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PLANCOET |
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La commune de Plancoët ( Plangoed) est chef lieu de canton. Plancoët dépend de l'arrondissement de Dinan, du département des Côtes d'Armor (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PLANCOET
Plancoët vient du breton « plaen » (plat) et « coët » (bois).
Plancoët, né d'un défrichement forestier, est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Pluduno. Nazareth, le territoire de la commune actuelle de Plancoët situé à l'est de l'Arguenon, est une ancienne trève de Corseul, trève qui se retrouve d'ailleurs un temps rattachée à la commune de Pluduno avant que Plancoët n'acquiert son autonomie municipale.
Plancoët (Plancoit) apparaît dès 1179 dans une charte de Geoffroy de Dinan, en faveur de l'abbaye de Saint-Jacut, où Geffroy confirme les donations faites par ses ancêtres : entre autre l'église de Saint-Maur, située dans le bas de la rue de l'Abbaye, sur la rive droite de l'Arguenon, face au château ruiné en 1388 (Anc. év. IV, 280). Cette église est mentionnée parmi les biens du monastère dans une bulle papale en 1163 et devient le siège d'un prieuré. En 1665, le prieuré de Saint-Maur vaut 300 livres et jusqu'en 1680 "la paroisse est réprésentée par Saint-Jacut". Un autre prieuré, "Notre-Dame-du-Pont de Plancoët" (prior beate Marie de ponte de Plancoit) est signalé dans un acte de 1239. Peut-être faut-il l'identifier avec l'ancienne chapelle Sainte-Marie-Madeleine.
En 1389, des indulgences sont accordées à Plancoët par le Saint Siège à ceux qui par leurs aumônes concourent aux réparations des édifices du culte : " Cupientes igitur ut capella Beate Marie Magdalena de Plankoet, Briocensis diocesis, que, sicut accepimus, reparatione indiget non modicum sumptuosa… reparatur … Datum Avenione, IV kalendas septembris, anno II° (29 août 1389) " (Archives du Vatican).
Le château, siège d'une seigneurie qui possédait jadis sa propre mesure, est ruiné en 1388-1389. Des actes de 1232 et de 1246 parlent de " bourgeois " de Plancoët. Plancouet est cité comme ville et paroisse dès 1428 dans les actes du duc Jean V (n° 1793). La paroisse de Plancoët appartient, sous l'Ancien Régime, au diocèse de Saint-Brieuc. L'ancienne paroisse de Plancoët dépendait de la subdélégation de Lamballe et du ressort de Jugon. La cure était à l'alternative en 1648. Elle resta à la présentation de l'abbé de Saint-Jacut jusqu'en 1680. Plancoët élit sa première municipalité au début de 1790.
Par la loi du 19 mars 1841, le territoire de la commune de Plancoët est augmenté :
d'une partie de Corseul, avec les villages de Nazareth, les Evinais, les Traits, les Villes-Martin, Grafas, la Louverie, la Bardelais, Canlac, la Guérivais, la Ville-Mené, le Vauradeuc, la Ville-Morin, la Caunelaye, la Revaudais, la Grande Pouplinaye, la Glachais, la Flouriais, les Bois-Rolland, le Tertre et la Louvelais ;
du village du Verger en Pluduno ;
du village de la Gaterie et dune partie du bourg, précédemment en Saint-Lormel. C'est dans cette partie du bourg, détachée de Saint-Lormel, qu'est construite en 1885-1893, l'église paroissiale actuelle de Plancoët.
Par ordonnance du 16 mars 1820 la succursale (ou paroisse) de Saint-Lormel est érigée et son territoire prélevé sur celui de la paroisse curiale de Plancoët. Par ordonnance du 9 mai 1821 est érigée la succursale de Nazareth, créée au dépens de Corseul mais dont le territoire est réuni à celui de la commune de Plancoët en 1841.
On rencontre les appellations suivantes : Plancoit (en 1179, en 1213, en 1220, en 1230), Plencoit (en 1227), Plancoet, Plancoit (en 1231), Plancoit (en 1239), Plankoet (en 1389), Plancouet (en 1428, en 1480, en 1514, en 1536).
Note 1 : en 1223, Roland de Dinan, chevalier, seigneur de Montafilant, donne à l'abbaye de Saint-Sulpice de Rennes, une mine de froment de rente annuelle et perpétuelle à prendre sur les moulins de Plancoët. En 1264, Geoffroi de Tournemine fait insérer la clause suivante dans son testament : "Je veux que de mes biens et revenus soient récompensés les paroissiens de Plancoët, de leurs maisons qui furent perdues, et autres choses brûlées en la guerre de leur ville". En 1339, le connétable de Clisson fait fortifier Plancoët et y met une bonne garnison. Le duc de Bretagne marche contre cette ville, assiége le château et le fait raser. En 1641 ou 1647, le 27 novembre, est fondée dans la rue de l'Abbaye, sous le nom de Nazareth, une communauté de Dominicains qui subsiste jusqu'à la Révolution. Cette communauté aurait été fondée par dame Pélagie des Rieux, marquise d'Asserac, à la famille de laquelle appartenait alors la seigneurie de Plancoët (ou d'après certains autres historiens, par Catherine de Rosmadec, baronne de la Hunaudaye, qui y aurait établis des Dominicains tirés de la maison de Dinan). En 1649, un arrêt du parlement ordonne l'établissement à Plancoët des frères prêcheurs de la congrégation de Bretagne. Sous la première République et pendant les Cent-Jours, les chouans s'emparent de Plancoët et l'occupent.
Note 2 : Vieux souvenirs du culte de saint Malo, à Corseul-Nazareth. - « Dans le numéro de mars 1911, nous écrivions dans l'Echo des Deux-Rives ; bulletin paroissial de N.-D. de Nazareth, pour signaler dans cette localité, aux environs des villages de la Pichardais et de l'Hôtel d'A-Haut, sur le bord du chemin vicinal qui conduit du Fresne à la Louverie, la présence d'une vieille fontaine qui ne tarit jamais et porte depuis un temps immémorial le nom de Fontaine Saint-Malo. Cette fontaine, maintenant recouverte d'une maçonnerie, était surmontée, disions-nous alors, d'un buste qui figure un personnage aux mains jointes, pour lequel les habitants des lieux voisins ont beaucoup de vénération sous le vocable de "tête de saint Malo". Cette sculpture qui parait d'une exécution ancienne, mesure environ trente centimètres de hauteur. On la cacha, nous a-t-on raconté, dans un grenier à la Ville-Menée à l'époque de la Révolution. Rappelons à cette occasion, que tous les légendaires de saint Malo rapportent les éclatants miracles qu'il accomplit un jour de Pâques dans la ville de Corseul, alors capitale d'un canton très étendu. Signalons aussi comme antiquité à Nazareth, reléguée dans le cimetière de cette localité, une très belle statue du XVème ou XVIème siècle représentant vraisemblablement le Sauveur avec l'emblème de la Résurrection, laquelle n'est certainement pas à sa place là où elle est présentement, ne fut-ce qu'au point de vue artistique » (abbé Auguste Lemasson - 1926).
Note 3 : D. Morice : Histoire de Bretagne, I, Paris, 1746, p. CCCX, mention d'un combat près de Plancoët, durant la Ligue, extraite des Mémoires de Jean du Mats pour l'an 1597 : « Or, ainsi que mondit sieur (le Maréchal de Brissac) marchoit, les dits sieurs de Montbarot (seigneur du Plessis-Balisson) et baron de Molac faisaient la retraite, le sieur de Saint-Laurent (du Bois de la Motte) qui avoit amassé toutes les troupes qu'il avoit peu, vint tout à coup paroistre à un lieu nommé Plancouet où il passa une petite rivière (l'Arguenon), faisant mine de vouloir combattre. Mondit sieur le Maréchal qui s'acheminoit pour prendre le logis de Moncontour, en fut adverty, fait tourner la teste aux troupes, commande aux dits sieurs de Montbarot et Molac de faire la retraite, là où il y eut quelque combat où le dit baron fit toujours bien selon sa coutume ». Dr Aubry : Journal d'un bourgeois de Dinan, Julien Chartier, sr du Mezeray, publié l'an 1897 in Mémoires Société Emulation des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) : « Les précieuses reliques du B. S. Florian furent apportées de Rome, et l'on croit que ce fut par ordre de Mme d'Assérac, et furent mises en l'église des Pères Jacobins où elles furent quelque temps et après furent portées à Plancoët, dans le couvent de N.-D. de Nazareth, où il fut fait une procession portant les saintes reliques, aussi solennellement que l'on n'eut point vu dans cette ville et fut le samedi 17ème jour de juillet 1660 ».
