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PLOUEGAT-MOYSAN

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La commune de Plouégat-Moysan (bzh.gif (80 octets) Plegad-Moezan) fait partie du canton de Plouigneau. Plouégat-Moysan dépend de l'arrondissement de Morlaix, du département du Finistère (Bretagne - Trégor). 

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PLOUEGAT-MOYSAN

Plouégat-Moysan vient de l’ancien breton « ploe » (paroisse), de « Saint-Egat » et de « Moysan ».

Plouégat-Moysan est une ancienne paroisse primitive qui englobait jadis les territoires de Le Ponthou, Guerlesquin, Botsorhel, et sans doute une partie du territoire de Plounérin (rive gauche du Yar). On la distingue de Plouégat-Guerrand par l'ajout de "Moysan" (nom d'un seigneur du lieu).

Le territoire de Plouégat-Moysan faisait partie de la châtellenie de la seigneurie de Trogoff. Ce territoire, propriété de Pierre de Trogoff, a été confisqué en 1356 par Jean de Montfort. Le roi d'Angleterre y installe alors une garnison commandée par Olivier Thomelin. En mars 1363, Du Guesclin s’empare du château et le détruit. La maison des Trogoff, malgré la diminution de ses possessions territoriales, et les changements de familles, conserva jusqu'en 1789, tous ses privilèges féodaux.

Ville de Plouégat-Moysan (Bretagne).

En dehors des petites difficultés paroissiales, Plouégat-Moysan vécut en paix pendant les grands évènements des luttes religieuses des XVIème et XVIIème siècles, car le protestantisme n'y a apparu qu'au XIXème siècle. Les brigands La Fontenelle et La Maganne trouvaient, sans doute, la paroisse trop pauvre pour s'y établir, quoique l'un fut à Trémel, au château de Trébriand, l'autre à Plouigneau, au château de Bourrouguel. Pourtant le 7 mai 1596, les troupes de François d'Espinay, sieur de Saint-Luc, lieutenant-général pour Henri IV, en Bretagne, se jetèrent sur le Ponthou, Plouigneau et Plouégat-Moysan. « Ses gens y restèrent 4 jours, faisant très grand dommages, cruautés et tyrannies, tant aux hommes qu'aux femmes ». Ils se rendirent ensuite à la Roche-Derrien. Cette note, relatée dans un registre de baptêmes de Lanvellec. (Côtes-d'Armor) nous dévoile un passage de gens de guerre de l'époque, pillards et brutaux. La révolte des Bonnets-Rouges, sous Louis XIV, en 1675, ne s'y étendit pas (J. A. Quiniou).

On rencontre les appellations suivantes : Ploegat Moisan (vers 1330), Ploeazgat Moysan (en 1375), Ploegat-Moysen (fin XIVème siècle), Ploegatmoysan (en 1589), Plouégat Moisan (en 1688).

Ville de Plouégat-Moysan (Bretagne).

Note 1 : Les domaines convenanciers ou convenants francs étaient nombreux : Convenant Coatizel, Convenant Codu, Diguer,Goasamboulc'h, Goasanscoen Gouget, Guernaven, Kervayec, Keranhus, Kerosen, Louc'h Yzelaff, Lachiver ou St Méen, Malpot, Pendalar, Pénanros, Péran Le Bastard, Péran Guillemot, Péran, Laouénan, Péran Quintin, Pors Dantec, Phidour, Simon.

Note 2 : Les registres des actes de baptêmes, mariages, et sépultures, seuls, nous renseignent sur les noms de quelques prêtres officiels de la paroisse : En 1676, Dilasser, recteur, Le Mat, curé ; 1685-1709, Y. Carré, recteur, J. Crance, curé, puis Pierre Lucas (décédé le 9 mars 1699), J. Tanguy, curé. L'inhumation de Y. Carré mérite mention pour le genre de l'acte : « Ce jour 25 septembre 1709 a esté inhumé, par le soubsignant prieur du pontou, le corps de vénérable et discret Yves carré, cy-devant recteur de Plouégat-Moysan, mort le vingt-et-troisième des mêmes mois et an, dans la communion de notre mère la sainte église, après avoir reçu le sacrement de pénitence par le ministère de vénérable missire françois Le Marchadour, recteur de Guerlesquin, le sacrement d'eucharistie, en viatique, par le ministère de noble et discret missire Toussaint-Louis Lesné, prêstre prieur commandataire du pontou, et le sacrement d'extrême-onction par le ministre de missire Jean-François Avizo, prêstre, présent ont été vénérable et discret, Nicolas prigent, recteur de plouégat-moysan, et les soussignants renommé. Signé : T.-S. Lesné, prieur du pontou ; F. Dohollou, prêtre ; J. Le Marchadour, recteur de Guerlesquin ; F. Avizo, curé de Trémel ; J. Tanguy, curé de Plouégat-Moysan ; G. Le Dissez, chanoine ; Trayez, prêtre ; Prigent, recteur de Plouégat-Moysan ». De 1709 à 1734: Prigent recteur et curé F. Dohollou. En 1735, J. Kernévez prêtre, fait les fonctions curiales par ordre de Mgr l'Evêque. De 1736 à 1741, Guého recteur, F. Dohollou, curé. De 1741 à 1743, Antoine Geffroy est curé d'office, puis Guillaume Corn en 1745, Le Morvan, curé, car « Missire François Dohollou, prêtre-curé de la paroisse sera enterré le 28 mars 1747, âgé de 81 ans et quelques mois dans le cimetière », ne pouvait plus sans doute exercer son ministère. De 1747 à 1752, Julien Le Frotter, sieur abbé de Kéringant, et Le Morvan, curé. De 1753 à 1771, Dupré, recteur décédé le 3 août 1771 à 88 ans, qui avait permuté Trédrez avec le précédent. Le Tertre, puis Le Roux, Prat, Le Bourzec, Le Men, Le Pape, curés. De 1771 à 1772, Le Men, recteur. De juin 1772 à 1790, Goaffuec, recteur, G. Dohollou, Le Bourzec, Paie et Cotty, curés. M. Goaffuec refusera le serment à la constitution civile du clergé, et le recteur était désigné, le 28 février 1791 par le procureur syndic du district de Morlaix comme méritant plus que personne d'être renvoyé, parce qu'il n'avait voulu en aucun temps reconnaître les décrets. Il s'était retiré à Guerlesquin où on l'appelait Le Goaffuec-Kerouanton. D'autres prêtres natifs de la paroisse sont mentionnés dans les actes des registres et y ont exercé leur ministère comme prêtres habitués ou temporairement curés : François Dohollou déjà nommé, fils d'honorables marchands du Penquer ; Louis Le Bourzec, fils des convenanciers de Kerbabu, a fait plusieurs baptêmes à Saint Laurent et des mariages, fut curé d'office de Saint-Laurent, des Côtes-du-Nord (Côtes-d'Armor), puis curé de Guerlesquin ; en 1792, il est desservant de Plouégat-Moysan. Il mourut en 1807 à 70 ans. Guillaume Dohollou, neveu de François, diacre en 1767, est qualifié en 1779 « aumônier de l'hôpital du Guerrand ». Né à Plouégat-Moysan en 1743, il avait été recteur de Ploulec'h ; il fut élu député suppléant du clergé de Tréguier, aux Etats-Généraux en 1789 ; insermenté en 1791, arrêté en 1792, exilé en Angleterre, il rentra en Bretagne et fut déporté à l'île de Ré en 1798 ; il devint après le Concordat recteur de Pommerit-Jaudy. Le 20 mai 1699 eut lieu le décès du vénérable et discret missire Yves Le Dissez, prêtre, sieur recteur de Plouguerneau en l'évêché de Léon, dans la maison de Guillaume Le Dissez, sieur de Kerbabu, son père, d'où il était originaire, et de Philippe Mahé, qui étaient marchands à Kerbabu. En 1711 Guillaume Le Dissez célèbre le mariage de François Lovens, sieur de Broons et de Marguerite-Vincente Le Dissez, il est qualifié de sieur du Penquer. En 1725, Pierre Le Teurnier signe un acte de baptême, P. Le Teurnier, prêtre ; il y a lieu de présumer qu'il était de la famille des Le Teurnier de Goasanscoen. En 1723, Guillaume Mahé est mentionné comme parrain de Guillemette Mahé, fille d'honorable Philippe Mahé et Marguerite Pont, marchands à Plouégat-Moysan. Les recteurs et curés depuis 1792 furent : François-Marie Le Magne, de 1793 à 1807 ; puis Caër, nommé en 1814 ; Ses successeurs sont : en 1829, Moncus ; en 1853, Le Bras ; en 1857, Antoine-Marie Aballain : en 1860, Jean-Louis Le Bourhis ; en 1867, le célèbre Jean Favé « l'évêque du Léon » ; en 1869, Jean-François Bohec : en 1889, Stanislas Guéguen ; en 1893, Guillaume Le Guen ; en 1900, François Floch ; en 1906, J.-B. Larvor ; en 1907, Picard ; en 1918, Abgrall, et même année, M. Goulven 0llivier (J.-A. Quiniou).

Note 3 : Les Fouages en 1651 (Archives) : « Rolle des fouaiges du roy nostre sire en la paroisse de plouégat-moysan, faict an présence du sieur recteur d'Icelle, missire Hervé le Bastard, prêtre et de Simon Coden, esgailleur dans la treffe de Kerven, Paoul Lescop, dans la treffe de Kerbabu, Efflam Le Dantecq dans celle de Treffdujou, Paul Perrot en la treffe de Lannéven, pûitz quy ont déclaré n'avoir cognoissance d'aucun changements ny desgail à faire et partant assé raporté comme l'année passé, suivant le mandement du 30 novembre dernier, signe de harouy, récépissé de la taille extraordinaire Est-ce pour lord le terme ordinaire de janvier l'an présant 1651..

LE KERVEN. — Mre paoul le Dissez et consorts, au quistillic 4 livres ; Mre françois le dissez audit quistillic 10 sols ; les détenteurs du grand Kerven comprisses par costancou 3 l. 18 sols ; Guillaume le dantecq au petit Kerven 15 sols ; Louis le dantecq a perran 37 sols 9 deniers ; les détenteurs du Convenant ou demeurait le Dantecq Tropostecq 22 sols ; Jan le borgne à Janvier 29 sols 9 deniers ; Les honorables morice flamencq Tropostec 11 sols 6 deniers ; Catherine Lavounan et ses Enfants 58 sols 6 deniers ; Allain Le Gall Tropostecq 22 sols ; Les détenteurs garenne roch an gaser 16 sols 6 deniers ; Guillaume thomas 25 sols 6 deniers ; Guillaume Quintin 34 sols ; Jean le bastard et consorts a perran 27 sols ; Nicolas Nédelec à perran 17 sols 6 deniers ; Simon et françois Coden et consortz comprintz par an Ilis 27 sols 6 deniers ; Les héritiers et veuve Morice Guillemot au quistillic bihan 29 sols 2 deniers ; Guillaume Guillemot à perran 46 sols 9 deniers ; Les héritiers de françois le Lavouenan comprintz parcou Squirian 50 sols 6 deniers ; Les détenteurs parc mos anun 6 sols 6 deniers ; Jean Bellec à perran Isselaff 38 sols 6 deniers ; Jaz monat 9 sols 4 deniers ; Les détenteurs de Parc an porrastre 6 sols. Somme : 33 livres 10 sols de payable.

