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SEIGNEURIE DU CLEU |
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LE CLEU dans le pays de Redon
En breton Kleuz (pluriel Kleuziou) signifie fossé. C'est un mot que l'on rencontre fréquemment dans les lieux-dits en Bretagne. Le Cleu de Redon doit son nom à la famille noble de Cleuz qui le possédait au XVème siècle, ainsi que les manoirs de Rédillac et du Mortier, en Saint-Jacut.
Le partage de la succession de Guillaume de Cleuz, seigneur de Rédillac et du Mortier, entre ses enfants et sa veuve Mathurine de Beisit, remariée à Olivier de Launay, se fit le 15 février 1512. Mathurine reçut pour son douaire la métairie du Vaudarz en Peillac, et une pièce de terre sous vigne et terre labourable située près la ville de Redon, appelée le clos de Cleuz. Les enfants mineurs avaient alors pour tuteur leur oncle Jean de Talhouët, seigneur de Talhouët (Voir Généalogie des Talhouët, p. 319).
Le Cleu était terre noble et sujette à rachat. Il consistait en maison, jardin, terre, en tout deux journaux, et il devait à l'Abbaye, une rente féodale de 7 sols 8 deniers, « plus 20 deniers monnaie d'une part et 4 sols d'autre, sur une pièce de terre, en l'enclos dudit Cleu nommé La Claye, et une partie dudit domaine du Cleu vers la grée de Galerne et y joignant » (Voir Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, H. 3).
On a vu que le Cleu était possédé au XVème siècle par la famille de Cleuz qui lui donna son nom. Guillaume de Cleuz eut un fils, Raoul (plus tard appelé Georges), qualifié dans les actes noble, écuyer, seigneur de Rédillac, et une fille, Marie de Cleuz. En 1518, Raoul avait pour curateur François du Boisbrassu, écuyer, seigneur du Boisbrassu ; il fut émancipé le 3 décembre 1523 (Voir Généalogie des Talhouët, p. 321). Il ne paraît pas s'être marié. En tout cas, il ne laissa pas d'enfants et sa soeur devint héritière principale et noble de leurs père et mère. Elle était, en 1536, veuve de Jean Huchet, coseigneur de la Bédoyère, à qui elle apporta Rédillac et tous les biens de sa famille. C'est alors que le Cleu de Redon fut vendu.
L'acquéreur en fut un bourgeois de Redon nommé Robert Robert, marchand cloutier, lequel rendit aveu pour le Cleu le 8 août 1540. On voit déjà un Jouhan Robert possesseur de biens situés sur la Grée de la Barre au XIVème siècle. Robert Robert eut de sa femme Jeanne Perrinays deux fils. L'un appelé aussi lui, Robert, fut baptisé le 27 septembre 1527 et fut prêtre, promoteur de Redon et sieur du Cleu dont il fit aveu à la mort de son père le 29 février 1559 ; l'autre, messire François Robert, aussi lui sieur du Cleu, fit aveu pour cette terre le 20 février 1571 ; il avait épousé Françoise de la Boucelaye, fille de Pierre et de Marguerite Ozello.
En 1584, le Cleu appartenait à messire François Davy et Perrine Tayart, sieur et dame de la Tabariays et de Brandehal. Leur fille, Anne Davy, baptisée à Redon le 13 décembre 1577 fut dame du Cleu ; elle épousa vers 1598 Robert de Gaincru, sieur de la Touche et, vers 1610, Jean Aubin, écuyer, sieur de Gaincru et du Grosbos.
En 1630, Julien Aoustin, notaire royal à Redon, sieur du Placix, et Perrine Marchant, étaient sieur et dame du Cleu.
A la mort de son mari, survenue vers 1637, ladite Perrine fut condamnée, le 12 janvier 1645, à fournir l'aveu du Cleu qui, vraisemblablement devait être son douaire. Elle obéit le 16 octobre 1660. Julien Aoustin et Perrine Marchant eurent entre autres deux filles dont l'aînée, Julienne, baptisée le 7 septembre 1631, épousa, le 14 juin 1650, Julien Gicquel, sieur de Beaumont, et la cadette, Perrine (14 août 1634) fut mariée, le 27 novembre 1653 à Sébastien Le Comte, avocat en la cour, sieur du Fresne.
Ce fut Perrine Aoustin qui hérita du Cleu. Mais, par acte du 25 septembre 1693, passé devant Guillier, notaire à Rennes. M. Le Comte du Fresne vendit cette terre à Alain Hochart, sieur de Fleurimont, avocat et procureur à Redon, pour 4.500 livres. Il est probable qu'un retrait lignager vint annuler ce contrat, car en 1700, François Chaillou, sieur de l'Etang possédait le Cleu. Il était en effet mari de Marguerite Gicquel, fille de Julien Gicquel et de Julienne Aoustin, sieur et dame de Beaumont, qu'il avait épousée le 26 avril 1679.
René Chaillou, leur fils, fut sieur de l'Etang et du Cleu. Il épousa Renée-Marie du Saulle, originaire de Pontchâteau.
Leur fils, Ambroise-Julien, seigneur de l'Etang, conseiller du Roi, maître en la Chambre des Comptes de Bretagne, seigneur du Gleuc, fut marié à Michelle Trochon, de Nantes. Ils eurent pour enfants : - 1° René-Michel Chaillou, né à Nantes le 13 août 1761, marié le 26 prairial an II à Louise-Elisabeth Dominé. Il mourut en 1829 et possédait le Cleu. (R. de Laigue).
Nota : texte actualisé et modifié par rapport au texte original.
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