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Histoire du culte de la Sainte-Vierge dans l'arrondissement de Ploërmel.

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Ploërmel eut pour premier sanctuaire chrétien, à l'époque de la première prédication de l'Evangile, une église de la sainte Vierge. En 1627, les religieux de Nazareth y fondèrent un couvent de Bethléhem, occupé vers 1864 par les Ursulines, avec une église dédiée à la sainte Vierge ; et en 1856, les Frères de l'instruction chrétienne y élevèrent dans leur maison mère une église gothique sous le vocable du Saint et Immaculé Cœur de Marie, qu'ils affilièrent à Sainte-Marie Majeure de Rome. Enfin Ploërmel possède encore une chapelle de la sainte Vierge connue sous le nom de Croix-Marie. L'église de la Chapelle-sous-Ploërmel est dédiée à l'Assomption, et celle de Campénéac à la Nativité. Le canton de la Trinité n'a que Notre-Dame du Pas à Ménéac ; mais le canton de Rohan est beaucoup plus riche. Au cimetière de Rohan, il y a Notre-Dame de Bon-Secours, qu'on invoque avec grande confiance ; et la Nativité de la sainte Vierge est la fête la plus solennelle de la paroisse. A Bréhan-Loudéac, outre les églises paroissiales de Bréhan et de Lantillac, dédiées l'une et l'autre à l'Assomption, il y a Notre-Dame de Thymadeuc, bâtie par les Trappistes en 1841, et consacrée en 1846. A Radenac, il y a une chapelle de la Vierge pour les congrégations ; et Crédin avait le privilège de deux chapellenies. Saint-Samson a Notre-Dame de Bonne Encontre, en face de l'ancien château de Rohan. C'est un charmant petit édifice religieux, assis sur une esplanade taillée dans le roc et dominant la rivière de six à sept mètres. Une inscription porte que Jean de Rohan la fit réédifier en 1510 ; d'où il suit que, sur le même emplacement, il y en avait une autre à laquelle Alain VIII, vicomte de Rohan, fit un legs en 1424 (Voyez D. Morice, Preuves, deuxième volume). A l'intérieur, était un tableau de Notre-Dame du Rosaire, planant sur plusieurs personnages dont les figures sont des portraits de la famille de Rohan.

Le canton de Mauron a une chapelle de l'Immaculée Conception dans Mauron même. A Concoret, au-dessus du maître-autel, était une statue de la Vierge tenant dans une main deux cœurs, et dans l'autre un goupillon ; souvenir de deux seigneurs de la contrée, irrités l'un contre l'autre, qui, au moment où ils allaient vider leur querelle par les armes, se réconcilièrent sur le terrain même ; et comme ils attribuèrent à l'intervention de la sainte Vierge cette réconciliation dont ils s'étonnaient eux-mêmes, ils firent bâtir cette église à laquelle ils donnèrent le nom touchant de Concordis ecclesia (Extrait du registre de l'église de Concoret, publié par M. Ropartz, en 1853). Saint-Brieuc de Mauron a Notre-Dame de Bon-Secours ; Néant, outre la chapelle de Boisbilly, a Notre-Dame de Kernéant sous le vocable de l'Assomption, célèbre par les prières qu'y allait faire mademoiselle du Bois de la Roche, morte en odeur de sainteté le 22 février 1694, et par son tombeau, qui est dans l'église, où se sont opérés, assure-t-on, de nombreux miracles (La vie du juste, par M. Carron).

Le canton de Malestroit a, dans l'église de Malestroit même, une statue de la Vierge qui est en grande vénération, et à laquelle on attribue des miracles : elle provient d'un couvent d'Augustins, qui était dans la ville sous le vocable de Notre-Dame, et que la Révolution a démoli. Sérent comptait autrefois trois chapellenies : la première de Notre-Dame, la seconde de Notre-Dame de Toutes-Aides, la troisième de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle ; et avait de plus une chapelle de Notre-Dame de Bon-Repos, avec une autre de Notre-Dame de Bon-Secours, au village des Broussettes. Ruffiac a une chapelle de Notre-Dame de Pitié ; Saint-Guyomard la chapelle de Brignac, et Lizio une chapellenie de Notre-Dame.

Le canton de Josselin avait, dans Josselin même, un couvent de Carmes, établi par le duc de Rohan en 1625, une chapelle de la Vierge où se réunissaient les congrégations ; mais surtout Notre-Dame du Roncier, une des plus célèbres Vierges du diocèse, dans l'église même de la paroisse. Vers l'an 808, dit la tradition, longtemps avant la fondation de Josselin, un laboureur cultivant la terre au lieu même où l'on a bâti l'église Notre-Dame, et coupant des ronces avec sa faucille, qu'on voit encore suspendue à la voûte, y trouva cette statue, et obtint de la placer dans une petite chapelle, qui était alors sous l'invocation de saint Léger. Bientôt les peuples accoururent au modeste sanctuaire, qu'ils n'appelèrent plus que Notre-Dame du Roncier (Ogée, Dictionnaire historique et géographique de Bretagne, éd. Marteville, t. I, p. 363 et suiv.) ; et, y ayant obtenu des miracles, ils témoignèrent leur reconnaissance par leurs offrandes. Les seigneurs de Clisson et de Rohan, aussi bien que les bourgeois et habitants de Josselin, y firent des dons magnifiques ; et l'empreinte des armes de France sur un calice d'un pied et demi de circonférence et d'un fini de travail remarquable fait présumer qu'un de nos rois voulut aussi être un des bienfaiteurs de ce sanctuaire. Clisson voulut même y être enterré : « Je eslis ma sépulture en Notre-Dame de Josselin, » dit-il dans son testament.