KERBABU. — Mre françois le dissez Traoundour avec leurs terres annexées 28 sols ; Le dit Dissez pour parc moscoulaccoz 2 sols ; le dit Dissez pour la tenue du lir 5 sols ; Guillaume le Dissez Kerbabu 17 sols 6 deniers ; Barbe le Dissez audit Kerbabu 33 sols ; Perron le Dissez runanroué et consorts comprintz parc ar priol 39 sols 6 deniers ; Mre françois Counan 18 sols ; ledit Counan pour parc an loar 7 sols ; le dit Counan pour parcou mosloudoun 12 sols ; les détenteurs Trobara Uhélaff 12 sols ; les détenteurs mosboudoun Créis 3 sols 9 deniers ; françois le bourzec Kerbabu 9 sols 4 deniers ; Jan Guéguen et consorts audit lieu 7 sols 4 deniers ; Jan le dissez Keranhoz comprintz parc an alchouez 38 sols 6 deniers ; Pierre Person ou ses fermiers à Kerangoaz 22 sols ; François Teurnier et Tuyon Le Dissez audit lieu 26 sols 6 deniers ; Paoul Chaffot pour mosancloff 7 sols ; Yvon le bourzec et consorts 5 sols ; les hérittiers et veuffve françois colcanap 26 sols 6 deniers ; Pierre Coz et consorts 29 sols ; Jean Madiou et consorts au penquer 15 sols 6 deniers ; Jean Lachiver et consorts pour run Tocquer, parcou cloarec, parc fouen et parc an hent et parcou dihez 25 sols ; Jean Guillon Trogalvez et consorts 19 sols 9 deniers ; Christophe Le Loussoun et consorts à Kérouzéré 31 solz ; les détenteurs assurant Yvon Guillou Trogalvez 14 sols 9 deniers ; Jean pont 13 sols ; les destenteurs parc en cren 3 sols ; la veuffve et héritiers de Jean le frotter 16 sols ; Perron le Dissez pour liors an penquer 1 sol ; les héritiers de Jacques Le Coz comprintz Prat brouillez en coquil 22 sols ; les héritiers morice le dissez an squiriou 13 sols ; les dits héritiers à Trobara Isselaff 28 sols ; Guyon le Dantecq au Squiriou 13 sols ; ledit Dantecq pour parc an coant 3 sols ; Yvon Nédelec audit Squiriou 14 sols ; Yvon le bastard et consorts à convenant an Lay 20 sols ; Pierre Chaffot et consorts à convenant an cittoler penn an lech 15 sols 6 deniers ; les détenteurs convenant an bellour 23 sols ; Jean hamon et consorts à Guernaven comprintz croix neuve 38 sols ; Guillaume Guillon Trogalvez 2 sols 6 deniers ; les destenteurs parcou priol 3 sols ; Jean le Cittoler 19 sols ; les causeyants Philippe person 10 sols ; Guillaume henry et consorts 27 sols 6 deniers ; françois Colin pour parc en croix, 1 sol 9 deniers ; Pierre Lachiver pennaros 15 sols ; Jean le Bras audit Pennaros 9 sols ; les détenteurs asservant Guillaume Ansquer 3 sols 6 deniers ; Paoul Lescop et consorts à pennaros 55 sols ; les héritiers Messire herve le bastard et consorts Pennanhech 22 sols ; les héritiers Yvon Colcanap pour leurs terres en plouégat 15 sols 6 deniers ; Yvon le fustecq pennavoaz 17 sols 6 deniers ; françois teurnier pennavoaz 45 sols ; Jean le Ban et consorts pour rosdrez 3 sols ; les détenteurs de convenant bichodou 10 sols ; Les détenteurs prat autret 3 sols ; Rolland Le Dissez 2 sols ; les détenteurs parc an feunteun 2 sols ; Yvon Tocquer 5 sols 6 deniers ; les héritiers Jan le frotter pour parcou Guezenet 4 sols. Somme : 47 livres 13 sols 5 deniers.

TREFFDUJON. — Jean et Guyon le Dissez Kerreux et consorts 46 sols 6 deniers ; lesdits Dissez à Kermariec 13 sols 8 deniers ; les détenteurs d'un parc et pré de Convenant Quintin 4 sols 6 deniers ; les détenteurs parcou pennavoaz 8 sols 6 deniers ; les détenteurs parcou Tourquis 5 sols 6 deniers les détenteurs parc an aillet 3 sols 6 deniers ; Yvon huet Kendro et consorts 32 sols ; les détenteurs pendalar 25 sols 6 deniers ; les détenteurs parc mac'hanroux 3 sols 6 deniers ; françois madiou pour sa tenue 29 sols 8 deniers ; ledit madiou pour Convenant déclou 26 sols 6 deniers ; Grégoire Dohollou 14 sols ; Jean le Morin Kerbihan 25 sols ; les héritiers et veuve Vincent Gueguen et Jan Daugabel 28 sols 6 deniers ; françois madiou audit lieu 4 sols ; Grégoire Dohollou et consorts à convenant le Maistre 36 sols 3 deniers ; les héritiers et veuve Yvon huet 27 sols 6 deniers ; Yvon le Meur pour la tenue Jézéquel 36 sols 6 deniers ; ledit Meur pour la tenue du Calvez 19 sols ; les détenteurs de la tenue de Coden 23 sols ; ledit Yvon le Meur pour la tenue du Citoller 28 sols 6 deniers : François Yvon et Jan le Meur pour la tenue Derrien 39 sols 6 deniers ; Yvon le Meur pour la tenue du Clech 39 sols 6 deniers ; Jan le Meur pour la tenue du Caezre 37 sols 6 deniers ; François le Meur pour convenant Guéguez 28 sols 6 deniers ; Jan le Meur pour convenant Didou 26 sols 6 deniers ; ledit Meur pour convenant le Diguer 26 sols 6 deniers ; les détenteurs de la tenue feu Catherine Quintin 14 sols : Pierre Cotty 14 sols 6 deniers ; Jan hamon et consorts par en Tarnio et luors St-Tremeur 4 sols 6 deniers ; le dit hamon pour 1 parc de convenant Jolloff 4 sols 6 deniers ; ledit hamon et consorts pour convenant le Kergoat 44 sols 6 deniers ; Jan Teurnier et et consorts pour la tenue Isselaff 43 sols ; François Teurnier Crechuon 46 sols ; 0llivier le Tarvon 22 sols 6 deniers ; Guillaume Guéguen-Kérosan 29 sols ; François le billiec et consorts 29 sols ; Jan le Bastard 18 sols 6 deniers ; Jan henry et consorts à Kérosan 28 sols 6 deniers : les détenteurs par Allain et parc nevez 7 sols 6 deniers ; les détenteurs garenne Cozin 18 sols ; les détenteurs Luors Tocquer 3 sols. Somme : 47 livres 16 sols 1 denier

LANNEVEN. — Messire Paoul Le Dissez, goasilirit, 38 sols ; Le détenteur parc azelin, 4 sols ; Le détenteur Convenant le Cloarec, 33 sols ; Yves le dissez a Coadissel Isselaff et terres y annexées et parc moan Guillou, 54 sols ; Le dit Dissez et consorts à Coadisel Iselaff, 29 sols ; Jan le Caezre pour mosuladic, 4 sols 6 deniers ; Le dit Caezre et consorts au prat Guen, 24 sols ; Guyon Quiger et consorts, 26 sols 6 deniers ; Les héritiers Jeanne Clurion Coadissel, 33 sols 6 deniers ; Les héritiers Issabelle Derrien audit Coadisel, 48 sols 6 deniers ; Yvon Dohollou et consorts, 33 sols ; François Malpot et sa soeur comprints parc-poulgat 35 sols ; Le dit malpot et sa soeur au convenant Simon, 28 sols ; les héritiers de Jan Chaffot et consorts à convenant Lucas, 19 sols 9 deniers ; François Chaffot et consorts comprints prat quilfoen Kerdrein 21 sols 6 deniers ; Philippe Chaffot et consorts à pennarun 25 sols ; Yvon Madiou à kerdrein et consorts, 21 sols 6 deniers ; Françoise Madiou au prajou, 14 sols 9 deniers ; Yvon Madiou audit prajou, 5 sols ; François madiou pour parc an gat, 3 sols ; Perron Scrignac, 23 sols ; Jan et François dougabel, 23 sols 3 deniers ; Les dits dougabel à pennarun, 7 sols ; Jan Cabon et Yvon Madiou à la boissière, 34 sols 6 deniers ; Lesdits Cabon et Madiou à la tenue du Moing, 35 sols ; paoul perrot, 36 sols ; Jacques le Dantecq et héritiers de Jan à Kerfoen, 7 sols ; les héritiers François le Dantecq, Kerfoen, 32 sols ; Guyon Le Dantec, Kerados, 50 sols 6 deniers ; Jan le Rumeur et consorts, 21 sols, 9 deniers ; Jeun Goasdoué an louch, 33 sols 6 deniers ; ledit Goasdoué à Kerfoen, 29 sols ; françois le Tuon, 10 sols ; le détenteur asservant Yvon Guillon Kerudez, 9 sols ; Yvon Boléat, 22 sols ; Jan Teurnier, Goascoen, 44 sols ; Jan Madiou, Cross a moal et consorts, 27 sols 6 deniers ; Jan Lachiver et consorts au Poulfanc, 25 sols, 9 deniers ; ledit Lachiver au maijou, 8 sols, 9 deniers ; François Raoul, 6 sols ; Yvon dohollou causéayant de français Lescop, 5 sols, 6 deniers ; le détenteur parcou Nicolas, 3 sols 6 deniers ; français teurnier et consorts à Kerdrein Isselaff, 12 sols 8 deniers ; le détenteur parc an Ilis et parcou mabil dépendant dudit Kerdrein, 2 sols 6 deniers ; le détenteur convenant Callouan, 13 sols ; Yvon Lénoret à convenant Mary Coz comprintz l'asservant à convenant Malpaut, de Pennarun, 31 sols ; ledit lénoret acquittant et causeayant du droict feu allain Kermellec et consorts audit lieu 3 sols ; le détenteur pennarun le gall comprinz parc pipanou, 44 sols ; françois le morin et consorts à goasanboulch, 22 sols 9 deniers ; les héritiers de Nicolas Gouget Goasanscoen, 17 sols, 9 deniers ; Jean menou, goascoen, 3 sols, 6 deniers ; les héritiers Guillaume Joch audit goasanscoen 10 sols 6 deniers ; ledit Jan menou à Kerdrein, 11 sols ; les héritiers dudit Joch audit Kerdrein, 11 sols ; Jean guillon du Louch pour prat-Roudour 18 sols ; Messire Guillaume Lachiver et Yvon Dohollou laisné à convenant lachiver funemez 4 sols 6 deniers ; Thomas hailou et consorts pour leur asservant dudit lieu, 1 sol 9 deniers ; le détenteur tachen mabil, 1 soult ; le détenteur Parc an bosec etparc an moniet 9 sols ; Anthoine Bourguignon, 1 soult ; le détenteur prat tudlannit 10 sols ; le détenteur parcou Trogoff 3 sols. — Somme : 60 livres, 16 sols, 11 deniers.

Somme des 4 rolles cy dessus, 189 livres, 16 sols, 8 deniers.

Faict pour êstre délivré à faire la recette des dits deniers et faire l'acquit au bureau à Morlaix le 10èmejour du présent moye, soultz le signe dudit sieur recteur et dudit Messire herve le Bastard prêtre et celuy de François Counan le jeune pour le disant Simon Coden et le signe de Jean Teurnier présant pour ledit Paoul Lescop, et celuy de Guillaume Guillemot pour ledit Efflam Le Dantecq et pour ledit paoul perrot a signé François Chaffot présent. Iceux affirmants ne savoir juratoirement signer, avec les sings de françois Counan et Yves le Dissez, notaires, en la juridiction et chastellenie de Trogoff, nommés prosnallement à faire le présent rapport en exécution de l'arrest de la cour du 20 février 1669, y ayantz vacqué conformément à Iceluy en l'auditoire audit bourg de Plouégat ce jour 1er de l'an de grâce 1671. Signé : f. Counan, Teurnier, le bastard, ptre, C. Guillemot, G. Bastard, recteur, f. Chaffot, Dissez, notaire, C. Counan, notaire ».

En 1718, cette somme des fouages ne monte qu'à 107 livres 1 sol 6 deniers, versés à Pennarue le Diouguel Nicolas, conseiller du Roy, receveur des fouages de l'Evêché de Léon et de tous les deniers extraordinaires des évêchés de Léon et Tréguier à Morlaix ; la moyenne étant 6 livres 12 sols par feu ; mais cette moyenne variait, elle fut de 11 livres en 1707. 

Le même receveur percevait des collecteurs la capitation qui se chiffra à 267 livres 3 sols au premier terme et 267 livres 3 sols au deuxième terme pour 1 année 1720.

