Plélauff : Histoire, Patrimoine, Noblesse (commune du canton de Gouarec)

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PLELAUFF

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La commune de Plélauff (pucenoire.gif (870 octets) Pellann) fait partie du canton de Gouarec. Plélauff dépend de l'arrondissement de Guingamp, du département des Côtes d'Armor (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PLELAUFF

Plélauff vient du breton "ploe" (paroisse) et "lann" (ermitage). La paroisse de Plélauff revendique l'honneur d'avoir vu naître saint Melaine (voir "Histoire de Bretagne" d'Argentré). Saint Melaine naquit le 6 janvier 442 (d'autres disent 454 et 485) dans un manoir qui n'existe plus depuis longtemps mais dans la tradition désigne l'emplacement près du bois de Saint-Melaine. Saint Melaine fut sacré évêque de Rennes en 598.

Plélauff est une ancienne paroisse primitive qui englobait jadis outre le territoire actuel de Plélauff, ceux de Lescouët-Gouarec, Mellionnec et Perret.

Plélauff est, dès 1283, une paroisse du diocèse de Vannes (Mor., Pr. I, 1068). Plélauff est uni à Lescouët de 1493 jusqu'au XVIème siècle. Certains lieux-dits tels que Mouster (noté Moester en 1289) et la chapelle Sainte-Croix semblent révéler la présence des templiers et des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

L'ancienne paroisse de Plélauff, qui dépendait de l'évêché de Vannes, avait pour subdélégation Corlay et ressortissait au siège royal de Ploërmel. Elle avait pour seigneur le duc de Rohan. La cure était à l'alternative. Durant la Révolution, la paroisse de Plélauff dépendait du doyenné de Gouarec.

On rencontre les appellations suivantes : Par. de Plelauff (en 1283), Ploelann (en 1289), Ploelan (en 1311), Plelan (en 1315), Ploilan (en 1316), Plelann (en 1333), Ploelauf (en 1448), Ploelauff (en 1464, en 1481), Ploelan, Plelauff (en 1477), Pellac (en 1536), Pellan (de 1471 jusque vers 1660, dans un aveu de la vicomté de Rohan), Plouslauff, Ploelauf, Pleslauff, Pellauf, Pellof et Plélauff (dès 1790).

Ville de Plélauff (Bretagne).

Note 1 : Le territoire de Plélauff est limité au nord par le canal de Nantes à Brest qui le sépare de Plouguernevel, de Goarec et de Laniscat ; à l'est par Perret ; au sud par Lescouet ; et à l'ouest par Mellionnec. Sa superficie est de 2551 hectares, dont la moitié environ est sous culture ou sous prairies, et le reste sous landes et sous forêt. C'est un pays arrosé par plusieurs cours d'eau, traversé par plusieurs routes et très accidenté dans toutes ses parties et plus particulièrement aux abords du canal. En 1891, sa population est de 1290 habitants. Le bourg est sur un côté de la paroisse, auprès du canal, et à 3 kilomètres de Goarec. Les Celtes ont laissé quelques monuments au Nivit, sur la route de Lescoet, à la butte de Sentinello, et près des villages de Kerauter et de Kerivallan. Dans le bois de Goarec, on trouve les restes d'un monument désigné dans le pays sous le nom de Bonnet-Rouge et dont l'origine n'a point encore été expliquée. Les Romains ont aussi occupé ce pays. Les Bretons y sont venus à leur tour et y ont implanté leur langue et leurs usages. La tradition locale prétend que saint Melaine est né dans ce pays, au village de Kernabat ; mais cette prétention est contredite par les anciennes Vies du saint, qui le font naître à Plaz ou Placet, en Brain, à l'autre extrémité de l'ancien diocèse de Vannes. Mais ce qui parait certain, c'est l'existence, sur ce territoire, d'un ancien couvent, dont le souvenir est conservé dans le nom du village du Moustoir. Le nom de cette paroisse s'écrivait Ploilau en 1387, Ploélauff en 1422 et 1523 et enfin Plélauff. Si quelquefois les Bretons ont modifié ce nom et lui ont substitué celui de Pellan, c'est pour avoir la satisfaction de dire que c'était, de ce côté, la paroisse la plus éloignée (pellan) de l'ancien diocèse de Vannes. La véritable étymologie du nom est : Plo, peuple, paroisse, Elauf, nom propre (Joseph-Marie Le Mené - 1891).

