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MONTFAUCON

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La paroisse de Saint-Jean de Montfaucon-sur-Moine en 1683

La paroisse Saint-Jean de Montfaucon-sur-Moine (Maine-et-Loire) fit partie du diocèse de Nantes jusqu'au 6 juin 1802, jour de l'installation de l'évêque concordataire d'Angers. 

Le mercredi 2 mai 1683, Messire Antoine Binet, grand archidiacre de Nantes, fit la visite canonique de Saint-Jean de Montfaucon, assisté de Messire Charles Richard, son promoteur, et de maître Etienne Grolleau, secrétaire. Voici le procès-verbal de la visite (Archives de la Loire-Inférieure, G. 52). 

Le 2 mai 1683, sur les quatre heures d'après midi, visite de l'église paroissiale de Saint-Jean de Montfaucon, sise en la province d'Anjou, en la présentation de l'abbé de Saint-Jouin, contenant 70 communiants. Nous avons été reçu en la manière qu'ès précédentes visites par Messire Julien Coutolleau, recteur de la paroisse. Après les prières et oraisons, nous avons visité le grand autel : il n'est point consacré, et il est malpropre et sale. Le tabernacle, qui n'est que de vieux bois ainsi que ses gradins, est sans peinture ni dorure ni doublure en dedans, la porte ne ferme pas, les ferrures étant rompues. Nous avons trouvé dans le saint ciboire un grand nombre d'hosties consacrées, parmi lesquelles il y en avait de déchirées, de rondes, de longues, de rompues par la moitié ; une partie de ces hosties était fort vieillie, jaune et commencée à corrompre ; au-dessous des hosties il y avait un grand nombre de particules, aussi fort noires. Nous avons appris de notre promoteur que, pendant que nous étions à prendre nos surplis, le curé s'était présenté à l'autel, sans cierges allumés, corporal, étole et surplis, avait ouvert le tabernacle et le saint ciboire, avait arrangé les hosties dans le ciboire, et l'avait ensuite remis au tabernacle de la même manière. 

Nous avons vu aussi un vieux soleil d'argent (ostensoir), antique et difforme, sans croissant, tout usé et commencé à rompre. Le curé nous a dit qu'on y exposait le Saint-Sacrement, quoiqu'il ait été interdit dans les précédentes visites. Notre promoteur a requis qu'il fût par nous fait défense de s'en servir, aussi bien que du crucifix en bois que nous avons trouvé tout rompu sur l'autel. 

Ayant trouvé la lampe éteinte, les fabriqueurs nous ont dit qu'on ne l'entretenait allumée que les dimanches et les fêtes, faute de fonds. 

Il manque une petite coquille d'argent pour verser l'eau baptismale ; l'armoire où on laisse les saintes huiles, est malpropre et sale. 

Les deux cimetières ne sont clos que de haies mal fermées, et les bestiaux y entrent, entre autres ceux de la cure. 

L'église est belle, grande, fort exhaussée et non consacrée. Il y a une nef et un choeur plus élevés que la nef de beaucoup de degrés. Dans la nef il y a quatre autels : deux, aussi élevés que le chœur, sont garnis d'autels portatifs, fort mal ornés, et les deux autres au-dessous d'iceux n'ont que leurs tables non consacrées pour toute parure ; il serait nécessaire de les démolir, attendu qu'ils sont inutiles et comme profanés. L'église est fort mal entretenue de couverture, aussi bien que le choeur, et elle n'est point lambrissée. 

La sacristie, qui est derrière le grand autel, est fort malpropre. Le peu qu'il y a de chasubles est fort vieux, la plupart sont déchirées et en bouchons ; le peu de corporaux et de purificatoires que nous y avons trouvé, est de grosse toile usée et fort sale. La patène du petit calice, appartenant à la paroisse, est gravée au milieu et n'est point dorée en dedans. On se sert d'une marmite pour bénitier, et il n'y a point d'aspersoir. Il n'y a point de coffre pour les archives ni d'inventaire de meubles et ornements de l'église, dont personne n'est chargé. Parmi les ornements de la paroisse, se trouvent mêlés ceux de la confrérie de Saint-Jean, qui ne valent rien non plus, entre autres un calice qui n'est point doré en dedans ainsi que la patène. 

