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RENAC

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La commune de Renac (bzh.gif (80 octets) Ranneg) fait partie du canton de Redon. Renac dépend de l'arrondissement de Redon, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).      

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de RENAC

Renac vient, semble-t-il, du gaulois "Renos" avec le suffixe latin "acum" (domaine de).

Renac est, semble-t-il, une paroisse primitive gallo-romaine qui englobe à l'origine les territoires de Sixt-sur-Aff et de Saint-Just. Dès 833, la paroisse de Renac est gouvernée par un machtiern qui réside au lieu-dit Lisrannac (Lis-Rannac) et dont l’autorité s’étend sur les territoires avoisinants.

Ville de Renac (Bretagne).

La paroisse de Renac existait au IXème siècle et était occupée par une population bretonne. Lorsque saint Convoyon vint fonder l'abbaye de Redon, il trouva Renac gouverné par un mactiern nommé Bran, qui résidait à Lis-Rannac (en français la Cour de Renac) (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 23). Il est plusieurs fois fait mention de ce manoir dans le Cartulaire de Redon ; les grands seigneurs bretons s'y réunissaient parfois, car nous voyons le comte de Poher, les mactiers Jarnhitin, Ratfred et Hoiarscoët, les représentants du roi Nominoë et plusieurs autres personnages importants y figurer à côté de Bran, le seigneur du lieu, et du saint abbé Convoyon. Nominoë vint même avec sa femme, la reine Arganthael, y tenir un grand plaid. On ne peut pas cependant dire d'une façon positive où se trouvait la Cour de Renac, quoique son nom même, la rencontre qu'on y fait des habitants, et notamment des anciens de Renac, les intérêts locaux qu'on y traite, tout, en un mot, prouve que ce manoir devait être dans la paroisse même de Renac (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 81, 135, 358). Cette paroisse, appelée au IXème siècle Rannac ou Ranhac, était alors une « plebs condita », c'est-à-dire qu'elle conservait souvenir de l'établissement des Romains sur son territoire. Toutefois elle n'était pas très-considérable, car elle est appelée parfois « plebicula Rannac ». Il n'est point question, dans le Cartulaire de Redon, du bourg et de l'église de Renac à cette époque ; mais, en 833, nous trouvons un acte passé à Renac devant l'église de Cunfol, « factum est in Rannac, ante ecclesiam que dicitur Cunfol » (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 354). Il est bien difficile de savoir maintenant quelle était cette église de Cunfol. Remarquons aussi les expressions suivantes du Cartulaire, qui indiquent l'existence d'un marché à Renac dès cette époque reculée : « ln loco marchato Rannaco, — in loco nuncupante marchat Rannac » (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 42, 363). Les actes semblent dire, — mais on ne saurait l'affirmer, — que le territoire d'Allérac, qui ne devint paroisse qu'au XIème siècle, faisait alors partie de Renac. Quant aux lieux nommés Villare et Campcaubalhint, ils étaient certainement en Renac, et le dernier se trouvait sur les bords du Canut. Il est aussi fait mention en 846 du champ de la Croix, du village de Renheulis et d'une écluse sur le Canut, qui paraissent avoir dépendu de Renac (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 23, 42, 60, etc.). Nous avons nommé le chef breton de la paroisse de Renac ; à côté de ce mactiern Bran se trouvaient les scabins ou juges et les anciens. Les scabins de Renac étaient, en 833, Maenwallon, Branoc et Burg ; les anciens de la paroisse s'appelaient, vers 848, Howen, Jacu, Wocon, Branoc et Catlowen. Quant aux prêtres de Renac à la même époque, ils se nommaient Drévallon, — celui-ci appartenait à une noble famille, car il est traité de « magnificus vir », — Loieswr, Rethwalart et Beati (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 42, 80, 81, 100, 354, etc.). Au mois d'août 833, l'empereur Louis-le-Débonnaire, à la prière de saint Convoyon et sur la recommandation de Nominoë, donna à l'abbaye de Redon la paroisse de Renac tout entière, « plebem que Rannac nominatur cum omni integritate sua ». Le roi Charles-le-Chauve confirma cette donation de son père le 3 août 850. Enfin, quelques années plus tard, Erispoë, roi de Bretagne, renouvela le même don en qualité de prince indépendant du roi de France (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 357, 363, 366). Nous ne savons pas au juste à quelle époque les moines de Redon perdirent la paroisse de Renac, mais ce dut être à la suite des invasions normandes du Xème siècle ; plusieurs seigneurs usurpèrent en ce temps-là une partie des biens de l'abbaye, et, après le rétablissement de l'ordre en Bretagne, quelques-uns d'entre eux conservèrent les terres qu'ils avaient enlevées (nota : dans l'énumération des biens de l'abbaye de Redon, en 1238, il n'est pas fait mention de la paroisse de Renac, qui avait du, par suite, être aliénée longtemps auparavant ; car si elle avait été enlevée aux moines de Redon par Pierre Mauclerc, ceux-ci eussent protesté dans cet acte contre une usurpation récente). Quoi qu'il en soit, Renac devint une seigneurie séculière, et l'abbé de Redon ne conserva plus d'intérêts dans cette paroisse. A l'origine, toutes les dîmes ecclésiastiques de Renac étaient annexées à la sacristie de l'abbaye de Redon ; mais les religieux perdirent ces biens, et au milieu du XVIIIème siècle ils ne percevaient plus aucune redevance en cette paroisse. Le plus grand décimateur devint alors le seigneur de Renac, dimant au dixième sur tous les grains et vins partout où s'étendaient les fiefs de sa seigneurie, c'est-à-dire dans la paroisse presqu'entière. Le recteur de Renac, présenté par l'ordinaire, ne jouissait que d'une petite dîme à la trente-troisième gerbe ; aussi en 1611 affermait-il pour 300 livres seulement tout le temporel de son bénéfice, consistant en un presbytère, une prairie et quelques dîmes en grains et en vins (Pouillé de Rennes).

Au XIVème siècle, Renac est le siège d'une seigneurie qui appartient à la famille Aspemont ou Aspremont (Raoulet d'Aspremont est un des champions du combat des Trente, du côté anglais, en 1351). Elle passe par alliance au début du XVème siècle à la famille de Vivonne seigneurs de Thors, puis à Charles de Blois (ou Charles de Bretagne), seigneur d'Avaugour. Après avoir été confisquée sur lui à la suite de la conspiration des de Penthièvres contre le duc Jean V en 1420, la seigneurie de Renac est donnée par le duc aux seigneurs de Penhoët et de la Lande. Retiré, la seigneurie de Renac est donnée à son frère Richart de Bretagne comte d'Etampes dont le fils est le duc François II. Ce dernier donne en 1462 la seigneurie de Renac à Tanneguy du Chastel. Cette seigneurie devient ensuite la propriété successive des familles de Montejean (en 1506), d'Acigné (en 1538), de Cossé comtes de Brissac (en 1580), de Martel (en 1654 et en 1730), Picot seigneurs de Présmesnil (avant 1747), du Fresne (en 1747), Fournier seigneurs de Trélo (en 1775 et en 1789). La seigneurie du Renac a d'abord pour chef-lieu le manoir du Bois-Raoul, puis le château de la Touche. Il s'agit d'une châtellenie d'ancienneté, qui est érigée en baronnie en 1462 et 1464. La seigneurie de Renac exerçait au bourg un droit de haute justice et possédait des fourches patibulaires à quatre piliers. L'auditoire, la prison, les ceps et collier des seigneurs de Renac se trouvaient au bourg de Renac.

La paroisse de Renac dépendait autrefois de l'ancien évêché de Vannes. Une tradition place une ancienne léproserie, près du bourg, sur le ruisseau de la Maladrerie.

On rencontre l'appellation Ranhac (en 832), Rannac (en 850), Regnac (en 1427, en 1464, en 1481, en 1536), Reignac (en 1477).

Ville de Renac (Bretagne).

