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QUIBERON |
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La commune de Quiberon ( Kiberen) est chef lieu de canton. Quiberon dépend de l'arrondissement de Lorient, du département du Morbihan (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de QUIBERON
Quiberon vient du breton "Kerberoën.
Quiberon, mentionné comme "Insula" en 1027, est, semble-t-il, un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plouharnel. Quiberon dépendait autrefois du doyenné de Pou-Belz.
Au XIème siècle, les chartes mentionnent l'île de Kerberoën (insula que vocatur Kebereon) où chassait Alain III. "Loc Deugui de Keperoen" est donné par Hoel entre 1058 et 1084, qualifié de "fisc", fiscus, donc un domaine public, peut-être depuis le temps d'Erispoë. On mentionne également, à l'emplacement d'un ancien village gaulois, l'existence d'un prieuré Saint-Clément (déformation probable de Koulman ou Colomban) relevant de l'abbaye de Rhuys. Le prieuré de "Saint Cloman" est édifiée au VIème siècle par les moines de Rhuys. Aux VIIIème et IXème siècles, la région de Quiberon souffre des incursions des vikings qui brûlent et pillent tout sur leur passage. Certains de ces vikings se fixeront dans la région, tel que Gurki.
Au début du XIème siècle, l'île de Quiberon est encore couverte de forêt. Le duc Allain III, entouré de sa cour, y rend d'ailleurs la justice. En 1030, l'abbé Félix débarque à Conguel pour restaurer le prieuré de Saint-Cloman (Saint-Clément), ruiné par les vikings. Le prieuré est rétabli en 1037, par le duc Allain III, qui le donne à l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys. Il semble que ce n'est qu'au XIème siècle que le prieuré de Saint-Clément, relevé de ses ruines, devient paroisse. Durant près de 400 ans, Saint-Clément sera la paroisse de l'île de Quiberon. Le prieur du couvent est alors le chef de la paroisse et en perçoit les dîmes. Lorsqu'il doit rentrer rentrer à l'abbaye, il garde le titre de recteur primitif, avec les deux tiers des dîmes et le droit de chanter la messe aux grandes fêtes de l'année. Le vicaire perpétuel qui le remplace dans sa paroisse a le casuel et une portion congrue, payée tantôt en grains tantôt en argent. Vers le XVème siècle, l'église de Saint-Clément et son cimetière étant de plus en plus envahis par les sables, on construit une nouvelle église paroissiale au village de Locmaria.
C'est aussi en 1069, qu'est fondé le prieuré de Lotivy, à l'entrée de la presqu'île de Quiberon. L'acte est conservé dans le cartulaire de l'abbaye de Quimperlé : "A tous ceux qui liront ou entendrons ces lettres, qu'il soit connu que moi Hoel, consul des Bretons, et Havoise ma femme, nous avons donné Locdeugui en Quiberon et toutes ses appartenances au monastère de Sainte-Croix de Quimperlé et à ses religieux à perpétuité, pour le salut de nos âmes et de celles de nos parents et de nos enfants. Et comme ce don paraissait important aux moines, ils nous ont donné, par amour de Dieu, un beau cheval bigarré, par la main de mon frère Bénédic, abbé de Sainte-Croix. Témoins, etc ..." - l'an du Seigneur 1069... le 10 avril (Pr I. 432).
En 1438, le duc Jean V, donne à son fils Pierre de Bretagne, la châtellenie de Quiberon (chastellenie de Queberoen). En 1532, Quiberon passe directement du domaine ducale d'Anne de Bretagne, dans le domaine du roi de France François Ier.
Jusqu'à la Révolution, il existera deux prieurés dans la presqu'île : Lotivy qui relève de l'abbaye bénédictine de Sainte-Croix de Quimperlé et Saint-Clément dépendance de l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys. Le prieur de Saint-Clément résidera d'ailleurs au XVIème siècle au lieu-dit "Roch-Priol".
Pontivy devient "Chastellenie de Queberoen" au XVème siècle, puis "Queberon" en 1532, lorsque François Ier signe à Vannes l'acte d'union entre le duché de Bretagne et la France. Saint-Pierre-Quiberon est détaché en 1653.
