie d'aîné des seigneurs et dame de Porhoët ». Il accompagna le duc à Rouen en 1418. Il passa le 7 mai 1412 un acte d'accord avec son beau-frère, Jean du Chastellier, vicomte de Pommerit, veuf de Julienne de Montauban. (Ibid., II, 868). En août 1421, il remit quittance au duc d'une somme de 6,366 liv. Que celui-ci lui devait pour arriéré de solde aux gens d'armes de sa compagnie et pour le tort qu'il lui avait causé en annulant l'acquêt de Plancoët qu'il avait fait de Pierre de Tournemine (Ibid., II, 1098). Il parut comme seigneur de Montauban à la Réformation de 1427. Il ratifia le traité de Troyes le 3 septembre 1427.

On a conservé deux des sceaux de Guillaume de Montauban, l'un de 1389 : Parti : au 1er de Montauban et d'Aubigné ; au 2ème de Montauban ; l'écu surmonté d'un heaume terminé par une tête d'homme et supporté par deux griffons ; l'autre, de 1407, porte les armes de Montauban.

Il mourut en 1432 et fut inhumé dans la chapelle du couvent des Carmes de Dol, qu'il avait fondé en 1404.

Il avait épousé : 1° en 1382, Marguerite de Lohéac, fille de Éon, seigneur de la Roche-Bernard, de Plélan, de Brécilien, de Campcillon, et de Béatrix de Craon ; elle mourut en 1407 ; 2° par contrat du 13 août 1411, Bonne Viscomti de Milan, seconde fille de Carle, comte de Milan, seigneur de Château-Thiéry, et de Béatrix d'Armagnac, et tante de la reine de Françe Ysabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI, qui, par acte du 12 juillet 1407, lui avait promis une somme de 30,000 liv. payable en trois annuités, pour faciliter son mariage (D. Morice, Pr., II, 809), et qui, par acte du 22 août 1411, confirma cette donation. (Contrat de mariage, cité par D. Morice, Pr., II, 854). Toujours à l'occasion de ce mariage, Guillaume de Montauban reçut, le 2 octobre 1411, de « Louis, fils aîné du roi de France, duc de Guyenne et dauphin du Viennois [Note : Louis de France, duc de Guyenne, dauphin du Viennois, était troisième fils du roi Charles VI et d'Isabelle de Bavière ; né en 1396, mort sans postérité en 1415. — Bonne Viscomti, épouse de Guillaume de Montauban, était nièce de Galéas Viscomti, duc de Milan, dont la fille Valentine avait épousé en 1389 Louis de France, duc d'Orléans, second fils du roi Charles V, dont Charles, duc d'Orléans, père du roi Louis XII], dont ledit Guillaume était chevalier, conseiller et chambellan, une pension annuelle de 1,000 liv., à prendre sur sa cassette personnelle » (D. Morice, Pr., II, 861).

Guillaume de Montauban eut du premier lit :
1° Jean, qui suit ;

2° Béatrix de Montauban, dame des Fourgerets, de la Gacilly, qui épousa, par contrat du 1er juillet 1400, Jean de Rieux, et reçut 4,000 liv. de dot de son père, Guillaume de Montauban. Jean de Rieux était baron d'Ancenis, vicomte de Donges, seigneur d'Elven, de Largouët, etc., fils de Jean II de Rieux et de Jeanne de Rochefort, et veuf en premières noces de Marie de Valois. Elle mourut le 21 janvier 1401, ne laissant qu'une fille, Marie de Rieux, dame des Fougerets, de Châteauneuf, de la Gacilly, qui épousa Louis d'Amboise, vicomte de Thouars, dont : la bienheureuse Françoise d'Amboise, dame de la Gacilly, née en 1427, épouse en 1442 de Pierre II, duc de Bretagne, mort en 1457, puis religieuse carmélite, fondatrice du couvent des Coëts, près de Nantes, où elle mourut en odeur de sainteté en 1485. Elle avait vendu en 1466 La Gacilly à sa cousine, Marie de Montauban, veuve de Louis de Rohan ;

3° Marie de Montauban, qui épousa Jean V Malet, seigneur de Graville et de Marcoussis, dont elle eut : Louis Malet de Graville, amiral de France en 1487. Ce fut à Marcoussis, chez sa mi-sœur, que se réfugia, en 1450, Arthur de Montauban, poursuivi à la suite du meurtre du prince Gilles de Bretagne.

Guillaume de Montauban eut du deuxième lit :
1° Autre Béatrix de Montauban., qui épousa, par contrat du 13 septembre 1435, Richard d'Espinays, seigneur de Saudricourt, fils aîné de Robert, seigneur d'Espinays et de la Rivière (D. Morice, Pr., II, 1273), et veuf de Marie de Gouyon. Elle eut : Renée d'Espinays, dame de Blossac, qui épousa Thomas de Québriac ;
2° Ysabeau de Montauban, qui épousa : 1° par contrat du 2 février 1436, Tristan du Perrier, seigneur de Quintin, du Bourg-dIré et de Trois-Gôts (près de Tessy (Manche), et reçut en dot de son frère, Jean de Montauban, 3,750 liv. (D. Morice, Preuves, II, 1412) ; elle eut Jeanne du Perrier, qui épousa Jean de Laval. Ysabeau de Montauban reçut divers présents du duc de Bretagne en 1445 et 1447. Elle épousa : 2° Pierre du Masle, et mourut à l'Ermitage, près de Quintin, en 1484 ;
3° Louise de Montauban, dame de Coithouh, qui épousa à Moncontour, le 1er mars 1433, Guy de la Motte, vicomte de Vauclerc, avec lequel elle parut dans un acte de 1457, et dont elle eut postérité ;
4° Arthur de Montauban, seigneur de Crespin, de Cambon, bailli du Cotentin, gouverneur de Jugon en 1445, maréchal de Bretagne en 1446, puis moine Célestin en 1454 et archevêque de Bordeaux en 1465.