Note 4 : Renseignements économiques et statistiques. — « La petite ville de Plancoët, écrivaient ses habitants en 1769, est susceptible par sa position d'accroissement dans la valeur d'un commerce utile et nécessaire aux villes qui l'avoisinent. Elle est placée sur la rivière d'Arguenon à une lieue et demie de la grande mer au Guildo. Elle a un port et des quais et douze jours de chaque mois, dans les deux marées, on peut y entrer avec des barques de 30 et de 40 tonneaux... Par cette petite navigation, on y convoie sans cesse du bois de chauffage, des grains et autres fournitures pour la consommation de Saint-Malo et des armements. Plancoët, situé entre quatre villes …… recoit dans son marché qui se tient le samedi de chaque semaine et qui est considérable, les différentes productions du sol de plus de trente paroisses... » (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 4768). Population. — En 1774 : 23 naissances, 15 décès, 4 mariages (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 1408). — En 1795 (l'an III) : 12 naissances, 10 sépultures, 6 mariages (Archives des Côtes-d'Armor, série L). — En 1778 : 600 communiants (Ogée). — En 1790 : 620 habitants, dont 179 hommes, 239 femmes et filles, 202 enfants au-dessous de 18 ans, la journée de travail cotée 10 sols (76 citoyens actifs, c'est-à-dire payant en impôts la valeur de 3 journées de travail). — D'après l'archiviste Tempier, vers 1793 : 620 habitants. — En 1795 (l'an III) : 598. — L'an XI (1803-1804) : 635. — En 1838 : 803, sans Nazareth. — En 1853 : 1.915, avec Nazareth. — En 1870 : 1.900. — En 1880 : 1.956. — En 1889 : 2.242. — En 1913 : 2.168. — En 1922 : 1930. Impositions. — Pour celles antérieures à 1790, cf. Sée et Lesort, Cahiers de doléances de la Sénéchaussée de Rennes, III, p. 662-670). — En 1790 : vingtièmes : 307 livres 6 sols 2 deniers ; capitation : 523 livres 6 sols 2 deniers ; fouages : 163 livres 3 sols 9 deniers. — L'an XIV (1805) : contributions foncières, 941 frs 50 ; mobilières, 498 frs 15. Administration. — Sous l'ancien régime, Plancoët dépendait de la sénéchaussée de Rennes (?) et de la subdélégation d'intendance de Lamballe. En 1790, cette bourgade fut comprise dans le district de Dinan et devint chef-lieu de canton. En 1795, elle resta chef-lieu d'une municipalité cantonale (Note : Suivant la Constitution de l'an III, chaque canton formait une administration municipale. Cette administration se formait d'un président, choisi par l'assemblée primaire du canton, un commissaire chargé du pouvoir exécutif, nommé par le Directoire du département, et d'un agent, et d'un adjoint municipal pour chaque commune, nommés par les assemblées primaires des communes. Les communes au-dessus de 5.000 âmes formaient une municipalité distincte. L'an IV, l'an V et l'an VI l'on trouve à Plancoët les citoyens J. Rouault de la Vigne, agent ; Nicolas Le Tessier, adjoint ; Claude Mury, président ; F.-M. Hannelais, commissaire du pouvoir exécutif. L'an VII, trois présidents, Félix Roussel, auquel succéda F. Launay Le Moine de Bourseul ; Yves Moucet, commissaire du pouvoir exécutif ; Rouault de la Vigne, agent, et Nicolas Le Tessier, adjoint, pour Plancoët). Lors de la réorganisation administrative du Consulat en date du 28 floréal an VIII, Plancoët conserva sa situation de chef-lieu de canton et fit partie de l'arrondissement de Dinan et cette situation n'a pas changé jusqu'à présent. S'exerçaient à Plancoët sous l'ancien régime les hautes justices seigneuriales du Bois-Feuillet, de Largentaye, de Plancoët, de la Villemeneuc, et les moyennes justices de Cariguet, la Herzardais, la Lande-Gruel, Le Grand-Treff, la Villevaret, cf. Ruffelet. Annales Briochines, 2ème éd., in-8°, Saint-Brieuc, 1850, p. 188-192. — Il y avait en outre alors à Plancoët une délégation de sous-juridiction d'amirauté pour les affaires de la marine.
Note 5 : A) DÉNONCIATION PAR FRANÇOIS-MARIE HANNELAIS, le 30 octobre 1797, des prêtres réfractaires exerçant dans le canton de Plancoët (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 113). « Pour accélérer la déportation des individus émigrés, soit prêtres réfractaires, déportés ou rentrés, j'ai requis de l'administration municipale, près de laquelle je suis délégué, la liste de tous les individus existant dans ce canton... Je vous adresse de suite la liste des prêtres incorrigibles et insoumis qui infestent ce canton et dont l'hypocrite allure et les intentions perfides ne peuvent que tendre à rallumer, s'ils pouvaient, les torches incendiaires du fanatisme religieux. Voici les noms de ces individus cruels : - Le nommé Abbé, ex-vicaire de la commune de Saint-Pôtan. - Jacques Raffray, de Mégrit, connu dans la commune de Bourseul sous le sobriquet de Bonaventure ; dans celle de Pluduno sous celui de Petit Jacques et dans celle de Saint-Pôtan sous celui de Petit Jean. - Robichon, ex-curé de Saint-Servan, connu dans le pays sous le faux-nom de Ma Tante. - Henry, de la commune de Pleslin ou de Trigavou, connu sous le nom de Grand Jean. - Chieloup, de la Chapelle-Chaussée, portant le sobriquet de Des Granges. - Macé, ex-curé de la Trinité, département du Morbihan. - Jean Jouanny, ex-curé de Pluduno. - François Dépagne, de Pluduno, ce dernier parait paisible extérieurement et n'a point quitté la France, mais il a eu la sottise de se faire ordonner prêtre depuis 15 à 18 mois... ». JOSEPH-LAURENT CHILOU désigné dans la pièce ci-dessus, était né à Cardroc de Gilles et de Jeanne Gougeon le 9 octobre 1765. Il reçut la prêtrise le 19 décembre 1789 et décéda vicaire de Cancale en 1810. Envoyé vicaire à la Chapelle-Chaussée, il y refusa le serment (Cf. Guillaume de Corson : Les Confesseurs de la Foi, etc., p. 370). L'abbé Chilou s'exila quelque temps à Jersey. Revenu à une époque que nous ignorons, il se réfugia dans le canton de Plancoët. Il fit aussi du ministère à Dinan. Aucun auteur du diocèse de Rennes ne semble avoir suivi ce prêtre après son séjour à Jersey. B) PASSAGE DES CHOUANS A PLANCOET LE 10 JUILLET 1795. — Lettre du Directoire du District de Dinan au Directoire des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor). extraite du Registre de correspondance du District de Dinan du 24 nivôse an II au 13 frimaire an IV, conservé aux Archives des Côtes-d'Armor, série L : « Dans ce moment nous apprenons que les Chouans au nombre de 300, sont entrés à deux heures après-midi dans Plancoët et ont aussitôt coupé le pont. Cette nouvelle nous est transmise par le maire de Corseul ; aucun habitant de Plancoët ne s'étant réfugié ici, nous craignons que la ville n'ait été surprise ». Le District écrit le 22 messidor an III (10 juillet 1795), au commandant de la Place de Dinan : « Nous venons de recevoir la nouvelle certaine que les chouans sont entrés à Plancoët, y sont resté fort peu de temps et ont dirigé leur marche sur Crehen ». C) LE COLONEL TOUSSAINT DE PONTBRIAND ET LA REPRISE D'ARMES DE 1799 (Extrait de ses Mémoires inédits publiés chez Plon, à Paris, en 1897, p. 407, 411 et 418). « Pontbriand avait voulu lors de la reprise d'armes en 1799, retourner à Vitré, mais une lettre de Boisguy l'en empêcha. Pontbriand avait attiré autour de lui de bons officiers, il était secondé par trois de ses frères, dont deux sortaient de prison, et par MM. de Landeneuf, émigré de Dinan, Laurioles, Le Séchère, Rogon, Josselin, Robert et beaucoup d'autres encore... Chaque paroisse avait son capitaine. Tous les jeunes gens étaient inscrits pour marcher. Mais on n'en réunissait qu'autant qu'on avait d'armes à leur donner. Fidèle à la mission qu'on lui avait confié, Pontbriand s'assura des côtes de l'arrondissement de Dinan, reçut un débarquement d'armes et de munitions, occupa Plancoët, Jugon et Matignon et se rendit maître du pays entre Saint-Malo et Lamballe. Le 22 janvier 1800, Pontbriant qui croyait à l'existence d'une trêve, fut sur le point d'être cerné dans ses cantonnements à Plancoët et autres lieux de l'arrondissement par trois fortes colonnes sorties en même temps de Dinan, Saint-Malo et Lamballe. L'avant-garde de celle de Dinan fut arrêtée par un poste avancé placé dans une ferme à une demi-lieue de Plancoët, qui se replia en combattant, après avoir tué deux hommes à l'ennemi. Cette petite affaire permit à Pontbriand d'évacuer Plancoët sans perte. Il était temps, car la colonne de Saint-Malo parut bientôt et réunie avec celle de Dinan, cette troupe était de moitié plus forte que celle des royalistes. Une pluie torrentielle qui survint, empêcha les Républicains de sortir de Plancoët et les cantonnements de Ponthriand purent se rallier le soir même. Le soir même, deux soldats de Pontbriand, ignorant que Plancoët fut au pouvoir des Républicains, y revinrent assez tard et furent faits prisonniers. Un officier, nommé Malter, les fit conduire sur le bord de l'Arguenon et après les avoir fait dépouiller et lier ensemble, il ordonna de les tuer à coups de baïonnette. Ces malheureux, ainsi massacrés, furent ensuite jetés dans la rizière. La mer était haute, la nuit assez noire, mais Malter ayant entendu comme le bruit d'un homme qui nageait, ordonna de tirer dans cette direction et une balle vint encore traverser le bras du nommé Bonnier, jeune homme de Dinan, qui, déjà percé de quatre coups de baïonnette, dont deux le traversaient de part en part, traînait avec lui le cadavre de son camarade. Il parvint cependant, en suivant le cours de la marée descendante, à s'éloigner assez pour être à l'abri des coups de fusil et aborda dans les vases sur l'autre rive où il parvint à se débarrasser du cadavre de son compagnon d'infortune. Il se remit à l'eau et gagna à la nage une ferme où il pensait implorer du secours, mais tout était fermé et ignorant s'il n'y trouverait pas des Républicains, il monta dans un grenier où il s'enveloppa dans du linge mouillé que le fermier avait déposé là. Il demeura là 24 heures sans connaissance ; ce ne fut que le lendemain vers 9 heures du soir, qu'il lui revint des idées confuses de ce qui lui était arrivé. Il put descendre dans la maison où il fit le récit de son aventure. Le fermier alla prévenir un des frères de Pontbriand qui lui envoya de suite M. Morel, médecin à Plancoët (Note : Ce médecin, animé des meilleurs principes, avait été impliqué dans la conspiration de la Rouairie). Celui-ci n'en revenait pas qu'un homme eût pu survivre à de telles blessures. Il lui donna tous ses soins et le rétablissement fut si prompt que le 11 février il put rejoindre les Royalistes au château du Chêne- Ferron. Après avoir quitté Plancoët, M. de Pontbriand s'en alla rejoindre Legris-Duval dans les montagnes du Mené où ils eurent avec une colonne qui venait de Saint-Brieuc, un engagement qui dura deux heures. Durant ce temps, Pontbriand s'étant assuré que les Républicains avaient évacué Plancoët, revint s'y établir vers le 25 janvier. Puis s'étant mis en marche pour passer la Rance et se réunir à la division de M. de Botherel, les Républicains faillirent le surprendre au bourg de Trigavou où il avait couché : ils s'avançaient en force, mais s'étant égarés, ils ne purent rejoindre que son arrière-garde qui fit bonne contenance, et comme les bleus ignoraient la force des troupes de M. de Pontbriand, il n'y eut qu'une fusillade insignifiante. Deux jours après, Pontbriand était à Guenroc où il apprit la pacification du Morbihan et des pays qui l'entouraient. Il apprit aussi que quelques-uns de ses soldats demeurés dans le pays de Plancoët avaient été pris et impitoyablement massacrés et qu'on mettait le pays à contribution. Pour éviter de plus grands malheurs, il se résigna à demander un sauf-conduit pour traiter de la paix pour sa légion. Le commandant de Dinan était alors à Plancoët, il écrivit à Pontbriand pour l'inviter à s'y rendre. Celui-ci y coucha le 10 au soir et conclut son traité qui fut signé à Plancoët le 11 février 1800 et ratifié le 13 au château du Chêne-Ferron par le général La Barolière » (abbé Auguste Lemasson).