Note 4 : Milices garde-côte et royale : Aux archives départementales, se trouvent 3 listes de miliciens gardes-côte, pour 1696, qui nous donnent de précieux renseignements sur leur désignation, par les fabriques ; ils étaient choisis parmi les jeunes gens de plus de 20 ans, « en exécution du billet de Missire du sieur de Kergaradec, de la ville de Lannion, du 8ème de ce mois de mars 1696, Nous fabrique de la paroisse de Plouégat-Moysan, avons prié lesdits corporaux de donner les noms des jeunes gens, pour aller et se trouver le 10 de ce mois en la dite ville de Lannion pour choisir les soldats que ledit sieur de Guergaradec aura besoin au désir de l'ordre Monseigneur de Lavardine, à laquelle fin avons en parlant à Allain Guillemot de la trève de KERVEN sommer de nommer dans sa trève les jeunes qui pourraient être : Francois le Dissez, fils de François ; Yvon Le Gall, fils de Marguerite Guillou ; Jean Thomas ; Yvon Le Goaréguer ; François le Bastard ; Guillaume Nédélec, fils de Mathieu, lequel Guillemot a signé sa déclaration de ne connaître aucun autre personne ni même de soldats dans sa trève qui n'ont pas rejoint. Signé Guillemot. LANNEVEN. — Mathieu Dohollou est du détachement, Mathieu Teurnier, Pierre Le Léer, du détachement, Pierre Dohollou, sergent de paroisse, J. Quintin, François Le Bourzec, G. Lachiver, du détachement, Jacques le Berger, du détachement, Guillaume le Dantec, de Péran, Louis Le Menou, valet de Jean Dohollou,. Jean le Saulx, de Kerfoen, Louis Madiou de la Boissière, Marc Dohollou est incommodé de son oeil ; François le Beulz est valet chez Messire 0l. Counan ; Guillaume Madiou, Croaz-ar-Moal, fils de Jean, François Caër, Guion Plaizou (ne .pouvant dire s'il est en âge), Yvon Le Cittoller ; Yvon Tangui, matelot, (Jan Goasdoué, corporal). KERBABU. — François le Bouc'h, du Pennanec'h, Jean le Dissez, Trogoff, Guion Guéguen, Jean Le Bastard, Pennanec'h, Yvon le Bastard, son frère ; François Lachiver de Traoundour, Guillaume Querné de Trobara. TRUDUJOU. — Jean Le Borgne, du détachement, marié depuis deux ans, Paul le Léer, du détachement, Jan le Lassoun, marié dans cette année, Hervé le Bail, Nicolas le Bastard, marié depuis 3 ans, Hervé Odven, marié depuis 2 ans, Mathieu Teurnier, 0llivier Le Goff, Louis Menou le jeune, marié depuis 2 ans, Yves le Barbier, valet chez Menou, Abraham Le Bride, se disant matelot, Jean Lescop, fils de Guillaume, Hervé Perrot. — NOTE : L'ordonnance de M. l'intendant, signée de lui est du 24 décembre 1695, signé Béchameil. Les registres paroissiaux de la Mairie et les renseignements ci-dessus nous montrent l'organisation de la milice : un capitaine de paroisse, un lieutenant, un enseigne, deux sergents, un caporal par section, et un nombre variable de jeunes gens composaient le détachement de la paroisse. La première République, en créant les Gardes nationales, ne fit rien d'autre en changeant le nom. Mais quelques miliciens gardes-côte étaient désignés pour les armées royales ; l'enthousiasme pour ce service n'était pas bien grand et les réfractaires étaient nombreux. Entre autres,. une lettre de 1696, adressée à « Monseigneur le lieutenant général de l'évêché de Tréguier en Bretaigne et subdélégué pour les ordres de Sa Majesté » par Y. le Dissez et François Guéguen, marguilliers en charge, réclame le paiement audit Le Dissez d'une somme de 59 livres, montant de ses frais pour recherche de 2 réfractaires : François Lachiver et François le Mercier, qui, d'ailleurs n'avaient pas été retrouvés (J. A. Quiniou).

Note 5 : " Thomas L'Affichard, un littérateur et poète breton méconnu du XVIIIème siècle. On ne sait rien de sa vie. On ne sait même pas au juste où il est né : tous les biographes, qui se copient presque toujours, le font naître à Pont-Floc'h, diocèse de Léon, en 1698, et mourir à Paris en 1753. — Un seul, MARESCHAL, dans l'Armorique littéraire, le dit originaire de Ponthou, dans l'Armorique. Malgré toutes les recherches, personne n'a pu nous dire où est situé Pont-Floc'h, qui n'est ni une commune, ni un manoir, mais quelque village, inconnu même à l'évêché de Quimper. Ponthou est, comme vous le savez, situé tout près de Morlaix. Dans cette commune les registres de 1693 à 1703 ont disparu. Une partie de l'ancienne paroisse dépendait autrefois de Plouégat-Moysan, et aussi de Plouigneau. On n'a rien trouvé non plus dans ces deux dernières localités. Les registres de 1690 à 1700 de la mairie de Plouégat-Moisan ne contiennent pas une seule fois le nom de cette famille ; à Plouigneau ils n'existent plus. Un vague renseignement (de M. l'abbé Joncour, curé-doyen de Plestin) donne le souvenir d'une signature L'Affichard, en 1729, au Ponthou. Comme ce nom est bizarre et fort reconnaissable, les probabilités de la naissance de notre poète seraient donc en faveur de cette dernière paroisse. Les biographes lui donnent, en gros, de l'esprit et de la gaieté : ce doit être par tradition, car je n'en trouve guère de trace dans ses écrits ; une grande indifférence pour la célébrité : je crois qu'il se rendait justice. Il ne fréquentait pas les gens du monde, mais beaucoup le chansonnier Panard ; son collaborateur habituel, qui valait bien mieux que lui et a laissé un véritable renom. Celui-ci était un petit employé de bureau, très viveur, très buveur, au point qu'il versait parfois des larmes d'attendrissement en voyant un verre plein de vin, et probablement des larmes de regret en le voyant vide, jetant au hasard après boire, ses couplets tachés du vin qui les avait inspirés, dans sa boite à perruques, et pêchant au hasard dans ce réceptacle quand on lui demandait une chanson. Somme toute, nos deux amis étaient ce que nous appellerions maintenant deux bohêmes, et comme il n'y avait pas dans ce temps-là comme maintenant tant de journaux pour nous raconter les faits et gestes de chacun, leurs moeurs, leurs habitudes et leurs plaisirs, tout ce qui les concerne s'est évaporé comme la vogue passagère qui les a un instant soulevés sur l'océan de l'oubli " (Cte de Palys).

Note 6 : Liste non exhaustive des recteurs de PLOUEGAT-MOYSAN : Nicolas Prigent, décédé en 1735. - Yves Quého (1735-1746), du diocèse de Vannes. - Noble Julien le Frotter de Kerhingant (1746-1753). - Jean Dupré (1753-1771), recteur de Trédrez. - Sébastien le Men (1771-1772). - Jean-Marc Guaffuec (1772-1790), licencié, etc ...

Ville de Plouégat-Moysan (Bretagne).

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PATRIMOINE de PLOUEGAT-MOYSAN

l'église Saint-Pierre (XVIIIème siècle), reconstruite en 1874. Il s'agit d'un édifice en forme de croix latine, reconstruite entre 1874 et 1879. On a conservé de l'ancien édifice, le clocher édifié en 1700 par l'architecte Maurice Taoc comme le prouve l'acte suivant : "Ce jour 15 janvier 1700 a esté enterré un enfant à Olivier Piolot et Barbé Floch, de Plufur, décédé au domicile de M. Jacques Floch. L'enfant fut ondoyé par M. Maurice Taoc, maître-architecte de la Tour qu'on fait bâtir actuellement à Plouégat". La flèche abattue par la foudre dans la nuit du 8-9 janvier 1886 a été reconstruite en 1902 pour la somme de 5. 690 fr. 94. Parmi les statues de l'intérieur, il faut citer un beau Christ du XVIIème siècle provenant de l'ancienne chapelle de même nom. Il y avait également autrefois un arbre de Jessé. L'église abrite aussi aujourd'hui les statues de saint Michel provenant de l'ancienne chapelle du Christ, sainte Anne provenant de la chapelle de Trogoff (XVIème siècle, jadis au presbytère), la Vierge-Mère (XVIème siècle, jadis au presbytère et provenant de l'ancienne chapelle du Christ). Le pardon a lieu le premier dimanche qui suit le 29 juin, sous le vocable de saint Pierre. A noter qu'il existait jadis un reliquaire : « Le 10 may 1697, les reliques de la paroisse de Plouégat-Moysan estant auparavant dans le reliquaire de la dite paroisse ont esté enterré dans le cimetière de cette paroisse et fait un service solennel par les sieurs recteur et prestres, ce que nous avons conserve sur nostre cahier pour servir de mémoire à la postérité et avons signé. Signé Y. Carré, recteur ; F. Dohollou, prêtre ; P. Lucas, prêtre ». (Tiré du registre de 1697). Pour une pierre tombale, "prétendue par erreur par François Buzit et Marie Le Maistre, sa femme, qui avaient fait inhumer Guillaume le Caizre et Jan le Caizre, dans l'église, sous ladite pierre, qu'ils reconnaissent appartenir à Paoul le Dissez, et qu'ils ont prise par mégarde, un jugement de la Cour de Trogoff est rendu, avec sénéchal et notaire : Y. Le Dissez et Le Teurnier au 3 août 1664". Il y avait jadis une horloge sur le clocher : « Du 10 mars 1814, reçu à valoir 15 livres que je dois toucher, 6 livres de M. le Maire aujourd'hui. Il est entendu entre nous que c'est pour 30 livres que je suis engagé à mettre en bon état la sonnerie de l'horloge dont est cas d'autre part et que la moitié du prix convenu me serait payé à l'instant que j'aurais mis en état de sonner. Signé : L. Benoit ». Le dimanche 27 janvier 1675, le Général avait adhéré à la Confrérie du Rosaire devant le Révérend père René Le Saint-Hyacinthe, du couvent de Saint-Dominique, de Morlaix ; " la chapelle en son intention estante du costé de l'épître de l'église, sera ornée d'un beau tableau selon les formes prescrites et ordonnées dans les statuts de ladite confrérie. Le 30 juillet 1775, M. Pierre Ollivier, praticien, demeurant en la ville et paroisse de Guerlesquin est chargé de la confection du tableau de fondation et du cahier rentier d'icelle, moyennant 48 livres sur bon papier commun et les écrire lisiblement et d'un caractère gronogir " ;

Eglise de Plouégat-Moysan (Bretagne).

Nota 1 : Prééminences de l'ancienne église de Plouégat-Moysan : « Le 12 Octobre 1679, M. François Bouyn, sieur de Rains, commissaire pour la réformation du domaine royal dans la chatellenie de Morlaix-Lanmeur, fit dresser, en sa présence, le procès-verbal des prééminences de l'église de Plouégat-Moysan, La maîtresse-vitre, composée de 3 panneaux et de 7 soufflets ou lobes, contenait dans le premier de ceux-ci, un écusson portant d'argent à la fasce de sable surmontée d'une merlette de même, qui sont les armes de Pensornou, de la famille de la dame de Kermadec Huon ; au second soufflet, du côté de l'évangile, autre écusson écartelé au 1 et 4 de Pensornou ; aux 2 et 3 de sable à l'aigle éplorée d'argent, becquée et membrée de gueules (Kertoaguen) ; du côté de l'épître, autre écusson écartelé aux 1 et 4 de Pensornou, aux 2 et 3 d'or à la quintefeuille d'azur, qui est Toulgoët. Le 4ème écusson était écartelé au 1 de sable au lion d'argent accompagné de billettes de même, qui est Penhoadic ; au 2 d'or à la fasce d'azur surmontée d'une merlette de même, qui est Calloët ; au 3 d'or au lion de sable à la cotice de gueules, qui est Kerret ; au 4 d'azur à 7 billette d'or, 3, 3, 1, qui est du Perrier, et au 5 sur le tout de Pensornou. Le 5ème écusson était écartelé au 1 de gueules à 3 croissants d'argent, 2, 1 accompagné de besants de même, qui est Forget ; au 2 échiqueté d'or et de gueules, qui est Kergournadec'h ; au 3 d'or au chevron de gueules accompagné de 3 étoiles de même, qui est Plestin ; au 4 d'argent à la croix tréflée de sable chargée de 5 étoiles d'or, qui est de Kermerchou, sur le tout de Folgoët plein. Du côté de l'évangile du grand hôtel, hors les balustres, il y avait un grand banc chargé d'un écusson offrant les armes de Pensornou et alliances. A l'opposé, du côté de l'épître du grand autel, était une petite vitre ovale contenant un écusson mi-partie d'or à 3 croix d'azur accompagnées de 3 annelets de même, qui est Huon de Kermadec, seigneur de Trogoff et de Toulgoët. Sortant du choeur du côté de l'épître, on trouvait une chapelle, avec un autel anciennement dédié à Saint-Sébastien et devenu l'autel du rosaire. La vitre de cette chapelle à 3 soufflets, contenant 5 écussons. Trois d'entre eux portaient d'argent à trois chevrons de gueules, qui est Ploësquellec, seigneurs de Trogoff ; un autre soufflet offrait d'argent à trois fasces de gueules, qui est Trogoff, et le dernier, un vairé d'or et de sable (Gourvinec ?). Plus bas, dans la nef, existait une petite fenêtre avec un seul écusson, mi-parti d'argent à une fleur de lys de sable surmontée d'une merlette de même, qui est Le Rouge, et d'azur à six quintefeuilles d'or, qui est La Forest, appartenant au sieur de Kermeur Le Rouge, pour sa terre de la Haye. Plus bas encore était une chapelle, dans l'enfoncement du cimetière, dédiée à Nostre-Dame de Gloire. La Tige de Jessé devait orner son autel. Dans le dais de bois qui le surmontait était un écusson aux armes de Trogoff. Cette chapelle possédait une grande vitre " au pignon vers midy, composée de 3 jambages de pierre, surmontés de 3 roses, chacune d'icelle de 3 soufflets, et est la dite vitre sans armes, mais remplie de plusieurs figures, représentant la Passion et la Nativité de Nostre-Seigneur, ladite chapelle dépendant du lieu de Trogoff et appartenant au dit sieur de Kergoff ". Missire Hervé Le Bastard, prêtre faisant les fonctions curiales, déclara au commissaire qu'au prône des grand messes dominicales il faisait les prières pour le sieur de Kermadec, comme fondateur et seigneur supérieur de la paroisse, et qu'il n'a vu de son temps aucune lizière ni au dedans ni au dehors de l'église. Messire Alain Huon, chevalier-seigneur de Kermadec et de Trogoff, déclare à son tour que, malgré le dire du sieur curé, il avait droit de lizière dans l'église et avait même été maintenu dans le droit d'en poser une " toutes fois et quantes que recquis sera " (Bande ornée d'écussons qu'il pouvait faire peindre intérieurement et extérieurement). Au bas de l'église, vis-à-vis des fonts baptismaux, était une petite vitre à 2 panneaux, contenant un écusson, mi-parti d'argent au lion mi-parti de gueules et d'azur, couronné et onglé d'or, qui est d'Espinay, et mi-parti de France et d'Angleterre (de gueules à 3 demi-léopards d'or l'un sur l'autre, et d'azur à une fleur de lys et demie d'or), qui est de Goulaine (Louise de Goulaine, épouse de Guy d'Espinay). Du côté gauche de l'église, il n'y avait qu'une seule chapelle, dédiée à Saint-Eloy, et éclairée d'une fenêtre à 2 panneaux et 3 soufflets, dont l'un contenait un écusson de Ploesquellee, "et les dits panneaux sont remplys de figures et autres ornements sans écussons ". Au dehors au haut du pignon de la maîtresse-vitre, était un écusson en bosse de pierre chargé des armes de Pensornou. (Ne serait-ce pas la pierre du pignon de St-Méen ?) » (Archives départementales) ;

