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L'église Saint-Efflam de Plestin-les-Grèves |
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Cet édifice est classé monument historique. La complexité de sa structure nous contraint à une description assez générale de l'ensemble de sa construction et de son architecture. A l'origine, au Ve siècle, un sanctuaire de dimensions d'une chapelle de manoir, près d'une fontaine : Gestin y venait célébrer la messe et évangéliser les membres de la première cellule paroissiale. Nous savons que, en 988, le roi de Bretagne Geffroy Ier fit allonger la grande nef pour y déposer les reliques de saint Efflam ; l'ancienne sacristie, côté nord-est, doit remonter à cette époque. |
L'église de Plestin est un édifice complexe, qui, bien que classé entièrement, ne comporte que peu d'éléments antérieurs au XVIIIème siècle. Pour bien le comprendre, il est indispensable, croyons-nous, de suivre les modifications successives qui y ont été apportées.
Primitivement, l'édifice du XVème siècle, dont il subsiste actuellement encore le clocher et quelques grandes arcades, comprenait une nef avec bas côtés au nord et au sud, pas de transept, et un choeur à chevet plat peu accentué. Au nord s'ouvraient sur la nef, par deux arcades, deux chapelles contiguës privatives aux seigneurs de Lesmais et de l'Armorique, et au sud, également, deux chapelles privatives. En 1576 fut construit le porche sud surmonté d'une secrétairerie avec tourelle d'accès.
En 1643, lors de l'érection de la confrairie du Rosaire, les paroissiens demandèrent au seigneur de Lesmais de rebâtir sa chapelle et d'y ériger le nouvel autel, ce qui leur fut accordé le 5 janvier 1644 ; les travaux duraient encore en 1646.
Au début du XVIIIème siècle, le pignon Est de l'église menaçant ruines, la reconstruction du choeur actuel, plus profond et avec chevet polygonal, fut décidée ; et, le 7 août 1708, M. François Bahic, maître peintre et vitrier de Lannion, fit avant la démolition du pignon le procès-verbal détaillé des prééminences. En même temps, l'on reconstruisit les deux chapelles en aile du midi.
Le 22 janvier 1764, le général, pour rendre l'église plus régulière, décida la reconstruction des deux chapelles nord du Rosaire et de l'Armorique de façon à les rendre symétriques des chapelles Sud et en alignant les murs Est des ailes. Il décida aussi d'abattre le mur de séparation des deux chapelles et de remplacer cette séparation par de grandes arcades. Ces travaux furent exécutés seulement en 1768 par Jean Garion maître maçon, Jean Cillart maître charpentier, et François Pichaudou maître couvreur.
Après la Révolution, l'église fut restaurée en 1809 par Jean-Baptiste Gaverand et Dardis ; puis, en 1833, l'on décida d'abattre les murs latéraux de la nef et de les reconstruire à l'aplomb des pignons du transept et de remplacer les murs Ouest des ailes par de grandes arcades suivant les plans d'Alain Lageat, architecte à Lannion, datés du 31 décembre 1832. Enfin, l'édifice ayant été classé le 1er décembre 1908, le clocher fut consolidé en 1910 et l'un des angles de la chapelle des fonts abattu en 1933 pour faciliter la circulation.
L'édifice compte ainsi actuellement une nef de sept travées avec triple bas côtés et un choeur ; en réalité, c'est une nef centrale contrebutée par une série de nefs transversales (R. Couffon).
Extérieur.
L'aspect extérieur de l'édifice dénote une oeuvre d'importance, caractérisée par sa massivité et remarquable par ses styles divers dus aux différentes époques de construction et de transformations successives.
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Le clocher du XIIIème siècle a été refait en 1576.
Du côté sud, trois portes gothiques massives ont été mises en place en 1859, après agrandissement de cette partie de l'église.
La partie la plus intéressante pour l'initié et pour le visiteur est, sans conteste, le porche.