Note 6 : Plancoët et son Greffe. — Les Aventures de mer, Guet et Signaux : Dans son projet de contrat, en vue de la vente de Plancoët, l'homme d'affaires du comte du Rieux, en 1785, songe à la valeur à venir de celle petite ville et dit à ce propos : « Plancoët tentera plus d'un acquéreur » (Notes pour parvenir à la vente des fiefs de la maison de Rieux, 1785). On fait seulement une réserve, quant au greffe : « C'est une ville dont le marché s'accroît d'année en année, et qui devient plus célèbre, à cause d'un grand chemin pour aller à Saint-Malo qu'on a ouvert par cet endroit ; mais il faut au cas de cette division de biens, observer que le siège de cette juridiction, qui étoit fort belle, à raison de toutes les paroisses qui y venoient plaider, tombera, et que le greffe qui n'y pourra subsister que pour une très petite partie, fera un revenu de moins pour celui qui aura Plancoët » (Notes précitées de 1785). Les souvenirs d'enfance de Châteaubriand suffiraient à faire aimer Plancoët, « cette jolie petite ville », où il aimait tant à passer ses vacances chez son oncle de Bédée. Il est vrai qu'il y fit la connaissance d'un loup apprivoisé : C'était sans doute un loup de la Hunaudaye, mais l'histoire ne le dit point. « Plancoët (diocèse de Saint-Brieuc), à trois lieues de Dinan, quatre de Lamballe, et deux de la Hunaudaye, siège de juridiction considérable, est une petite ville très longue, coupée par la rivière d'Arguenon, et dont partie est dans la paroisse de Corseul (évêché de Saint-Malo), terminée de ce côté par la maison des Jacobins de Nazareth, fondée en 1618 par la dame de la Hunaudaye. Cette ville, qui ne paraît pas avoir été close, avait un château pour défendre le passage de la rivière. Il y a environ trente-cinq ans (Notes précitées de 1785) qu'il y paraissait encore une tour carrée dont on ne voit plus rien. On y laboure à présent. Le grand Chemin ferré prolongeait cette ville d'un bout à l'autre, sans qu'il y paraisse rien aujourd'hui, si ce n'est devant le couvent de Nazareth où il reparaît dans toute sa solidité. La terre de Plancoët est considérable par ses recouvrances. Il y a un peu plus de deux cents ans (Notes précitées de 1785) qu'elle fut annexée à la Hunaudaye, en même temps que Montaffilant » (Notes précitées de 1785). Le cahier des Devoirs de la Châtellenie de Plancoët comprenait le « Devoir de Quillage et de Bienvenue », des navires et bateaux descendant la rivière de Plancoët, depuis le port jusqu'à la Cormoranière, au-dessous du gué de la Nouette. Ce droit consistait en une somme de « cinq sols par chascun navire ou bateau entrant en rivière, et quatre deniers par chascun tonneau, chargé ou déchargé à Plancoët, de blé, vin, cidre, etc. » (Notes précitées de 1785). Il ne faut pas non plus oublier les « Aventures de mer ». Si un navire faisait naufrage, l'aventure tournait au profit du seigneur de Plancoët : « tous bris et aventures de mer, soit de navires, espaves et aultres choses qui eschoueront le long des paroisses de Pluduno et de Saint-Lormel » (Notes pour parvenir à la vente des fiefs de la maison de Rieux, 1785). On comprend que le comte de Rieux, le sire de ces parages, ne fût pas intéressé à entretenir les engins de sauvetage, le long de l'embouchure productive de la rivière. Le châtelain de Plancoët se réservait au surplus les poissons « dicts Royaulx » appréhendés en ses « pescheries » (Notes pour parvenir à la vente des fiefs de la maison de Rieux, 1785). Ce fut sur les bords de l'Arguenon [Note : L'Arguenon, si l'on remonte vers sa source, arrose la commune de Plédéliac dont dépendent les ruines de la Hunaudaye et son chef-lieu de canton, Jugon, place si forte jadis que l'on disait : « Bretagne sans Jugon, moine sans chaperon ». Son château, démoli en 1616, avait été successivement pris et repris par les partisans de Montfort et de Charles de Blois. Les Ligueurs en avaient ensuite fait un rempart important contre l'armée royale. Le clocher pyramidal de l'église est du XIIème siècle. Enfin (à visiter), l'étang de Jugon est un véritable lac, tant ses proportions sont grandioses. (17 kilomètres de Lamballe)], où les Anglais attendaient que la marée baissât pour la traverser à gué, que s'embusqua l'héroïque Rioust des Villaudrens, à la tête des paysans de ses terres et de quelques voisins accourus à son aide. Faisant le coup de feu avec eux, il arrêta la marche de l'ennemi, qui se croyait attaqué par des forces sérieuses. Grâce à ce retard, les troupes du duc d'Aiguillon arrivèrent à temps pour vaincre à Saint-Cast (11 septembre 1758). Les habitants des paroisses sujettes au « Guet maritime », c'est-à-dire situées à moins de deux lieues du rivage, étaient tenus, s'il y avait guerre ou crainte de corsaires, de s'équiper et armer à leurs frais. Et M. de Lande de Calan, en nous donnant ce renseignement (Défense des Côtes de Bretagne aux XVIème siècle et XVIIème siècles — Lafolye, Vannes, 1892), le complète en nous apprenant que le service de garde-côtes s'étendait aux signaux de falaises, fumée le jour, feu la nuit. Ce que nous supposions, par ailleurs, avoir été un télégraphe à triple foyer (la triple enceinte de la Ville Richard, découverte par M. le Conseiller Fornier) ; ces enceintes auraient-elles ou non servi à des habitations gauloises ou simplement à des signaux lumineux : aucune de ces hypothèses n'est inconciliable avec leur utilisation possible comme foyers, par les garde-côtes. Ce qui, par exemple, n'est point une hypothèse, c'est le séjour prolongé des Romains jusqu'à notre époque, aux environs de Reghinœa, à preuve certaine inscription de deux vers latins de fraîche date sur les rochers de la Corniche, une délicieuse création de M. Cotard (texte d'un ancien rédacteur à la chancellerie, 1894).
Note 7 : la commune de Plancoët est formée des villages : le Cadre, Beauséjour, Nazareth, la Corbinais, la Porte-du-Clos, etc ... Parmi les villages : Saint-Fieuc.
Voir " Le doyenné de Plancoët durant la période révolutionnaire ".
Voir " Le cahier de doléances de Plancoët en 1789 ".
