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NECROLOGE DES CORDELIERS DE RENNES

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François-Nicolas Baudet, seigneur du Buisson et d'Ambenay que ses contemporains, comme la postérité, appelaient Dubuisson-Aubenay, séjourna pendant quelques jours à Rennes à la fin du mois d'août et au commencement de septembre de l'année 1636. Rennes fut une des premières étapes du long voyage fait en Bretagne par ce gentilhomme lettré et curieux, voyage dont il écrivit une intéressante relation récemment publiée par MM. Léon Maitre et Paul de Berthou : Itinéraire de Bretagne en 1636 (Nantes, Société des Bibliophiles Bretons, 1898 et 1902, deux volumes in-4°). Les savants éditeurs ont ajouté au texte de l'Itinéraire des annotations qui en augmentent encore la valeur, mais ils ont eu le regret de ne pouvoir découvrir certains mémoires ou kalendriers que Dubuisson-Aubenay mentionne fréquemment et sur lesquels il avait copié des documents ou transcrit des descriptions. Tous ces cahiers cependant ne sont pas perdus quelques-uns ont été recueillis dans la belle bibliothèque formée par la famille de Villoutreys au château du Bas-Plessis (commune de Chaudron, Maine-et-Loire). M. le marquis de Villoutreys a bien voulu nous autoriser à publier les pages sur lesquelles Dubuisson-Aubenay a copié le nécrologe des Cordeliers de Rennes et décrit quelques-unes des tombes de la chapelle [Note : La collection de copies de Dubuisson-Aubenay recueillie par M. de Villoutreys comprend aussi les obituaires des Cordeliers de Vannes et de Quimper, des dominicains de Nantes et de l'abbaye de Genestern. Une copie d'une liste des évêques de Rennes ne présente pas d'intérêt notons cependant que le document transcrit ne mentionne pas saint Maximien et les évêques du premier siècle cités dans une liste que Du Paz prétend avoir vue].

Dans l'Itinéraire proprement dit, le voyageur n'avait accordé aux Cordeliers que cette mention bien sommaire « S. François ou les Cordeliers, maison des anciennes de leur ordre ». Le couvent était, en effet, très ancien, puisqu'il est mentionné dès 1239 : il appartenait à cette floraison de maisons franciscaines qui surgirent en Bretagne, à Quimper, à Dinan, à Nantes, à Vannes, comme dans toute la chrétienté pendant la première moitié du XIIIème siècle. On ignore les circonstances de la fondation; l'histoire du couvent n'a guère été étudiée que dans un article très substantiel publié en 1854 par P. de la Bigne-Villeneuve dans le Journal de Rennes [Note : Numéros des 19 et 21 septembre. Un tirage à part a été édité sous le titre Les Cordeliers de Rennes : époque de leur fondation (Rennes, 1854, in-18, 22 pages). Postérieurement à la publication de cette étude qui plaçait à l'année 1247 la plus ancienne mention du couvent, l'auteur trouva un testament de 1239 comportant un legs aux Frères Mineurs de Rennes. On doit au même auteur une description de l'ancien couvent (Association bretonne, t. II, 1851, p. 114)]. Ce travail excellent, mais trop concis, forme le fonds de tout ce qu'ont écrit de plus récents historiens rennais. Les Archives d'Ille-et-Vilaine ont recueilli trente-sept liasses (1 H 6,1 à 1 H 6,37) du chartrier du couvent qui permettraient d'ajouter des pages intéressantes à l'histoire de la vie franciscaine dans la capitale de la Bretagne.

Les Cordeliers partageaient avec les Grands Carmes la faveur des gentilshommes du pays de Rennes ; les noms de nombreux bienfaiteurs sont inscrits sur le nécrologe que Dubuisson-Aubenay consulta au Couvent et qui paraît avoir disparu peu de temps après sa visite.

On sait que les nécrologes ou obituaires étaient des registres sur lesquels étaient écrits les noms des personnes pour lesquelles les religieux étaient tenus de faire des prières et les dates auxquelles devaient être célébrés les anniversaires. Il est superflu d'insister sur l'intérêt de ces funèbres nomenclatures : elles fournissent la date précise du décès de nombreux personnages historiques ; elles indiquent souvent le lieu de la sépulture en ajoutant quelques détails biographiques ; enfin, en donnant les noms des bienfaiteurs et en rappelant leurs libéralités, elles font connaître l'histoire du couvent.

Les érudits bretons ne connaissaient le nécrologe que par une copie partielle faite par Baluze et conservée à la Bibliothèque Nationale [Note : Armoire Baluze XLI, f°s 29-32 ; une autre copie existe au f° 325 du mss. français 22 325 (ci-devant Blancs-Manteaux, n° 41, tome I). Les Archives d'Ille-et-Vilaine possèdent des transcriptions de ces copies (F. 187). - Baluze copia aussi une partie des obituaires des Cordeliers de Dinan, de Quimper et de Vannes (Cf. MOLINIER, Les obituaires français au Moyen Age, Paris, 1890, in-8°). Il fit un long séjour à Rennes en 1673 ; le 31 décembre, le greffier et les employés de la chambre établie à Rennes pour la réformation du domaine certifièrent qu'Etienne Baluze, substitut du Procureur général près de cette chambre, avait dirigé leurs travaux depuis le 1er juillet et étudié les anciennes réformations à partir de 1461 (Arch. d'Ille-et-Vil., minutes du notaire Chassé)].

