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Rues et Hôtels dans la Ville-Close de Ploërmel

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Plan de la ville de Ploërmel (Bretagne)

RUE PORTE-D’EN-HAUT, ou GRANDE-RUE : actuellement RUE DES HERSES : de la Porte-d’en-Haut à la place du Martray.

Elle comprenait vers le Nord, en allant de l'Est à l'Ouest :

1° Maison Talabardon, anciennement aux Alix (Jean Alix, sieur du Linio, en 1386), seigneurs du Linio, en Pleucadeuc ; puis aux Talabardon, qui la portèrent par héritage en 1622 aux Labbé, seigneurs de Brancelun, desquels elle vint par alliance, vers 1665, aux Fablet, sieurs de la Touche-Moisan, qui la pos­sédaient en 1680 ;

2° Maison, relevant de la châtellenie de la Gaudinaye, qui fut vendue en 1674 par les Rozé de Trémaudu, aux Jocet de la Noë (Pierre Jocet, sieur de la Noë) ;

3° Maison, aux Boscher de la Taupe, qui la portèrent par alliance, vers 1670, aux Le Cazdre, sieurs des Chesnais ;

4° Hôtel Couësbily, anciennement aux Boschier, seigneurs de Couësbily, en Ménéac, puis aux du Guillier, sieurs du Marnay, qui le vendirent, en 1656, aux Labbé de la Ville-Jehan ;

5° Hôtel Mauléon, anciennement, ainsi que deux maisons suivantes, aux La Chapelle, seigneurs du Crévy ; puis, en 1460, aux Mauléon, seigneurs de la Villeneuve, en la Chapelle-sous-Ploërmel ; il vint ensuite aux Jarnigon, et de ceux-ci aux de l'Espine, sieurs de Rochefort, qui le vendirent aux Houeix, sieurs du Paty, desquels il était venu par alliance avant 1679 aux Droualle, sieurs du Prétanet ;

6° Maison, achetée en 1616 des Rozé de Trémaudu par les Touzé de la Tenue, qui la portèrent aux Chaignart, et ceux-ci aux Boscher de la Mollaye, qui la vendirent en 1670 aux Vandange de la Ville-Mulot ;

7° Maison, qui, comme la précédente, appartenait en 1616 aux Rozé de Trémaudu, qui la portèrent par alliance aux Lebret, de Jerguy, ceux-ci aux Joubelot, et ces derniers aux Guyot, sieurs de Rehel, qui en étaient propriétaires en 1679 ;

8° Maison vendue en 1643 par les Labbé de Brancelun aux Guimart des Rochers, qui la possédaient en 1679 ;

9° Hôtel Bavallan, vendu en 1647 par les Barthélemy aux Perret des Croslais ; elle vint aux Quifistre de Bavallan, et de ceux-ci par alliance en 1782 aux d'Andigné, auxquels elle appartenait en 1785 ;

10° Maison, qui faisait autrefois partie de l’hôtel du Crévy ; vendue par les Rogier du Crévy en 1612 aux Mahyeux, venue par retrait lignager aux Charpentier du Tertre, qui la possédaient en 1679 ;

11° Hôtel du Crévy, qui appartint constamment aux châtelains du Crévy, sergents féodés de la sénéchaussée de Ploërmel, qui y établirent le tribunal et la prison.

Du côté Sud, en allant de l'Est à l'Ouest :

1° Hôtel le Goaësbe, qui faisait autrefois partie des fortifications, et qui appartenait, depuis 1280, et en 1679 et 1783, aux le Goaësbe ;

2° Hôtel de Malleville, dit depuis 1660 Hôtel de Mesneuf : construit vers 1598 par Marguerite du Bourgneuf, veuve de Claude de Bréhault, seigneur de Malleville, il fut depuis la résidence des châtelains de Malleville et de leur chapelain, et appartenait en 1679 à Gabriel de Boisgeslin, seigneur de Mesneuf et de Malleville.

