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LA PAROISSE DE RADENAC |
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Du doyenné de Porhoët et à collation libre, cette paroisse de Radenac [Note : Forme ancienne de Radenac : Radennac, 1281 (abbaye de Lanvaux)], déjà mentionnée comme telle en 1281, comptait 800 communiants, au milieu du XVIIIème siècle, 950, avant la Révolution, et avait son recteur pour gros décimateur à la 33ème gerbe. En 1619, ses dîmes valaient au recteur 300 livres, sur lesquelles il avait à payer 35 livres de décimes au roi, 13 livres et 4 sols à l'évêque pour sa visite, 19 sols et 2 deniers pour questaux et censaux, 72 sols à l'archidiacre pour sa visite, mais il avait aussi la jouissance du presbytère. D'ailleurs, après que le titulaire du bénéfice avait passé, les cultivateurs n'étaient point encore quittes de toute redevance de cette nature ; car plusieurs seigneurs venaient, à leur tour, prendre la 11ème gerbe de ce qui restait, chacun sur les terres qui relevaient de son manoir. Il n'y avait point ici d'autres décimateurs et c'était bien assez. C'est donc par suite d'une erreur qu'Ogée veut ajouter l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé à laquelle Maengui, évêque de Vannes, aurait, suivant lui, en 1067, concédé tous ses droits de dîmes en la paroisse de Radenac. Cet auteur n'a pas songé à la distance considérable qui sépare Radenac de Quimperlé, et il a ignoré, d'autre part, que la paroisse de Redené, presque dans les faubourgs de Quimperlé, a porté aussi dans les anciens titres le nom de Radenac. De là une confusion que l'a induit en erreur et lui à fait attribuer à Radenac ce qui doit s'appliquer à Redené, comme nous le verrons en son lieu.
L'église paroissiale, placée sous le double vocable des saints apôtres Pierre et Paul, fut probablement rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle, puisque nous trouvons, à la date du 12 juillet 1767, la pose de la première pierre de sa tour, au bas de la nef et destinée à lui servir de frontispice. Cette construction donna lieu à deux marchés : le premier devait la conduire jusqu'à la corniche inclusivement et stipulait une dépense de 1750 livres, sans y comprendre les charrois que les paroissiens feraient gratuitement ; le second, moins considérable, pour 1300 livres et les corvées comme le précédent, se chargeait de la flèche, c'est-à-dire à partir de la corniche jusqu'à la girouette. Cette église renfermait un autel dédié à Notre-Dame du Rosaire.
Elle n'était point l'unique édifice religieux élevé sur le territoire de Radenac.
Le vieux bourg de Châteaumabon, qui avait perdu son nom, dans les derniers temps [Note : Formes anciennes de Châteaumabon : Chapelle et hôpital Saint-Fiacre, à Châteaumabon-en-Radenac. 1460 (Duché de Rohan-Chabot). — Bourg de Saint-Fiacre-Châteaumabon, XVIIIème siècle (Chap. de Vannes)], possédait une chapelle remarquable, vaste et entièrement bâtie en pierres de taille, celle de Saint-Fiacre, dont le nom s'est imposé à la localité. Cet édifice, dans lequel on soupçonne l'existence de peintures antiques, peut-être une danse macabre, cachée sous le badigeon du lambris ou du mur de son transept, renferme des reliques de son titulaire dans sa statuette en argent, haute de 0m20 environ et portant une inscription qui révèle le nom de son donateur, M. G. de Kerméno, Il possède également des reliques de saint Guillaume, conservées dans une main en cuivre sur laquelle se lit une inscription du XVIème siècle. Au musée archéologique de la société polymathique, à Vannes, on peut voir encore deux dalmatiques d'un joli travail du XVIème siècle aussi et qui en proviennent. Autrefois, la fête patronale, célébrée le 30 août, attirait ici un grand concours de pèlerins ; il en vient encore, mais pas en si grand nombre ; on s'y rend surtout maintenant pour demander la guérison des coliques.
