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LE CHÂTEAU DU (ou DE) HAC A LE QUIOU |
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C'est une vieille demeure moyen âge, désaffectée depuis longtemps et servant vers 1932 de ferme. Quelques restaurations ont été commencées et M. Paillard avait l'intention, vers 1932, de les pousser de façon plus importante.
Ce vieux manoir appartenait en 1932 à la famille de M. Paillard depuis plus de quatre-vingts ans. La construction remonte à deux époques bien distinctes, une première fin XVème et début XVIème qui comprend la plus grande partie de l'immeuble, la deuxième, du XVIème se limite à l'édification, à l'extrémité sud, d'un prolongement plus étroit et de la tour sud dans laquelle étaient logées à chaque étage, les « commodités ». Le « matériau » employé est le calcaire coquillé (pierre que l'on trouve aux alentours dans ce bassin exceptionnel en Bretagne), accompagné de granit de Bécherel.
Le plan affecte presque la forme d'un rectangle ayant aux angles des tours. L'une d'elle possède, en encorbellement un dispositif très curieux et très artistique. Au milieu des deux façades s'élève, du côté est, une tourelle au dernier étage de laquelle est un oratoire et, du côté ouest, une tour d'escalier que termine une petite chambre de guet, à laquelle on accède par un escalier logé dans une échauguette.
Le plan de Hac est identique à celui de plusieurs châteaux du Centre et de la Normandie, auxquels il s'apparente. La disposition de l'oratoire en haut d'une tour, comme à Beaumont-en-Guitté, se trouve en Normandie et jusqu'au palais des évêques de Beauvais. La disposition des cheminées contre des murs anciens de la Haute-Rance ont comme le Hac une chambre de guet au sommet de la tour d'escalier.
Les trois étages du château de Hac sont divisés chacun en trois pièces. La plus septentrionale couvre une superficie à peu près égale à celle des deux autres réunies.
Au rez-de-chaussée, la grande salle, dite des gardes, était vraisemblablement l'auditoire des seigneurs de Hac qui avaient moyenne justice. La salle suivante a été modifiée par l'élévation du sol et la transformation d'une fenêtre en porte d'entrée à laquelle on accède par un escalier extérieur. La dernière salle possède sur le côté gauche de sa cheminée un four de pâtisserie assez curieux, cette salle devait servir de cuisine. Dans la tour voisine, on voit des vestiges des murs qui supportaient les sièges des « commodités » aux ditférents étages et qui étaient disposés en retrait les uns au-dessus des autres. La fosse qui subsiste sous la tour s'aérait par un espace ménagé dans la double paroi de la tour, et la sortie d'air se faisait par des évents percés comme des meurtrières dans le paroi extérieur.
Le premier étage a les mêmes dispositions que le rez-de-chaussée, et devait servir d'appartements. Une cheminée, sur le côté et près de la première fenêtre, a complètement disparu sauf le seuil qui est encore visible du rez-de-chaussée.
Le second étage, comme dans la plupart des demeures médiévales, était réservé au seigneur. Les charpentes ont été malheureusement refaites en partie dans une forme différente des anciennes qui devaient être lambrissées. La charpente de la grande salle est du XVIIème siècle. L'enduit de plâtre qui subsiste sur le mur extrême de cette salle indique le tracé du lambrissage. Dans cette grande salle s'ouvre l'oratoire, très remarquable, conservé à peu près intact avec son autel, sa piscine, sa fenêtre à meneau et sa très curieuse charpente. La salle suivante, chambre seigneuriale avait une petite baie de communication avec la chapelle, aujourd'hui murée. La charpente est du siècle dernier. Enfin la dernière salle a une charpente du XVIème siècle.
Au sommet de la tour voisine est une petite chambre de service avec cheminée. La chambre du guet, au sommet de la tour d'escalier a gardé, comme la chapelle, sa charpente primitive.
Ce château est en 1369 la propriété de Charles Hingant, seigneur du Hac, ce personnage vivait encore en 1419. Son fils, Jean Hingant, un des membres les plus importants de cette famille, sert en 1419 dans la garde ducale sous Bertrand de Dinan. Jean V, en 1441, lui donne procuration, pour s'enquérir à la cour d'Ecosse, du mariage de son fils aîné, François Ier. Dans la suite, il devint chambellan du duc François Ier.
En 1446, il est envoyé en mission auprès du malheureux Gilles de Bretagne au château du Guildo. Gilles y fut fait prisonnier et il fut assassiné, dans la suite, au château de la Hardouinais, par les gens d'Olivier de Méel. Pierre II fit arrêter les assassins de Gilles et leur fit payer de la vie leur abominable forfait. Jean Hingant fut même inquiété lui aussi, mais il s'était réfugié en France. Malgré cela, il eut de longues difficultés et fut poursuivi par le duc devant le Parlement de Paris. Il put enfin rentrer en Bretagne après conciliation du Conseil ducal.
En 1526, la seigneurie de Hac, par le mariage de Françoise Hingant avec René de Tournemine, passe dans la maison de Tournemine. Le fils de Françoise, René, recueille en 1572, de ses cousins d'Annebaud, le magnifique héritage de la Hunaudaye, Montafilant, Montbran, etc. Nous voyons ensuite l'héritage de Hac et de la Hunaudaye passer à Jeanne de la Motte de Vauclerc, cousine des Tournemine, remariée en 1600 à Sébastien de Rosmadec. Ses fils morts sans postérité, le bien passa à sa fille Catherine de Rosmadec, mariée en 1631 à Guy de Rieux. Catherine de Rosmadec mourut en 1647, ne laissant qu'une fille Jeanne de Rieux, mariée à son cousin, Jean de Rieux.
En 1686, les Rieux vendirent le Hac à René de Lopriac, conseiller au Parlement de Bretagne. Ce bien fut ensuite possédé par son petit-fils, Guy, qui ne laissa qu'une fille, la marquise de Querhoent, condamnée par le tribunal révolutionnaire et exécutée le 8 thermidor, an II. Elle avait vendu en 1770 le Hac à Yves Reslou de la Tisonnaye. Le Hac passa à sa seconde fille mariée à Jacques Poisson de Gastines et fut vendu ensuite en 1807 au marquis de Langle de Beaumanoir, son petit-fils Louis, le vendit à Jean Larère. Depuis 1852, ce château est resté dans la famille Larère, qui se trouve être la quatrième à posséder le Hac depuis sa construction. Il appartient vers 1932 à M. Paillard, mari de mademoiselle Gueniot, petite-fille de M. Larère (E. Evellin et M. Paillard, 1932).
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