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Les registres des baptêmes de la paroisse Notre-Dame donnent les détails suivants au sujet de deux cloches de cette église : « 23 décembre 1656. Bénédiction de la cloche du dôme de cette paroisse, en l'église Notre-Dame de Redon, qui fut refondue à Rennes le 2 décembre au faubourg Saint-Michel par le sieur Michel Fresneau, marchand et maître fondeur, y demeurant. En présence d'honorable homme Jean Chesnays, sieur de Haut Villeneuve, l'un des fabriques (fabriciens) de l'an présent. Ladite cloche nommée Renée ; son parrain fut Messire René de Kervérien, seigneur du Vaujouan, du Parc-Anger et autres lieux ; sa marraine fut Dame Jeanne Bonnier, femme d'Ecuyer René Mahé, seigneur du Brossay en Renac ».

Ce René de Kervérien, baptisé à Allaire le 25 octobre 1612, fut conseiller aux Conseils d'Etat, privé, et des Finances du Roi, et Avocat général au Parlement de Bretagne. En 1638, il avait épousé demoiselle Charlotte Janvier, qui fut inhumée le 8 aout 1673 dans la chapelle du Parc-Anger de l'église paroissiale de Redon. Il mourut à Rennes et fut enterré en l'église des Carmes de cette ville le 15 mars 1658. Leur fille unique, Marguerite de Kervérien, épousa en 1669 Messire Guillaume de Vaucouleurs de Lanjamet, chevalier, seigneur de Miniac.

La marraine, Jeanne Bonnier, dame de la Touche, avait épousé en 1646 René Mahé, Ecuyer, seigneur du Brossay en Renac et du Lauda en Fégréac, Sénéchal de Redon, né en cette ville le 30 octobre 1622.

Le baptême de la seconde cloche est ainsi mentionné :

« 30 mars 1666. Baptême de Françoise-Charlotte, fondue la veille à Redon par Maître Pierre Chauvin, fondeur à Vannes, au Marchis. Etaient fabriques François Gérard, sieur de Bocudon, et autres. Fut parrain Maître François Le Gal, Ecuyer, sieur de la Haye, doyen des avocats au Parlement de Bretagne, absent, représenté par noble homme Georges Primaignier, sieur de la Haye, avocat au Parlement, procureur fiscal de Redon, et la Marraine Dame Charlotte Janvier, veuve de Messire René de Kervérien, seigneur du Vaujouan et du Parc-Anger, Conseiller du Roi en ses Conseils d'Etat et privé et son Avocat-Général au Parlement de Bretagne ».

François Le Gal, Ecuyer, seigneur du Pesle et de Lanruas en Redon, Sénéchal de Redon, avait épousé en 1658 demoiselle Françoise Le Gras ; il fut inhumé en son enfeu de Lanruas dans l'église, paroissiale le 4 janvier 1698. Il était frère du Lieutenant Général « Marquis de Legal », qui fut après sa campagne victorieuse de 1702, l'une des personnalités militaires les plus en vue de la Cour de Versailles.

Ces deux belles cloches furent, comme toutes les autres, fondues pendant la Révolution. Au registre du Conseil du district de Redon (Archives départ. d’Ille-et-Vilaine : 2 L 84) figure le procès-Verbal de la séance du dimanche 14 avril 1793, où on lit ce qui suit :

« Profitant du décret de la Convention du 23 février dernier, et vu la menace qu'a Redon d'être envahi par les habitants des campagnes, les autorités constituées réunies ensemble demandent au Département d'être autorisées à disposer des cloches de l'église servant ci-devant de paroisse, et à les convertir en canons ou à en faire l'échange ; de même à disposer des chandeliers de cuivre de la même église en cas d'insuffisance des cloches, le tout pour servir à la défense de la ville ».

Cinq mois plus tard, des Commissaires furent envoyés par le Comité de Salut Public pour faire procéder à la descente des cloches dans le district de Redon.

(R. de Laigue).

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