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ORGANISATION MILITAIRE EN BRETAGNE

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I. Les milices provinciales.

Aux XVème et XVIème siècles, le lien féodal entre suzerains et vassaux n'était pas aboli, le devoir militaire s'imposait toujours à ceux-ci ; il était le principe de l'appel du ban et de l'arrière-ban qui formaient le type idéal de l'armée bretonne, exclusivement consacrée à la défense du sol natal. Mais à mesure que la tactique se transforme, que les armées de métier deviennent plus nombreuses, l'arrière-ban perd son utilité. Assez fréquemment convoqué au XVIème siècle, beaucoup plus rarement au XVIIème siècle, il ne l'est plus qu'une fois, au XVIIIème siècle, en 1716, lors de la descente des Anglais à Lorient. C'est alors une institution finie.

A côté de l'armée régulière, se recrutant uniquement par engagements volontaires, la monarchie créa les milices provinciales et les milices garde-côtes. Les premières sont composées de miliciens fournis par les paroisses. Le contingent de la Bretagne est de 4.260 hommes ; comme le service est de six ans, le recrutement annuel est de 710 hommes.

Le recrutement est régional ; en principe les bataillons et régiments des milices doivent être employés à défendre leur pays ; ils ne prennent part à la guerre que dans des cas exceptionnels. En temps de paix, ils sont astreints seulement à des périodes d'exercices de quinze jours. D'abord choisis arbitrairement par « les généraux » des paroisses, les miliciens sont désignés à partir de 1726 par le tirage au sort. Mais il y a de nombreuses, exceptions et de scandaleux abus qui rendent le service de la milice très impopulaire. Le nombre des « miliciables » est restreint par une prodigieuse quantité d'exemptions et de privilèges. Non seulement les nobles et les clercs, mais beaucoup de bourgeois et d'artisans, de gens exerçant une profession libérale se déclarent exemptés, de sorte que le fardeau retombe sur les cultivateurs et les petits artisans des villes et des campagnes. Les paysans regardent la milice comme un supplice. On assure que les fraudes sont fréquentes et que trop souvent l'on sait d'avance sur qui tombera « le billet noir ».

D'autre part, les Etats ne cesseront de protester contre cette institution, contraire aux privilèges de la province, ce qui empêchera le gouvernement d'aggraver les charges militaires de la province (d'après B. Pocquet).

 

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II. Les milices garde-côtes.

L'importance exceptionnelle de ce service et la fréquence des agressions maritimes nécessitèrent, dès le XVème siècle, la spécialisation d'une partie des milices paroissiales à la défense des côtes.

Ces milices sont secondées par les escadres de vaisseaux garde-côtes, qui croisent incessamment le long des grèves, pour empêcher les débarquements clandestins et protéger les navires marchands contre les corsaires. Ces escadres sont commandées par des officiers du roi et sous les ordres de l'amiral de France, mais beaucoup d'officiers sont bretons.

En principe, toutes les paroisses situées à moins de deux lieues de la côte doivent fournir un certain nombre d'hommes. Le règlement du 4 février 1716 organisa définitivement le service de la garde-côtes Le littoral breton fut divisé en trente capitaineries. Les officiers sont nommés par le roi. Tous les hommes de 18 à 60 ans, sont astreint, à l'appel. En temps de paix, une revue par an et des exercices tous les mois ; de plus, la surveillance des côtes et le service du guet ; chaque milicien doit avoir un fusil et des munitions. En temps de guerre, la compagnie est mobilisée. elle doit monter des gardes le long de la côte, assurer le service de signaux et de correspondance pour infirmer le commandant de la province. Ce système primitif aboutit à une pléthore de miliciens mal armés et mal instruits, qui rendirent peu de services lors des nombreuses attaques que les ennemis dirigèrent contre les côtes bretonnes (d’après B. Pocquet).

Les côtes du Comté nantais étaient, en 1770, en 3 capitaineries ayant leur siège à La Roche-Bernard, à Saint-Nazaire et à Pornic. Chacune d'elles comprenait 10 compagnies, réparties dans les communes environnantes, depuis Paulx jusqu'à la Roche-Bernard. Chaque capitainerie avait un uniforme spécial : « Habit bleu, collet, revers et parements écarlates, veste et culottes blanches, boulons jaunes unis, bonnet bordé d'or » pour celle de Saint-Nazaire.

En 1778, la milice garde-côtes fut réorganisée et devint le corps des « canonniers garde-côtes ». Le nombre des compagnies de chaque capitainerie fut réduit à cinq (d'après les Etrennes Nantaises, années 1770 et 1786).

 

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III. Autres charges militaires.