Note 2 : L'église paroissiale, nouvellement construite, est sous l'invocation de saint Pierre. Les chapelles publiques étaient : — 1° N.-D. de la Croix, auprès du bourg ; toujours entretenue ; — 2° Saint-Melaine, au village de Kernabat ; — 3° Saint-Hervé, à l'ouest, sur le canal ; — 4° Saint-Ivy, vers le nord, près du canal ; — 5° Saint-Paul ; — 6° La Madeleine, aujourd'hui détruite. Il faut y ajouter la chapelle domestique de la Villeneuve. Il n'y avait pas de chapellenies. Le recteur, à la nomination du pape ou de l'évêque, suivant les cas, jouissait de la dîme sur toute sa paroisse. En 1757, son revenu net était évalué à 990 livres. En 1790, Plélauff fut érigé en commune, et passa dans le département des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor). En vertu du concordat de 1801, il a cessé de faire partie du diocèse de Vannes, pour appartenir à celui de Saint-Brieuc (J-M. Le Mené).

Note 3 : la commune de Plélauff est formée des villages : Kerhor, Kerdaniel, Keroter, Kergall, Kerflech, Kernac'h, Roscoët, Pouldu, Kerandic, le Léty, le Couadot, Kernabat, Kerguichard, le Barac'h, le Guindol, Kerlanic, Keremmoël, Rosqueriec, Guerpouleau, Kernivinan, Kerpendu, Lesnevez, etc...

Note 4 : liste non exhaustive des recteurs, curés et prêtres de la paroisse de Plélauff : - Année 1611, Salliou (recteur), Xourmelon (curé), Le Bourhis, P. F. Rolland, Michat, Le Polotec, Henry Kermellec et Le Barz (prêtres) ; - Année 1636 : Hingant (recteur), Le Maout (curé) ; - Année 1659 : Guillaume Guegan (recteur), Mathurin Kerfanto (curé) ; - Année 1673 : Yves Mavio (recteur), Poullin et Claude Denys (curés), Le Baillif et Alain Le Du (prêtres) ; - Année 1698 : Claude de la Haye Jan (recteur) et Alain le Trotter (curé) ; - Année 1720 : Pierre Louis le Métayer de Kerio (recteur) ; - Année 1722 : Henri Erio (?) (curé) ; - Année 1729 : Pierre François Rolland (curé) ; - Année 1740 : Jean Hamon (curé) ; - Année 1742 : Augustin le Metayer de Kerio (recteur) ; - Année 1760 : Georgs Paissel (recteur) ; - Année 1761 : Maurice Le Braz (curé) ; - Année 1765 : Charles Kervegan (recteur) ; - Année 1767 : Le Bot (curé) ; - Année 1770 : Le Floc'h (recteur) ; - Année 1771 : Chateslier (recteur) ; - Année 1773 : Géran Plénet (curé) ; - Année 1776 : Le Goff (curé) ; - Année 1779 : Louis Goujon (recteur) ; - Année 1786 : Pierre Marion (curé) ; - du 1er mai 1804 au 31 octobre 1815 : Pierre Marion (décédé le 31 octobre 1815) ; - du 11 septembre 1816 au 1er janvier 1819 : Mathurin Ollivier ; - du 1er avril 1820 au 15 septembre 1826 : Guillaume Le Gall ; - à partir du 16 novembre 1826 : Mathurin Marie Mahéo, ... etc.

Inauguration d'une croix à Plélauff (Bretagne).