Nous trouvons parmi les habitants de la rue Porte-d’en-Haut, en 1783 :

Mme veuve Pringué des Garennes ;

Melle Gambert de la Noë ;

M. Nayl de la Villaubry, et son fils ;

M. le Goaësbe de Bellée ;

M. le baron d'Andigné ;

Mme veuve Dumay de la Juhelais ;

Mme veuve Fabvre ;

Mme veuve Berthault de la Peissonnière, et ses enfants ;

M. Julien des Marchix et sa belle-mère.

 

PLACE DES HALLES.

1° Tour et pavillon de la Villebouquais, joignant les murailles : aux Bonin, seigneurs de la Villebouquais, qui le vendirent en 1646 aux Perret des Croslais, qui le cédèrent aux Abillan de Quéjau, desquels il vint par acquêt en 1651 aux Bouczo, qui le possédaient en 1679 ;

2° Maison aux Labbé, qui la vendirent en 1667 aux Baudeville ;

3° Maison aux Rouaud en 1599, puis par alliance en 1679 aux l'Hospitalier, seigneurs du Bois-Aubin ;

4° Maison aux Guillaume, qui la portèrent aux Guimart et ceux-ci aux Bouczo des Croix-au-Loup, qui la possédaient en 1679 ;

5° Maison aux Guimart ;

6° Maison venue des Jagu aux Gourmil, et de ceux-ci aux Robert, propriétaires en 1679.

 

PLACE DE LA BEURRERIE ET DE LA POULAILLERIE.

1° Maison aux d'Estoré, puis par alliance aux Roullet, en 1679 ;

2° Maison, décorée extérieurement de sculptures en bois, à la fabrique de Saint-Armel, qui la vendit en 1625 aux Bily, propriétaires en 1675 ;

3° Maison aux Boscher, seigneurs du Puy, qui la portèrent en 1602 aux Gastechair, seigneurs de Glaharon, ceux-ci vers 1635 aux Picaud de Quéhéon, qui la vendirent en 1666 aux Berthelot des Chambrettes ;

4° Maison (au carrefour de la place de la Beurrerie) ornée de sculptures et de style la Renaissance, dite parfois improprement « Hôtel du duc de Mercœur », aux Rozé de Trémaudu, qui la vendirent le 19 mai 1641 aux de la Fresnays, seigneurs de la Villefief, propriétaires en 1679 ;

5° Maison aux Rouaud, qui la vendirent en 1600 aux Picaud, propriétaires en 1679 ;

6° Maison aux Guillemin, et par alliance aux Brunel, en 1675.

 

RUE NOIRE ou RUE NEUVE, nunc : RUE BEAUMANOIR.

1° Maison aux Mérel, d’ancienneté et en 1679 ;

2° Maison aux Simon en 1615 et 1679 ;

3° Maison aux le Clerc, qui la vendirent en 1609 aux Gaillard, propriétaires en 1679 ;

4° Maison aux Mérel, qui la vendirent en 1653 aux Courtel, propriétaires en 1679 ;

5° Maison aux Guimart, 1679 ;

6° Maison aux Benoist, 1675 ;

7° Maison aux Cado, puis par alliance en 1672 aux le Doüarain, propriétaires en 1679 ;

8° Hôtel de la Gaudinais, anciennement aux Coëtlogon, seigneurs de la Gaudinaye, puis aux Picaud de Quéheon, et en 1679 aux Bonin de la Villebouquais. Elle devait aveu et hommage et deux paires de gants par an au châtelain de la Gaudinaye ;

9° Maison aux Picaud de Quéheon en 1679, qui devait également au châtelain de la Gaudinaye deux paires de gants par an ;

10° Maison aux Boudart, qui la vendirent en 1647 aux Charpentier de la Touche. Elle devait aussi une paire de gants par an au châtelain de la Gaudinaye ;

11° Maison aux le Goaësbe, d’ancienneté et en 1679 ;

12° Maison Mérel, dite « à l’angle de la rue Noire et de la Cohue », aux Mérel en 1679 ; bâtie en 1584 par les Mérel, comme le prouvait une inscription qui existait en 1679 sur le linteau de la cheminée du salon : « En l’an 1584, J. Mérel, époux de Marguerite Hignon, ont faict bastir cette maison » ;

13° Maison appartenant aux Bonin en 1580 et 1679 ;

14° Maison aux Perret, d’ancienneté et en 1679.

