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PROTESTATION

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Article tiré du journal « Le lannionnais » daté du 3 mai 1914.

On nous prie d’insérer la protestation suivante adressée par 300 signataires aux membres du Conseil général des Côtes-du-Nord :

A Messieurs les membres du Conseil général du département des Côtes-du-Nord.

Les soussignés commerçants, cultivateurs, propriétaires et habitants de Plestin-les-Grèves, Tréduder et St-Michel-en-Grève,

Ont l’honneur d’exposer :

Messieurs,

Dans votre haute sollicitude pour les intérêts de l’arrondissement de Lannion, vous avez classé la ligne de chemin de fer d’intérêt local de Lannion au Douron, en Plestin-les-Grèves, dans le 2e réseau qui est, actuellement, en cours d’exécution.

L’établissement de la voie dont il s’agit, ne paraît présenter de difficultés sérieuses que dans la traversée du littoral des Communes de St Michel-en-Grève, Tréduder et Plestin-les-Grèves, plus spécialement sur le parcours compris entre les points dénommés « Pont du Roscoat, Pont-ar-Yar et Roch’ Allas ». A partir du Pont du Roscoat, en effet, au sortir du territoire de St-Michel-en-Grève et jusqu’à 240 mètres environ au delà de Roch’Allas, en Plestin-les-Grèves, la voie semble devoir emprunter une partie du chemin départemental n° 16 et une partie du domaine maritime. Nous disons « ensemble », car nous ignorons à l’exécution de quels travaux, l’administration des Ponts et Chaussées va, sur ces points, appliquer exactement son activité ?

La voie à établir devant avoir son assiette sur sol appartenant au Département ou à l’Etat, les projets qui la concernent n’ont été soumis à aucune enquête ; ils reposent dans des archives d’où on ne les sort que discrètement. Ils sont cependant en cours d’exécution. Ce sont les travaux effectués chaque jour, qui nous en révèlent l’importance et la portée. Les observations qu’ils comportent de notre part, ne peuvent donc qu’être relativement tardives.

Singulière situation pour ceux qui sur la foi des traités « en l’espèce l’établissement du chemin n° 16 en 1840 », croyaient que les terrains bordant ce chemin n° 16, auraient toujours la vue de la mer et l’accès à son rivage !

Il entrait certainement dans vos vues, de relier Lannion à Plestin et au Douron, par le moyen d’une voie ferrée qui assurât aux exposants, à leurs concitoyens, au public, le maximum d’avantages au point de vue du commerce, de l’agriculture, de la navigation, du tourisme ; mais vous n’avez jamais envisagé l’hypothèse où l’établissement et l’exploitation de cette voie iraient à l’encontre du but que vous vous êtes proposé. C’est pourtant ce qui paraît devoir se produire.

La ligne Lannion-Plestin est appelée à desservir notamment et directement les stations balnéaires dites de St-Michel-en-Grève et de St-Efflam, celle-ci sur le territoire de Plestin-les-Grèves.

Or, pour nous, « station balnéaire » signifie localité ou agglomération située à proximité de la mer, dont l’accès sur une plage voisine est assuré, d’où l’on peut même voir la mer.

Ces avantages se rencontrent à St-Michel et à St-Efflam. Ces deux points extrêmes de la baie de St-Michel, sont reliés l’un à l’autre par le Chemin n° 16 qui forme corniche le long du rivage, le long de ce que l’on appelle « La Lieue de Grève ».

Et ces avantages vont disparaître sans qu’on nous ait fourni l’occasion d’exprimer notre avis ; à leur place nous voyons surgir tout ce qu’il faut pour contrarier l’agriculture, le commerce, la pêche, le tourisme, pour ruiner les plages de St-Michel-en-Grève et de St-Efflam.

Le service des Ponts et Chaussées a entrepris le long du chemin n° 16, l’édification d’un mur en ciment armé, destiné a protéger la voie du chemin de fer contre les atteintes de la mer. Ce mur qui « semble » devoir s’étendre du Pont du Roscoat jusqu’à environ 240 mètres au delà de Roch’Allas est élevé de 2 mètres au dessus du niveau actuel de la chaussée, du chemin. Ce mur masque, dans les parties où il est établi et masquera sur le parcours signalé, la vue de la mer : il pourra ne présenter aucune solution de continuité ; dès lors, la plage sur une longueur de 2 kilomètres environ sera inaccessible aux voitures et aux piétons, à moins d’un trajet considérable : la récolte des engrais et amendements de mer ne sera qu’un souvenir, la pêche sera rendue difficile, les bains de mer impossibles : les terrains en bordure du chemin n° 16 au midi considérés pour la plupart comme bons à bâtir, perdront une notable partie de leur valeur vénale ; les piétons et voitures qui se laisseront , sur la place, surprendre par la mer, courront des dangers jusqu’à présent insoupçonnés et nos plages, fréquentées surtout par des familles à cause de la sécurité absolue qu’elles présentent pour les enfants, verront disparaître cette clientèle fidèle et particulièrement intéressante pour le développement économique de la région.