Il parut comme écuyer à une montre de 1444. Il reçut du duc, en 1445, une coupe en argent. L'amour qu'il portait à Jeanne de Dinan, épouse du prince Gilles de Bretagne, frère du duc François Ier, l'entraîna à être un des principaux instigateurs de la perte de ce malheureux prince, qui, emprisonné en 1436 au château du Guildo, puis à celui de la Hardouinaye, fut assassiné en 1449. Poursuivi pour ce crime, Arthur de Montauban dut s'enfuir et se retirer près de Paris, chez sa sœur, au château de Marcoussis, puis, pour sauver sa tête, il entra au couvent de ce nom (prieuré de Marcoussis), où il se fit moine Célestin en 1454, et auquel il donna, par acte du 8 décembre 1454, une somme de 3,000 salus d'or et la terre de Cambon, estimée valoir 300 liv. de rentes, et qu'il avait achetée le 22 février 1449 d'Alain, vicomte de Rohan, moyennant 5,000 salus d'or. (D. Morice, Preuves, III, 205). Malgré le crime odieux dont Arthur de Montauban s'était rendu coupable, le Pape le nomma en 1463 abbé de l'abbaye de Redon ; mais il dut se désister de cette charge en face de l'indignation des seigneurs bretons et des remontrances du duc. Il devint cependant archevêque de Bordeaux en 1567. Il mourut à Paris en mars 1478 et fut inhumé dans l'église des Célestins de Marcoussis.

 

IX.Jean III de Montauban, chevalier banneret, seigneur de Montauban, de Landal, de Romilly, de Marigny, de la Bréchardière, du Maz, de Péer, de l'Eperon, de Kerenrais, chambellan des ducs de Bretagne, conseiller et chambellan du roi Charles VII, maréchal de Bretagne en 1447, bailli du Cotentin en 1450, grand-maître des Eaux et Forêts et amiral de France en 1461, gouverneur de La Rochelle en 1463.

Il parut comme seigneur de Péer el de l'Éperon, sous Mohon, à la Réformation de 1440.

Il fut le gardien du prince Gilles de Bretagne, et sa bonté et sa douceur à son égard contrastèrent avec l'animosité et la cruauté de son frère, Arthur de Montauban. Celui-ci ayant dû s'enfuir après le meurtre de ce malheureux prince, Jean de Montauban fut nommé à sa place maréchal de Bretagne et bailli du Cotentin. A la tête des troupes du duc de Bretagne, il fit la conquête de la Normandie, dont il chassa les Anglais en 1448 ; puis il prit le commandement de l'armée bretonne envoyée en Guyenne en 1453, et il se signala spécialement au combat victorieux livré à Castillon contre les Anglais le 17 juillet 1453. Le roi Louis XI, en récompense, le nomma en 1461 grand-maître des Eaux et Forêts et amiral de France, puis, en 1463, gouverneur de La Rochelle.

Il mourut à Tours le 1er mai 1466, et il fut inhumé dans l'église des P. Carmes de Dol, comme il l'avait demandé dans son testament, daté du 18 avril 1466. (D. Morice, Preuves, III, 41 à 43).

Il avait épousé, vers 1420, Anne de Kérenrais, fille unique d'Eon, chevalier, seigneur de Kérenrais, de la Rigaudière, et de Jeanne de Plusquelec (ou Plessou de Launay), et petite-fille de Pierre de Kérenrais et de Tiphaine Le Vayer. Elle ne mourut qu'en avril 1499, survivant à sa fille unique.

Jean de Montauban, lors de son envoi en ambassade en Castille, avait reçu, le 6 janvier 1462, des lettres de créance du roi Louis XI, où on lit : « Nous vous envoions présentement devers vous nôtre très chier et aimé cousin, le sire de Montauban, admiral de France ; et combien qu'il n'y a seigneur en France, ne notre frère, ne autres, ou ung fils si nous l'avions, que n'y eûssions voulontiers envoié pour vous faire tout l'honneur qui nous est au monde possible... » (Dom Morice, Preuves, III, 34).

Jean de Montauban n'avait eu qu'une fille, qui suit, et un fils bâtard : Jean, bâtard de Montauban, qui parut comme homme d'armes (montre de 1489) et était en 1498 pannetier de la reine Anne de Bretagne.

Marie de Montauban, dame de Montauban, de Landal, de Romilly, de Marigny, puis de la Gacilly.

Elle épousa le 24 avril 1443 Louis de Rohan, seigneur de Guémené, fils de Charles et de Catherine du Guesclin, dame de la Roberie, auquel elle porta toutes ses seigneuries. Il mourut en 1462, ne laissant qu'une fille : Hélène de Rohan, dame de Montauban, etc., qui épousa en 1463 Pierre du Pont, seigneur de Pont-l’Abbé, de Rostrenen.

Marie de Montauban, veuve de Louis de Rohan, acheta en 1466 La Gacilly de Françoise d'Amboise, sa cousine. Elle avait épousé en secondes noces, le 8 novembre 1464, Georges de la Trémouille, seigneur de Craon, de Rochefort, comte de Ligny, chevalier des Ordres du roi, lieutenant général de Champagne et de Bourgogne en 1473, fils de Georges et de Catherine de l'Isle-Bouchard.