PATRIMOINE de PLANCOET
l'église Saint-Sauveur (1885-1893), déjà sous ce vocable en 1239 et oeuvre de l'architecte Franjeul. Elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, plus celle du clocher, un transept et un choeur avec carole. Les plans furent dressés par M. Frangeul et présentent un mélange assez déconcertant des styles roman, gothique et Renaissance. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 25 octobre 1885, la consécration de l'église le 11 juin 1893. La nef comporte seize piliers. Les fonts baptismaux datent du XIIème siècle. La chaire, oeuvre du sculpteur Eugène Ollivier (sculpteur de Beauvais), date de 1902 (les colonnes sont en marbre). L'église abrite les statues en bois polychrome de Notre-Dame de Plancoët (XVIIIème siècle) et du Saint Sauveur (XVIIIème siècle). On y trouve le gisant (XIVème siècle) de l'abbé Dubreuil ;
Nota 1 : Renseignements ecclésiastiques. — Plancoët, cure de l'ancien évêché de Saint-Brieuc sous le vocable de Saint-Sauveur, relevait de l'archidiaconé de Penthièvre. Sa présentation appartenait au pape et à l'évêque, chacun en leurs mois. En 1789, le comte Marie-Antoine de Bedée était seigneur fondateur et prééminencier en l'église de Plancoët, par suite de l'acquêt qu'il avait fait en 1782, pour la somme de 30.000 livres, de la plus grande partie de cette châtellenie, d'avec le dernier comte de Rieux. L'acte le plus ancien où nous voyons mentionné Plancoët, remonte à 1179. Il est reproduit dans D. Morice : Preuves, I, col. 678 et plus complètement au tome IV, p. 280 des Anciens Evêchés de Bretagne. On orthographie dès alors « Plancoït » la localité qui nous occupe. Un autre document daté de 1239, nous le montre sous le patronage de Saint-Sauveur (Anciens Evêchés de Bretagne, III, p. 94). Dès avant la Révolution, le revenu de la cure de Plancoët était insuffisant pour faire vivre son desservant. Le 6 avril 1769, le recteur, M. Chênu, déclarait « que le fond et revenu de son bénéfice consistait en un droit de Minage, qui se lève tous les jours de marché sur les grains qui y entrent, ainsi que dans la jouissance de quelques boutiques (au nombre de 14), situées autour de l'église et finalement dans un petit dîmereau qui a cours sur les paroisses de Pluduno et de Saint-Lormel, le tout ensemble produisant au recteur, suivant ferme passée le 25 février 1736, la somme de 307 livres ; mais maintenant ne trouvant à l'affermer qu'à perte, il est obligé de le prendre à son compte. Pour lever et percevoir son droit de minage (Note : Le droit de minage ou de havage consistait à prendre une cuillerée de blé dans chaque sac de grains amené pour vendre à Plancoët, et à faire payer 2 liards pour chaque porc conduit au marché. La cuillère, dont on se servait, pouvait contenir, environ un litre. Grâce à cet expédient, les Plancoëtins se déchargeaient sans vergogne sur leurs voisins de l'entretien de leur pasteur. Ce droit fut loué 173 livres 10 sols, en 1627 et 152 livres en 1629 par Noël Félin, alors recteur de la localité), le recteur pavait 30 livres ; pour récolter son dîmereau, 33 livres 2 sols pour ses décimes, 32 livres ; pour droit synodal, 6 livres 6 sols ; pour droit de visite de l'archidiacre, 3 livres 12 sols ; pour abonnement aux réparations du presbytère, 20 livres : pour celles des boutiques accolées à l'église, 15 livres ; pour gages de sa servante, 30 livres ; pour affermage d'un jardin, 24 livres (le presbytère n'ayant ni cour, ni issue, ni jardin, mais seulement une petite allée conduisant à l'église). Le casuel pouvant rapporter 60 livres années communes, ses revenus s'élevaient en conséquence à 367 livres et ses charges à 174 livres et il ne lui restait que 203 livres 5 sols pour fournir à son entretien » (Archives des Côtes-d'Armor, série G). Cette somme était véritablement trop minime, aussi après s'être fait longtemps tirer l'oreille, les riches bourgeois de Plancoët, futurs jacobins enragés, avaient dû prendre eux-mêmes en régie les revenus de la cure de Plancoët et le général de la paroisse assurait à son recteur une portion congrue de 50O livres, c'est-à-dire 200 livres de moins que le chiffre officiellement fixé. Mais pour avoir un recteur au rabais, ces messieurs n'en prétendaient pas moins, comme nous le verrons plus loin, qu'il fût à leur dévotion. L'ancienne église de Plancoët, dont rien ne subsiste plus, avait subi divers remaniements au cours des siècles. Le premier remontait à 1504, d'après l'inscription ci-dessous, placée autrefois au-dessus de la maîtresse vitre de cet édifice : « En l'an MDXXI, fut édifié ce pignon ; cil qui le fist, croiez chn. Guille Groisel avoet nom. Et estoit son compaignon. 0llivier Groisel so. prat. J. C. leur face pdo. (pardon). Dites Am. petis et Grans. Les thrésories q. estoit autps : C'estoit O. de la Bouexiere. G. le Failly estoit presant et en sera ajames meoi (mémoire) ». D'après une prise de possession de droits honorifiques l'an 1660 analysée par A. de Barthélemy, on voyait à cette date au bas de la grande vitre de l'église de Plancoët les armes des Montbourcher et des Argentage anciennement placées du côté de l'Evangile. De ce même côté, se trouvait dans le choeur un enfeu avec la statue tumulaire d'une dame. Du côté de l'Epître, se voyaient quatre tombes armoyées des armes de la Bouetardaye et tout auprès quatre tombes de la Mettrie-Martin, aujourd'hui Monchoix. On conserve encore dans l'église nouvelle, deux statues de bois, représentant l'une saint Sauveur et l'autre saint Joseph qui proviennent de l'ancien édifice. N'oublions pas non plus de signaler un grand bénitier ou cuve baptismale en granit, supportée par des cariatides figurant des chevaliers aujourd'hui mutilés ; on n'a pas cru pouvoir en faire un meilleur usage que de le faire servir de potiche dans le jardin de la nouvelle cure de Plancoët. Mentionnons enfin deux cloches, dont l'une, bénite en 1736, fut envoyée fondre par les Révolutionnaires et l'autre, conservée pour servir de timbre à l'horloge publique portait cette inscription : « En l'an 1504, je fus faite, étant parrain François Gambié, trésorier ». Outre l'église paroissiale, il existait à Plancoët une chapelle construite du côté est du cimetière, le portail aspecté au sud. Elle était dédiée à la Madeleine, dont le culte fut très en honneur au Moyen-Age. Le 14 septembre 1758, on y inhuma un des morts de la bataille de Saint-Cast. Cette chapelle fut démolie en 1806 et ses pierres servirent alors à construire la sacristie de l'église de Plancoët. Par un compte incomplet de la fabrique de Plancoët pour l'année 1790 que nous a communiqué notre ami, M. l'abbé P. Blanchet, nous savons que cette année, la location des boutiques accolées à l'église, avait rapporté 125 livres et que le privilège de pouvoir vendre de la viande durant le Carême avait produit 24 livres ; le tronc pour l'entretien de la lampe du sanctuaire 8 livres et quelques sous. Une vingtaine de particuliers devaient aussi à l'église de Plancoët des rentes en froment variant d'un godet à un boisseau ; ainsi le propriétaire des prés Gastels était redevable de 4 godets de froment à la fabrique de Plancoët. Par ailleurs M. Gautier du Boisjançon s'était acquitté cette année, d'une rente de 16 livres 7 sols dont étaient grevées ses propriétés et depuis le 4 avril 1735, la métairie de la. Couyère était chargée d'une rente de 50 livres à la suite d'une fondation de Louise Brard, demoiselle de la Chapelle, créée pour assurer à perpétuité l'exposition du Saint Sacrement dans l'église de Plancoët le second dimanche de chaque mois à la grand'messe et aux vêpres, faire une procession à ces dernières et célébrer un service le lendemain. Enfin Plancoët possédait autrefois une confrérie du Saint-Nom-de-Jésus, rentée d'un quart de froment payable sur une maison avec une pièce de terre en Saint-Lormel. Il existait encore dans l'église de Plancoët une fondation dite de la Bousserie, consistant pour une partie en une rente foncière de 24 livres tournois qui fut franchie l'an XIII par le notaire Gilles Guerin. Quant aux propriétés foncières de la fabrique, elles étaient peu de chose et lui rapportaient 46 livres de location en 1790. Citons un petit jardin contenant 15 cordes sis en Plancoët, dépendant de la fondation La Bousserie, lequel fut acheté le 14 mars 1792 pour 525 livres par l'ardent bourgeois révolutionnaire que fut Guillaume Robinot de la Pichardais. Le même acquit aussi pour 1.975 livres le 6 mars 1793 un champ, dit le Cimetière, contenant un journal de terre, ainsi qu'un autre journal situé dans la champagne de Pluduno, le tout appartenant à l'église de Plancoët. Quant au presbytère, il fut loué 80 livres en septembre 1794, au notaire Carillet. Les propriétés mobilières de la fabrique de Plancoët, ne furent pas plus