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LA PAROISSE DE PONTIVY

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« Vers l'an 686, Ivy ou Ivi, religieux du monastère de Landisfarne et disciple de saint Cuthbert, qui lui avait conféré le diaconat, débarquait en Armorique. De la côte de Léon, où il avait, croit-on, abordé, il s'avança dans l'intérieur ; et, suivant un itinéraire qui n'est pas connu avec certitude, il vint mourir, vers la fin du VIIème siècle ou le commencement du VIIIème, dans une localité qui porte aujourd’hui son nom, aux environs d'Elliant. Sur le territoire de l'ancienne paroisse de Cohazé, des disciples de saint Ivy construisirent un monastère. Un pont fut jeté sur le Blavet ; quelques habitants vinrent s'établir dans le voisinage des moines : ce fut l'origine de Pontivy. La maison de Rohan, fondée au XIIème siècle par Alain, fils d'Eudon Ier, comte de Porhoët, fit de Pontivy le chef-lieu de ses domaines et y construisit, sur le bord du Blavet, un château nommé les Salles. Ce fut probablement le premier édifice considérable élevé, en ces lieux, après le monastère de Saint-Ivy. Quelques historiens lui font l'honneur d'avoir donné naissance à la ville : il fut seulement la principale cause de son développement » (Pontivy et ses environs, par Monsieur l’abbé Euzenot, qui cite les Bollandistes, 2ème tome d'Octobre, et Ogée, Dictionnaire historique, etc. art. Pontivy).

Il est, en effet, admis maintenant que la paroisse de Pontivy [Note : Formes anciennes de Pontivy : Pontivi, hospitale, 1160 (D. Moriee, I. 638). — Moulins de Pontivy, 1184 (Ibid. 697). — Passagium de Pontiveio, 1205 (Ibid. 801). — Ponctevy, 1291 (ibid. 1097)], dans le doyenné de Porhoët, est de fondation relativement moderne et qu'elle a été précédée d'une autre, dont le siège était à Cohazé, sur le territoire de laquelle elle a vu se former son premier noyau et qu'elle a enfin complètement éclipsée A la date de 1677, nous avons encore rencontré, de cette ancienne paroisse, dans les registres de Malguénac, la très correcte mention suivante : Paroisse du Cohassé-Pontivy. D'autre part, « la chapelle du Cohazé continua de dépendre de la paroisse de Pontivy, qui afferma jusqu'à la fin, au prix de 15 à 18 livres, le vieux presbytère, petite maison du village, couverte en chaume et menaçant ruines » (Archives communales de Pontivy, par Monsieur Rosenzweig, dans l'Annuaire du Morbihan pour 1815, page 31). Cette église, passée, au Concordat, dans la nouvelle paroisse de Saint-Thuriau, devait être placée sous le vocable de saint Mathieu, qui avait donné son nom à cette antique paroisse. Dans ce nom de Cohazé, on veut, en effet, trouver les deux mots celtiques Coh, vieux, et Vasé ou Mahé, traduction de Mathieu en langue bretonne ; ce qui donnerait vieux Saint-Mathieu, appellation dont fut gratifié cet ancien bourg, cette église matrice, lorsque sa fille de Pontivy, devenue grande, l’eût emporté sur elle. Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, elle continua à être desservie d'une messe tous les dimanches et aux jours de fête. Elle existe encore. Il est arrivé ici, ce qui n'était pas rare dans ce pays. Une nouvelle paroisse s'est formée à Pontivy, sur le territoire de celle du Cohazé. D'abord, elles ont existé simultanément;; puis la plus jeune, devenue la plus importante au détriment de l'autre, a fini par s'annexer cette dernière, tout en lui laissant son titre qui disparut, lui-même, avec le temps. Malgré la parfaite vraisemblance de cette hypothèse, qui n'est pourtant pas une certitude, je n'ose pas affirmer absolument que nous sommes ici en présençe de deux paroisses unies et inscrire en tête de cette notice : Cohazé et Pontivy.