Note 1 : Le territoire de Renac est limité au nord par Saint-Just et Sixt, à l'ouest par Bains, au sud par Sainte-Marie et Brain, et à l'est par Langon. Sa superficie est de 2566 hectares, dont un tiers environ sous culture, un tiers sous landes, et le reste sous prairies, bois, etc. Le bourg, situé sur un côté de la paroisse, traversé par la grande route de Rennes, est à 12 kilomètres de Redon. Son territoire est mal arrondi. La période celtique y est représentée par un menhir au Brossais, à l'est du bourg, et par quelques restes d'alignements sur le bord de la grande route. La période romaine a laissé des briques dans un champ voisin du presbytère, et d'autres briques au village de la Chapelle-de-Gavrain. Si les Bretons ont occupé ce territoire, ils n'out guère laissé de traces dans les noms de lieux ; cependant le nom de Renac, qu'on écrivait primitivement Rannac ; est dérivé de Ran, grenouille, et signifie un lieu rempli de grenouilles ou une grenouillère : les trois étangs qui avoisinent le bourg donnent raison à cette étymologie. Au IXème siècle, et peut-être longtemps avant, il y avait là une paroisse ; le mactyern Bran était seigneur du pays et recevait à sa cour le prince Nominoé et la princesse Arganthael (Cartulaire de Redon, 23, 81, 136, 358). En 836, l'empereur Louis le Débonnaire donna à l'abbaye de Redon la paroisse de Renac tout entière : ce qui fut confirmé en 850 par Charles le Chauve, et vers 854 par Erispoé (Cartulaire de Redon, 357, 363, 366). Plus tard, et probablement à la suite des invasions normandes du Xème siècle, les abbés de Redon perdirent toute propriété et toute juridiction dans ce territoire. Aussi Renac ne fut plus compris dans le territoire de Redon, mais dans le doyenné de Carentoir ; il ne fut plus présenté par l'abbé mais pourvu directement par l'évêque ou le pape, suivant les cas (J-M. Le Mené).

Note 2 : Dans la paroisse de Renac se trouve une chapelle dédiée à la Sainte Vierge et bâtie près du village de Gavrain. Les briques gallo-romaines abondent en cet endroit, et l'on y montre l'emplacement d'un ancien monastère ; mais on ignore quels religieux l'habitaient. Un petit missel franciscain du XVIème siècle, trouvé dans la chapelle, a fait supposer que ces moines appartenaient à l'Ordre de saint François, mais ce n'est pas une preuve suffisante.

Note 3 : La tradition locale prétend qu'auprès du bourg de Renac, au bord d'un ruisseau nommé encore ruisseau de la Maladrerie, existait jadis un hôpital ou plutôt une léproserie. Nous n'avons pas de documents concernant cet établissement, qui devait être une fondation faite par les seigneurs de Renac, fort bien introduits à la cour des ducs de Bretagne.

Note 4 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Renac : Jean Rolland (« Johannes Rolandi », précédemment recteur de Bourg-Paul-Muzillac, était pourvu de la cure de Renac en 1481 ; décédé en 1497, après avoir fondé par testament la chapellenie de Saint-Maur dans l'église abbatiale de Redon). Yves Le Petit (il succéda au précédent en 1497 et fonda en 1515, dans la cathédrale de Vannes, la chapellenie de Notre-Dame-de-Pitié et de saint Vincent, martyr). Guillaume Guillard (il fut chapelain de Notre-Dame des Lices, à Vannes ; décédé en 1529). Pierre Coué (licencié en droit et official de Vannes, il fut aussi recteur de Pluneret, de 1529 à 1536). Yves Dréano (il fut en même temps recteur de Saint-Gonnery ; décédé en décembre 1554, après avoir résigné). Pierre Bégault (archiprêtre de Vannes, il succéda au précédent ; décédé en janvier 1573). Pierre du Fresne (il était issu des seigneurs de Virel, en Renac, de 1578 à 1597, date de son décès). Julien Bernard (sieur de Maurepart, il fut pourvu en 1597 ; décédé en février 1607). Pierre Olivier (prêtre de Rennes, pourvu en cour de Rome le 5 avril 1607, il prit possession le 1er juillet ; il débouta Jean Hangollay et obtint en sa faveur, moyennant 100 livres de pension, le désistement de Jean Gentil, qui lui disputaient le bénéfice ; décédé en avril 1618). Jean Mauvoisin (originaire de Renac, pourvu par l'ordinaire en 1618, il eut à combattre le suivant et disparut après 1620). Louis Janvier (clerc de Saint-Malo, pourvu par le Pape dès 1618, mais refusé par l'évêque de Vannes, il obtint un visa de l'archevêque de Tours et prit possession le 13 octobre 1619). Etienne Marchand (prêtre de Vannes, en 1625). Julien Jouneaux (originaire de Vannes et précédemment recteur de Plouay, il fut pourvu vers 1628 ; décédé à Vannes le 14 mars 1630 et inhumé dans l'église de Notre-Dame du Mené). Louis Saget (natif de Sixt, fils de N... Saget et d'Anne André, il fut pourvu en 1630. Trouvant le presbytère de Renac complètement en ruine, il demeura quelque temps à la Bionnais, puis bâtit en 1647 une maison dans le bourg ; décédé le 25 octobre 1668, en odeur de sainteté. Il fut inhumé le 27 dans l'enfeu de Launay, en son église, par permission de Joseph Morand, seigneur de la Haye et de Launay). Yves Le Helleys (docteur en droit, pourvu en 1669, il permuta presque aussitôt avec le suivant). André Barreau (précédemment recteur de Saint-Nolff, il fut pourvu en cour de Rome en 1669 ; décédé le 30 octobre 1684 et inhumé dans son église, proche de l'autel du Rosaire). Gilles Odye (1687-1689). Guillaume de Kergozou (1690-1691). Gervais de Cordé (recteur de Brain, pourvu en 1691, fit en 1698 enregistrer ses armoiries : de gueules à la croix ancrée d'argent ; décédé en mars 1708). Honoré Lenfant de Louzil (prêtre de Nantes, pourvu par le Pape le 13 août 1708, ne put prendre possession canonique que le 30 juillet 1709 ; il permuta avec le suivant). Jean Guillot (prêtre de Poitiers, il prit possession le 9 août 1718). Jean-Baptiste Poret (il succéda au précédent en 1727 et permuta dix ans après avec le suivant). Louis Audren (originaire de Pontivy et fils d'Olivier Audren, sieur de la Grenouille, il prit possession le 20 juillet 1737 et se démit en faveur du suivant). Jean-Julien Bouvier (neveu du précédent et recteur au diocèse de Dol, pourvu le 5 décembre 1741, il prit possession le 7 ; décédé âgé de soixante-trois ans et inhumé dans le cimetière le 9 septembre 1761). Pierre-Noël Pavin (originaire de Redon, pourvu en cour de Rome le 18 novembre 1761, il ne prit possession que le 19 janvier suivant ; décédé âgé de cinquante-six ans, le 28 septembre 1786, en odeur de sainteté, et inhumé le 30 dans le sanctuaire de son église). Pierre-Joachim Badin (il gagna comme le précédent sa cure au concours ; pourvu en cour de Rome le 20 janvier 1787, il prit possession le 24 mars ; en 1792 il s'exila en Espagne et y mourut). Paul-Jean-Baptiste Sauvaget (1803-1805). Julien Doucet (1805-1819). Thomas Lebrun (1820-1826). Pierre-François Levacher (1826, décédé en 1859). Jean-Baptiste-Joseph Gouzet (à partir de 1859), .....

Ville de Renac (Bretagne).