favorablement traitées. Nous trouvons entassés en 1794 dans l'église des Dominicains de Dinan en attendant d'être vendus : onze devants d'autels et deux bannières, deux petits chandeliers d'attache, une garniture d'autel et une de rétable, etc., etc., à la date du 28 nivôse an II (17 janvier 1794). Après, ce fut le tour des vases sacrés. Le 24 août de cette année Yves Hedal et François Pourcel, administrateurs du District de Dinan, inventoriaient en cette ville un ostensoir, un pied de calice et un autre de ciboire, celui-ci avec son couvercle, pesant ensemble cinq marcs, cinq onces, six gros et demi d'argent blanc ; un calice, une coupe de calice, deux patènes, une coupe de ciboire, une lunule, le tout pesant six marcs, une once, cinq gros et demi d'argent doré. Le tout fut envoyé à la Monnaie avec une croix, un encensoir et sa navette et une couronne déposés dès le 7 mai 1793 et qui pesaient dix-neuf marcs, sept onces, cinq gros d'argent blanc. Un état du 10 novembre 1796 signale l'église de Plancoët comme mesurant 45 pieds de long, en bon état, sans emploi, mais pouvant servir de magasin. Le sol de l'église de Plancoët avait été cependant profondément bouleversé, si nous en jugeons par une réponse en date du 28 novembre 1794 adressée par le District de Dinan aux municipaux de Plancoët et dont voici quelques extraits : « Vous vous plaignez que le chef d'atelier de lessivage (de salpêtre) établi dans votre commune, fait refouiller pour une troisième fois les terres de votre ci-devant église... Nous connaissons assez ses moeurs, son caractère, pour être assurés qu'il n'aimerait pas à se porter à des mesures dont le résultat amènerait un air insalubre et dangereux pour vos concitoyens. Vous nous parlez de cranes et d'ossements..., cependant on n'inhume plus dans les églises depuis 1758... Du reste, l'administration a jugé en général que vos observations pourraient avoir quelques fondements... Nous allons enjoindre au chef d'atelier de remettre les terres qu'il a enlevées ou qu'il pourra enlever dans votre église, dans le même état où il les aura prises. Quant aux dégradations commises, vous voudrez bien nous faire connaître par un procès-verbal la nature de ces dégradations : c'est la première fois que vous nous en parlez » (L. Dubreuil : L'extraction du salpêtre dans le District de Dinan, in-8°, Paris, 1913, p. 29). Déjà en 1792, les bourgeois révolutionnaires qui tenaient le haut du pavé à Plancoët avaient obtenu que leur bourgade serait conservée comme paroisse malgré son exiguïté et que l'on y joindrait une partie de Saint-Lormel, les sections de l'Abbaye et de Hallouze en Corseul, la partie de Créhen située à l'occident du chemin de la Chesnelais à la Lande-des-Tertres, lequel servait de limite à la nouvelle paroisse du Plessis-Balisson (aujourd'hui Plessix-Balisson) ; l'église des Dominicains de Nazareth devant être érigée en église paroissiale, la maison des religieux utilisée en presbytère et la pièce de terre appelée Saint-Jacques devant servir de cimetière (Archives des Côtes-d'Armor, reg. L 154, f°s 10-11 et sq.). Le 6 avril 1792, la paroisse de Saint-Lormel fut effectivement groupée avec celle de Plancoët, mais nous ne savons ce qu'il en advint pour Nazareth. Lors de la réorganisation des paroisses approuvée par le gouvernement consulaire le 8 avril 1803, Saint-Lormel continua de demeurer simple oratoire compris dans la circonscription paroissiale de Plancoët. Cette situation dura jusqu'en 1820. La loi du 19 mai 1841 a profondément modifié la configuration territoriale du Plancoët de l'ancien régime, qui s'est largement agrandi aux dépens de ses voisins : Corseul, Pluduno et Saint-Lormel, au point de passer de 27 h. 48 a. à 1.178 h. 90 a. de superficie ; Pluduno lui cédant 27 h. 58 a. ; Saint-Lormel 32 h. 84 a. et Corseul 1.091 h., ces derniers continuant de former comme auparavant la paroisse de N.-D. de Nazareth. Feu l'abbé R. Dubois, de Plancoët, rapporte que l'on descendit de sa niche en 1794 une très belle statue de la sainte Vierge et qu'on l'utilisa en guise de déesse de la Raison. Considérée depuis lors comme profanée par cet usage, cette statue fut reléguée dans la tour de l'église et ne reprit sa place sur les autels qu'en 1866, à la suite d'une imposante cérémonie de réparation (abbé Auguste Lemasson).
Nota 2 : Clergé. — ALEXIS CHENU, recteur, fils de Maître Gilles, notaire seigneurial et de Jeanne Guérin, naquit à Pléhérel le 7 mars 1734 et fut baptisé à la maison, étant en péril de mort. Ses parents résidaient à l'Hôpital en Pléhérel lorsqu'ils lui assurèrent son titre clérical. Ordonné prêtre en 1758, M. Chenu succéda au concours comme recteur de Plancoët en 1764 à M. Charles-Jean Resmond. En 1791, cet ecclésiastique non seulement se refusa de prêter serment, mais de plus adhéra à l'Exposition de la Doctrine catholique sur les matières agitées de ce temps, rédigée par M. Haméon, recteur de Trégomeur et signée par 196 ecclésiastiques du diocèse de Saint-Brieuc. Dans une lettre écrite par le révolutionnaire militant que fut P. A. M. Urvoi de Saint-Mirel, au procureur général syndic des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), il lui signale que le recteur de Bourseul « a été perdu par les prêtres de Plancoët qui l'ont été eux-mêmes par l'abbé Gofvry (vicaire général de Saint-Brieuc) ». L'heureuse influence de M. Chênu sur ses confrères voisins, jointe à son orthodoxie intransigeante, ne devaient pas manquer de le faire détester des bourgeois révolutionnaires enragés qu'il avait le malheur de compter parmi ses ouailles. Aussi, ne pouvant, vu la pénurie de sujets, le faire remplacer comme recteur de Plancoët, ceux-ci imaginèrent-ils de prendre prétexte des infirmités de M. Chênu, pour demander à l'évêque Jacob de leur envoyer un autre prêtre comme curé d'office. Mais aussitôt qu'ils en eurent connaissance, les bons catholiques de Plancoët pétitionnèrent de leur côté le 25 octobre 1791 au Directoire du Département, lui faisant observer que si « M. Chênu avait été malade, il avait fait venir un prêtre à ses frais pour le remplacer ; qu'on ne pouvait lui reprocher d'avoir prêché contre la Constitution et qu'il s'était toujours bien comporté depuis qu'il occupait sa place ». En conséquence, les postulants « faisaient part du vœu général qui demande un pasteur qui a droit à la reconnaissance de toutes ses hoilles » (sic). Suivaient soixante signatures parmi lesquelles nous relevons celles de Mathurin Le Chapelier ; Jean Le Gouté ; François Rault ; Le Boulanger ; Joseph Besnou ; Morel, chirurgien ; François Massias ; Louis Salmon ; Pierre Margeli ; Joseph Perroquin ; Joseph Pilard ; Marc Roussel ; Louis Ravard ; Jean Daniel ; M. Pasturel, etc., etc. L'administration départementale retourna cette pétition à la municipalité de Plancoët pour avoir son avis. Sans tarder, le maire Gambier, Robinot et Mury, officiers municipaux ; Loisel, Guérin, Caties, Gaudin, Salmon, Le Démêlé, notables, et Bernard, procureur de la commune, se réunirent et demandèrent qu'on ne tint aucun compte des voeux de leurs compatriotes, vu « que le sr. Chênu est infirme, qu'il s'est refusé constamment à la lecture des mandements de M. l'évêque Jacob, dont il dédaigne de prendre les pouvoirs et qu'il continue toujours, malgré la défense, de donner les prières prônales à Mgr l'évêque de Saint-Brieuc ». En conséquence, ces Messieurs insistaient pour que la cure de Plancoët fut déclarée vacante, leur recteur déchu de ses fonctions et qu'on accordât provisoirement des lettres de curé d'office soit à l'abbé Gouinguené, vicaire de Pluduno, soit à tel autre prêtre constitutionnel que l'on désignerait (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 18). Bien qu'appuyée d'un avis favorable des administrateurs du District de Dinan, qui prétendaient très urgent de prononcer la déchéance de M. Chênu, la requête des « patriotes » plancoetins n'eut aucun succès et le recteur de Plancoët demeura à son poste jusqu'aux environs du 6 avril 1792, date à laquelle fut prononcée la réunion de Saint-Lormel à la cure de Plancoët, et le lecteur Trobert, de Saint-Lormel, chargé de desservir les deux paroisses avec résidence à Plancoët (Archives des Côtes-du-Nord, L 161, f° 44). Celui-ci ne manqua pas d'aller s'installer dans son nouveau poste et comme il ne trouvait pas que son prédécesseur déménageait assez vite, il fit jeter sans façon son mobilier à la porte. M. Chênu protesta-t-il ? — La chose est vraisemblable : toujours est-il qu'il fut traduit à cette époque devant le jury d'accusation du District de Dinan, mais il fut mis hors cause par arrêt du 23 mai 1792. Expulsé de son presbytère, M. Chênu se réfugia à Plancoët dans une maison amie, mais sa présence y gênait beaucoup les révolutionnaires. L'arrêté du 23 