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LA PAROISSE DE PLOREC ET DE LESCOUET, sa trêve

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Renseignements ecclésiastiques. — Plorec et Lescouët-Jugon, sa trêve, dépendaient autrefois de l'ancien diocèse de Saint-Brieuc, de l'archidiaconé de Dinan et du doyenné de Poudouvre au siège de Saint-Enogat.

Cette paroisse, placée sous le patronage de l'apôtre saint Pierre autrefois et maintenant, était à la présentation de l'ordinaire, c'est-à-dire que la nomination du recteur appartenait au Pape et à l'Evêque, chacun en leurs mois. M. de Coëtrieux, écrit le Pouillé de la Bastie, était, vers 1760, à cause de sa terre du Bois-Bily, seigneur de la paroisse. Une haute justice était du reste attachée à ce domaine.

Plusieurs seigneurs laïques, d'après le Pouillé de la Bastie, étaient décimateurs à Plorec. Celui du Bois-Bily levait une dîme, dite de la Grange, qui lui rapportait 195 l. en 1786 et 245 l. en 1789 ; plus une autre dîme, dite de Plorec, qui lui valait 200 l. à cette dernière date. (Archives personnelles). Quant au recteur, il déclarait le 5 janvier 1791 posséder la jouissance d'un presbytère avec cuisine, vestibule, salon et un cellier, trois chambres au-dessus, avec une étable, le tout couvert en chaume, cour fermée contenant un fournil recouvert en pierres, un jardin et un petit verger. Il y joignait le revenu d'un trait de dîme ayant cours dans la dîme du bourg, valant avec les novalles 230 l., lequel trait se lève, ajoute-t-il, au vis-à-vis de deux autres appartenant à MM. de Coëtrieux et de Bégasson, loués respectivement 200 et 248 l.

« Je possède encore, dit-il, 23 l. de novalles dans le trait d'entre les Douets, 300 l. dans la dîme de la Chapelle-ès-Bodin et 350 l. dans le trait du Bourg de Lescouët, soit 950 l. au total. Sur cette somme, je verse 350 l. au curé de Lescouët et je paie 43 l. d'impôts. Sur quoi il ne me reste plus nettes que 610 l., soit un peu moins qu'une portion congrue » (Archives C.-du-N., série Q, églises et chapelles).

L'église de Plorec, rapporte le Pouillé de la Bastie, a « été mise en état supportable ». Elle mesurait alors 40 pieds de long. En 1769, l'évêque demande que « l'on fasse réparer et entourer les fonts baptismaux, réparer le lambris et le pavé de l'église, daller le bas de celle-ci et enlever deux statues mutilées qui se trouvent à l'autel Saint-Roch ». Cette église, du reste, a été complètement reconstruite au XIXème siècle. On y remarque encore des statues en bois de la T. S. Vierge et de saint Jean-Baptiste, ainsi qu'un saint franciscain, en bois, donnant la sainte communion, que nous n'avons su identifier.

Le manoir-noble du Plessis-Bouexière possédait une chapelle prohibitive en l'église de Plorec, sise du côté de l'Epître. A l'occasion de la vente de cette terre, le 31 mars 1773, par Charlemagne Fleuriot, vicomte de Langle, et Jacqueline de Varennes, l'autorisant, à l'abbé Louis Minet de la Villepaye, recteur de Pledéliac, nous trouvons une description de cette chapelle que nous reproduisons ici :

« ... Chapelle en my-croix attenante à ladite église du côté vers midy, ayant ladite chapelle son ouverture et porte d'entrée vers occident, au surplus éclairée de deux grands vitraux, l'un du même côté que ladite porte, l'autre vis à vis, vers orient où existe un écusson, aux armes de Trémigon ; ladite chapelle ayant communication au chœur et à la nef de l'église par deux grandes arcades séparées d'un pilier de pierres, de nouvelle construction, en tailles et dépendantes de ladite chapelle ; en laquelle chapelle l'autel se trouve placé du côté vers midi et, proche dudit autel, se trouve un banc clos, sur la devanture duquel est l'écusson aux armes de M. de Varennes, père de ladite dame venderesse » (Archives personnelles).

D'autres chapelles existaient encore à Plorec, c'étaient celle de Saint-Jean sise dans le cimetière, construite en terre et fondée de messes, Sainte-Marguerite et la Chapelle-es-Bodin, cette dernière non desservie en 1769. On comptait de plus quatre chapelles domestiques : le Boisadam, Cariguet et Lorgeril, celle-ci abandonnée vers 1760, enfin la chapelle du Bois-Bily qui fut recouverte en 1788.