Lesdites choses visitées, nous avons remis le surplus de la visite an lendemain, en l'église de Saint-Jacques, où elle était assignée par notre mandement. Après nos prières faites, nous sommes retournés au presbytère pour quitter nos surplis, puis nous sommes remontés en nos équipages pour aller à la maison de la Gauvrière, où M. de la Haye de Riou nous avait fait l'honneur de venir nous convier d'aller coucher. Le lendemain matin, nous en sommes partis pour aller faire la visite suivante. 

Le jeudi 3 mai, le grand archidiacre de Nantes fit la visite canonique de la paroisse de Notre-Dame de Montfaucon, que la Revue de Bretagne a relatée dans son n° de janvier 1912. Il visita également, le même jour, l'église paroissiale de Saint-Jacques de Montfaucon, après quoi il fit évoquer par son secrétaire le brevet de la paroisse de Saint-Jean de Montfaucon, de la manière suivante : 

Recteur : Messire Julien Coutolleau, bachelier en théologie. Prêtre : Messire Jacques Coutolleau, aussi bachelier en théologie, ancien recteur. Clercs et bénéficiers : Messire René Macé, qui est à Saint-Sulpice de Paris ; Messire des Barres, absent ; Messire Gaultier, absent ; Messire René Margariteau, clerc, absent. Fabriqueur dernier sorti de charge : Louis Boissière, greffier. Fabriqueur en charge : Messire René Bureau. Témoins synodaux : M. le Sénéchal, le sieur Boissière et tous les autres paroissiens. 

Obligations du sieur Recteur. — Il déclare être obligé à l'administration des sacrements, aux catéchismes et prônes en chaire, processions, grandes messes et vêpres, fêtes et dimanches, conformément aux ordonnances ; et, de plus, aux matines, laudes et complies, chantées aux fêtes solennelles et à celle de saint Jean, en cas qu'il y ait des prêtres ou autres personnes qui veuillent l'aider. Il a appris des paroissiens qu'il devait, en outre, tous les lundis et samedis une messe basse pour une annexe faite à la cure par les seigneurs d'Olbeaux et Chedron, consistant en trois setiers de blé sur la Grenollière, deux setiers dûs sur le Quarteron d'Olbeaux, deux setiers (mesure de Tiffauges) en Roussay, et douze boisseaux sur les Rochetous en Roussay. Il a déclaré que le revenu de la cure consiste dans la maison presbytérale et le jardin, un bois taillis et quelques vignes au quart, et quelques terres labourables, dont on peut tirer huit barriques de vin et huit boisseaux de froment, en deux setiers de blé et en 50 boisseaux de froment dûs par plusieurs particuliers sur diverses terres, en huit livres de rente par argent, et en les dîmes de la paroisse qui valent 20 livres. 

Chapellenies fondées en l'église paroissiale. — Celle de Notre-Dame ou de Veillonnière, fondée et présentée par les confrères de la confrairie desservie sous l'invocation de tous les Saints en l'église de Saint-Jean de Montfaucon, qui la doivent présenter à un prêtre de cette confrairie : elle consiste en un logis et jardin en cette paroisse, deux prés le joignant appelé la Casse-Blanchard, deux quartiers de vigne, six boisselées de terre labourable, une ouche, quatre boisselées de terre autrefois en vigne, les dîmes sur le bordage du Boispoison, cinq boisseaux de froment sur la métairie de la Chevillère et le Bordage, un setier de blé sur la Roullière, le tout en la paroisse de Saint-Germain, la moitié de la métairie de la Veillonnière, en la paroisse du Longeron, laquelle métairie est en ruine faute d'entretien, le tout valant à peu près 300 livres ; elle est possédée par messire René Pilot, curé du Longeron, et desservie par le sieur recteur, qui acquitte trois messes par semaine et dit la première messe pour la confrairie le mardi d'après la Toussaint. 

Celle de Saint-Jean, vulgairement appelée des Egages, fondée par messire Jean des Egages, en la présentation des mêmes confrères, qui doivent la donner à un prêtre de la confrairie : elle consiste en un logis et jardin en cette ville, dix boisselées de serre, en dîmes sur l'Ecluseau, haut et bas Pouët (La Renaudière), un pré près la Moine, quatre setiers de blé sur plusieurs terres, le tout valant 650 livres ; elle est possédée par vénérable et discret messire Claude Arnaud, chanoine de Clisson, et desservie par Mre Le Fièvre, qui acquitte trois messes par semaine au grand autel. 

