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SEIGNEURIE DE FLEURIMONT

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FLEURIMONT (de-Haut, de-Bas) dans le pays de Redon

La rue de Fleurimont se trouve être l'une des mieux nommées de la ville de Redon. En effet, elle part de l'un des deux manoirs de ce nom pour se terminer au second. Ce dernier, le plus ancien, appelé communément Fleurimont-de-Haut, était situé à l'endroit où se trouvent actuellement les dépendances de l'Hôtel de Bretagne ; l'autre, Fleurimont-de-Bas, est l'habitation de M. Guihaire, ancien notaire. De Fleurimont de Haut on put apercevoir, lors d'une reconstruction récente, de la rue même, la jolie porte ogivale donnant sur une vaste salle basse, le tout présentant nettement les caractères du XVème siècle et qu'on a eu grand tort de ne pas photographier. Fleurimont-de-Bas, de style Mansard, date du milieu du règne de Louis XIV.

I - Fleurimont-de-Haut

Fleurimont-de-Haut relevait féodalement et noblement de la seigneurie voisine de Beaumont dont il était alors un démembrement. Il devait à cette seigneurie une rente de 12 sols à la mi-carême et la dîme au dixième de tous les grains et vins qu'on y récoltait, et une journée de corvée au moment de la vendange. C'était, dit un aveu du 23 juillet 1602, un « lieu comprenant métairie, maison, jardin, pourpris, grange, boulangerie, étables, rues, vignes, terres en labour et dépendances, ayant appartenu au sieur d'Orvault ; le tout contenant 5 journnaux, joignant par en haut (au nord et au couchant) le chemin qui va de la Mare du Moulinet à la Croix de Fleurimont et au Parc-Anger, d'autre part (au midi) au clos et vigne de l'Etang appartenant à Michel Geffroy et Julien Poirier ; d'autre part (au levant) par le bas à la prairie du Moulinet » [Note : Le chemin en question est la rue de Fleurimont. La croix de Fleurimont s'élevait à l'entrée de la rue de Codilo. — L'Etang a fait place à la gare. — La prairie du Moulinet s'étendait de la rue du Moulinet jusqu'aux douves de la Ville-Close].

Nous savons que René du Pé, seigneur d'Orvault, et Françoise Pastourel (de la maison du Parc-Anger), vivaient en 1542. Leur fils René du Pé, sieur d'Orvault, était gouverneur et capitaine de Redon en 1585. Fleurimont passa, sans doute par acquêt à Michel Le Petit qui, quelques années plus tard, était sieur de Fleurimont et du Pesle en Redon, de Lestun et de la Vallée en Cournon, fils aîné de Jean Le Petit (notaire à Redon en 1544) et de Jeanne de Fescan, et procureur fiscal de Redon. Michel épousa en premières noces, avant 1561, Perrine Blandin, veuve de François Couriolle, sieur de la Fosse-Picquet et de Fleurimont-de-Bas ; il épousa en second mariage, avant février 1582, demoiselle Yvonne du Rochier, fille de Jean et de Jacquette Le Bozec, seigneur et dame de Beaulieu. Elle était sa veuve en 1592 et habitait avec ses enfants Fleurimont-de-Haut. Au nom de ces enfants mineurs, elle rendit aveu à Beaumont, le 23 juillet 1602 pour Fleurimont et la prée du Moulinet.

Michel le Petit et Yvonne du Rochier, sieur et dame de Fleurimont, eurent trois enfants nés de 1583 à 1586.

L'un d'eux, Jean Le Petit, baptisé le 7 octobre 1584, fut sieur de Fleurimont, du Pesle, de la Vallée, de Lestun, de la Haye-Bréal, d'Estignac, etc. Avocat au Parlement, il devint conseiller secrétaire du Roi à la Chancellerie de ce Parlement en 1634 et doyen. Cette charge lui procura l'anoblissement. Son successeur, le 15 novembre 1638, fut Pierre de la Monneraye. Jean Le Petit habita Rennes et épousa Renée de Jouannesse, laquelle, après la mort de son mari, se remaria par contrat du 25 décembre 1651 à Jacques de Porcaro, seigneur de Sixt. Jean n'ayant pas eu de postérité, ses héritiers furent les enfants de Victor de Fescan, sieur des Chambots et d'Avantigny. Victor était, en effet, fils de Jean de Fescan et d'Anne de Ténière et petit-fils d'autre Jean de Fescan, greffier criminel du Parlement de Bretagne, anobli en 1572, et de Perrine Drugeon, lequel Jean était frère de Jeanne de Fescan, femme de Jean Le Petit.