Elle mourut le 16 février (ou mai) 1476, et son mari lui survécut jusqu'en 1481.

 

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2° Branche des Montauban, seigneurs du Bois-de-la-Roche, du Binio, de Sens, de Saint-Brice, etc.

Elle remonte à :

V.Renaud de Montauban, chevalier, seigneur du Binio, du Couédor, du Maz, d'Iroclouër, du Bois-de-la-Roche, du Bois-d'Anast, du Boisbasset, de Vauvert, de Launay.

Second fils d'Olivier II de Montauban et de Louise de la Soraye (ou, d'après le P. du Paz et l'abbé Le Claire, fils de Alain de Montauban et de Mathilde de Montfort).

Il fut tuteur en 1340 de son neveu, Olivier IV de Montauban, et passa un acte d'accord à ce sujet avec Julienne de Tournemine, sa belle-sœur, veuve d'Olivier III de Montauban.

Il épousa vers 1306 Amicie du Breil, fille unique de Guillaume du Breil, chevalier, seigneur du Bois-de-la-Roche, de Vauvert, et de Denise d'Anast, dame du Bois-d'Anast, du Boisbasset, de Launay.

Il eut sept enfants :
1° Jean de Montauban, mort jeune ;
2° Renaud III, qui suit ;
3° Guillaume de Montauban, le fameux écuyer au Combat des Trente, à Mi-Voie, le 27 mars 1350 (vieux style), dont l'habileté et la valeur assura le succès. Il avait été choisi par Beaumanoir le premier de tous parmi les écuyers, comme il est dit dans le poème de la bataille des Trente :

« Après convient choisir moult très noble écuyer ;
De Montauban Guillaume prendrai tout le premier... »

Au début de l'action, les Bretons perdirent cinq des leurs, et ils fléchissaient, quand Montauban assura, par une ruse de guerre, la victoire à ses compagnons. Pensant qu'à cheval il aurait plus facilement raison des soldats de Bembro, il fait semblant de fuir et se dirige vers l'endroit où il avait laissé sa monture. Beaumanoir l'aperçoit qui s'en va et lui reproche ce qu'il prend pour une félonie : « Besoigne, Beaumanoir, s'écrie Montauban, besoigne, car bien besoigneray ! » Aussitôt il enfourche son cheval et se précipite sur les Anglais, dont il détermine ainsi la défaite.

Que devint Guillaume de Montauban après ce glorieux combat ? On l'ignore, ainsi que le lieu où il repose ;

4° Thomas de Montauban, prieur de Tréhorenteuc et de Brignac, puis abbé de la Chaume en 1350, et abbé de Paimpont en 1356 ;

5° Jeanne de Montauban, dame du Binio, qui épousa vers 1335 Geoffroy de la Planche, dit « de Saint-Denoüal, » chevalier, seigneur de la Planche, en Henan-Bihen (de gueules à dix billettes d'or, 4, 2, 4), fils de Raoul ; elle eut de ce mariage Roland de la Planche, dit « de Saint-Denoüal, » seigneur du Binio, qui parut comme écuyer à des montres de 1371 et 1375, et qui reçut en héritage de son oncle Renaud III de Montauban, en 1386, les seigneuries du Bois-de-la-Roche, du Boisbasset, de Vauvert, etc. ; il reçut le 1er février 1392 de sa cousine, Mahaud d'Aubigné, veuve d'Olivier V de Montauban, quittance d'une somme de 3,000 liv. d'or, et décharge du reliquat de la tutelle de Renaud II de Montauban, « jadis tuteur dudit Olivier V de Montauban » (D. Morice, Preuves, II, 618). Il mourut le 23 mars 1398, laissant : 1° Marie (de la Planche) de Saint-Denoüal, dame du Binio, du Boisbasset, de Vauvert, puis du Bois-de-la-Roche par héritage de son frère, Olivier, en 1420 ; qui épousa en 1405 son cousin, Robert de Montauban, seigneur de Gonneville, de Quinéville, second fils d'Olivier V et de Mahaud d'Aubigné, auquel elle porta ces seigneuries et qui continua la branche les seigneurs du Bois-de-la-Roche, comme nous le dirons ci-dessous ; elle mourut veuve en 1448 ; 2° Olivier (de la Planche) de Saint-Denoüal, seigneur du Bois-de-la-Roche, mort sans postérité en 1415 et dont hérita sa sœur aînée Marie, épouse de Robert de Montauban ; 3° Jean de la Planche, seigneur de la Planche, en Augan, dont la postérité se perpétua dans les paroisses d'Augan et de Caro jusqu'en 1630, époque où elle se fondit en la Rochère ;

6° Marguerite de Montauban, qui épousa vers 1340 Pierre de Carné, seigneur de Bléhéban, dont elle eut : Christophe, Jean, Raoul et Yvan de Carné ;
7° Catherine de Montauban, qui épousa le 30 mars 1336 Jean de Trécesson, chevalier, sieur de Trécesson, et en eut : 1° François de Trécesson, mort sans postérité ; 2° Jean de Trécesson, qui continua la maison des Trécesson, fondue en Carné en 1440 ; 3° Jeanne de Trécesson ; 4° Renaud de Trécesson, qui eut pour parrain Renaud III de Montauban, son oncle, dont il fut l'un des exécuteurs testamentaires en 1386 ; il parut comme archer et écuyer à des montres de 1370, 1371, 1392, 1420 et 1421.