L'année 1746 est marquée par le débarquement de la grande escadre anglaise (composée de 40 vaisseaux) de l'amiral Lestock. Quiberon est alors pillé, saccagé et brûlé. Sur 22 hameaux, 12 sont complètement incendiés. Le duc de Penthièvre s'empressera dès 1747 de doter Pontivy d'une défense efficace. Plusieurs redoutes sont construites en 1761.
Voir " Attaque de Lorient et Pillage de Quiberon en 1746 "
On rencontre les appellations suivantes : Queberon (en 1426, en 1464, en 1477, en 1481), Queberoen (en 1427).
Note 1 : Quiberon est une longue presqu'île, qui se dirige du continent vers Belle-Ile-en-Mer. Dans sa plus grande longueur, c'est-à-dire depuis Plouharnel jusqu'au sud, elle mesure environ 14 kilomètres ; mais à partir du fort Penthièvre, où commence proprement la presqu'île, on ne compte guère que 8 kilomètres de longueur sur 2 de largeur moyenne. Dans ces limites, sa superficie totale n'est que de 1625 hectares. Mais quand on considère le travail d'érosion de la mer ; quand on examine la série de rochers qui à l'ouest relient la presqu'île à Erdeven ; quand on voit à l'est un alignement de menhirs se prolonger dans la mer ; quand on suit au sud-est la chaire de rochers qui rattachent Quiberon à la Teignouse, au Béniguet, à Houat, à Hœdic ; quand on relève au sud-ouest le plateau du Birvideau, qui est aujourd'hui complètement submergé et qui d'après la tradition a été jadis habité ; quand enfin on admet l'affaissement graduel du sol, on est conduit à conclure que la presqu'île de Quiberon était jadis beaucoup plus étendue et présentait une configuration bien différente de celle qu'elle offre actuellement. Les assauts que la mer livre journellement à la côte occidentale sont si violents que le sol est partout rongé jusqu'au roc, et qu'au moment des tempêtes des flocons d'écume sont projetés par dessus les terres jusque dans la baie de Quiberon. Le vent de son côté soulève le sable fin du rivage, le répand sur la presqu'île et forme de nombreuses dunes ; aujourd'hui, le vieux sol, qui recouvre le granit, est presque partout enseveli sous une épaisse couche de sable. A la surface de ce sable mouvant pousse une herbe courte mais vigoureuse, et dans certains endroits, du serpolet et quelques petites fleurs. Les arbres y font défaut, et c'est le continent qui fournit le bois de chauffage. Ce territoire a été occupé de bonne heure par les populations primitives. On y voit encore un grand menhir à la pointe de Beg-Conguel, les traces d'un cromlech à Beg-Lann, les ruines de deux dolmens à Beg-el-Lanneg, quatre menhirs dans le voisinage, deux dolmens à Manémeur, trois dolmens à Kerniscob, un dolmen à galerie à Croh-Collé, un reste d'alignement au moulin de Kerbournec près de Saint-Pierre, deux dolmens à galerie au Port-Blanc, un tumulus énorme à Beg-en-Aud, etc... (Bull. 1888. p. 106-134). Mais ce qu'il y a de plus curieux ce sont les cimetières antiques, situés à Bellevue, à Beker-Noz, et dans l'île de Thinic. Les cercueils sont des coffres de pierre, où les corps sont tantôt allongés, tantôt repliés ; les os en général sont assez bien conservés et font penser qu'ils sont moins anciens que les rares débris trouvés dans les dolmens (Voir Bull. 1865, p. 39, — 1868, p. 9, — 1883, p. 78, 231). Tous les monuments celtiques reposent sur l'ancien sol végétal ; ce qui prouve que l'envahissement des sables est postérieur à leur construction ; il est possible même que plusieurs autres monuments soient encore ensevelis sous cette couche superficielle. Les Romains ont aussi laissé des traces de leur séjour dans la presqu'île. On a trouvé des briques à rebord et des poteries romaines à Saint-Clément, à Saint-Julien, à Kerné, à Kerniscob, à Kergroix et à Portivy (Bull. 1888. p. 184). Il est à présumer que le sable recouvre d'autres vestiges de la même époque, peut-être même quelque tronçon de voie romaine. Les Bretons y vinrent, à leur tour, à la fin du Vème siècle ou au commencement du VIème, et y implantèrent leur langue, qui s'y parle encore. On pourrait, sans témérité, leur attribuer un cimetière, d'apparence