Les héritiers, par acte du 5 août 1651 (passé devant Ménard et Renimel, notaires royaux à Redon), vendirent à Pierre Le Texier, sieur de Caultre « la maison de Fleurimont et la pièce de pré en dépendant, le tout relevant noblement de Beaumont et devant à cette seigneurie 17 sols de rente ».

Pierre Le Texier était sieur de Caultre, en Escoublac, avocat en la cour, et alloué de Redon. Il avait épousé, le 14 janvier 1641, sa voisine Françoise Gicquel, fille de François Gicquel et Jeanne Macé, sieur et dame de Beaumont. Devenue veuve, Françoise fut inhumée le 14 octobre 1674. Entre 1643 et 1659, ils avaient eu 13 enfants, entre autres : - 1° Renée, qui suit ; - 2° René (24 mars 1644), religieux bernardin ; - 3° Marie (2 mars 1651), mariée le 30 octobre 1677 à Georges Le Liepvre, sieur du Préneuf. Les Le Texier, famille du pays de Guérande, portaient, d'après l'armorial général de 1696 : d'argent au sautoir engrêlé de gueules cantonné de 4 tiercefeuilles de sinople au chef de même chargé de 3 molettes d'argent.

Renée Le Texier, baptisée le 19 avril 1643, fut dame de Fleurimont. Elle épousa, le 14 février 1666, Jean Chesnays, sieur de Haut-Villeneuve, baptisé aux Fougerets le 25 février 1631, fils de Jean Chesnays, sieur du Pont-d'Oust, et de Jeanne Car. L'armorial général de 1696 lui donne : d'argent à un chêne arraché de sinople posé en bande et accosté de 2 glands de gueules. Renée Le Texier et sa sœur Marie partagèrent les successions de leurs parents le 2 décembre 1675. Jean Chesnays et Renée Le Texier avaient eu 12 enfants parmi lesquels : - 1° Jean Baptiste qui suit, et - 2° Marie-Agathe (13 mars 1677), dite dame de Haut-Villeneuve, morte le 3 décembre 1748 à sa maison de Fleurimont.

Jean-Baptiste Chesnays (8 février 1668), sieur de Fleurimont et de Haut-Villeneuve, épousa Françoise Piédalo et tous deux habitèrent ce manoir. Françoise fut inhumée le 10 février 1712 ayant eu au moins deux enfants : Jean-Baptiste qui suit et Marie-Agathe (1705) qui fut inhumée le 23 octobre 1788.

Jean-Baptiste Chesnays, sieur de Fleurimont et de Haut-Villeneuve, épousa le 10 octobre 1752 Anne-Jeanne-Joseph Bredin, fille de François Bredin et de Françoise Primaignier, sieur et dame du Domaine. Il mourut le 10 octobre 1762 laissant une fille Marie-Agathe, baptisée le 12 octobre 1753, qui fut dame de Fleurimont et épousa, le 13 septembre 1775 (mariage décrété par la cour de Beaumont, suzeraine de Fleurimont), Jean Le Floch, sieur de la Hechaye, greffier, propriétaire des greffes de la baronnie de la Roche-Bernard, originaire de Marzan, fils de Pierre et de Jeanne Michelot.

 

II- Fleurimont-de-Bas

Le manoir de Fleurimont-de-Bas devait la juridiction et l'obéissance à la cour de Beaumont, plus 5 sols de rente féodale annuelle. Il consistait seulement en une maison et jardin.

Au XVème siècle, il semble avoir appartenu à la famille Labbé. Yvon Foulgere et Jeanne Labbé, sieur et dame de Fleurimont, vivaient à la fin du XVème et au début du XVIème siècle. Il était « drapier de couleur » et mourut avant 1520 ayant eu plusieurs enfants dont une fille Olive qui suit.

Olive Foulgere épousa, vers.1512, écuyer Roland Couriolle, lequel occupait un rang élevé dans la haute bourgeoisie redonnaise et lui apporta Fleurimont. Il était fils de Pierre Couriolle et Raoulette Feburier, sieur et dame de la Bigotaye en Redon et de la Fosse-Picquet en Bains. Le 23 février 1528, il fonda en l'église Notre-Dame la chapellenie dite de Fleurimont ou de Saint-Luc. Ce dernier vocable lui venait de ce que son « temporel » était voisin de la Douve Saint-Luc : il comprenait maison et jardin à Fleurimont et un pré à Aucfer. On sait que la famille Couriolle s'est fondue plus tard dans celle de Guérif : elle portait d'argent à 3 croissants de gueules.

Roland Couriolle et Olive Foulgère, sieur et dame de Fleurimont, eurent un fils, François Couriolle, baptisé le 24 février 1521, sieur de Fleurimont, lequel épousa vers 1545 Perrine Blandin. La dite Perrine, veuve, se remaria à son voisin Michel Le Petit, qui possédait Fleurimont-de-Haut. D'une façon ou d'une autre, les deux Fleurimont furent réunis (voir Fleurimont-de-Haut).