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PATRIMOINE de RENAC

l'église Saint-André (1874 - 1895 vers 1970), oeuvre de l'architecte Henry Mellet et édifiée à l'emplacement d'une église primitive du XIIème siècle qui est remaniée au XVème et au XVIème siècles. Saint André, apôtre, est le patron de Renac. L'ancienne église, aujourd'hui détruite, se composait d'une nef éclairée seulement au Sud par trois petites fenêtres et terminée par un arc triomphal supportant le clocher et donnant entrée au choeur ; celui-ci était relativement moderne, de même que les deux chapelles prohibitives construites de chaque côté : la première, dédiée à la Sainte Vierge, appartenait au seigneur du Brossay, et la seconde, dédiée à sainte Anne, au seigneur du Petit-Bois. En 1640 on voyait en cette église un jubé et les autels de Saint-Sébastien et de Saint-Jean. Lorsqu'elle fut détruite naguère pour faire place à un nouvel édifice, on trouva dans ses murailles plusieurs vases en poterie placés, croit-on, pour y faciliter l'acoustique. Ce détail, joint à la description que nous venons de faire de la nef, prouve que l'église de Renac devait remonter à une haute antiquité ; elle avait été réconciliée le 10 août 1678 après un suicide qui s'y était commis. Dans le retable du maître-autel se trouvait un tableau signalé par M. l'abbé Brune comme étant « d'une couleur et d'une touche extrêmement vigoureuse ». Le baron de Renac était seigneur supérieur et fondateur de cette vieille église, « avec droit de bancs et enfeux, lisière et ceinture funèbre par dedans et par dehors, et prières nominales aux prosnes des grandes messes ». L'on y voyait, en outre, les bancs et les enfeus des seigneurs de Launay, de Virel et du Pinel. Il est fait mention en 1684 de la confrérie du Rosaire, érigée alors à Renac ; plusieurs fondations étaient aussi desservies dans cette même église. La nouvelle église de Renac est un édifice de style ogival ; la première pierre en a été posée en 1869. Elle se compose de trois nefs avec abside polygonale. La tour s'élève, au bas de la grande nef, au-dessus d'un porche de granit formé de quatre arcades ouvertes, et se termine par une flèche en pierre blanche (Pouillé de Rennes). Le clocher-porche date de 1895. Cette église est rénovée en 1970. Une litre extérieure et intérieure aux armes des seigneurs de Renac entourait jadis l'édifice. L'église possédait un jubé en 1640. L'ancien maître-autel a été transporté dans la chapelle de Gavrain. On voyait jadis les enfeus des seigneurs de Renac (au côté nord du choeur), des seigneurs du Mont-Bouëxic (devant le choeur), des seigneurs du Brossais et du Petit-Bois dans leurs chapelles respectives, des seigneurs du Virel (au bas de l'église), et des seigneurs de Launay et de Pinel ;

Eglise de Renac (Bretagne).

Nota : L'église paroissiale, qui vient de disparaître à la fin du XIXème siècle, était dédiée à saint André, apôtre. « Elle se composait d'une nef, éclairée seulement au sud par trois petites fenêtres, et terminée par un arc triomphal supportant le clocher et donnant entrée au chœur ; celui-ci était relativement moderne, de même que les deux chapelles prohibitives construites de chaque côté : la première, dédiée à la sainte Vierge, appartenait au seigneur du Brossay, et la seconde, dédiée à sainte Anne, au seigneur du Petit-Bois... Le baron de Renac était seigneur supérieur et fondateur de cette vieille église, avec droit de banc et enfeux, lisière et ceinture funèbre par dedans et par dehors, et prières nominales aux prônes des grand'messes. L'on y voyait en outre les bancs et les enfeux des seigneurs de Launay, du Pinel et de Virel » (G. de Corson). La nouvelle église est un édifice de style ogival dont la première pierre a été posée en 1869. Les chapelles de la paroisse étaient : — 1°. N.-D. et Saint-Marc, à Gavrain, à 4 kilomètres vers le nord-est, édifice rectangulaire à fenêtres ogivales, attribué à un ancien couvent, et tombant vers 1891 en ruines. — 2° Saint-Julien, près du bourg, construction ogivale, maintenant détruite ; la fête se célébrait le 28 août ; il ne reste plus que la foire, fixée au même jour. — 3° Saint-Fiacre, à Trobert, à 3 kilomètres vers l'ouest, édifice rectangulaire, à fenêtres ogivales géminées, possède encore son assemblée et sa fontaine. Il y avait, en outre, des chapelles privées au Bois-Raoul, à Coespel, à la Touche, au Brossay, à Virel et à Pinel. Vers 1891, elles sont toutes détruites, sauf la première. Auprès du bourg, une localité porte encore le nom de Maladrerie, et, d'après la tradition, il y eut là jadis un hôpital. C'était évidemment une léproserie, qui eut, comme toutes les autres, sa chapelle particulière. On trouve aussi dans le Cartulaire de Redon, un acte passé, en 833, à Renac, devant l'église de Cunfol. Il est bien difficile de savoir maintenant quelle était cette église ou cette chapelle de Cunfol (Cartulaire de Redon, 354). Les chapellenies étaient les suivantes : — 1° Celle de Sainte-Anne ou du Petit-Bois, à l'autel de ce nom ; — 2° Celle de Beauregard, unie à la précédente ; — 3° Celle de Launay, fondée par les seigneurs de ce manoir ; — 4° Celle du Brossay, desservie dans la chapelle du château ; — 5° Celle de Bogues, fondée par les Virel dans l'église paroissiale ; — 6° Celle du Gust, fondée par les seigneurs du lieu ; — 7° Celle du Verger, desservie au maître-autel ; — 8° Celle de la Planche-Moizan, à l'autel de Sainte-Anne ; — 9° Celle des Désalleurs, desservie dans l'église paroissiale. Les dîmes étaient multiples. Au point de vue féodal, le seigneur de Renac levait la dîme, à la 10ème gerbe, sur tous les grains de son territoire, c'est-à-dire sur presque toute la paroisse. Différents seigneurs jouissaient du champart sur leurs terrains respectifs. La dîme ecclésiastique appartenait à l'abbaye de Redon et avait été annexée à la sacristie ; c'était un reste de la donation du IXème siècle ; mais cette dîme elle-même se perdit avec le temps, et en 1750 le monastère ne percevait plus de redevance sur cette paroisse. Tous ces prélèvements réduisaient les revenus du recteur ; cependant en 1757 son revenu net était évalué à la somme de 700 livres. Renac était de la sénéchaussée de Ploërmel. En 1790, il fut érigé en commune, et passa dans le département d'Ille-et-Vilaine. Le concordat de 1801, en prenant les limites des départements comme bornes des nouveaux diocèses, a séparé définitivement Renac de Vannes pour l'annexer à Rennes (J-M. Le Mené).

Voir aussi   Ville de Renac (Bretagne) "L'histoire de la paroisse de Renac et ses recteurs"

Eglise de Renac (Bretagne).

la chapelle Saint-Fiacre (XVIIème siècle - 1904 - 1905). Saint Fiacre, moine irlandais du IXème siècle et ami de saint Convoyon, aurait habité à Trobert un ermitage qui n'a pas laissé de traces. Cette chapelle était autrefois frairienne. Cette chapelle, située au village de Trobert, est entretenue avec soin par les habitants, mais n'est plus desservie ; c'est un grand rectangle ajouré de fenêtres ogivales géminées avec trilobes, et orné d'écussons frustes. On y voit les statues de Notre-Dame et de saint Fiacre. Dans ce petit sanctuaire on faisait souvent des mariages dès 1636, et Pierre Bévin (1641) et Denis Roussel (1670) en étaient chapelains. A côté est une fontaine qui passe pour guérir de la dysenterie, et une assemblée se tient encore là chaque année au mois de septembre vers la fin du XIXème siècle (Pouillé de Rennes). Les seigneurs de Renac y possédaient une litre et un enfeu ;

