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LA SEIGNEURIE DE QUINTIN SOUS LES DUFORT-LORGES.

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Guy Aldonce de Durfort, comte de Lorges, maréchal de France, acheta la seigneurie de Quintin par contrat du 27 septembre 1681, pour la somme de 470,000 livres.

Le comte de Lorges s'était signalé pendant la campagne de Flandre et surtout au siège de Nimègue après lequel il était devenu lieutenant-général. L'admirable retraite qu'il avait faite en sauvant l'armée après la mort du maréchal de Turenne, son oncle, lui avait valu d'être nommé maréchal de France (1676).

En récompense de ses services, le roi érigeait en mars 1691 la baronnie de Quintin en duché. « La terre et comté de Quintin, ensemble la vicomté de Pomery, Avaugour, l'Hermitage, Quintin au Gueméné, Pumery-Quintin et toutes terres à lui appartenantes, étant dans la même province et mouvantes de nous, à cause de notre domaine de Saint-Brieuc, avec toutes leurs appartenances et dépendances que nous avons unies et incorporées au dit comté de Quintin, pour ne former à l'avenir qu'une seule et même terre, en titre et dignité de duché, pour et afin que notre dit cousin Guy de Durfort, ses enfants et descendants mâles en ligne directe nez et à naître en loyal mariage jouissent à perpetuité comme seigneurs propriétaires du dit duché, les titres, honneurs et dignités... y appartenans... et ce, sous le ressort immédiat de notre cour de parlement de Paris, en laquelle nous voulons que les appelations qui seront interjetté des officiers du dit duché ressortissent nerement et sans moyen ; et à cet effet avons icelui comté de Quintin, ensemble les terres que nous y avons unies, distraites et exemptées, distrayons et exemptons de nos autres juges, cours, et juridictions où elles avaient accoutumé de ressortir, que par appel avant la présente érection, et en tous cas, fors et exceptés les royaux dont la connaissance appartiendra à nos juges qui avaient coutume d'en connaître et à la charge d'indemniser nos officiers ; lequel duché nostre dit cousin Guy de Durfort tiendra de nous nuement et de plein fief à cause de notre Tour du Louvre, quant à l'hommage, et sous une seule foi et hommage qu'il sera tenu de nous prêter en la dite qualité du duc de Quintin, et comme tel nous voulons et entendons que les vassaux le reconnaissent... » [Note : Père ANSELME, Histoire généalogique des grands officiers de la couronne de France, V, p. 773 et suivantes].

Ces lettres patentes furent enregistrées au parlement de Rennes le 12 octobre 1691 et à la chambre des comptes de Bretagne le 19 septembre 1699.

Quoique duc de Quintin, Guy de Durfort continua à être désigné sous le nom de maréchal de Lorges. Il mourut le 22 octobre 1702. Son fils, Guy-Nicolas de Durfort, voulant conserver ce nom rendu illustre par les brillants services de son père, obtint par lettres patentes de novembre 1706 « le changement du nom de la terre et duché de Quintin en celui de Lorges » [Note : Père ANSELME, Histoire généalogique des grands officiers de la couronne de France, V, p. 779 et suivantes].

Le nouveau duc de Lorges aurait désiré que la ville de Quintin se fut appelée aussi désormais Lorges, mais la communauté s'y opposa. Vers la même époque il commença la construction du château de Lorges dans la forêt de ce nom [Note : La terre qui originairement portait le nom de Lorges était venue dans la maison de Durfort par l'alliance de Marguerite de Montgomery. Elle avait été vendue au sieur Rousselin de Moncourt, par acte du 10 novembre 1706, ce dernier acceptait qu'à l'avenir elle s'appellerait Moncourt. (P. ANSELME, V). La forêt que Guy de Durfort nomma forêt de Lorges, s'appelait au XVème siècle et auparavant forêt de Coëtrach, Coëtra ou Coëvra, puis, dans l'usage, vers le XVIème siècle forêt de Quintin. Les sires de Quintin avaient dans cette forêt un manoir dit de l'Hermitage, entouré de jardins et de prairies. Dans un mandement du 1er juillet 1503 de Pierre de Rohan, baron de Pontchateau, comte de Quintin, au receveur du baillage de la forêt est dit : « Olivier Hervé, paicz à Henri Garnier, Thomas Garnier et Tristan Jocquet, faucheurs et entreteneurs de nos prairies de l'Ermitaige 18 l. 5 s. monnoye en ce compris 15 s. monn. restant de l'année derrain passée, quels avaient esté paicz à certains oupvriers pour curer les rigoles et apréer la prée de Soubzaine. » (Titres du château de Quintin). Le 3 février 1525 (nouv. st.) « Dom Guillaume Roullé chapellain et conscierge des chapelles, mesons et manoir de l'Ermitaige, confesse avoir été poié et contanté, de Geoffroy Perret, recepveur des bois et forets de Quintin, de la somme de quinze livres monnaye à moy deue par chacun an à cause de mon dit office de conscierge et pour mon sallaire d'avoir célébré, troys messes annuelles, par troys jours de chascune sepmaine à l'intention de Monseigneur en la chapelle de Notre-Dame dud. lieu de l'Ermitaige » (Titres du château de Quintin)]. Il mourut en 1758 laissant deux fils : l'aîné, Guy-Michel, né en 1704, appelé le duc de Randan, qui devint maréchal de France et décéda en 1773 ; le second, Louis, succéda à son père dans le duché de Lorges par suite de la renonciation de son frère aîné.

Louis de Durfort, duc de Lorges, quand il entra en possession de Quintin, avait déjà mariée sa fille aînée Guyonne-Marguerite-Philippine avec Renaud César, vicomte de Choiseul, fils du duc de Praslin, le 30 janvier 1754. Il avait peu après perdu son fils unique et marié le 22 mai 1762 sa seconde fille Adélaïde-Philippine à l'un de ses parents éloignés, Jean-Laurent de Durfort, marquis de Civrac, auquel, avec la permission du roi, il fit prendre le titre de comte de Lorges.

Après ce mariage, Louis de Durfort voulut assurer le duché de Quintin-Lorges à sa seconde fille, au détriment de Madame de Choiseul, et, en 1778, il fit démission de sa terre en faveur de la comtesse de Lorges, s'en réservant seulement l'usufruit.

Par lettres patentes du 25 mars 1773, le roi fit une nouvelle érection du duché héréditaire de Quintin-Lorges en faveur de Jean-Laurent de Durfort et de Adelaïde de Durfort, son épouse, comte et comtesse de Lorges, « à l'effet de jouir dès à présent des titres, rangs, honneurs et prerogatives attachées à la dignité de duc » [Note : Le duc de Lorges écrit à Le Minihy, procureur au parlement de Bretagne : « Je suis fâché d'avoir été jusqu'à ce jour à vous faire part de la grâce que le Roy vient de m'accorder en donnant de nouvelles lettres d'érection du duché de Lorges au comte et la comtesse de Lorges et à leur postérité masculine, ils s'appellent duc et duchesse de Quintin. ». 16 avril 1773. (Titres du château de Quintin)].

« La comtesse de Lorges fut, en conséquence, présentée au Roi et à la famille royale par la duchesse de Lorges, sa mère, sous le nom de duchesse de Quintin et prit le tabouret le même jour » [Note : Gazette de France du 16 avril 1773, n° 31, article Versailles].

Ces lettres furent enregistrées au parlement de Bretagne le 6 mai 1773.

(René Chassin du Guerny).

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