Celle fondée par Aliéner Le Baron, en la présentation du propriétaire de la maison de la Foye, consistant en deux setiers de blé sur la Giraudière, en Saint-Germain, en dix livres de rente sur des terres au fief du Rocher, quatre livres de rente sur des terres aux Planches, six boisselées de terre labourable aux Plantes, prés et autres terres, valant le tout 90 livres ; elle est chargée d'une messe par semaine, au grand autel, est possédée par messire René Margariteau, clerc, et est desservie par messire le recteur. 

Celle de la Trinité, fondée par Etienne Dallet, en la présentation de ses héritiers, consistant en huit setiers et onze boisselées de terre et trois journaux de pré, le quart en quatre quartiers de vigne au clos de la Trinité, trois setiers de blé sur la métairie du Bourdier-neuf ; douze boisseaux de froment sur plusieurs terres en Saint-Germain, le tout valant 150 livres ; elle est chargée de deux messes par semaine à l'autel de la Trinité ou de Sainte-Luce, est possédée par messire Pierre Gaultier, sous-diacre, et est servie par messire Jacques Coutolleau, ci-devant recteur. 

Celle de Saint-Sébastien ou de la Baraudais, fondée par messire Jean Blanchard, en la présentation de ses héritiers, consistant en des terres à la Barre-aux-Boeufs, en la paroisse de Saint-Germain ; elle est chargée d'une messe par semaine, et possédée par le sieur Desbarres, chanoine de Guérande ; le sieur curé a dit la servir et, pour s'en faire payer, avoir fait saisir le revenu d'icelle. 

Celle de Saint-Jean, fondée par Guillaume Mozilleau, en la présentation des procureurs de fabrique qui la doivent présenter à ceux du nom, consistant en 50 boisseaux de blé et deux chappons, le tout valant dix écus ; elle est chargée d'une messe par semaine au grand autel, est possédée par messire René Macé et servie par le sieur Papin. 

Autres fondations faites en l'église. — Le 1er avril, jour de saint Gabriel, un service de trois messes chantées avec Libera, fondées par Gabriel Guillon. Le 26 mars, un autre pareil fondé par Catherine Macé, femme de Jean Huteau. Le 11 juin, jour de saint Barnabé, un autre pareil fondé par le susdit Gabriel Guillon. Le 29 juin, un autre pareil et, en outre, cinq messes basses, fondés par Christophe Dolbeau, propriétaire de la Foye. Le 25 juillet, un service de trois messes chantées et un Libera, fondé par Julienne Templereau, femme de René Chupin. Le 1er août, un autre pareil fondé par Jeanne Huteau, femme de Jean Brunet. Le 23 août, une messe chantée fondée par Renée Pasquier. Le 1er septembre, jour de l'obit de Mathurin Couraudin, sieur de la Borderie, un pareil fondé par lui. 

Fonds de la Fabrique. — Ils consistent en un jardin, que le sieur curé tient à ferme de la paroisse, pour la somme de six livres ; plus, huit boisseaux de seigle, dus sur le Bas-Douet de l'Aulne ; plus, huit boisseaux de seigle, sur des terres à la Renaudière appelées Les Touts ; plus, quatre boisseaux de seigle, sur la Bisière ; plus, quatre boisseaux de seigle, sur la maison de la Moquetterie, en Saint-Jean ; plus 3 livres 12 sols en argent fondées par Mathurin Léger sur des terres en la paroisse de Saint-Germain. 

