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PLOGOFF

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La commune de Plogoff (pucenoire.gif (870 octets) Plogon) fait partie du canton de Pont-Croix. Plogoff dépend de l'arrondissement de Quimper, du département du Finistère (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PLOGOFF

Plogoff vient du breton « ploe » (paroisse) et de saint Cov ou Colodoc, Kénan, Quay, Ké qui est né en Irlande et vient à Tours, où il se fait religieux dans le monastère de Saint-Martin. Après avoir été évêque de Dulek, au nord de Dublin, il revient sur les côtes du Léon.

Plogoff est une ancienne paroisse primitive qui englobait autrefois les territoires actuels de Plogoff, Cléden-Cap-Sizun, Goulien, Primelin et sa trève Saint-Tugen (aujourd'hui en Primelin), Esquibien et sa trève Audierne, Beuzec et sa trève Pont-Croix. La paroisse de Plogoff est créée lors de l'arrivée des bretons (au V-VIème siècle) et dépendait autrefois de l'ancien évêché de Cornouaille. Plogoff couvrait à l’origine toute la pointe du Cap-Sizun, depuis Beuzec-Cap-Sizun et Pont-Croix.

Les documents signalent sur le territoire de Plogoff huit chapelles : Saint-Cléden, Saint-Yves, Saint-André, Notre-Dame de Bon-Voyage, Saint-Michel, Saint-Moëllien, Saint-Guénolé, Saint-Maudez. Les quatre premières subsistent encore en 1940.

En Juillet 1643, le Père Maunoir et ses collaborateurs donnèrent une mission à Plogoff. Peu éclairés au point de vue religieux, les habitants travaillaient le dimanche comme les autres jours. Ils étaient, au surplus, victimes des superstitions les plus grossières. Des danses nocturnes avaient lieu dans les chapelles de la côte (Séjourné, Histoire de... Julien Maunoir, I, pp. 187-190 ; 319-352 ; II, p. 9). A la fin des exercices spirituels de la mission, la masse des fidèles était convertie ; seuls les débitants de boisson se montrèrent réfractaires à la grâce. En 1648 et 1655 de nouvelles missions se donnèrent à Plogoff, sous la direction du Père Maunoir. C'est au cours de cette dernière que le Vénérable serviteur de Dieu convertit M. de Trémaria, du manoir de Kerazan, en Cléden, et l'orienta vers l'oeuvre des missions. Les travaux du Père Maunoir en 1659 furent couronnés par quelques missions en Cornouaille, parmi lesquelles la mission de Plogoff (Cf. abbé Parcheminou, Monsieur de Tremaria, pp. 20, ss.). Signalons encore la mission donnée dans la paroisse, en la seconde moitié d'Octobre 1869, par les Pères Coniat et Kervennic, jésuites, avec la collaboration de sept recteurs de la région. Dès la veille de l'ouverture des exercices, la statue de Notre-Dame du Bon-Voyage avait été transférée de sa chapelle à l'église paroissiale. A la fin de la mission, une procession solennelle s'organisa pour la reconduire à son sanctuaire (Archives de l'Evêché).

On rencontre les appellations suivantes : Ploegomff (vers 1330), Ploegoff (en 1368, 1379 et 1394).

Plogoff

Note 1 : " Plogoff est une paroisse du fond du Cap-Sizun, qui appartient au doyenné de Pont-Croix. Elle mesure 1.167 hectares de superficie et comptait 2.976 âmes vers 1936. Le mot Plogoff est à rapprocher de Lescoff, nom d'un quartier de cette paroisse, et de Roscoff. Ce vocable goff est l'éponyme de la paroisse, et doit s'appliquer à un vieux saint breton, fondateur de la localité. C'est en Plogoff que se trouve la fameuse Pointe du Raz, si admirée des touristes. André Theuriet l'a visitée vers la fin d'Août 1881. Voici quelques-unes de ses impressions. Le voyageur aborde le Loc'h et gravit le chemin qui mène à Plogoff : « Plus nous montons, plus le site devient désert. Ça et là, encore quelques champs pierreux ceints de murs bas en blocailles, puis le blé noir disparaît pour faire place aux ajoncs ». A partir de l'agglomération de Lescoff voici « qu'à droite et à gauche se montre la mer lumineuse et, debout au milieu d'une bruyère rose et roussie, se dresse toute blanche la tour d'un phare. La grande voix de l'océan se fait entendre de partout, et nous apercevons les formidables dents grises des rochers du Raz, devant lesquels le phare se tient comme une mystérieuse sentinelle surveillant les plaines de la mer » [Note : Le phare de 79 mètres de hauteur, établi en 1839, n'existe plus]. De la pointe, le panorama est splendide. « A gauche, dans un immense demi-cercle, borné par les roches vaporeuses de Pen-March, la baie d'Audierne étale ses moires céruléennes ; — à droite, la baie des Trépassés enfonce ses eaux d'un bleu plombé dans une enceinte de récifs menaçants [Note : La baie des Trépassés « Boë an anaon » était primitivement « Boë an aon » : la baie de la rivière. C'est là que se jetait anciennement la rivière centrale du Cap-Sizun. Le passage d'une formule à l'autre est le résultat d'une allitération (Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1925, p. 117)], et la pointe du Van, qui la sépare de la baie de Douarnenez, découpe sur l'étendue azurée la blanche arête de ses promontoires ; — en face, le Raz semé d'écueils, puis la légendaire île de Sein, aux terres si basses qu'on dirait, à chaque instant, que le flot va la recouvrir ; — au delà enfin, la mer radieuse et sans limites, se fondant au loin dans les buées lilas qui bordent le ciel. — Plus de traces humaines ; pas un bout de voile au large, rien que le continuel rugissement des lames et les cris aigus des goëlands, qui tournent horizontalement au-dessus des rochers. C'est la fin de la vie terrestre, le commencement de l'infini sauvage et solitaire ». Un étroit sentier mène aux extrémités rocheuses de la Pointe du Raz. Sur la droite, il conduit en face d'un entonnoir granitique au fond duquel bout l'enfer de Plogoff. On peut de là contempler « le formidable assaut des vagues contre les roches luisantes qui forment les parois du gouffre. Elles accourent de tous côtés, verdâtres et monstrueuses par des couloirs percés dans les entrailles de la pointe ; parfois elles s'y rencontrent ; s'y heurtent furieusement avec des râlements sinistres ou des détonations éclatantes. L'eau noire tournoie et bouillonne comme au fond d'une cuve magique ; de temps à autre elle lance, de bas en haut, de sourdes lames verticales qui retombent en éparpillements d'écume... » [Note : Douarnenez, Paysages et impressions. Revue des Deux Mondes, 1881, pp. 153-154. Cf. Brizeux., Les Bretons, Chant X, « La Baie des Trépassés »]. Le promontoire du Raz est couronné par une belle statue de Notre Dame des Naufragés, oeuvre du sculpteur Godebsky, solennellement inaugurée le 3 Juillet 1904, sous la présidence du cardinal Labouré, archevêque de Rennes " (J. P. Chever).

