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Cette commune a pour nom-adjectif ethnique pleumeuroie (J O, 25 janv. 1142). Pour l’île Grande en Pleameur-Bodou, on dit île-grandais (J O, 1er déc. 1968).

Le conseil municipal de Pleumeur-Bodou a adopté vers 1963 les armoiries suivantes : d'azur aux ondes d'argent, surmontées d'une étoile d'or à quatre branches [Note : A ces armoiries a été attachée la divise bretonne suivante : « Dreist mor ha douar », ce qui, en breton, veut dire « Par-delà mer et terre »]. Les ondes évoquent à la fois la mer et les ondes électro-magnétiques. L'étoile montre les quatre points cardinaux et rappelle les relation de Pleumeur-Bodou avec le monde entier par satellite.

Dans le procès de canonisation de saint Yves, un témoin se dit originaire de quadam ecclesia vocata Plebe Magna Podou, Trecorensis diocesis en 1330. Cette paroisse, citée comme telle dès 1426 (Arch. de la Loire-Atl., B 2980 : Ploemeur-Podou) au diocèse de Tréguier, est dite Plemeur-Bodou pendant tout l’Ancien Régime. Elle a élu sa premier municipalité le 22 février 1790 et elle est ainsi devenue une commune sous son nom actuel de Pleumeur-Bodou.

Par décret du 1er décembre 1888, les limites de la mer furent fixées autour de la fraction de l’île Grande dite Toul-es-Stam (Bull. Des lois N° 1216, p. 1320).

Cinq monuments historiques ont été classés :

1) le menhir christianisé de Saint-Uzec, à Placen-ar-Peulven (parcelle E 804) classé dès 1887 ;

2) l’allée couverte dite Ty-Lia ou Ty-ar-C'horrandoneb (maison des lutins) à l’île Grande (parcelle A 594), classée le 23 janvier 1956 ;

3) le château de Kerduel (XVIème s.), classée en partie (facades, toiture) le 30 mars 1978. Ce château a longtemps appartenu, aux XIXème et XXème siècles, à la famille des ducs de Cadore (Nompére de Champagny) ;

4) la Chapelle Sainte-Anne de Kerduel (XVIIème s.), classées le même jour ;

5) le château de Caradec, classé en partie (détails) le 1er février 1979.

Trois autres monuments ont été inscrits sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques :

6) la chapelle Saint-Samson (1575-1610), inscrite le 7 octobre 1964 ;

7) la croix écotée, situé sur la place au sud de l’église, inscrite aussi le 7 octobre 1964 ;

8) la croix de Saint-Samson, inscrite le 23 octobre 1964.

D’autres édifices sont encore à citer, bien que non protégés actuellement par la législation :

9) la fontaine Saint-Somson (1632) ;

10) le menhir de Saint-Samson ;

11) la chapelle Saint-Uzec (XVIème s.) ;

12 le manoir de Saint-Samson (1639), aujourd’hui ferme ;

13) le manoir de Ruzicut à Kerduel (XVIIIème s.), aujourd’hut ferme ;

14) les éléments du manoir de Kercadou (XVIIème s.), réemployés dans la ferme de Pont-Coulard ;

15) de nombreuses fermes anciennes, dont certaines portent des inscriptions, notament à Saint-Antoine (1580), Saint-Samson (crèche 1621), Mes-as-Ney (1760), Pors-ar-Las (1633), Parc-ar-Marrec (1786, crèche et grange 1634), Boutill (1723, puits 1718), Gueradur-Bras (XVIème s.), Guéradur-Bihan (vers 1600), Kerelliès (crèche 1659), Saint-Uzec (XVIIIème s.) et Kernean (XVIIème s.) ;

16) le radome ou tente sphérique servant d’abri à une des antennes de télécomunication spatiale du C N E T. Le radome définitif a été gonflé à la fin de juillet 1962 ;

17) l’allée couverte de Keryvon ;

18) la dalle christianisée dite Tombe de Guéradur.

Les points les plus pittoresques de la commune ne sont ni sites classés, ni sites inscrits. Ce sont surtout :

1) l’île Grande, aujourd’hui presqu'île, car une route y conduit ;

2) les autres îles dont les principales sont l’île d’Aval, l’île Canton, l’île Losquet et l’île Jaouen. Sur l’île Losquet est érigé un pylône de deux cents mètres de haut, servant à des réglages de l’antenne de la station de télécommunication.