chrétienne, mélangé de débris romains, découvert en 1871 près du village de Kerné (Bull. 1888. p. 185). Au XIème siècle, la presqu'île de Kébéroen était en grande partie couverte d'une forêt, où vivaient des cerfs et d'autres animaux sauvages. Les ducs de Bretagne en étaient propriétaires et venaient souvent s'y livrer au plaisir de la chasse. Ainsi, en 1037, le duc Alain III s'y trouvait avec sa cour, quand on vint lui demander la confirmation du don de Locoal à l'abbaye de Redon (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 326). Ainsi encore le duc Hoel, gendre du précédent, donna, vers 1067, au chapitre de Quimper le droit de prendre à perpétuité, dans son domaine de Quiberon, autant de peaux de cerfs qu'il en faudrait pour relier les livres de la cathédrale. (Pr. I. 378). Le même duc, assisté de sa femme Havoise, donna à l'abbaye de Quimperlé, en 1069, le lieu appelé alors Locdeugui et aujourd'hui Lotivy. Le terrain fut travaillé dans les dépendances du château de Quiberon, et la chapelle du manoir a pu devenir la chapelle du prieuré : dans ce cas, l'emplacement de la demeure ducale aurait été dans le voisinage de Lotivy, et l'île de Téviec, vendue en 1798, comme provenant du domaine royal, aurait été le dernier reste de la propriété des anciens ducs de Bretagne. La forêt existait encore au XIIIème siècle, car en 1208 l'abbé de Quimperlé dut plaider, devant la cour d'Auray, contre les quatre forestiers de Quiberon. Au XVème siècle, elle avait déjà perdu de son importance, au profit de la culture du blé, car le duc Jean V, en réglant le partage de son fils Pierre en 1438, lui engagea « la chastelenie de Québéroen, sans y comprendre les bleds et la garane du dit lieu » (Pr. II. 1320). Plus tard les bois diminuèrent encore et finirent par disparaître (Joseph-Marie Le Mené - 1891).
Note 2 : La flotte française de 22 navires, commandée par Conflans est battue par la flotte anglaise de l'Amiral Hawke, au large de Quiberon. Après la libération, Quiberon (Port Maria) devient le premier port sardinier de France avec douze conserveries.
PATRIMOINE de QUIBERON
l'église Notre-Dame-de-Locmaria (XV-XVIIème siècle), reconstruite en 1900. Construite, croit-on, au XVème siècle, lorsque le siège de la paroisse fut transférée de l'église prieurale de Saint-Clément au bourg de Quiberon. L'église paroissiale qui comprenait des éléments du XVème siècle, menaçait ruine en 1652, lorsque l'évêque de Vannes ordonna aux paroissiens "sous peine de la voir interdite, de la réparer, de l'élargir et de murer son cimetière, dans le délai de six mois". Elle a été entièrement refaite en 1654. L'église du XVIIème siècle est rebâtie en 1900 après la chute du clocher. En 1992, de nouveaux travaux deviennent nécessaires après l'écartement des murs. Les cloches datent de 1871 et sont l'oeuvre du fondeur Adomphe Havard. Les cloches proviennent de l'ancienne église et portent des inscriptions permettant de les identifier et de connaître leurs donateurs. La première cloche se nomme "Louise-Marie" et la seconde cloche se nomme "Joséphine-Félicité". L'autel des émigrés, en granit et bronze, date du début du XXème siècle. On y trouve un ex-voto (maquette de la Melpomène, une frégate) daté du XIXème siècle. La peinture intitulée "Baptême du Christ", oeuvre de Pierre Le Roux, date de 1884 et provient de l'ancienne église ;
Nota 1 : La paroisse de Quiberon n'eut pas à l'origine une église spéciale. L'église prieurale de Saint-Clément en tint lieu pendant plusieurs siècles, comme l'indique la tradition et comme le prouve le cimetière considérable qui l'avoisine. Mais quand la population devint plus dense, quand la mer eut ruiné certains villages et que le sable en eut enfoui d'autres, on trouva que le niveau de Saint-Clément était trop bas pour résister longtemps aux envahissements de l'Océan et du sable, et l'on fit une église paroissiale à Locmaria, village plus élevé et plus central que le prieuré. A quelle époque eut lieu ce transfert? — On l'ignore absolument, et ce n'est que par conjecture qu'on cite le XVème siècle. La