la chapelle Notre-Dame-Saint-Marc ou Notre-Dame ou Saint-Marc de Gavrain ou chapelle de Gavrain (1877). Il s'agit en fait d'une chapelle attestée dès le Moyen Age et reconstruite en 1877-1881. Cette chapelle, dit-on, dépendait à l'origine d'un monastère, mais elle était considérée comme frairienne quand vint la Révolution. Voici les noms de quelques-uns de ces chapelains : Jean Hougonat (1649), Jean Moisson (1698), Jean Hervé (1699) et François Cottais (1707) ; ils habitaient une maison existant encore dans le village à la fin du XIXème siècle. La chapelle de Gavrain est ancienne, mais sans style ; elle forme un rectangle, a des ouvertures ogivales et renferme deux autels. Son mobilier se compose d'un retable du XVIIème siècle, encadré, à droite, d'une statue de Notre-Dame de Gavrain (représentant la Vierge enceinte portant saint Jean Baptiste dans ses bras) placée sous un dais de la Renaissance, et, à gauche, d'une statue de saint Marc. Dans les murailles apparaissent quelques vieilles briques empruntées évidemment aux débris gallo-romains, très-nombreux dans le village, mais qui ne donnent pas une aussi haute antiquité à l'édifice lui-même. Une fontaine, but de pèlerinages pour la guérison de la fièvre, un cimetière et une ancienne vigne, aujourd'hui abandonnée, avoisinent cette chapelle. Au commencement du XIXème siècle, on y venait encore processionnellement de Renac le jour Saint-Marc. Le baron de Renac était considéré comme seigneur fondateur de Gavrain et il avait ses armoiries dans ce petit sanctuaire (Pouillé de Rennes). Elle renferme aujourd'hui l'ancien maître-autel de la paroisse de Renac ;

l'ancienne chapelle aujourd'hui disparue et située jadis au village de Saint-Julien. Située dans le pittoresque vallon et au bord de l'étang du même nom, cette chapelle n'existe plus maintenant. D'après la tradition, elle était de style ogival et ajourée de trois belles fenêtres, dont celle du chevet avait de riches meneaux. Le 28 août, fête de saint Julien, une nombreuse assemblée et une foire se tenaient à l'entour ; les laboureurs y apportaient du grain de semence à bénir, et leurs offrandes se partageaient entre le seigneur et le recteur de Renac ; mais les droits de cette foire appartenaient au baron seul. A la fin du XIXème siècle alors qu'il n'y a plus de chapelle, la foire continue d'exister, et les laboureurs apportent à l'église même de Renac leur grain à bénir le jour Saint-Julien (Pouillé de Rennes). Les seigneurs de Renac y avaient une litre et un enfeu ;

la croix située à La Veillonnerie ;

le château du Brossay ou Brossais (XIXème siècle). Un manoir appartenant à la famille Coué (Henry Coué en 1464 et en 1481) est édifié sur les terres de Brossais ou Brossay dès le début du XVème siècle. Il est la propriété de Julien Coué en 1523. Ce manoir est reconstruit vers 1830 par M. du Bourblanc. Il possédait jadis un droit de haute justice. Les seigneurs du Brossay possédaient dès 1661 une chapelle près de leur manoir ; cet édifice, tombant en ruine, fut reconstruit vers 1730-1731 par le propriétaire, M. Champion de Cicé, qui le rapprocha de sa maison et y transféra une fondation de messes précédemment faite par ses ancêtres. Jean-Baptiste Poret, recteur de Renac, fit la bénédiction de cette nouvelle chapelle le 1er septembre 1731. Elle n'existe plus maintenant (Pouillé de Rennes). Propriété successive des familles Coué (en 1536 et en 1630), Mahé (en 1647), Renée Bonnier veuve de N. de la Mancellière (en 1679), Champion seigneurs de Cicé (en 1707), Poulpiquet du Halgouët — En 1536, Julien Coué, auditeur des comptes dès 1503, possédait ce manoir ; il avait épousé Marie de Complude, qui, devenue veuve, habitait en 1566 le Brossay. Pierre Coué, leur fils, fut également seigneur du Brossay, et rendit aveu en 1600, pour cette terre, à Charles de Cossé, baron de Renac. Le Brossay était encore habité en 1630 par René Coué et Hélène du Bouexic, seigneur et dame du lieu, qui eurent un enfant nommé Pierre, tenu sur les fonts baptismaux de Renac par deux pauvres de la paroisse. Mais en 1647 ce manoir appartenait à René Mahé, seigneur du Brossay, qui épousa Jeanne Bonnier. Ce seigneur mourut en 1662, et sa femme en 1677 ; l'un et l'autre furent inhumés dans leur chapelle prohibitive du Brossay, dépendant de l'église de Renac. En 1679, Renée Bonnier, veuve de M. de la Mancellière, possédait la maison noble du Brossay, « consistant en manoir, jardins, pourpris, bois de fustaye et taillif, prés, métairies du Cabinet, du Fresche, de la Marre et de la Hurtelaye, appartenances et dépendances ». En 1707, Jean Champion, seigneur de Cicé, mourut à sa maison du Brossay, en Renac. Sa famille continua de posséder et d'habiter ce manoir. Le Brossay, passé successivement entre les mains de plusieurs autres familles, appartient en 1878 à M. de Poulpiquet du Halgouët, qui l'habite. Ce manoir, bien posé sur une colline au milieu de bois, a été rebâti vers la fin du XIXème siècle ;

Château de Renac (Bretagne).

  

Château de Renac (Bretagne).

les anciens manoir du Haut-Gust (XV-XVIème siècle) et du Bas-Gust, situés route de Sainte-Marie. Le Gust était propriété successive des familles de la Grée (Jehan de La Grée en 1464 et en 1481, puis de Tanguy de La Grée en 1536), Martel barons de Renac (en 1679), Moraud seigneurs du Déron (en 1778). — En 1679, Damien Martel et Judith de Champion, baron et dame de Renac, possédaient le manoir de Gust, dont la famille Moraud du Deron devint plus tard propriétaire. Vers 1778, M. du Deron y jouissait d'une moyenne et basse justice. C'est vers 1878 une maison de ferme conservant son cachet architectural du XVIème siècle, avec une tourelle et des ouvertures en accolades qui, témoignent de son ancienne importance ;

le manoir du Petit-Bois, situé route de Sixt-sur-Aff. Il conserve une tourelle, une fuie et un grand pavillon carré. Propriété successive des seigneurs de Juzet (en 1536), le Bigot (en 1600), Fournier (en 1671 et en 1778). — Le seigneur de Juzet tenait cette maison noble en 1536, mais elle ne tarda pas à passer entre les mains de la famille Le Bigot, dont Jean Le Bigot, seigneur du Petit-Bois et de Beauregard, vivait en 1600. Ce Jean Le Bigot épousa Anne Morand et mourut en 1645. Autre Jean Le Bigot, seigneur du Petit-Bois, devint prêtre en 1654 et fut aussitôt nommé recteur de Saint-Just ; mais il se retira du ministère et mourut subitement en 1671, dans la maison de la chapellenie du Petit-Bois, au bourg de Renac, et fut inhumé dans l'église, dans l'enfeu de sa famille. Le Petit-Bois passa alors, par suite d'alliance, à la famille Fournier. Dès 1634, Louis Fournier, qui avait épousé l'héri tière de ce manoir, prenait, comme son beau-frère le recteur de Saint-Just, le titre de seigneur du Petit-Bois. En 1679, Marie Le Sérazin, veuve d'Alain Fournier, seigneur de Pel lan, tenait féodalement du baron de Renac « la maison noble du Petit-Bois, fuies, jardins, vergers, domaines, métairie, appartenances et dépendances à debvoir de 19 deniers monnaye et 3 pots d'avoisne ». Sébastien Fournier, seigneur du Petit-Bois, épousa 1° Fran çoise Couriolle, veuve de N.... Guerriff, seigneur de Launay ; 2° N... Gouyon de Coispel. Du premier mariage naquirent Louis Fournier, seigneur du Petit-Bois, demeurant en 1730 au manoir de Senac, en Pipriac, et Bertrand Fournier, seigneur de Pellan, habitant le Petit-Bois. Vers 1778, la terre du Petit-Bois, ornée d'une moyenne justice, appartenait encore à Mme Fournier de Pellan. Le manoir du Petit-Bois, habité en 1878 par son propriétaire, M. Dennemont, offre un aspect assez pittoresque avec son grand pavillon, sa tourelle et le joli bouquet d'arbres qui lui donne son nom (abbé Guillotin de Corson) ;

Château de Renac (Bretagne).