 

PLACE DE LA COHUE ou DU MARTRAY, nunc : PLACE DE L’UNION. — Cette place servait anciennement de place d’armes : on voyait au milieu un puits à margelle en granit, qui a été détruit vers 1880.

1° A l'Ouest de la place, près des halles : Maison du Croissant (où pend l’enseigne du Croissant) ; aux le Cazdre, puis aux Mérel, et en 1679, par alliance, à Pierre Cirier, chirurgien ;

2° Maison, joignant la précédente, aux Anneix de la Maisonneuve en 1626, et par alliance aux Nayl en 1679 ;

3° Maison, à l’encoignure de la rue Noire et du Martray, aux Houeix, puis aux Prod’homme, et par alliance aux Benoist en 1679 ;

4° Maison, à l’encoignure de la venelle Jagottière et du Martray, bâtie en 1575 par Jean Caro, époux de Jacquette Mangouays, qui, ayant bâti en 1586 dans la rue Noire, la maison qui porte son nom, la vendit aux Gourel, qui la revendirent en 1595 aux la Bourdonnaye de Couëtion, et ceux-ci en 1653 aux Rigaudeau, qui la portèrent par alliance vers 1670 aux, le Songeulx, auxquels elle appartenait encore en 1730 ;

5° Maison, bâtie par les Guimart, qui la vendirent en 1634 aux Jannotin, qui la possédaient en 1679. Elle vint ensuite aux Coiry, aux du Kercron et aux le Provost de la Voltais ; vendue nationalement en 1793, elle appartint successivement aux Jacquart, Dumay, Guesdon, Pontallié, Chesnot, Gravier, et est maintenant aux Chamaillard.

6° Maison, avec petite cour et puits, aux Perret, d’ancienneté et 1679 ; puis en 1730 aux le Songeulx, et au XIXème siècle aux Guillou ;

7° Maison aux Mahyeux, qui la vendirent en 1674 à Jean Gaudaire, cordonnier ;

8° Maison aux Taupin de la Villegauthier, qui la vendirent en 1673 aux Vistel, menuisiers.

 

RUE SAINT-ARMEL, anciennement PETITE RUE SAINT-ARMEL, allant de la rue des Herses à la porte Saint-Nicolas.

1° Hôtel de Malleville, ou de Mesneuf, à l’encoignure Nord-Est (voir : rue des Herses) ;

2° Maison aux Bigarré, qui la portèrent vers 1606 aux Peschard, qui la possédaient en 1679 ;

3° Maison à trois étages et en pierres, habitée par les Perret en 1595, puis aux Tayart de la Touche, qui la portèrent aux Houet, qui la vendirent en 1675 aux de la Haye de Kermagaro ;

4° Maison aux Tayart, qui la portèrent aux Houet vers 1660 ;

5° Maison aux Charpentier, en 1630, qui la vendirent en 1674 aux Hervieu (près de la porte Saint-Nicolas) ;

6° Maison aux Maubec, qui la vendirent en 1633 aux Duchesne, qui la possédaient en 1679 ;

7° Maison aux la Houlle en 1513, aux d'Andigné en 1650, qui la vendirent en 1656 aux Labbé, qui la revendirent en 1667 aux Taillandier ;

8° Maison aux Théaud, qui la portèrent par alliance vers 1600 aux de Lourme, et ceux-ci vers 1640 aux le Cazdre, desquels elle vint également par alliance aux Desnos, qui la possédaient en 1679.

 

PLACE DU BOUFFAY, au Nord de l’église, et où était le cimetière jusqu’au milieu du XVIIème siècle.