nouvelle église paroissiale était dédiée à la Sainte Vierge, sous le titre de l'Assomption. Elle avait la forme d'une croix latine, et ses deux autels latéraux étaient sous les vocables du Rosaire et de Saint-Sébastien. En 1654, sur les ordres itératifs de l'évêque, on répara cet édifice, et on l'agrandit, en donnant à la nef la même largeur qu'aux transepts et en plaçant quatre gros piliers cylindriques. Une tour moderne, de forme carrée, surmontée d'une lanterne, domine au loin la presqu'île et l'Océan. Les chapelles de la paroisse étaient : — 1° Saint-Julien, au village de ce nom, non loin de Locmaria ; il n'y a rien de curieux. — 2° Saint-Pierre, vers le nord, au village du même nom, a toujours eu un prêtre résidant, à cause de la distance du bourg. En 1768 l'évêque permit d'y conserver la Sainte Eucharistie, à condition que les frairiens n'en feraient point un argument pour obtenir l'érection d'une trêve. Cette section a été érigée en paroisse par ordonnance du 6 octobre 1843, et en commune par une loi du 1er juin 1856. Elle englobe dans sa circonscription la partie nord de la presqu'île ; elle comprend 755 hectares de superficie et en laisse 870 à l'ancienne paroisse. En 1891, sa population est de 1916 habitants, tandis que Quiberon en a 2922. Son église, en forme de croix latine, est sans intérêt. Les anciennes frairies étaient celles de Locmaria, de Saint-Julien, de Saint-Pierre et de Lotivy. Les dîmes appartenaient presque toutes au prieur de Saint-Clément ; le vicaire perpétuel n'avait que les novales, le casuel et une portion congrue de 200 livres. En 1756, le revenu net du prieur de Saint-Clément était évalué à 1,251 livres, celui du vicaire à 488, et celui du prieur de Lotivy à 102 livres. Le vicaire perpétuel, à la présentation de l'abbé de Saint-Gildas, était aidé d'un certain nombre de prêtres, qui formaient une communauté. Quiberon relevait de la sénéchaussée d'Auray et du doyenné de Pou-Belz. En 1746, les Anglais, après leur échec de Lorient, débarquèrent ici au nombre de 6,000 hommes, pillèrent l'église et les chapelles, brûlèrent onze villages sur les vingt-deux de la presqu'île, et coulèrent les navires qu'ils trouvèrent à la côte. En 1790, Quiberon fut érigé en commune et même en chef-lieu de canton du district d'Auray, avec Plouharnel pour unique dépendance. En 1791, Pierre Guégan, son pasteur, refusa le serment schismatique, et prit l'année suivante un passeport pour l'Espagne. Bientôt la Révolution vendit deux prairies dépendant de la chapelle de Saint-Pierre, ainsi que les métairies et tenues de Roch-Priol, appartenant au prieuré de Saint-Clément, et divers immeubles appartenant à la fabrique. En 1795, une escadre anglaise y débarqua 3,000 émigrés, auxquels vinrent se joindre de nombreux paysans des paroisses voisines. Hoche, témoin de l'inaction des royalistes, s'établit à Sainte-Barbe en Plouharnel, battit l'ennemi le 16 juillet, surprit le fort Penthièvre le 21, et balaya la péninsule jusqu'à la mer. Heureux ceux qui purent s'embarquer sur les vaisseaux anglais, car les prisonniers furent impitoyablement fusillés, les uns à Quiberon, les autres à Auray et plusieurs à Vannes. Le presbytère, qui n'avait pas été aliéné, avait servi de prison et de tribunal pour un grand nombre d'émigrés ; en 1798, il servait encore de caserne. En 1800, Quiberon passa dans l'arrondissement de Lorient et en 1801 il vit son canton s'augmenter de la commune de Carnac. Plus tard il eut, par subdivision, S.-Pierre-Quiberon et la Trinité-sur-Mer. La péninsule est protégée par trois forts : le fort Penthièvre, au nord, construit sur l'isthme au XVIIème siècle et amélioré depuis ; le fort Neuf, au sud-est, datant du XVIIIème siècle ; et le fort Saint-Julien, vers le centre, récemment construit. Le commerce y trouve quatre ports principaux : Portivy au nord, Port-Maria au sud, Port-Haliguen à l'est, et Port-d'Orange ou Port-Saint-Pierre au bourg de ce nom. Un chemin de fer, inauguré en 1882, parcourt la presqu'île dans toute sa longueur, et dessert Belle-Ile au moyen de paquebots (J-M. Le Mené).
