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Hôpital d'En-Bas ou Maison-Dieu et Prieuré de Molac

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Dès le XIIème siècle il existait à Ploërmel un Hôpital, auquel était adjoint un Prieuré, qui avait la charge de sa direction et de son entretien. Cet hôpital et ce prieuré étaient situés à l’extrémité du faubourg à l'Ouest, au bas de la rue, dite, encore de l’hôpital, et auraient été fondés par la famille de Molac, d’où le nom de « Prieuré de Molac ».

Ce fut là, comme nous l’avons dit précédemment, que les P. Carmes furent logés provisoirement, lors de leur arrivée à Ploërmel en 1272.

Le prieur, ou chapelain, qui dirigeait cet hospice au spirituel, était à la nomination de l’évêque de Saint-Malo : il jouissait d’un revenu primitif de 60 livres, porté au commencement du XVIIème siècle à 200 livres.

L’administration temporelle était confiée d’abord à des religieux, puis à un administrateur, qui relevait de la Communauté de Ville et était appelé fabrice, ou Prévôt de l'Hôtel-Dieu.

On a dit que, lorsque les Carmes vinrent provisoirement demeurer dans le Prieuré de Molac, ils firent construire dans un des terrains à proximité une chapelle et des cellules ; chapelle dont l’autel était, selon leur règle, situé au milieu de la nef, nef sur laquelle s’ouvraient des cellules en forme de crypte ; qui existaient encore il y a peu d’années. Il me paraît plus vraisemblable que les Carmes logèrent dans les cellules de moines hospitaliers et qu’ils se servirent de leur chapelle. Mais il semble acquis qu’ils plantèrent à proximité du prieuré trois croix en granit, croix pattées qui existèrent sur le mur extérieur Est de l’ancien hôpital jusqu’en 1759, date à laquelle elles furent transportées dans le cimetière de la Chapelette, nouvellement créé, et où elles existent encore.

La chapelle primitive du prieuré, ou celle construite en 1273 par les Carmes, existe encore, à une centaine de mètres au Sud-Est de l’ancien hôpital : elle s’appela « Chapelle Sainte-Marie », ou « Chapelette ». Là, fut inhumé, vers 1388, Pierre de la Chapelle, fils d'Olivier de la Chapelle et d'Aliette de Molac, dite « de Ploërmel », seigneur et dame de la Chapelle, de Camayon, en Ploërmel, de Baraton et du Val, en Augan. Son tombeau existait encore en 1700, « tombe sur laquelle est gravée une espèce de bande, et sur le milieu dicelle un écusson en forme de triangle allongé chargé d’une " face d’hermines " ; au long de la dalle tumulaire est écrit : Iste Tumulus Est Dno Patro filio Oliverië de Capellâ ».

La chapelle, dite « la Chapelette », existe encore dans le cimetière de Ploërmel ; en 1636, d’après un inventaire fait à cette date, elle était « pourvue de beaucoup de beaux ornements pour la plupart fort anciens ».

L’hôpital était doté de plusieurs fondations ou privilèges : il avait droit de coutume à la foire qui se tenait à Ploërmel le jour Saint-Mathieu, il percevait une rente annuelle de six mines et demi de blé (3 hectolitres) sur la terre de Beaumont, en Taupont, il dixmait sur les terres de Saint-Malo et de Morfouace, en Ploërmel. Il jouissait aussi des fondations suivantes :

En l’an 1622, demoiselle Jeanne Morice, dame de Roblin, demeurant en sa maison au haut de la rue de l'Hôpital, l’un des faubourgs de Ploërmel, pour exécuter les dernières volontés de son père, donne 10 livres de rente perpétuelle, à charge de trois messes basses chaque année ; et cette rente, elle l’établit sur la pièce de terre des Crenettes, le jardin de la Croix-Becheton, et une pièce de terre aux Rues Minier. En même temps, elle faisait une fondation semblable en faveur de l’église Saint-Armel et du couvent des Carmes [Note : Jeanne Morice, dame de Roblin, en Ploërmel, veuve de François Gastechair, sieur de Glaharon].

