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SEIGNEURIE DE BRILLANGAUT |
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BRILLANGAUT dans le pays de Redon
Ce nom de Brillangaut, autrefois Breilangalt, dont j'ignore la signification, se retrouve dans les lieux-dits de la commune de Marcillé-Robert (Ille-et-Vilaine).
Les archives de cette maison nous apprennent qu'avec ses dépendances, elle comprenait, au XVIème siècle environ 26 journaux et qu'elle devait à la chapellenie régulière de la Serche une rente de 10 sols monnaie et de 20 sols tournois plus juridiction, seigneurie et obéissance (Voir les Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, H. 176). En 1629 ses bâtiments étaient composés d'un grand corps de logis avec petite salle basse, montée, chambre haute et grenier, maison au nord avec cave et deux chambres hautes, logis de la métairie et grange au bout dans l'enclos de la cour et la maison de la métairie hors la cour.
Des terres qui constituèrent plus tard Brillangaut, les unes étaient possédées au XIVème siècle par Jouhannin Charuel. Ses enfants les avaient en 1403 et reconnaissaient devoir 6 sous de rente à la Serche, et leurs héritiers les tenaient en 1449. D'autres devant à la même chapellenie 20 sols de rente appartenaient en 1454 et 1463 à Jean Ménart et autres. D'autres enfin étaient aux Duchemin en 1403 et 1449. Toutes ces terres joignaient le grand chemin de Redon à Rennes, chemin encore bien visible et qui passe au nord-ouest et le long de la maison de Brillangaut, et une « sente » appelée le « chemin des Senneliers ». Le tout était la propriété en 1468 de Jamet Guéguen (Voir les Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, H. 2 et 11).
Ce Jamet Guéguen faisait partie d'une ancienne famille noble de Redon et était fils de Raoulet Guéguen vivant en 1425 lequel était lui-même fils de Guillaume Guéguen et de Marie Mahaud. Jamet Guéguen était officier de la maison ducale, et le duc, par lettres de 1465, pour le récompenser de ses services, exempta de fouages et tailles sa métairie de Brillangaut (Ces lettres signées A. Gibon, secrétaire du Duc) (Voir les Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, H. 176 et Gie Gibon).
Jamet Guéguen, sieur de Brillangaut, épousa Jeanne Pailleul qui était sa veuve en 1514. Ils eurent au moins quatre enfants : - 1° Olivier Guéguen, sieur de Brillangaut, mort sans postérité ; - 2° Jean Guéguen, dit le Jeune, mort aussi lui sans enfants ; - 3° Bertranne Guéguen, fille aînée qui fut dame de Bahurel, de Brillangaut et des Chapelays, mariée à François Cotart, écuyer, cadet de la maison de Bocudon ; - 4° Jeanne Guéguen, femme de de Louis Cotart, écuyer, sieur de Bocudon. (Voir Bahurel et Bocudon).
François Cotart et Bertranne Guéguen, sieur et dame de Bahurel, Brillangaut et les Chapelays eurent entre autres une fille aînée, Jeanne Cotart, baptisée à Redon le 4 avril 1508 ; elle fut héritière de Brillangaut et des Chapelays. Elle épousa messire Michel de la Touche, et tous deux firent aveu à la Serche pour Brillangault, le 20 mars 1541 et habitaient cette maison.
Marie de la Touche, leur fille était, en 1577, femme de François de Saint-Jean, sieur de la Fainelaye, demeurant à Plélan. Ils cédèrent Brillangaut et les Chapelays, le 12 avril 1577, à leur oncle Guillaume Cotart, sieur de Bocudon, en vertu d'une transaction établie entre eux le 13 avril 1575.
Guillaume Cotart et Marie Rocaz, sieur et dame de Bocudon, eurent un fils, François Cotart, baptisé à Redon le 24 janvier 1572 qui fut après eux sieur de Brillangaut et fit aveu à la Serche le 5 juin 1516. Il épousa Cyprienne de la Hormanière et en eut une fille, Catherine Cotart, baptisée à Elven le 15 avril 1610 dont la marraine fut Catherine de Francheville dame de Branferec et douairière de Camarec. François et sa femme habitaient en effet cette maison de Camarec.
Catherine Cotart, mineure en 1621, avait alors pour tuteur son oncle François de Forges, sieur de la Bouère. Ses biens furent saisis vers 1629 et Brillangault et les Chapelays vendus judiciairement aux requêtes du Palais à Rennes, le 6 mars 1629. Ils furent adjugés pour 3.600 livres à une riche bourgeoise de Redon, Yvonne Chesnais.
Yvonne Chesnais était fille de Claude Chesnais, notaire royal à Redon, et d'Yvonne Daniel, sieur et dame de la Planchette et avait été baptisée le 30 septembre 1586. Elle avait épousé, en 1606 sire Jean Aoustin, sieur de la Porte, et s'était remariée en 1629 à Jean Mahé, sieur du Landa, sénéchal de Redon. De son premier mariage elle avait une fille, Geneviève, qui suit.
Geneviève Aoustin fut baptisée le 18 février 1611, hérita des grands bien de sa mère et fut dame de Brillangaut, des Chapelays, du Pesle et de Lanruas. Elle épousa François Le Gal, écuyer, sieur de la Haye, avocat en la Cour, syndic et maire de Rennes, puis doyen des avocats à la Cour. Devenu veuf, François Le Gal fit aveu, le 1er septembre 1663, pour la maison de Brillangault comme tuteur de ses enfants mineurs, Marie et René-François Le Gal.
On sait le sort brillant qui attendait François-René. Devenu baron de Legal, marquis de Legal, brigadier des armées de Louis XIV, colonel d'un régiment de cavalerie allemande de son nom, lieutenant-général, il battit en 1703 les Impériaux à la bataille de Munderkingen et reçut de grands honneurs du Roi. Quant à sa soeur Marie, qui avait été baptisée à Rennes (Saint-Germain, le 5 août 1647), elle hérita de Brillangaut et épousa messire Jacques de la Morissière, seigneur de Viques. Ils durent vendre Brillangaut aussitôt après leur mariage.
En effet, vers 1670 Brillangaut était aux mains d'Alain Gérard, sieur de Bocudon, comme les Chapelays. Ces deux terres passèrent ensuite, comme Beaumont, des Gérard aux Mauduit et des Mauduit aux Gibon, puis du Halgouët (Voir Beaumont). (R. de Laigue).
Nota : texte actualisé et modifié par rapport au texte original.
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