Voir aussi "L'histoire de la paroisse de Quiberon et ses recteurs"
la chapelle Saint-Clément (XIème siècle), édifiée à l'emplacement d'un édifice religieux primitif, fondé, suivant la tradition, dès le VIème siècle par saint Gildas lui-même, et ruiné par les invasions normandes du Xème siècle. Le prieuré est relevé de ses ruines au XIème siècle. L'église romane comprenait une nef rectangulaire et une abside circulaire légèrement inclinée vers le Sud. La chapelle du XVIIIème siècle, restaurée en 1715, occupait seulement le choeur d'un édifice antérieur : "celui-ci se composait d'une nef rectangulaire mesurant intérieurement 14 mètres sur 4 mètres, séparée d'un choeur rectangulaire (8, 70 mètres sur 3 mètres), dévié vers le Sud, par un arc triomphal ; des contreforts peu saillants épaulaient les murs de la nef et du pignon oriental du choeur". Sous cette chapelle de l'époque romane se trouvait une construction de dimensions presque similaires datée du VII-VIIIème siècle, semble-t-il : une abside terminé le choeur vers l'Est, deux murs semi-circulaires étaient implantés à la jonction de la nef et du choeur. Les Anglais ruinèrent l'église en 1746. Elle est restaurée au XIXème siècle (les travaux sont achevés en 1876). Il s'agit de l'ancien centre paroissial et le siège de l'ancien prieuré dépendant de l'abbaye bénédictine Saint-Gildas de Rhuys. On y trouve les fondations d'un cimetière gallo-romain. Lors d'un procès opposant l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys au clergé de Quiberon, "des vieillards plus qu'octogénaires déposèrent avoir recueilli de la bouche de leurs ancêtres : que la chapelle de Saint-Clément, alors en ruine et en partie perdue dans le sable, avait été autrefois église paroissiale de ce pays et qu'elle était cernée de son cimetière dont on voyait encore des pans de murs" (Voir Histoire de la chapelle Saint-Clément) ;
Nota 2 : Le premier établissement religieux de ce pays fut le prieuré de Saint-Clément, situé à la pointe sud-est, et fondé soit par saint Gildas lui-même au VIème siècle, soit plus tard par ses disciples. Ruiné par les invasions normandes, le couvent fut relevé avec sa chapelle au commencement du XIème siècle, et servit de centre religieux à la population qui était alors agglomérée principalement vers le sud. Le prieur devint naturellement le chef de la paroisse, et en perçut les dîmes à la 12ème gerbe. Plus tard, ce prieur se fit remplacer par un vicaire perpétuel dans l'administration de la paroisse, en lui cédant une partie de ses revenus, mais il garda pour lui le reste, ainsi que le titre de recteur primitif et le droit de chanter la messe paroissiale cinq fois par an. L'église de Saint-Clément se composait d'une nef rectangulaire, et d'un chœur plus étroit, légèrement incliné vers le sud. Des fouilles, opérées en 1871 par M. l'abbé Lavenot, ont permis de reconstituer son plan, et de retrouver même les fondations de la chapelle primitive, qui se terminait en hémicycle. Le cimetière, qui lui est contigu au sud, ayant été continuellement exhaussé par l'accumulation du sable, offre des sépultures de tous les âges. Dans les couches inférieures, les fouilles ont mis à nu des cercueils en pierre d'une seule pièce ; au-dessus se trouvaient des tombeaux maçonnés, et dans les couches supérieures des traces d'inhumation ordinaire. La chapelle, restaurée à diverses époques, et envahie graduellement par le sable, fut réduite en 1715 à l'ancien chœur ; ravagée et presque totalement ruinée par les Anglais en 1746, elle fut enfin rasée après la Révolution. Ce n'est qu'en 1876 que M. Lavenot a pu commencer la construction d'une chapelle nouvelle sur les ruines de l'ancienne. Le prieuré, tombé en commende, et présenté par l'abbé de Rhuys, eut aussi beaucoup à souffrir de l'envahissement du sable ; la maison fut brûlée par les Anglais en 1746 et aujourd'hui elle n'existe plus. Outre le prieuré de Saint-Clément, il y avait celui de Notre-Dame de Lotivy, situé vers le nord, et fondé en 1069 en faveur de l'abbaye de Quimperlé, comme on l'a vu ci-dessus. Ce prieuré, après avoir été tenu en règle pendant plusieurs siècles, tomba en commende au XVIème et finit par être entièrement perdu pour le monastère de Sainte-Croix. Au XVIIIème siècle, les Keralbaud de Cardelan en avaient la présentation et ils jouirent de ce droit jusqu'en 1790. A la suite de la Révolution la chapelle s'en allait en ruines, quand M. l'abbé Le Toullec entreprit sa reconstruction, et publia en 1845 à Vannes une Notice sur cet édifice (J-M. Le Mené).