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PATRIMOINE de PLELAUFF

l'église Saint-Pierre (1859). Edifice en forme de croix latine, sans clocher. La démolition de l'ancienne église commença le 6 juin 1859. La maçonnerie de la partie haute de l'église, faite à la journée, fut terminée le 20 août et la bénédiction eut lieu le 27 novembre 1859. Le reste de l'église fut démoli le 23 avril 1860 et la reconstruction terminée le 30 juin. L'on ne put faire de tour faute de ressources. Suivant le registre de paroisse, le recteur, M. Mahéo, fut à la fois l'architecte et l'entrepreneur de son église, s'occupant notamment de l'extraction des pierres. Le granit vint de Parc-er-fantan près du presbytère et le moellon du Cam de Rosquelfen, transporté par eau jusqu'au pont de Plélauff (R. Couffon). On y trouve encastrée une pierre portant la date de 1646 avec l'inscription " A. HINGANT RECTEUR " et provenant de l'ancienne église. L'église abrite une statue moderne de saint Gildas. Les vitraux modernes sont l'oeuvre de M. Piriou, peintre verrier de Lannion ;

Nota 1 : Mémoire sur l'ancienne église. L'église, d'après ce qu'on a pu remarquer par les divers replâtrages y faits dans ces dernières années, a été allongée à trois diverses reprises, probablement au fur et à mesure de l'accroissement de la population. On ne trouve point de date de son érection primitive, mais de vieux ifs séculaires d'une énorme grosseur tombant de vétusté, font assez croire qu'elle remonte bien haut. Ce n'était d'abord qu'une nef, longue de 70 pieds sur 18 de large avec un choeur de 3 pieds devant l'autel ; lorsqu'en 1646, la trouvant trop petite pour la population, M. Hingant, recteur, jugea à propos d'y ajouter une aile, au midi, en forme d'une branche de croix et d'y superposer une tour en bois (les cloches jusqu'à cette époque furent sur des poteaux en dehors de l'église). Cette tour, y compris la propre hauteur de la chapelle qui lui sert de soubassement, peut avoir 90 pieds de hauteur. Des dons volontaires, fruit d'un appel fait aux paroissiens, fournirent les moyens de faire face à cette dépense. Cette nouvelle chapelle fut dédiée à la très Sainte Trinité. M. Goujon, recteur, fit en l'année 1787, un vestibule au-dessus et devant la porte d'entrée du milieu de la longue façade du midi, formant un carré de 9 pieds. La muraille lézardée menace ruine. Il détacha aussi l'ossuaire qui attenait au corps de l'église, et lui fit une bâtisse particulière sur le coin du cimetière au sud-est de l'église. Ce travail est d'un mauvais goût. Des salpétriers firent pendant la tourmente révolutionnaire de profondes excavations dans l'intérieur de l'église pour y trouver des matières nécessaires à leur prétendu métier. M. Marion y porta remède et refit le pavage au retour de la tranquillité. Cette église de forme irrégulière, sombre et écrasée par son peu d'élévation qui en faisait une sorte de catacombe, dût rester telle jusque 1827 et (années) suivantes pendant lesquelles elle a reçu successivement quelques embellissements par les soins du recteur actuel (...). Il a fait faire en 1827 un choeur long de 18 pieds avec un rang de stalles de chaque côté et un autel à la romaine. On y fait facilement les offices solennels. Cette dépense fut aux environs de 900 F. peinture comprise. Le nouveau choeur ayant empiété sur la nef, l'église devint trop petite : on fut donc obligé de songer à la croître (sic), et, par là, de la régulariser. On se mit à l'oeuvre avec la modique somme de 81 francs. On transporta les débris de la chapelle de Saint Paul, du village de Rosquériec. Enfin, on vint à bout de terminer le travail dont les dépenses furent aux environs de 3.000 francs sans faire ni quête ni dette. Les dons volontaires et les oblations à l'église firent les frais. Il demeura, même, après tout payé, une pièce de six livres et quelques sols. (...) Cette chapelle qui est parallèle et de même grandeur que celle susmentionnée, est boisée selon l'ordre dorique et a un autel d'assez bon goût. Elle est dédiée à N.-D. du Rosaire [Note : En marge, il est spécifié : " Confection de l'aile gauche, dite Notre-Dame du Rosaire - 1828 "]. Fonts baptismaux bâtis en 1831. - Les anciens fonts se trouvant placés à peu près au bas de l'église environnés d'une balustrade massive en forme de baraque qui obstruait une grande partie de la nef, on jugea à propos de faire de nouveaux fonts. Pour cela on fit une large trouée dans le mur de la longère nord, vis-à-vis du vestibule précité : on creusa, au dehors, dans l'intérieur du cimetière et on y pratiqua une petite chapelle de forme octogone, joignant à l'église par une grande voûte, fermée par une porte en grillage. Dans le fond, tourné vers la porte d'entrée de l'église, est placé un petit autel dédié au Saint Précurseur. Ce petit autel est fort commode et fort solitaire pour la messe. Dans l'angle gauche, se trouve placée la piscine sacrée qui ne gêne point le coup d'oeil pour la vue de l'autel. Cette chapelle des fonts est boisée en grand selon les principes de l'architecture moderne et peinte en conséquence. Elle est par trop belle pour le corps de l'église. Cette bâtisse commencée avec 27 francs a coûté 1.600 francs. On y a fait face sans quête ni emprunt (...). La chapelle latérale, façade du Midi, dite jusque 1836, chapelle de la Très Sainte Trinité, était une espèce d'arsenal, un méchant trou noir (...). L'auteur, encouragé par une famille recommandable de la paroisse (la famille Le Métayer de Kerdaniel) qui faisait de grandes avances et voulait résolument qu'on bâtit une chapelle en l'honneur de Sainte Philomène, vierge et martyre, dont le nom et la puissance commençaient à poindre en France, saisit avec empressement cette heureuse circonstance (...). Il fut entendu que sans multiplier les édifices religieux dans la paroisse, ce qui augmente les frais d'entretien et occasionne des déplacements pour les prêtres, il était convenable de porter secours à cette chapelle On conclut pour la fête de Pâques 1836 les marchés nécessaires. (M. Mahéo poursuit en précisant que la translation des reliques se fit le dimanche 14 août 1836 et que le pape Grégoire XVI accorda par indult du 6 mars 1838 des indulgences aux pèlerins.). Besoins de l'église. — Elle est assez régulière maintenant. Elle aurait cependant besoin d'une prolongation d'une quinzaine de pieds dans son cul de lampe et d'une sacristie au midi du choeur. La sacristie actuelle étant beaucoup trop petite. Le terrain le permet d'ailleurs. Des Autels. — Il y a quatre autels neufs dans l'intérieur de l'église, savoir : le maître-autel au milieu. Celui du Rosaire à gauche, celui de Ste Philomène à droite et celui de St Jean-Baptiste aux fonts. Des statues. — Elles sont, savoir : de St Pierre, St Fiacre, St Gildas, Ste Philomène, Ste Barbe, le Père Eternel, un Ecce Homo, N.-D. du Mont-Carmel et Ste Melaine. Des tableaux. — Ils sont au nombre de quatre, savoir : un du Rosaire, deux de Ste Philomène et un représentant le baptême de Notre Seigneur par St Jean. M. Mahéo fait ensuite l'inventaire de la sacristie, mentionne deux cloches fondues récemment et qui ne portent pas d'inscription, signale que le cimetière qui entoure l'église est trop petit et que l'ossuaire est assez vaste et construit dans un mauvais-goût (article de M. Mahéo, daté de 1839 et tiré d'un mémoire de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord - 1979).