En 1642, Louis Guyomar, sieur du Vaufolo, voulant se faire capucin, dispose par testament de ses affaires temporelles, et donne 200 livres à la Maison-Dieu de Ploërmel [Note : Louis Guyomar, sieur du Vaufolo, en Taupont].

En 1653, dame Yvonne de Bouëxic, veuve de Charles de la Bourdonnaye, sénéchal de Ploërmel, donne 100 sous de rente, à prendre sur la métairie de la Grée-Besnard.

En 1662, demoiselle Louise Ruaud, demeurant en l’enclos de la ville de Ploërmel (c’est-à-dire à l’intérieur des remparts), passe à l’hôpital la rente de 41 sous 3 deniers, que lui paye messire René Havart, prêtre, demeurant à la Porte-Bergaud près de la ville.

En 1667, Thérèse Burban, veuve d’escuyer Gilles Cado, seigneur de Kerboclion ; pour exécuter les volontés dernières de son mari, donne 300 livres à l’hôpital [Note : Thérèse Burban, dame de la Ville-Caro, avait épousé vers 1655 Gilles Cado, sieur de Kerboclion, en Taupont, mort en 1666 ; elle épousa en secondes noces en 1669 dans la chapelle du manoir de Kerboclion, Guillaume Bonaventure Hervyeu. sieur de Montmény].

En 1674, messire Antoine Mahé, vicaire (curé comme on disait alors) de Ploërmel, donne 7 livres 10 sous de rente.

En 1640 la Communauté de Ville de Ploërmel loua de l’abbé Folloppe, prieur, la Maison du Prieuré de l'Hôpital, pour y établir une caserne de passage.

Au mois de janvier 1666, sur l’initiative de Mlle Anne de Volvire du Bois de la Roche, vénérée plus tard sous le nom de « la Sainte de Néant », la Ville fit venir pour diriger l’hôpital trois religieuses de l’ordre de saint Thomas de Villeneuve, qui venait d’être fondé à Lamballe par le P. Le Proust : Mesdames Anne le Meignan, Françoise le Nepvou, et N…. On fit alors aux bâtiments de l’hôpital quelques réparations, et on annexa à l’hospice un cimetière spécial. Mais bientôt, la Communauté de Ville, constatant que ces bâtiments étaient devenus insuffisants, résolut de les agrandir. Mais, comme le terrain avoisinant était marécageux et insalubre, il fut décidé en 1680 que l’on construirait un nouvel Hôtel-Dieu à l’autre extrémité de la ville, dans un terrain donné par Mlle Anne de Volvire. Cet établissement fut appelé Hôpital d'En-Haut et placé sous le vocable de Saint-Yves : il devint Hôpital à partir de 1685, et les bâtiments de l'Hôpital d'En-Bas furent convertis en caserne de passage, pour le logement des troupes qui séjournèrent à Ploërmel, usage auquel ils furent affectés jusqu’à la Révolution.

La maison et le jardin de l'Hôpital d'En-Bas, ou de Molac, furent vendus nationalement le 15 mars 1791, moyennant 550 livres. Ils sont devenus depuis propriétés particulières. On remarque encore sur le pignon Est de l’un des bâtiments un écusson en granit portant en bosse les armes des Rogier, seigneurs du Crévy, héritiers des Molac, et seigneurs fondateurs et prééminenciers de l’hôpital et du prieuré de Molac : « d’argent au greslier (cor de chasse) de sable, accompagné de cinq hermines de même, 2. 2. 1 », entourées d’un cordon de chevalier.

Nous trouvons comme prieurs de l'Hôpital de Molac :

Messires,

Jean Prioux, mort en 1651.

Jean Poulain, nommé en 1651.

Michel Eon, mort en 1586.

Etienne Trottereau, nommé en 1587.

Michel Jehanne, nommé en 1588.

Jean Symon, en 1601.

Charles Tayart, en 1616.

Siméon Regnault, en 1602 et 1643.

N... Folloppe, en 1640.

Julien Mérel, en 1645.

François Malinge, en 1650.

François le Goaësbe, sr. Saint-Vincent, en 1652.

Jean Guanizilline, mort en 1679.

Jacques le Bas, nommé en 1679. 

(M. de Bellevue).

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