janvier 1792 fournissait les moyens de le faire s'en aller. Vingt citoyens actifs de Plancoët n'hésitèrent pas à en user. Conformément à l'invitation formulée par l'article XII du susdit arrêté, ils dénoncèrent leur recteur aux autorités du Département et celles-ci donnaient l'ordre le 17 juillet 1792 de l'incarcérer à la prison de Dinan, pour ce motif « que si ses infirmités l'empêchent de parcourir les campagnes, il se fait chez lui des rassemblements nocturnes, qui ne tendent rien moins qu'à alimenter la haine et la division qui existent à Plancoët » (Archives des Côtes-d'Armor, L 161, f° 79 et 80). L'état de santé de M. Chênu était tel qu'il ne permit pas de l'emprisonner, mais le vénérable confesseur de la Foi dut s'éloigner de ses ouailles et regagner les environs de son pays natal où il trouva asile chez un de ses parents. Il y trépassa le 31 octobre 1792 après avoir vu son agonie marquée par une scène dramatique que nous reproduisons d'après Habasque : Notions Historiques, etc., t. 2, P. 443 : « Lors des derniers moments de M. Chênu, raconte cet auteur, M. Le Mée, recteur assermenté de Plévenon, se faisant accompagner de quatre fusilliers, lui fit malgré lui les onctions saintes, bien que le mourant ne cessait de le repousser d'une main défaillante et de répéter : " un prêtre insermenté m'a déjà administré l'extrême-onction " ». Les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc rapportent cette même scène, t. II, p. 168, dont disent-ils, un neveu de M. Chenu, M. Morel, qui plus tard devint maire de Plancoët, affirmait avoir été témoin dans son enfance (Note : Du Chatellier, Histoire de la Révolution dans les cinq départements de l'ancienne Province de Bretagne, 6 in-8, Paris, 1836, t. Ier, p. 434, reproduit lui aussi cette triste scène, qu'il a puisée, croyons-nous, dans les Notions historiques d'Habasque). Quoi qu'il en soit de l'authenticité de cette triste scène, voici l'acte de sépulture de M. Chênu que nous avons relevé sur les registres d'Etat Civil de Plévenon : « Le 1er novembre 1792, fut inhumé dans le cimetière de céans, le corps du sieur Alexis Chênu, originaire de Pléhérel, ci-devant recteur de Plancoët, décédé d'hier en ce bourg, étant tombé subitement en paralysie totale, ayant reçu le sacrement d'extrême-onction, le dit âgé de 68 ans. Présents à la sépulture : Charles Bourseul, Henry Bodi et plusieurs habitants de céans ». Signé : Le Mée, curé. Etait originaire de Plancoët et y vivait en 1790 JULIEN-FRANÇOIS TROTTEL né dans cette localité le 28 août 1755 du mariage de Joseph et de Julienne Le Messager, lequel fut ordonné prêtre le 27 décembre 1781. Lors de la Révolution, l'abbé Trottel remplissait les fonctions de vicaire bénévole près de M. Chênu vieilli et fatigué. Il modela sa conduite sur celle de celui-ci, refusa le serment auquel du reste il n'était pas tenu, signa l'Exposition de la Doctrine dont nous ayons parlé et ne voulut demander aucun pouvoir à Jacob. Aussi lors de l'arrivée de Trobert à Plancoët, le Directoire des Côtes-du-Nord (Côtes-d'Armor) donna-t-il à la date du 6 avril 1792 l'ordre d'arrêter l'abbé Lossois dont nous parlerons tout à l'heure et l'abbé Trottel, « prêtres de Plancoët, qui ont refusé la communion à des citoyens qui s'étaient présenté à la sainte table, parce qu'ils les présumaient s'être confessés à des prêtres constitutionnels, et que, d'après l'instigation du sieur Chênu, ils ont cherché à diviser les esprits et à établir des différences que la loi réprouve » (Archives des Côtes-d'Armor, L 161, f° 44). Saisi et incarcéré au château de Dinan, M. Trottel fut de là déporté d'office à Jersey le 20 septembre de cette année. Il passa un peu plus tard en Angleterre d'où il ne revint en France que le 20 janvier 1801, date de son débarquement à Binic. Durant ce temps, ses biens indivis avec ceux de sa sœur, furent placés sous séquestre comme propriétés d'émigré et sa famille obtint à grande peine le 11 fructidor an II (28 août 1794) le partage préalable. L'enquête de Boullé indique M. Trottel comme faisant fonctions de curé à Saint-Lormel depuis le 6 janvier 1802. Mgr Caffarelli après avoir songé à l'envoyer desservant à la Bouillie l'en retira pour en faire un recteur de Pléboulle le 16 janvier 1804. Il signa pour la première fois comme tel le 15 juin de cette année et décéda en fonctions, âgé de 64 ans, le 27 avril 1819. Vivait réfugié à Plancoët en 1791 un compatriote ou peut-être même un parent du lecteur, appelé M. GUILLAUME-JEAN LOSSOIS, né à Plévenon le 28 juillet 1753 du mariage de Jean, charpentier et de Marie Droguet. Ordonné prêtre en 1777, M. Lossois vivait dans sa paroisse natale lors de la Révolution comme chapelain de la Roche-Lossois. N'approuvant pas la conduite des membres de clergé de Plévenon, MM. Le Mée (oncle et neveu) et Droguet, qui s'étaient assermentés des premiers, l'abbé Lossois, qui éprouvait de ce fait des difficultés à Plévenon, le quitta vers le milieu de l'année 1791 pour s'en venir à Plancoët, où l'abbé Chenu, réclamait son concours. Nous venons de voir à quels obstacles il se heurta et les motifs pour lesquels il fut arrêté ainsi que l'abbé Trotter et emprisonné au château de Dinan. Il n'en sortit que le 20 septembre 1792 pour être embarqué pour Jersey. De là, il passa plus tard en Angleterre où il séjourna à Thame entre autres localités. M. Lossois rentra en France vers 1802 et signa le 7 juin de cette année la promesse de fidélité à Bonaparte. Son nom ne figure pas sur l'enquête de Boullé. Après avoir fait du ministère à Saint-Cast, où l'on retrouve son nom le 17 juin 1804, ce prêtre revint dans son pays natal où il signe tous les actes avec la simple mention de « prêtre » depuis le 22 septembre 1805 jusqu'au mois de février 1806. Nommé recteur de Plévenon le 19 février de cette année, M. Lossois y mourut en fonctions, âgé de 64 ans, le 10 mars 1817. Le 8 avril 1803, M. AUGUSTIN-FRANÇOIS QUÉRO né à Uzel le 22 octobre 1755 du mariage de Guillaume et de Marguerite Jouannigo, fut nommé curé de Plancoët et Saint-Lormel réunis, formant à cette époque un groupe de 1.023 habitants. Ordonné prêtre à Saint-Malo de l'Isle le 29 mai 1779, M. Quéro après avoir été 9 ans vicaire d'Uzel, obtint au concours le 27 décembre 1788 le rectorat de Saint-Mathurin de Moncontour. Comme tel, il refusa le serment le 23 janvier 1791. Le Journal des Départements, Districts et Municipalités de la ci-devant province de Bretagne raconte à sa manière dans son numéro du 4 février suivant, la scène du refus de serment de ce prêtre « lequel, prétend ce journal, est doux et paisible, mais trop sensible aux premières impressions ». M. Quéro signa quelque temps après l'Exposition des principes sur la Constitution Civile du Clergé et le 8 juin 1791, les électeurs le remplacèrent dans sa cure par l'intrus Boüétard aîné, recteur de Pléhérel et originaire de Hénon. Obligé de quitter Moncontour sur arrêté spécial du Département du 18 juin 1791 (cf. Archives Côtes-d'Armor, L 159, f° 11), cet ecclésiastique dut prendre à Hénon le 12 septembre de l'année suivante un passeport pour s'exiler où nous relevons le signalement suivant : « cinq pieds quatre pouces, sourcils et cheveux noirs, figure allongée, yeux bruns clairs, nez long, bouche moyenne » (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 32). Après avoir séjourné quelque temps à Jersey, M. Quéro passa ensuite en Allemagne. Le 30 mai 1802, ce prêtre se présentait à Strasbourg devant le préfet du Bas-Rhin afin de rentrer en France et s'engageait à se soumettre aux lois françaises. A son retour en Bretagne, Mgr Caffarelli désigna cet ecclésiastique comme curé provisoire de Moncontour, mais Boscher, le curé intrus, soutenu par le maire, le juge de paix et les jacobins de la localité refusèrent de le reconnaître. Finalement Boscher dut s'exécuter, mais la situation demeura trop difficile pour M. Quéro et l'évêque dut songer à lui attribuer un autre poste ; nous avons vu que ce fut Plancoët. L'enquête de Boullé note cet ecclésiastique comme « vivant sans reproche depuis son retour ». M. Quéro demeura curé de Plancoët jusqu'au 29 janvier 1841 date à laquelle il décéda âgé de 85 ans chanoine honoraire et vicaire général forain. Les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc, II, p. 61, rapportent un fragment du discours prononcé à Moncontour par M. Quéro, lorsqu'il adressa ses adieux à ses paroissiens. — Ils reproduisent aussi, même ouvrage, p. 116, une délibération des municipaux de Moncontour réclamant le 22 décembre 1791 pour que le District de Lamballe impose à M. Quéro de se retirer à Uzel, lieu de sa naissance, « vu qu'il n'est pas de manoeuvre où il n'ait employé pour tromper et séduire les âmes timorées, et les porter à la révolte et au mépris des lois » (abbé Auguste Lemasson).