Porche d'entrée Sud
Nous n'hésitons pas à en faire une description détaillée. Le portail, vu de face, donne l'aspect suivant :
Aux encoignures, deux contreforts, coupés au sommet par une corniche, surmontée en son milieu par deux niches à voûte cintrée, renfermant les statues de saint Efflam (ou saint Yves ?) et saint Gestin (XIIème siècle). Au-dessus et au milieu, une fenêtre carrée et ferrée, avec l'inscription romane : F. le. 1576. L'extrados triangulaire repose sur des dragons ailés et est orné de crochets et terminé par un piédestal quadrilobé avec croix de pierre.
L'entrée du porche est formée par un assemblage de colonnettes ou nervures peu saillantes : la première, extérieure, prismatique, coupée par un chapiteau et terminée par une aiguille à crochets ; les autres, anguleuses ou cylindriques ; d'autres concaves et ellyptiques, avec guirlandes et feuilles et de grappes de raisin (XVIème siècle). La dernière moulure est ornée de crochets partie convexe d'une coquille, avec, au sommet, un piédestal trilobé.
L'intérieur du porche est voûté : deux arceaux se croisent en diagonales, plein cintre Renaissance. A la clef de voûte, un médaillon forme ovale, avec blason.
Des deux côtés, douze niches, formées par des pilastres plats et cannelés, avec demi-voûtes cintrées, ornées de rainures. Les chapiteaux imitent l'ordre corinthien. Les douze apôtres, statues de pierre noire et dure avec attributs (XIIIème-XIVème siècle).
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La porte d'entrée à l'église est semblable à celle du porche, avec piliers à nervures. L'extrados, garni de crochets, se termine en forme de pédicule supportant un piédestal avec statue (Dieu le Père, ou plutôt le Christ, roi du monde) : tunique plissée sans ceinture. A sa droite, saint Efflam, avec couronne, sceptre en main, et de l'autre retenant une bride qui tient captif un serpent ou dragon (paganisme) ; à sa gauche, sainte Enora, son épouse, avec palme et livre ouvert. Ces statues seraient du XIIème siècle.
Intérieur.
Le transept (piliers et fenêtres) adopte le style roman, avec le plein cintre.
L'abside, construite en 1830, comporte trois fenêtres de style ogival.
A la nef centrale sont accolés deux bas-côtés plus larges que la nef elle-même, partagés en quatre parties par trois rangs de colonnes qui viennent s'appuyer sur les piliers de la nef.
Cet agrandissement eut lieu en deux temps : vers le nord, à la fin du XVème siècle (style ogival flamboyant), et au sud, vers 1860.
L'édifice prit alors une forme quadrangulaire, presque un quadrilatère, d'une longueur de 30,50 m et d'une largeur de 28,50 m.
Il convient de souligner la sveltesse et le nombre des piliers (37) avec chapiteau à moulure unie, et la pluralité des nefs.
Mobilier mentionné en 1940 : Maître-autel datant de 1830 dû à Barré de Rennes ; stalles et boiseries du choeur provenant de l'église Saint-Sauveur de Corlay et de l'abbaye de Coatmalouen ; chaire moderne dûe à M. Ely Montbet et datant de 1913 ; lutrin du XVIIIème siècle ; croix processionnelle à personnages et clochettes du XVIIIème siècle (classée) ; tombeau de saint Efflam XVIème siècle ; statues anciennes de la sainte Vierge, saint Efflam, saint Tugdual, saint Yves, saint Jean-Baptiste, saint Gestin, saint Herbot, saint Cado, saint Mathurin, sainte Anne, saint Joseph ; sous le porche statues en pierre des apôtres (XVIème siècle).
Pour la visite la dévotion, à signaler aujourd'hui : au milieu du transept, le nouvel autel majeur, une seule pierre de granit, que domine un magnifique Christ du XVIème siècle ; au nord, l'autel du Rosaire (Renaissance), statue miraculeuse de la Vierge, et celles de saint Pierre et saint Tugdual, évêque de Tréguier ; au sud, l'autel du Saint Sacrement, en marbre, avec saint Efflam terrassant le dragon (démon), à droite, et saint Gestin, prêtre, à gauche. Christ du XVIIIème siècle.