Nota 3 : On trouve six aveux rendus au roi par les prieurs de Quiberon depuis 1540 jusqu'à 1682. Voici celui de 1673 : "C'est la déclaration et dénombrement des terres, maisons et héritages que Dom Joseph Anger, prieur de Saint-Clément de Quiberon, en la paroisse de Locmaria, évesché de Vennes, despendant de l'abbaye Saint-Gildas de Rhuis, possède et tient prochement, en fieff d'église amorty, du Roy nostre sire et souverain seigneur, soubz son domaine, court et juridiction royale d'Auray, à debvoir de foy et hommage, prières et oraison, scavoir : - la maison prieurale, située proche Roc-Priol, consistant en un grand corps de logis à trois estages, avec une fuye par terre, et les métairies qui sont au proche : A l'entour des quelles maisons est situé le domaine du d. prieuré, dont les terres labourables avec les prés et jardins contiennent environ 120 journaux, et les frostes 200 journaux ou environ ; toutes lesquelles terres sont en une tenue et se joignent ensemble sans aucune enclave, depuis le chemin du bourg à Port-Haliguen, et du d. port elles sont circuitées de la mer jusques à vis de la chapelle de Saint-Clément, et de la mer jusques à vis de la chapelle de Saint-Clément, et de là revenir au fossé qui sépare les d. terres devers le bourg. A cause du quel prieuré, le d. advouant, en qualité de recteur primitif, a droit de lever et percevoir les dixmes de tous les grains qui s'ensemencent et se recueillent dans l'étendue de la d. isle, à raison de la 12e, sans préjudice d'autres droits. Lequel prieuré a esté fondé par les ducs de Bretagne, au debvoir de foy, hommage, prières et oraisons, et de payer la pension à M. le vicaire perpétuel du d. Quiberon, et les décimes ordinaires et extraordinaires - Fait à Rennes, le 23e jour de juillet 1673". En 1565, 1577 et 1586 les prieurs sont obligés de vendre plusieurs pièces de terre pour payer les taxes extraordinaires, mais D. Joseph Anger réussit à les retirer en 1654 et 1655. Les revenus et charges du prieuré varient suivant les siècles et en 1790, le produit net du bénéfice se monte à 2 793 livres (revenus de 4 828 livres et charges de 2 035 livres). Voici la liste des prieurs connus de Saint-Clément : Jean Temperon, prieur commendataire (cité en 1540), Philippe Corbinelli, de Florence (mentionné en 1549), Fr. Louis de la Broesse, religieux (mentionné en 1565), Pierre Malestre (obligé d'aliéner en 1577), Jean Guillemin (mentionné en 1586, mort en 1595), René du Botderu (pourvu en 1595, démissionnaire en 1631), Louis de Trévégat (en 1631, mort en 1632), Fr. Jacques Morin, de Rhuys (en 1633, démissionnaire en 1634), Fr. Pierre de Trévégat, de Rhuys (en 1634, démissionnaire en 1647), Dom Joseph Anger, de Redon (en 1647, démissionnaire en 1679), D. Etienne Ligeret (pourvu en 1679, mort en 1699), D. Jacques Louis Monneheu (pourvu en 1699, démissionnaire en 1722), D. Louis Sévère Marcheix (pourvu en 1722, mort en 1737), D. Jacques Peynet, de Paris (en 1737, débouté par le suivant), François de Castellane (en 1738, démissionnaire et mort en 1750), Guy François Piquet de la Motte (en 1750, démissionnaire en 1751), François de Bernis, de Lyon (en 1750, démissionnaire en 1755), François Hippolyte de Narbonne-Pelet (en 1755, mort en 1765), Antoine de Villeneuve-Hagon (en 1765, dépouillé en 1791). Le 11 avril 1791, la chapelle de Saint-Clément, la