Après avoir fait ressortir les inconvénients pratiques de la construction du mur dont nous venons de parler, il nous est permis aussi de remarquer les dommages esthétiques qu’elle causera à nos plages. En effet, un des charmes les plus appréciés de celles-ci, est la promenade unique, en corniche qui longe la plage et d’où la vue s’étend sur toute la baie. La hauteur du mur – 2 mètres – restreindra désormais cet horizon et concentrera l’admiration du touriste, s’il s’en égare encore dans la région, sur la beauté du ciment armé, dont l’épanouissement n’est plus une surprise dans le pays du granit. L’attention pourra cependant se porter sur le pont de St-Efflam. Ce monument, avant d’être achevé, a déjà son histoire, ainsi que l’attestent les énormes poutres en ciment armé qui lui servent d’étais.

Telle est la vérité exacte, surprenante au point qu’elle apparaîtrait invraisemblable, si nous ne pouvions nous réclamer des souvenirs personnels de M. le Préfet et de la connaissance qu’ont de la situation signalée, M. le conseiller général du canton de Plestin-les-Grèves et ses collègues des cantons voisins ;

Notre avis qu’on ne nous a pas demandé, il faut pourtant que nous l’exprimions, comme contribuables : le voici :

« La situation qui nous est faite, est intolérable : l’attitude du service des Ponts et Chaussées est peut être légale, mais certainement et tout simplement en complète opposition avec les intérêts du département et du public ».

Nous venons donc vous demander, Messieurs, d’intervenir et, comme c’est votre droit, de dicter des ordres précis aux effets ci dessous :

1° Etablissement d’un muret d’une hauteur maxima d’un mètre au-dessus du niveau actuel de la chaussée du chemin départemental n° 16, sur tout le parcours suivi par le chemin de fer à partir du Pont du Roscoat jusqu’au point où, au-delà de Roch’Allas, il quittera la plage proprement dite ;

2° Maintien des passages qui permettent actuellement l’accès à la plage : tout au moins, établissement d’accès au Pont du Roscoat, à Pont ar Yar et vis à vis du grand hôtel du Rocher à Roch’Allas, et enfin à la pointe extrême du muret après Roch’Allas.

Nous avons confiance dans votre énergique sollicitude et votre volonté de ne pas laisser « saboter » en votre nom, notre Lieue de Grève.

Nous profitons de cette occasion pour vous rappeler, Messieurs, que par pétition adressée à M. le Préfet, repoussée d’ailleurs par le service des Ponts et Chaussées, plusieurs d’entre nous ont demandé que la voie soit établie avec contre rails, où, tout au moins, sans exhaussement sur la chaussée du chemin à partir du Pont du Roscoat jusqu’à la gare de St-Efflam, dans les endroits où la ligne emprunte directement le chemin n° 16.

Veuillez agréer, Messieurs, l’assurance de nos sentiments distingués. Le 20 Avril 1911.

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Article tiré du journal « Le lannionnais » daté du 10 mai 1914.

Comme suite aux démarches faites par MM. Even, député, Lorgeré et Soisbault, conseillers généraux, M. Soisbault a reçu la lettre suivante :

Saint-Brieuc, le 6 mai 1914.

L’ingénieur en chef des Côtes-du-Nord, à M. Soisbault, maire de Lannion.

Cher Monsieur,

Vous m’avez entretenu du désir commun des habitants de Plestin et de St-Michel, de voir réduire la hauteur des pare-lames en béton qu’on établi actuellement le long du chemin n° 16, entre St-Michel et St-Efflam.

Tout le monde sait qu’il était devenu inévitable de défendre contre la mer, non seulement la voie ferrée, mais encore la route dont les avaries ont coûté plus de 400.000 fr. au département depuis sa construction. Tout le monde aussi a pu constater que le procédé de défense, par pare-lames réflecteurs, était efficace.

Cette efficacité est telle qu’on peut, sans inconvénient, donner satisfaction au désir des populations. J’ai décidé depuis un mois, que la hauteur des pare-lames sera réduite à 1m 00 ? au maximum. Cette hauteur sera encore diminuée là où elle serait reconnue exagérée.