la chapelle Saint-Méen et Saint-Judicaël (1830). Elle est qualifiée en 1468 de Plo-Meguen et reconstruite en 1830 par Bernard-François Le Teurnier. Jean-Marie Le Teurnier de Goas-ar-Sioën, en devint le propriétaire après la vente des biens de Trogoff, émigrés en 1790. On y voit un écusson avec les armes de Jean de Pensornou et de sa femme Marguerite de Perret ou Kerret, seigneur et dame de Trogoff, vivants en 1570. La chapelle abrite les statues de saint Méen, saint Judicaël, la sainte Vierge et saint Eloi (jadis au presbytère). Voici ce que dit l'historien local J. A. Quiniou en 1923 : " A l'intérieur de cette chapelle dont le clocheton seul a un certain cachet, les quatre lions du bas des rampants du pignon et on remarque la statue du St Patron, en robe de moine prédicateur, présentant la croix aux fidèles. La tête a une belle expression juvénile. Les poignets fins sortent des manches un peu larges. Les plis de la robe sont un peu raides ; mais l'ensemble montre un souci d'art de la part de l'artiste campagnard qui en est l'auteur. A droite de l'autel, la statue de St Judicaël, représente ce roi de Domnonée ou de Tréguier du temps du roi des Francs, Dagobert, en chape royale, couronne en tête et sceptre doré dans la main droite. La tête est fine ; les plis du manteau sont réguliers ; cette statue ancienne a une certaine beauté. Sur un socle en pierre, en dehors du coeur, une Ste Vierge, de même hauteur de 1m10 que St Méen et St Judicaël, est grossière ; la face plate et ronde est celle d'un homme fruste ; les mains sont démesurées. L'expression de la physionomie est dure. Elle tient sur le bras gauche l'enfant Jésus, à peine ébauché par le sculpteur. Lui faisant pendant, à droite, se trouve la statue en bois de St Eloi, mutilée, en habit d'évêque ; ayant à ses pieds un cheval couché dont il ne reste plus que le tronc. Enfin une statuette en plâtre de la Ste Vierge, est auprès de celle de St Eloi ; la tête poupine, les draperies informes dénotent une production barbare de notre époque, qui font ces représentations en séries à bon compte, mais d'un goût douteux. La statue en pierre de St Judicaël, vêtu de la chape, coiffé d'une couronne, et de la main gauche tenant un morceau de sceptre ? n'est plus dans son sanctuaire, mais au Prajou. A l'extérieur, encastré dans le pignon de chevet, existe un écusson armorié AUX ARMES ECARTELEES AUX 1 ET 4, D'UNE FASCE SURMONTEE D'UNE MERLETTE ; AUX 2 ET 3 D'UN LION BRISE D'UNE COTICE, de Jean de Pensornou, écuyer, seigneur de Trogoff, et de sa femme, Marguerite de Kerret, vivants en 1570. Il y a aussi, à l'entrée du placître, une croix dont le dé porte une inscription en gothique, à peine lisible. Près de la route conduisant au village, accoté au talus, on voit une sorte de bas relief inscrit dans un triangle, figurant un personnage aux bras écartés et levés entre deux figurines plus petites, le tout d'un travail grossier. Peut-être le Christ entre les deux larrons. Un peu au-dessous de la chapelle, dans une prairie, est la fontaine consacrée, en forme d'oratoire, avec couverture et piliers latéraux ; au fond, existe un socle pour une petite statuette en granit de la Sainte Vierge, qui a disparu. On attribue à l'eau la vertu de guérir les maladies de la peau. Quoique la chapelle, qui menace ruine, ne serve plus au culte, elle est encore visitée par quelques pèlerins qui y font des dons. Le pardon qui se célébrait le dimanche de Quasimodo, voit encore apparaître une auberge en plein vent et quelques danseurs de Plouégat-Moysan et de Trémel " ;

l'ancienne chapelle dédiée à saint Trémeur. Elle a été rebâtie au début du XXème siècle par M. Le Bougeant. Il s'agit d'un petit édifice de plan presque carré reconstruit au XXème siècle et ne renfermant que la statue de saint Trémeur. Il s'y tenait une assemblée le lundi de la Pentecôte. " Faisant partie du domaine des Trogoff, au moment de sa splendeur, elle appartint avant 1790, à Le Galeër, sieur de Kerhuon ; vendue comme bien national, le citoyen 0llivier Guillou, du Ponthou, s'en reconnaît propriétaire le 22 floréal an 5. La fontaine, située dans une garenne appartenant à Monsieur Kéromen (NDLR : en 1923), au-delà de Convenant-Diguer, fournit une eau propre à guérir les maux de tête " (J.A. Quiniou) ;

l'ancienne chapelle en ruines de Saint-Laurent du Pouldour (XVIème siècle). Dépendant du manoir de Kerbabu, elle servait parfois de prétoire au sénéchal de Trogoff. On voyait jadis dans cette chapelle, les statues de saint Laurent, saint Yves, saint Hubert, saint Xyste (bénissant et foulant aux pieds un dragon). Vendue comme bien national, l'acquéreur fut François-Marie Le Magne, curé assermenté de la commune, tel que le prouve la déclaration suivante : Je déclare que, propriétaire de la chapelle de Saint-Laurent par moy acquise comme biens nationaux et domaines, destine cet édiffice (sic) au culte catholique romain desservi par des prêtres soumis aux Lois de la République, de laquelle déclaration il a requis acte pour être rendu public dans la commune de Plouégat-Moisan, à fin d'en faciliter la surveillance de la police que le déclarant sollicite lui-même et a signé le 22 floréal an 5, signé : LE MAGNE. Dans l'acte de vente de Saint-Laurent comme bien national à François-Marie Le Magne, le 21 pluviôse an 3, la chapelle et ses dépendances sont ainsi décrits : "La chapelle dite Saint-Laurent et dépendances, consistante en un corps de bâtiment avec une petite chapelle bout au levant, côté au midi de jouinte au grand corps, sur ladite chapelle un petit clocher où il y a une cloche expressément réservée ; ces édifices couverts en ardoises, la grande chapelle ayant de long : 68 pieds, de large : 20, et de hauteur : 10 pieds. Le cimetière autour de ces édifices avec ses murs au levant, midi et couchant, et partie du nord, le talus de ce côté donnant sur un pré dépendant du lieu de Kerbabu, le fond sous les­dites chapelles et cimetière contenant 7 cordes 1/4, confinant au levant, midi et couchant des chemins et du nord avec le pré dépendant dudit lieu de Kerbabu, propriété du citoyen Le Dissez, le tout estimé par l'expert la somme de 960 livres". Après un 1er feu, les surenchères des citoyens Viot 1100 livres, Le Magne offrit 1110 livres, somme a laquelle elle fut adjugée. On y baptisait, car le 26 février 1778  "Jeanne-Hyacinthe Le Brisant, fille de Perron et de Marie Guillemot, de la métairie de Goasilirit, baptisée en la chapelle de St-Laurent, par Le Bourzec, curé ; marraine : Jeanne-Hyacinthe du Parc-Kerret, dame du Bois de La Roche, parrain : M. François Le Foll, procureur fiscal de Trogoff". On y a enterré, et jusqu'à ces dernières années, moyennant 0 fr. 50, la cloche sonnait le glas des défunts, en même temps que dans l'Eglise. Le 25 novembre 1855, le Conseil avait été d'avis que la fabrique fût autorisé à acheter la dite chapelle au prix de 1.000 francs, « considérant que par la souscription des paroissiens, le fabrique peut en faire l'acquisition, et, par là, ses ressources s'augmenteront ». Bien en prit aux édiles de l'époque, car de 1874 à 1879, la chapelle de Saint-Laurent servit d'édifice au culte catholique durant l'érection de l'Eglise actuelle. Le pardon a lieu le dimanche qui suit le 10 août. "Cette chapelle a été très importante, mais actuellement elle est en ruines. Elle n'a qu'un bras de croix, Elle porte un clocheton renaissance. La porte du bras de croix est de même époque. Les fenêtres latérales sont garnies de meneaux. Une poutre porte la date de 1591 et un écusson ovale indistinct. A l'intérieur, l'on voit de vieux saints barbarement coloriés : saint Laurans mutilé ; saint Yves jugeant une contestation entre un riche seigneur et un laboureur déguenillé et paraissant prononcer en faveur de ce dernier. On y remarque aussi deux monolithes (ou lechs) encastrés dans les murs latéraux. Il y aussi les statues de saint Xyste, bénissant et foulant aux pieds un dragon, et de saint Hubert ; ce dernier est couché, ayant la tête posée sur sa main droite et les yeux fermés. D'après M. Le Guennec, ce serait le Jessé d'un assez bel arbre en bois sculpté et colorié dont les restes sont actuellement au Musée archéologique du Finistère. Le tout ne provient-il pas d'une chapelle disparue autrefois située au-dessus du Penquer, dont la fontaine de St-Hubert est proche ; l'eau de celle-ci guérirait les porcs du « Drouc sant Egoutam ou Nicodème » encore recherchée, on la verse dans l'oreille de l'animal malade, puis on la lui fait boire. Près de la fontaine il y a une pierre avec inscription gothique, qui a été sans conteste le soubassement d'un calvaire. A l'extérieur de la chapelle de saint Laurant existe une Croix encastrée dans le mur du placître" (J.A. Quiniou) ;

l'ancienne chapelle Sainte-Anne, aujourd'hui disparue. Il s'agit d'une chapelle privée dépendant jadis du manoir de Trogoff ;