le manoir du Mont-Bouëxic ou Vau-Bouëxic ou Haut-Bouëxic (XVI-XXème siècle), situé route de Sixt-sur-Aff. Propriété de Pierre du Fresche en 1427, Jehan du Fresche en 1464, Estor du Fresche en 1481, de Robert du Fresche ou du Fresne seigneurs de Pinel en 1536. — Jean du Fresne, seigneur de Pinel, avait en 1536 cette maison noble. En 1878, il s'agit d'une ferme appartenant à M. Moraud de Callac ;

la fontaine Saint-Fiacre (XXème siècle) ;

4 moulins dont le moulin à eau de St Julien et les moulins à vent de Brossay, Bunard, de Trobert ;

A signaler aussi :

l'ancienne maison de la Croix-Verte. Il s'agit, semble-t-il, d'un ancien relais de poste ;

de nombreux vestiges de l'époque romaine ;

la découverte de haches à douille au village de Trobert (âge du Bronze) ;

des scories révélant l'existence d'anciennes forges et situées à l'ouest du village de la Rochelle et au village de la Haye ;

les quatre menhirs situés sur la lisière du bois du Brossais ;

l'hôtel de la Nonne (Annona) (XVIème siècle), situé dans le Village du Pré ;

les ruines de l'ancien manoir de Virel. Il possédait autrefois une chapelle privée, aujourd'hui détruite, qui avoisinait le manoir de ce nom et était desservi en 1664 par Antoine du Fresne, issu des seigneurs de Virel. Propriété de la famille du Fresne en 1426 et en 1778. — Robert du Fresne, seigneur de Virel, vivait en 1426 et 1443. Jean du Fresne possédait le manoir de Virel en 1536, et Robert du Fresne, seigneur de Virel, vivait en 1595. Jean du Fresne, chevalier de l'Ordre, et Marie Challot, seigneur et dame de Saint-Gilles et de Virel, vivaient en 1606, et habitaient Virel ainsi que Aufray du Fresne et Claude Chenu, seigneur et dame de Virel, en 1633 ; cette dernière dame mourut en 1646 et fut inhumée dans l'enfeu seigneurial de Virel, dans l'église de Renac, ainsi que René du Fresne, seigneur de Saint-Gilles, mort en 1653. En 1679, « la maison noble de Virel avec ses métairies, appartenances, dépendances et moulins, » appartenait à Renée de Gastinaire, veuve de René du Fresne, seigneur de Virel ; elle devait au baron de Renac, « oultre le rachapt, 48 sous 9 deniers de rente et 9 pots d'avoine ». A cette même époque, Claude du Fresne, seigneur de la Rivière, demeurait à Virel. En 1714, Antoine du Fresne et Gorgonie de Nassiet, seigneur et dame de Virel, habitaient encore ce manoir, aujourd'hui complètement ruiné. En 1778, M. du Fresne de Virel possédait cette terre et la moyenne justice qui en dépendait (abbé Guillotin de Corson) ;

l'ancien manoir de la Presselais. Propriété de la famille Coué seigneurs du Brossais en 1536, puis des familles Mahé, Symon (en 1679). — Julien Coué, seigneur du Brossay, possédait en 1536 cette métairie noble, appartenant en 1679 à « Bonaventure Mahé, Pierre Symon et consorts » ;

l'ancien manoir de Beauregard. Beauregard était une maison noble appartenant, en 1600, à Jean Le Bigot, seigneur du Petit-Bois et de Beauregard. Affectée, en 1639, au service d'une chapellenie possédée par François Deshayes, prêtre de Renac, elle dépendait encore en 1679 du manoir du Petit-Bois. Le propriétaire de Beauregard devait, entre autres choses, six chapons au baron de Renac ;

l'ancien château du Bois-Raoul. Première résidence des seigneurs de Renac. Erigé en châtellenie, il est reconstruit en 1462. Il ne subsiste plus que ses douves. Il possédait autrefois une chapelle privée sécularisée (fin du XVème ou début du XVIème siècle) : on y voyait un enfeu et une litre appartenant aux seigneurs de Renac. La chapelle Notre-Dame du Bois-Raoul, construite dans l'enceinte du vieux château de ce nom, n'offre de remarquable que ses fenêtres ogivales ou trilobées et ses ouvertures d'observation pratiquées de chaque côté de la porte principale. Au XVIIème siècle, la paroisse de Sixt revendiquait la possession du Bois-Raoul, mais en 1679 une ordonnance royale reconnut ce château et cette chapelle comme dépendant de Renac de toute antiquité. On allait autrefois en procession à Notre-Dame du Bois-Raoul pour obtenir de la pluie, et, si l'on en croit la tradition, tous les fidèles, les prêtres et le célébrant lui-même devaient faire cette procession pieds nus (Pouillé de Rennes) ;

l'ancien manoir de la Touche (encore surnommé le château de Renac), situé route de Sainte-Marie. Les seigneurs de Renac vinrent l'habiter dès le XVIème siècle. Reconstruit au XVIIIème siècle, il est incendié au début de la Révolution. Sa chapelle privée du XVIIème siècle avait un enfeu et une litre aux armes des seigneurs de Renac. Le 15 octobre 1689, G. Odye, recteur de Renac, bénit la chapelle du manoir de la Touche à la prière de la marquise de Martel, baronne de Renac, née Judith Champion de Cicé, propriétaire de cette maison. Cette chapelle n'existe plus. Propriété successive de la famille Buynart seigneurs de la Villevoisin (en 1536), puis des seigneurs de Renac (en 1689 et en 1786) ;

l'ancien manoir du Fresche, situé route de Sainte-Marie. Propriété successive des familles Fresche (en 1536), Coué (en 1600), Bonnier (en 1679). — Robert du Fresche possédait cette maison noble en 1536 ; ce devint ensuite une métairie dépendant du Brossay et que possédaient, en 1600, Pierre Coué, et, en 1679, Renée Bonnier ;

l'ancien manoir du Pont, situé route de Redon. Propriété successive des familles Coué seigneurs du Brossais (en 1536 et en 1566), Gouro (en 1635), Landelle (en 1679). — Julien Coué, seigneur du Brossay, possédait cette maison noble en 1536 ; Pierre Coué, son fils, l'avait encore en 1566. Plus tard, Julien Gouro et Perronnelle de l'Espine, seigneur et dame du Pont, eurent en 1635 un enfant baptisé à Renac. Il parait que cette terre fut démembrée quelques années après, car en 1679 « la maison noble Pont était possédée partie par Perrine et Marie Landelle, et le surplus annexé au domaine de la baronnie de Renac par retrait féodal que Damien Martel a fait sur Julien Loret, sieur d e la Chapinière, qui l'avait acquis de Julien Erault et de Julienne Frémont, sa femme » (Déclaration de Renac). D'après Ogée, M. Moraud du Deron possédait, en 1778, la moyenne justice du Pont ;

l'ancien manoir du Pinel. Il ne reste rien de la chapelle privée de Pinel. La tradition locale pré tend que le recteur de Renac devait à certain jour y venir dire : la messe, et que les seigneurs de Pinel lui devaient une rechange d'habit dans cette circonstance lorsqu'il s'était mouillé en route (Pouillé de Rennes). Propriété successive des familles du Fresne (en 1536), Louvel seigneurs du Chesne (en 1611), de la Mothe (au milieu du XVIIème siècle), Moraud seigneurs du Déron (en 1679 et en 1778). — Jean du Fresne avait cette maison noble en 1536. Charles Louvel et Louise de Noyal, sieur et dame du Chesne, possédaient Pinel en 1611 ; cette dame mourut en 1644 et fut inhumée dans l'église de Renac, dans l'enfeu seigneurial de Pinel. Jeanne Louvel épousa Antoine de la Mothe, qui mourut seigneur de Pinel, en 1652, et fut inhumé dans le même enfeu. En 1679, la maison noble de Pinel appartenait à François-Joseph Moraud, seigneur du Deron, qui devait au baron de Renac, à cause d'elle, « un sol monnaye de rente, outre le rachapt ». Les descendants de ce seigneur possédaient encore en 1778 la terre de Pinel et sa moyenne justice. C'est en 1878 une maison de village, dans laquelle on remarque une ancienne salle, seul vestige du manoir d'autrefois (abbé Guillotin de Corson) ;