Note 2 : LÉGENDE DE LA VILLE D'IS : Une croyance populaire plaçait la fameuse ville d'Is dans l'étang de Laoual, hameau qui se trouve à quelques centaines de mètres au Nord de Lescoff. Cet étang est tout petit, mais très profond ; c'est le réservoir naturel de toutes les eaux douces provenant de la déclivité du terrain. La légende veut qu'il y ait eu là jadis une grande chapelle. Daou ugent mantel skarlat, nès compti ar re all - A iè bep sut deus ger-Is d'an ofern da Laoual. Ce qui veut dire : « Quarante seigneurs. vêtus de manteaux de pourpre, sans compter les autres, allaient chaque dimanche, de la ville d'Is, à la messe à Laoual » (Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1920, 5-25). Certains marins de Plogoff contaient, d'autre part, que la croix de Pennéac'h, trouvée dans le Raz, provenait de la ville d'Is (Boulain, Le Raz de Sein, pp. 104-105, 114). LA PESTE DE LESCOFF : Vers la fin du XVIème siècle la peste éclata à Lescoff. Comment ? Probablement à l'occasion du pillage d'un navire étranger jeté à la côte. Une gwerz fut composé au sujet de cette épidémie. M. Le Carguet en a publié des fragments, qu'il a mis plusieurs années à recueillir (La peste de Plogoff, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1899, pp. 15-25). M. Chever, dans son manuscrit, donne quelques bribes complémentaires. Voici une courte analyse des reliques de ce vieux chant : C'est quelques jours après Pâques que se déclenche le fléau : Da pascq or Salver diveza, - A guer a Lescon ne voa netra, - Ac aben tri devez a cala maë, - A guer a Lescon a voa un drue (Manuscrit Chever). Sortie d'un bâtiment arrivé du Nord, l'épidémie s'abattit sur le village entier et y fit 60 victimes qui durent être inhumées dans la chapelle et le cimetière de Saint-Collodan, parce que des gens armés barraient l'accès du bourg. Les jeunes filles faisaient don aux églises de leurs objets les plus chers : Ma zavancher lien guen, - Laket-ha var oter sant Collodan ; - Ac va broz lien moan, - A vo gret da zant Bastian (La peste de Plogoff, p. 19). Quelques personnes, pour fuir la contagion, avaient dressé des huttes, et vivaient autour de feux, en plein air. Les mourants n'avaient qu'une seule crainte : ne point être inhumés en terre bénite : .... Ma zadic paour, ma zadic paour, - Va hasset da veret Plogon, - Hac an Otrou Doue ho recompanso (Manuscrit Chever). Cet enfant indique à son père ceux qui porteraient son cadavre au cimetière de Plogoff. Meiller a veill a Harn, Jacquez a Pelle, - Paul ar Gornog ha Yan an Dre. - Em hasso da Blogon...., (Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1907, p. 337). Une voix du Ciel se fit un jour entendre, et signala comme remède au fléau le plantain que l'on trouve au bord des chemins. On chercha cette plante, et bientôt le mal cessa. Une autre épidémie sévit à Plogoff en 1779 ; elle fit cent morts dans l'année, dont quarante-deux au mois de Septembre. CHANNIK AN ORMANT : M. Le Carguet a publié en 1907 une longue chanson bretonne qui a pour titre Channik an Ormant (Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1907, pp. 324-339). Il s'agit de l'enlèvement d'une jeune fille de ce nom, par l'équipage d'un navire hollandais débarqué à la Pointe du Raz. L'héroïne de ce chant naquit à Plogoff le 27 Avril 1609. Accompagnée d'une amie, Marie Bourdon, elle gardait ses moutons, lorsqu'elle fut poursuivie, atteinte et embarquée par les Hollandais. Arrivée en pleine mer, on lui demande de faire son choix parmi les matelots. Survient le capitaine qui l'embrasse et lui fait des avances. La jeune fille, qui dès l'abord ne veut rien savoir, finit par épouser le capitaine. Revenue au pays pour quelques jours, elle prie sa mère de l'accompagner en Hollande. Celle-ci refuse et Jeanne Le Normand y retourne un peu plus tard. L'histoire de Channik, note M. Le Carguet, se racontait jadis à toutes les veillées, avec des détails que ne donne pas la chanson. Les voici. La poursuite de Marie Bourdon, sa compagne, qui dut son salut à ce fait : en courant elle tomba. Son aiguille en buis, à tricoter la laine, lui pénétra dans la joue. La douleur et la vue de son sang la firent s'évanouirent et ses ravisseurs l'abandonnèrent ; — la venue de Channik avec son mari à Lescoff, et ses adieux à ses parents sur le mur du cimetière, après la grand'messe ; — la description de sa maison an ty bras, rebâtie en 1661 par Guillaume Boccou, recteur de Cléden. La gwerz de Channik an Ormant est le chant national de Lescoff (J. P. Chever).

Note 3 : UN VAILLANT RECTEUR DE CAMPAGNE GERMAIN YVEN : Né à Audierne, le 20 Janvier 1788, Germain Yven fut promu au sacerdoce le 9 Avril 1805, et nommé vicaire à Ploaré, dont l'abbé Guézengar, capiste comme lui, était le recteur. Ce dernier lui inculqua des notions de médecine. Placé le 29 Mai 1820 à la tête de la paroisse de Plogoff, il y resta trente-cinq ans, et devenu sourd se retira à Audierne, où il mourut. Il embellit son église en la faisant exhausser, en restaurant le transept (1835) [Note : Les pierres de la construction vinrent du corps-de-garde démoli de Feunteun-Od (Manuscrit Chever)], en décorant le choeur d'une boiserie (1853). C'est également par ses soins que le cimetière fut entouré d'un mur de clôture. Assidu à voir ses malades, à pied comme à cheval, il devait s'occuper dans une certaine mesure de leur santé temporelle. « Un excellent médecin, note le manuscrit Chever, très recherché pour les blinchou surtout » (Les plaies ou blessures). Le docteur d'Audierne s'en émut et dénonça le thérapeute, le 10 Août 1845, à Mgr. Graveran, évêque du diocèse. Il lui signale la manière hardie dont M. le Curé de Plogoff pose le diagnostic des maladies « Il vous faut une saignée, un vésicatoire, une médecine... car vous avez une fièvre catarrhale ! ! ». Huit jours plus tard le bon recteur se disculpa près de l'Administration : « Il y a déjà, Monseigneur, 25 ans que je suis à Plogoff, et j'ai vu bien des médecins fréquenter la paroisse, et jamais aucun ne m'a fait le moindre reproche... ». Dix ans plus tard, accablé d'infirmités, le pasteur de Plogoff résigna ses fonctions. Le 24 Juillet 1855, il pria l'Administration de vouloir bien transmettre au Ministre des Cultes, en l'appuyant, une demande de pension. Six jours après, voici la lettre qu'il adressa à l'Evéché pour faire connaître ses états de service : « MONSEIGNEUR, Je m'empresse de faire passer à Votre Grandeur le mot qu'elle a bien voulu me demander. — 1. Un navire prussien chargé de 120 tonneaux de vin fit côte en 1822 sur les confins de ma paroisse. Je fus le premier à contribuer à sauver l'équipage. Six heures après, le navire fut brisé par les houles de mer, les vins éparpillés par la côte. Je fis travailler mes paroissiens et on fut assez heureux de sauver 114 tonneaux et de les faire transporter à Audierne en moins de quatre jours. Monsieur le Préfet d'alors me fit mention honorable dans son Bulletin administratif. — 2. En 1826 un navire de Nantes poussé par la tempête échoua sur un rocher un peu éloigné de la terre. Le navire fut bientôt brisé par les lames de mer. Le capitaine et le mousse s'étaient attachés sur une espèce de drosse. Les vagues les poussaient à terre, mais je fus obligé d'être le premier à me jeter dans la mer pour les attraper et tirer à terre, et je fus assez heureux, aidé par d'autres, de les sauver, cependant avec beaucoup de peine et en nous exposant, mais les autres de l'équipage furent noyés. Et dans bien d'affreuses circonstances je me suis toujours empressé de porter secours à des malheureux naufragés que la tempête jeta sur les côtes de ma paroisse et d'aider à sauver les pauvres marins et à les recueillir chez moi. Je puis dire dans ma position que je n'ai rien négligé d'être utile autant qu'il a dépendu de moi, notamment pendant le choléra à Audierne en 1834, où j'avais travaillé pendant deux mois, nuit et jour, pour soigner et administrer les sacrements aux cholériques, où il y avait à la fois plus de 400 malades, et on avait perdu le quatorzième de la population. J'étais seul puisque le confrère était malade lui-même. En 1849 je fus encore appelé par le recteur de Pouldergat, près de Douarnenez, pour l'aider à porter les secours de la religion aux cholériques de sa paroisse et j'y restais trois semaines. Pour tout cela je prie Votre Grandeur de vouloir bien s'intéresser pour moi près du Gouvernement paternel de Sa Majesté l'Empereur pour parvenir à m'obtenir une retraite convenable pour soutenir mes vieux jours ». Le brave recteur faisait passer à l'Evêque une lettre que le Secrétaire général du Ministre des Finances lui avait adressée le 20 Décembre 1852 et où ce fonctionnaire, ancien sous-inspecteur des Douanes à Audierne, le félicitait de son zèle charitable et du concours qu'il avait prêté au Service des Douanes, pour préserver du pillage les épaves et les naufragés eux-mêmes (Archives de l'Evêché). Germain Yven obtint-il sa pension ? Nous l'ignorons. Ce que nous savons, c'est qu'il fut vivement regretté à Plogoff. « Ma plume, écrit M. Chever, ne saura jamais donner assez d'éloges à ce digne recteur. Après lui, MM. les Recteurs ne se soucièrent plus de faire la médecine, mais ils ne furent pas si bien venus quoique, cependant on ait un grand respect pour eux ». (Archives de l'Evêché).

Note 4 : Voici le vieux cantique de N.-D. de Bon-Voyage. Il se trouve dans une pièce ayant pour auteur M. de Tréanna, et pour texte : Voeux de la bâtisse de Notre-Dame de Bon-Voyage. — Christenien a christianezet - Mar plich gueneoc'h e seleouet - Ur cantic nevez composet - En gloar dar verhes beniguet. — Ezom on eus da pep mare - A sicour ar vam a drue - Nep nen deus sonch euz ar verches - A vezo maleurus da james. — Petra zo cos dar brezelliou - Petra zo cos dan truachou - Petra zo cos dar malheuriou - Nemet siouaz ar perchedou. — En em adressom dar verhes - Da veza on avocadez - Dan Itron Varia veach vat - A vezo deom avocadez vad. — E parres Plougon eo ema - Eo batisset ar chapel-ma - Da Itron Varia veach vat - Dem de guelet a galon vat. — Un den emeus a qualite - Un den a car meurbet ive - En deus laquet e batissa - En gloar d'an Itron Varia. — Er chapel-ma credet parfet - Nomb a viraclou e deus gret - E quever tud klanv ama chainet - Ar bet ol a so soulajet. — Clevit discleria ar miraclou - He deues gret anevez so - En andret tut clan ac affliget - O deves cavet heno remet. (Archives de l'Evêché).