maison prieurale, le jardin et des terres sont vendus à P. Le Maux, pour la somme de 1 016 livres. La 1ère métairie de Rocpriol est vendue, le 11 avril 1791, à Y. Le Quellec, pour 7 076 livres, et le 22 mai 1798, au même pour 3 114 livres. La 2ème métairie est adjugée, le 11 avril 1791, à I. Le Quellec, pour 3 128 livres, et le 22 mai 1798, au même pour 3 014 livres. La 3ème métairie est cédée, le 11 avril 1791, au sieur Dréan, pour 6 591 livres, et le 6 juillet, au même pour 1 615 livres. La 4ème métairie est vendue, le 11 avril 1791, à G. Kermorvan, pour 7 773 livres, et le 6 juillet 1798, à sa veuve pour 1 615 livres. Les chiffres de la première adjudication étant assez élevés, les acquéreurs paraissent avoir renoncé à leurs droits et avoir attendu une nouvelle adjudication, pour faire un meilleur marché : ils réussirent dans leur plan (J. M. Le Mené).
la chapelle Saint-Julien (XV-XVIIIème siècle), située au village de Saint-Julien. Cette chapelle a servi d'église paroissiale durant la reconstruction de Notre-Dame. Elle a été réédifiée en 1722, pillée par les Anglais en 1746, et rebâtie en 1859. Elle est de forme rectangulaire avec un pignon occidental surmonté d'un clocheton. A l'intérieur, se trouvent plusieurs statues dont celles de saint Julien, Notre-Dame de Bon-Secours, sainte Annes et Marie, et une bannière de procession ;
les vestiges de l'église de Lotivy, saccagée par les Anglais en 1746 ;
la chapelle de Lotivy (1845). Cette chapelle était primitivement dédiée à Saint-Ivy. Elle est restaurée vers 1844-1845 par M. L'abbé Le Toullec et dédiée à la Vierge Marie ;
Nota 4 : C'est en 1069, qu'est fondé le prieuré de Lotivy, à l'entrée de la presqu'île de Quiberon. En 1208, se termine un long procès suscité à l'abbaye de Quimperlé par les forestiers de Quiberon, au sujet d'une pièce de terre, d'un pré et d'un jardin, situés dans le voisinage de Lotivy. L'affaire est tranchée par la cour du Comte, dans le cloître de Saint-Gildas d'Auray, le 20 juin de cette année, en faveur de l'abbaye de Sainte-Croix (Quimperlé). Le prieuré de Lotivy est longtemps occupé par des religieux venus de Quimperlé. l'un des premiers prieurs que l'on rencontre parmi les commendataires est M. Jean Glazren, qui fait aveu le 20 janvier 1575. Le prieur Jean Glazren meurt en 1591 et a pour successeurs : Mathurin Bidault (pourvu en 1591, mort en 1592), Jean Ezanno, de Belz (pourvu en 1592, démissionnaire en 1608), Pierre Ezanno, de Belz (pourvu en 1608, mort en 1611), Pierre du Matz (pourvu en 1611) et Jean Le Gal (en 1614), Guillaume de Trogoff (chanoine de Tréguier), Claude Fontaine, prieur (fait aveu en 1647), .., Guillaume de Keralbaut (fait aveu en 1684, démissionnaire en 1728), François Botherel (pourvu en 1728, mort en 1755), Mathurin Percevault (pourvu en 1755, mort en 1775), Pierre Marie Le Nohan (pourvu en 1775, mort en 1784), Pierre Marie Collin (pourvu en 1784, dépouillé en 1791). Le bénéfice de Lotivy n'est pas considérable. En 1756, son revenu net n'est évalué qu'à 102 livres par an. A cette époque, les seigneurs de Keralbaut de Cardelan s'arrogent le droit de présenter le prieur, mais on ne trouve aucun titre qui justifie cette prétention. On ne sait pas si les biens du prieuré, confisqués à la Révolution, sont vendus (aucun acte de vente aux Archives départementales) (J. M. Le Mené).
