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NOTES D'UN VIEUX PLOERMELAIS

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Manuscrit de François LE LIÈVRE, de la rue du Val, ville, faubourg et paroisse de Ploermel, évesché de Saint-Malo, en la Haute-Bretagne. Du règne de Louis Quinziesme, roy de France et de Navarre, le seiziesme aoust 1724 [Note : L'auteur commence en retournant en arrière, puis continue au-delà de 1724].

1701. — Louis XVème du nom, roy de France et de Navarre, né à Versailles, le 15 février 1701.

1701. — En l'année 1701, il y eust une grand charté où le grain fut fort cher : Le froment rouge à 8 livres le demé [Note : Le demé de Ploërmel vaut 50 litres, et il y a un petit demé de 40 litres], le blet seigle à 6 livres, le blet noir à 5 livres. Mais elle ne dura pas longtemps.

1702. — M. Vincent-François Desmarays fut sacré évesque de Saint-Malo le 17 septembre, après le décès de M. Sébastien de Guémadeuc.

1702. — Le jour de la Purification de la Sainte Vierge, il fit un grand vent, et la nuit après, le tonnairre tomba sur l'église de la Chapelette ; de cette ville de Ploermel.

1703. — Marie, princesse de Pologne, reine de- France, née le 23 juin 1703, fille, du roy Stanislas.

1709. — Le grand hyver commença aux Rois et dura 7 semaines, et fut si fort que les blés, les arbres et les légumes moururent presque tous.

1744. — Le 4 octobre, l'an 1744, jour de Saint François et premier dimanche dudit mois, par arrest de la cour, il estoit ordonné à tous les habitants de cette ville et faubourg de Ploermel, de fournir chaque leur fagot, pour faire les feux de jouais au devant de la porte de chacun des juges royaux de ladite ville, scavoir : M. le sénéchal, au milieu de la ville ; M. l'alloué devant sa maison, au marché aux moutons ; et M. le lieutenant, place Royale ; avec le Te Deum chanté en l'église Saint-Armel, après les vespres ; et le soir, à 8 heures, que chacun desdits habitants auroit à allumer des chandelles à chaque ouverture de sa maison, à peine de dix livres d'amende et trois mois de prison. C'est pour la convalescence du roy.

1746. — En l'année 1746, il fut fait des feux de jouais dans la ville et par tous les faubourgs de Ploermel, pour M. le marquis du Bois de la Roche : le dimanche 17 juillet, la ville ; le lundy, la porte d'En-haut, la place Royale et la rue de l'Hospital ; le mardi, la rue du Val ; le mercredi, le faubourg Grimaux ; les jeudi et vendredi, Saint-Nicolas ; le samedi Saint-Michel et Rouleau ; le dimanche, la rue aux Forges et Madrit, auquel il y avait des guidons où estoit imprimé ses armes et une épitaphe à sa louange, en ces termes :

Puisqu'enfin le marquis triomphe de la Parque,
Du terrible Caron il esvite la barque.
Réjouissons-nous, amis, qu'il vive :
C'est nostre bonheur,
De Volvire, nostre protecteur.

Avec des danses et des réjouissances magnifiques.

1746. — La mission a ouvert, le 11 septembre 1746, le dimanche après vespres, par les RR. PP. Capucins où M. le recteur fut les quérir à la porte de l'église, par un compliment qu'il leur fist, et entonna le Veni Creator. Après il fut fait un sermon et la procession ès trois communautés, en chantant les litanies des saints, et après, la bénédiction du Très Saint-Sacrement. La première retraite fut des filles, la seconde fut des garçons ; les hommes et les femmes les derniers. A la fin de chacune des retraites, il y eut une procession générale, et on bénit les crucifix, images et petits habits. Chaque estat alloit en procession chez les dames Ursulines, à 8 heures. La grand procession générale fut le 9 octobre, jour Saint Denis, où l'on porta le Très Saint-Sacrement sous le dais, et où tout marcha comme au sacre, les rues tendues.

L'on me fut point aux Carmes, bien qu'ils fûssent à la procession. Le lundy, il y eut un service pour les morts, ou l'on communia à leur intention.

En même temps, pendant la retraite des femmes, il a fallu aux habitans de cette ville et faubourg, aller sur les castes. On a levé cent cinquante hommes qui furent au Port-Louis ; mais ils n'y furent que huit jours. Ils allèrent et revinrent sur leur bourse. Tous les habitants de ville et campagne coururent où les Anglais avaient mis pied à terre, à Lorient et à Quiberon ; où M. le comte de Volvire, de commandant de province fut fait lieutenant-général, et en s'en retournant à son chasteau du Bois de la Roche, passant par Ploermel le 11 novembre, les bourgeois et habitans furent au devant, et l'on carillonna les cloches.

1747. — La mort de M. le marquis de Volvire, comte du Bois de la Roche, enfant unique de la noble maison et comté du Bois de la Roche, arriva le cinquiesme février, à Paris.

1747. — Le pavé de la ville et des rues de Ploermel fut fait par un arrest pris en conseil. Ordonné aux habitans de payer au sieur Loisel, adjudicataire du pavé, chacun six livres par toise. Un an après, les pavés faits et les ouvrages visités par les experts, ceux qui n'étaient pas bons, furent refaits à ses frais. Ils ont été deux ou trois ans sur le chantier. Cela coûte aux habitans.

1747. — L'hospital et Elostel-Dieu a esté rebasti par demoiselle Julienne de Lourme, fille de maistre François de Lourme, chirurgien royal de Ploermel.

1749. — Tremblement de terre, le premier jour de l'an 1749, droit au coup de midy.