l'ancien manoir de Launay. Propriété successive des familles de Penbichen (en 1536), Moraud seigneurs de la Haye et du Déron (en 1632 et en 1778). — Ce manoir appartenait en 1536 à Arthur de Penbichen, seigneur de la Ville-Orion, et en 1632 à François Moraud et Françoise de la Place, seigneur et dame de la Haye et du Deron. Ce dernier seigneur mourut à Rennes en 1664, et son corps fut inhumé dans l'enfeu de Launay, dans l'église de Renac. Joseph Moraud, seigneur du Deron, possédait en 1679 « la Maison noble de Launay qui doit de rente au baron de Renac, 8 livres, outre le rachapt ». Ce seigneur avait épousé Bertrande de Langle. En 1717, Louis-Joseph Moraud, seigneur du Deron et de Launay, mourut au manoir de la Haye, en Sixt ; son corps fut inhumé dans l'église abbatiale de Redon, où sa famille possédait un enfeu, et son coeur fut déposé dans l'église de Renac. Vers 1778, M. Moraud du Deron possédait encore la terre de Launay et y exerçait une juridiction moyenne et basse. Vers 1878, c'est une simple ferme appar tenant à M. de Poulpiquet du Halgouët (abbé Guillotin de Corson) ;

l'ancien manoir de Coipel ou de Couespel. Propriété de la famille Gouyon en 1536 et en 1778. On y trouvait jadis, à proximité, la chapelle Saint-Méen et sa fontaine. — Ce manoir appartenait dès 1536 à Robert Gouyon, et depuis lors il n'a pas cessé d'être entre les mains de la famille de Gouyon de Coipel. En 1679, François Gouyon, seigneur de Couespel, tenait du baron de Renac « la maison noble du Couespel, appartenances et dépendances, métairie, rolle et moulin du même nom ». C'était en 1778 une moyenne justice ; en 1878 ce n'est plus qu'une ferme ;

l'ancienne chapelle du Bois-Coipel, aujourd'hui disparue.

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ANCIENNE NOBLESSE de RENAC

La principale seigneurie de l'endroit portait le nom de Renac : son siège fut d'abord le château du Bois-Raoul, au nord-ouest du bourg, puis le manoir de la Touche ; les trois paroisses de Renac, de Saint-Just et de Sixt en relevaient presque exclusivement. Il y avait haute, moyenne et basse justice, avec sénéchal, auditoire et prison. Cette seigneurie, qualifiée châtellenie d'ancienneté, fut successivement possédée par les familles d'Apremont, de Vivonne, de Blois et de Bretagne. Erigée en bannière en 1462 (Pr. III. 31), elle passa aux du Chastel, de Montejean, d'Acigné, de Cossé, de Marteil, du Fresne de Virel et Fournier de Trélo.

Les autres seigneuries de Renac étaient :

1° Beauregard, aux Bigot, en 1660 ;

2° Le Brossay, à l'est, aux Coué en 1425, aux Mahé en 1646, etc. ;

3° Coespel, au nord-ouest, aux Gouyon en 1480 et 1790 ;

4° La Fresche, au sud-est, aux Fresche, Coué, Bonnier ;

5° Le Gust, au sud, aux La Grée, Martail, Moraud du Déron ;

6° Launay, à l'ouest, aux Penbichen, et Moraud du Déron ;

7° Le Petit-Bois, au nord-ouest, aux Bigot, Fournier ;

8° Pinel, à l'ouest, aux Louvel, Lamothe et Moraud ;

9° Le Pont, au sud, aux Coué du Brossay, Gouro ;

10° La Presselaye, à l'est, aux Coué, puis à divers ;

11° La Touche, aux seigneurs de Renac ;

12° Le Vau-Bouëxic, aux du Fresne en 1536 ;

13° Virel, aux du Fresne, en 1426 et 1778.

(de J-M. Le Mené).