l'ancienne chapelle du Christ, aujourd'hui disparue. Il s'agit d'une chapelle privée dépendant jadis du manoir de la Haye et vendue ou attribuée à Jean Le Bourzec le 18 fructidor an 5. Elle fut démolie par Le Meur qui construisit avec ses pierres une maison aux Quatre-Chemins. Voici ce que stipule un rapport : "L'an 2 de la République Française et indivisible ce jour 11 prairial, après-midy, nous soussignants, Yves Cabon, maire de la Commune de Plouégat-Moisan, canton de Guerlesquin, district de Morlaix, département du Finistère, et Jean Teurnier, agent national et Jean Le Bourzec, officier municipal, Jean Le Fur et Nicolas Nédellec, du comité de surveillance de ladite commune, certifions et rapportons nous être transportés sur l'avis qui nous a été donné, des dégradations et vols commis par quelques-uns des volontaires passant ici le jour d'hier, pour aller vers Morlaix, dans la chapelle du Christ, située près la commune du Ponthou et relevant de notre commune, afin de constater le délit par eux y commis. En conséquence avons vu et donnons pour assuré qu'il s'est commis une fracture à la fenêtre du midy de la dite chapelle dans laquelle on a brisé une partie des vitrages en plomb, bout du bas. Ensuite l'image de Notre-Dame de Consolation a eu la main droite coupée et la tête de son petit qu'elle serre entre ses bras rasée et mis sur le sein de la mère, celle de la statue du Christ étant au milieu de l'autel, on lui a en partie coupé les mains, le nez un peu écrasé et le pied gauche disloqué ; le devant de la couronne emporté. La statue de saint Michel a les bras et une des ailes emportés Une statue portant l'effigie d'Ecce-Homo a la tête rasée, le pied droit presque détaché, une autre petite statue du Christ placée au-dessus de la balustrade, laquelle a été décolée et la croix sur laquelle elle était a été défaite ; 4 pots de fausses fleurs emportées et enlevées. La pierre sacrée mise en petits morceaux ; une petite clochette de fonte emportée ; un petit Christ d'os blanc travaillé a été aussi enlevé. Les cartes sur l'autel emportées est en parties déchirées. Un missel romain déchiré et la couverture a été enlevée et emportée. Le tronc qui est placé contre la balustrade dans l'intérieur de la chapelle a été forcé et la serrure presque emportée et l'argent qui s'y trouvait a été pris et emporté sans pouvoir dire la somme, attendu que la fabrique n'a pu nous le dire lui-même. Nous donnons pour assuré qu'ils ont brisé les pointes de fer placées sur la balustrade avant d'entrer dans l'intérieur du maître-autel et qu'ils ont enlevé ces piques de fer, à l'exception de 8 et que c'est par dessus cette balustrade qu'ils sont parvenus dans l'intérieur du dit autel. — Fait et rapporté le présent procès-verbal les dits jour, mois et an que devant sous nos seings » ;

l'ancienne chapelle Saint-Hubert, aujourd'hui disparue ;

le manoir de Trogoff (1643), édifié par Jean de Pensornou, seigneur de Trogoff, époux de Marie de Toulgoët. L'écusson du tympan du portail, chargé des armes de Pentsornou, avait été mutilé. Ce manoir possédait jadis une chapelle privée dont l'église paroissiale conserve une statue de sainte Anne. Dans le champ appelé « parc ar Couldry » était le colombier aujourd'hui disparu et déjà en ruine en 1688. Un aveu de Marie Coroller, veuve de Jacques Allain, sieur de la Marre, de 1688, décrit « le manoir principal de la terre et seigneurie de Trogoff, construit de trois étages avecq ses salles, caves, chambres, galletas et escaliers, contenant de longueur 59 pieds, de largeur 20 et de hauteur 28 ; le pavillon aussy y construit de 3 estages, y compris la cave en terre, contient de longueur 28 pieds, de largeur 16 et de hauteur 24 pieds et 1/2, la maison et écurie de jouxte, l'ancienne maison, la maison à four et cresches à brebis, la chapelle du dit manoir aussy couverte d'ardoise, jardin, cours, verger, fontaine, le bois de haulte futaye et taillis, avecq la rabine appelée rabine du Bezquellou conduisant vers le bourg » ;

Nota 2 : Quand Nominoë, ou Néven, le chef breton chargé du commandement des marches bretonnes, se révolta contre Charles Le Chauve et vainquit les troupes de celui-ci à Ballon (près de. Bains), qu'il eût pris le titre de duc, il voulut rendre son duché puissant et indépendant. Il ne pouvait négliger les points importants des anciennes voies romaines. Aussi comme les Romains et presque au même lieu, il est à supposer qu'il établit un de ses lieutenants : Coff ou Goff, auquel il donne l'administration de son marais Guer ou Goarnaven, son vallon et Lan, dénommés Lannéven, et de tout Plouégat. C'est l'origine de la maison féodale de Trogoff, contemporaine de celle de Dinan, dont le château féodal s'éleva vis-à-vis de celui de Trogoff, au-dessus du vallon du Douron. Devise : « Tout franc » (Note : Le Castel-Dinan a été dans l'origine un camp romain, car j'ai trouvé des fragments de tuiles dans sa douve ouest et dans les chemins voisins. Au moyen- âge il devint le chef-lieu des possessions en Tréguier de la famille de Dinan, et en prit alors le nom). La famille des Trogoff (anciens fonctionnaires ducaux) réussit, comme tant d'autres, à transformer en domaines personnels les territoires confiés à son administration. Actuellement on peut reconnaître tout l'emplacement de ce château réputé longtemps imprenable. M. L. Le Guennec en décrit ainsi l'emplacement : « A un kilomètre à l'est du bourg de Plouégat-Moysan, sur l'extrême limite du Finistère, la voie borde un étang long et étroit, tristement assoupi au milieu de landes marécageuses. Une vieille chaussée pavée retient son eau terne, dont le trop plein, jaillissant en flots écumants, actionne l'ancien moulin féodal, encapuchonné de lierre. Une motte couverte d'arbres et de buissons, une enceinte de douves mi-comblées cernant un vaste quadrilatère broussailleux, plein de monticules et de substructions dominent à l'ouest le moulin et l'étang. Tel est l'état actuel du chef-lieu seigneurial de la chatellenie de Trogoff ». Des pans de mur, mis à jour dernièrement, nous donnent une idée de sa construction. Ce sont des entassements de blocs, dont quelques-uns ont plus d'un mètre cube de volume, grossièrement, taillés sur une face ; dans l'intervalle formé par deux côtés distants de 5 m. 90, on a entassé petits cailloux et argile ; aussi après le démentélement de la forteresse, on s'est emparé des pierres des bords, laissant tomber de chaque côté les débris qui ont réussi à recouvrir les fondations. Si le château-fort comme toute forteresse, avait des caves, des oubliettes, elles doivent encore être intactes. Mais le caractère de la construction, toute primitive, se devine et nous fait remonter bien avant l'an 1000, précédant même les premières invasions normandes, où l'on élevait au sommet d'un mamelon, encerclée dans des murs énormes flanqués aux angles de tours où se voyaient les étroites ouvertures ou meurtrières, une forteresse, accessible seulement en un point par une porte défendue par une herse de fer, au bas de laquelle on n'accède que par un pont-levis. A l'un des coins s'élevait le donjon, orgueilleuse demeure du seigneur, du haut duquel un veilleur, posté dans l'échauguette, inspecte de loin toute la campagne avoisinante, tandis que des hommes d'armes arpentent le chemin de ronde établi autour des murs, et lanceront à le première alarme des flèches par les créneaux ou couleront du plomb fondu par les mâchicoulis (J. A. Quiniou).

Nota 3 : La famille de Trogoff. — La primitive famille de Trogoff se fondit dès le XIIIème siècle dans celle de Lanvaux, par le mariage de l'héritière du lieu avec Alain de Lanvaux, vivant en 1288 et qui prit le nom de Trogoff, ses biens ayant été saisis par les Rohan. Il déclara aux osts du duc le 19 août 1294 qu'il devait, à cause de ce fief un demi chevalier à l'armée ducale. Il fit partie des 166 chevaliers convoqués par le duc Jean II (1286-1305) à Ploërmel, pendant l'une de ses guerres. « Le jeudy après la mi-aoust, qui fut l'an de grâce 1294, Alain, sire de Trogoff, déclara qu'il soutait devoir demy-chevalier à l'ost du duc ». Pierre, chevalier-seigneur châtelain de Trogoff et Callac, époux de Jeanne de Callac, fut capitaine de Bordeaux. Il tenait pour Charles de Blois et, en 1354, son château fut confisqué par Jean de Monfort. Celui-ci livra la place aux Anglais avec la place de Bécherel (Ille-et-Vilaine), comme garantie et nantissement de 4.000 nobles (8.000 écus : 24.000 francs) à lui prêtées par Edouard III. Le choix de Trogoff pour gage en montre l'importance, la forteresse surveillant la grande route de Saint-Brieuc à Brest, et étant l'une des clés du pays de Morlaix et de la baie du Douron. Le roi d'Angleterre et les Bretons partisans du duc de Monfort, complétèrent le château-fort pour le rendre imprenable. Un aventurier anglais, Roger David ou Davidson (fils de David) le possédait en 1354 ; il avait épousé par contrainte Jeanne de Rostrenen, veuve d'Alain VII, vicomte de Rohan, et du chef de celle-ci, avait déjà plusieurs châteaux bas-bretons qu'il utilisait comme autant de repaires de brigands, Pestivien et Trogoff, dont la garnison mettait la contrée en coupe réglée. Embusqués derrière leurs remparts, les routiers anglais n'en sortaient que pour porter le ravage et la mort à plus de 7 lieues à la ronde, pillant les fermes, enlevant les troupeaux, coupant les poignets ou crevant les yeux des malheureux paysans. Le capitaine de Trogoff, Olivier Thomelin, était particulièrement redouté par ses cruautés et ses rapts, et son souvenir n'a pas encore disparu de la mémoire populaire. Les habitants de Morlaix sollicitaient Charles de Blois, rival de Jean de Monfort, de les délivrer des maux que les Anglais, établis à Trogoff leur faisaient subir. Aussi, vers 1360, un corps franco-breton tenta de surprendre la place, mais il fut défait et mis en déroute sous ses murs (J. A. Quiniou).

