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Château et Seigneurie de Malleville en Ploërmel |
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Importante seigneurie avec château, cours, jardins, chapelle privée, fuye, vivier, futaie, taillis, métairies de la Porte et de Ronsouze, moulin-à-eau et moulin-à-vent, d’une contenance totale d’environ 55 hectares ; droits de Moyenne Justice pour la seigneurie de Malleville et de Haute Justice à cause de celle de Saint-Malo ; auditoire en la ville de Ploërmel ; chapellenie de Saint-Marc de Malleville, et chapellenie de Sainte-Anne, avec banc, enfeu et armoiries en l’église paroissiale de Ploërmel, du côté de l'Epitre ; fief et rôle de Malleville, du Clos-Havart, des Métairies, de la Vieilleville, de Saint-Malo ; dixmes sur les terres de Boyac, de Brango et de la Coudraie.
Le château de Malleville est situé à 1.500 mètres à l'Est de la ville de Ploërmel.
Voici la déclaration de cette seigneurie faite, lors de la réformation du Domaine royal de Ploërmel, le 20 décembre 1681, par messire Gabriel de Boisgeslin, chevalier, vicomte de Mesneuf, marquis de Cucé, conseiller au Parlement de Bretagne, demeurant à Rennes en son hôtel, rue aux Foulons :
« Maisons et manoir de Malleville et de la métairie enclose dans le pourpris ; première et seconde cour ; jardins ; chapelle ; le tout clos de murailles et contenant environ 4 journaux ; pré au devant vers le Nord contenant 8 journaux ; bois de futaie et taillis de 6 journaux ; colombier dans le pré ; garennes ; mail de haute futaye ; moulin-à-eau et étang de Ronsouze ; moulin-à-vent, dans la lande de Quelneuc, entre Malleville et Ronsouze ; cette retenue contenant en tout environ 24 journaux.
Métairie de la Porte de Malleville, contenant 44 journaux ;
Métairie et maison de Ronsouze, avec futaie, contenant 37 journaux ;
Dixmes sur les terres de Brango, Boyac et la Coudraie, rapportant par an 8 boisseaux de seigle ;
Le grand rôle de Malleville, rapportant 50 livres de rente ;
Le rôle du Clos-Havart, rapportant 16 livres et 2 chapons ;
Le rôle de la Vieilleville, rapportant 6 livres ;
Le rôle des Métairies, rapportant 10 livres ;
Le rôle de Saint-Malo ou des Villes-Benoist, avec droits de haute-justice, rapportant 19 livres ; acquis le 24 juin 1648 par Charles de Bréhault, écuyer, seigneur de Malleville, par échange avec Marie du Beysic, dame de Saint-Malo, de Locqueltas, et Jeanne Guillo, sa fille ;
Droits, à cause de la seigneurie de Malleville, de moyenne et basse justice, avec auditoire en la ville de Ploërmel ;
Droits de patronage et de présentation des deux chappelenies de Malleville : l’une desservie dans la chapelle de Malleville, fondée de Sainte-Anne, dans le transept du côté de l’épître de l’église paroissiale de Ploërmel, dans laquelle chapelle, à la maîtresse vitre derrière l’autel, sont les armes et écussons de la seigneurie de Malleville, bancs à queue et à accoudoirs prohibitifs ; autre banc clos dans l’église, en la nef, au-dessous et près de celui des Juges royaux ; l’autre chapellenie desservie en la chapelle Saint-Marc de la maison de Malleville, située dans le jardin, près du portail de l’entrée de la seconde cour ;
Droits de seigneur féodal de l'Hôpital général au faubourg Grimaud et sur la communauté des Dames Ursulines, située dans le proche fief de la seigneurie de Malleville ».
Les bénéfices de ces chapellenies consistaient en :
1° Une maison avec galerie, jardin et trois boutiques, située dans la rue Saint-Armel ; joignant celle de Jean le Goaësbe, seigneur de la Morissais, et celle de Michelle Bigarré, veuve de Guillaume Peschard (aveu de 1609).
2° Une maison au faubourg Saint-Nicolas ;
3° Droits de Dixmes de Crancastel et de Quelneuc ;
4° Baillage de Taupont ;
Le tout rapportait environ 670 livres de rente en 1789.