la croix des Bertinio (XIXème siècle), située au cimetière. Elle a été élevée en mémoire des exécutions d'émigrés ayant eu lieu en juillet 1795 et transférée au nouveau cimetière à la fin du XIXème siècle ;
le fort de Penthièvre, édifié en 1747 par le gouverneur de Bretagne. Il est le théâtre du massacre des chouans par le général Hoche pendant l'affaire Quiberon. L'édifice est aujourd'hui la propriété du ministère de la défense ;
le château Turpault (1904-1910), surnommé autrefois le "château de la mer" ou "château de Beg-er-Lann", et édifié à partir de 1904 par l'entrepreneur Jamet pour l'industriel M. Turpault. L'édifice est cédé en 1946 à la famille Robert, puis en 1967 à la famille Richard ;
la villa Granger (XXème siècle), située Boulevard Chanard ;
la fontaine de Rago (XVIIIème siècle) ;
la fontaine de la Souaille ;
la fontaine (1769) de le Porigo. Le linteau mentionne la date de 1769 ;
le lavoir (XIXème siècle), situé à Kerniscoh ;
le fort neuf (XVIIème siècle et fin du XVIIIème siècle). Il avait été édifié comme batterie garde-côte, contre les incursions anglaises. Il ne subsiste que le rempart surplombant la falaise. En 1884, on lui adjoint quatre casemates ;
le fort Saint-Julien (1884-1885). Il s'agit aujourd'hui d'une casemate supportant le nouveau sémaphore ;
le phare de Port-Haliguen ;
le phare de Teignousse (1845) ;
le phare de Port-Maria (1895), oeuvre de l'ingénieur Le Bert ;
le port Haliguen (1848), oeuvre de l'ingénieur Pichot ;
le feu des Birvideaux (1935). Cette tour balise se trouve à six miles au large de Belle-Ile-en-Mer, entre cette île et Croix. A partir de 1923 est exécuté le soubassement et en 1933 débute la construction de la tour elle-même. Les chambres de la sirène et de la lanterne sont aménagées en 1934 et l'allumage définitif est effectué le 8 novembre 1935 ;
les moulins à vent de Portivy, de Saint-Pierre, de Kerboulevin, de Saint-Julien ou du Bourg ou Rozo (XIXème siècle) ;
A signaler aussi :
le menhir de Goulvas, situé à la pointe du Conguel (époque néolithique) ;
le menhir couché, situé à la pointe de Berer Vil (époque néolithique) ;
des pierres tombales et des sarcophages de l'époque carolingienne, situés à Saint-Clément et sur les dunes ;
l'ensemble mégalithique du Manémeur ou Mané Meur (époque néolithique) ;
l'ensemble mégalithique de Beg-er-Goalennec ;
des coffres cinéraires (âge du fer), situés dans l'enclos de la maison de retraite. Il s'agit d'une petite nécropole constituée de trois coffres cinéraires en granit ;
le dolmen du Roch ;
le cromlech et les alignements de Kerbourgnec ;
ANCIENNE NOBLESSE de QUIBERON
A la réformation de 1427, on comptabilise la présence de deux nobles de Quiberon : Jehan Audren (Kermorvan), Jouhannot Le Crocec (Kerbourgnec). A noter, qu'en 1426, on signale aussi, Jehan Le Balchou, métayer du prieuré St Colomban ou Saint-Clément.
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 8 septembre 1464, on comptabilise la présence d'un seul noble de Quiberon :
Jouan LE CROSEC (60 livres de revenu), remplacé par son fils Hemery : porteur d'une brigandine et d'une salade, comparaît armé d'une épée et d'un arc ;
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 4 septembre 1481, on comptabilise la présence de 4 nobles de Quiberon :
François CHRESTIEN (400 livres de revenu) : excusé (en St Guedas) ;
Eon LE CROESSEC (30 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;
Jehanne HERVE (100 livres de revenu) ;
La veuve et les héritiers de Jehan AUDREN ;
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