Veuillez agréer cher Monsieur, l’assurance de ma considération très distinguée.

P .S. – Je m’occupe des accès à la grève, et je ne perds pas de vue la nécessité de constituer la voie de telle façon que la circulation des piétons y soit commode. Il existera du reste, entre la saillie extrême du matériel roulant et la pare-lame, un intervalle de 0m 70 réservé comme promenoir permanent, et bien suffisant pour permettre de se garer au passage des trains.

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Article tiré du journal « Le Lannionnais » daté du 17 mai 1914.

Au conseil général

M. EVEN, RAPPORTEUR

M. EVEN donne lecture du rapport suivant, dont les conclusions sont adoptées :

Messieurs, votre Commission des Chemins de fer a été saisie de divers et nombreux documents concernant la ligne de Lannion à Plestin. Au nombre de ces documents, nous trouvons une longue pétition signée d’un très grand nombre d’habitants et de propriétaires de la région qui s’étend de St-Michel-en-Grève à St-Efflam.

Que dit cette pétition ? (publiée dans le numéro du Lannionnais du 3 mai), elle proteste contre l’établissement du pare-lames en construction le long de la grève.

D’autre part, le Conseil Municipal de Plestin a pris la délibération suivante :

L’an mil neuf cent quatorze, le trois mai.

Séance extraordinaire du Conseil Municipal, réuni au lieu ordinaire des séances sur la convocation, et sous la présidence de M. Gall, Maire.

Présents les membres soussignés.

MM. Le Moigne, Saliou, Prigent, Callarec , Le Bras, Lucas, Daniel, Louédec, Guéziec, Le Treut, Carn, Le Gall Pierre, Berthou, St Jalmes.

TRAVAUX DE LA GREVE - M. le Maire donne lecture d’une pétition adressée au Conseil Général relativement aux travaux que l’Administration des Ponts et Chaussées fait exécuter entre le Pont du Roscoat et Lancarré.

Les conseillers présents, après en avoir délibéré :

1° Expriment le regret que les plans des travaux en construction n’aient pas été soumis à l’examen des intéressés qui eussent pu produire leurs observations en temps plus utile ;

2° Tout en reconnaissant que sans un ouvrage sérieux, la route numéro 16, toujours endommagée par les grandes marées, serait menacée de disparaître, mais croyant néanmoins qu’un mur moins haut que celui commencé, assurerait à cette route une protection efficace, les membres présents demandent à l’Administration des Ponts et Chaussées de vouloir bien rabaisser le mur en question, dans la mesure compatible avec la garantie certaine de la route et de la ligne : et que si le mur ainsi rabaissé empêchait encore la vue de la mer, qui fait le principal attrait de la promenade sur la lieue de grève, l’Administration prenne l’engagement d’y remédier par l’exhaussement de la chaussée ;

3° Ils demandent en outre que le passage pour voitures de Pont ar Yar, soit maintenu ; que si ce passage qui a son emplacement tout désigné en cet endroit ne pouvait être maintenu pour des raisons techniques, il soit établi, à chaque extrémité des travaux projetés, des passages semblables qui permettront avec de longs détours de descendre dans la grève.

4° Ils demandent enfin que des passages pour piétons soient aménagés, en nombre suffisant pour la commodité et la sécurité des touristes et des riverains.

La pétition fait justement ressortir la nécessité de ces passages pour la fréquentation de la plage.

Fait à Plestin-les-Grèves, lesdits jours, mois et an.

Le Maire

Le Gall

Nous trouvons aussi au dossier une délibération du Conseil Municipal de Tréduder et une délibération du Conseil Municipal de St-Michel-en-Grève et une lettre de M. le Sous-Préfet de Lannion.

 

Votre rapporteur s’est mis en rapport avec MM. Les Ingénieurs et il a recueilli les promesses formelles suivantes :

1° le pare-lames ne dépassera nulle part la hauteur maxima de un mètre au-dessus du niveau de la route.

2° A Pont-ar-Yar, la chaussée sera surélevée pour parer à l’inconvénient signalé.

3° Une voie charretière sera ménagée à Pont-ar-Yar.

4° M. l’Ingénieur ne se refuse pas à faire des passages pour piétons, au nombre de cinq, mais il demande à étudier les systèmes qui pourront être adoptés.

Il reste la question des béquilles. Il sera possible de les cacher par des plantations.

Ainsi donc, l’accord est complet.

 

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