Les charges étaient (en 1609) de faire célébrer sept messes chaque semaine dans l’église Saint-Armel pour les fondateurs de cette chapellenie (réduite à trois messes par semaine dans l’aveu de 1785) ; et une messe à onze heures et demie, tous les dimanches et fêtes, en la chapelle domestique de la maison de Malleville.
Des aveux de ces chapellenies furent faite les 6 juin 1567 et 12 mai 1609 par les chapelains, messires Julien le Priaud et Julien Aignel ; le 20 décembre 1681, par Gabriel de Boisgeslin ; le 15 juillet 1685, par MarieGabriel-Alexandre de la Bourdonnaie de Malleville et sa soeur, Louise-Victorine de la Bourdonnaie de la Morlière.
La pension du chapelain, réduite à 258 livres en 1791, fut rétablie en 1816.
La seigneurie de Malleville appartenait à la fin du XIVème siècle aux Gombert, qui s’armaient : « d’hermines à la fasce de gueules, chargée d’un croissant, accompagnée, en chef de trois merlettes, et en pointe de trois mouchetures d’hermine de sable ».
Alain I Gombert, écuyer, seigneur de Rohallaire, épousa Jeanne de Saint-Brieux, veuve en 1409, et eut :
1° Alain II, qui suit ;
2° Henry Gombert, seigneur de Malleville, puis de la Guichardaye, en Carentoir, de Rangeral, en Ruffiac, qui parut en 1417, 1427, 1430, 1435, et épousa vers 1430 Guillemette Jumel, dame de la Guichardaye, dont postérité à la Guichardaye, fondue en le Bourg vers 1545 et en 1567 en Carheil.
Alain II Gombert, écuyer, seigneur de Malleville, de la Porte-Brégault, en 1427 et 1435, épousa demoiselle Havart, dame de la Porte-Brégault, et eut :
Grégoire Gombert, écuyer, seigneur de Malleville, de la Porte-Brégault, de la Villelouays, en Campénéac, en 1480 et 1490, qui semble avoir épousé demoiselle Dréan, dame de la Villelouays. Il eut :
1° Pierre Gombert, écuyer, seigneur de Malleville, qui épousa : 1° Denise Thébaud ; 2° en 1480 Guillemette Larcher, qui vivait veuve à Campénéac en 1513 ;
2° Grégorine, qui suit ;
3° Jeanne Gombert, qui épousa Jean Desgrées, seigneur de Villerio, en Augan, où elle mourut en 1495 ;
4° Marie Gombert, dame de la Villelouays, qui épousa Grégoire de Trévégat, seigneur de Beaurepaire, en Augan, qui parut à la Villelouays en 1504 et en 1512.
Grégorine Gombert, dame de Malleville, de la Porte-Brégault, épousa Pierre Audran, lequel acheta Ronsouze des Bellouan, seigneurs de Roherman, et épousa en secondes noces Raoulette Rogier, dame de la Bourdelaye par héritage de Charles de Coëtlogon, de la Ville-Cherouvrier, et parut à ces différentes seigneuries en 1513. Il s’armait « d’azur à trois têtes de lévrier d’argent » (comme les Thiéry). Il eut :
1° Marc Audran, seigneur de Malleville, qui fut assassiné en 1520 par son frère Yvon, aidé de son cousin Jean Gombert, seigneur de la Guichardaye. Les meurtriers furent poursuivis. Yvon Audran, en expiation de ce meurtre, fît bâtir la chapelle de Malleville et donna un vitrail à l’église de Ploërmel. (La chapelle Saint-Marc de Malleville porte à ses vitraux les armes des Gombert et des Rogier, et cette inscription : « Cette chapelle et vitre furent faictes l’an mil-cinq-cent- XX ». La verrière dans l’église de Ploërmel, au-dessus du porche du Nord, représente au bas le donateur agenouillé, derrière lequel est son patron saint Yves, et porte cette inscription : « L’an M.CxxxxXXXIII (1533) Yvon Audran a doué ceste vitre. Dieu luy pardoing ». L’autre meurtrier, Jean Gombert, dut s’enfuir pour éviter le châtiment de son crime et ne revint en Bretagne qu’en 1545 ;
2° Yvon Audran, seigneur de Malleville, de la Bourdelaye, des Petits-Prés, qui assassina son frère Marc vers 1520, comme nous venons de le dire, et vivait encore en 1535 ;
3° Jean Audran, seigneur de Malleville, de Foy-Gerbaud, en Ploërmel, en 1520, dont hérita en 1529 sa soeur Isabeau ;