Note 5 : Liste non exhaustive des RECTEURS DE PLOGOFF AVANT LA RÉVOLUTION : En 1379 (26 Octobre). Guillaume Le Nan (Peyron, Cartulaire de l'Eglise de Quimper, p. 440). — En 1394. Guillaume de La Tuile. — En 1405. Guillaume Livinec (Peyron, Actes du Saint-Siège, pp. 141-142). — En 1601-1612. Simon Yvenou. — En 1612-1614. Jean Yvenou. — En 1614-1617. Penner. — En 1617-1620. Bonderouff. — En 1620-1621. Melguen. — En 1621-1627. Gourlaouen. — En 1627-1637. Melguen. — En 1637. Jean Yvenou. — En 1646-1667. Henry Guillou. — En 1667-1685. Jourdain. — En 1686-1727. Alain Ligavan. — En 1727-1756. Alain-Philippe Ligavan, qui fit bâtir le presbytère en 1752 (Note de M. D. Bernard). — En 1757-1768 (11 Novembre). Clet Priser. — En 1768-1782 (14 Octobre). Bernard-Marie Lorient. — En 1783-1790. Clet Le Gall. Liste non exhaustive des CURÉS DE PLOGOFF AVANT LA RÉVOLUTION : En 1628-1634. Berre. — En 1668-1669. Jean Rospartz. — En 1669-1670. G. Salaün. — En 1671-1673. Le Gall. — En 1674. J. Guédal. — En 1675-1688. G. Louarn. — En 1689-1702 (3 Août). Jean Gouzerch. — En 1703-1706. Yves Brunet. — En 1707-1716. H. Gonidec. — En 1724-1746. Jean Perhirin. — En 1746-1757. Clet Priser. — En 1769-1771 (14 Mai). Jean Rosen. — En 1772-1782. Le Gall. — En 1783-1785. P. Cariou. — En 1786-1791. Paul Salaün. Liste non exhaustive des RECTEURS DE PLOGOFF DEPUIS LA RÉVOLUTION : 1804-1806. Jean Gloaguen, ancien vicaire d'Audierne, qui depuis le début du siècle faisait du ministre à Plogoff [Note : Avec MM. Kerloc'h et Kerisit, il avait été déporté à Rochefort (H. Pérennes, Les prêtres du diocèse de Quimper morts ou déportés pour leur foi, II, pp. 68-70)]. — 1807-1811. Alain Lévénès (Daniel Bernard, Documents et Notes, p. 178). — 1811-1813. Yves Bozec. — 1814-1818. Pierre Carn, confesseur de la foi sous la Révolution (H. Pérennès, Les prêtres... I, p. 429). — 1818-1819. Henri Riou. — 1820-1855. Germain Yven. — 1855-1858. Matthieu Clévarec. — 1858-1867. Yves Hingant. — 1867-1880. Jean Le Cann. — 1880-1884. Alain Brélivet. — 1884-1891. Jacques Poudoulec. — 1891-1913. Nicolas Déniel. — 1913-1917. Pierre Marc. — 1917-1933. Matthieu Le Gall. — 1933. Nicolas Mével, né à La Feuillée, le 28 Février 1874, prêtre en 1900, ... Liste non exhaustive des VICAIRES DE PLOGOFF DEPUIS LA RÉVOLUTION : Yves Bozec, mort en 1814. — 1833. Jean Sergent. — ... Hervé Kervarec. — 1844-1855. Pierre Moguen. — 1855-1862. François Mescam. — 1862-1866. Corentin Leap. — 1866-1869. François Larvor. — 1869 (pendant deux mois). Tanguy Cueff. — 1869-1874. Laurent Tourmen. — 1874-1885. Jean-Marie Le Coupanec. —1885-1886. Ange-Joseph Gadon. — 1886-1901. Jean Cloarec. — 1901-1904. Georges Poulhazan. — 1904-1913. Aristide Riou. — 1913-1933. René Jouanne. — 1933-1939. Corentin Moan. — 1939. Roger Ramonet, ... (Archives de l'Evêché).

Note 6 : PRÊTRES ORIGINAIRES DE PLOGOFF. — Jean Gouzerch, né à Trogor, curé de Plogoff, mort en 1702 à l'âge d'environ 43 ans. — Jean le Chever, mort au Dreff, âgé de 33 ou 34 ans, prêtre de 1696. — Jean Dagorn, né à Trogor, licencié en Sorbonne, recteur de Cléden-Cap-Sizun de 1736 à 1743. — Jean Percherin, né à Kerstrat, curé de Plogoff, mort en cette paroisse à l'âge de 86 ans. — Jean Guillou, né à Kerengar, décédé en 1756. — Clet Priser, né à Trogor, recteur de Plogoff, mort le 11 Mars 1768. — Pierre Kersaudy, né à Kerudavel le 4 Février 1708, plus tard recteur de Tréogat. — André Le Normant, né en 1708 au Ti-Bras de Lescoff, décédé en 1782 recteur de Tréguennec. — Jean Le Floc'h, né à Pennéac'h, recteur de l'Ile­Tudy en 1790, refusa le serment, interné en Octobre 1792 à l'Hôtel-Dieu de Quimper, y mourut le 4 Novembre suivant (Note de M. Daniel Bernard). — Mathieu Percherin, né à Kerven-Vraz. — Simon Bleomelen, mort jeune prêtre à Plogoff, le 4 Décembre 1760, au village du Run, à l'âge de 28 ans. — Alain Riou, prêtre de 1757, décédé à Plozévet le 20 Janvier 1767 (Note de M. Daniel Bernard). — Jean Marchand, né à Kerudavel, recteur de Camaret de 1769 à 1792, mort en arrestation à Kerlot, le 4 Mars 1793 (Note de M. Daniel Bernard). — Jean Goardon, prêtre de Plogoff, noyé sur la côte le 19 Mai 1769. — Jean Rozen, né à Landrer, curé de Plogoff, enterré le 14 Mars 1771. — Simon Le Marchand, prêtre de 1774 (Note de M. Daniel Bernard). — Jean Lasbleis, né à Landrer, religieux Carme à Angers, puis recteur de Rumengol de 1813 à 1817, décédé dans son village natal. — Paul Salaün, né à Lescoff, prêtre de 1770, curé de Plogoff. — Jean-Joachim Le Gall, mort recteur de Meilars le 27 Février 1789. — Jean Guézengar, né à Landrer en 1751. Déporté en Espagne en 1792, il s'établit à Montenedo, dans un monastère bénédictin. Il y servait de guide à un moine aveugle, et mit à profit ses loisirs pour apprendre la médecine (C. Parcheminou, op. cit., pp. 66, 230-231). — Jean Carval, né à Kerudavel en 1754, mort recteur de Plobannalec en 1805. — Henri Mével, né à Lescoff en 1757, décédé en 1819 recteur de Primelin. — Clet Kerloc'h, né à Clucarec en 1764, mourut recteur de Trégunc en 1830. — Henry Charlès, né à Landrer en 1763, décédé à Mahalon en 1819, recteur de cette paroisse [Note : Plogoff peut être fier d'avoir donné le jour à des hommes de la trempe de Guézengar, Carval, Mével, Kerloc'h, Charlès, tous confesseurs de la Foi, sous la Révolution (H. Pérennes, Les prêtres déportés pendant la Révolution, IIème volume)]. — Hervé Louarn, né à Keringar, recteur de Beuzec-Cap-Sizun de 1814 à 1815, mort en son village natal le 20 Juin 1815. — Jean Marzin, né à Landrer, recteur de Nizon de 1816 à 1818, mort dans cette paroisse. — Kerloc'h, né au bourg, recteur plus tard de Trégarvan. — Jean Marzin, né à Lescoff, décédé en 1875, curé de Briec, « grand prédicateur de son temps ». — Vincent Le Normand, né à Pennéac'h, recteur de Roscanvel, retiré à Douarnenez, où il mourut. — Jean-Marie Louarn, né à Kervergar, recteur de Landrévarzec en 1843. — Pierre Marchand, né à Kerudavel, vicaire à Plouider, mort à Plogoff. — Henri Paillart, né au bourg, mort en 1879 recteur de Tréguennec, à l'âge de 59 ans. — Alain Charlés, né en 1797 à Landrer, recteur de Tréogat, décédé en 1880. — Jean Normant, né au Ti-Braz en Lescoff, plus tard recteur d'Edern de 1878 à 1900. — Clet Kerloc'h, né à Kerlédec, recteur de Lababan de 1875 à 1888, mort à Plogoff le 5 Août 1895, âgé de 65 ans. — Laurent Carval né en 1835 à Kererno, recteur de Plovan en 1878. — Jean-Clet Couillandre, né à Kerergar en 1839, vicaire à Beuzec-Conq de 1877 à 1881, décédé à Plogoff le 3 Novembre 1887, à l'âge de 48 ans. — Joseph Marzin, né à Lescoff en 1842, recteur de Guissény en 1891, célèbre par son voyage forcé à Gênes en Août 1905. — Jean-Noël Péron, né au Dreff en 1844, recteur de Saint-Eloy en 1894. — Clet Paillart, né au bourg, missionnaire en Martinique et décédé là-bas en 1881. — Yves Kersaudy, né à Landrer en 1871, vicaire à Plozévet en 1901. — Jean Fily, né en 1882, aumônier à Quimper en 1923. — Jean-Marie Kerninon, né en 1888, recteur de Trégarvan depuis 1939. — Jean-Marie Maréchal, né en 1866, recteur de Plovan depuis 1910 (Jean-Paul Chever).

