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Château et Seigneurie de Saint-Malo en Ploërmel

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Comme nous l’avons dit au début de ce volume, les souverains bretons avaient anciennement une résidence auprès de Ploërmel, au bord de l’étang, créé par l’un d’eux et appelé depuis « l'Etang-au-Duc ». Près de ce château était un champ, dit « Champ de Saint-Armel », et le couvent ou ermitage de Bily (Lan-Bily). Les princes bretons séjournèrent souvent dans ce château ; et ce fut là, entre autres, que la duchesse Constance, d’accord avec son fils, le jeune et malheureux prince Arthur, se désista de ses droits sur Vitré, en faveur d'André, dit « de Vitré », et de Guillaume de la Guerche, par acte du mois de juillet 1198 (« Preuves de l’Histoire de Bretagne » de D. Lobineau, page 730). L’existence de ce château est également affirmée par une charte du mois d’avril 1257, par laquelle les moines de Saint-Gildas de Rhuys, possesseurs du Prieuré de Taupont, cédèrent au duc Jean Ier, en échange des droits à la coutume de la Clarté, en Lanzac’h, les moulins à eau au-dessous de la chaussée du Grand Etang de Ploërmel, près de laquelle le dit duc Jean Ier possédait un château.

Ce château devait s’élever primitivement sur le tertre qui domine vers le Sud-Est la chaussée de l'Etang-au-Duc, terrain actuellement en landes et en broussailles, qu’on nomme encore « le Château ». Cette demeure devait être fortifiée ; elle fut détruite probablement pendant les guerres du XIVème siècle ; et les Rohan, qui en étaient devenus possesseurs par cession du duc, reconstruisirent, près de là et vers le Sud-Est, une autre résidence, qui est le manoir actuel de Saint-Malo.

Il est fait mention de la pièce de terre dans laquelle devait s’élever le château primitif dans deux actes, l’un de 1434, l’autre de 1677.

Dans le premier, le duc Jean II, par Lettres datées de Sérent du 14 mars 1434, « donne en arrentement à Jean de Lambilly, écuyer, seigneur de Lambilly, moyennant 60 sols de rente, les terres et héritages de la Garenne, contenant environ douze journaux, joignant les Moulins de l'Etang-au-Duc et dépendant de l’hostel de Saint Malou » [Note : « Lettres et mandements du duc Jean V » et archives du château de Lambilly].

Le second est contenu dans la déclaration faite par les dames Ursulines de Ploërmel lors de la Réformation du Domaine Royal, le 9 décembre 1677, des terres dépendant de leur seigneurie de Saint-Malo : « Une pièce de terre sous bois taillifs et pasture, appelée " les Chasteaux ", avec de vieilles garennes et rabines et le champ dit  " de Saint-Armel ", contenant environ trois journaux et demi, et joignant les moulins et chaussées de l'Etang-au-Duc. Elles doivent, pour cette pièce de terre, une rente annuelle de quatre livres au Roi ».

Le manoir du XVème siècle existe encore. C’est une construction de l’époque de la Renaissance. La façade principale vers le Sud est décorée de curieuses sculptures en granit. Près de là vers le Sud-Est s’élève la chapelle Saint-Malo, qui faisait autrefois partie de cette seigneurie. Vers 1900, M. Mesny, propriétaire de Saint-Malo, a fait construire, au Nord et à proximité du manoir Renaissance, une jolie villa, entourée d’un parc, qui domine tout l'Etang-au-Duc. L’ancien manoir sert de bâtiments de dépendances.

La seigneurie de Saint-Malo, ancienne propriété ducale, jouissait de droits considérables. Elle avait Haute Justice. Son fief comprenait les Rôles des Villes-Benoist et de Cancoët et s’étendait sur les villages des Villes-Benoist, de Saint-Antoine, de la Vieilleville, du Hingueul, de Cancoët, etc. Le fond et la pêche de l'Etang-au-Duc en dépendaient dès l’origine ; et les Moulins de cet étang lui furent rattachés en 1257.

Le fief de Saint-Malo fut acquis, par contrat d’échange du 24 juin 1648, des Guillot, sieurs de Saint-Malo, par Charles de Bréhault, sieur de Malleville et de la Rivière Bréhault, qui le rattacha à sa seigneurie de la Rivière Bréhault. Puis, après sa mort vers 1655, le fief et rôle de Saint-Malo ou des Villes-Benoist fut inféodé à la seigneurie de Malleville, et le rôle du Cancoët à celle de Lambilly. Les moulins et l’étang furent réservés comme propriété ducale, puis royale et achetés en 1688 par les Lambilly.

Voici la déclaration de la seigneurie de Saint-Malo faite par les dames Ursulines de Ploërmel le 9 décembre 1677 : Elles déclarent posséder, par acquêt fait le 12 mai 1677, de Jean Dumay, sieur des Aulnays, « les maison, manoir et métairie nobles de Saint-Malo, avec colombier, jardins devant et derrière, futaye en châtaigniers, garennes et terres d’une contenance d’environ 17 journaux, joignant le chemin dit " des Pavés ", allant de Ploërmel à l'Etang-au-Duc et aux moulins ; et en plus environ 57 journaux de terres : soit au total 74 journaux. La chapelle prohibitive de la dite maison de Saint-Malo. Droits de mouture franche aux Moulins au Duc ».