1° Maison aux le Goaësbe, qui la vendirent en 1621 aux Houet, qui la portèrent par alliance vers 1640 aux Droualle, qui la possédaient en 1679 ;

2° Maison aux Charpentier, qui la portèrent par alliance vers 1650 aux le Malliaud, qui la portèrent vers 1670 aux Taupin de la Villegauthier ;

3° Maison aux le Tenours, qui la portèrent aux Charpentier, qui la possédaient en 1679 ;

4° Maison aux Coudé de Kermarquer, qui la vendirent en 1668 aux le Cazdre ;

5° Maison aux le Cazdre, d’ancienneté et en 1679 ;

6° Maison aux Guimart, qui la vendirent en 1634 partie aux Jannotin, partie aux Bernard de Pontmorio ;

7° Maison aux Rozé, en 1679.

 

RUELLE JAGOTTIÈRE, allant de la place du Bouffay au Martray.

1° Maison, à l’encoignure au Sud-Ouest, aux Naschebout, d’ancienneté et en 1679 ;

2° Maison aux Rozé en 1679 ;

3° Maison aux Brunet en 1679 ;

4° Maison à l’encoignure Nord-Ouest de la ruelle Jagottière et de la rue Noire (voir : rue Noire, 7) ;

5° Maison en face de la précédente (voir : place du Martray, 4).

 

RUE DES FRANCS-BOURGEOIS, ancienne RUE SAINT-ARMEL, allant de la place du Bouffay à la Porte-d’en-Bas, ou Porte Saint-Armel.

1° La Tour Villecarre, tour de vingt pieds de diamètre, qui faisait partie du mur d’enceinte ; elle fut restaurée vers 1592 par François James, seigneur de la Villecarre, capitaine de Ploërmel, et appartenait à la communauté de ville, qui la céda en 1645 au Sénéchal, à la condition de l’entretenir et de la rendre en cas de guerre aux bourgeois de Ploërmel, pour en disposer à leur gré. La tour Villecarre devint donc le logement du sénéchal de Ploërmel ; et ce fut là, semble-t-il, que François Perret de Lézonnet, dit « de la Tronchaye », sénéchal de Ploërmel, reçut en décembre 1690 le roi d'Angleterre exilé, Jacques Stuart ;

2° Maison, près de la grande porte de l’église et au haut de la rue Saint-Arme!, aux Berthelot en 1630 et 1679 ;

3° Maison aux Jouet en 1679 ;

4° Maison aux Ruaud, qui la portèrent aux Chaignart, et ceux-ci aux Jocet, qui la possédaient en 1679 ;

5° Maison Bigarré. — Elle est construite en belles pierres de granit et sa porte est surmontée d’un croissant avec la date de 1669. Elle est dite à la réformation du domaine royal en 1677 : « Maison, donnant par le devant sur la rue Saint-Armel, appelée Maison Bigarré, consistant en chambres basses et hautes, antichambre, greniers ; écuries et cour au derrière. Contenant de face sur la rue 34 pieds et demi, et de profondeur, jusqu’aux murailles de la ville, 53 pieds ».

Elle appartenait au XVIème siècle aux Druays, Jean Druays, sieur de Guerminy, la vendit le 29 mars 1587 à Jean Bigarré, sieur de la Landelle, greffier à la Cour royale de Ploërmel, et époux de Jeanne Audren, dame de la Touche, qui eurent, entre autres : Louise Bigarré, épouse en 1610 de Guillaume Peschard, sieur de Hautevaye ; Jean Bigarré, sieur de la Landelle, qui fut baptisé à Ploërmel, le 26 novembre 1598, et qui continua la famille Bigarré ; et Jeanne Bigarré, dame de la Touche, qui épousa en 1615 Mathurin Houet, sieur du Chesnevert, procureur syndic de Ploërmel ; elle reçut la « Maison Bigarré », et n’eut qu’un fils : François Rouet, sieur du Chesnevert, de la Touche, greffier au siège royal de Ploërmel, qui fit déclaration en 1677 de la « Maison Bigarré », et eut postérité.