1751. — L'an 1751, le 17 octobre, on a fait des feux de jouais pour la naissance de M. le duc de Bourgogne, fils de Monseigneur le Dauphin, et des feux d'artifices.

1751 et 1752. Jubilé universel donné par le Saint-Père le Pape Benoît XIV, qui a commencé le premier novembre 1751, jour de tous les saints, et le samedi, veille du dimanche, s'est fait une sonnerie de cloches depuis 7 heures jusqu'à 7 heures et demie, où l'on cassa la moyenne cloche de Saint-Armel. Elle se faisoit par tous les couvents et églises du diocèse de Saint-Malo, à la mesme heure. Le dimanche 31 octobre, s'est fait une procession générale pour l'ouverture du jubilé, dans les églises désignées par Monseigneur de Saint-Malo, scavoir pour la ville de Ploermel, l'église paroissiale de Saint-Armel, l'hospital d'En-haut, les dames Ursulines et les dames Carmélites, où l'on faisoit dans chacune 15 stations, pendant le temps de six mois qu'il dura dans ce diocèse, non de suite, mais quand on vouloit ; et une confession au commencement, et les autres confessions quand on vouloit, pendant le temps du jubilé ; et la dernière confession et communion se faisoit à la dernière station qui faisoit pour chacun la fin de son saint jubilé. Comme il dura six mois entiers, les Pâques se trouvant dans le temps, elles ne servoient de rien. Il falloit faire les Pâques et le jubilé. A la fin se fit une procession, le 30 avril 1752, et ensuite la bénédiction du Saint-Sacrement.

1755 et 1756. — Le fossé et le jeu de paume fut comblé et dressé en une place d'armes, par la bourse et communauté de la ville de Ploermel. Le travail fut donné à un nommé Tetio, adjudicataire, et les pierres et murailles qu'il trouvait estaient pour luy ; et la bourse de la communauté de Messieurs de la ville de Ploermel lui donna encore en argent la somme de 468 livres.

1758. — Il fut planté des ourmeaux dans la place du jeu de paume, et fait une promenade pour les bourgeois et habitans de cette ville, et pour l'arrivée des troupes en cette ville, au mois de février 1758.

1759. — Le jubilé donnépar le Saint-Père le Pape Clément, a ouvert le 18 juin 1759, et dura 15 jours en une fois. Les stations en cette ville de Ploermel, furent à Saint-Armel et à l'hospital. En cette même année, les Anglais firent la guerre près Saint-Malo ; mais ils furent battus et presque tous défaits par les troupes de France, commandées par le duc d'Aiguillon.

1759. — Le cimetière de l'église paroissiale de Saint-Armel de Ploermel, évesché de Saint-Malo fut fait et bénit le dimanche 5e jour d'aoust 1759, par Missire Laurent Trahoué, recteur de Ploermel, accompagné de Messieurs les prêtres de la paroisse, de Messieurs les juges royaux, de Messieurs les bourgeois et du peuple, à l'issue de la grand messe paroissiale. Et le premier inhumé fut noble homme François Maillart, le 8e jour d'aoust 1759, qu'il l'a estrenné. Ce cimetière a esté fait ès frais de la paroisse de Ploermel, et chacun y a presté la main. Requiescant in paae. Amen.

1762. — Mort de demoiselle Julienne de Lourme, bienfaisante [Note : Pour bienfaitrice] et supérieure de l’hospital général de cette ville de Ploermel. Elle l'a fait rebastir dans la situation où vous le voyez à présent, de son propre argent, et l'a garni de tous ornemens, au dedans comme au dehors. Elle est décédée le 25 aoust 1762. Priez Dieu pour son âme ! Amen.

1763. — La cloche de Saint-Armel fut refondue à la Chapelette, et fut nommée le 14 septembre 1763, par noble homme Jan Le Goible et demoiselle Julite de Pontdoux, et s'appelle Julite-Geneviève.

1763. — Paix signée à, Versailles, le 3 juin, entre la France et l'Angleterre, publiée à Ploermel le 30 juin, jour de la foire Saint-Pierre, et les feux de jouais se firent le dimanche 17 juillet 1763.

1764. — L'an 1764, a esté fait le chemin neuf de Ploermel à Saint-Main, par ordre de Monseigneur le duc d'Aiguillon ; passant par la rue du Val.

1764. — L'audience du siège royal de Ploermel fut rebastie par Monseigneur le duc de Penthièvre, gouverneur de Bretagne.

1765. — Les fours banaux de Ploermel furent rebastir par le même seigneur, en l'année 1765. La Motte à Madame, en haut du Mail, fut dite la place d'Aiguillon.

1766. — La mission par les RR. PP. Capucins a ouvert le 24 aoust, finissant le 21 septembre. Chacun estat de personnes fit houict jours de retraite : premier, les filles ; puis les garçons, les hommes, et les femmes les dernières. Le lundy se firent les funérailles des os des morts.

1767. — Mort de Monseigneur l'évesque de la Bastie, évesque de Saint-Malo, dans le mois de janvier 1767. Le service pour luy fut fait à Ploermel le 10 février, par les prêtres séculiers et réguliers, à Saint-Armel.

1767. — Le dimanche 2 aoust, le Saint-Sacrement fut exposé par tout le diocèse, pour demander un bon pasteur. Monsieur du Lorans fut sacré évesque de Saint-Malo, le 8 aoust 1767.

1768. — L'augivière [Note : Ce mot nous parait signifier la voûte, parce que la voûte de chaque travée d'une église repose sur une croisée d'ogives] de l'église Saint-Armel fut faite par Pierre, trésorier.

(Comte de Berthou).

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