Nous avons vu que les héritiers de Michel le Petit vendirent Feurimont-de-Haut en 1651 à Pierre Le Texier, sieur de Caultre. Ils avaient vendu également, quelques années auparavant, Fleurimont-de-Bas que nous trouvons en 1636 aux mains de M. Alain Hoschart, avocat et miseur des deniers d'octroi de Redon, sieur de la Poignardais, en Bains, et mari de Jeanne Bressel. Il était l'un des 15 enfants de M. Michel Hoschart, notaire, procureur et greffier de Redon, et de sa femme Rose Derieux, baptisé le 10 février 1586. Alain Hoschart eut de sa femme, qui fut inhumée en 1658, âgée de 60 ans, 13 enfants, entre autres : - 1° Pierre Hoschart (13 octobre 1630), sieur de la Ville-de-Bas (Ruffiac), la Poignardais, la Vieille-Ville (Redon), etc., avocat en la Cour, sénéchal de la Gacilly et syndic de Redon en 1675, mari de Charlotte Collet de la Crière dont postérité ; - 2° Alain Hoschart, sieur de Fleurimont, qui suit ; - 3° Marie Hoschart (21 septembre 1624), mariée le 3 août 1647 à Louis Harembert, maître apothicaire de la Roche-Bernard, dont aussi postérité ; - 4° Jeanne Hoschart (30 août 1643), mariée le 26 novembre 1671 à Louis de la Varie, sénéchal de la Gacilly, dont les enfants héritèrent de Fleurimont après la mort d'Alain.

« Noble Homme » Alain Hoschart, baptisé le 26 janvier 1633, sieur de Fleurimont, avocat et procureur à Redon, alloué de Rieux, sénéchal de l'Aumônerie, ne se fit  plus appeler depuis son mariage qu'Alain de Fleurimont. L'armorial général de 1696 lui donna pour armes : d'azur à une montagne d'argent ornée de fleurs de diverses couleurs et sommée d'une tige de lys fleurie au naturel entre 2 roses d'or tigées et feuillées de même. Il épousa en premières noces, le 19 février 1669, Perrine Dubreil, et, en secondes, le 7 juillet 1701, Sébastienne Gatechair de Boisgigu, de la paroisse de la Nouée mais habitant le château de la Rouardais, en Bains. Le 13 septembre 1695, il acquit pour 3.100 livres la maison de la Ville-Happe (Redon) à Thérèse Landais de la Cadinière. C'est certainement lui qui fit construire l'hôtel de Fleurimont qui existe encore au milieu du XXème siècle au coin de la rue de ce nom et de la rue Franklin. Il fut inhumé le 23 avril 1704 ; sa seconde femme le fut le 1er mai 1720 au pied du calvaire du cimetière, d'après ses dernières volontés. Ses héritiers furent les Haudebert et les de la Varie, ses neveux. Les Haudebert eurent la Ville-Happe qu'ils conservèrent jusqu'à la Révolution. Les de la Varie eurent Fleurimont.

M. Louis de la Varie, fils de Louis et de Jeanne Hoschart, sieur de Fleurimont, de la Touche et de la Ville-Happe, notaire royal et procureur du duché de Coislin à Pontchâteau, acheta le 9 octobre 1711 pour 800 livres, à Joseph Le Beau, sieur du Tuet, l'office de notaire royal de la Cour de Rennes à Redon. Il avait épousé en 1698 Guyonne Billy, de Pontchâteau, et mourut le 15 juillet 1729 en sa maison Grande Rue. Sa femme fut enterrée, à 68 ans, le 3 novembre 1747. De ce mariage sont issus plusieurs enfants nés à Pontchâteau et à Redon, entre autres : - 1° Jeanne de la Varie, demoiselle de Fleurimont, mariée le 23 novembre 1729 à M. Thomas Frédel, sieur de Travouzoc, de la paroisse de Guichen, frère de Jean-Marie Frédel, recteur de Comblessac ; - 2° Guyonne de la Varie, mariée le 27 septembre 1740 à Jean-Baptiste Piffaut, né en 1707 à Saint-Jean-Baptiste de Nemours, évêché de Sens, dont un fils, J.-B. Piffaut, baptisé à Redon le 13 juillet 1741 ; - 3° Rose-Aimée de la Varie, mariée le 14 octobre 1741 à Léonard Croche, originaire de Saint-Michel des Lions de la ville de Limoges. (R. de Laigue). 

Nota : texte actualisé et modifié par rapport au texte original. 

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