Plusieurs évéments sont à rappeler à propos de cette commune :

1) la paroisse de l’Ile-Grande fut érigée par l’évêque le 12 décembre 1923 ;

2) en avril ou mai 1941, une bombe alliée est tombée sur l’île Grande ;

3) le 4 juin 1944, les Allemands firent une perquisition à l'école, tuèrent un instituteur et arrêtèrent huit personnes ;

4) à partir d'octobre 1961, le C N E T (Centre National d'Etude des Télécommunications) construisit à Pleumeur-Bodou sa première antenne, abritée par le premier radome ;

5) le 11 juillet 1962, à 0 h 47 mn, fut reçu pour la première fois à Pleumeur-Bodou, un signal de télévision intercontinentale provenant de la station d'Andover (Maine, U S A), par l'intermédiaire du satellite Telstar, lancé le 10 juillet de Cape Canaveral. Le 13 juillet fut reçue la première liaison téléphonique par satellite. Le 23 juillet, ce fut la première "mondovision" (émission diffusée pour le public à la télévision) ;

6) le 19 octobre 1962, le général de Gaulle inaugura la station de télécommunication spatiale de Pleumeur-Bodou. Il découvrit la plaque commémorative apposée sur un menhir voisin ;

7) à partir de la fin de 1966, a été construite une deuxième antenne (sans radome) à un kilomètre de la première. Elle a été inaugurée le 29 septembre 1969.

Les personnages qui se rapportent à l'histoire de cette commune ont vécu, à l'exception du dernier, au château de Kerduel :

1) Nicolas de Saluden, seigneur de Trémaria, né vers 1624, venu du château de Kerazan en Cléden-Cap-Sizun (Fin.), fut pourvu d'une charge de conseiller au parlement de Bretagne (1644). Entré dans les ordres, il fut un des principaux collaborateurs du P. Maunoir à partir de 1655 et passait pour un saint. Il mourut à Kerduel le 23 juin 1674 ;

2) Jean-Baptiste Hingant de Kerisac, né à Kerduel le 12 octobre 1641, avait épousé la fille unique du précédent. Son père, conseiller au parlement de Bretagne, était seigneur de Kerduel. Le fils, devenu veuf en 1675, devint prêtre et se consacra aux missions. Il mourut en 1679 avec une grande réputation de sainteté. Il avait fondé le couvent des Ursulines de Lannion ;

3) Paul comte de la Fruglaye, ondoyé à Quimper (paroisse Saint-Ronan) le 13 mars 1766, petit-fils du procureur général de la Chalotais, fut député du Finistère (1822) et pair de France (1827). Il mourut à Ploujean (Fin.) le 24 juin 1849, ayant épousé Caroline de Loz, dont la famille possédait Kerduel ;

4) la Rév. Mère Marie-Anne de la Fruglaye, née le 30 juin 1808 à Kerduel, fille aînée du précédent, soigna avec dévouement les malades du choléra à Pleumeur-Bodou et à Ploujean (1832), fonda un hôpital à Morlaix (1834), devint religieuse augustine (1850) et mourut au couvent de Oiseaux à Paris rue de Sèvres, le 27 avril 1862 (Cf. sa vie, en 2 vol., 1865-1868) ;

5) Nicolas de Nompère Vte de Champagny, naquit à Cayenne (Guyanne) vers 1790, épousa vers 1827 Caroline de la Fruglaye, soeur de la précédente, fut maréchal de camp, grand officier de la Légion d'honneur (1829), député de la Loire (1830), fut considéré comme démissionnaire par refus de serment (1830), retraité comme général de brigade (1841) et mourut à Kerduel le 4 mai 1863 ;

6) Henri de Nompère de Champagny, né à Ploujean (Fin.) le 17 juin 1831, fils du précédent, député des Côtes-du-Nord (1871), sénateur de ce département (1876), mourut à Pleumeur-Bodou le 10 avril 1885 ;

7) Yves-Louis Michel-Marie de Nompère de Champagny, duc de Cadore, né à Kerduel le 27 septembre 1895, petit-fils du précédent, fut adopté en 1919 par sa cousine, fille du dernier duc de Cadore, et reprit ce titre éteint le 29 mars 1893. Il mourut à Paris (VIIème arr.) le 27 juillet 1969, chevalier de la Légion d'honneur et décoré de la Croix de guerre ;

8) Jean-Yves Le Morvan, né à Louannec le 20 mars 1909, fut nommé instituteur adjoint à Pleumeur-Bodou. Le 4 juin 1944, une patrouille allemande découvrit chez lui des plans de la côte. Il tenta de fuir et fut abattu.

(Bulletin d'informations des maires).

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