 

VI.Renaud III de Montauban, chevalier, seigneur du Bois-de-la-Roche, du Bois-d'Anast, du Boisbasset, de Launay, capitaine de Ploërmel en 1370.

Chevalier et capitaine de Charles de Blois, il gagna sur les Anglais une victoire près du village de Gourhel, à quatre kilomètres à l'Est de Ploërmel, en 1353.

Il parut comme chevalier à des montres en 1356, 1375, et à la montre passée à Ploërmel par Olivier de Clisson le 1er juillet 1380. S'étant endetté au service de son prince, il dut vendre « ses bois anciens du Bois-de-la-Roche et du Binio, où étaient ses principales maisons, et qui les décoraient grandement ».

Par son testament en date du mois d'août 1386, il léguait 30 sols de rentes aux Carmes de Ploërmel, à charge de faire célébrer pour le repos de son âme une messe de Requiem tous les vendredis ; 50 sols, une fois payés, à chacune des églises de Néant, de Mauron, d'Augan et de Paimpont ; il nommait comme exécuteurs testamentaires sa femme, son neveu, Renaud de Trécesson, et Jean Barré, prieur des Carmes de Ploërmel. Il choisissait sa sépulture dans 13 chapelle du Bois-de-la- Roche, en l'église de Néant, à laquelle il léguait à cet effet 20 liv. de rentes. Il fut inhumé dans cette chapelle, suivant sa volonté, le 6 septembre 1386.

Il avait épousé Jeanne de Montfort, fille de Raoul VI et de Aliénor d'Ancenis, dont il n'eut pas de postérité, et qui épousa en secondes noces, en 1387, Erard de Couësmes, et en troisièmes noces N... Lévêque, seigneur du Molan.

Renaud de Montauban eut pour héritier son neveu, Roland de la Planche, dont la fille, Marie de la Planche, épousa en 1405 Robert de Montauban, qui suit.

 

VIII. — Robert de Montauban, chevalier, seigneur de Gonneville, de Quinéville, puis du Bois-de-la-Roche, du Binio, clu Couédor, de Launay, du Boisbasset, du Bois-d'Anast, de Vauvert.

Second fils d'Olivier II et de Mahaud d'Aubigné.

Il fut chevalier banneret, lieutenant d'Arthur de Bretagne, comte de Richemont, connétable de France en 1415, capitaine sous Richard de Bretagne, comte d'Etampes en 1421, conseiller et chambellan du roi, et bailli du Cotentin.

Il passa des montres de sa compagnie : à Valognes, le 27 juillet 1415 (un chevalier et trois archers à cheval) ; à Montoire, le 1er septembre 1421 (cinquante écuyers).

En juin 1420, il fit, avec Marie de Saint-Denoüal, son épouse, aveu au duc sous Ploërmel de la succession de son beau-frère Olivier de Saint-Denoüal, savoir : « Le manoir et hébergement du Bois-de-la-Roche, avec les bois dudit lieu, contenant environ 300 journaux ; les moulins à eau dudit lieu, dont un à blé et deux à draps ; un moulin à vent ; des prés, terres, etc. » (D. Morice, Preuves, II, 1019).

Il parut à la Réformation de 1426 comme seigneur du Bois-de-la-Roche, en Néant ; du Boisbasset et de Launay, en Maure ; du Couédor, en Guer.

Il assista au siège du Mont Saint-Michel en 1426, et à celui d'Orléans, AVEC JEANNE D'ARC, en 1429.

Par son testament, à la date du 4 octobre 1440, il choisit sa sépulture dans la chapelle du Bois-de-la-Roche, en l'église de Néant, où il fut inhumé le 10 octobre suivant.

Il avait épousé vers 1405 sa cousine, Marie (de la Planche) de Saint-Denoüal, dame héritière du Bois-de-la-Roche, du Binio, du Couédor, du Boisbasset, de Launay, de Vauvert, qui lui porta ces seigneuries et mourut en 1448. Il eut :
1° Guillaume IV, qui suit ;
2° Autre Guillaume de Montauban, seigneur de la Planche, en Hénan-Bihen, par partage de son frère aîné Guillaume, en 1443, et qui mourut sans postérité ;
3° Marie de Montauban, qui épousa : 1° le 4 juillet 1434, Philippe de Vierville, seigneur de Croully, et reçut 200 livres de rentes assises sur les seigneuries du Boisbasset et de Launay ; son mari était veuf en premières noces de Jeanne de Malestroit, dame d'Elven et de Faugaret ; il mourut en 1449, laissant un fils, Alain (ou Adrien) de Vierville. Sa veuve épousa en secondes noces, vers 1454, Jean III de Keradreux, seigneur des Aulnays-Keradreux, près de Josselin, conseiller du duc, maître d'hôtel du vicomte de Rohan, fils de Jean II et de Olive de Bodégat ; l'aîné de leurs fils, René de Keradreux, s'éprit de Catherine de Rohan, qui répondait à son amour ; mais Jean de Rohan, son frère aine, refusa de consentir à leur mariage, et alla jusqu'à faire enfermer sa soeur Catherine dans une des tours du château de Josselin. La jeune captive trouva le moyen de continuer à communiquer, avec René de Keradreux, qui venait la nuit la voir à la fenêtre grillée de son cachot. Informé de ce fait, Jean de Rohan posta des hommes en embuscade au pied de la tour ; René fut surpris et massacré, en octobre 1479, sous les yeux de sa fiancée. A la suite de ce meurtre, le vicomte de Rohan fut arrêté avec trois de ses complices, Gallien Geffroy, Tristan de Kerguezangor et le bâtard de Saint-Gilles, et emprisonné au Bouffay de Nantes. Il n'obtint sa liberté qu'après plus de quatre ans de captivité, le 12 février 1484, et après avoir signé un acte par lequel il renonçait, lui et ses descendants, aux droits qu'ils pourrraient avoir sur le duché de Bretagne ;
4° Jeanne de Montauban, qui épousa Jean de Saint-Gilles, seigneur du Boisgeffroy, conseiller et chambellan du duc, fils de Georges et de Jeanne Chesnel. Il mourut en 1431, ne laissant qu'une fille, Bonne de Saint-Gilles, dame du Boisgeffroy, qui épousa : 1° Guillaume de Rochefort ; 2° Charles de la Feuillée, et mourut en 1487, laissant postérité.

