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LA FRERIE DE COATGRALL EN PLOUJEAN

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FRÉRIE DE COATGRALL.

Cette frérie portait le nom de son plus important village, Coatgrall, vieille terre seigneuriale avec haute, base et moyenne justice, possédée jadis par les Kerraoul, puis par une branche de la famille de Guicaznou. Jean de Guicaznou, seigneur de Coatgrall, épousa vers 1400 Mahaut du Tertre, fille de Guillaume du Tertre, seigneur de Kervégan en Servel, et de Catherine Mérou. Leur petit-fils Jean, seigneur du même lieu, est mentionné comme homme d’armes des compagnies d’ordonnances du duc dans la montre de 1481. Il y était entré en 1465, car on le trouve cité dans un compte de cette année parmi les gentilshommes à qui le Duc a fait des dons pour les aider à soy mettre en abillement de hommes d’armes pour entrer dans les CCCC lances de sa garde (Dom Lobineau, Preuves, 1267). Il prit part à la guerre de France, et était en 1489 l’un des cent gentilshommes de l’hôtel de la reine Anne.

Sa fille Françoise de Guicaznou, héritière de Coatgrall, épousa Guyon Lidic, dont une fille, mariée dans la maison de la Boissière-Plourin et morte sans hoirs. La terre de Coatgrall fut acquise vers 1530 par les la Forest de Keranroux, d’où elle a passé par alliance aux du Parc de Lezversault, Caradeuc de la Chalotais et de la Fruglaye.

A ce fief était anciennement annexée la charge de la prévôté de Lanmeur, et de la perception des rentes et redevances ducales en cette sénéchaussée. En 1455, Catherine de Guicaznou ayant negligé de rendre ses comptes en temps opportun, eut un procès à soutenir contre les officiers du duc qui saisirent Coatgrall et voulurent saisir aussi les biens qu’elle possédait à Lanmeur.

L’ancien manoir a été démoli ; mais il reste encore de vieilles constructions et des ruines de murailles d’enceinte. Un chemin raviné descend du hameau jusqu'au moulin, solide édifice gothique aux pignons saillants et aux contreforts de granit, pittoresquement campé au confluent du Dourduff et de son tributaire le Dourmeur, dans une agreste vallée.

Un autre Coatgrall — le hameau de ce nom étant formé de cinq ou six métairies — était possédé au quatorzième siècle par la famille de l'Isle. Jean de l'Isle, seigneur de Coatgrall, Kerédern, Kervidou, époux de Sybille de Kermellec, n’eut qu’une fille, Marguerite de l'Isle, qui apporta les biens de sa maison aux le Borgne en épousant Jean le Borgne, seigneur de Parcanprovost, mort en 1427. La réformation de 1427 indique aussi le métayer à Ollivier Coëtmorvan à son manoir de Coëtgrall.

Prés de la rivière du Dourduff se trouvait le manoir de Traonévez, avec moulin. Noble maître Jean-Baptiste d'Alençon se qualifie dans un acte de baptême de 1694 de sieur de Traonévez. Une belle ferme a remplacé la vieille demeure.

Outre Traonévez, la frérie contenait encore deux autres manoirs, Coatmorvan, et Kermoal. Nicolas Pezron, seigneur de Coatmorvan, et sa femme Guyonne du Parc, vivant en 1524, nous sont connus par les registres de Plouézoch. Son fils aîné et principal héritier Guillaume Pezron, parain à Plouézoch en 1526, dut mourir jeune, car la réformation de 1543 attribue Coatmorvan à Yvon Pezron, sans doute son puîné. Ce dernier décéda en 1561, et l’on voit sa sœur Azeline Pezron payer à Notre-Dame du Mur la sonnerie faite lors de son inhumation. Il eut pour fils Guillaume Pezron, sieur de Coatmorvan, époux de Marie Fouquet de Kervézec, dont la fille aînée Françoise Pezron, héritière de Coatmorvan, épousa François de Coatanscour, sieur de Kerveny en Plougasnou. Coatmorvan a depuis passé par alliance aux Arel, puis aux Lollivier de Lochrist et aux du Parc Lezversault par acquêt en 1680. Il en subsiste en 1908 un corps de logis appuyé sur un pavillon à comble aigu et à lucarne de pierre, auquel d’ailleurs une récente restauration a fait perdre tout caractère. Coatmorvan est situé sur une très ancienne voie allant de Morlaix à Lanmeur, qui traverse le Dourduff au dessous du hameau, sur le vieux Pont de l'Official. Le moulin de Coatmorvan n’est plus qu’une ruine.