Note 7 : Liste non exhaustive des maires de Plogoff : Germain Marzin (1803-1806), Jacques Mével (1820), Jean Criou (1820-1824), Simon Carval (1824-1825), André Marchand (1832-1835), Carval (1844-1857), Yvenou (1858-1870), Jean-Paul Chever (1871), Jean Yves Carval (1871-1873), Clet Yves Carval (1874-1876), Jean-Marie Yven (1876-1878), Henri Marzin (1878-1880),Yves Kersaudy (1884-1888), Noël Salaun (1888-1896), Pierre Dagorn (1896-1916), Henri Marie Le Bloch (1919-1940), André Normant (1940-1944), Paul Salaun (1945), A. Yven (1945-1948), Clet Guézingar (1951-1969), Jean-Marie Kerloch (1971-1980), Amélie Kerloch (1980-1989), Nicolas Perfezou (1989-1995), Jean Vichon (1995-2008), Maurice Lemaître (2008-2020), etc .....

Voir   Ville de Plogoff (Bretagne) " La paroisse de Plogoff durant la Révolution ".

Voir   Ville de Plogoff (Bretagne) " Le cahier de doléances de Plogoff en 1789 ".

Note 8 : l'enquête faite par Jehan de Bennerven, procureur général, et Olivier de Kaer, bailli de Cornouaille, en 1426, mentionne à Plogoff : " 1 noble, 1 métayer, 106 payables. Il y souloit avoir 55 feux ramenés à 35 feux compté 5 feux d'évêque. Presque tous pêcheurs es sécheries dudit lieu partagés par les deux fiefs du duc et de l'évêque ".

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PATRIMOINE de PLOGOFF

l'église Saint-Collodan (XVI-XVII-XVIIIème siècle), fondée au XVIème siècle et restaurée et modifiée aux XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles. L'édifice comprend une nef de six travées avec bas-côtés, et, au droit de la cinquième, deux chapelles en ailes formant faux transept. L'église est surmontée d'un clocher à une seule galerie, avec une flèche octogonale dentelée. Le clocher, qui jusqu'au XVIIIème siècle était au milieu de l'église, est rebâti sur le pignon en 1733. L'aile nord du transept porte l'inscription "Mre Henry Guillou R 1649", puis la date de 1661 à l'envers. Sur la façade sud, à droite du porche, se trouve la date de 1764, "V. D. M. C. Priser. R. 1764". Sur le porche sud se trouve la date de 1772, "B. M. Lorient. R. 1772". La nef est rehaussée et boisée en 1835, date portée par une fenêtre près du porche ouest, et le choeur restauré en 1853, comme l'indique au fond du sanctuaire l'inscription : "1853, Yven, Recteur, Jean-Marie Carval, Maire, J. Y. Marzin, Trésorier". Les vitraux de 1901 sortent des ateliers de "Florence et Cie, Tours". Les vitraux du transept retracent deux scènes de la vie de saint Colodoc. La chaire à prêcher et les autels datent du XVIIIème siècle. On y trouve un tableau ancien du Rosaire, confrérie fondée en 1691. L'église abrite les statues de saint Collodan (en évêque), saint Yves, saint Herbot, saint Nicolas, sainte Catherine, saint Fiacre, saint Roch, saint Eloi, un Homme de douleur et une Pietà. La présence des caravelles indiquent la participation des pêcheurs ;

Nota 1 : L'église de Plogoff porte à l'extérieur les inscriptions suivantes : Au portail Ouest, en lettres gothiques : Jour de Mae l'an mil V centz XLVII fust fonde le cllohe. Au porche Midi : B : M : LORIENT : R. 1777. — Sur la façade Sud de l'église, à droite du porche : V. D : M : C. PRISER. R. 1764. Sur la partie Nord du transept : MRE : HENRY. GVILLOV. R. 1649. Près de cette inscription, la date de 1661 figure à l'envers. Le clocher, qui jadis se trouvait, dit-on, au milieu de l'église (Manuscrit Chever), fut rebâti, en 1733, à l'endroit où il est actuellement. On lit, en effet, au bas de la chambre des cloches : A. PH. LIGAVAN. RECTEUR. 1733. DON JEAN PERCHERIN. Ptre CVRE. H. NORMANT FABRIQVE. H. ROSEN FABRIQVE. A l'intérieur, l'église comprend trois nefs, avec arcades gothiques et à plein cintre. La partie la plus ancienne du monument remonte donc au XVIème siècle. Des remaniements y ont été exécutés au cours des deux siècles suivants. L'église fut rehaussée et boisée à l'intérieur en 1835. Une autre restauration est rappelée par l'inscription peinte au fond du sanctuaire : 1853, Yves recteur, Jean-Marie Carval, maire. J.-Y. Marzin, trésorier. De jolis vitraux modernes décorent l'église de Plogoff. En voici les légendes. Côté de l'évangile : 1. Comment Notre-Dame révéla à Dom Michel Le Nobletz qu'il devait donner des missions en Cornouailles. 2. Comment en présence de S. Corentin, le roi Grallon donna la Palue à S. Guénolé pour y établir le culte de Ste Anne. 3. Comment S. Colodoc venant de Grande-Bretagne en Armorique s'établit à Cléden. Côté de l'épître : 1. Comment le R. P. Julien Maunoir par l'aide et assistance de Notre Dame put en huit jours apprendre la langue bretonne et faire le catéchisme à la chapelle de Ty-Mam-Doue. 2. Comment S. Corentin montra intact et vivant au roi Grallon le poisson de sa fontaine. 3. Comment S. Colodoc assista dans ses derniers moments son ami S. Kerrien. Les cinq autels ainsi que la chaire, semblent du XVIIIème siècle. Signalons comme statues anciennes une pietà et un Christ assis. Un vieux tableau représente la Sainte Vierge donnant le Rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne [Note : La confrérie du Rosaire fut fondée en 1691]. On aperçoit au fond de l'église une belle toile partant le Christ en croix ; elle est signée : Schick. La porte des fonts baptismaux, fut construite en 1771-1772 par Hervé Ansquer pour la somme de 165 livres (Note de M. Daniel Bernard) (J. P. Chever).

la chapelle Saint-André (XVIème siècle), modifiée aux XVIIème et XVIIIème siècles. Le bénitier date de 1626. Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire avec petit clocheton amorti en dôme. Cette chapelle se trouvait jadis au lieu-dit Loch à Porz ar Zant. Le clocher porte l'inscription "I. Bocov 1626" et la date de 1626 se trouve aussi inscrite au-dessous du Christ de la poutre de gloire. La chapelle abrite les statues de saint André et de saint Jean-Baptiste ;

Nota 2 : Non loin du Loc'h, à une légère distance à droite de la route de la Pointe du Raz, se trouve le hameau de Landrer. C'est là que fut transféré de la vallée " ar stancou " à Porz-ar-Zant, au Loc'h, la chapelle Saint-André, dénommée, en breton Sant-Andro [Note : Le transfert eut lieu, ici encore, à cause de l'envahissement de la mer]. Comme à Saint-Yves, le clocher se termine par un petit dôme de granit. Sur l'une des pierres de ce clocher on lit : J. BOCOV. 1626. Cette date apparaît encore au-dessous du Christ que soutient, à l'intérieur de la chapelle, la poutre de gloire. Au-dessus du bénitier, près de la porte d'entrée on lit : A. PELLERIN. F. 1626. Près de la balustrade, à droite, on lit sur une pierre du pavé : ALLAIN. GUILLOU. F. 1660. La fenêtre ogivale du chevet est un témoin du XVIème siècle. Quant à la fenêtre de la façade Sud, elle a été remaniée, ainsi que l'indique l'inscription qui la surmonte : JEAN CARVAL. FABRIQUE. 1766. La chapelle contient trois statues, deux en bois, près de l'autel : saint Jean-Baptiste et saint André, puis une autre, minuscule, en granit, reléguée dans un coin au fond de l'édifice, et qui représente aussi le patron de la chapelle. La toiture de Saint-André fut refaite en 1896 ; la fabrique pour ce travail dut verser 715 francs. Le pardon de la chapelle a lieu le lundi de la Pentecôte. D'après un document de 1892, on avait l'habitude d'y porter les enfants pour demander que par l'intermédiaire de saint André ils fussent guéris de la coqueluche. Il faut noter que la coqueluche se dit en breton : an dreo. (Manuscrit J. P. Chever).

