Retour page d'accueil       Retour page "Ville de Redon"  

Aucfer est un modeste village à deux kilomètres de Redon, sur la route de Vannes, vers la rive droite de l'Oust. Il dépendait autrefois de la paroisse de Rieux, au diocèse de Vannes et appartenait aux sires de Rieux. En ce point de passage de la vallée, ces derniers avaient établi un bac. La tradition garde le souvenir d'un château non fortifié et d'une chapelle consacrée à Saint Julien. La rive gauche de l'Oust appartenait à l'abbaye Saint Sauveur de Redon. « La prée du Queffer » était coupée par une chaussée qu'avait élevée et qu'entretenait l'abbaye Saint-Sauveur. Avant la construction du pont (1822-1827), sur la rive Droite de l'Oust se voyait une croix, qui, après l'abolition du bac, fut replacée sur sa base face à la route prolongée jusqu'au pont. Cette croix a disparu lors de l'élargissement de la chaussée et n'a depuis lors jamais retrouvé sa place, en dépit de protestations renouvelées. Or une tradition populaire voulait qu'elle gardât la mémoire du traité signé en ce lieu entre le duc Jean IV et le connétable de Clisson (1395). Lorsque le duc prit son parti de se réconcilier avec ce puissant seigneur, soutien du roi de France, il fit choix de divers négociateurs : Jean Ier de Rohan son beau-frère, Charles Ier de Dinan Montafilant, baron de Châteaubriant, et Guy XII de Laval, d'une famille elle aussi dévouée au connétable. Clisson méfiant se refusa à se rendre au château de l'Hermine et demanda que le Comte de Montfort, héritier de Bretagne, lui soit envoyé comme otage. Le duc s'étant exécuté, aucun obstacle ne s'opposait plus au rapprochement. Le Baud, Bouchard et d'Argentré, qui s'en tiennent au récit de Froissart, ne mentionnent pas l'accord d'Aucfer. Or, comme le souligne M. Trévidy, Clisson, quand il vint à Vannes, n'avait pas pouvoir de son gendre de Penthièvre et les conventions devaient être acceptées par le Comte, pour que le traité de paix soit valable à l'égard des trois belligerants. Voici ce que précise à ce sujet l'historien Dom Lobineau lequel a publié dans ses Preuves le Traité d'Aucfer (éd. 1707) « Olivier de Clisson qui était présent au traité, le jura le 20 octobre et le scella à Rieux. Les procureurs du Comte de Penthièvre le ratifièrent en son nom et il le jura lui-même depuis et le scella, le 5 octobre à Guingamp ». L'acte commencé à Aucfer continué à Rieux était parfait à l'égard de Clisson mais il demandait à être ratifié par les deux belligérants. La paix ne fut donc scellée définitivement qu'à Guingamp. Le duc y était resté étranger et les conférences de Vannes et d'Aucfer doivent être considérées comme de simples préliminaires. Ce chemin d'Aucfer à Rieux, qui était antique, dut être emprunté par Clisson lors de sa visite à Rieux en 1395. La croix existait-elle déjà à cette époque ? Ceci n'est pas exclu. C'était une habitude au Moyen-Age d'élever des croix aux passages dangereux des rivières.

(Association bretonne).

© Copyright - Tous droits réservés.