Confrairie. — La vénérable confrairie fondée sous l'invocation de tous les Saints, et desservie en l'église paroissiale de Saint-Jean-Baptiste de Montfaucon dès l'an de grâce 1265, approuvée par les seigneurs évêques de Nantes et ratifiée eu bonne forme, ainsi que les statuts, par Philippe, évêque de Nantes, le 24 août 1628. Elle doit faire célébrer solennellement par les prêtres des trois églises de la ville, le lundi d'après la fête de la Toussaint, les premières vêpres de l'office de tous les Saints, et le mardi matin une messe basse, qui doit être dite par les chapelains de la chapellenie de Notre-Dame de la Veillonnière, dépendante de la confrairie. Après cette messe, qui doit être célébrée au lever du soleil, on doit chanter Matines, puis aller en procession à l'église de Notre-Dame et y chanter une messe de l'office de la sainte Vierge, qui doit être dite par le chapelain de la chapellenie préceptoriale de Sainte-Catherine. La procession étant retournée à l'église de Saint-Jean, le chapelain de la chapellenie de Saint-Michel ou du Pin, aussi dépendante de la confrairie, doit y chanter la grande messe, pendant laquelle on donne le pain bénit. Incontinent après le dîner, on doit faire distribuer une aumône tant aux pauvres honteux qu'autres, laquelle ainsi que le pain bénit se doit régler par un chapitre précédent. Puis on chante les deuxièmes vêpres de l'office de tous les Saints et immédiatement après les vêpres des défunts. Le mercredi suivant, le curé de Saint-Jean et les prêtres doivent chanter les matines et vigiles des morts, faire la procession et ensuite chanter une messe pour le repos des âmes des confrères défunts, après laquelle on doit tenir chapitre à l'ordinaire. Le syndic de la confrairie doit payer les messes de tous les prêtres, tant de la ville de Montfaucon que des paroisses voisines qui voudront, ces deux jours de mardi et de mercredi, les dire en l'église de Saint-Jean à l'intention des confrères. D'après les statuts, s'il y a des fonds à suffire, le syndic doit faire célébrer trois messes basses par semaine, une le mercredi à Saint-Jacques, une le vendredi à Saint-Jean et l'autre le samedi à Notre-Dame. Pour chaque confrère mort, on doit chanter à Saint-Jean les vigiles des défunts et trois messes à notes, l'une de l'office de tous les Saints, l'autre de la sainte Vierge et la troisième des trépassés, à condition que les héritiers du défunt paient 20 sols et la confrairie le surplus. 

Les fonds de la confrairie consistent en quarante sols que doit donner au procureur syndic chaque confrère lorsqu'il est reçu, en une maison appelée la Frairie bâtie pour distribuer l'aumône ci-dessus, en cinq setiers de blé sur la Giraudière en Saint-Germain, en deux setiers sur la Basse-Baconnière, en deux setiers sur la Haute-Baconnière, en un setier sur la métairie du Tronc en la paroisse de Tilliers, en onze boisseaux de blé sur le four à ban du lieu, en huit boisseaux de froment sur la métairie de la Foye, en dix boisseaux sur la Mocatrie en Saint-Germain, en des rentes hypothécaires et amortissables qui peuvent en tout aller à cinquante livres.

Droits de cette confrairie. — Elle a le droit de s'assembler capitulairement dans l'église à l'issue de la messe des défunts, le mercredi d'après la Toussaint, après la cloche sonnée et le chant du Veni Creator avec l'oraison que doit dire le recteur de Saint-Jean, ou pour des affaires urgentes de la confrairie, comme quand il vaque quelqu'une des neuf chapellenies à la nomination des confrères par mort, résignation ou démission. Le syndic est obligé d'afficher à la porte de l'église de Saint-Jean, huit jours avant la tenue du chapitre, un billet signé de lui, par lequel le chapitre est assigne à tel jour précis ; le jour étant venu, il doit faire sonner cloche pendant une heure pour appeler les confrères. Ces derniers nomment à la chapellenie vacante tel qu'il leur plaît de leurs confrères. 

La confrairie a droit de nommer des officiers et entre autres le syndic, qui est chargé de toutes les affaires, meubles et dépenses de la confrairie, dont il doit rendre compte de trois ans en trois ans devant des députés de la confrairie. 

La maison prieurale. — Elle est sise autour de l'église et du choeur de Saint-Jean, où elle a une porte privée pour entrer. Cette maison est composée d'une grande basse-cour avec ses granges et laiteries ; et au bout d'une grande longère de bâtiments qui sont en bon état, est un jardin bien clos. 

Après une journée si bien remplie, le grand archidiacre de Nantes retourna loger à la Gauvrière, d'où il repartit le lendemain, 4 mai, pour faire la visite de la paroisse de Saint-Crespin (Revue de Bretagne, septembre 1912). 

Les trois paroisses de Montfaucon (Notre-Dame, Saint-Jacques et Saint-Jean) ont été réunies en une seule lors de l'application du Concordat. du Concordat.

F. Uzureau

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