Plogoff

 

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la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Voyage (1702-1703), édifiée à partir de 1698-1699 suite à un voeu d'un seigneur de Cléden-Cap-Sizun (Jean Baptiste de Tréanna, seigneur de Kerazan et Tréanna) en mémoire d'un naufrage survenu en 1618. L'édifice actuel est construit en 1702-1703 sur les dessins de M. Favennec (Pleyben). La chapelle est en forme de croix latine avec chevet à pans coupés ainsi que les ailes. Le clocher est restauré en 1852 par Clet Marzin. La statue de la sainte Patronne surmonte l'autel principal : les deux autels du transept sont consacrés à sainte Anne et à saint Joseph. La chapelle abrite les statues de la Vierge-Mère, sainte Anne et saint Joseph. On y trouve les armes de Tréanna et de Saluden ;

Nota 3 : Cette chapelle se trouve campée sur une colline, au bord de la mer, à environ deux kilomètres au Sud-Est, du bourg. En forme de croix latine, elle mesure 32 mètres de long, 9 de large et 15 au transept. Le clocher fut restauré en 1852 par Clet Marzin, de Landrer, maître maçon. Le placitre, d'où l'on a une fort belle vue, a un mur de clôture très soigné. A l'intérieur, le long de la frise, on peut lire la première et la sixième strophe du vieux cantique breton dédié à la Vierge. Le lambris est constellé d'ancres et d'étoiles. La statue très jolie de la Vierge-Mère surmonte le maître-autel ; à gauche une Nativité, à droite la fuite en Egypte ; quant aux autels du transept ils sont consacrés, l'un à sainte Anne, l'autre à saint Joseph. Dans les pans coupés du transept figurent deux bénitiers Renaissance, aux armes de Tréanna : Une mâcle et de Saluden : 3 fleurs de lys posées 2 et 1, avec une molette en abyme. On voit encore ces blasons au chevet de la chapelle au-dessous d'une petite niche circulaire. Un vieux tableau représente une Assomption de la Vierge [Note : Deux tableaux votifs se voyaient jadis dans la chapelle : ils représentaient un équipage de marins sauvés par la Vierge]. Quatre frégates votives sont là. On les porte en procession le jour du pardon. On voit également deux coffres en bois sculpté qui servent de reliquaires, supportés par des anges. Dans la sacristie deux autres reliquaires, en bois doré, contiennent des restes de saint Libéral et de sainte Floride. Le sanctuaire de N.-D. de Bon-Voyage fut fondé en 1698 par Jean-Baptiste de Tréanna, sieur de Lanvilio, demeurant à la fin du XVIIème siècle au manoir de Kerazan, en Cléden-Cap-Sizun. Le gentilhomme accomplissait ainsi un voeu à la Sainte Vierge qui l'avait délivré des eaux d'un étang où il était tombé. La tradition populaire veut que ne pouvant être fixé sur un lieu où il bâtirait la chapelle, il ait promis à la Vierge de parcourir les paroisses de Cléden et de Plogoff, monté sur un âne, et de choisir l'endroit où s'arrêterait le baudet (Archives de l'Evêché. Lettre du Recteur de Plogoff à l'Evêque). La bénédiction de la chapelle et la première messe qui y fut chantée eurent lieu le 13 Juillet 1698. L'acte est rapporté sur le registre de Plogoff, dans les termes suivants : « Fondation de la chapelle de N.-D. de Bon Voyage et bon Port. Ce jour 13 Juillet 1698, nous soussignant avec et en vertu de la permission de nos seigneurs l'illustrissime et Révérendissime Evêque de Quimper, en date de Paris du 28 Juin de la même année, signé h : évêque de Quimper, avons fait la solennité de la bénédiction de la chapelle, sous le nom et titre de Notre Dame de Bon Voyage et de bon Port, et avons par conséquent célébré la première messe en présence du noble messire Hervé de Kerguélen, recteur de Meillars et docteur en théologie, qui a prêché, et messire Jean de Tréanna, seigneur de Lanviliou et de Kerazan, fondateur de la dite chapelle. Soussignants : Hervé de Kerguélen, recteur de Meillars et docteur en théologie. — Joachim du Brun, recteur d'Esquibien. — Jean de Tréanna. — René de Rospiec. — René P. de Rospiec. — L. de l'Abbaye. — Habrillon. — J. Gouzerch, ptre. curé. — J. le Chever, ptre. ». Ce n'était qu'une toute petite chapelle, destinée à servir plus tard de sacristie. Un autre édifice fut bâti en 1702-1703 sur les dessins de M. Favennec, de Pleyben, architecte et maître maçon. Trois ans plus tard, M. de Tréanna voulut parfaire son oeuvre par la construction d'un mur d'enceinte. Pour se procurer les ressources nécessaires, il organisa des processions à N.-D. de Bon-Voyage, des paroisses voisines, fit des quêtes dans le Cap, à l'île de Sein, à Penmarc'h, Douarnenez, Tréboul, Poullan..., se fit quêteur lui-même. Une cloche fut bénite pour la chapelle le 29 Juin 1712 ; le parrain fut René du Menez, seigneur de Lezurec, la marraine, demoiselle Marguerite Plougoulm, épouse de sieur Kerhermen. La chapelle fut restaurée en 1893 ; le travail coûta 2.000 francs. La dévotion à la Sainte Vierge, sous le vocable de N.-D. de Bon-Voyage, devint promptement populaire dans tout le pays. Le pardon se célèbre le second dimanche de Juillet. En 1856, M. Glévarec, recteur de Plogoff, y signale un nombreux concours de peuple : « Ce sont surtout, dit-il, les marins du pays qui s'y rendent en nombre assez considérable. Je n'y vois pas d'autres pèlerins. On fait une procession d'à peu près deux kilomètres de parcours autour de la montagne. On y porte les bannières, les croix et la statue de la Sainte Vierge. Les personnes qui portent les cierges, et il y en a un grand nombre, marchent sur deux lignes. On y voit des marins en corps de chemise et les pieds nus. L'usage existe de faire le tour à l'extérieur de la chapelle à genoux. Les marins du pays ont l'heureuse habitude d'aller saluer leur bonne Mère avant de s'embarquer et également après leur retour. Les marins de l'île de Sein ne passent jamais chapelle sans se découvrir et sans chanter l'Ave Maris Stella. Les habitants de l'île viennent en procession le jour du pardon, mais ce pieux usage commence à tomber ». Ce jour-là à l'île de Sein la messe était dite à la pointe du jour. Avisés de l'heure du départ par une cloche, les pèlerins se rendaient au port ; ils embarquaient dans six ou sept bateaux, et entonnaient l'Ave Maris Stella. D'autres cantiques à la Vierge étaient chantés au cours du trajet. A Plogoff, la procession s'organisait près du calvaire voisin de l'église, et se rendait à N.-D. de Bon-Voyage. C'est un cierge que les marins, habillés de blanc, offraient d'ordinaire à la Vierge. Ils le tenaient allumé pendant le chant du Magnificat et au cours de la procession. Ils avaient fait le voeu avant de quitter l'île de ne parler à personne tant à l'aller qu'au retour (Lettre à l'Evêque de Quimper, en 1856, de M. Pennec, recteur de l'Ile-de-Sein).