Eglise de Plélauff (Bretagne).

la chapelle Notre-Dame de la Croix ou Chapelle Sainte-Croix (vers 1485), restaurée et reconstruite en 1833 et en 1896. Edifice rectangulaire avec chevet à pans coupés, remontant au début du XVIème siècle, mais reconstruit en grande partie au XIXème siècle. Le clocher, du début de la Renaissance, porte deux écussons mi-parti Quenécan-Plougras et Quenécan-du Guesclin. Ces dernières sont les armes de Lancelot de Quenécan et de Marie Duguesclin vivants encore en 1485. La longère nord a été presqu'entièrement reconstruite au XIXème siècle ; et, en 1833, l'on démolit son chevet plat décoré d'une belle verrière pour le remplacer par le chevet à pans coupés actuel. La chapelle fut alors allongée de 22 pieds. Elle a été entièrement restaurée à la fin du XIXème siècle, travaux dont la bénédiction eut lieu le 31 mai 1896. " Mobilier : Ancien jubé du XVIème siècle transformé en tribune et décoré des sybilles et des vices d'après les bestiaires ; Crucifix du XVIème siècle entre la sainte Vierge et saint Jean, l'une des plus belles Crucifixions des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d’Armor) ; statues anciennes de la sainte Vierge et de saint Guillaume ; sablière du XVIème siècle ; piscine double de la même époque " (R. Couffon). Le chevet date de 1833. Le jubé et la poutre de gloire datent du XVIème siècle. Cette chapelle aurait été édifiée, dit-on, en utilisant des pierres du château de Coatrivallan (ou Coat-Rivalen), aujourd'hui disparu ;