La « Maison Bigarré » appartenait en 1740 à René Perrot, sieur de la Villefroger, en Mauron, receveur des fermes du Roi à Ploërmel, époux de Louise Quérangal, qui était mort avant 1766, et eut :

1° Joseph-Jacques Perrot de la Villefroger, entrepreneur des Tabacs à Ploërmel en 1783, baptisé à Ploërmel le 7 octobre 1743 ;

2° Françoise Perrot de la Villefroger, qui épousa à Ploërmel, le 27 mai 1766, Charles-François Dumay de la Morinais, avocat au Parlement, et eut : Mme Gaillard de Kerbertin.

La « Maison Bigarré » appartenait en 1810 à Monseigneur Ribault, descendant des Perrot de la Villefroger.

La déclaration de 1677 porte que cette maison était chargée de curieuses redevances : « son propriétaire devait payer chaque année quarante quarts d’écus pour quarante sermons qui se doivent faire en l’église de Monsieur Saint-Armel, de Ploërmel, par des prédicateurs capables de prêcher et annoncer la parole de Dieu dans icelle église ». Il devait « en outre fournir le vin à Pâques des chacun an, aux communiants de la dite paroisse Saint-Armel, pour trois jours, savoir : le dimanche de Pâques Fleuries (dimanche des Rameaux) ; le Jeudi Saint et le dimanche de Pâques ».

Sur cette maison, deux problèmes se posent :

Pourquoi, sur sa porte, un croissant avec la date de 1669, alors que les Bigarré avaient pour armes : « d’or à six merlettes de sable » ; et les Rouet : « d’argent au chevron de gueules, accompagné de trois feuilles de houx de sinople et surmonté d’une étoile de gueules ».

Pourquoi aussi la tradition prétend-elle que ce fut là que fut logé le roi d'Angleterre détrôné, Jacques II Stuart, en décembre 1690 ?

Voici à ce sujet ce que nous apprend l’histoire :

Jacques II Stuart, fils de l’infortuné roi d'Angleterre Charles Ier, décapité en 1649, s’était, après avoir perdu la bataille de la Boyne, le 1er juillet 1690, réfugié en France, où le roi Louis XIV lui avait donné pour résidence le château de Saint-Germain-en-Laye. Ayant appris que des débris de son armée avaient traversé la mer et établi un camp dans les environs de Dinan, Jacques II résolut d’aller retrouver ses fidèles sujets. Ayant quitté Saint-Germain au commencement de décembre 1690, il avait descendu la Loire jusqu’à Nantes, traversé Redon et Vannes, et était arrivé à Ploërmel la veille de Noël, vers les six heures du soir. Il devait descendre dans le couvent des Carmes ; mais, ceux-ci ayant déclaré ne pouvoir le recevoir, il était allé loger dans la maison du sénéchal de Ploërmel, François Perret, seigneur de Lézonnet. Le roi était accompagné du duc de Berwick, du capitaine de ses gardes, de Sébastien de Romadec, marquis du Molac, gouverneur de Nantes, et d’un Père jésuite. Il séjourna un jour et deux nuits à Ploërmel, où il assista pieusement aux offices de la fête de Noël, et il quitta cette ville le 26 décembre, pour aller coucher en Mohon, au village de Penfrat, en une maison sur laquelle, en souvenir de cet hôte royal, on sculpta un personnage tenant à la main un sceptre. Le séjour à Ploërmel du roi Jacques II avait coûté à la Communauté de ville une somme de 800 livres.

Il ressort de ce récit que le roi Jacques II, arrivé à l’improviste à Ploërmel, dans la soirée du 24 décembre 1690, fut logé, aux frais de la Communauté de ville, dans la maison du Sénéchal, François Perret, seigneur de Lézonnet, de la Bourdelaye, de la Ville-Aubert, de Glesvily, époux de Jeanne de la Tronchaye. Or, en 1690, François Perret avait à Ploërmel deux logis : un hôtel sur la place du Martray, ou des Halles ; et la maison du sénéchal, ou maison de ville, établie dans la Tour Villecarre, qui faisait partie des fortifications et existait à l’ouest de la ville, près de la « Maison Bigarré ».