l'église Notre-Dame-de-Nazareth (XVII-XXème siècle), construit par les dominicains afin de remplacer une chapelle édifiée en 1664 ou 1644. La nef et le choeur datent du XVIIème siècle. On a placé derrière le maître-autel une petite statue de la Vierge, trouvée en 1621 dans une fontaine (appelée aujourd'hui Ruellan) depuis longtemps comblée, que les Templiers, dit-on, avait surmontée d'une croix. Des travaux sont entrepris à la fin du XIXème siècle, la nef est allongée de 5 mètres et la façade est refaite. La statue de Notre-Dame de Nazareth (XVème siècle) a été couronnée en 1928 par l'archevêque de Rennes. L'église est consacrée le 11 avril 1939 ;
Nota 3 : Elle comprend une nef avec bas côtés de quatre travées et un choeur avec tour accolée au choeur. Une statue de la sainte Vierge ayant été découverte en ce lieu en 1644, une petite chapelle en planches fut construite pour l’abriter en 1645. Elle fut remplacée, peu après, par l’édifice actuel. L’inscription suivante, dans l’église, en relate la fondation : « A la gloire de Dieu, de Marie sa mère et de saint Dominique, Catherine de Rosmadec, comtesse de Chateauneuf, fonda cette église. Sa fille Jeanne de Rieux, marquise d’Assérac, en posa la première pierre que bénit Mgr. de Neufville, évêque de Saint-Malo, le 2 mai 1649. La piété des fidèles l’a rebâtie en 1892. Mgr. Fallières, évêque de Saint-Brieuc, F. Faisant, recteur, C. Quevert, vicaire, P. du Breil de Pontbriand, maire ». En réalité, en janvier 1891, le conseil de fabrique constatant que le pignon ouest avait perdu son aplomb résolut de le reconstruire, et les travaux, adjugés le 15 juillet 1891, commencèrent le 2 février 1892. On voulut consolider les longères, mais leur reconstruction parut nécessaire. On en profita pour allonger la nef d’une travée de cinq mètres, travaux terminés à la fin du mois de mars. Ils furent exécutés par M. Reglain, entrepreneur à Dinan, sur les plans de M. Jousseaume, architecte. Ainsi, le choeur, le pignon est, les grandes arcades des trois dernières travées de la nef et la tour sont seuls anciens. L’on a également conservé dans la nouvelle façade le portail primitif. Actuellement (1938), la tour est dans un état inquiétant. L’église et le nouveau maître-autel en granit de Mégrit ont été consacrés le 11 avril 1939. Mobilier : Retable du maître-autel avec gloire et anges adorateurs. Il date du XVIIIème siècle et quelques détails rappellent celui de Saint-Sauveur de Dinan ; baldaquin des fonts du XVIIIème siècle ; aigle de lutrin XVIIème siècle ; statues du XVIIèmee siècle de saint Joseph, saint Dominique, saint Gilles, sainte Philomène (dite sainte Catherine en 1791) ; statue couronnée de la sainte Vierge, en pierre. Ce fut l’invention de cette dernière, au XVIIème siècle, qui détermina la construction de la chapelle. Parmi les statues modernes : saint Brieuc et saint Guillaume. " Suivant M. le chanoine Lemasson, le portail principal actuel appartenait avant le XIXème siècle à l'abbatiale de Saint-Jacut-de-la-Mer, ainsi qu'indiqué d'ailleurs par Gaultier du Mottay " (R. Couffon).
Voir Couvent et église des dominicains de Notre-Dame de Nazareth
la chapelle de la Caunelaye (XVIIIème siècle), chapelle funéraire autrefois située en Corseul, aujourd'hui sur la paroisse de Nazareth, en Plancoët. Elle est dédiée à saint Michel. Chapelle funéraire de plan rectangulaire avec caveau au dessous. Elle date du début du XVIIIème siècle et renferme les statues anciennes de saint Michel et sainte Marie-Madeleine et un tableau ancien représentant une Descente de Croix ;
la chapelle des Eudistes (1880), située au n° 33 rue de La Madeleine. La communauté des Eudistes s'installe sur une propriété ayant appartenu à la famille Robinot. Les vitraux de la chapelle édifiée en 1880 mentionnent les familles donatrices ;
l'ancienne chapelle surnommée " Prieuré de Saint-Maur " et située rue de l'Abbaye. Elle dépendait de l'abbaye de Saint-Jacut, et jusqu'en 1806, époque où elle fut détruite, une autre chapelle, désignée sous le nom d'église de la Madeleine (attestée par des actes vers 1600), subsista à l'Est du cimetière actuel. " Chapelle Sainte-Marie-Madeleine du prieuré ou du pont, détruite en 1806. Une bulle avait été donnée, le 29 août 1389, en faveur de cette chapelle endommagée pendant la guerre " (R. Couffon) ;
Nota 4 : Ce prieuré (prieuré Saint-Maur du Bas-Plancoët), dont il est question dans l'Histoire de Saint-Jacut composée par D. N. Mars, dès l'an 1163, appartenait à l'abbaye de Saint-Jacut. Il n'était pas de grande importance. Voici quels étaient ses revenus en 1691. « Le dîmereau du Paradis en la paroisse de Corseul, un autre en Pluduno, un autre en Saint-Lormel, un autre en Languenan et un autre en Landebia ; un bailliage avec un dîmereau en Saint-Méloir, idem en Plestan ; le fief et bailliage de la Ville-Hirel avec emplacement de moulin en la paroisse de la Malhoure, le tout valant 18 perrées de froment et un tiers de godet, un autre fief et bailliage sis en Plestan valant 8 perrées de seigle et froment et 13 sols 4 deniers d'argent. Enfin juridiction moyenne et basse sur les tenanciers ci-dessus » (Archives de Loire-Inférieure, B 761). Ce qui le rendait précieux, c'était son église ou chapelle, située dans le bas de la rue de l'Abbaye actuelle. « On y conserve le saint Sacrement, écrit le Pouillé de Mgr de la Bastie, mais on n'y accomplit pas toutes les fonctions curiales, ce dont les habitants sont fort fâchés, car ils souhaiteraient en faire une espèce de trêve. Il y a ordinairement un curé de Corseul qui y réside ». Le Manuscrit G. G. 292 des Archives de Saint-Malo, complète ces indications : « L'office divin, dit-il, s'y fait tous les dimanches, on y célèbre les enterrements, mais on n'y baptise pas et on n'y publie pas les mariages ». La prestimonie du Treff à la présentation du seigneur du Grand-Treff s'y desservait. M. le Chanoine René Pavy a cependant relevé un certain nombre de baptêmes qui furent célébrés dans l'église Saint-Maur en 1681, 1685, 1686, 1688, 1692. En 1691, a-t-il noté, on y fit 20 sépultures. En 1694, on y célébra 3 mariages et 9 sépultures ; en 1695 : 22 ; en 1696, sur 88 sépultures célébrées à Corseul, 11 furent faites à l'abbaye ; en 1697, sur 60 sépultures, 11 se firent à Saint-Maur ; en 1698, sur 63 sépultures, 15 eurent lieu à Saint-Maur ; en 1699, sur 185 sépultures (chiffre effrayant), 38 eurent lieu à Saint-Maur. Voici la description que nous avons trouvée de cet antique édifice peu avant sa destruction : « Une vieille chapelle appelée l'église de la Baye de Corseul, consistant en deux vieux bâtiments lambrissés dans leur plafond (sic), couverts en ardoises, avec une sacristie dans la partie orientale-méridionale de la principale aile, laquelle contient de longueur 24 mètres sur 6 de laise et est éclairée par 4 ouvertures, tant de moyenne que de petite dimension, avec un portail dans la partie occidentale de la même aile et sur lequel portail, il existe un clocher avec un beffroi. Quant à l'aile septentrionale, elle contient 9 mètres de longueur sur mètres de laise et est éclairée par 2 croisées et se dessert par une porte pratiquée dans l'angle occident nord. A l'entour de la dite église, il existe un terrain contenant, y compris l'emplacement de l'église, 4 ares 7 centiares, joignant avec les murs d'Orient à la rue de la Baye et vers midi à une ruelle qui conduit à la fontaine Sallé (nunc de Sassé) » (Archives des Côtes-d'Armor, séeie Q - Biens nationaux, 1ère origine, commune de Corseul). Ces bâtiments furent vendus 1.226 frs le 17 janvier 1806, en exécution des lois du 15 floréal, an X et du 5 ventôse an XII, à François-Marie Hannelais, notaire à Plancoët et grand ennemi des curés en même temps que grand acquéreur de biens d'église (Note : François-Marie Hannelais, notaire et conseiller d'arrondissement, fils de Bonaventure et de Michelle Merdrignac, époux de Mathurine Rouxel, domicilié à Plancoët, décéda à Dinan, rue de l'Horloge, le 7 mai 1832, âgé de 65 ans). Tout autour de l'église, se trouvait un cimetière comme c'était l'usage ancien et jusqu'à l'arrêt du Parlement de Bretagne rendu en 1758, on enterra, soit dans ce cimetière, soit dans le saint lieu. Ce cimetière a subsisté jusqu'en 1858, date de la création du cimetière actuel de la paroisse de Nazareth. « Aujourd'hui, écrivait M. l'abbé Pierre Blanchet dans l'Écho des Deux-Rives de mai 1911, rien n'indique plus au passant les lieux où durant tant d'années, les fidèles du Bas-Plancoët se réunirent pour prier, où tant de générations sont venues dormir leur dernier sommeil. La croix de pierre du XVème siècle, avec son socle ouvragé, qui se dressait autrefois au milieu du cimetière, a trouvé une place dans la cour du nouveau presbytère de Nazareth. Quant aux pierres tombales, elles ont été emportées çà et là, entre autres, une bien conservée où nous avions pu lire, il y a quelques années : Ci-Gît le corps de delle Victoire Lesquen de l'Argentais, bienfaitrice insigne de l'église de Nazareth, décédée le 12 mars 1823, âgée de 68 ans. De Profundis » (abbé Auguste Lemasson).