Quant à celle du Pargaz dédiée à Saint-Malo, elle avait été érigée en église paroissiale en 1380, à la demande de Geoffroy du Pargaz, seigneur du dit lieu, mais ses messes de fondation, avec l'autorisation de l'évêque de Saint-Malo, furent transférées en 1754 à la chapelle du château de Kergu en Mégrit.

Les Pouillés de Tours, publiés par Longnon, signalent encore au XVème siècle, la « capellania de Plorec, à la présentation du seigneur du lieu », mais nous ne savons s'il s'agissait seulement d'une « prestimonie » se desservant dans l'église ou d'un édifice spécialement affecté à cet usage.

Avant la Révolution, Plorec possédait une confrérie dédiée à saint Roch. Sa fabrique était dotée de 10 livres de revenu fixe, et une fondation spéciale était affectée au culte du T. S. Sacrement. C'est tout ce que nous pouvons dire sur cette paroisse dont les Archives des C.-du-N. ne possèdent ni registre « du général », ni comptes anciens des trésoriers, et dans laquelle nous n'avons pu constater « de visu » si ces pièces ne seraient pas conservées à la mairie ou au presbytère de cette localité.

Les paroissiens de Plorec, à la suite vraisemblablement de leur recteur, versèrent de bonne heure dans les idées révolutionnaires. Dans la nuit du 26 au 27 juin 1791, le bruit s'étant répandu « que les ci-devant nobles avec des troupes étrangères avaient passé le Guildo et mettaient le feu partout », ils sonnèrent tant et si bien le tocsin, qu'à la fin ils fêlèrent leur cloche [Note : Sur cet épisode, cf. Dubreuil, La Révolution dans le Département des C.-du-N., op. cit., p. 43. On répandit à cette occasion l'alarme dans toute la Bretagne]. Ils crurent, vu les circonstances, pouvoir formuler trois jours après une requête tendant à faire refondre leur cloche « aux frais du trésor public », mais le Directoire du district de Dinan proposa plus simplement qu'on leur remît en échange une autre cloche provenant d'une des communautés religieuses supprimées.

Le « patriotisme » des habitants de Plorec ne put empêcher que leur église ne fût dépouillée en 1793 et 1794. Le 15 juin de cette dernière année, on vendit pour 77 l. de mobilier appartenant à cet édifice ; le 6 juillet suivant, une seconde liquidation rapporte 59 livres. Enfin, le 24 août de cette même année, on inventoriait à Dinan, avant de l'expédier à la Monnaie, les objets ci-dessous provenant de l'église de Plorec : un ostensoir, un pied de calice et un de ciboire, le couvercle d'un ciboire pesant 3 marcs 3 onces 4 gros d'argent blanc ; une croix, un encensoir et sa navette pesant 9 marcs 7 onces 6 gros d'argent blanc ; une coupe de patène, une coupe de ciboire et une lunale pesant 7 onces 6 gros d'argent doré. Malgré toutes ces spoliations, l'avidité des jacobins n'était pas encore satisfaite, car, le 31 août 1794, l'agent national de Plorec était obligé de protester et d'affirmer que ses compatriotes avaient scrupuleusement versé tout le mobilier cultuel de leur église. En septembre 1794, le presbytère de cette localité fut affermé 90 l. à Nicolas Le Texier.

Les églises de Plorec et de Lescouët ne possédaient aucune dotation foncière ; du moins aucune ne figure aux Archives des C.-du-N. (aujourd'hui Côtes-d'Armor), au sommier des biens nationaux de première origine. L'abbé Plesse de Saint-Mirel, dont nous parlerons à l'article Plumaudan, comptait parmi ses propriétés la métairie de la Cochais en Plorec. Ses parents obtinrent le 25 juillet 1796 la main-levée du sequestre de cette terre, laquelle avait été confisquée comme appartenant à un ecclésiastique réfractaire à la suite de la loi du 12 mars 1794 (Cf. Manuel pour l'étude de la Persécution religieuse dans les C.-du-N., op. cit., p. 248).

Ajoutons, pour finir, qu'autrefois Plorec était groupé pour les stations de prédications avec Corseul et Bourseul et que ses jours d'adorations avaient été fixés par Mgr des Laurents aux 21 et 22 février de chaque année, y compris sa trêve du Lescouët.

(A. Lemasson).

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