Que signifie ce nom de bourg attribué au petit village de Saint-Fiacre ? Rien n'indique cependant qu'il y ait eut là le siège d'une trève. Mais la tradition, qui rapporte aux Templiers la construction de cette chapelle, y place un couvent de ces chevaliers. La mention d'un hôpital de Saint-Fiacre, dans le titre cité de 1460, me paraît bien venir ici à l'appui de la légende. De son côté, l'abbé Cillart, en venant nous dire qu'il y a eu au hameau de Saint-Fiacre un couvent de Dominicains, corrobore, malgré l'erreur sur le nom de l'Ordre, cette tradition relative au monastère de Saint-Fiacre. Mais, à s'en tenir à la qualification d'hôpital, on peut, je crois, admettre que ce lieu a possédé jadis un établissement de Templiers ou d'Hospitaliers, et, de là, son nom de bourg et l'importance de sa chapelle.
Dans une note de 1783, nous trouvons aussi la mention d'une chapelle de Notre-Dame, au bourg de Saint-Fiacre, et nous verrons, tout-à-l'heure, que le château de Kernazel possédait sa chapelle domestique.
Outre cet établissement monastique de Saint-Fiacre, nous savons qu'il s'était fondé, sur cette paroisse, quelques autres bénéfices secondaires.
C'était d'abord la chapellenie d'Allanic, ainsi appelée du nom d'Olivier Allanic qui l'avait fondée, le 16 mars 1514 ou 1515, et l'avait chargée d'un certain nombre de messes à célébrer à l'autel du Rosaire dans l'église paroissiale. Sa dotation, composée d'une maison et de quelques parcelles de terres situées au village de Saint-Fiacre, fut, en partie, mise à la disposition de la nation qui vendit les terres. La présentation du chapelain était réservée au procureur de la fabrique de Saint-Fiacre, et la collation à l'évêque.
Établie, le 22 avril 1541, par le propriétaire du château de Kernazel, qui en avait réservé la présentation à ses successeurs, la chapellenie de Kernazel se desservait aussi de messes célébrées à l'autel du Rosaire dans l'église paisoissiale. Cependant, comme le titulaire prenait possession, sur la fin du XVIIIème siècle dernier, dans la chapelle domestique de ce manoir, il y aurait lieu de supposer que le service s'en faisait primitivement ici et se trouva accidentellement transféré au bourg, peut-être parce que la chapelle du château ne fut pas toujours en état de l'abriter. Pour temporel, elle avait la moitié de deux tenues situées au village de Crugan, en Naizin.
Celle de Louis Samson et de sa femme, fondée par ces époux, le 17 mars 1678, était présentée par le recteur de la paroisse et chargée de messes à desservir, partie dans l'église paroissiale, partie dans la chapelle de Saint-Fiacre. Sa dotation demeure inconnue.
Recteurs de Radenac.
1483. Guillaume de Kerméno, qui avait fait don de la statuette d'argent de
Saint-Fiacre mentionnée plus haut, mourut au commencement de l'année 1483.
1483. Pierre de Keronaud, sieur dudit lieu, chanoine de Vannes et recteur de
Béganne.
1494-1506. Jean de la Grandville ou de Kermeur, chanoine de
Vannes.
1525-1526. Jean Textoris ou le Texier, également chanoine de Vannes,
vécut, je crois, jusqu'en 1552.
1552-1555. R. Jacques Fabri ou Le Febvre,
chanoine et trésorier de la cathédrale, résigna entre les mains du Pape en
faveur du suivant, mais se réserva les fruits du bénéfice jusqu'à son décès
arrivé en 1568
1555-1570. R. Jean Thomé, pareillement chanoine de Vannes,
résigna entre les mains de l'Ordinaire, en mai 1570.
1570-1581. R. Sébastien
Allain, chanoine de la cathédrale et encore simple clerc, pourvu par l'évêque,
le 15 mai 1570, résigna, en décembre 1581, entre les mains de l'Ordinaire en
faveur du suivant.