 

IX. Guillaume IV de Montauban, chevalier banneret, seigneur du Bois-de-la-Roche, du Binio, du Couédor, de Gonneville, de Quinéville, puis de Sens, de la Charpentrais, de la Plaine, de la Chapelle, de Pornic, du Loroux, de la Rivière-d’Abbaretz.

Secrétaire du duc de Bretagne.

Il épousa Jeanne Brochereul, fille et héritière de Robert Brochereul, seigneur de Sens, du Goûst, de la Siccaudaye, de la Charpentrais, de la Chapelle, de Pornic, du Loroux, de la Plaine, sénéchal de Rennes, mort en 1418, et de Moricette de Montfort, dame de la Rivière-d'Abbaretz, morte en 1407. Elle mourut à Parthenay (Poitou) le 20 décembre 1429, et ses enfants eurent pour tuteur leur aïeul Robert de Montauban.

Il eut :
1° Guillaume V, qui suit ;
2° Robert de Montauban, qui fut partagé en Normandie et reçut 120 liv. de rentes ;
3° Guyon de Montauban, également partagé en Normandie ;
4° Jean IV de Montauban, seigneur du Goûst, chef de la branche de l'évêché de Nantes, qui suivra.

 

X.Guillaume V de Montauban, chevalier banneret, seigneur du Bois-de-la-Roche, du Binio, du Couédor, baron de Gonneville, de Quinéville, de Sens.

Il parut en 1440 comme fils aîné de Guillaume de Montauban et de Jeanne Brochereul ; comme seigneur du Couédor, sous Guer (Réformation de 1444) ; comme seigneur du Bois-de-la-Roche, sous Néant (Réformation de 1454), seigneurie qui fut érigée en bannière en sa faveur par le duc en 1451.

Il assista aux Etats tenus à Vannes en 1462, et il y est dit : « seigneur du Bois-de-la-Roche et du Biniou ».

Il fut, le 19 septembre 1467, commis par le duc Jean pour prendre possession au nom du Duché des forteresses tombées en rachat par la mort du comte de Penthièvre : il est fait mention dans cet acte de Bertrand de Montauban, alors capitaine de Châtel-Audren. (D. Morice, Preuves, III, 152).

Il fit restaurer ou reconstruire vers 1450 la chapelle du Binio, où l'on voit encore sur la vitre principale ses armes en alliance avec celles des Sérent, et où il fut inhumé en 1486.

Il avait épousé : 1° Jeanne de Keradreux, fille de Jean, seigneur des Aulnays-Keradreux, de Saint-Malo, de Neuvillette, et de Olive de Bodégat, et sœur de Jean de Keradreux, qui épousa en 1454 Marie de Montauban, veuve de Philippe de Vierville et tante de Guillaume ; — 2° vers 1450, Orfraise de Sérent, dame de Tromeur, fille de Jean, seigneur de Tromeur, et de Jeanne de Comenan, et veuve de Henry Hingant, seigneur de Flouille, mort au siège de Fougères en 1449, et dont elle avait eu : 1° François Hingant, seigneur de Flouille et de Tromeur, mort en 1476 sans postérité de Anne de Carné ; 2° Gillette Hingant, qui épousa Guillaume Babouin ; 3° Jeanne Hingant, qui épousa Jean Josso, sieur du Plessis-Josso ; — 3° par contrat du 2 août 1467, Françoise du Casso, dame du Casso, de la Verrie, fille de Pierre, seigneur du Casso, et de Jeanne de Fresnay, et veuve de Pierre de Sévérac et de François du Plantis.

Il n'eut d'enfants que des deux premiers lits.

Du premier lit :

Philippe, qui suit ;

Du deuxième lit :
1° Esprit de Montauban, chevalier, seigneur du Hac, capitaine de Dol en 1487, maître de l'artillerie de France.

Il était écuyer dans la compagnie de Pierre de Rohan, seigneur de Gié, lors de la montre faite à Laon en février 1473 ; il reçut du duc l'ordre, en février 1484, d'aller avec Jean de Pontbriand et leurs compagnies occuper Châteaubriant, et le 2 mars 1484 de faire entrer dans sa compagnie ses vassaux nobles sous Guer. (D. Morice, Preuves, III, 458 et 460). Lors de la réduction des pensions militaires, faite en janvier 1495 par le roi Charles VIII pour subvenir aux frais occasionnés par les préparatifs de la guerre d'Italie, il vit ses gages diminuer de 100 liv. (Idem., III, 753). Il reçut du roi Louis XII une pension de 800 liv. en janvier 1501 ; il était alors gardien des sceaux de la Cour de Ploërmel. Précédemment, en 1487, il était capitaine et gouverneur de Dol quand cette ville fut prise d'assaut, en septembre 1487, par le comte de Montpensier, lieutenant du roi Charles VIII ; lui-même fut fait prisonnier et il dut payer pour sa rançon 3,000 écus d'or. Il parut au béguin du roi Charles VIII en 1498 et fut nommé par Louis XII maître de l'artillerie de France, vers 1502. II mourut en 1512.