Le lundi de la Pentecôte, on portait en procession solennelle la statue vénérée, et un historien du temps nous a laissé la description de cette cérémonie, qui démontre l'importance qu'on attachait au culte de Marie (Voir le père carme Irénée de Joseph Marie, dans son ouvrage : Lys florissant parmi les épines, ou Notre-Dame du Roncier triomphante dans la ville de Josselin). « On y voyoit marcher d'abord, dit cet auteur, six compagnies de bourgeois et habitants de la ville et des faubourgs, commandés par un gentilhomme, puis une compagnie de deux ou trois cents Léonnais, demeurant à Josselin pour apprendre le français : ils étoient vêtus de bleu, bonnet sur la tête, galant sur l’oreille avec leurs chapannes et leurs grandes chausses à la suisse, l'épée au côté et la hallebarde en main, commandés par un bourgeois. Entre les compagnies des Josselinais et celles de ces bons Bretons, un homme coiffé, vêtu et armé à la turque, rendoit les hommages à celle, remarque l'historien, qui est aussi bien la dame de l'empire ottoman que de l'empire chrétien. Venoit ensuite une troupe de jeunes filles dont les unes représentoient les trois Maries, d'autres sainte Ursule couverte d'un manteau royal à franges d'argent, avec deux petits anges pour pages, et un nombre considérable rappelant ses onze mille filles d'honneur… Puis s'avançoit le clergé régulier et séculier, le corps de justice et une multitude de pèlerins, recevant en chemin plusieurs salves d'artillerie, qui entrecoupoient le concert des tambours, des trompettes, des violons, des bombardes et des musettes. L'image de Notre-Dame étoit portée sur un brancard richement orné par quatre prêtres en aube et dalmatique, et accompagnée de quatre filles richement parées tenant des cierges à la main. On comptoit, dans cette procession, des députés des neuf évêques de Bretagne et autres diocèses, des représentants des cinquante-deux paroisses du Comté, trente à quarante bannières et plusieurs membres de diverses confréries, portant des torches vertes, rouges et jaunes, hautes de dix-huit pieds et chacune du poids de cent livres ».

En 1663, Alexandre VII octroya à cette église les indulgences des quarante heures pour le jour de la Pentecôte et les deux suivants ; plus tard on les transféra aux trois jours d'avant le mercredi des Cendres ; et en 1820 Pie VII accorda une indulgence plénière pour la visite de ce sanctuaire le jour de l'Assomption et le lundi de la Pentecôte.

Pendant la Révolution, le trésor fut pillé, la grosse cloche mise en pièces et l'église profanée. Aujourd'hui un certain nombre de pèlerins visitent encore Notre-Dame de Josselin, et y offrent des ex-voto ; la procession se fait le lundi de la Pentecôte, non plus avec la pompe d'autrefois, mais toujours avec une nombreuse assistance, même des paroisses circonvoisines. On y remarque surtout plusieurs personnes atteintes de convulsions héréditaires qui les font aboyer comme les chiens, et dont les accès ne cessent qu'après qu'elles ont baisé la statue. La légende populaire raconte que cette malédiction attachée à un petit nombre de familles provient de la dureté de leurs ancêtres, qui lâchèrent leurs chiens contre une pauvre mendiante malade, qui leur demandait seulement un peu d'eau pour étancher sa soif.

Quant à l'édifice même, il passe pour avoir été reconstruit en 1400 (Le Morbihan, son histoire et ses monuments, par Cayot-Delandre, p. 361). Cependant quelques parties importantes accusent une date beaucoup plus ancienne, entre autres la chapelle du sud, où le connétable de Clisson et sa famille venaient parfois entendre la messe. Cette chapelle, qui avait une issue particulière, prenait jour sur la nef, par une ouverture circulaire à meneaux gothiques en pierre. Les murs de cette chapelle sont couverts de fresques, qui paraissent se rapporter au quatorzième siècle, quoique masquées par le badigeon. La chapelle du nord, qui remonte à l'époque romane, représente, dans une peinture à fresque des plus curieuses, une danse macabre, à demi effacée, où l'on distingue encore huit figures de grandeur humaine réunies deux à deux ; et la Mort sous la forme d'un squelette entraînant dans sa route un des danseurs qu'elle saisit à l'improviste, au milieu des joies ou des misères de la vie. Cette église n'a conservé de ses vitraux que la partie supérieure qui représente des tours de cathédrale gothique, et porte encore sur les parois de ses murs les armes de Rohan.

Après Josselin, nous trouvons dans le même canton la sainte Vierge honorée sous le vocable de Notre-Dame de Bon-Secours à Coët-Bugat ; sans aucun titre spécial à la Croix-Helléan ; sous le titre de Notre-Dame des Fleurs à Lanouée, et sous le titre de Notre-Dame de Toute-Aide dans la chapelle des Forges de cette dernière paroisse, où l'on va en pèlerinage pour être guéri de la fièvre.

Enfin dans le canton de Bignan, nous trouvons deux chapelles de Notre-Dame à Saint-Alloustre ; une à Billio ; une chapellenie de Notre-Dame, une chapelle de Notre-Dame de Lorette, une de Notre-Dame de Grâce, et un sanctuaire dit Locmaria à Plumelec ; Notre-Dame des Fleurs, Notre-Dame des Fontaines, Notre-Dame de Beaulieu, Notre-Dame des Rochers, Notre-Dame des Brières, à Bignan même ; enfin à Saint-Jean Brevelay une chapelle de la Vierge, et Notre-Dame de Kerdroguen ; cette dernière est un des pèlerinages les plus fréquentés de la contrée. On y fait des offrandes considérables, surtout au mois de septembre ; chaque pèlerin en particulier apporte dans un sac une petite part de la moisson nouvelle. (Hamon André Jean-Marie).

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