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Maladrerie ou léproserie de Saint-Denis en Ploërmel

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La Maladrerie ou Léproserie de Saint-Denis était située au faubourg de ce nom, à la sortie de Ploërmel, vers l'Est, et existait dès le XIIIème siècle.

La lèpre parut en Europe au XIIème siècle, probablement importée par les croisades de la Palestine, où elle avait sévi de tout temps. Dès l’apparition de ce fléau, on fonda, pour le soigner et le combattre, un ordre religieux spécial, sous le patronage de Saint-Lazare où Saint-Ladre, et des hôpitaux séparés des autres, dits Maladreries, Léproseries ou Lazarets. Il y avait en Bretagne aux XIVème et XVème siècles beaucoup de ces établissements.

Les lépreux devaient vivre complètement isolés du reste des humains ; ils avaient des logements, des chapelles et même des cimetières à part. Ils ne pouvaient se marier qu’entre eux ; ils devaient être habillés de noir, et porter toujours sur leurs vêtements un morceau de drap rouge très apparent. Ils ne pouvaient remplir que les métiers de tisserands ou de cordiers, d’où le nom de « Cacous », « Caqueux, » ou « Galloux », donnés aux cordiers, et l’espèce de mépris qui est resté longtemps attaché à cette industrie. Il est à remarquer qu’il y avait encore il y a peu d’années des tisserands et des cordiers au village de Saint-Denis ; et, qu’en 1679, la plupart des habitants de ce village portaient le nom de « Le Gallou » ou « le Gallu ».

On ignore la date exacte de la fondation de la Léproserie de Saint-Denis ; mais il en est fait mention dans un acte du XIVème siècle, qui existe aux archives paroissiales de Taupont. Par cet acte, en date du mois de janvier 1375, deux lépreux de Saint-Denis, Pierre Dorange et son fils, Perrot, assignèrent devant la Cour de Ploërmel les paroissiens de Taupont, leur réclamant le paiement d’une rente d’un demi-boisseau de seigle, dû annuellement par chacun des laboureurs de cette paroisse. La Cour, par arrêt rendu le vendredi après la chandeleur (ou février 1375), reconnut le bien-fondé de cette réclamation, et obligea les habitants de Taupont à payer cette rente, déjà « existant depuis longtemps ». Ce même acte nous apprend que les paroissiens de Taupont venaient en procession à la chapelle Saint-Denis, chaque année, le jour de l'Ascension.

La lèpre disparut presque complètement en France dans la première moitié du XVIème siècle ; les immeubles et les terres dépendantes des léproseries furent alors donnés aux hospices.

La chapelle Saint-Denis devint paroissiale ; elle continua à être desservie et on y célébra la messe le dimanche. Cette chapelle est relatée dans la réformation du domaine royal en 1679 et dite : « Ancienne chapelle de l'Aumônerie de Saint-Denis ».

Lors de la Révolution, le chapelain de Saint-Denis s’appelait l’abbé Besnard ; il fut expulsé ; mais des prêtres courageux continuèrent à célébrer la, messe à cette chapelle. Le district de Ploërmel ordonna le 6 août 1791 la fermeture de ce sanctuaire et la spoliation des objets du culte. Mais les habitants du faubourg enlevèrent et cachèrent le calice, la pierre sacrée et les ornements. Une perquisition les fit retrouver chez Louise Denis, qui fut condamnée à quatre jours de prison. La cloche fut descendue et envoyée à Nantes pour être fondue, en août 1792 ; elle pesait trente livres. Le calice en argent pesait un peu plus de deux marcs (près de 2 livres) ; il fut également envoyé à la Monnaie de Nantes le 15 octobre 1792.

La chapelle fut rouverte à la fin de mars 1795 ; mais refermée peu après.

Cette chapelle existe encore. Elle semble fort ancienne et est dans un triste état de délabrement, bien qu’ayant été réparée en 1914.

(M. de Bellevue).

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