l'abbaye Trinitaire (XIXème siècle). Les Trinitaires arrivent à Plancoët en 1843. Des soeurs assurent la première école de filles. La chapelle, de forme rectangulaire, est commencée en 1855 sur ordre de l'abbé Samson, fondateur de la communauté. La chapelle des Trinitaires est bénie le 2 juillet 1856 ;
la croix de Nazareth (moyen âge) ;
la croix du presbytère de Nazareth (XVIIIème siècle) ;
la croix de la Ville-ès-Allain (moyen âge) ;
la croix du cimetière (XVème siècle). Cette croix se trouvait jadis face au portail de la chapelle de la Madeleine ;
la croix (XVème siècle), située jadis sur la place du marché ;
la fontaine Ruellan, située en face de l'église de Nazareth ;
le château de la Caunelaye (XVII-XVIIIème siècle), autrefois situé en Corseul (jusqu'en 1841). Cette seigneurie, qui possédait une haute justice, appartient du XVème au début du XVIIIème siècle à la famille Thomas. Propriété de la famille du Breil de Pontbriand en 1719. La partie principale du château est reconstruite au XIXème siècle ;
le manoir de la Ville-Hatte (XV-XVIème siècle), ancienne propriété de la famille Gautier de La Boulais. Propriété de la famille Carillet à partir de 1793 ;
le manoir du Cadre (1792), situé au n° 34 rue de la Madeleine. Ce manoir (encore surnommé Cadran) est reconstruit en 1792 par la famille Robinot de Plancoët ;
l'hôtel de Bameulle de Lantillais (XVIIIème siècle), situé place de la Liberté et édifié par Julien Bameulle de Lantillais, sénéchal de Plancoët de 1753 à 1757 ;
les maisons (XVIIème siècle), situées rue de l'Abreuvoir. Ces maisons sont édifiées à l'emplacement d'un château abattu en 1389, sur ordre du duc de Bretagne ;
la maison Hannelais (1808), située place de la Mairie et édifiée par François Hannelais ;
la maison Villedeneu (XVIIIème siècle), située au n° 45 rue de l'Abbaye et propriété de la famille La Villedeneu ;
la maison du Dôme (XVI-XVIIème siècle), située Grande-Rue en 1926 et aujourd'hui au n° 25, rue de l'Abbaye. Cette maison ainsi que l'hôtel de Trémigon (1727) ont appartenu au XVIIIème siècle à l'amiral Comte de Trémigon ;
la maison Notre-Dame (XVIIème siècle), située au n° 41-43 rue de l'Abbaye. La maison, située au n° 41, a appartenu aux dominicains de Nazareth, avant d'être vendue durant la Révolution à Pierre Tranchant. La maison située au n° 43 dite "maison Notre-Dame" a été habitée jadis par le grand-père de Chateaubriand ;
la maison Durand de la Mare (XVIIème siècle), située au n° 47 rue de l'abbaye ;
le couvent des dominicains (XVIIème siècle). L'édifice est une ancienne succursale du couvent Saint-Jacques de Dinan. Le couvent est érigé en prieuré en 1688. Les bâtiments sont vendus pendant la Révolution, comme bien national ;
la mairie (1896), oeuvre de l'architecte Jossaume. Elle est édifiée sur l'emplacement de l'ancienne église et de la halle ;
un moulin (1913) et une minoterie (1867) située rue du Pont ;
A signaler aussi :
la Motte-Rieux, motte castrale (moyen âge) ;
le tertre de Brandefer, où se trouve la roche de Velléda ;
la découverte d'une statuette en bronze de Diane, dans le vallon du Dôme ;
les vestiges d'une villa romaine, situés près du Grand-Trait ;
l'actuel Vieux-Pont qui existe déjà en 1213 ;
l'ancien château de l'Argentaie ou Largentaye (1840), édifié par M. Rioust de l'Argentaie ou Largentaye et situé aujourd'hui sur le territoire de Saint-Lormel. La famille de l'Argentaie (ou Largentaye) est très ancienne. En 1294, Roland de l'Argentaie, dans la baillie de Penthièvre, doit un chevalier et demi à l'ost (armée) du duc de Bretagne. En 1379, Pierre de l'Argentaie s'associe avec Charles de Dinan, sieur de Montafilant, Pierre de Tournemine, sire de la Hunaudaie, et une foule de chevaliers et écuyers bretons, "pour empêcher l'invasion de la Bretagne et prendre la défense du duché". Le 28 avril 1381, Pierre de l'Argentaie ratifie, à Lamballe, le traité de Guérande, et figure, à Térouane, à la montre de Jean de Tournemine pour les guerres de Picardie et de Flandre. En 1466, la capitainerie de Hennebont est donnée à un sieur de l'Argentaie ;
Voir " Informations diverses sur la ville de Plancoët ".
ANCIENNE NOBLESSE de PLANCOET
Au début du XIIIème siècle, Marguerite de Dinan est dame de Plancoët. Elle fait son testament en 1237 (Anc. év. III, 86) en faveur de son fils Guy de Largentaye, sire de Plancoët. Guy de Largentaye entre en conflit (guerra de Plancoit), pour la possession de Plancoët, avec ses demi-frères Geffré et Olivier de Montfort. Des maisons de la ville de Plancoët sont incendiées. Les protagonistes font la paix le 30 juillet 1250 (Anc. év. III, 113). En 1389, le duc Jean IV assiége et prend le château de Plancoët sur le connétable de Clisson et le fait raser. Le 7 novembre 1406, Tiphaine du Guesclin, dame du Plessix-Bertrand (en Saint-Coulomb, Ille-et-Vilaine) et de Plancoët, vend la terre de Plancoët à Marguerite de Clisson, Comtesse de Penthièvre. Tiphaine du Guesclin, veuve de Pierre Tournemine, rentre en possession de la terre de Plancoët, qu'elle cède au duc Jean V par un échange le 3 juillet 1414. Le 4 novembre 1420, le duc de Bretagne, Jean V, cède Plancoët à Robert de Dinan, sire de Châteaubriand. Après le décès, le 3 janvier 1499, de Françoise de Dinan, Comtesse de Laval, fille et héritière de Robert de Dinan et dame de Plancoët, la terre de Plancoët devient la propriété de François de Laval, son fils aîné. Le 11 avril 1542, Jean de Laval, cède la terre de Plancoët à Claude d'Annebaud, maréchal et amiral de France, seigneur de la Hunaudaye (en Plédéliac). Jean Gustave, sire de Rieux, nouveau seigneur de Plancoët, en rend hommage le 9 novembre 1691. Le 7 août 1782, Louis François Comte de Rieux vend tous les droits de la seigneurie de Plancoët à Antoine-Bénigne de Bédée, seigneur de la Bouëtardaye.
Les maisons nobles de la paroisse de Plancoët étaient : Plancoët (avec haute justice), la Ville-Menue (avec haute justice qui s'exerçait à Plancoët et Pluduno), Cariquet (avec moyenne justice) qui appartenait à madame de Montbourcher en 1780, la Lande-Gruel (avec moyenne justice) qui appartenait à M. Lézard de la Lézardière, le Plessis-Bouexière (avec moyenne justice) qui appartenait à M. de Varennes, le Trait (avec moyenne justice) qui appartenait à M. Talhouet de Bon-Amour, la Ville-Varet (avec moyenne justice) qui appartenait à M. Tranchant de l'Evinair, le Vau-Joyeux (avec moyenne justice) qui appartenait à M. Bouen de la Ville-Bouquai, le Vau-Madeuc (avec moyenne justice) qui appartenait à M. Minet.
Lors de la réformation du 1er janvier 1428, plusieurs personnes de Plancoët se disent nobles : Thomas Painel, Guillaume Grisel, Robin Simon, Pierre Baliczon et Perrot Guiton. On signale aussi plusieurs contribuants : Guillaume Tribouquet, Robin Gouezel, Jehan Gouezel, Perrin Feriez, Jouhan Le Failli, Eon Gaultier, Jouhan Brugalec, Guillere Perigaut, Alain Foulerie, Guillaume Fournier, Hamon Talenaz, Etienne Morin, Guillo Francade, Jouhan Le Blanc, la déguerpie Jehan Charetier, Hovis Bruyalec, Guillaume Regnaud, la déguerpie Jouhan Margot, Girard Cobiche, la femme de Guillaume Tribouquet, Thébaud Fermar, la femme de Guillaume Barbedienne, Thébaud Bernard, la déguerpie Jouhan Fouriez, Jouhan Labbe, Perrin Rualen, Perrin Labbe, Guillaume Seguin, Roland Nouel, Jouhan Barbedienne, Jouhan Le Secretain, Perrin Ferma.
Lors de la "revue et monstre généralle des nobles, ennobliz,
exemptz et aultres tenantz fiefs nobles et subjects aux armes de l’Evesché de
Saint-Brieuc, tenue à Moncontour par haut et puissant Messire Tristan du
Perrier, Comte de Quintin ; noble et puissant Messire Guyon de la Motte,
Chevalier, sieur de l’Orfeuil et de Vauclerc ; Messire Amaury de la Moussaye,
Chevalier, sieur du dict lieu de la Moussaye, commissaires commis et députez par
mandement patent du Duc nostre souverain seigneur, quant à ce, les viije, ixe et
xe jours de janvier l’an mil iiiie lxix ", on mentionne, en janvier 1469, pour
Plancoët :
– Ponthus de la Boulaye.
– Perrot, Jacquet et Olivier Guitton.
– Marie de la Ripvière.
– François Martin.
– Jean Chapin, par Jacques
Chapin.
– Jacques Lucas.
Lors de la réformation du 15 janvier 1514, plusieurs personnes de Plancoët se disent nobles : Jean Guyton (fils d'Olivier Guyton et sieur du Pré-Morel), François Martin (sieur de La Mettrerie et propriétaire de La Maison-Paynel), Marc Guiton (sieur de La Ville-Robert) et sa mère Gilette du Boisadam, Vincent Quenouar, Guyon Lucas, Jean du Rochier, Jacques Chappin (sieur du Tartas), Olivier de Richeboues, Guillemette Le Felle (veuve de Jacques Lucas), Nouël Le Roy. La Porte-du-Clos appartient au sieur de Chateaubriend.
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc de 1480, on comptabilise la présence de 8 nobles de Plancoët :
Jehan CHAPIN : porteur d'une brigandine ;
Ponthus DE LA BOULLAYE : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;
Marie DE LA RIPVIERE (60 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
Jacques GIRART (30 livres de revenu) ;
Olivier GUYTON : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;
Perrot GUYTON (12 livres de revenu) ;
Jacques LUCAS (5 livres de revenu) ;
François MARTIN : porteur d'une brigandine ;
Voir Les Maisons nobles à Nazareth avant la Révolution
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