Il avait épousé Louise Hingant, dame du Hac, fille de Jean, seigneur du Hac, frère de Henry Hingant, qui avait épousé Orfraise de Sérent. Sa veuve reçut de son beau-frère, Philippe de Montauban, une somme de 1,000 liv. en 1514. Il n'avait eu qu'un fils, Louis de Montauban, qui fut mis en 1512 sous la tutelle de son oncle, Philippe de Montauban, et mourut peu de temps après, sans alliances ;

2° Marguerite de Montauban, qui épousa Georges Lespervier, seigneur de la Bouvardière, de Briort, de la Chapelle-sur-Indre, de la Gascherie, dont elle eut Arthur, seigneur de la Bouvardière, etc., qui épousa Françoise Landais, dame du Plessis-Raffré, fille du fameux Pierre Landais, trésorier général de Bretagne, dont postérité ;

3° Jeanne (ou Anne) de Montauban, qui épousa, par contrat du 22 avril 1460 (?), Bertrand du Boisriou, seigneur du Boisriou, chambellan du duc, dont postérité ;

4° Marie de Montauban, qui épousa : 1° Guillaume du Tiercent, seigneur du Tiercent, de Callac, dont Gilles, qui épousa Jeanne de la Lande ; 2° Gilles de Condest, seigneur de la Mosteraye, dont Françoise de Condest, qui épousa en 1501 Pierre de Trécesson, dont postérité. Marie de Montauban, lors de son second mariage, avait reçu 100 liv. de rentes, assises sur la terre du Binio, en juveigneurie d'aîné des seigneurs du Bois-de-la-Roche ;

5° Hilaire de Montauban, qui épousa Jean Avaleuc, seigneur de la Grée, dont Marguerite Avaleuc, dame de la Grée, qui épousa Hervé de Mancasdre, seigneur de la Ville-Olivier ;

6° Bertrand de Montauban, capitaine de Châtelaudren et de Guingamp, qui parut avec son père Guillaume dans un acte du 19 septembre 1467. (Dom Morice, Preuves, III, 152).

7° Françoise de Montauban, qui épousa en 1465 Jean André.

 

XI. Philippe de Montauban, chevalier banneret, vicomte du Bois-de-la-Roche, baron de Gonneville, de Sens et de Saint-Brice, seigneur du Binio, du Couédor, de Quinéville, de la Chevrie, de la Sauldraye, de Châteautro, du Roz, de la Motte-Alleman, de Port-Durand, de Bazouges, de la Chattière, de Saint-Aubin-du-Cormier, de Marcillé, de Rimou.

Archer en 1464, garde-corps du Duc en 1466, chambellan du Duc en 1484, capitaine de Rennes et lieutenant-général de la Haute-Bretagne en 1487, grand-chancelier de Bretagne en 1487, conseiller, chambellan et grand-chancelier de la duchesse Anne et des rois Charles VIII et Louis XII.

Né vers 1445, fils unique du premier mariage de Guillaume de Montauban avec Jeanne de Keradreux. Il fut de bonne heure aussi savant jurisconsulte que vaillant capitaine. Il parut comme archer dans une montre, à La Guerche, du 19 janvier 1464 ; comme garde-du-corps du Duc les 1er mars 1466, octubre 1481 et 1482 ; comme officier et chambellan du Duc le 20 novembre 1484. Lors de la guerre faite par le roi Charles VIII au duc de Bretagne Franois II, celui-ci nomma Philippe de Montauban capitaine de Rennes et lieutenant-général de la Haute-Bretagne, le 12 juin 1487 (D. Morice, Preuves, III, 544) ; puis, en reconnaissance des services qu'il lui avait rendus dans cette campagne, il l'institua grand-chancelier de Bretagne le 23 septembre suivaut. (Idem, III, 541). Le duc François II étant mort le 9 septembre 1488, Philippe de Montauban se dévoua au service de la duchesse Anne, et, s'étant opposé de tout son pouvoir à son mariage avec Alain, sire d'Albret, que voulait lui faire contracter le maréchal de Rieux, il fut assiégé par celui-ci dans Guérande avec la Duchesse en 1489. Il fut envoyé en ambasssade par Anne de Bretagne près du roi d'Angleterre, en février 1489. (Ibid., III, 670 et 672). Il passa, en décembre 1489, une montre de sa compagnie et assista au Congrès de Tournay le 12 mars 1490. Ce fut grâce à son influence et à ses conseils que la Duchesse se décida à épouser le roi de France Charles VIII, par contrat passé au château de Langeais, le 6 décembre 1491, en présence de Philippe de Montauban. En 1495, lors de la réduction des gages des officiers du roi Charles VIII, en vue de la guerre d'Italie, il vit son traitement diminué de 1,000 liv.

Il est dit, dans un acte de 1497, « seigneur de Gonneville, de Sens, de Bazouges, du Bois-de-la-Roche, conseiller et chambellan du roi, chef et gouverneur de ses chancellerie et conseil de Bretagne » (D. Morice, Preuves, III, 788).