4° Isabeau Audran, dame de Malleville, de Ronsouze, qui épousa : 1° son cousin Pierre le Bourg, fils d’Abel, seigneur de la Villeneuve, et de Isabeau Gombert, dame de la Guichardaye ; 2° François de Gaultro, dont elle mourut veuve en 1546. Elle avait eu de son second mariage :
Sébastien de Gaultro, seigneur de Malleville, « par héritage de sa mère, Isabeau Audran », en 1549 ; mort sans postérité ; Marguerite de Gaultro, épouse en 1547 de Yves Canno, seigneur du Lobo, en Caro, et Françoise de Gaultro, dame de Malleville, de Ronsouze, qui épousa Julien Picaud, écuyer, seigneur de Morgan, du Clyo, qui parut à Malleville en 1558, et eut :
Marthe Picaud, dame de Malleville, de Ronsouze, qui épousa vers 1563 Pierre de Bréhault, seigneur de la Rivière-Bréhaut, du Boissignoux, chevalier de Saint-Michel en 1575, qui s’armait : « de gueules à trois épées d’argent en pal, les pointes en haut, surmontées chacune d’un besant d’or ». Il eut, entre autres :
1° Robert de Bréhault, seigneur de Malleville, né à la Rivière-Bréhault en 1565, qui demeurait à Malleville en 1587 et mourut sans postérité ;
2° Claude, qui suit :
Claude de Bréhault, écuyer, seigneur de la Rivière-Bréhault, de Malleville, de Ronsouze, en 1603 ; né à la Rivière-Bréhault en 1568 ; il épousa vers 1595 Marguerite du Bourneuf, dame de Lourme, de Villou, veuve de Georges de Talhouët de Kéravéon ; il acheta la Garoulaye des du Guiny en 1598. Sa veuve épousa vers 1615 Laurent Peschart, et fonda les Ursulines à Ploërmel en 1624. Elle eut, entre autres :
1° Henry de Bréhault, seigneur de la Rivière-Bréhault, de Malleville, de Ronsouze, de la Garoulaye, de Saint-Malo, baptisé à Ploërmel en 1598 ; il acheta le 24 juin 1648 le fief et la Haute-Justice de Saint-Malo, et mourut sans postérité ;
2° Charles de Bréhault, écuyer, seigneur de Malleville, de Ronsouze, de la Rivière-Bréhault, par succession de son frère Henry, vers 1650, prieur de Saint-Nicolas de Ploërmel et de Saint-Martin de Josselin, qui eut pour héritier vers 1665 Gabriel de Boisgeslin, son parent par les Bourgneuf, qui suit ;
3° Anne de Bréhault, dame de la Garoulaye, qui épousa Alexandre Fabrony ;
4° Jeanne de Bréhault, qui épousa François du Boisjagu.
Gabriel de Boisgeslin, qui devint seigneur de Malleville et de Ronsouze, était marquis de Cucé, vicomte de Mesneuf et d'Acigné, seigneur de Maurepas, conseiller au Parlement ; né à Rennes en 1649, il épousa à Saint-Avé, le 29 juillet 1672, Anne de la Bourdonnaye ; il fit déclaration de Malleville le 20 décembre 1681 ; acheta la Porte-Brégault en 1694 ; fut parrain de la grosse cloche de l’église de Ploërmel en 1715, et mourut à Rennes le 21 février 1730 ; sa veuve mourut à Maurepas, près de Rennes, le 19 janvier 1743, ayant eu, entre autres :
Marguerite-Louise de Boisgeslin, dame de Malleville, de Ronsouze, de la Porte-Brégault, qui épousa à Rennes, le 10 février 1710, Louis-René le Sénéchal, marquis de Carcado, vicomte d'Apigné, seigneur du Gué-d'Isle, maréchal de camp, qui mourut au château de Malleville, le 22 mai 1749, et fut inhumé à Saint-Caradec. Il avait eut, entre autres :
Louis-Alexandre-Xavier le Sénéchal, marquis de Carcado, seigneur de Malleville, de Ronsouze, de la Porte-Brégault, de Gaultro, lieutenant général des armées du Roi, qui épousa Marie-Anne-Claude de Montmorency-Neuville, et mourut au château de Carcado en 1763, ayant eu, entre autres :
1° Marguerite le Sénéchal, marquise de Carcado, dame de Malleville, etc., qui épousa en 1753 son cousin, Corentin-Joseph le Sénéchal, marquis de Molac, et vendit vers 1768 Malleville et les terres en dépendant à Jean-Louis de la Bourdonnaye de Boisry, qui suit ;
2° Alexandre le Sénéchal de Carcado, né au château de Malleville le 19 novembre 1744, qui y mourut le 17 juillet 1752 et fut inhumé dans la chapelle de Malleville en l’église de Ploërmel.