Nota 4 : Le fondateur de la chapelle de N.-D. de Bon-Voyage, en Plogoff, est Messire Jean-Baptiste de Tréanna, sr. de Lanvilio, demeurant à la fin du XVIIème siècle au château de Kerazan, en Cléden-Cap-Sizun. Il était propre neveu, et après la mort de sa cousine Corentine de Kerisac, héritier de Messire Nicolas de Saluden, sr. de Trémaria, celui-ci fils de Jacques Saluden et de Marguerite de Lescoët, conseiller au Parlement de Bretagne, converti par le V. P. Maunoir lors de la mission qu'il prêcha à Plovan en 1655. Les Archives départementales possèdent la premières partie d'une vie demeurée manuscrite de M. de Trémaria écrite par le saint missionnaire sous ce titre Chef-d'œuvre de la grâce de Jésus-Christ crucifié dans la vocation, conversion et fidélité constante jusqu'à la mort de M. de Trémaria, prêtre séculier missionnaire. Dans ce manuscrit, dont la seconde partie appartient à la bibliothèque de M. de Kerdanet, le V.. P. Maunoir raconte comment M. de Trémaria, veuf en secondes noces (Note : M. Nicolas de Saluden avait épousé premièrement Lucrèce Symon, morte avant 1647, puis sa parente Marguerite de Lescoët, avec laquelle il ne vécut que fort peu de temps, puisque les dispenses pour ce mariage furent accordées par Alexandre VII, élu pape. le 7 avril 1655, et qu'avant la fin de cette année, M. de Trémaria était veuf pour la seconde fois) en 1655, ayant recommandé ses deux enfants à sa soeur Marguerite de Kerazan, se rendit à Paris, d'où il revint prêtre pour accompagner le Père Maunoir dans ses courses apostoliques jusqu'à sa mort, arrivée le 24 juin 1673. Un des enfants de M. de Trémaria était mort, restait sa fille Corentine mariée à M. de Kerizac ; mais étant morte elle-même sans laisser d'enfants, son mari entra dans les ordres et toute sa fortune passa aux mains de son cousin germain, Jean-Baptiste de Tréanna. Celui-ci, veuf en 1681, fut aussi sur le point de suivre l'exemple de M. de Trémaria et de M. de Kerizac en recevant la prêtrise ; nous le savons par une lettre de sa tante Gilette-Corentine de Saluden, religieuse aux Augustines de Lannion, qui lui écrivait le 21 octobre 1681 (E. 132) . « Je vois non obstant toutes les inspirations que Dieu vous donne, que vous écoutez plutôt la voix du monde que non pas celle de Dieu ; si M. de Kerizac eût fait de même, il n'eût jamais été prêtre ... ». M. Jean-Baptiste de Tréanna demeura donc dans le monde, s'adonnant aux bonnes oeuvres, jusqu'à sa mort en 1711. La fondation de la Chapelle est racontée par M. de Tréanna lui-même dans une pièce ayant pour titre : Vœu de la bâtisse de N.-D. de Bon-Voyage et un Cantique breton. « Un gentilhomme de la basse Cornouaille, se voyant en péril de mourir, étant tombé dans l'étang d'un moulin se voua à la Sainte-Vierge et lui promit par serment qu'il ferait bâtir une chapelle à son honneur, si elle voulait bien le délivrer du danger où il était de périr. Dans ce temps-là, le gentilhomme ne fit pas réflexien sous quel titre édifier ladite chapelle ; mais quelques mois après le danger, se souvenant toujours de son vœu, il fut inspiré de la faire bâtir sous le titre de N.-D. de Bon-Voyage et de Bon-Port ». Suit le cantique breton composé de huit couplets de quatre vers chacun. Voici, comme spécimen, l'un des couplets : E parres Plougon eo ema, Eo batisset ar chapel ma, D'an Itron-Varia veach vat ; Deom de guelet a galon vat. La construction fut commencée à la fin de l'année 1698 « sur la montagne de Kerven, près le grand océan, en Plogoff ». Ce ne fut d'abord qu'une toute petite chapelle, terminée en 1699, dans laquelle on disait provisoirement la messe, mais qui était destinée à servir de sacristie lorsque la grande chapelle serait terminée. Cette dernière fut exécutée « sur les dessins de M. Favennec, de Pleyben, maître­masson et architecte ». On commençait à en poser la charpente le 24 août 1702. En 1703 la chapelle était terminée. Dans une note non datée, mais qui doit remonter à cette époque, M. de Tréanna s'exprime ainsi : « On fera bâtir une maison où M. l'ingénieur de Brest le jugera plus à propos, pour servir d'hôtellerie à recevoir les pèlerins qui viendront visiter la chapelle de N.-D. de Bon-Voyage, que mon fils affermera peut-être 100 liv. de rente, si la chapelle devient beaucoup hantée et visitée, comme le Bon Dieu me l'a fait espérer, avant dix ans ». Quelques années plus tard, M. de Tréanna veut parfaire son oeuvre par la construction d'un mur d'enceinte. « Ce jeudi 15 juillet 1706, écrit-il, prosterné à deux genoux devant mon crucifix et l'image de la Sainte-Vierge sur la table de ma chambre de retraite, voisine de la chapelle de ladite retraite (à Quimper, chez les Pères Jésuites), j'ai recommandé à Dieu et à sa très Sainte-Mère N.-D. de Bon-Voyage le procès que j'ai avec M. du Parc, le voyer, pour me faire payer la somme de 15 à 16.000 liv., que sa mère, Françoise de Penmarc'h, m'est condamnée à payer par sentence rendue à Châteaulin ; j'ai promis de payer 30 liv. à N.-D. de Bon-Voyage pour faire une muraille autour de la chapelle pour y faire un cimetière, ce que je promets de tout mon coeur si le Tout-Puissant Jésus me veut bien accorder la grâce de me faire payer de cette somme. Je lui demande cette somme par l'entremise de N.-D. de Bon-Voyage, en Plogoff. Signé : Jean-Baptiste Tréanna ». Le pieux fondateur ne pouvait avec ses propres ressources faire face à toutes les dépenses nécessaires à l'établissement de la nouvelle chapelle ; aussi s'ingénia-t-il pour intéresser à son oeuvre les habitants du Cap, et la rendre ainsi l'oeuvre de tous. Il demande et obtient de Monseigneur l'Evêque de faire quêter dans trente paroisses pour la chapelle. Puis il ajoute : « - Demander à Monseigneur d'ordonner aux quatre paroisses voisines : Cléden, Goulien, Primelin et Esquibien, de venir en procession (à la chapelle) le jour du pardon, qui est le second dimanche de juillet. - Demander à Monseigneur la permission de faire venir les processions de Cléden, Goulien, Primelin et Esquibien, à N.-D. de Bon-Voyage tous les mardys de la Pentecoste. Il faudra s'informer si les susdites paroisses ont coutume d'aller ailleurs dans les fêtes de Pentecoste. - Prier M. de Plogoff. de dire la grand'messe à N.-D. le mardy de la Pentecoste et le plus souvent qu'il pourra. - Demander la permission à l'Evêque de faire pêcher les poissonniers de Plogoff, Audierne, Penmarc'h et l'île des Saints quelques jours de fête, pour la chapelle. - Faire mettre la lampe au plus tôt devant l'image de la Sainte-Vierge et recommander aux poissonniers de Plogoff, Cléden et Audierne, qui fourniront quelque huile de poisson pour l'entretien de ladite lampe allumée jour et nuit devant la Bonne Vierge, auront sa protection sur terre et sur mer et un heureux succès dans tout leur commerce et leurs affaires ». M. de Tréanna rapporte comment son appel fut entendu tout particulièrement à Douarnenez « Mlle Porz an bescond de Douarnenez venue avec Mlle Hallegoët à Kerazan pour aller visiter N.-D. de Bon-Voyage, m'a donné un très bon avis pour la quête d'huile de sardines pendant la pêche, fin d'août ou septembre ; elle a promis d'aller elle-même, avec une autre, faire la quête chez les bourgeois et chez tous les poissonniers de Douarnenez, Tréboul et Poullan, pour remettre le tout dans une barrique ou deux, qu'on logera chez M. Avril ou chez M. Bonnemez à Douarnenez. La barrique vaut de 20 à 25 escus. Mlle Porz an bescond a promis de ramasser tous les ans, pendant la pêche, sa petite aumône d'huile de sardines pour la mettre dans une barrique. On ramassera quelques sardines fraîches à l'arrivée des bateaux, que l'on pourra saler dans une barrique pour être vendues au profit de la chapelle ». Pendant la construction de la chapelle, il se fait quêteur lui-même. Le bois manque pour la charpente et il note sur son cahier de dépense : « je veux aller demander quelques arbres à Saint-Alouarn pour la gloire de Dieu et de sa Sainte Mère ». Mais il faut des ouvriers pour travailler le bois, et voici que les charpentiers du Cap viennent s'offrir pour exécuter le travail gratuitement. Car nous lisons sur le manuscrit : « la nuit du mercredi de la passion, 12 avril 1702, je fus inspiré de demander à tous les charpentiers du Cap de venir les uns après les autres travailler à la chapelle, et d'eux-mêmes sans les avoir avertis, ils sont venus la plupart me proposer de donner quelques jours à la bonne Vierge ». Il fait quêter également dans les endroits où les hommes se réunissaient pour jouer et se récréer « il faudra donner, écrit-il, des boëtes de terre à nos bons amis Garic et Ouvran, fidèles serviteurs de la Sainte-Vierge, pour y ramasser quelques aumônes de leurs amis, soit sur le jeu, soit en tout autre occasion, pour terminer le clocher ». M. de Tréanna n'oublie pas qu'une chapelle dévote ne saurait exister sans une fontaine. Un article de son livre journal porte pour titre : « Fontaines à N.-D. de Bon-Voyage. On en fera une au village de Tararour, sur le chemin de la chapelle à Audierne. On y fera élever une muraille sur le chemin où l'on posera une image de la Sainte-Vierge portant son fils entre ses bras. On y posera un tronc pour recevoir les aumônes des passants. On en fera une autre à Kerven-Izela, sur le chemin de ce village à Audierne. La troisième se fera à Kerven-Huella, où est la plus belle source ». Le pieux fondateur ne pouvait omettre d'obtenir des faveurs spirituelles pour cette chapelle, dont la construction avait excité un mouvement, si général de piété dans tout le Cap. « Prier le Grand-vicaire pour avoir des indulgences de Rome pour toutes les fêtes de Vierge ». Plus loin il ajoute : « S'adresser au Père Estin, jésuite, pour obtenir de Rome des indulgences pour ceux qui visiteront en état de grâce la chapelle, tous les jours d'avent et de carême, toutes les fêtes de Vierge et d'apôtres et le second dimanche de juillet, qui est le jour de la dédicace de la chapelle ». « Miracles arrivés par la dévotion à N.-D. en sa chapelle de Bon-Voyage », tel est le titre d'une pièce dont nous allons citer quelques extraits qui nous démontreront au moins combien la dévotion à la Sainte-Vierge sous ce vocable de N.-D. de Bon-Voyage, devint promptement populaire dans tout le pays. « - Louise Lapéré, femme de Nouel Porsmoguer de l'Isle-de-Saint, malade d'un flux de sang pendant deux ans et s'estant recommandée à N.-D. de Bon-Voyage, fut guérie incontinent et est venue à pied d'Audierne où son mari l'avait rendue par son batteau pour remercier N.-D., et se porte bien. - Simon Lançon, du Dreff en Plogoff, estant allé sur le rocher de Kervinec un jour et y pêcher de beaux poissons avec trois ou quatre, en un moment la mer se rendit si grosse qu'elle couvrait le rocher de ses flots et ceux qui y étoient se virent obligés de se recommander à N.-D. de Bon-Voyage et la mer se sauva d'abord, et ils furent sauvés. - M. Bauguyon (prêtre, directeur de l'hôpital de Châteaulin) m'a dit à son retour du Cap, quand il a été prêcher au premier dimanche de l'Avent 1705, à Plogoff, avoir appris de Jean Guillou, un miracle fait par la Sainte-Vierge au sujet. d'un maître de barque et de ses matelots sauvés du naufrage et d'un péril évident de périr, sans la protection particulière de N.-D. de Bon-Voyage, à laquelle ils se sont tous recommandés dans leur péril de mort. Il faut demander à voir le tableau rendu à la chapelle, de la manière que la Sainte-Vierge a apparu à tous ceux de la barque, pendant la tempête qui arriva environ minuit dans un temps fort obscur. Il faut avoir une déclaration authentique du maître de barque et matelots devant des prêtres et autres personnes dignes de foi ». Cette chapelle vendue au moment de la Révolution, fut rachetée par les paroissiens et est encore à la fin du XIXème siècle un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés, particulièrement par les marins du Cap (Peyron - 1892).