1581-1593. Georges Trebiet, chanoine aussi, pourvu par
un vicaire-général de l'évêque, le 20 décembre 1581, prit possession le 18
février de l'année suivante. Il mourut en avril 1593.
1593-1621. Yves Le
Delloizir, originaire de Réguiny, pourvu par le Légat du Pape en France, le 29
avril 1593, prit possession le 27 juin. Pour plus de sécurité et se mettre à
couvert contre les écumeurs de bénéfices, déchainés alors par les troubles de la
Ligue, il obtint de Rome des provisions nouvelles, datées du 29 octobre 1594, et
reprit possession le 30 mars de l'année suivante. Malheureux, en 1596, dans ses
prétentions sur Languidic, il dut se contenter de Radenac.
1642. Pierre Nizan
sur lequel on ne connaît ancun renseignement.
1667. Pierre Pringué, qui
n'avait pu, en 1656, se maintenir en possession du vicariat d'Ambon, mourut
recteur de Radenac, où, le 8 août 1667, il fut inhumé, dans le cimetière, auprès
de ses prédécesseurs et des autres prêtres de la paroisse.
1667-1670. Jean
Le Saux ou Le Saulx, originaire de Pluneret, pourvu par l'Ordinaire, fut aussi
inhumé, le 6 janvier 1670, au même lieu.
1670-1679. Gilles Pierre, qui
dut recevoir ses provisions du Saint-Siège, fut inhumé au même endroit, le 21
mars 1679.
1679-1714. Gilles Pierre, probablement neveu du précédent, et
comme lui, pourvu à Rome, mourut en février 1714.
1714-1734. François
Lucas, de Noyal-Muzillac et curé d'Ambon, pourvu par l'évêque, le 26 mars 1714,
prit possession le 12 avril.
1734-1736. R. Julien Truel de Laubertyc, prêtre
du diocèse, reçut de Rome ses provisions datées du 31 août 1734, prit possession
le 18 novembre suivant et résigna entre les mains de l'Ordinaire, en octobre
1736.
1736-1757. Jean-Louis-Marie de Gourdan, de famille noble et
originaire du château du Quérel, en Crédin, pourvu par l'évêque, le 12 octobre
1736, prit possession le 18. Il fut inhumé dans le chœur de son église
paroissiale, le 28 mars 1757.
1757-1780. Jean Launay, de Quily et curé
d'office de Radenac, gagna, au concours du 22 juin 1757, cette paroisse que le
Pape lui conféra le 20 juillet et dont il prit possession le 22 septembre. Il
fut inhumé, dans le cimetière, le 10 février 1780.
1780-1782. R. Joseph
Fevrier, de Carentoir et prêtre à Saint-Pierre de Vannes, pourvu par
l'Ordinaire, le 12 février 1780, prit possession le surlendemain. Malade, il
donna procuration, le 1er juin 1782, pour résigner entre les mains du Pape en
faveur du suivant qui était son frère.
1782-1788. Jean-Baptiste-Louis
Fevrier, de Carentoir et prêtre au Roc-Saint-André, en Sérent, pourvu par le
Saint-Siège, le 24 juin 1782, prit possession le 30 juillet suivant et mourut en
février 1788.
1788-1791. Jacques Ropert, originaire de Rohan et curé de la
tréve de Gueltas, en Noyal-Pontivy, pourvu par l'évêque, le 12 février 1788,
prit possession le 18. En 1791, il était encore à la tête de sa paroisse ; mais,
dès le 13 mars 1793, on le rencontre à Vannes parmi les détenus. C'est que son
âge avancé l'avait mis à couvert contre la déportation. Il ne s'en trouva guère
mieux ; car, malgré ses 65 ans, il fut extrait de la Retraite des femmes, à
Vannes, le 15 mai 1791, pour être conduit au château de Josselin, où il arriva
le 16. Il mourut probablement dans cette nouvelle maison de detention, puisqu'il
ne figure plus au nombre de ceux qui, vers la fin de l'année, en furent renvoyés
à Vannes.
(Abbé Luco).
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