La baronnie de Renac : En 833, au moment même que saint Convoyon fondait l'abbaye de Redon, l'empereur Louis le Débonnaire donna la paroisse de Renac tout entière au nouveau monastère. Mais à la suite des invasions normandes Saint-Sauveur de Redon perdit Renac qui devint une seigneurie séculière. Les premiers seigneurs de Renac venus à notre connaissance appartiennent à la famille d'Apremont remontant à Gambert, sire d'Apremont, croisé en 1248. Guillaume d'Apremont, seigneur de Renac, épousa Perrine de Rossignol ; cette dame fonda par testament une messe à Saint-Denis de Renac (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, III, 34), mais on ne peut préciser l'époque où elle vécut. Raoulet d'Apremont, sire de Renac, suivit pendant la guerre de la succession de Bretagne le parti de Jean de Montfort et combattit à Mi-Voie dans les rangs des chevaliers anglais. Il acquit un droit de sépulture dans l'abbaye de Redon et y fonda, de concert avec sa femme Julienne Soual, la chapellenie de la Cerche en 1364 (Potier de Courcy - Le Combat des Trente). Ces deux époux laissèrent une fille Jeanne d'Apremont, dame de Renac et épouse en 1390 de Jean Harpedane, connétable, puis chambellan du roi de France. Le 30 octobre 1401 ce seigneur et sa femme donnèrent à Guillaume du Fou les dîmes de la Vieille-Perche assises en leur seigneurie de Renac ; ils scellèrent leur donation de deux sceaux portant : l'un, un gironné (qui est Harpedane), et l'autre, parti de même et d'un lion rampant (qui est d'Apremont) (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, III, 34). Devenue veuve, Jeanne d'Apremont se remaria à Savary de Vivonne, seigneur de Thors, et en eut deux enfants, René et Isabeau. En 1410 Jeanne d'Apremont était morte et son fils René de Vivonne était seigneur de Renac, mais ce dernier décéda lui-même quelques années plus tard et la seigneurie de Renac échut à sa soeur Isabeau de Vivonne qui obtint répit du duc Jean V en 1418 pour lui rendre hommage à cause de cette terre (Lettres de Jean V, II, 138, 229 et 238). Son héritage lui était toutefois contesté par Jean Harpedane, seigneur de Belleville, vraisemblablement son demi-frère ; c'est ce que nous apprend un mandement de Jean V ordonnant de rechercher qui du seigneur de Belleville ou d'Isabeau de Vivonne doit légitimement posséder Renac ; il est même dit en cette lettre que Jean Harpedane a joui tranquillement de Renac pendant un certain temps (Archives de Loire Inférieure, E, 218 – Lettre de Jean V, 233). Il paraît qu'Isabeau de Vivonne gagna sa cause, mais elle ne conserva pas pour cela Renac bien longtemps. Elle avait épousé, en effet, Charles de Blois, dit de Bretagne et seigneur d'Avaugour, frère cadet d'Olivier, comte de Penthièvre, qui se trouva mêlé à la conspiration ourdie contre le duc de Bretagne. A la suite de cette révolte des Penthièvre, Jean V confisqua, en 1420, la seigneurie de Renac (nota : toutefois, en 1448, le duc de Bretagne dédommagea Isabeau de Vivonne, alors veuve, en lui donnant 100 000 écus - D. Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, III, 33) qu'il donna à deux de ses fidèles serviteurs, Jean de Penhouët, amiral de Bretagne, et Tristan de la Lande, grand maître de l'hôtel du duc. Des difficultés s'étant élevées entre ces deux seigneurs, Jean V retira Renac et donna cette seigneurie, le 12 novembre 1424, à son frère Richard de Bretagne, comte d'Etampes, qui la garda jusqu'à l'époque de son décès arrivé le 11 juin 1438 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, II, 1169, et III, 32). Mme d'Etampes, Marguerite d'Orléans, après la mort de son mari conserva la terre de Renac et en rendit aveu au duc comme tutrice de son fils François, comte d'Etampes et seigneur de Renac (Archives de Loire-Inférieure, voir Renac) ; plus tard elle reçut en apanage de douairière cette seigneurie de Renac (Archives de Loire-Inférieure, E 29). Mais quand les ducs François Ier, Pierre II et Arthur III eurent décédés sans enfants, le comte d'Etampes fut appelé à leur succéder sur le trône de Bretagne et prit le nom de François II. Le nouveau duc s'empressa en 1459 de confirmer à sa mère l'usufruit de Renac. Le 13 novembre 1462 François II voulant récompenser Tanneguy du Chastel, son chambellan et grand maître d'hôtel, qui avait quitté la cour de France pour prendre du service en Bretagne, et désirant aussi faciliter le mariage de ce seigneur avec Jeanne Raguenel fille du sire de Malestroit, lui fit don de la seigneurie de Renac. Toutefois comme la comtesse d'Etampes jouissait de cette terre, il la dédommagea en lui donnant l'usufruit de deux autres seigneuries en l'évêché de Vannes ; cette dame d'ailleurs mourut peu de temps après en avril 1466. Tanneguy du Chastel, créé en 1462 seigneur banneret de Renac, épousa donc Jeanne Raguenel qui lui donna deux filles ; chevalier de l'Ordre du roi, il mourut en 1477. Anne du Chastel, sa fille aînée, s'unit à Louis, sire de Montejean ; mais cette dame mourut avant sa mère Jeanne Raguenel décédée seulement le 23 juin 1506, conservant toujours la propriété de Renac. Ce fut donc comme héritier de sa grand-mère que Jacques de Montejean, fils de Louis et d'Anne du Chastel, devint seigneur de Renac ; il en rendit aveu à la duchesse Anne en 1507 (Archives de Loire-Inférieure, voir Guipry). Jacques sire de Montejean décéda le 21 décembre 1517, laissant veuve et sans enfants N. Tournemine. Son frère René de Montejean, chevalier de l'Ordre du roi et maréchal de France, hérita alors de Renac ; il mourut lui-même en 1538 sans postérité, quoiqu'il eut épousé Philippe de Montespedon qui convola en secondes noces avec Charles de Bourbon, prince de la Roche-sur-Yon (Du Paz, Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne, 151). La succession des deux sires de Montejean échut à leur soeur Anne de Montejean, mariée à Jean V, sire d'Acigné ; cette dame rendit aveu au roi en 1547 pour la seigneurie de Renac qu'elle légua à son fils Jean VI, sire d'Acigné, lequel mourut en 1573 ne laissant de son union avec Jeanne du Plessix qu'une fille nommée Judith. Judith d'Acigné épousa Charles de Cossé, comte de Brissac, et lui apporta avant 1580 la seigneurie de Renac ; elle mourut en 1598 et Renac passa à ses fils et petits-fils les ducs de Brissac, François de Cossé époux de Guyonne Ruellan, et Louis de Cossé mari de Marguerite de Gondy. Ce furent ces derniers duc et duchesse de Brissac qui vendirent la baronnie de Renac. L'acquéreur, Damien Martel, marquis dudit nom, fit le 16 octobre 1654 hommage au roi pour Renac (Archives de Loire-Inférieure, B 1016). Ce seigneur avait épousé en 1652 Judith Champion, fille du seigneur de Cicé ; il devint lieutenant général des armées navales du roi, mais mourut sans postérité avant 1712. La seigneurie de Renac était alors à Louis-Henry-Charles de Martel, probablement frère ou neveu du défunt, et dont le fils et héritier Damien-Charles de Martel fut seigneur de Renac en 1730, époque à laquelle il fit hommage de cette seigneurie au roi (Archives de Loire-Inférieure, B 1033). Michel Picot de Prémesnil devint ensuite propriétaire de la baronnie de Renac, mais il la vendit, le 31 octobre 1747, à Catherine de Furne, veuve de Nicolas du Fresne, seigneur de Pontprin, et à son fils Nicolas-Guillaume du Fresne, aussi seigneur de Pontprin ; ceux-ci firent hommage de Renac au roi en 1749 (Archives de Loire-Inférieure, B 1040). Nicolas-Guillaume du Fresne prit le titre de baron de Renac et épousa à Châteaubriant, le 11 février 1751, Magdeleine de Béchenec qui mourut en 1771 et fut inhumée le 22 novembre à Saint-Jean-de-Beré. Ils habitèrent le manoir des Fougerais près Châteaubriant et y eurent plusieurs enfants, entre autres deux filles exécutées à Rennes en 1794 en haine de la religion, et si connues sous le nom de demoiselles de Renac. La famille du Fresne ne conserva pas néanmoins jusqu'à la Révolution la baronnie de Renac qu'elle vendit avant 1775 à Louis-Jean Fournier, seigneur de Trélo ; celui-ci, reçu conseiller au Parlement de Bretagne en 1775, fut le dernier baron de Renac. Ayant vu en 1790 brûler son château, il émigra et ses terres furent vendues par la Nation le 8 août 1796 (Archives d'Ille-et-Vilaine, 1 Q, 90).