Il assista, le 8 janvier 1498, au second mariage de la reine Anne avec le roi Louis XII, et sa souveraine, par acte du 20 avril 1498, lui donna, « en reconnaissance des grands et importants services qu'il lui avait rendus, surtout en empêchant son mariage avec le sire d'Albret, les seigneuries de Saint-Aubin-du-Cormier, de Bazouges, de Marcillé et de Rimou, pour en jouir lui et ses hoirs, » et, par lettres du 14 décembre suivant, elle érigea en baronnie la seigneurie de Sens. (D. Morice, Preuves, III, 791). Plus tard, les terres de Bazouges et de Saint-Aubin-du-Cormier furent reprises par le roi François Ier, qui les donna, le 22 décembre 1516 et le 12 février 1524 : la première à Jean d'Acigné, la seconde à René de Montejean ; le 14 avril 1547, le roi Henri III transporta ces seigneuries à Diane de Poitiers.

Précédemment, le 3 mai 1489, la duchesse Anne avait également donné à son chancelier la terre de Saint-Brice, confisquée sur les Scépeaux ; mais ceux-ci en avaient repris possession, et ils la revendirent en 1513, avec la Chattière, à Philippe de Montauban.

Philippe de Montauban fut tuteur en 1498 de sa nièce, Françoise de Condest, et autorisa en 1501 son mariage avec Pierre de Trécesson.

Il fit rebâtir en 1501 le chœur de l'église de Sens. Il reconstruisit également le château du Bois-de-la-Roche, qu'il flanqua de neuf tours à machicoulis et qu'il entoura de douves profondes.

Par lettres du 11 juin 1506, la reine Anne lui accorda, ainsi qu'à ses successeurs, le droit de marcher dans les cérémonies publiques immédiatement après les anciens barons de Bretagne.

Il acheta en 1513 la Motte-Alleman, en Saint-Nazaire, des Volvire, et cette même année le roi Louis XII érigea en vicomté sa châtellenie et bannière du Bois-de-la-Roche et en baronnie sa terre de Saint-Brice.

L'histoire a conservé quatre des lettres écrites par Philippe de Montauban au roi Charles VIII ; elles sont datées : la première de Malestroit, du 12 avril 1492 ; deux autres de Vannes, des 12 et 18 mai 1492 ; la dernière de Guingamp, du 5 août 1492.

Par son testament, daté des 16 et 21 juin 1514, « Philippe de Montauban, chevalier, baron de Grenonville, de Bazouges, de Sens, vicomte du Bois-de-la-Roche, chancelier de Bretagne ......., » choisit sa sépulture devant l'autel Notre-Dame de l'église des Carmes de Ploërmel, dans la chapelle qu'il avait fondée ; il lègue à cet effet une rente de 33 liv., dont 25 liv. à prendre sur sa terre du Binio. Il donne en douaire à sa femme, Anne du Chastellier, la seigneurie de Bazouges, et, au cas où cette seigneurie serait retirée par le roi, une rente viagère de 2,000 écus, dont une partie assise sur la terre du Binio. Il donne aussi une somme de 1,000 liv. à Mme du Hac, veuve en premières noces de Esprit de Montauban. (D. Morice, Preuves, III, 923).

Philippe de Montauban mourut à Vannes le 1er juillet 1514, et fut inhumé, suivant sa volonté, dans la chapelle Notre-Dame de l'église des P. Carmes de Ploërmel, où l'on voit encore son tombeau, ainsi que nous l'avons dit plus haut.

Il avait épousé : 1° vers 1469, Marguerite Le Borgne, fille de Robert et de Tiphaine de Kerenrais, et veuve de Roland du Liscouët, seigneur de Keripertz et de Grillemont, grand veneur de France, mort en 1468, laissant un fils et deux filles (Le Borgne : « d’azur au chef endenché de gueules ; »)
2° vers 1502, Anne du Chastellier, fille de Vincent, vicomte de Pommerit, baron de Marcé, seigneur de Miniac, et de Madeleine de Villers, dame de Hommet, et veuve de Gilles de Rieux, seigneur de Châteauneuf, mort le 19 décembre 1501, ne laissant qu'une fille, Jeanne de Rieux, morte sans alliance en 1522. Anne du Chastellier, veuve en 1514, mourut en octobre 1516, et fut inhumée dans le tombeau de son mari dans la chapelle Notre-Dame de l'église des Carmes de Ploërmel.

Philippe de Montauban ne laissa que deux filles.

Il avait eu du premier lit :

Marguerite de Montauban, dame vicomtesse du Bois-de-la-Roche, du Binio, du Couédor, qui avait épousé vers 1495 Jacques de Beaumanoir, vicomte de Plédran, seigneur du Bois-de-la-Motte, de Trémereuc, de la Grouesnière, dont elle eut : François de Beaumanoir, qui mourut sans alliance en 1530, et dont les seigneuries du chef de sa mère, savoir : la vicomté du Bois-de-la-Roche, les baronnies de Gonneville, de Sens et de Saint-Brice, et les seigneuries de Quinéville, du Binio et du Couédor, vinrent à sa tante Catherine de Montauban. Marguerite de Montauban mourut veuve en 1540.

Il avait eu du deuxième lit :

Catherine de Montauban, dame de la Chevrie, de Bédée, du Roz, de Châteautro, puis, par héritage de François de Beaumanoir, son neveu, en 1530, vicomtesse du Bois-de-la-Roche, baronne de Gonneville, de Sens, de Saint-Brice, dame du Binio, du Couédor, de Quinéville, de la Chattière.