Je crois donc que Jacques II fut logé dans la « Tour Villecarre », l'Hôtel de Ville ; ou peut-être dans la « Maison Bigarré », qui joignait la Tour Villecarre, et qui, alors, aurait pu être louée par les Houët du Chesnevert à François Perret de la Tronchaye.

Après le désastre de la flotte française à la Hougue près de Saint-Waast, le 3 juin 1692, Jacques II regagna le château de Saint-Germain, où il mourut le 14 septembre 1701 ;

6° Maison aux Porcaro, qui la vendirent en, 1665 aux le Cazdre, auxquels elle appartenait en 1679 [Note : Peut-être que cette maison revint aux Porcaro, qui l’auraient portée par alliance en 1684 aux du Guiny, dont les armes, « un croissant », existent au fronton de la maison voisine ?] ;

7° Maison, à, l’encoignure de la place de la Poulaillerie, aux Cado en 1600, qui la portèrent par alliance aux le Goaësbe, qui la vendirent en 1664 aux de Lourme, propriétaires en 1679 ;

8° Maison, à l’ouest de la précédente, aux Courtin, qui la vendirent en 1620 aux Bily, propriétaires en 1679 ;

Hôtel des Ducs de Bretagne ; dit, en 1679, Hôtel de l'Ecu de France : composé de quatre pavillons, en pierres rouges de grand appareil, avec fenêtres grillées, et meurtrières, il faisait partie à l'Ouest des murailles de la ville. Il joignait au Nord-Ouest la Porte Saint-Armel., ou Porte-d’en-Bas ; au Nord, la rue ; à l'Est et au Sud, les maisons des Bily (n° 8), et des le Cazdre (n° 6). On remarque encore, à l’intérieur de cet hôtel, deux belles cheminées : celle du rez-de-chaussée est en granit sculpté, et porte le monogramme du duc de Mercœur.

Cet hôtel servit de résidence aux ducs de Bretagne : il fut habité, en 1182, par la duchesse Constance ; en 1186, par le duc Geoffroy, qui y tint les célèbres assises connues sous le nom d’ « Assises au comte Geoffroy » ; en 1240, par le duc Jean Ier, qui y signa le 20 avril 1240 l’édit expulsant les juifs de Bretagne ; par le duc Jean II, en 1272 et en 1276, quand il vint fonder à Ploërmel le couvent des Carmes, où il devait avoir sa sépulture, et en août 1294, quand il rassemble à Ploërmel les seigneurs bretons convoqués pour la « revue des osts du duc de Bretagne » ; par le duc Arthur II, qui tint à Ploërmel, en 1309, les Etats de Bretagne. Depuis lors, les ducs résidèrent de préférence, pendant leur séjour à Ploërmel, dans le couvent des Carmes, où ils s’étaient réservés un appartement. Le duc Jean III résida à Ploërmel en 1315 ; le duc Jean IV en 1397 ; le duc Jean V en 1406, 1407 et 1409, février 1411, décembre 1428 et novembre 1439 ; la duchesse Anne descendit aussi à l’hôtel ducal de Ploërmel, où le duc de Mercœur habita plusieurs fois pendant la guerre de la Ligue, et où il fit faire une cheminée, surmontée de son monogramme.

Après avoir fait partie du domaine ducal jusqu’à la fin du XVème siècle, et servi souvent de résidence aux ducs de Bretagne, cet hôtel fut vendu vers 1498 à Jean Mouillard, époux de Jeanne Vallaye, lesquels en firent déclaration lors de la réformation de 1507 ; et il s’appelle depuis « Hôtel, ou tenue, Jean Mouillard ». Ce Jean Mouillard eut de Jeanne Vallaye, autre Jean Mouillard, sieur des Cormiers, qui habitait Ploërmel en 1520 et 1543, parent des le Goaësbe, et dont la fille Benoîte Mouillard semble avoir épousé vers 1540 Olivier Cado, sieur du Vaupinel, dont entre autres : Marguerite Cado, qui épousa vers 1574 Yves de Porcaro, seigneur de Porcaro, auquel elle porta l’ancien hôtel ducal. Elle eut pour fils : Julien de Porcaro, né vers 1576, seigneur de Porcaro, chevalier de l’ordre du Roi, qui épousa vers 1616 Renée Troussier, dame de Lourmier, et mourut à Porcaro le 20 mai 1667, ayant laissé postérité. Il avait vendu ou cédé le 29 novembre 1630 l’ancien hôtel ducal à Jean Cado, sieur de Kerboclion ; Pierre Audren, sieur de Barbotin, et Julien Billy, sieur du Val.