Par lettres patentes données en 1462 et renouvelées le 21 mai 1464, le duc François II unit en faveur de Tanneguy du Chastel « les terres et seigneuries du Boisraoul et de Renac », tenues sous sa juridiction de Ploërmel : ce prince érigea en même temps le tout en châtellenie sous le nom de Renac, avec permission de construire « chasteau et place forte ayant droit de guet ». De plus, le sire de Renac fut créé banneret « avec droit de porter ses armes en bannière » (Inventaire des chartes du château de Nantes, 448). A partir de ce moment, la seigneurie de Renac fut qualifiée « baronnie », quoiqu'elle ne fût en réalité qu'une châtellenie bannerette. La seigneurie de Renac comprenait trois paroisses entières : Renac, Sixt et Saint-Just ; elle s'étendait aussi en Pipriac, Guipry, Lohéac et Saint-Malo de Phily (Déclarations de la seigneurie de Renac en 1438 et 1507). Sa haute justice s'exerçait au bourg de Renac, et ses appellations se portaient au présidial de Vannes (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 1818). Toutes les petites seigneuries et terres nobles, fort nombreuses, en Renac, Sixt et Saint-Just, étaient sous la mouvance du baron de Renac. Les fourches patibulaires de Renac avaient quatre piliers et il se trouvait des ceps et colliers dépendant de la seigneurie dans les trois bourgs de Renac, Sixt et Saint-Just. Le baron de Renac avait droit de tenir au bourg de Renac un marché tous les vendredis et une foire le jour Saint-André, patron de la paroisse ; il avait, en outre, une foire le 28 août autour de la chapelle Saint-Julien en Renac, fréquentée ce jour-là par de nombreux pèlerins, — une autre foire et assemblée le jour Saint-Eloi au bourg de Saint-Just — et une quatrième foire en Sixt à la fête de Saint-Denis, patron de la chapelle de Belleperche près de laquelle se tenait cette foire. Outre les coutumes levées à ces foires, il appartenait encore au sire de Renac un droit de bouteillage à l'assemblée de Saint-Sixte à Sixt et des droits de trépas ou transit sur les marchands passant la Vilaine à Bellée ou traversant le bourg de Renac et la bourgade de Belleperche (Déclaration de la baronnie de Renac en 1678). Un droit particulier à Renac consistait dans un certain nombre d'anguilles dues au seigneur par les propriétaires d'écluses ou pêcheries construites dans les marais de la Vilaine ; chaque écluse était ordinairement taxée à cinquante anguilles dues à Noël, alors que les marais de Renac se trouvaient couverts d'eau. Le dernier marié de l'année en la paroisse de Renac était tenu de fournir une soule au seigneur qui la jetait ou faisait jeter par ses officiers « dans sa ville de Renac, le jour et feste de Noël ». D'autre part le dernier marié de la paroisse de Saint-Just devait également présenter au seigneur de Renac une soule que celui-ci offrait en divertissement aux jeunes gens du bourg de Saint-Just le lendemain de Noël, fête de saint Etienne (Déclaration de la baronnie de Renac en 1678). A Renac existait aussi le droit de ban et étanche « qui dure quinze jours, commençant le vendredy précédant la Pentecoste ; pendant lequel temps le baron de Renac a seul droit de débiter vins et cildres sans en payer aucun debvoir, et tous les cabaretiers pendant ladite quinzaine sont obligés de mettre brandons et enseignes bas et ne peuvent faire aucun débit » (Déclaration de la baronnie de Renac en 1678). Le sire de Renac était seigneur supérieur, fondateur et premier prééminencier des églises paroissiales de Renac. Sixt et Saint-Just ; des églises des « bourgades de Saint-Julien en Renac, Belleperche et Croixialan en Sixt » ; des chapelles frairiennes de Saint-Fiacre et Gavrain en Renac, des chapelles des châteaux du Boisraoul et de Renac, et enfin de l'hôpital Saint-Jean près La Gacilly, « auxquelles églises et chapelles il a droit de bancs et enfeus, armoiries et ceintures funèbres, patronage de bénéfices, etc. » (Déclaration de la baronnie de Renac en 1678). Enfin au baron de Renac appartenaient les droits de guet et garde pour ses châteaux, — menée de ses vassaux à Ploërmel — pêche prohibitive dans les rivières de la Vilaine et de l'Ail, — chasse avec chiens et oiseaux, à cor et à cri, etc. (Déclaration de la baronnie de Renac en 1678). Le domaine proche de la baronnie de Renac comprenait : - 1° En Renac : le château du Boisraoul et les manoirs de la Touche et de Gutz ; — les métairies nobles de la Tounauchaye, de la Praye et de la Porte ; — les halles, l'auditoire, la prison et le four banal de Renac — les étangs du Boisraoul et de Saint-Julien ; — le moulin à eau de Saint-Julien et le moulin à vent de Buinart ; — les bois du Boisraoul, de la Touche, de Gavrain, du Domaine et du Seigneur ; — la garenne de la Couallaye ; — la dîme des grains et des vins de la paroisse. - 2° En Saint-Just : « le chasteau de la Vieille-Cour, tout ruisneux, où il y a de vieilles murailles au-dessus du bourg de Saint Just », afféagé en 1678 à Julien Saget, moyennant chaque année un mouton gras et deux chapons ; — l'étang de Saint-Just et ses moulins ; — les bois et landes de Châteaurobert, la Broussonnaye et le Pontlestier ; — la dîme des grains et vins de la frairie du bourg. - 3° En Sixt : les bois du Bezit et du Puits et le moulin à vent de Belleperche (nota : Au XVe siècle le seigneur de Renac avait en outre les moulins de la Motte et de Macaire et une dîme en Pipriac, mais ces biens de même que les fiefs en Guipry et Saint-Malo-de-Phily avaient été aliénés avant 1678). Enfin le tiers des vastes communs (landes et terres vagues) des paroisses de Renac, Sixt et Saint-Just, appartenait en propre au baron de Renac « par don du roi fait au duc de Brissac, seigneur de Renac » (Déclaration de la baronnie de Renac en 1678). Le premier château de Renac fut peut-être la Cour de Renac (en breton Lis-Rannac au IXème siècle), mais on ignore où se trouvait au juste cette résidence. Quand en 1462 le duc unit à la seigneurie de Renac celle du Boisraoul (Bois-Raoul), le manoir de ce nom devint le chef-lieu de la baronnie. On retrouve encore au Boisraoul (Bois-Raoul) l'assiette d'une forteresse de forme carrée, cernée de douves larges et profondes, qu'on y éleva à cette époque. Un vaste étang entourait jadis ce château et à côté s'élève une motte féodale appelée maintenant le Guet parce que d'après la tradition les vassaux du baron y montaient la garde. Dès 1547 cette maison était déjà en ruine et en 1678 on signalait « le chasteau du Boisraoul avec ses forteresse, murailles, maisons et autres logements ruineux, ayant douves tout à l'entour ». Il s'y trouvait alors une chapelle dédiée à Notre-Dame qui subsiste encore au milieu du XIXème siècle. Après la destruction du Boisraoul le manoir de la Touche, voisin du bourg de Renac, devint la demeure de Damien de Martel, baron de Renac et de ses successeurs. On l'appela dès lors le château de Renac, mais il fut assailli le 25 janvier 1790 par les paysans révoltés des campagnes voisines qui y mirent le feu et le détruisirent complètement (abbé Guillotin de Corson).

 

A la réformation de 1427, on comptabilise la présence de plusieurs nobles de Renac : Jehanne, Jehan et Guillaume Gougeon (Coipel, frairie de Trobert), Jehan de la Porte (le Bas Coipel, Trobert), Jehan du Fresche (Pinel, Trobert), Jehan Domigné, André le Roy (Launay-Trobert), dame Jehanne du Pont, Robert Lenoys et Perrot Lenoys (le Pont, frairie de St André), Jehan Domigné, André Benoist (le Gust), Pierre du Fresche (le Fresche), Robert du Fresne et Guillaume Margarays (Virel, la Vallée), Jehan du Fresche (la Gruche), Robert Buinart et Yves Salou (la Porte), Eon de la Periere, Guillaume de Monnouel et Pierre Rouxel (le Petit Bois, le Valet), Monsieur d'Estempe et Huguin Basile (le Bois-Raoul, le Perron), Jehan du Chesne et Allain Johen (la Porte, frairie de Gavrain), Thebaud d'Allerac et Jehan Viel (la Presselaye).

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 8 septembre 1464, on comptabilise la présence de 10 nobles de Renac :

Jehan DU FRESCHE (30 livres de revenu), remplacé par son fils Estor du Fresche : porteur d'une brigandine et d'une salade (casque), comparaît armé d'une épée et d'une dague ;

Jehan DE LA GREE : défaillant ;

Robert BUINART (700 livres de revenu), remplacé par son fils : porteur d'une brigandine, d'harnois de jambes, comparaît armé d'une jusarme et d'une épée ;

les héritiers de Guillaume DU FRESCHE (40 livres de revenu) : défaillants ;

Guillaume PIHALLE (40 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et d'une salade (casque), comparaît armé d'une hache et d'une épée ;

Henry COUE (40 livres de revenu), fils de Guillaume Coué : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme et d'une épée ;

Jehan DE LA PORTE (20 livres de revenu) : défaillant ;

Robert DE LA PEQUETIERE : défaillant ;

Pierre MAUVOISIN : défaillant ;

Jehan GOION : porteur d'un paltoc et d'une salade (casque), comparaît armé d'une épée et d'une dague ;

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 4 septembre 1481, on comptabilise la présence de 13 nobles de Renac :

Robert DU FRESNE (600 livres de revenu) ;

Pierre BUINART (60 livres de revenu) ;

Robert BUINART (200 livres de revenu) ;

Yvon CHOUHEL (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine ;

Estor DU FRESCHE (20 livres de revenu) : excusé ;

Henry COUE (20 livres de revenu) ;

Pierre MAUVOISIN (3 livres de revenu) ;

Jehan GOUGEON (20 livres de revenu), de retour en France : comparaît revêtu de sa robe ;

Jehan DE LA GREE (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et d'une salade (casque), comparaît armé d'une épée, d'une javeline et d'une dague ;

les héritiers de Jehan MICHEL (25 livres de revenu) ;

Jehan DE LA PORTE (10 livres de revenu) ;

les héritiers de Robert PECQUETIERE (10 livres de revenu) ;

Himbert DE FORGES : comparaît sans habillement ;

 

Lors de la réformation de 1536, on recense plusieurs propriétaires et manoirs à Renac :

la maison de la Touche (la Touche), à Jehan Guinart sr. de la Villevoisin (en Augan) ;

le Brossay (le Brossay), à Julien Coué ;

le Pont (le Pont), à Julien Coué ;

la Presselaye (la Presselaye), à Julien Coué ;

Launay (Launay-Trobert), au sr. de la Vilorion, de Carantouer ;

le Vaubouessic (le Haut Bouexic), à Jehan du Fresche ;

le Pinel (le Pinel), à Jehan du Fresche ;

Coespern (Coipel), à Robert Gougeon ;

la Noe (la Noë), à Guillaume Michel ;

le Fresche (le Fresche), à Robert du Fresche ;

Virel (Virel), à Jehan du Fresne ;

le Gust (le Gust), à Tanguy de la Grée ;

le Petit Bois (le Petit Bois), au sr. de Juzet (en Guémené) ;

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