Plogoff

la chapelle Saint-Michel (XVIème siècle), située à Lescoff et dédiée autrefois à saint Cléden. Il s'agit d'un édifice rectangulaire, restauré en 1770 suivant l'inscription du clocher "Germain Marzin F. 1770". La chapelle abrite les statues de saint Cléden (dit saint Collodan), saint Maudez et une Vierge-Mère ;

Nota 5 : Les archives départementales, note M. le chanoine Peyron, mentionnent au XVIème siècle, une licence de célébrer la messe dans la chapelle de Saint-Cléden, de Plogoff (Les églises et chapelles du diocèse de Quimper, p. 51). Ce n'est autre chose, sans doute, que la chapelle toujours debout, de Saint-Caloudan (Cahier des décimes de 1774) ou Collodan. Elle se trouve à Lescoff, à gauche et en contre-bas de la route d'Audierne à la Pointe-du-Raz. L'édifice mesure 19 mètres de longueur sur 8 mètres de largeur. La fenêtre flamboyante qui apparaît au fronton Ouest en situe la partie la plus ancienne au XVIème siècle. La chapelle fut restaurée en 1770, ainsi qu'en témoigne l'inscription qu'on lit au clocher, du côté Ouest : GERMAIN MARZIN. F. 1770. Le dallage fut refait en 1892 ; la toiture en 1896 ; le travail coûta 1.021 francs. Avant la Révolution et au cours des premières années du XIXème siècle, le pardon de Saint-Collodan se célébrait en Juillet (Manuscrit Chever).

la chapelle Saint-Yves, située jadis à Cougon Sant-Youen et déplacée au XIXème siècle. Il s'agit d'un petit édifice rectangulaire avec clocheton amorti par un dôme. Le fronton ouest porte l'inscription "Mre Guillou recteur 1648 - Clet Carnn F. 1817". Au-dessus d'une fenêtre se trouve l'inscription "M. P. Carnn R. 1817" et au chevet, l'inscription "1652 J. Kerloch Fab.". La chapelle abrite les statues de saint Yves, la sainte Vierge, une Pietà (XVIème siècle) et un Crucifix. La présence des caravelles indiquent la participation des pêcheurs ;

Nota 6 : Cette chapelle se trouve, au village de Roz-Kergaouren, à environ 900 mètres Ouest du bourg, à gauche de la route qui mène à la Pointe du Raz. Elle a été transférée là en 1817, d'un endroit du Loc'h appelé Cougon-Sant-Youen, où elle était menacée par l'invasion de la mer. Le donateur du terrain à Roz-Kergaouren « avait droit d'avoir une place gratuite dans l'église mère de Plogoff »  (Henri Guillou, recteur). La chapelle a 10 mètres de long avec une largeur de 6 mètres. Voici ce que nous lisons au fronton Ouest : MRE : H.  GVI. CLET CARNN - RECTEVR 1648 (Note : Henri Guillou, recteur) AL : F 1817. Au-dessus d'une fenêtre, cette autre inscription : M. P. CARNN. R. 1817 (Messire Pierre Carn, recteur). Au chevet de la chapelle, sur une pierre à l'envers, on lit ce qui suit : G. KERLOH : FAB : 1652. Une cara­velle sculptée dans le granit domine l'inscription. A l'intérieur, on remarque un vieux coffre, qui porte : M : M : IOURDAIN : REC : R. Y : GOVZERCH : F : 1670. Une petite cloche y est renfermée ; elle fut recueillie à la suite du naufrage du Redros en 1880. On la sonne le jour du pardon, qui a lieu le troisième dimanche de Juillet. Notons encore un grand Christ ancien, dont les pieds sont fixés par un seul clou, une pietà du XVIème siècle et un saint Yves plus récent. Près de la chapelle, en bordure de la route, sur un socle octogonal très élevé, à plusieurs degrés, se dresse un calvaire dont le fût qui porte la date de 1805, soutient une vieille croix. On déchiffre difficilement l'inscription du socle : JEAN KERSAVDY : F. 1670 [Note : Ayant eu un accident de voiture, face à la chapelle Saint-Yves, M. Brélivet, recteur de Plogoff, fut transporté à Pont-Croix, au Petit Séminaire et amputé de la jambe, le 15 Octobre 1884. Il mourut le lendemain et fut enterré le 17 Octobre à Morlaix, dont il était originaire. « C'était, note M. Chever, un homme grand et robuste, aimé de ses Paroissiens »] (H. Pérennès).

Plogoff

les anciennes chapelles, aujourd'hui détruites ou disparues : la chapelle Saint-Guénolé (située jadis à l'Est de Lanrivet, un petit menhir taillé et deux fontaines indiqueraient son emplacement), la chapelle Saint-Voulien ou Moellien (édifiée en 1662 et détruite en 1856, ses pierres servirent à agrandir la chapelle Notre-Dame du Bon-Voyage), la chapelle Saint-Michel (détruite vers 1812), la chapelle Saint-Fiacre, la chapelle Saint-Maudez ;

Nota 7 : CHAPELLE SAINT-MICHEL. Bâtie sur un tumulus, auprès d'un menhir, cette chapelle était située sur la droite du chemin de la Pointe du Raz, non loin de Lescoff. Un corps de garde l'avoisinait, disposant d'un canon. Tombée en ruines, elle fut démolie vers 1812 et l'on établit à sa place un télégraphe aérien. Le pardon de Saint-Michel se célébra dès lors dans la chapelle voisine de Saint-Collodan, le deuxième dimanche d'Octobre.

Nota 8 : CHAPELLE SAINT-MOELLIEN. Cette petite chapelle, bâtie en 1662, se trouvait au village de Pennéac'h, à environ un kilomètre Sud du bourg de Plogoff. Elle fut démolie en 1856 ; les pierres de l'édifice servirent à agrandir la chapelle du Bon-Voyage. Le sanctuaire se trouvait sur la parcelle portant le n° E 1521 du cadastre (Note de M. Daniel Bernard). Depuis 1830 on n'y célébrait plus la messe.

Nota 9 : CHAPELLE SAINT-GUÉNOLÉ. Au village de Laoual, un peu au Nord de Lescoff, il y eut aussi une chapelle, sous le vocable de saint Guénolé. Elle se trouvait à une cinquantaine de mètres au Nord de la fontaine, qui existe toujours.

Nota 10 : CHAPELLE SAINT-MAUDEZ. Le role des Décimes de 1774 mentionne à Plogoff une chapelle de Saint-Maudez et ne dit rien de celle de Saint-Moellien. Etait-ce la même chapelle ?

la croix de Kerledec (1718) ;

la croix du placitre de l’église de Plogoff (1656), avec l'inscription "Jacques Normant. F. 1656" ;

la croix du placitre de la chapelle Saint-Yves (1670-1805). Le fût porte la date de 1805 et le socle porte l'inscription "Jean Kersaudy F. 1670" ;

la croix de la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Voyage (1815). La croix est située à environ 200 mètres à l'Ouest de la chapelle. Elle porte les inscriptions suivantes : LANDRER. 1815. — P. CARN. R. - H P. C Y. DE. — La date de 1815 indique une restauration ;

d'autres croix ou vestiges de croix : Kerherneau (1673), Kervergar (1774), Kerveur, Landrer (1773), Lescoff (1738), Pennéac'h (1877), Toramur (1903), Trogor (1776) ;

Nota 11 : Un calvaire à fût octogonal se dresse au bourg, non loin de l'église. Il porte cette inscription : IACQUES NORMANT : F : 1656. Un souvenir s'y attache. C'est près de ce calvaire que M. Ligavan, recteur de Plogoff, prit congé un jour des jeunes conscrits en permission, qui partaient pour Brest. Un chant populaire a conservé la mémoire de l'événement. Il fait l'éloge du bon recteur : Ar guella person zo bet er vro - An otrou Ligavan a Blogon.

