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Le premier de ces testaments, daté du 26 octobre 1703, est de Jean Pennarun, recteur de Plozévet. Rien de plus touchant que de voir ce brave ecclésiastique faire des largesses à l'église, aux chapelles, à sa servante, à son valet. Voici le document :

Ce jour vingt sixiesme d'octobre mil sept centz trois Devant Nous Nottaire soubzsignant royaux, apostolique, hérédittaire de la Cour et Seneschaussée de Quimpertin Certiffions qu'à la requeste de vénérable et discret missire Jean Pennarun prêtre, et sieur recteur de Plozévet Nous nous serions expres transporté de nos demeurances jusques à la maison presbitteralle de Plozévet oû y étans rendus laurions trouvé au lit mallade en danger de sa personne, néantmoins sain desprit et d'entendement léquel considérant qu'il n'a rien plus certaine que la mort et l'heuure d'icelle incertaine et pour obvier à ce que surpris ne soit par icelle mort intestat a fait son testament et dernière volonté par nous susdits nottaires rédigé ainsy qu'ensuit :

Et Premier,
A recommandé son âme à Dieu luy rendant grave de sa nativité vie corps et membres et de tous les biens qu'il luy a plu eslargir durant sa ditte vie,

Supliant qu'appres son trépas son corps soit enterré et inhumé en l'église parroissialle dudit Plozévet,

Aussy veut et entend qu'appres son déces ses héritiers facent dire à son intention prier Dieu pour le repos de son âme et de ses prédecessseurs en ladite église parroissiale de Plozévet, une messe annuellement et quotidienne à chant [Note : Il s'agit de la messe désignée dans le missel comme « messe quotidienne »] avec les nocturnes à chaque jour et fête des innocents à perpétuité, pour laquelle fin il lègue et subroge la fabrice dudit Plozévet en trois combles de seigle de rente foncier à luy dus par Yves Le Pennec dessus le lieu de Kermenguy audit Plozévet, sçavoir deux boisseaux à messieurs les prestres et troiz boisseaux à laditte fabrice de Plozévet.

Pareillement ledit testateur lègue veuxt et entend qu'après son déces il soit une fois payés avoir à la fabrice dudit Plozévet trente livres ;

aux pauvres de la paroisse la somme de quarante cinq livres ;

aux révérandz pères capucins d'Audierne, trente livres ;

à la chapelle de la Très Sainte Trinitté, six livres ;

à la chapelle de Saint Démet, six livres ;

à la chapelle de Saint Ronan, six livres ;

à la Frérie du Rosaire de Plozévet, six livres ;

à la Frèrie de la Trinitté, pour troiz services, trois livres ;

à l'église de Nottre Dame de Roscudon à Ponte Croix, trois livres ;

aux enfants de Nouel Lozarch beau frère de deffunct Jean Pennanrun son père, dix livres.

Veut et entend ledit testateur qu'en cas de décès de sa personne ses héritiers payent à Jeanne Hascouet sa servante son loyer en entier qui est vingt et quatre livres,

à son vallet Jean Audren outre sept livres dix sols et payer pour luy sa capittation qui est son loyer la somme de trois livres.

Déclare aussi ledit testateur debvoir à Anne Larreur de Porzperon en Beuzec Cap Sizun trente livres qu'il veut être aussy payer.

Veu et entend ledit sieur testateur que pour le repos de son âme et de ses prédécesseurs l'exécuteur testamentaire cy apprés nommé apprès son décès immédiatement vende et transporte à quy bon luy semblera les édiffices qu'il a acquis d'Anet Allain Souben sittués à Lesplozevet pour la somme de septante et trois escus, parce qu'on fera dire à son intention douze services, douze maisses à chant, et nocturnes troiz, chaque mois de l'an et une maisse privilégié pendant troiz ans tous les samedys, et pour que tout cella soit inviollablement fait et exécutté ledit sieur testateur en nos présences, délivré aux mains du sieur Goff, propriétaire et sieur curé, soit exécuteur testamentaire, le contrat d'acquet qu'il a fait dudit Souben daté du huitième de septembre mil six cent soixante huit au rapport de Maître Allain Larour notaire royal.

Et pour inviollablement exécutter le présent testament en la forme et manière cy-dessus, ledit sieur testateur a nommé, créé et institué son procureur vénérable et discret messire Allain Le Goff prêtre et sieur curé de Plozévet, auquel il donne par lettre plain pouvoirs et authoritté d'accomplir et enthériner tous le contenu en cettes, des biens qu'il déllaissera, le plus tost que faire approuver apprés son débcés, ayant dès à présent pour agréables tout ce qu'il fera ou procurera... Signé : TOULLEC, notaire royal.

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Le 21 avril 1708, Alain Le Goff, alité en sa maison du village de Kergournier, curé, fait rédiger, par un notaire présent, son testament, dont voici les clauses :

Son corps sera inhumé en l'église paroissiale. Un service par an sera chanté pour lui, le premier dimanche de mai. Il lègue à la fabrique du Rosaire deux combles et demi de froment plus un demi-comble d'orge, puis la somme d'onze livres en argent et deux chapons par an. Cette même fabrique indemnisera les prêtres qui assisteront au service funèbre.

Le sieur Le Goff lègue à l'église paroissiale 80 livres, à la frérie du Rosaire 60 livres, à la chapelle de la Trinité 60 livres, à la chapelle Saint-Démet 60 livres, aux pauvres de la paroisse 150 livres. Il choisit pour son exécuteur testamentaire Jacques Kerfridin, prêtre, et le charge encore de quelques dispositions particulières.

(H. Pérennès).

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