Nota 2 : Mémoire sur Notre-Dame de la Croix. — Cette chapelle assez propre à l'extérieur, était pitoyable dans son intérieur avant 1833. A cette époque, l'auteur y a fait les embellissements dont nous aurons à parler (...). Cette chapelle, en grande dévotion dans la paroisse, consistait avant 1833 en une nef longue de 44 pieds et large de 17 pieds, mal éclairée, le pignon de l'est prêt à tomber et n'ayant point de choeur. Tout ce qu'elle avait de mieux était sa façade du midi en granit et son clocher avec une jolie petite flèche. Cette chapelle étant trop petite pour la population, l'auteur jugea à propos de l'agrandir en l'allongeant de 21 pieds dont il a fait un choeur élevé à 3 pieds au-dessus du pavé de la nef, qui se présente fort bien. Il a fait faire quatre fenêtres neuves et élargir les deux anciennes toutes bien coordonnées. Un bel autel à la Romaine, bien marbré, donne un air d'élégance à cette chapelle qui se trouve en belle position à une toute petite distance du bourg. Le montant de la dépense a été de 54.000 francs : l'auteur n'a pas été aussi heureux en cette rencontre que dans ses entreprises précédentes. Il a été obligé de faire un emprunt de 1.500 francs. Il avait commencé avec 514 francs. Clocher de Notre-Dame de la Croix. — Ce clocher existait avant la Révolution tel que nous le voyons aujourd'hui. M. Marion voyant qu'il menaçait ruine, le fit descendre pierre à pierre en 1808, et le fit reconstruire avec les mêmes pierres et dans la même forme, sans y mettre aucune date. Les contemporains nous ont donné ces détails. Il peut avoir une centaine de pieds de hauteur. Un ouragan avait renversé sa croix de fer et une partie de la flèche en février 1834. Elle a été réparée. Nous n'avons pu malgré nos recherches trouver ce qui peut nous faire connaître l'âge de cette chapelle. Les seuils des portes usés par le frottement des pieds, les sybilles et autres déesses du paganisme peintes sur le revers d'une tribune qui se trouve au bas de la chapelle en forme de jubé, des ifs desséchés qui l'avoisinent nous portent à croire qu'elle date de fort loin. M. Mahéo poursuit en soulignant que cette chapelle n'eut pas à souffir de la Révolution. Ses vitraux gothiques ne furent pas brisés. " Elle fut une des premières (chapelles) du pays qui fut ouverte au culte. Aussi l'habitant de Plélauff l'invoque-t-il par dessus tout dans ses besoins. Il ne manque jamais de lui apporter les prémices de sa récolte et de ses troupeaux ; et c'est encore à elle qu'il offre la plus belle pièce de l'humble habit d'un père, d'une mère, d'une épouse qui ne sont plus " (article de M. Mahéo, daté de 1839 et tiré d'un mémoire de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord - 1979).

Chapelle de Plélauff (Bretagne).