Kermoal était possédé jadis par une branche cadette de la célébre maison de Kergournadech, ce vieil et noble estoc dont la chevalerie fut proverbiale en Léon, issue de Nuz Kergournadech, fils cadet de Salomon, sire de Kergournadech, et de Marie de Coatgoureden, qui fut partagé en 1419 et s’établit dans le Tréguier. Pierre de Kergournadech, sieur de Kermoal, est cité parmi les nobles de Ploujean à la montre de 1481. Le testament de Nicoles de Coatanlem, mentionne en 1518 son fils Pierre ou Péan pour un legs « de saize soulz de rente dessus Kerrain et les arrérages par l’espace de dix-sept ans ». Jean de Kergournadech, sieur de Kermoal, et sa femme Marguerite de Goesbriand du Roslan, vivaient en 1540 et eurent pour fils Tanguy de Kergournadech, sieur de Kermoal, Quilbignon, Kernechcoat, mort à Saint Mathieu de Morlaix le 7 avril 1596, dont Jeanne, dame héritière de Kermoal, mariée vers 1600 à Vincent de Toulbodou, sieur de Guiffos.

En 1679, Kermoal était à Maître Claude Alloing, marchand de toiles, époux de demoiselle Guillette Le Gonidec, demeurant au bas de la rue de Bourret, prè de la porte de ce nom, à Morlaix. Nous ne savons si c'est dans sa résidence urbaine ou à son manoir de Ploujean qu’eut lieu le miracle de de la résurrection de sa servante, Marie Quénécan. Celle-ci, ayant reçu à la tête un coup de fusil tiré maladroitement par un domestique, mourut quelques heures après ; on laissa le corps sans l’enterrer environ vingt-quatre heures après ; on prépara tout pour l'enterrement ; le corps était enseveli et couvert d'un drap mortuaire ; la croix et l'eau bénite étaient à côté de la châsse, les cloches sonnaient lorsque M. et Mme Alloing eurent l'inspiration de vouer la pauvre Marie Quénécan au Père Maunoir. A instant même, elle ressuscita, et recouvra rapidement une santé florissante. L'information juridique de ce miracle rapporté dans la vie du Père Maunoir s'est faite à Plévin le 11 juin 1685.

En 1713, Kermoal appartenait à M, Acquary de Kermoal, lieutenant de la sénéchaussé de Morlaix, et en 1731 aux Le Borgne de Villeroche.

Le manoir de Kermoal, aujurd'hui en ruines, consistait en deux corps de logis du seizième siècle, percés de fenêtres à meneaux et formant équerre, flanqués dans l'angle d'une tour ronde au pied de laquelle, à droite, s'ouvrait un grand portail garni de pilastres et de moulures Renaissance. Un autre portail, défendu par des meurtrières très évasées, fermait la cour, dans laquelle se voient encore les derniers débris de la chapelle, entre autres la table de l'autel et ses supports. En creusant dans l'ancien jardin, on a découvert un manteau de cheminée en granit, blasonné d'un écusson aux armes de Kergournadech — échiqueté d'or de gueules — d'une conservation étonnante. Cette pierre se voit toujours à Kermoal. D'après la tradition, la tourelle du manoir était si élevée que de son sommet on distinguait à l'est la fameuse montagne du Méné-Bré en Pédernec.

(L. Le Guennec).

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