Nota 4 : Récit tiré de Fréminville sur la prise de Trogoff. — Duguesclin, donné en otage par Charles de Blois, au comte de Montfort, après le traité des landes d'Evran, ne fut pas rendu à son prétendant au trône ducal, quand les hostilités reprirent. Mais, gardé par un Anglais, Félleton, s'évada et vint se réfugier à Guingamp où il séjourna quelques jours, d'où il songeait à aller en Normandie guerroyer pour Charles V, roi de France. Mais les bourgeois de la ville implorèrent son secours pour les délivrer des ravages de deux fameux capitaines anglais : Roser Davy, à Pestivien (à 4 lieues de Guingamp), et Thuomelin à Trogoff en Plouégat-Moysan. « Nous sommes chargés, de la part de la ville, ajoutèrent ces bourgeois, de vous offrir une somme de 60.000 écus, et de mettre à votre disposition 6.000 hommes, si vous daignez en prendre le commandement, pour aller attaquer et détruire ces deux châteaux, repaires de vrais bandits ». Duguesclin n'accepta de leur offre que les 6.000 hommes et non l'argent. Ce ne fut qu'au bout de 8 jours que les 6.000 hommes furent armés et équipés. Le grand capitaine se porta d'abord sur Pestivien qu'il démantela. « Après cette expédition, Duguesclin marcha sur le château de Trogoff. Mais Thuomelin, ayant appris de quelle manière notre héros avait triomphé du château de Pestivien, qui était infiniment plus fort, n'attendit pas l'escalade, et dès qu'il se vit investi par les soldats de Bertrand, il se rendit à composition. Il eut la permission, pour lui et sa garnison, de sortir de la place, vie et bagues, sains, et de se retirer où ils voudraient ». Le château fut aussi démantelé, pourtant sans trop grandes ruines, puisqu'en 1841 il en restait encore une tour. Les corps des routiers de Plouégat-Moysan furent enterrés dans le champ qui porte encore le nom de Bérêt-ar-Sozoon, n° 176, section B 4, dépendant de la propriété de Keravern, à Huet J.-M., Maire vers 1923. Duguesclin se rendit ensuite en Normandie. Pierre-Yvon, de Trogoff, fils de Pierre, rentra en possession du domaine familial et des ruines qu'il ne reconstruisit pas. Il avait épousé, en 1360, Marguerite de Léon. De ce mariage naquirent Bertrand (probablement filleul de Duguesclin) et Allain. Le premier se maria avec Péronelle de Bouteville, et fournit aveu en 1400 ; il avait partagé avec son frère. Du mariage de Bertrand et Péronelle de Bouteville, naquirent Jeanne de Trogoff et Marguerite. Tandis que cette dernière épousa le sieur du Mur, la première, dame d'honneur de la duchesse de Bretagne, et qui avait partagé avec sa soeur en 1425, épouse Messire Olivier de Plusquellec, chevalier, seigneur de Plusquellec. Des deux enfants, Maurice de Plusquellec et Plézoué de Plusquellec (sa soeur), ce fut le premier qui hérita de la seigneurie de Trogoff. De son mariage avec Anne du Penhoat, la châtellenie passa à sa fille, Jeanne de Trogoff, qui épousa Charles du Pont et mourut en 1476. Leur fille Marguerite du Pont épousa successivement : 1° Henri de Rohan, sire de Landal ; 2° François de Tournemine, sire de la Hunaudye. Elle mourut sans enfant en 1498, la même année que Charles VIII, roi de France, qui venait d'allier la Bretagne à son trône par son mariage avec Anne de Bretagne. Son héritage, en l'estoc maternel comprenant la seigneurie de Trogoff, passa à Catherine du Chastelier, sa petite cousine, petite-fille de Plézoué du Ploesquellec, qui avait épousé Amaury du Chastellier, seigneur d'Eréac ; Catherine du Chastellier, fille de Jean du Chastellier et de Jeanne Madeuc avait épousé, en 1482, Jean de Villeblanche, sieur de Broons, le Plessis-Balisson, Maumusson, etc. De ce mariage, naquirent quatre enfants : Claude, Antoine, Françoise et Catherine. L'aîné Claude de Villeblanche, devint 1er pannetier de la reine Claude de France, femme du roi François 1er ; peu soucieux de son immense patrimoine, qu'il vendit pièce à pièce, il ne songea pas à relever Trogoff de ses ruines. Il les loua en 1549 à Maurice Le Meur, sieur de Lesmoal « en 1er, l'emplacement du chasteau ancien, caduc dudict Trongoff : aveu de 1541 ». Il épousa Anne Vernon et mourut sans enfants. Son frère, Antoine de Villeblanche, lui succéda en la possession de Trogoff et mourut sans alliance. Les débris de leurs possessions territoriales parviennent à leur neveu, Guy d'Epinay, fils de Guy et de Françoise de Villeblanche, qui épousa Louise de Goulaine, veuve en 1550. Celle-ci rendit en 1544 un aveu pour Trogoff dont voici un extrait : « Le lieu et manoir de Trongoff, sa seigneurie et chatellenie, appartenances et dépendances ci-après déclarez, l'emplacement où fut jadis situé et assis le château, cour, chapelle avec les terres, champs, étangs, bois, taillis et de haute futayes. — Itenu, pour raison de ladite chatellenie, avoir toutes fermes, droits, haultes, basse et moïenne juridiction et justice à quatre potz ». Son fils aîné, Jean d'Espinay, d'accord avec elle vendit en 1555 Trogoff à Pierre le Dymoine et Amice Le Roux, sa femme, mais ne pouvant s'en faire payer, il le fit saisir et remettre en vente en 1559. Il fut acquis par Jean de Pensornou, pour moitié. Ce dernier, fils de Jacques de Pensornou et de Marguerite Calloët, le laissa en 1570 a son fils : Jean de Pensornou qui épousa Marguerite de Kerret ; leurs armes sont encastrées dans le pignon de la chapelle de Saint-Méen ; aux 1 et 4, une fasce surmontée d'une merlette ; aux 2 et 3 un lion brisé d'une cotice. Le fils né de ce mariage, Jean de Pensornou, époux de Françoise du Perrier, rendit le même aveu qu'en 1554, sauf qu'il ajoute « à 4 potz à présent tombés », ce qui fait penser que son droit de haute justice était tombé en désuétude. En 1599, comme tutrice de Guy ou Guyon de Pensornou, Françoise du Perrier, rend aveu au seigneur comte de Boiséon et seigneur de Trogoff en Plouescat, pour des fiefs dépendant du Trogoff en Plouégat-Moysan. Mais Guy de Pensornou mourut jeune ; son cadet, Jean de Pensornou, devint seigneur de Trogoff et rendit aveu à sa majorité en 1617. Ayant épousé d'abord Jeanne Rogon vers 1640, il rendit aveu en 1650 et 1652 pour la châtellenie de Trogoff et la seigneurie de Kérouzéré en dépendant. Il épousa ensuite Marie ou Anne de Toulgoët et fit bâtir en 1652 le manoir, dont la plus grande partie existe encore. Sa fille, Anne de Pensornou, épousa Alain Huon de Kermadec, le 12 janvier 1654 et lui apporta Trogoff en dot. D'après une note de M. Le Guennec, Alain Huon, chevalier, seigneur de Kermadec en Ploudiry, Kermabgeffroy, Penhep, Gorreconq, Penanros, était fils de François Huon, sieur de Kermadec et de Renée de Penancoët. Né à Kermadec, il fut baptisé à Pencran le 11 mai 1629. Il servit comme volontaire dans la compagnie de gens d'armes du prince de Conti en 1648, prit part aux campagnes de Catalogne en 1655 et du Piémont en 1657. Reçu chevalier de Saint Michel en 1649 (l'ordre de la Légion d'honneur de l'époque, créé par Louis XI en 1469 : croix d'or à 4 branches anglées par des fleurs de lys), il fut maintenu écuyer et chevalier d'ancienne extraction par arrêt du 18 juillet 1669, au rapport de M. Denyau. Mais la possession de Trogoff lui ayant été contestée, il s'ensuivit un procès qui le ruina complètement et l'obligea à vendre ses terres de Kermadec et de Trogoff. Il habitait en dernier lieu le manoir de Pennanec'h-ar-Lin, près du Ponthou où il mourut en avril 1684. Au temps de sa prospérité, il habitait le manoir de Trogoff, car au baptême de Birgitte, fille de Jean Lucas, du 1er janvier mil six centz septante et six, parrain et marraine furent Yves Le Dissez, notaire et procureur de Coatizel et demoiselle Birgitte Huon, fille de Missire Allain Huon chevalier, seigneur de Kermadec, Trogoff et autres lieux, qui signe. Au baptême de Henry, fils de Paul Corréau et Françoise le Hollalevat, meunier du Moulin de Perran, le parrain fut : Henry Mat, curé de la paroisse et la marraine : Puissante dame Anne de Pensornou, dame de Kermadec et Trogoff. Enfin le 2 juillet 1676, on enterre Rolland Le Goff, garçon, âgé de 28 ans, serviteur-domestique à Trogoff, en présence de Monsieur et Madame de Kermadec. Ce sont, d'ailleurs les seuls seigneurs qui ont habité eux-mêmes Trogoff. Leurs 4 fils : 1° Claude-René, baptisé à Plouégat-Moysan le 5 septembre 1661, fut prévôt féodé de la vicomté de Landerneau en 1691 ; 2° Guillaume-René, né à Trogoff le 19 février 1663 et 3° François-Mathurin, né à Trogoff le 17 août 1664, tous deux enseignes de vaisseau, furent tués en même temps, le 30 avril 1697, à la prise de Carthagène en Amérique, autrefois port important de la Colombie, dans l'expédition du baron de Pontis ; 4° Vincent, sieur de Penanros, né à Rennes en 1671, devint capitaine de vaisseau et chevalier de Saint Louis (autre ordre de distinction créé par Louis XIV en 1693 avec l'image de Saint Louis sur la croix ; ruban rouge feu). Il laissa postérité qui se perpétua jusqu'à nos jours dans les Huon de Kermadec actuels. Trogoff, saisi en 1681 par Rolland Calloët, seigneur de Lannidy, fut acquis le 23 mai 1681 par Jacques Allain, sieur de La Marre, riche financier morlaisien, et son épouse Marie Coroller. Le nouvel acquéreur étant mort en 1687, sa veuve rendit en 1688 un aveu très détaillé de ses possessions à Plouégat-Moysan, que voici : En la paroisse de Plouégat-Moisan, évêché de Tréguier, le manoir principal de la terre et seigneurie de Trogoff, construit de 3 estages avecq ses salles, caves, chambres, galletas et escaliers, contenant de longueur 59 pieds, de largeur 20 et de hauteur 28 ; le pavillon aussi y construit de 3 estages, y compris la cave en terre, contient de longueur 28 pieds, de largeur 16 et de hauteur 24 pieds 1/2 : et la maison et écurie de jouxte, l'ancienne maison, la maison à four, et cresches à brebis ; — la chapelle dudit manoir aussy couverte d'ardoise, jardin, cours, verger, fontaine, le bois de haulte futaye et tailli, avecq la rabine appelée rabine (avenue) de Bezquellou conduisant vers le bourg. Parmi les terres de la tenue, Parc an Couldry, n° 46, section B 5 de Trogoff, où sont les vestiges du collombier en droit de rebasti, moulin à eau, applacement des vieilles mazières du vieux chateau de Trongoff, à présent tombés en ruines, le jardin dudit moulin et autres issues s'entrejoignant, contiennent 2 journeaux, compris les douves dudit château, la chaussée de l'estang contient 8 cordes de long et 14 pieds de largeur par le bas, et ledit estang, 80 cordes de circuit réduits à 8 journeaux jusqu'aux antiens ruinaux. La chapelle de Kerbabu, desdiée à saint Laurent, appelée vulgairement St Laurent Babu, en laquelle ladite dame avouante déclare estre seule prééminancière, après Sa Majesté et prohibitivement à tous aultres. L'auditoire construit de neuf où s'exerce ladite juridiction et chatellenie de Trongoff, une fois la semaine, jour de jeudy. En la trêve de Lannéven, l'esglise paroissiale de Plouégat-Moisan, avec son cimetière, la chapelle de St Méen avecq ses issues, auxquelles église et chapelle ladicte dame advouante est pareillement première prééminancière à l'exclusion et prohibitivement à tous autres. En la trêve de Trédvion, paroisse dudict Plouégat, une chapelle nommée chapelle de St Trémeur, dans laquelle ladicte dame advouante est pareillement première prééminancière. Déclare aussi ladicte dame advouante avoir droit de création d'officiers dans sadicte juridiction et chastellenie de Trongoff, scavoir sénéchal, bailli, lieutenant, procureur fiscal, greffier, notaire, sergents, même d'un sergent féodé (huissier), droit de seaux, inventaires, ventes, provisions, émancipations, décrets de mariage, d'instruire et juger toutes instances en matière d'office, droits de patibulaires à 4 piliers à estre posez sur le grand chemin menant de la ville de Morlaix à celle de Guingamp proche d'une croix nommée la Croix Neuve, dans un parc des dépendances de laditte trêve de Guerbabu, ditte paroisse de Plouégat, nommée le Meur, et que laditte juridiction de Trongoff est messéante de ta Cour royale de Morlaix. Elle mourut en 1717. Sa fille Marie Allain, qui, par une lettre de 1718, consent au rétablissement de la chapelle du Christ moyennant qu'on y eut réapposé ses armes, épousa Louis Florian des Nos, chevalier, seigneur des Fossés, Cariot, Laville-daniel, puis de Trogoff et autres terres et seigneuries, conseiller doyen du Parlement de Bretasne, « demeurant le plus ordinairement en son hôtel en la ville de Rennes, rue Corbin, paroisse de St Pierre en St George ». Leurs 2 enfants, en 1718, Louis Florian des Nos des Fossés et Marie des Nos, possédèrent Trogoff en indivis. Marie des Nos, veuve du Comte de Kergorlay laissa Trosoff à ses fils : Gabriel-Louis-Marie de Kergorlay et Louis-Florian de Kergorlay qui, en 1789, en étaient tous deux possesseurs, mais, par voie de partage, l'aîné en demeura seul propriétaire. En 1790, son fils : Alain-Marie comte de Kergorlay hérite de lui ; mais ayant émigré, le domaine de Trogoff est confisqué en l'an III et vendu comme bien national ainsi qu'il suit : le manoir de Trogoff à Marie-Françoise Tréal le 24 nivôse an III ; le moulin de Trogoff à Tréal Françoise, femme Le Meur, le 21 germinal an 5 ; Penarménez à Mathieu Le Scornet le 7 germinal an III ; le Ménez-Bian à Jean Le Scour, le 27 messidor an 7 ; Kérouzéré à Pierre Pinchon le 29 floréal an 3 ; 4 parcelles de terre près de Goasilirit à Guillou et Magne François, curé, le 15 brumaire an 8 ; le convenant de Beuzit-Créis, à Gicquel et Guillaume Le Teurnier le 25 thermidor an VII ; le Beuzit-Iselaff à Gicquel et Guillon Marie-Anne, le 25 thermidor an VII. Ainsi disparut le dernier vestige des antiques institutions féodales dont l'énumération se fera dans un autre chapitre. Il y avait des branches des Trogoff seigneurs d'autres lieux : ainsi Bertrand était auteur des branches de Roeumelin, Kerelliau, Coatebia, Kerdrogen, Boiguézennec et Kerlignet. Pierre était auteur de la branche de Kerlessy et annexes. Jean est auteur du rameau de Kergollen ; Jeanne devient dame de Goudelin et Marguerite dame de Lanmeur. D'après Albert Le Grand, Charles de Rosmadec, évêque de Vannes en 1648, était fils de Mathurin de Rosmadec, baron de Saint Jouan, de Gaël, de Comper et de Jeanne de Trogoff, ses armes étaient : pal d'argent et d'azur de 6 pièces. Jean-Honoré, comte de Trogoff, marin français, né à Lanmeur (1751-1794) se distingua dans la guerre d'Amérique et en 1784, devint capitaine de vaisseau et, après une heureuse expédition contre Cagliari (1793), contre-amiral. Il s'entendit avec les Anglais pour leur livrer Toulon et lorsque les troupes de la Convention y entrèrent, il s'enfuit en Espagne et mourut d'une épidémie sur les côtes de l'île d'Elbe. Il y eut de la même famille deux prêtres dont l'un : Francois-P. de Trogoff a signé comme témoin au mariage de Robert Geffroy et Marie Le Dantec en 1776 ; il avait été chapelain de Plougonven en 1765 et curé de Ploumilliau en 1772 ; et le recteur-curé de la paroisse de Lanmeur en 1789 : Charles-Marie de Trogoff qui, au début de la Révolution, en devint partisan et il fut procureur de la commune de 1790 au 12 août 1792, date à laquelle il donna sa démission. Il fit le dimanche 13 février 1791 à onze heures et demie du matin, à l'issue de la messe, en présence du Conseil général de la Commune et des fidèles assemblés, son refus de serment.