 

Chapelle de Plélauff (Bretagne).

la chapelle Saint-Melaine (XVIIème siècle). Reconstruite au XVIIème siècle, c'est un tout petit oratoire ayant remplacé une chapelle plus grande. Auprès, fontaine où l'on invoque le saint pour la guérison de la fièvre ; et, non loin, village du Moustoir et lieu appelé Kernabat, montrant l'existence d'un établissement monastique, dit Mostoir-Gorbran dans un acte du mercredi après l'Assomption 1306 ;

Nota 3 : Notice sur la chapelle de Saint Melaine. — La chapelle de Saint Melaine, d'étroite dimension, était bâtie sur le versant nord d'un côteau, au bord d'un fort ruisseau, à la queue d'un étang du moulin dit de Rohan. Ce lieu est fort marécageux et offre peu d'avantage pour la reconstruction de ladite chapelle. M. Marion, recteur, éleva un petit pavillon, en forme de chapelle sur les ruines de l'ancienne, semblable aux huttes des douaniers sur les côtes. Malgré cela, la dévotion envers ce grand saint n'a pas discontinué. Une fontaine qu'on vient de réparer à neuf, située dans les environs de ces ruines est vidée, différentes fois le jour, pendant le printemps, par le nombreux pèlerins qui viennent implorer la protection du saint contre la fièvre. Il s'y rend du monde de 4, 6 et même 8 lieues à la ronde, et, ce, de temps immémorial. La tradition de ce pays et des cantons environnants veut, de tout temps, que Saint Melaine soit né dans cette paroisse, dans un château dont il ne reste plus que les ruines environnées par des douves profondes. Voici ce qui corrobore la tradition à cet égard : un bois taillis, situé tout auprès, se nomme bois de Saint Melaine ; bois du château. Un village à une toute petite distance, se nomme Kernabat, village de l'abbé. La légende ne contredit en rien notre croyance à cet égard. Elle dit qu'il était né sur le territoire de Vannes, in agro Venetensi, il ne faut pas oublier que cette paroisse faisait partie du territoire de Vannes jusqu'à la Révolution. M. l'abbé de Garaby dans un ouvrage récent, dans sa vie des saints de Bretagne, dit formellement, après des autorités qu'il cite, que Saint Melaine est originaire de Plélauff. Le recteur actuel se prépare à lui bâtir une nouvelle chapelle sur l'emplacement même du château où il a dû naître. Mgr de la Romagère l'y a autorisé par une ordonnance qu'il sollicita dès les premières années de son entrée dans la paroisse. Elle est datée du 14 novembre 1827. Il fait extraire et piquer des pierres en ce moment pour cette destination (article de M. Mahéo, daté de 1839 et tiré d'un mémoire de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord - 1979).

les anciennes chapelles aujourd'hui disparues : - la chapelle Saint-Yvi à Kerauter, détruite au XIXème siècle. Un calvaire en marque l'emplacement et la fontaine subsiste. L'on invoque le saint pour les enfants souffrant de coliques. On y vient d'ailleurs, de deux à trois lieues à la ronde, tremper des linges pour guérir les enfants de la colique. - la chapelle de Saint-Hervé-des-Bois. Elle se trouvait dans les bois de l'Abbaye. Erigée en chapelle de secours le 27 septembre 1808 et donnée à la fabrique en 1811, elle est encore mentionnée en 1843. - la chapelle de Guendol, dédiée également à saint Hervé, en ruines. Datant du XVIème siècle, elle fut vendue nationalement le 27 avril 1808 et acquise par Guillaume Le Guinio (ou Quinio), maire de Plélauff, qui en fit don à la fabrique. - la chapelle Saint-Paul et Sainte-Marie-Madeleine, près de Rosqueriec, détruite au début du XIXème siècle (R. Couffon) ;

