Oeuvre du Barde Roc'h Allaz

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A mon cher Pays, la Basse-Bretagne

D’AM BRO GER

BREIZ-IZEL

Kan kiniget d’Ar SKOUR, Barz J.V. Rémengol, gant hé genvreur Barz Roc’h-Allaz.

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- I -

Ia ! mé’s kâr ém c’halon, o ma brogér Breïz-Izel !

Ha ma c’hanouenno a zo dit a viskoaz !

Me gâr da gaojo stank, ha da véneïer huel,

Da baotret gant ho bleo koéet war ho diouskoaz !

Plijout a ran din-mé

Gwelet lammout da vor

Hanval ouz eur marc’h gwé

War gérek ann Arvor ;

Ha, mé’n tou ém c’halon,

Da viken mé’s kâro,

Té douar kôz Gralon,

Rak té, Breïz, eo ma bro !

****

- II -

Ia ! mé gâr da douar kalétoc’h wit ann dero !

Mé gâr da veïn, da vruk, da lanneïer ken braz !

Mé gâr da dier pri goulouet gant ann iliô,

Da barko kén mélen, ha da brajo kén glaz !

Plijout rés d’am c’halon,

Enn abek d’és gérek,

Té douar Salomon,

Douar Mériadek !

Ha, mé’n tou ém c’halon,

Da viken mé’s kâro,

Té douar kôz Gralon,

Rak té, Breïz, eo ma bro !

 

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- III-

Ia ! mé gâr da groagez fur ével ar zentézet !

Da blac’het iaouank krén, koantoc’h wir ar burlu !

Da baotret iaouank dir, kén rouz, kén goaziennet !

Da vugalé ken flamm, ha da gouabr kén du !

Mé gâr da varadek,

Vel ma kâr da verchet

Pa wélont o rédek

Ho danvez goaz kâret.

Ha, mé’n tou ém c’halon,

Da viken mé’s kâro,

Té douar kôz Gralon,

Rak té, Breïz, eo ma bro !

****

- IV-

Ia ! mé gâr ac’hanout énn abek d’és paourantez.

Enn abek gant ann oll hévéles dilezet !

Enn abek t’eus gouféd miret mad da oll furnez

‘Rok gant Anna dukes d’ar Gall was bét roet.

Da oll rouané kôz

Kousket énn da douar,

C’hirvoud bépréd bemnôz

C’huanado glac’har.

Ha, mé’n tou ém spéret

Da viken mé’s kâro,

Té gwéchall dilezet !

Rak té, Breïz, eo ma bro !

RANNOW

A MON CHER PAYS

LA BASSE BRETAGNE

Chant dédié à LE SCOUR,Barde de N.D. de Rumengol, par son confrère Barde de Roc’h-Allaz

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- I -

Oui ! je t’aimerai toujours, ô mon cher pays

de Basse Bretagne ! - et mes chants t’ont , de

tout temps , été consacrés ! - j’aime tes bois

nombreux , et tes collines élevées ! - tes garçons avec les cheveux flottants sur leurs épaules !

Il me plaît de voir - s’élancer ta mer -

semblable à un cheval sauvage, -

les rochers de l’Arvor (du bord de la côte).

Et je jure dans mon cœur, - je

t’aimerai constamment, - toi , vieille terre

de Gralon , - car c’est toi , Bretagne , qui

es mon pays !

****

- II -

Oui ! j’aime la terre plus dure que le chêne !

- j’aime tes pierres , ta bruyère , tes landes si

vastes ! - j’aime tes maisons d’argile couvertes

de lierre , - tes champs si jaunes , et tes prairies

si vertes !

Tu plais à mon cœur , - à cause de tes

rochers , - toi , terre de Salomon , - terre

de Mériadec.

Et je le jure dans mon cœur, - je

t’aimerai constamment, - toi , vieille terre

de Gralon , - car c’est toi , Bretagne , qui

es mon pays !

****

- III-

Oui ! j’aime tes femmes sages comme des saintes ! - tes fortes jeunes filles plus jolies que la digitale ! - tes jeunes gens d’acier , si basanés , si nerveux !

- tes enfants si frais , et tes nuages si sombres !

J’aime tes réunions pour l’écobuage ,

- comme les aiment tes filles , - lorsqu’elles

voient courir - le futur époux qu’elles

se sont choisi.

Et je le jure dans mon cœur, - je

t’aimerai constamment, - toi , vieille terre

de Gralon , - car c’est toi , Bretagne , qui

es mon pays !

 

****

- IV-

Oui ! je t’aime à cause de ta pauvreté ,

- je t’aime parce que tu sembles délaissée de tous,

- parce que tu as su conserver toute ta sagesse

- avant que la duchesse Anne t’eût donnée à la France.

Tous tes anciens rois , - qui reposent

dans tes terres , - poussent chaque nuit ,

même maintenant , - des gémissements de douleur.

Et je le jure dans mon esprit, - je

t’aimerai éternellement, - toi , pauvre

terre naguère abandonnée ! - car c’est

toi , Bretagne , qui es mon pays !

RANNOU