Les troupes sont en marche, elles ont droit : 1° à la fourniture de l'étape ; 2° au logement par billet chez l'habitant ; 3° au transport de leurs bagages. En station, elles ont droit : 1° au logement ou au casernement ; 2° à l'ustensile.

Or ces charges sont très lourdes pour les habitants, les mouvements de troupes étant fréquents. La fourniture à l'étape, c'est-à-dire les vivres pour les hommes et les fourrages pour les chevaux, sont assurés par un commerçant, « l'étapier », qui a passé un contrat avec la Commission intermédiaire qui soldera ses mémoires. Le logement des soldats est dû par les habitants, mais là encore il y a quantité de privilèges et d'exemptions, si bien que cette prestation, essentiellement roturière, finit par retomber sur !es plus pauvres. Elle est fort lourde dans certaines communes, affligées de nombreux passages de troupes. Les soldats, mal nourris, mal payés, volent et pillent impunément ; le logement des gens de guerre est presque toujours l'occasion de vexations redoutées. Et ce n'est rien à côté des plaintes qu'entraînent les charrois. Les troupes n'ayant pas de train régimentaire, les habitants pourvus de « harnois » sont astreints à transporter leurs impedimenta d'une étape à l'autre. Ils reçoivent comme indemnité 20 sous par voiture chargée de 1500 livres [Note : Prescriptions souvent éludées. En 1779, les habitants du Bignon durent aller à Nantes chercher des farines pour les conduire à Nozay par des chemins affreux. Ils ont dû faire 28 lieues, et on ne leur a donné que 8 livres 10 sous par charrette (H. Sée)] ; malgré cela, ce service est une source d'abus et de graves dommages pour les malheureux paysans.

Les troupes en station ou en quartier d'hiver ont droit au casernement : mais il n'y a pas de casernes, telles que nous l'entendons aujourd'hui. Les casernes sont des maisons, plus ou moins adaptées à cette destination, dont le plus souvent ou expulse les locataires et que les municipalités enlèvent aux particuliers en leur payant une indemnité minime. L'ustensile comprend les bancs, tables, planches. râteliers et seaux qui sont fournis par les habitants. Toutes ces redevances sont rendues plus lourdes et aussi plus pénibles par les exemptions et les dispenses que possèdent nombre de privilégiés, presque tous riches (d’après B. Pocquet).

 

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IV. L'insolence des gens de guerre sous Louis XIV.

En parcourant le Code militaire de l'ancien régime, on croirait que nos rois ont réussi à maintenir la discipline parmi leurs troupes. Il n'en est rien ; même sous Louis XIV, après les prescriptions minutieuses de Louvois, les régiments qu'on envoyait en quartiers d'hiver dans nos provinces, traitaient les paroisses où ils séjournaient comme des pays conquis.

Les habitants de Clisson en firent l'épreuve en 1689 lorsque le marquis de Saché arriva en subsistance avec ses gentilshommes de Touraine. Le pays n'était pas en disgrâce : il ne s'était révolté ni contre le papier timbré, ni contre la révocation de l'Edit de Nantes ; le commandant n'avait aucune vengeance à exercer, et cependant il se conduisit ainsi que ses hommes avec un sans-gêne inqualifiable.

Il faut lire le procès-verbal des plaintes portées contre eux pour se rendre compte du trouble qui résultait du passage des troupes sous l'ancien régime.

L'habitude de ceux dont nous parlons était d'aller avec leurs chevaux dans les jardins du Château, d'en faire un manège, de tirer sur les arbres pour les casser, de chasser dans les garennes pour tuer les lapins et d'enfoncer les portes quand le concierge ne les ouvrait pas assez vite. Quand on se redressait pour leur résister. ils répondaient par des injures et des coups de bâtons sur les femmes comme sur les hommes, et leurs menaces de mort allèrent si loin que plusieurs habitants furent obligés de « s'absenter » pour échapper à leurs violences. Quand sonna l'heure du départ et que les consommations durent être réglées, beaucoup de gentilshommes firent la sourde oreille et décampèrent sans payer : d'autres s'en tirèrent en battant leurs hôtes.

Ces insolents soudards arrivèrent à Clisson le 7 juin et y demeurèrent jusqu'au 17 septembre 1689. Dès le début, ils soulevèrent tellement de plaintes que la justice ouvrit une enquête, dont on ignore le résultat.

Des plaintes analogues furent formulées la même année, par les habitants de Château-Thébaud contre un régiment de gentilshommes du Maine (d’après Léon Maître).

Note : A Saint-Julien de Vouvantes, en 1751, le général déclare que « il ne passe presque pas de régiments ou de grosses recrues qui ne laissent des marques funestes de leurs violences, y ayant eu ci-devant plusieurs personnes tuées et une infinité de maltraitées ». Il se plaint aussi des brutalités commises par les conducteurs de galériens.

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