Nota 4 : Mémoire sur la chapelle de Saint Hervé dite aussi Saint Ahouarnou. — Cette chapelle bâtie clans le goût moderne, avec un cul de lampe en octogone, toute en pierres de granit, sur le versant d'un terrain gravement accidenté, se trouve enfoncée et comme ensevelie dans la terre du côté du grand village de Guendol, près duquel elle est située. Elle a dû être jolie autrefois ; aujourd'hui elle ne l'est guère. Une sacristie dont on ne voit plus que la porte qui communique avec le corps de la chapelle, a disparue. Le pignon au-dessus de la grande porte est horriblement penché et menace ruine. La toiture demande à être relevée à neuf. Elle est, on peut bien dire, sans lambris. L'auteur y a pourtant fait quelques réparations des plus urgentes. Le petit clocher, placé sur le milieu du faîtage, menaçant de tout entraîner dans sa chute, a été consolidé. Une cloche du poids de 200 L. y a été placée. On a remplacé l'autel en pierre par un autel neuf en bois ; des vitraux neufs, avec grillages en dehors pour les garantir, permettent maintenant d'y dire la messe en toute saison. Les portes, une espèce de jubé qui se trouve au bas, ont (été) réconfortés. — Nous n'avons pu trouver aucune date de sa construction (...). Deux terrains, l'un inculte, à l'entour de la dite chapelle, et l'autre labourable au nord du premier, le tout contenant environ quatre-vingt-quatre ares de terre, estimés avec la chapelle, à dix francs de revenu annuel, furent conformément à l'art. 105 de la loi du 5 ventose an 12, mis en vente à la préfecture de Saint-Brieuc le 27 avril 1808. La première mise à prix fut de 120 francs. Guillaume Le Quinio, alors comme aujourd'hui, maire de la commune se porta comme acquéreur avec intention d'en faire cession à la fabrique. Il demeura adjudicataire et acquéreur moyennant la somme de 125 francs, selon acte signé par Boullé, préfet et Guillaume Le Quinio, cultivateur, le 27 avril 1808. Guillaume Le Quinio, acquéreur de la chapelle de Saint-Hervé et dépendances, en a par acte du 27 septembre 1808, fait donation de la susdite chapelle et dépendances à la fabrique de Plélauff, laquelle a été autorisée à l'acceptation par un décret de Napoléon en date du 19 mai 1815 (article de M. Mahéo, daté de 1839 et tiré d'un mémoire de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord - 1979).

la croix de Kernivinen (XVIIème siècle) ;

la croix de Croaz-ar-Raden (XVIIIème siècle) ;

Nota 5 : Calvaires. — Ils sont au nombre de 8, savoir : quatre en granit, dont un situé au village de Kernivinen est remarquable par ses ciselures et les trois autres fort ordinaires (la Révolution ne leur a fait aucun mal). Quatre autres en bois sont postérieurs à la Révolution. Un de ces derniers, érigé en 1838 auprès du presbytère est remarquable par sa position au milieu de quatre beaux marronniers et le talus qui l'environne (M. Mahéo).

le manoir de la Villeneuve (XVIème siècle), situé au confluent du Doret et du Blavet. Le portail date du XVIIème siècle. En 1780, le château a appartenu à la famille de Kerdaniel. En 1839, le manoir été habité par Mme Veuve Le Métayer de Kerdaniel ;

l'ancien presbytère (1769). M. Mahéo note : " Ce qu'il y a à remarquer, c'est la position du presbytère [Note : On m'indique que sur la porte d'entrée du vieux presbytère figurait l'inscription " Fait par KUEGAN, recteur " (Kervegan ?)] qui apparaît de loin au milieu d'une forêt de buis gros et grands comme des arbres. Ce buis fait l'admiration des voyageurs. Il est au dire des marchands qui font ce commerce le plus beau de France. On en a refusé 1.400 francs. Le presbytère n'ayant guère d'autre abri, il serait selon nous imprudent de s'en défaire ..." ;

les maisons du Roscoët (XVIème siècle), Coat-Rivalen (XVIème siècle), Kerauter (XVIIème siècle), du bourg (XVIIème siècle), au Guendol (XVIIème siècle) ;

5 moulins dont les moulins à eau de Pont-ar-Lann, de Kerdovis, Rohan, Kerjégu-an-Dour, de Pont-Even ;

A signaler aussi :

l'allée couverte de Kerivoalan ;