Quant à Pontivy, en particulier, il paraît que sa première église paroissiale fut la chapelle de Saint-Ivy qui avait appartenu au couvent mentionné plus haut. Lorsque, tombant de vétusté et devenue insuffisante pour une population toujours grossissante, elle dut être reconstruite, son titulaire fut changé. Le nouvel édifice fut placé sous le vocable de Notre-Dame-de-la-Joie, qui devint, en même temps, patronne de la localité. Pour ajouter ce que j'aurais à dire sur cette église, je ne puis mieux faire que d'emprunter le texte suivant :

« Construction de la tour par les paroissiens, en 1533, ainsi que l'indique une inscription du portail;; bénédiction de deux cloches, en 1673 ; refontes des cloches faites par Huet (1764), Jacques Gourbillon (1774), et François Châtel (1782), tous les trois maîtres-fondeurs de Vannes ; établissement aussi, en 1774, d'une petite cloche pour sonner les messes et d'un timbre pour l'horloge ; agrandissement de la sacristie, en 1776 ; donation par le duc de Rohan, en 1780, d'une somme de 600 livres pour aider aux réparations du chœur ; installation d'un autel en marbre, sculpté à Rennes en 1782 » (Archives communales de Pontivy, par Monsieur Rosenzweig, dans l'Annuaire dn Morbihan pour 1875, page 32). De plus, elle reçut, en 1696, une lampe en argent, due au vœu fait, le 11 septembre de cette année, par les paroissiens qu'une épidémie décimait. La mortalité ayant cessé tout à coup, on organisa des processions qui parcoururent la ville et se rendirent même à la chapelle du Cohazé, dont les malheurs de la cité rappelèrent le souvenir. Pour perpétuer la mémoire de ce fait et en témoignage de reconnaissance publique, ces processions, approuvées par un mandement épiscopat de 1697, continuèrent à se faire chaque année et à la même époque. Enfin, tout le monde sait que, dans les mois de janvier et de février 1790, cette église abrita des réunions des assemblées fédératives de Pontivy et dut se trouver bien surprise d'une pareille destination, comme son maître-autel de servir de table pour la signature de l'acte fédératif.

Embrassant aussi une partie démembrée de Noyal-Pontivy, le territoire de la paroisse qui nous occupe portait quelques autres chapelles.

C'était d'abord celle de Saint-Ivy, rebâtie sur la place du Marché-au-Blé, lorsque la première eût été démolie et remplacée par l'église de Notre-Dame-de-la-Joie. Renfermant une fontaine, située au bout du maître-autel, du côté de l'évangile, elle était, suivant un procès-verbal de 1672, tellement en ruines qu'il n'en restait plus que les fondations. Avec l'autorisation du duc de Rohan, qui en était le patron, elle fut reconstruite probablement par Yves Guillot, prêtre de l'endroit. Nous la retrouverons bientôt affectée aux réunions de la congrégation des artisans. Elle a été de nouveau réédifiée, en 1770, dans le style gréco-romain.

Il y avait ensuite et dans la même ville la chapelle de la Magdeleine qui, le 17 octobre 1457, avec toutes ses dépendances et le droit de patronage sur la chapellenie desservie à son autel, fut concédée par Alain IX, vicomte de Rohan, au recteur de Pontivy, pour l'indemniser du préjudice que pouvait lui causer la fondation du monastère des Frères Mineurs Observantins, vulgairement Cordeliers. Ces dépendances embrassaient les issues de la chapelle, « le lieu angulaire y atteignant, sur le grand chemin qui conduit de Pontivy à Vannes, et un pré nommé en breton Prat er Recevour » (Ogée, Dictionnaire, etc. Loc. cit.). Elle demeura ainsi annexée au bénéfice paroissial jusqu'en 1633, date à laquelle un autre recteur l'abandonna à la communauté des Ursulines qui se fondait alors dans la ville.

Dans la ville encore, se trouvait également la chapelle de l'ancien hôpital, dédiée aussi à Notre-Dame et reconstruite de 1714 à 1717, comme les autres bâtiments de cet établissement hospitalier, dont la direction fut alors confiée aux Filles de Saint-Thomas. Elle possède un fragment considérable des reliques de saint Germain d'Auxerre. Une déclaration du temporel, dressée en 1674, nous apprend que, le lundi de Pâques, le recteur et les prêtres de la paroisse se rendaient en procession à cette chapelle et y célébraient une grand'messe.

Inutile d'ajouter que le château de Pontivy renfermait, lui-même, une chapelle dont le vocable nous reste inconnu ; mais il est indispensable de faire remarquer que ce château, laissé en dehors des murs de la ville, resta toujours dans la paroisse de Noyal-Pontivy.