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Saint Herbot |
L'ancienne chaire à prêcher |
Autel du Saint Sacrement (Sud)
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Saint Efflam |
Saint Gestin |
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Notre Seigneur |
Saint Cado ou Cadou |
Autel du Rosaire (Nord)
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Saint Pierre |
Saint Tugdual |
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Saint Mathurin |
Sainte Vierge |
Reliques de Saint Efflam
Autel du fond de l'église
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Saint Antoine |
Sainte Bernadette |
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Saint Sébastien |
Sainte Enora |
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Sainte Anne |
Christ en Croix |
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Fonts Baptismaux
Dans la partie inférieure de la nef centrale, à droite, le remarquable tombeau - gisant de saint Efflam, tenue de seigneur, avec sceptre et couronne (1576), et aussi, les statues de sainte Anne, saint Joseph, ouvrier, saint Herbot, au-dessus de l'entrée du porche ; saint Efflam et sainte Enora (XIIème siècle), au fond de l'église.
Tombe de Saint Efflam
Saint Efflam
L'orgue de l'église de Plestin-les-Grèves a été construit en 1959 pour remplacer celui qui avait été détruit dans l'incendie de 1944. Il s'agit d'un instrument qui comporte deux claviers, un pédalier et 23 jeux. Il n'a cependant pas la notoriété de l'orgue historique Dallam de Lanvellec qui jusqu'en 1862 était installé dans l'église de Plestin-les-Grèves.
Orgues (1959)
Bénitier
Bénitier |
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Enfin, le contour est entouré d'une parure de 12 vitraux modernes, splendide tapisserie à sujets locaux, posés de 1950 à 1960 ; nouvelles orgues électriques : 23 jeux, inaugurées en 1959.
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Note : L'église de Plestin-les-Grèves garde le souvenir du miracle, vers 1304, près de Pont-Losket ou Pont-Losquet, non loin de Tréguier (guérison de Katell Autret, témoin n° 170, par saint Yves) et son union avec Jean Begaignon, seigneur du Rumen (une ancienne famille de la paroisse de Plestin-les-Grèves) : sur le côté gauche du troisième vitrail, parmi quatre illustrations ayant trait à saint Yves, cet événement est représenté sous les armoiries de cette famille ("d'argent fretté de gueules, de six pièces"). Posé le 16 décembre 1950 et béni solennellement le 8 avril 1951, ce vitrail est l'oeuvre du maître-verrier M. Hubert de Sainte-Marie, de Quintin.
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SINISTRE
DU 1er MAI 1944
Nous ne pouvons passer sous silence la relation inscrite au Cahier de Paroisse, concernant le tragique événement survenu dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1944.
A la suite d'un engagement entre les troupes d'occupation et des membres de la Résistance, le commandant du P. C. de Châtelaudren, consulté, donna l'ordre de miner et d'incendier l'église. Ce qui fut fait sur-le-champ. Résultat : en pleine nuit, les mines sautèrent, le feu mis aux bancs et aux chaises fit rage à l'intérieur, la toiture craqua et s'écroula ; la tribune et les orgues furent pulvérisées, les portes et les vitraux soufflés, toute l'installation électrique démolie, les autels et les statues déchiquetés, sauf l'autel et la statue de Notre-Dame du Rosaire, qui, miraculeusement, dominait l'amas de décombres fumants. Le clocher, les piliers et les murs ont tenu bon.
Cet acte de vandalisme, cet attentat odieux et sacrilège rendait pour longtemps inutilisable le sanctuaire vénéré, monument classé par les Beaux-Arts.
Il leur
faudra vingt années (1964) pour le remettre en état : restauration d'ailleurs
parfaitement réussie.
Nota : les photos réalisées par Roger Frey sont la propriété du site infobretagne.com.
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