Elle avait épousé en 1516 René de Volvire, chevalier, baron de Ruffec, seigneur de la Roche-Servière, de Fresnay, d'Ampures, etc., fils de François, baron de Ruffec, chambellan et chevalier de l'Ordre du roi, et de Marie d'Amboise, dame de Bussy.

Elle mourut en 1535, et son mari reçut cette même année aveu, comme seigneur du Binio, de Jean de Bellouan, seigneur de la Minière. Il vendit Gonneville et Quinéville à Jean Laguette, moyennant 9,500 liv. tournois. Il parut en 1545 comme tuteur de son fils, François de Volvire, vicomte du Bois-de-la-Roche, baron de Sens et de Saint-Brice. Il épousa en secondes noces Perrine de Salignac, dont il n'eut pas de postérité. Il avait eu quatre enfants de Catherine de Montauban :

1° François de Volvire, vicomte du Bois-de-la-Roche, etc., mort vers 1550, sans enfants de Gabrielle de Rochechouart, dame de Mortemart ;

2° Françoise de Volvire, baronne de Sens en 1550, qui épousa : 1° en 1548, François de Baupoil, seigneur de Saint-Aulaire ; 2° René de Vivonne, seigneur de Bougouin ;

3° Anne de Volvire, religieuse à Fontevrault, abbesse de Sainte-Croix de Poitiers ;

4° Philippe de Volvire, marquis de Ruffec, puis, à la mort de son frère aîné comte du Bois-de-la-Roche, baron de Saint-Brice, seigneur du Binio, du Couédor, d'Ampures, de Champinel, etc., chevalier des Ordres du Roi, lieutenant général d'Angoumois et de Saintonge, né en 1530, mort à Paris en 1585, laissant postérité de Anne de Daillon du Lude, postérité qui se perpétua au Bois-de-la-Roche jusqu'en 1750.

 

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3° Branche des Montauban, seigneurs du Goûst, du Maz, de Rochefort, etc., dans l'évêché de Nantes.

Cette branche remonte à :

X.Jean IV de Montauban, chevalier, seigneur du Goûst, du Maz, de la Plaine, de la Charpentrais, quatrième fils de Guillaume de Montauban et de Jeanne Brochereul, dame du Goûst, de la Charpentrais, de la Plaine, du Loroux, dans l'évêché de Nantes, seigneuries qu'il eut en partage en 1440.

Il parut coi-nme seigneur du Maz, en Savenay (Réformation de 1448) ; de la Charpentrais, en Donges (Réformation de 1453) ; du Loroux, au Teil (Réformation de 1454).

Il épousa Valence de Saint-Pern.

Il eut :

 

XI.Jean V de Montauban, chevalier, seigneur du Goûst, de la Charpentrais, du Moulin, de Rochefort-sur-Sèvre.

Il épousa Catherine de Viesque, dame du Moulin, en Puceul, fille de Médart, seigneur de Chamballan, et de Françoise Le Porc. Il eut :

1° François, qui suit ;
2° Claude-Françoise de Montauban, dame du Moulin, qui épousa à Nantes, le 21 novembre 1531, François Loaysel, seigneur de Brie, de Chambière, auquel elle porta le Moulin et dont elle eut postérité ;
3° Olivier de Montauban, abbé de la Chaume, qui reçut en 1556, des Etats de Bretagne, une gratification de 600 liv. ;
4° Louis de Montauban, abbé de la Chaume en 1575.

 

XII. — François de Montauban, chevalier, seigneur du Goûst, de Rochefort. Il parut à Rochefort en 1534 et 1545. Il épousa Marguerite de Plouër, dont il eut :

1° Jean VI de Montauban, chevalier, seigneur du Goûst, de Rochefort, fameux chef huguenot pendant la Ligue, connu sous le nom de « capitaine du Goûst, » gouverneur de Blain et du Gâvre en 1590, chevalier de l'Ordre du Roi. Il n'eut qu'une fille, Marquise de Montauban, dame héritière du Goûst, de Rochefort, qui fut marraine en 1599 de sa cousine, Marquise de Montauban ; elle épousa Charles de la Moussaye, auquel elle porta ces seigneuries et dont elle eut postérité ; elle vivait encore en 1680 ;
2° Charles, qui suit ;
3° Olivier de Montauban, abbé de la Chaume en 1618.

 

XIII.Charles de Montauban, chevalier, seigneur de la Haye-Mahéas, de Chézine, du Pressoir, de Laujardière, de la Jaunais. Il épousa Jacquette de la Lande, dame de la Haye-Mahéas, en Saint-Etienne-de-Montluc, qui lui porta cette seigneurie, où ils moururent en 1610, elle le 28 février, et lui le 4 juin. Ils avaient eu six enfants :
1° Claude de Montauban, morte à la Haye-Mahéas en 1602 ;
2° Charlotte de Montauban, dame de la Haye-Mahéas, qui épousa Thomas Formon, seigneur de la Bessardais, en Cordemais ; il mourut en 1655, laissant postérité ; elle vivait encore à la Bessardais en 1679 ;
3° François de Montauban, baptisé à Chantenay en 1598, mort jeune ;
4° Marquise de Montauban, née à la Haye-Mahéas en 1599, entrée religieuse carmélite à Nantes en 1622 ;
5° René de Montauban, né à la Haye-Mahéas, baptisé à Saint-Etienne-de-Montluc en 1604, mort jeune ;
6° Marie de Montauban, née à la Haye-Mahéas, baptisée avec son frère René à Saint-Etienne-de-Montluc en 1604 ; elle fut inhumée dans cette paroisse en 1621.
(X. Comte de Bellevue - 1898).

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