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LE PRIEURÉ DE SAINT-MARTIN DE PONTCHÂTEAU

(possession de l'abbaye de Marmoutier)

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Sur la fin du XIème siècle, l'église de Pontchâteau, tombée, comme beaucoup d'autres, en main laïque, appartenait, avec les droits ecclésiastiques et les biens en dépendants, à un chevalier lettré et pourtant marié, nommé Rouaud : Rodoaldus quidam miles literatus habens tamen uxorem. Dans une grosse maladie, Rouaud se fit donner par les religieux de Marmoutier l'habit de Saint-Benoît, sous lequel il eut le bonheur de mourir. Un peu avant sa mort, il avait donné aux moines l'église de Pontchâteau, et prié l'évêque de Nantes, Benoît, de ratifier ce don. C'est à ce même prélat qu'il confia aussi la garde de sa femme Orvène et de son fils Ouri (Ulricus), encore à la mamelle. Benoît confirma volontiers le don fait aux moines, et en investit peu de temps après Bernard, abbé de Marmoutier, à Nantes même, en l'an 1096 (Bl. Manteaux, XXXVI, p. 125). Puis, l'évêque et l'abbé s'étant rendus ensemble à Pontchâteau, Benoît renouvela, sur les lieux mêmes, cette investiture, en mettant entre les mains de Bernard les cordes des cloches de l'église donnée par Rouaud. En même temps, il pria l'abbé de prendre soin de la veuve et du fils du donateur. L'abbé refusa d'abord. Il considérait que le don de cette église imposait à l'abbaye l'obligation de pourvoir à tout le service religieux de la paroisse de Pontchâteau et d'y entretenir au moins deux moines (car les plus petits prieurés d'alors n'en avaient pas moins), par où il semble que les charges dépassaient déjà les bénéfices. Toutefois, sur les instances des chevaliers venus là pour recevoir l'évêque, l'abbé s'engagea à nourrir, leur vie durant, la mère et l'enfant, à faire instruire celui-ci par les moines du prieuré de Pontchâteau, et à le recevoir ensuite lui-même, s'il le voulait, au nombre de ses religieux.

Daniel, baron de Pontchâteau, qui était présent, fut très-sensible à cette concession de l'abbé, et il le montra presque aussitôt dans un jugement où il repoussa absolument des réclamations, mal fondées d'ailleurs, élevées contre les moines. Ce jugement fut rendu par le baron, entouré de ses vassaux et siégeant sous l'orme qui s'élevait devant l'église, au milieu de la place de Pont-château (in platea ante ipsam ecclesiam sub ulmo). En même temps, ce bon seigneur donna aux religieux la dîme de tous les revenus de ses moulins de Pontchâteau, et un autre membre de la famille de Daniel, mais d'une branche cadette, Hélie de Pontchâteau, excité par la générosité du baron, y joignit plusieurs dons, entre autres celui de la moitié de la dîme de la paroisse, qui était en sa possession. Notons les termes de cette donation. « Je donne aux moines de Marmoutier, dit Hélie, toute la dîme que je possède en la paroisse de Ceren, tant au dedans qu'au dehors du château du Pont (in parochia que vocatur Ceren, tam in castello videlicet de Ponte quam extra castellum), c'est à savoir la moitié de la dîme du pain, du vin, des veaux, des agneaux, des lins et de toutes les choses qui doivent la dîme, sans aucune exception » (D. Morice, Pr. I, 474). Le château du Pont, dont il est ici question, c'est sans aucun doute Pontchâteau : par où il faut entendre non-seulement le château proprement dit, la forteresse du baron, mais aussi le bourg déjà formé à son ombre, qui a fini par imposer son nom à toute la paroisse. Mais on voit qu'à cette époque, la paroisse avait encore un autre nom, son nom ancien, qui est Ceren, ou plutôt Queren, comme on le trouve écrit dans le cartulaire de Saint-Cyprien de Poitiers [Note : Biblioth. Imp. Mss. Cartulaires, n° 103, fol. 127], et comme il s'est conservé dans le nom d’une terre située un peu au sud de Pontchâteau, sur la rive gauche du Brivé, et nommée dans les titres du XIIIème siècle, Les-Queren [Note : Les ou lis, en breton, signifie cour, aula. D. Morice (Pr. I, 1031 et 1032), a imprimé par erreur Lequeren au lieu de Lesqueren], Les-Cren au XVIème [Note : Aveu de la baronnie de Pontchâteau de l'an 1567, fol. 43, aux Arch. dép. de la Loire-Inférieure, fonds de la Ch. des Gomptes, Aveux du domaine de Nantes, n° 584], et dans la carte de Cassini Les-Grain.

— Telle est, en bref, l'origine du prieuré de Saint-Martin de Pontchâteau, duquel dépendaient les cures de Pontchâteau et de la Chapelle-l'Aunai, et qui, en 1587, devait à la mense abbatiale de Marmoutier une rente annuelle de 100 sous, et une autre de 19 s. 6 d. aux offices claustraux. Ce prieuré était pour trois moines, le prieur compris.

 

TITRES DU PRIEURÉ DE PONTCHÂTEAU.

D. Morice en a imprimé un assez grand nombre au T. Ier de ses Preuves, notamment : les titres de la fondation, aux col. 471, 472, 473 et 474 ; — une charte de Josselin de la Roche-Bernard, datée par erreur, dans l'imprimé, de l'an 1116, au lieu de 1196, qui est la date véritable [Note : Cette rectification est prise de D. Lobineau, dans la généalogie des barons de la Boche-Bernard, qu'il a donnée à la suite de son Traité historique des barons de Bretagne, manuscrit de la Bibliothèque de Rennes], à la col. 531 ; — une charte de Maurice, évêque de Nantes, de 1187, à la col. 712 ; — une d'Éon de Pontchâteau, de 1189, col 715 ; — deux de 1274 et de 1280, col. 1031 et 1032. On trouve aussi quelques chartes inédites relatives au même prieuré, transcrites dans les manuscrits de la Bibliothèque impériale, collection des Blancs-Manteaux, XXXVI et XXXIX, et au t. III du Cartulaire de Marmoutier (Mss. lat., 5441). Quant aux Archives départementales de la Loire-Inférieure, elles ne renferment touchant le prieuré de Pontchâteau que sept pièces des XVIIème et XVIIIème siècles (de 1633 à 1735), tout à fait insignifiantes, savoir deux baux du temporel du prieuré et cinq pièces de procédures relatives aux dîmes dues à cette maison.

(M. A. de la Borderie).

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