Lors de la déclaration, faite le 19 novembre 1676, l’ancien hôtel ducal, dit alors « Hôtel de l'Ecu de France », comprenait : « le vieux manoir, avec quatre pignons, séparés par deux costières : deux des pignons sur les douves, deux sur la rue allant de la Porte-d’en-Bas à l’église Saint-Armel, ceux-ci appuyant la voûte de la Porte-d’en-Bas ; les murailles formant à l'Ouest les fortifications de la ville close de Ploërmel, et ouvertes de fenêtres et vues à grilles de fer, encore y annexées, et conduits de latrines allant dans les douves... deux petites cours intérieures... comme redevances annuelles : 64 sols tournois aux religieux Carmes de Ploërmel ; 60 sols tournois à la fabrique Saint-Armel ; 60 sols tournois aux religieuses Carmélites ; 60 sols tournois à l’hôpital et Maison Dieu de Ploërmel ». Il appartenait alors (en 1676) à cinq personnes : Marc Jégoudaye, sieur de Saint-Maurice ; Guillaume le Cadre, sieur de Pontminier ; Jean Dumay, sieur des Aunays ; Jean de Lourme, et Jean Billy, sieur du Val.

Marc Jégoudaye, sieur de Saint-Maurice, procureur royal à Ploërmel, habitait le corps de logis principal. Il l’avait acheté le 5 septembre 1666 de Messire Charles Maubec, sieur de Brohéas, docteur en théologie, recteur de Sérent, qui l’avait reçu de sa mère, Perrine Audren, fille de Pierre Audren, sieur des Petits-Prés, propriétaire en 1610 de l’hôtel ducal.

Guillaume le Cazdre, sieur du Pontminier, avocat à la Cour, occupait la partie vers le Sud. Il l’avait reçue par succession, en 1654, de son père, Yves le Cazdre, sieur de Pontminier, époux de Julienne Gourel, qui l’avait acheté vers 1625 de Julien de Porcaro.

Jean Dumay, sieur des Aunays, époux depuis 1648 de Françoise-Renée le Goaësbe, sieur de Saint-Malo, possédait la partie vers le Sud-Est, par acquêt du 13 avril 1658 d'Yves le Cazdre, sieur du Pontminier.

Jean de Lourme, époux de Jacquette Leroy, possédait le logis vers l'Est sur la rue, par acquêt du 8 septembre 1664 de Pierre le Goaësbe, sieur de la Grée-Bernard, époux de Françoise Cado, dame de Boyac, lesquels l’avaient acheté le 26 août 1663 de Julienne Cado, veuve de Jacques Ramon, sieur de Kériman, et qui l’avait reçu en héritage de son père.

Jean Bily, sieur du Val, procureur royal à Ploërmel, possédait le logis joignant vers l'Est le précédent, et situé à l’angle de la rue Noire et de la rue Saint-Armel, comme l’ayant reçu de son père Julien Bily, époux de Périnne Minier.

En 1679 l’ancien « Hôtel des ducs de Bretagne » servait d’auberge sous le nom d’ « Hôtel de l'Ecu de France » [Note : Là demeurait en 1792 M. Mesny]. Il appartenait à la fin du XVIIIème siècle aux le Goaësbe ; et il est actuellement la propriété de M. Terrier de Laistre, par héritage des le Goaësbe de Réron (M. de Bellevue).

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