Jean-Louis de la Bourdonnaye, qui devint Malleville par acquêt vers 1768, était seigneur de Boisry en Sérent, de la Roche, en Augan, et époux depuis 1721 de Jeanne-Gabrielle Heudclor, dame de la Roche. Il mourut en 1770, ayant eu, entre autres :
Louise-Victoire de la Bourdonnaye, dame de la Morlière, de Malleville, demoiselle à Saint-Cyr de 1745 à 1755, baptisée à Ruffiac le 6 septembre 1735, qui demeurait à Malleville en 1785 avec son frère, Marie-Gabriel-Alexandre de la Bourdonnaye, baptisé à Ruffiac en 1739. Celui-ci demeurait à Malleville en 1791, quand il fut arrêté au château du Préclos, en Ruffiac, le 10 juin 1791, et emprisonné pendant trois mois à Port-Louis. Il émigra ensuite à Jersey et Malleville fut acheté par :
Louis Cillart de Villeneuve, brigadier des armées du Roi, époux depuis 1773 de Elisabeth de Bue de Bonnefonds, et qui mourut au château de Malleville le 12 avril 1800 (Cillart : « de gueules au greslier (cor de chasse ) d’argent »). Il eut :
Marie-Claire Cillart de Villeneuve, dame de Malleville, de Ronsouze, de la Porte-Brégault, qui épousa en 1798 Marc-Antoine-Marie-Hyacinthe, marquis de la Boëssière-Lennuic, ex-officier supérieur à l’armée des Princes, chevalier de Saint-Louis, puis chef d’état-major général des armées royales de Bretagne aux Cent Jours, commandant militaire de l'Ille-et-Vilaine et des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), député du Morbihan ; né en 1766, il épousa en secondes noces en 1814, après le décès de sa première femme survenu le 4 février 1812 Armande-Henriette du Bois de la Ferronnière, morte en 1842. Lui mourut au château de Malleville le 11 août 1846 (de la Boëssière : « de sable au sautoir d’or »).
Il avait acheté Lézonnet vers 1825.
Il avait eu du premier mariage :
1° Marc-Antoine, qui suit ;
2° Marie-Aimée-Thomase-Etiennette de la Boissière, née au château de Malleville en 1810, qui y épousa le 7 octobre 1829 Louis le Loup de la Biliais, dont postérité à Machecoul.
Marc-Antoine-Marie-Jacques, marquis de la Boëssière-Lennuic, châtelain de Malleville, de Lézonnet, de Ronsouze, de la Porte-Brégault, né à Nantes le 15 septembre 1804, épousa en Belgique, le 2 septembre 1841, Françoise-Louise-Marie-Ghislaine de Thiennes de Lombise. Ils sont morts en Belgique, lui, le 2 novembre 1869, elle en 1881, ayant eu :
Gaëtan-Marc-Antoine-Marie-Ghislain de la Boëssière-Thiennes, marquis de la Boëssière, châtelain de Lombise, propriétaire de Malleville, de Lézonnet, de Saint-Malo, de Boyac, de Ronsouze, de la Porte-Brégault, des Croix-aux-Loups, né à Bruxelles le 25 janvier 1849, qui y a épousé en 1869 Louise-Marie-Joséphine-Henriette, comtesse de Lannoy. Il a acheté l'Etang-au-Duc en 1869 ; Saint-Malo, vers 1910 ; les Croix-aux-Loups, vers 1911 ; et a pour enfants :
1° Françoise, née en 1872, qui a épousé en 1890 Gaëtan, comte Van de Werwe ;
2° Marc-Antoine, né en 1879, qui a épousé en 1908 Amédée de la Grange ;
3° Charlotte, religieuse ;
4° Gaëtan, né en 1881 ;
5° Jacques, né en 1883 ;
6° Elisabeth, née en 1885, qui a épousé à Bruxelles, le 1er août 1907, le marquis Victor de la Bourdonnaye, dont : Marie-Antoinette, née en 1909, et Louise, née en 1911. (M. de Bellevue).
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