la croix Croas-ar-Salud (moyen âge). Il s'agit semble-t-il, d'après la tradition, le lieu où les condamnés à la pendaison aux poteaux de Trogoff, tout proches, devaient faire amende honorables ;

la croix de Croas-ar-Mal (moyen âge) ;

la croix de Saint-Laurent (XIème siècle) ;

d'autres croix ou vestiges de croix : les deux croix de Kerbabu (Moyen Age et XIème siècle), la croix de l'église (1875), la croix relevée en 1959, la croix du couvent (XIXème siècle), Croix-de-Trobara (XIème siècle), Trudujou (XIVème siècle), la croix située près de la chapelle Saint-Méen (XIIIème siècle) ;

la fontaine Saint-Laurent (XV-XVIème siècle) ;

Fontaine de Plouégat-Moysan (Bretagne).

la fontaine Saint-Méen (XVème siècle) ;

l'ancienne fontaine du Christ, détruite en 1856. On y plongeait les petits enfants pour hâter leur croissance et leur obtenir la grâce de marcher plus tôt ;

le vieux manoir de la Haye, propriété de la famille Le Rouge de la Haye et de Guerdavid. En 1923, J. A. Quiniou décrit ce manoir ainsi : " Cette maison a une façade en pierres de taille et offre une porte gothique fort simple, quelques fenêtres en accolade et une lucarne de pierre (autrefois il y en avait une autre). A l'intérieur on voit de grandes cheminées à manteau ; près du foyer de l'une d'elles se trouve une fontaine, qui ne tarit que rarement, recouverte d'un banc clos ; on peut y remarquer aussi un bel escalier en pierres de taille, et plusieurs portes élégamment cintrées. Une des chambres, qui offre sur sa muraille des restes de peinture simulant la pierre de taille, s'appelle « chambre du recteur » ; une autre, celle du curé ; elles servirent de logement aux prêtres de la paroisse pendant la réfection du presbytère, faite vers 1874, comme l'indique une délibération du 8 mai 1872, où l'on vote 15 centimes extraordinaires pour l'exercice de 1873 pendant 12 ans pour la reconstruction de l'église et du presbytère. Le grenier est en partie carrelé avec des briques rouges. Dans l'angle nord du pignon, une élégante meurtrière défendait l'ancien portail démoli en 1906. Dans le champ le plus rapproché de la deuxième maison, les ruines du vieux four banal sont encore visibles. Le vieux moulin, qui en dépendait, sur le ruisseau issant de la fontaine de St-Laurent, a fourni les matériaux employés à la construction de la maison « du moulin de la Haye » au bord de la route nationale n° 42. C'était la demeure d'écuyer Le Rouge " ;

l'ancien logis de Coatizel ou Coat-Izel (XVIème siècle), propriété de la famille du Parc, de Morlaix. En 1923, J. A. Quiniou décrit ce manoir ainsi : " Sa cage d'escalier en forme de tourelle, est terminée par un toit conique surmonté de la girouette traditionnelle. Les fenêtres de l'aile nord sont ornées d'arceaux renaissance. On distingue au pignon un cadran solaire et les traces de deux écussons martelés et une pierre avec l'inscription « 1581 Pierre » sans doute le prénom du premier propriétaire. A l'intérieur existe le vieux potager en pierre ; au grenier, une pièce est carrelée de briques rouges ; un coffre de dimensions énormes, dénote une prospérité de récoltes quand le manoir, la métairie et le convenant étaient de la même tenue. Une terre porte le nom de Labyrinthe, n° 23, section B, à Coat-Izel. C'était la demeure de Amateur de Amateur Duparc, commandant du régiment de Béarn en 1789, émigré en 1791 " ;

Manoir de Plouégat-Moysan (Bretagne).

les anciens moulins de Trogoff, de Perran et du Pré. A noter que tous les vassaux de Trogoff devaient porter jadis leur blé au moulin de Trogoff ou de Perran et du Pré, et ceux de Kervayec au moulin de Labbé en Plouigneau ;

A signaler aussi :

des vestiges gallo-romaines à Guernaven, lieu où se croisent les voies romaines de Morlaix à Guingamp et de Carhaix à Toul-an-Héry ;

une enceinte avec des traces de douves (l'ancien château des Trogoff, semble-t-il) ;

l'ancien manoir de Kerbabu, aujourd'hui disparu. Voici ce que dit J. A. Quiniou en 1923 : " Le manoir de Kerbabu, demeure habituelle des Le Dissez, sénéchaux de Trogoff, est divisée en deux fermes dont l'une a encore un escalier extérieur en pierre qui conduit à l'étage supérieur ; et un corps de bâtiment avancé pour disposer la table de famille. Quelques petites fenêtres à arc renaissance sont bouchées. Un mur qui enclot le verger vers St-Laurent a une porte cintrée et une pierre percée d'un trou rond qui permettait de surveiller la chapelle et, sans doute aussi, de s'assurer le plus promptement possible des besoins des pèlerins. Aucune trace de cour close ni pavée n'existe plus ; mais les ruines du vieux four de la frairie de Kerbabu existent à mi-chemin du manoir et du Penquer " ;

l'ancien manoir de Rhumanabet, aujourd'hui disparu. Voici ce que dit J. A. Quiniou en 1923 : " Le manoir de Rhumanahet, que certains ont voulu attribuer à des Mahométans  ! bien à tort d'ailleurs, est une maison commune bien blanchie extérieurement, qui n'aurait aucun aspect d'ancienne demeure, sans sa porte d'entrée cintrée et, au pignon ouest, un reste de lieu d'aisance de l'étage supérieur. Il a appartenu aux Le Blonsard du Bois de La Roche " ;

l'ancien manoir de Goasarscoën (ou Goascoën), aujourd'hui disparu. Voici ce que dit J. A. Quiniou en 1923 : " Le manoir de Goasarscoën n'a rien ni de féodal, ni de seigneurial. C'est une maison à un étage, avec cours closes par des bâtiments autrefois en genêts et portail à voûte simple. Aucun ornement ne se remarque aux fenêtres ni portes ; des pans de murs indiquent l'existence d'un verger clos ; d'ailleurs un noyer et deux pruniers en sont les derniers vestiges. Il fut la demeure des Le Teurnier et appartient aux héritiers du célèbre abbé Bernard-François Le Teurnier, de Plougonven, qui y résida à différentes reprises, sans doute entre deux cures quelconques. Il fut présent à chaque réunion du corps municipal de la commune comme un des douze plus imposés, jusqu'à sa mort. Bon nombre de personnes se souviennent de le voir arrivant à cheval de sa résidence habituelle ; il faisait exploiter lui-même sa ferme ; bon nombre encore se souviennent de l'avoir vu aux séances de catéchisme avec ses « taolennou » qu'il expliqua lors de la mission de 1875. Il confirma le don à la commune de la chapelle de St-Méen que son oncle avait acquise pendant la Révolution. Dans sa chambre, fort délabrée, il y avait un buffet contenant de belles liasses de papiers qui ont disparu on ne sait comment. On est tenté de croire que là, comme à Trogoff et Goasilirit, les rats et souris sont plus voraces qu'ailleurs " ;

l'ancien manoir de Dandro, aujourd'hui disparu. Voici ce que dit J. A. Quiniou en 1923 : " Il ne reste de l'ancienne demeure des Rochuel (branche des Trogoff), puis des Dresnay et Castellan, que le moulin devenu maison d'habitation, fort banale ; dans le mur d'une étable à étage, est encastrée une pierre en forme d'écusson français, mais dont toute inscription a été martelée. Quelques pans de murs disséminés sur un espace de plus de 300 mètres carrés laissent supposer une ancienne cour close ; l'étang du moulin est envasé et sera prochainement transformé en prairie. Deux pruniers marquent encore l'existence d'un ancien vergé. L'allée qui y conduit de la route vicinale de St-Laurent à Tropostec, débute par une entrée, qu'on devine avoir été monumentale ; un passage pour les piétons par-dessus une dalle posée de champ sur deux marches, était réservé à droite. Les racines des nombreux châtaigniers qui ombrageaient l'allée se voient encore. Si c'est actuellement un domaine peu remarquable, quant à l'impor­ance, quoique d'un seul tenant, il suffit de se rappeler que les tenures de Tropostec, Coat-Frec et Quistillic en faisaient autrefois partie pour compter la maison noble de Dandro comme une des plus importantes de la région " ;

le pont ar Forest (sur le Douron).

Manoir de Plouégat-Moysan (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de PLOUEGAT-MOYSAN

Sous l'ancien régime, toute personne noble ou membre du clergé, ou anoblie, étant exempte d'impôts royaux, tout homme qui devenait riche essayait de s'ennoblir lui-même s'il n'obtenait du roi des lettres de noblesse ; aussi à maintes reprises eurent lieu les réformations ou listes des nobles. La réformation de 1547 établit la liste suivante des nobles de Plouégat-Moysan dont les terres étaient exemptes des tailles, fouages, capitation et dîme. Beaucoup n'étaient que propriétaires de terres ou maisons sans y résider : -1. Quermoisan François, noble, 4 février 1454 et 1513 ; -2. Quermoisan Guillaume, sieur de la Villeneuve (Kernévez), 1512 ; -3. Le Rouge Jehan, noble (La Haye) 1427. Les armes de Pierre Le Rouge, sieur de la Haye et de sa femme, Françoise Le Meur, dame de Lesmoal, sont sur les meneaux de la fenêtre de Saint-Thégonnec en Guerlesquin ; -4. De Duon Jehan, noble (Trédujou - Tréduduon), 1427 ; -5. Menou Geffroy, noble, 1427 ; -6. Quence Pierre, noble, 1427 ; -7. Le Minet Jehan, noble, 1427 ; -8. Claude de la Ville-Blanche, noble, sieur de Broons, propriétaire de Trongoff, 1547 ; -9. Vincent an Nénoret, propriétaire du Louch, demeurant à Morlaix, ne sait s'il est gentilhomme mais se marchande, 1543 ; -10. Anavalo, ou Lavalou, propriétaire de Kervayec-Vras, qui se dit noble, 1543 ; -11. Quersan le Petit, propriétaire du Leslec'h qui se dit noble, 1543 ; -12. 0llivier Poullart, et ses frères, propriétaires de Kerfouen, nobles, 1543 ; -13. Allain Rochuel, propriétaire de la maison de Dandro, noble. Cette famille de Rochuel était un ramage ou branche cadette de Trogoff et portait les mêmes armes : « fascé d'argent et de gueules ». Elle s'est fondue au XVIIème siècle dans du Dresnay (J. A. Quiniou).

 

En 1666, par ordre du duc de Mazarin, héritier du cardinal, un autre démembrement des maisons nobles fut établi par le recteur et le général de la paroisse, conservé aux archives départementales, dont la liste suit :

« 1- Le fieff et seigneurye, juridiction et chatellenye de Trogoff s'étendant dans toute l'étendue de la paroisse de Plouégat-Moisan, le manoir et métairie de Trogoff, et a penarménez à Jean de Pensornou.