Outre la jouissance de son presbytère, reconstruit en 1745, le recteur de Pontivy, à la nomination du Pape ou de l'Evêque, d'après le mois que voyait s'ouvrir la vacance, était ici unique décimateur à une quotité que j'ignore et percevait, outre les prémices sur tout son territoire le droit de coutume à la foire de Saint-Thomas tenue au mois de décembre dans la ville paroissiale. Je ne sais si ce droit de coutume lui rapportait beaucoup ; mais il est facile de conjecturer que ses dîmes fort peu considérables, vu l'absence de campagne, devait avoir besoin d'une compensation. Parmi ses charges, nous rencontrons la suivante qui paraît mériter une mention. Le mardi de Pâques, à une heure de l'après-midi et au Martray de Pontivy, il devait présenter au procureur fiscal de la juridiction un catalogue, signé, de sa main et contenant les noms et surnoms de tous ses paroissiens mariés dans l'année précédente, parce que ces hommes étaient tenus de se présenter là, ce jour, pour fournir le devoir de quintaine, c'est-à-dire trois courses sur un petit chariot, garni de cordes procurées par les cordiers de l'endroit et trainé par les rouleurs de vin de la ville. Pendant ces courses, chaque nouveau marié devait contre un poteau surmonté de l'écusson des seigneurs de Rohan, briser trois bois d'aune appelées quintaines. Ne pas se présenter, manquer de rompre ses trois gaules contre le poteau, choir du chariot, autant de cas dont chacun entraînait à une amende de 60 sous. La même peine atteignait les cordiers et les rouleurs de vin qui ne fournissaient pas leurs devoirs.

Mais si les gros fruits du bénéfice paroissial laissaient à desirer, il est permis de croire que le casuel et les fondations constituaient d'assez beaux revenus, puisque, comme dans les bonnes paroisses, Pontivy avait une communauté de prêtres dont les places étaient données par la communauté de ville.

Outre ses deux établissements réguliers des Cordeliers, fondés en 1457 et remplacés par les Récollets en 1632, et des Ursulines qui vinrent s'y fixer en 1633 et dont l'histoire trouvera sa place ailleurs, Pontivy possédait quelques bénéfices secondaires, sans parler de son hôpital des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, confirmé à cet ordre militaire, en 1160 par une charte de Conan IV, duc de Bretagne, et auquel, à travers différentes péripéties, a succédé l'hôpital mentionné plus haut.

Au premier rang de ces petits bénéfices, il faut placer la chapellenie précitée de la Magdeleine et celles de Jégate Roland et de Jean de Maczay, inscrites au pouillé de 1516, comme cette dernière se desservant dans l'église paroissiale.

A la préséntation des seigneurs de Liscouet, en Pluvigner, et à la collation de l'Ordinaire, la chapellenie de Saint-Nicolas, desservie de deux messes par semaine à l'autel et à la chapelle de ce saint dans l'église paroissiale, avait pour dotation deux journaux de terre auprès de la chapelle de Saint-Médard, en Noyal-Pontivy, le jardin du Vieux-Chemin et le pré de Saint-Nicolas, situés sur la rue du Chêne, à Pontivy même. On lui connaît des titulaires depuis 1606 jusqu'à 1790.

Il y avait enfin une chapellenie de Saint-André, dont le service se faisait dans la même église et dont l'existence ne nous est révélée que par le nom d'un de ses titulaires, à la date de 1606. Comme tous autres renseignements font défaut, il est bon de remarquer que, comme la précédente, elle pourrait se confondre avec l'une ou l'autre des deux mentionnées au pouillé de 1516 et dont les vocables restent inconnus.