Nota 12 : AUTRES CALVAIRES. Voici les calvaires que l'on rencontre en parcourant la paroisse : La croix de Toramur, celle de Landrer, celle du Men-ar-Run, relevée en 1812. Vient ensuite la croix de Pennéac'h ; celle-ci trouvée dans le Raz, un Vendredi Saint, par des marins de Plogoff, fut conservée au bourg jusqu'en 1875, puis transportée au village de Pennéac'h [Note : « La couronne d'épines (en cette croix) est un large turban, les bras sont très courts, peu proportionnés au buste qui est très fort ; il en est de même des jambes posées l'une sur l'autre... ; mains et pieds sont parfaitement sculptés ; on y a même mis plus de soin que pour les autres parties du corps » (Lucien Boulain, Le Raz de Sein, 1896, pp. 108-114)]. Il y a encore la croix de Trogor, élevée en 1773 par les soins de Catherine Goardon, de ce village ; celle de Greisquer, en Lescoff, datée de 1738, celle de Kerherno, puis enfin celle de Kerlédec, dressée en 1718. Il y a eu deux croix de granit, hautes d'un peu plus d'un mètre, plantés à l'endroit que l'on appelle Croazigou, à l'Ouest du bourg de Plogoff, en bordure de la Pointe du Raz (manuscrit Chever).

le lavoir de Kerhuan (XVIIème siècle) ;

la maison Ty Bras (XVIIème siècle) ;

la porcherie de Kerven-Vras (XVIIIème siècle) ;

la ferme de Kerguidy-Izella (XIXème siècle) et son four à pain (XIXème siècle) ;

le four à pain de Kerherneau (1818) ;

le sémaphore (1838) ;

le phare de la Vieille (1882-1887) ;

8 moulins dont le moulin à vent Carn, Kerdelec, Kerguidy, Listrivin, Run, … ;

A Signaler aussi :

le menhir de Lescoff (époque néolithique) ;

le tumulus de la Pointe Ty-Deved (âge du bronze) ;

la stèle de Lescoff (âge du fer) ;

la stèle de Laouéal (âge du fer) ;

l'ancienne fontaine (1713), située non loin de la chapelle Notre-Dame de Bon-Voyage. La fontaine de dévotion se trouvait à environ 200 mètres, à l'Est de la chapelle, en descendant vers l'anse du Loc'h. Le bassin était recouvert d'un édicule en pierres de taille à pignon aigu. On lisait au pignon : M. I. A. LIGAVAN. REC. Un peu plus bas : IAN. SICOVRMAT 1713 ; plus bas encore, au-dessus de la niche : IANNE GVEZENGAR ;

l'ancienne fontaine, dédiée à saint Fiacre. A environ 200 mètres du bourg, dans la direction de l'Est, se trouve une fontaine, dédiée à saint Fiacre, second patron de la paroisse. Le pardon de saint Fiacre a lieu, soit le dernier dimanche d'Août, soit le premier de Septembre. En 1869, ce pardon fut signalé par un épisode assez curieux. La procession s'en allait de l'église paroissiale vers la fontaine. Pendant tout le trajet, Henri Bourg, originaire du « Manoir », ancien soldat de Napoléon III, se tint à califourchon sur la croix qui surmonte le clocher. Ce qui lui valut le sobriquet de Bourg-an-Tour ;

la statue Notre-Dame des Naufragés, oeuvre du sculpteur Godebsky (1904) ;

Nota 13 : Voici pour Plogoff, d'après M. du Chatellier, les principaux monuments préhistoriques. Entre la pointe du Raz et le phare un rempart de 100 mètres de long sur 6 mètres de large. A Lescoff, au bord de la grand'route, un menhir de 3 m. 47 de haut sur 2 m. 66 de large. Des restes de dolmens, à 500 mètres au Sud-Est du Dreff — à 300 mètres au Nord-Ouest de Penanéac'h, — à Voguer-Men à l'Est de la chapelle du Bon-Voyage. Des tumulus, à 50 mètres à l'Est de cette chapelle, à 30 mètres au Sud du dolmen du Dreff — à 600 mètres au Nord-Ouest de Penanéac'h — sous le corps de garde de Lescoff — à 1.800 mètres Sud-Est de Penanéac'h — à 60 mètres au Sud de Kerhuret. — au village de Torameur, à Bec-an-Ty-Dévet — sur la montagne de Bec-an-Diameur, au village de Kergonq (Les Epoques préhistoriques dans le Finistère, pp. 296-298).

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ANCIENNE NOBLESSE de PLOGOFF

Plogoff possédait trois manoirs, aujourd'hui disparus : Kergaradec, Kermeur et Costy.

MANOIR DE KERGARADEC (ou Kercaradec).

Ce manoir était situé à environ un kilomètre Ouest du bourg, sur une hauteur, d'où l'on aperçoit bon nombre de hameaux de Cléden-Cap-Sizun, notamment celui de Kergaradec. Nul vestige de cette antique gentilhommière. Au village du Maner nous avons remarqué un puits qui porte cette inscription : C. P. 1788.

La terre de Kergaradec, qui avait primitivement fait partie de la seigneurie de Tyvarlen en Landudec, fut baillée en partage le 26 Août 1474, par Riou de Rosmadec à sa soeur Marguerite de Rosmadec, épouse de François de Boiséon, baron de Kerouzéré. Les propriétaires de Kergaradec avaient une rente sur les pêcheries du Cap-Sizun, garantie par des actes du 2 Juillet 1494 et 31 Janvier 1499.

Le 24 Novembre 1628, Yves Autret, sieur de Lesoualc'h en Goulien, acquit de Claude, comte de Boiséon, la terre et seigneurie de Kergaradec, dont il prit possession le 29 Décembre suivant. Dans cet acte de possession sont détaillées les prééminences en l'église de Plogoff, constatées par des notaires qu'accompagnait le procureur du comte de Boiséon.

Se rendant à l'église paroissiale, ces messieurs notent, sur le chemin, la présence d'une grande croix de pierre posée sur des marches de pierre de taille, dénommée « la croix de Keroullant », située dans le domaine de la seigneurie de Kergaradec, et ils y signalent les armes pleines de Rosmadec, pallé d'argent et d'azur à 6 pièces et de Lespervez, d'or à 3 gémelles de gueules.

Le porche du cimetière porte, d'après le procès-verbal, les mêmes armoiries, surmontées des armes pleines de Bretagne.

Au porche Sud de l'église apparaît le blason ancien des Kergaradec : trois pigeons. Quant au pignon occidental, on y voit un grand écusson en bosse avec un écartelé : aux 1 et 4 un lion qui est Kérouzéré, aux 2 et 3 des hermines et un sautoir, armes des Meinfaoults.

Aux fonts baptismaux figurent trois fois les armes de Rosmadec, deux fois pleines, une fois mi-parti d'une tour.

Dans le choeur, une colonne portait les armes pleines de Rosmadec. Du côté de l'évangile, joignant le marchepied du grand autel, deux vieilles tombes, sur lesquelles était anciennement placé le banc des seigneurs de Kergaradec.

La maîtresse vitre comporte trois soufflets, dont le premier présente les armes de France mi-parti avec celles de Bretagne. Au second, du côté de l'évangile, apparaît un écusson en bannière porté par un ange, avec un écartelé aux 1 et 4 de pourpre à un lion d'argent qui est Kerouzéré, aux 2 et 3 d'hermines à un sautoir de gueules, qui est Meinfaoults. Quant au troisième soufflet, du côté de l'épître, on y voit un autre écusson en bannière porté aussi par un ange, avec un écartelé au 1 de pourpre à un lion d'argent, au 2 d'azur à un lion d'argent qui est Pont-Croix [Note : Il s'agit des Rosmadec, marquis de Pont-Croix], au 3 d'hermines à un sautoir de gueules, au 4 trois pals d'argent et d'azur à six pièces.

En la chapelle Saint-Sébastien, qui se trouve du côté de l'évangile, il y a au pignon oriental de l'église une vitre qui porte d'or à trois gémelles de gueules. Le même blason figure au haut soufflet d'une vitre de la muraille de l'église, près de l'autel de Sainte-Catherine.

Quant à la chapelle qui est du côté de l'épître, on y voit en vitre des écussons tellement vieux qu'on ne peut les blasonner. Il se trouvait cependant là deux écussons de la seigneurie de Kergaradec, auxquels un habitant de Plogoff avait substitué ses armes. Yves Le Lodec, receveur de la dite seigneurie, fit enlever ces dernières et les remplacer provisoirement par du verre blanc [Note :  Daniel Bernard, Etudes sur le Cap-Sizun, V, Notice historique sur la seigneurie de Lezoualc'h, en Goulien, et ses anciens Seigneurs dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1913, p. 193, ss.].

Les seigneurs de Kergaradec jouissaient du droit de lisière à l'extérieur et à l'intérieur de l'église.

 

MANOIR DE KERMEUR.

Ce manoir, dont il ne reste plus trace, se trouvait un peu plus à l'Ouest du bourg que celui de Kergaradec.

En 1634, il appartenait au seigneur de Minven. Guillaume Lamour le tenait alors en location, à condition de payer au terme de Chandeleur quinze sous monnaie et cinq combles d'orge (Manuscrit Chever).

 

MANOIR DE COSTY.

Ce manoir est porté à l'Arrière-ban de Cornouailles de 1636, comme appartenant à Jacques Saluden, seigneur de Kerazan en Cléden. Celui-ci « est obligé de le faire manoeuvrer par des valets et domestiques, ne pouvant rencontrer aucun métayer, vu que dans tout le païs du Cap Sizun, sont tous gens de mer, matelots, canonniers et pilotes, incessamment au service de sa Majesté » (Note de M. Daniel Bernard).

 

Lors de la Réformation des fouages de 1426, sont mentionnés à Plogoff : Hervé le Roc, métayer à Jehan de Rosmadec, sire de Tyrvalen (au manoir de Kercaradec) et la déguerpie Gourmelon du Kernech (au lieu-dit Landréal).

(à compléter)

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