2- Messire Alain Huon, seigneur de Kermadec, son gendre, desquels cas déclarantz disent ne sçavoir le revenu annuel estant incertain et non de leur connaissance.

3- Plus le manoir et métairie noble à la Haye, situé dans la même paroisse avecq ses appartenances et ses dépendances appartenant à Messire Michel Le Rouge, seigneur dudit La Haye Kermena etc. (Loué à ferme à Jan et Mathieu Nédellec pour 400 livres) possédant du lieu de Cornouaille.

4- Idem le manoir et lieu noble de Kerfoen appartenant en fonds à autre Messire François Le Rouge, seigneur dudit Kerfouen.

5- Plus le lieu noble de Dandron possédé par escuyé Jan du Dresnay, sieur du dit lieu (valant 40 écus de rente l'an).

6- Item le lieu noble du Louch appartenant en fond et propriété à Missire ... seigneur de Kermabon.

7- Le lieu noble de Kervayec appartenant en fond et propriété à Ecuyer Gabriel Le Bouloing, sieur dudit lieu et rési­dant en l'éveché de Cornouaille.

8- Plus le lieu noble du Leslech appartenant, fonds et droit à Philippe le Dissez, fils mineur de défunt François le Dissez de Kerhuon, authorisé par Paoul le Dissez de Kerhuon, son curateur.

9- Plus une maison et quelques terres appelé Kervistir appartenant à écuyer Philippe du Dresnay, sieur de Launay et Dandro (5 livres par an).

10- De plus une garenne terre froide à présent en 4 pièces, appelée Kervestir bras appartenant fond et droiture à Nicolas Nédélec et femme.

11- Plus un canton de terres nobles et censives appartenant en fond et propriété à François Teurnier appelé le Senson.

12- Une parcelle de terre froide dans la montagne de Crech Huon appartenant en fond et en droit à M. Guy Le Saulx.

13- De plus convenant Le Dantecq Tropostec autrefois taillable et puis le dixième, exempté par le seigneur de la Villeneuve Lochrist le possédant en main (60 livres de rente).

14- Le lieu de Coatizel, manoir et Convenant appartenant à Louis Marie du Parc, chevalier seigneur de Keramelin, époux de Marie Gabrielle Le Rouge de Guerdavid.

15- Il y aurait lieu d'y ajouter Goaremmou ar Province, appartenant aux Etats de Bretagne, dont la désignation n'existe plus (ces garennes pouvaient être roturières) .

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Tréguier de 1481, on comptabilise la présence de 3 nobles de Plouégat-Moysan (il y en avait 4 en 1426) :

Jehan BUZIC (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Yvon DONDOU (12 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Yvon LE ROUGE (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer.

 

A la veille de la Révolution de 1789, en dehors du seigneur de Trogoff, qui n'y résidait point et de quelques hobereaux, qui y étaient propriétaires de peu d'importance, sans y habiter, quelques familles s'élevaient au-dessus des autres, par les richesses acquises dans le commerce ou des charges publiques ; on n'en constate aucune enrichie dans le travail de la terre. C'est ainsi que nous trouvons des « Le Dissez », provenant de Paul Le Dissez, avocat au Parlement, qui demeurait à Plestin ; Guillaume Le Dissez, sieur de Kerbabu, honorable marchand, était père du prêtre Yves Le Dissez ; Philippe Le Dissez, son frère, était sénéchal de Trogoff en 1699 ; une demoiselle Marguerite-Vincente Le Dissez, leur nièce épousa, le 12 octobre 1711, à 21 ans, sous le nom de Mlle Pennanech, noble homme François Lovens, sieur du Mons de Plouégat-Guerrand, âgé de 50 ans ; une demoiselle Marie-Yvonne Le Dissez, dame de la Haye, agée de 20 ans, épouse, le 12 février 1715, Escuyer Olivier Le Gac de Lansalut, sieur de Kerversec, en Plouigneau, âgé de 50 ans ; François Le Dissez était sénéchal de Trogoff en 1715 ; Paul Le Dissez était seigneur de Quistillic, mais habitait Plougonven. Une Philippe Mahé, soeur de Guillaume Mahé, honorable marchand à Guingamp, est l'épouse de Guillaume Le Dissez de Kerbabu, mère du prêtre Yves Le Dissez ; ledit Guillaume Mahé, est qualifié d'enseigne de la paroisse, au 20 août 1695, au baptême de sa fille Renée, capitaine du détachement de la paroisse (milice garde-côte). Un prêtre, Mahé, exerça son ministère dans la paroisse. Le 14 février 1734 a été enterré M. Ollivier Counan, notaire et procureur de plusieurs juridiction, à l'âge de 79 ans, sa femme était Marguerite Pont ; ses enfants : M. Jan Counan, M. Paul Counan, Yves Counan, M. René Counan, François Counan, Renée Counan, Mathieu Counan et Philippe Counan, ce dernier est qualifié de sieur de Kerhuon, au baptême de Marie-Jeanne Counan, sa fille, le 18 avril 1714 ; François Counan est qualifié procureur fiscal de Lesmoal, dans l'acte de baptême de Jan Bernard, fils de Henry et Yvonne-Renée Counan, an 1731 et signé de Pratalan Counan ; puis Yves Counan, en 1737, est greffier de Trogoff. Mathieu Counan est qualifié d'honorable homme au baptême de sa fille Guillemette et de Françoise Le Goff, son épouse. Le 31 mai 1698 a été enterré Escuyer Jean Le Galcer, sieur de Kerbrunec, 70 ans, mort à Trobara. Un de ses fils, Escuyer Louis-Gabriel Le Galcer, cy-devant premier page de Mr le duc de Penthièvre, est parrain de Louis-Marie-Jean Gauthier, du bourg, le 28 janvier 1785. Un autre, Guy-Jan Le Galcer, né de Jean et Perrine de Bruillac, le 21 mai 1697 ; sa mère, dite de Bruillac de Monfort, décédée en 1739. Il avait épousé Anne Tardivel et sont qualifiés de sieur et dame de Kerhuon, il s'intitule plusieurs fois capitaine du détachement de Plouégat-Moysan (milice garde-côte). Le 20 avril 1730, à la naissance de Jan Dohollou, le père Jean Dohollou est qualifié d'honorable marchand, au Penquer, qui signe, son épouse est Françoise Le Flamanc. Au baptême de sa soeur, Marie Dohollou, du 25 avril 1737, le parrain est M. Yves Counan, greffier de Trogoff. Jan Dohollou était frère du prêtre Guillaume Dohollou. Il y encore des descendants dans la commune. Au 15 avril 1699, est baptisé François-Yves Le Dantec, ayant pour marraine Dlle Yvonne du Châtel, dame de Coatangar. En 1781, Maître François ou Rolland Madiou, capitaine du guet, est procureur puis notaire de Trogoff, il y était encore en 1797, il fut le célèbre chouan « Sans Pitié », il habitait Kervoas. Au 21 juin 1612, fut baptisée Anne Le Teurnier, fille de Messire Jean Le Teurnier, sieur de Goascoën et de Marie-Guillemette Calvez ; en 1738, ledit Jean Le Teurnier est procureur et notaire de Trogoff ; le 10 mai 1715 a été baptisé René-Marie Le Teurnier, fils du même sieur, lieutenant de Plouégat ; en 1763, ledit René-Marie Le Teurnier (dit Laisné), est capitaine de Plouégat, sénéchal de Bruillac, procureur fiscal du Monasily, licencié en droit civil et canonique ; le 5 avril 1761 est baptisé Philippe Le Teurnier, fils de noble homme René-Marie Le Teurnier, le précédent, et de Anne Nédellec, alla à Plougonven. Son oncle, Hervé Le Teurnier, fut greffier de Trogoff jusqu'en 1779, il eut pour fils Jean Marie Le Teurnier, né en 1748, greffier de Trogoff après lui, qui devint juge de paix de Guerlesquin, en 1792, puis se retira à Goascoën, où il mourut, le 9 février 1816, cultivateur, veuf de Elisabeth Kerbara. Le fils de ce dernier, Yves-Marie Le Teurnier, né à Botsorhel, mourut le 19 février 1816, veuf de Marie-Jeanne Magrot. Leurs deux déclarations de décès furent faites par M. François-Marie Le Magne, ancien prêtre, âgé de 57 ans. demeurant au Guerlesquin. C'est leur héritage que recueillit le fameux abbé Le Teurnier. Le 23 mars 1776, est née Jeannie-Louise Le Blonsart, fille de François-Marie Le Blonsart, chevalier du Bois de la Roche, et de Jeanne-Hyacinthe du Parc de Kerret, son épouse, demeurant au manoir de Runamahet, son parrain fut Escuyer Jean Duparc, marquis de Kerret, officier au régiment de Béarn, et sa marraine Louise-Claudine Le Blonsart du Bois de La Roche, représentés par Robert Geffroy et Marie Lamour. Le 9 Juillet 1793, l'an 2 de la République française, à 11 h. du matin, par devant Olivier Tanguy, membre du Conseil général de la commune de Plouégat-Moysan, élu le 2 février 1793 pour recevoir les actes destinés à constater les naissances, mariages et décès des citoyens, ladite précitée dont le père était cy-devant capitaine des gardes-côte de Plufur et dont la mère était décédée, épouse Hubert, Jean Le Blonsart, cy-devant officier du régiment de Penthièvre, âgé de 26 ans, fils de Yves Louis Le Blonsart, et de Marthe Julie Le Maigre, de Garlan. Le fils aîné, de leur mariage : François-Marie Le Blonsart, âgé de 3 semaines est décédé à Rumanahet, le père ne s'intitule plus que cultivateur. Les époux Le Blonsart précités, allèrent ensuite habiter Guerlesquin ; ils achetèrent, le 2 mai 1793, un bien national : Goarem de Saint-Pierre ; François-Marie Le Blonsart cy devant gentilhomme est obligé durant la Révolution, d'y faire constater sa présence, Il est même chargé d'agent des casernements des troupes y cantonnées. Le 30 juin 1790, Messire Pierre-Marie-Nicolas-Alexis Loz, chevalier, seigneur propriétaire des terres, fiefs et seigneuries de Coatcourhant, Quermogan, Corvezou et d'autres lieux, chef et comte dudit nom et armes de Loz, officiers de la marine royale du département de Brest, fils aîné majeur héritier principal et noble de feu Messire Nicolas, Giles, Alexis Loz seigneur de Coatcourhant et d'autres lieux et de dame Marie-Louise Jouvelin du Gollot, veuve, communière de la paroisse de Plounévez-Moëdec, épousa Dlle Marie-Renée-Josephe Le Rouge de Guerdavid, fille majeure des défunts : Messire René Gabriel Le Rouge, chevalier-seigneur de Guerdavid, d'autres terres et seigneuries et de dame Marie-Catherine-Henriette de Keratry originaire de la paroisse de Saint-Melaine et domiciliée sur celle-cy, en présence de Guerdavid de Guainville, Guerdavid du Parc, Duparc de Kermellin, Le Rouge de Guerdavid, Anne-Elizabeth Joahannic de Kergaradec, Joachim Trémeur de Quélen, Cherfils le Bihan de Kerdréoret Le Rouge, Gracien de Kergaradec, Du Larger, capitaine d'artillerie, de Quélen du Plessix, le chevalier de Trogoff de Kerlessy, Armateur Anne Duparc, Louis-Gabriel du Larger, recteur de Pleumeur-Bodou, E.-B. Le Bihan, recteur de Plounévez, Cotty, curé, et Goaffuec, recteur de Plouégat-Moysan. Ces nouveaux mariés habitaient La Haie (ou La Haye) jusqu'à leur émigration. L'un des signataires Joseph Le Rouge de Guerdavid, domicilié au même lieu, vint, le sextidy de la 3ème décade l'an second de la République française (1793), déclarer devant Olivier Tanguy, officier de l'état-civil, un enfant Hubert-Suzanne, né de lui âgé de 26 ans et de son épouse Louise-Périne-Claudine Le Blonsart du Bois de la Roche ; il était assisté de Hubert-Jean Le Blonsart, 26 ans, cultivateur à Runamahet et de Suzanne Brigneau, 43 ans, cultivatrice, domiciliée à Coaden an Faou, en Ploujean. Parmi les noms disparus, souvent cités dans les anciens registres, on voit des Bourguignon, commerçants, des Daoulas, des Quemper, des Plougonven, des Ponthou, Des Le Leer, des Dougabel, des Menou (J.A. Quiniou).

 

Ventes des biens nationaux à Plouégat-Moysan :

Plouégat-Moysan : Ventes des biens nationaux

Plouégat-Moysan : Ventes des biens nationaux

 

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