l'allée couverte du Bonnet-Rouge, dans le bois de Gouarec. " Le Bonnet-Rouge est une enceinte de murailles située sur une pointe qui s'avance à pic au-dessus du canal du Blavet, à une hauteur de 90 à 100 mètres, et présente la forme d'un promontoire d'une surface ronde, environné d'un large mur, garni de précipices de tous côtés, moins une partie du Midi qui encore offre un accès fort difficile. Il est rempli aujourd'hui de bois taillis en chênes. Un if verdâtre qui se trouve comme un pivot au milieu de cette enceinte, étend ses branches et a l'air d'y régner en maître. Il y a plusieurs traditions sur ce lieu ; voici les plus vraisemblables et les plus accréditées : - 1° : Les uns prétendent que ç'a été un château fort du trop fameux comte Conomor, époux et meurtrier de Sainte Tréphine, qui y tenait garnison et de là répandait la terreur dans le pays. - 2° : Les autres, que ce pouvait être tout bonnement un haut lieu où l'on allumait des feux au soleil levant. - 3° : Les autres enfin, que c'était une maison ou temple de druides. Ce qui autorise cette dernière tradition, c'est que ce lieu se trouve sur une pointe de terrain tourné vers le soleil levant, et qu'à l'ouest, à l'extrémité d'un bois, dit le bois de Goarec à une bonne portée de fusil du Bonnet-Rouge, se trouve un cromlec'h assez bien conservé " (M. Mahéo) ;

le cromlec'h du Bois de Goarec. — Ce cromlec'h a une dizaine de mètres de longueur, sur un de largeur et autant de hauteur. Découvert dans son milieu, il a les deux extrémités recouvertes de deux énormes dolmens dont le plus grand a environ trois mètres de longueur sur un de largeur ; l'autre présente un bloc d'un énorme carré. Auprès du cromlec'h précité, se trouvent encore deux tumulus et diverses ruines amoncelées. Les tumulus sont tournés vers le Sud, tandis que les dolmens le sont vers l'Est. Le cromlec'h est creusé du Nord au Sud et environné de palissades (M. Mahéo) ;

deux stèles situées près de la chapelle de la Croix (époque gauloise) ;

deux stèles situées vers le Moustoir (époque gauloise) ;

la sépulture à incinération de Kerauter (époque gallo-romaine) ;

le camp fortifié de Castel-Cran (moyen âge) ;

l'ancien manoir ou château de Coatrivallan (ou Coat-Rivalen). En juin 1315, Geoffroy et Rolland de Quénécan cèdent à Olivier II, vicomte de Rohan de 1306 à 1326 "leur manoir de Coatruallan et toutes ses appartenances, et tous leurs autres feux, terres, hommes et rentes, et tout ce qu'ils ont en la paroisse de Plélan du diocèse de Vannes". Le château est ruiné à une date inconnue. Tout cela reste dans la Maison de Rohan jusqu'à la vente par le duc de Rohan à M. Janzé, le 25 août 1802. Les pierres serviront au XV-XVIème siècle à l'édification de la chapelle Notre-Dame de la Croix et d'un manoir.

Nota 6 :  " Il a existé deux châteaux dans la paroisse : celui de Saint Melaine dont nous avons parlé plus haut et celui de Crénan. Les pierres de celui-ci ont été en partie employées à la construction du Petit Séminaire de Plouguernevel, en 1784 ; une autre partie a servi à bâtir les maisons du bourg, enfin les fondements ont servi en 1828 à la confection de la chapelle du Rosaire de l'église paroissiale. On n'a aucune donnée sur ce château ; on sait seulement qu'il avait une tour crénelée " (M. Mahéo).

Inauguration d'une croix à Plélauff (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de PLELAUFF

Le territoire de Plélauff faisait partie du vicomté de Rohan, et relevait de la sénéchaussée de Ploërmel et du doyenné de Guémené. Le vicomte de Rohan en était le seigneur supérieur et y possédait un moulin, qui porte encore son nom. Les autres seigneuries étaient : Barack, Kerdaniel, Kernivinan, la Villeneuve, etc..

Lors de l'enquête des exemps de fouage en 1448, on comptabilise la présence de plusieurs nobles à Plélauff : Morice de Keranechan (Guernerian) et Messire Guillaume de Kerman (Villeneuve).

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 8 septembre 1464, on comptabilise la présence d'un seul noble de Plélauff :

Morice de KERANEHCAN : défaillant ;

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 4 septembre 1481, on comptabilise la présence d'un seul noble de Plélauff :

Morice de QUENESQUEN (90 livres de revenu) ;

 

Lors de la réformation de 1536, on recense plusieurs propriétaires et manoirs de Plélauff :

Kernevet (Villeneuve), au sieur de Crenarz ou Crenard (en Lescouët) ;

Kernerien (Guernerian), au sieur de Ruhello ;

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