Le travail déjà cité de M. Rosenzweig nous apprend en ces termes tout ce que nous savons de deux congrégations établies dans cette paroisse : « La nouvelle chapelle de Saint-Ivy était spécialement affectée à une congrégation des artisans de la paroisse, érigée en l'honneur de la Sainte Vierge, sous le titre de la Purification de Notre-Dame. En 1685, une ordonnance du duc de Chaulnes portait que « le syndic de la ville prendrait à l'avenir 6 livres sur les 50 Francs qui se distribuaient à chaque fête de la mi-août aux prêtres de la paroisse, et les donnerait au préfet de la congrégation des artisans, qui serait tenu de faire marcher à la procession du Roi les dits congréganistes avec l'image de la Sainte Vierge, à leur ordinaire, sans que les prêtres de la communauté, qui y marchaient eux-mêmes en chape, pussent s'y opposer ; en outre, il leur serait fourni pour cette procession un cierge à chacun par la fabrique à la quelle ils le remettraient immédiatement après ». En 1736, la même congrégation, composée alors de 180 membres, avec un directeur prêtre de la communauté, un préfet et quelques autres officiers, adressait une requête à Mgr Fagon, évêque de Vannes, par laquelle, ayant perdu les titres primordiaux de son érection, elle demandait des lettres de confirmation. Cette requête, revêtue de l'approbation de l'évêque, reçut également l'assentiment de la communauté de ville et du duc de Rohan. ».

« Il existait aussi à Pontivy une congrégation de femmes sous le vocable de la Visitation de Notre-Dame-des-Vertus ».

J'ajouterai encore, en terminant, que le Moine de Saint-Julien avait fondé ici une mission qui devait avoir lieu tous les six ans et être donnée par les Revérends Pères Jésuites des maisons de Vannes et de Quimper. 

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Recteurs de Pontivy.