Comme nous l’avons dit, les ducs de Bretagne cédèrent la seigneurie de Saint-Malo aux Rohan, qui firent bâtir le nouveau manoir et y parurent en 1427 : « Le vicomte Alain de Rohan au manoir de Saint-Malou, y a un métayer ». Le fils d'Alain, nommé lui-aussi Alain, vicomte de Rohan et de Porhoët, le céda vers 1432 à Jean de Keradreulx, seigneurs des Aulnays-Kéradreulx [Note : De Keradreulx : «  d’argent à trois léopards d’azur »], en Lanouée, son maître d’hôtel et le précepteur de ses enfants, lequel parut à Saint-Malo R 1440 et 1456 : « J. de Keradreux a la métairie de Saint-Malo ». Il épousa Marie de Montauban et eut, entre autres :

René de Kéradreulx, seigneur des Aulnays, de Saint-Malo, qui s’éprit de Catherine de Rohan, dont son père avait été le précepteur et avec laquelle il avait été élevé, et qui fut, pour ce motif, assassiné, en octobre 1479, par Jean de Rohan, frère de Catherine.

Saint-Malo fut alors acheté par Guillaume Salmon. La famille Salmon semble originaire du pays de Vitré, où elle vivait dès le XIIème siècle ; une de ses branches se fixa au début du XVème siècle dans la sénéchaussée de Ploërmel, et une autre dans la voisinage de Saint-Malo.

Elle s’armait : « d’azur au chevron d’or accompagné de trois têtes de lion de profil, également d’or ».

Guillaume Salmon, seigneur de Saint-Malo, par acquêt en 1479, était déjà seigneur du Broussay, en Mauron, et fils de Olivier Salmon, seigneur de Brandeceux, en Concoret, procureur de Malestroit ; il devint secrétaire du duc et gardien des Sceaulx de la Cour de Ploërmel en 1484 ; et mourut en 1506. Il avait épousé Jeanne de la Martinière, qui se remaria avec Michel du Bois. Elle parut veuve avec ses enfants à Saint-Malo, lors de la déclaration de 1507 et à la réformation de 1513 à Saint-Malo, où elle demeurait avec son second mari : « Michel du Bois et Jeanne de la Martinière au Manoir de Saint-Malo, qui fut à un Keradreulx ». Guillaume Salmon avait eu :

Guillaume II Salmon, seigneur du Brossay, de Saint-Malo, qui épousa Guyonne du Guiny ; il parut au Broussay, en Mauron, en 1513 ; et sa veuve à Saint-Malo en 1541. Il avait eu, entre autres :

Claude Salmon, seigneur de Saint-Malo, notaire à Auray en 1540, puis qui demeurait à Saint-Malo, en 1550, 1552 et 1568. Il eut :

1° François, mort en 1578 ;

2° Yves Salmon, seigneur de Saint-Malo, baptisé à Taupont, le 22 octobre 1562, qui fut tué par les Huguenots au siège de Malestroit et inhumé en l’église Saint-Gilles de cette ville, le 11 février 1591, malgré le recteur ;

3° Yvonne, qui épousa Regnaud d'Orléans, conseiller au Présidial de Vannes, et mourut avant 1597 ;

4° Marguerite, qui suit ;

5° Vincent Salmon, inhumé dans l’église Saint-Gilles de Malestroit le 7 juin 1594 ;

6° Jacques, seigneur de la Grée-Bernard, baptisé à Ploërmel le 12 décembre 1568, dont postérité à la Grée-Bernard.

Marguerite Salmon, dame de Saint-Malo, baptisée à Ploërmel le 6 mars 1564, épousa en 1585 Guillaume du Beysit (du Beysit : « d’argent à la fasce vairée d’or et d’azur, au chef d’azur chargé de quatre besants d’or, et une étoile d’or en pointe »). Elle eut :

Marie du Beysit, dame de Saint-Malo, qui épousa vers 1606 François Guillot, seigneur du Boisjagu, de Locqueltas, de Réhel (Guillot : « de sable à la croix engreslée d’argent »). Son mari vendit en 1624 le fief du Boisjagu, en Néant, à Bertrand de Neuville, seigneur du Bouëxic, et elle vendit, étant veuve, les rôles de Saint-Malo et de Cancoët, le 24 juin 1648, à Charles de Bréhault, seigneur de Malleville et de la Rivière-Bréhault. Elle eut :

Jeanne Guillot, dame de Saint-Malo, qui épousa vers 1640 Hervé André, écuyer, dont un fils mort sans alliance en 1658.

Saint-Malo vint ensuite et probablement par acquêt à Jean Dumay, seigneur des Aulnays, époux de Marie Le Goaësbe, qui demeurait à Saint-Malo en 1666 et 1670, et le vendit le 12 mai 1677 aux Dames Ursulines de Ploërmel, qui en firent déclaration le 9 décembre 1677.

Lors de la Révolution, les Ursulines furent expulsées, et leurs biens volés et vendus nationalement. Ce fut M. le Goaësbe qui acheta Saint-Malo, le 14 mai 1791, moyennant 20.700 livres.

Le manoir et la métairie de Saint-Malo furent rachetés vers 1860 par M. Mesny, huissier à Ploërmel, dont le fils fit construire en 1900, auprès et au Nord du manoir Renaissance, une jolie villa, entourée d’un parc, qu’il vendit en 1910 au marquis de la Boëssière, propriétaire de Malleville, de Lézonnet. de Boyac, de l'Etang-au-Duc, qui a loué la villa ou châlet de Saint-Malo à différentes personnes (M. de Bellevue). 

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