1460. Geoffroy de Vaulguion.
1460-1481. Guillaume Fabri ou Le Febvre.
1494-1502. Jean ou Guillaume de Lentivy, chanoine de Vannes.
1502. Olivier d'Arradon, grand chantre et chanoine de Vannes. Il vivait encore en 1512, sans qu'on sache s'il était toujours titulaire de cette paroisse.
1530. Charles du Bois de la Salle, simultanément recteur de Pontivy et de Noyal-Pontivy.
1555. R. François de la Couldraye, oncle, et chanoine de Vannes, résigna en faveur du suivant, avec réserve des fruits du bénéfice jusqu'à son décès arrivé le 8 novembre 1558.
1555-1564. François de la Couldraye, neveu et aussi chanoine de Vannes, mourut le 3 octobre 1564.
1564-1580. Philippe Querbin décéda ici le 12 novembre 1580.
1581. R. Alain Picault, recteur d'Elven, pourvu par le Pape, le 24 décembre 1580, prit possession en avril 1581 et donna, le 3 du même mois, procuration pour résigner entre les mains de l'Ordinaire, afin de rester dans sa première paroisse. On chercherait en vain son nom sur les registre de Pontivy.
1581-1587. Raoul Davy, prêtre et originaire de Malguénac, pourvu par l'évêque, le 3 avril 1581, prit possession 20 jours plus tard. Il mourut le 30 août 1587.
1587-1624. Jean Lermite, né à Pontivy, pourvu par l'Ordinaire, sur la fin de 1587, dut rencontrer plus tard quelques compétiteurs, puisque nous le voyons obtenir, en Cour de Rome, le 13 février 1606, de nouvelles provisions et prendre possession le 14 avril de la même année. Dès le mois de septembre 1587, les registres de la paroisse montrent sa signature qui cesse d'y paraître à partir du mois d'août 1624.
1624-1625. R. Mathurin Delorme, dont le nom, avec le titre de recteur, apparaît, pour la première fois, aux registres, en octobre 1624, pour cesser d'y figurer, au mois de décembre suivant. L'année d'après, on le rencontre comme recteur de Guéhenno.
1625-1662. René Allioux, originaire et prêtre de Pontivy, signe comme recteur, à partir du mois de février 1625.
1663-1674. Piere Gourvezan, décédé, à l'âge de 48 ans, le 15 juin 1674, et inhumé, le 16, probablement dans son église paroissiale, suivant la coutume de l'époque, car l'acte n'indique pas le lieu de sa sépulture.
1675-1683. Jean Horréau, bachelier en théologie et recteur de Surzur, dut avoir l'Ordinaire pour collateur. Mort, à l'âge de 66 ans, le 25 mars 1683, il fut inhumé, le 26, dans le cimetière, auprès de la croix et vis-à-vis du chœur de l'église.
1684-1702. R. Claude Marquet, d'une famille considérable et titulaire de la chapellenie de Sainte-Marguerite qui se desservait probablement dans la chapelle de cette Sainte au château de Kerallier, en Sarzeau, reçut de Rome ses provisions pour le rectorat de Pontivy. Au mois d'octobre 1702, il résigna entre les mains de l'Ordinaire qui lui conféra la paroisse d'Arradon.
1702-1708. R. Olivier Le Camp, recteur de Ploërdut, pourvu par l'évêque, le 19 octobre 1702, prit possession le 29. Malade il résigna, en avril 1708, entre les mains de son collateur.
1708-1732. R. François Le Moing, recteur de Croixanvec, pourvu par l'Ordinaire, le 19 avril 1708, prit possession le 20. Il donna, le 5 juillet 1721, procuration pour résigner entre les mains du Pape en faveur de François Guidart, recteur de Malguénac, et permuter avec lui ; mais cet acte n'eut aucun résultat, parce que ce Guidart, qui avait lui-même donné une procuration semblable, la révoqua encore à temps, le 25 septembre de la même année. Il fut plus heureux dans la suite : en 1732, il résigna entre les mains de l'évêque et devint recteur de Noyal-Pontivy, sa paroisse natale.
1733-1746. Pierre-Paul du Fou, recteur de Crédin, pourvu par l'Ordinaire, le 10 janvier 1733, prit possession le lendemain. Décédé, à l'âge de 48 ans, le 9 janvier 1746, il fut enterré, le 11, dans le cimetière.
1746-1777. Jean-Mathurin Le Boulh, originaire de la paroisse de Saint-Pierre, heureux au concours du 17 février 1746 et pourvu, en conséquence, par le Pape, le 26 mars, prit possession le 4 mai. Décédé à l'âge de 65 ans, le 31 novembre 1777, il fut inhumé dans le cimetière, le premier jour du mois suivant.
1778-1794. Julien Guégan, né à Péaule, le 17 novembre 1746, et curé de Caden, vainqueur aussi au concours du 12 février 1778 et pourvu en Cour de Rome, le 18 mars, prit possession le 13 mai. Réunis, le 2 avril 1789, les recteurs du diocèse de Vannes choisirent, dans leurs rangs, les électeurs qui, le 20 du même mois, nommèrent, pour députés de l'ordre du clergé aux États-Généraux, les recteurs de Pontivy, de Questembert et de Redon, et, pour suppléant, le prieur claustral de l'abbaye de Redon. Les Etats s'ouvrirent à Versailles, le 11 mai suivant, et ces trois députés s'établirent ensemble au No 52 de la rue de l'Orangerie. Le 14 juin, avec le recteur de Redon, il se réunit au Tiers-État et passa à la Chambre des Communes, où, avant le 24, il fut suivi par le recteur de Questembert et tous les autres députés bretons de l'Ordre du clergé, moins quatre. De retour à Pontivy pour quelques jours, il signa, ainsi que tous ses prêtres, le 29 janvier 1790, l'acte fédératif déposé sur le maître-autel de son église paroissiale. C'était déjà des précédents qui permettaient de présager d'autres faiblesses. Elles vinrent effectivement, car si avec quelques-uns de ses collègues, députés comme lui, il signa, le 19 avril 1790, une protestation en faveur de l'Église romaine, il refusa, au mois de décembre suivant, sa signature à l'Exposition des principes sur la Constitution civile du Clergé et finit, le 3 janvier 1791, par prêter, à la tribune même de l'Assemblée, le serment prescrit par cette Constitution. Réunie à la cathédrale de Vannes, le 6 mars de la même année, l'assemblée électorale le choisit pour évêque constitutionnel du Morbihan. Dès que ce résultat lui eut été notifié à Paris, le 12 même, il écrivit d'un côté, au Pape, pour lui demander une règle de conduite et lui dire qu'il refuse l'épiscopat, et, d'autre part, à l'administration centrale du département, pour lui déclarer qu'il ne peut accepter le fardeau qu'on lui propose. Il dut, plus tard, mais à une date inconnue, rétracter son serment, puisque, sur la fin de 1792, il se déporta en Espagne, avec son frère Louis, prêtre aussi et beaucoup plus jeune que lui. L'archidiacre d'Osma lui accorda une bienveillante hospitalité. Plusieurs prêtres francais, bretons surtout, réunis à Bilbao, étaient fort maltraités par une épidémie. Il vola à leur secours, contracta la maladie et mourut là, à l'âge de 47 ans, dans le courant du mois de mars 1794.

(Abbé Luco).

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