Cette copie est moins bonne que celle de Dubuisson-Aubenay et elle est surtout moins complète : elle ne renferme que soixante-six mentions au lieu de cent-dix-sept que l'on trouvera ci-après. Baluze, en effet, ou plutôt son copiste, a négligé les notices consacrées aux religieux du couvent ou à des personnages qu'il jugeait peu intéressants ; sa copie n'est pas complète, ni exacte. Nous ne pouvons affirmer que Dubuisson-Aubenay, lui-même, ait scrupuleusement reproduit le document original. On trouvera ci-après, aux notes, le texte d'un article des nones de Mars qu'il a omis et que Baluze nous a conservé, et le texte d'un article des ides de Septembre imprimé en 1619 par le P. du Paz et qui diffère légèrement de la leçon de notre auteur.

Nous publions intégralement la transcription faite par Dubuisson-Aubenay. On trouvera dans les notes un petit nombre d'observations qu'il avait intercalées dans sa copie. A ces annotations nous en avons ajouté quelques-unes, mais nous n'avons pas essayé d'identifier tous les personnages cités ; nous nous sommes bornés à traduire les noms qui sous la forme latine auraient été difficilement reconnus, à rectifier deux ou trois erreurs de lecture, et à donner des références bibliographiques qui faciliteront peut-être les recherches des lecteurs.

Les cent dix-sept personnes inscrites dans le nécrologe moururent entre les années 1242 et 1632. Beaucoup ne furent pas inhumées dans la chapelle : Guillaume Brillet, évêque de Rennes, François de Laval, évêque de Dol, par exemple, reposaient dans leurs cathédrales respectives ; ils figurent dans le nécrologe parce qu'ils avaient fondé des services chez les Franciscains ; par contre cette liste ne nomme pas tous les défunts qui furent enterrés dans la chapelle de Saint-François. Les uns y possédaient un enfeu familial, comme Bertrand d'Argentré qui fut déposé le 17 février 1590 dans l'enfeu cédé le 17 novembre 1576 par le comte de Laval [Note : Des documents intéressants sur l'histoire de l'enfeu de la famille d'Argentré existent aux Arch. d'Ille-et-Vilaine dans les liasses 243 et 297 du fonds de la Vicomté de Rennes (série E) et dans la liasse 20 du fonds des Cordeliers] ; pour d'autres la faveur d'une inhumation dans la chapelle ou dans le cloître fut accordée par les Cordeliers en considération de services rendus ou en reconnaissance d'une aumône. Le corps de Pierre Corbineau, architecte ou conducteur des travaux de l'abbaye de Saint-Georges, de la cathédrale et du palais de Rennes et de nombre d'édifices de Bretagne et du Maine, fut enterré dans la chapelle le 25 septembre 1678 après qu'il eut été présenté à l'église Saint-Germain, sa paroisse [Note : Archives de Rennes, état civil, registre de Saint-Germain]. Le registre de ces inhumations ou « registre des morts », tenu par les religieux a disparu ; nous ne le connaissons que par deux extraits produits au XVIIIème siècle lors d'un procès relatif à l'enfeu de la famille d'Argentré : « In capella de Dol, dicta d’Argentré, sepultus fuit anno 1596, 27 octobris, dominus de Gosné… In sancti Mevenni capella, jacet defuntus dominus praeses d’Argentré, anno 1621, 18 septembris » [Note : Archives d’Ille-et-Vilaine, 1 H 6, 20]. Ce registre n’avait pas de valeur officielle comme ceux que tenaient les curés et recteurs ; il ne constatait pas l'obligation de célébrer des anniversaires comme les nécrologes ; mais pour des raisons de décence et d'hygiène il conservait le souvenir de la place et de la date des inhumations. Le registre des morts des Cordeliers de Quimper a survécu et il a été récemment publié. On y trouve des notices sur 235 inhumations faites de 1681 à 1781 [Note : H. WAQUET, Nécrologe des Cordeliers de Quimper (1681-1787) dans Revue d’histoire franciscaine, t II, janvier 1925. - A Quimper comme à Rennes, des copies anciennes ont conservé des débris des nécrologes tenus au Moyen Age par les Cordeliers ; voir J. TRÉVÉDY, Notice sur les nécrologes du couvent de saint Francois de Quimper dans Bulletin de la Société archéologique du Finisière, t. XI. 1884 (pp. 3-43) et t. XV, 1884, pp. 87-124]. Les archives d'Ille-et-Vilaine possèdent un registre analogue pour les tombes ouvertes dans la chapelle des Grands Carmes de 1618 à 1790.

Nous donnons en appendice l'analyse de l'unique registre des sépultures des Cordeliers ouvert en exécution de l'édit de 1736 qui ait survécu à la Révolution ; il correspond aux années 1752 à 1767 et ne renferme que vingt-trois actes. On constatera que la chapelle des fils de Saint-François était toujours en faveur auprès des familles riches du pays ; de plus elle était devenue la chapelle des Etats de Bretagne qui tenaient leurs séances dans les salles du couvent ; les obsèques des gentilshommes qui venaient à mourir pendant la session étaient ordinairement célébrés, aux frais de la province, dans la chapelle.

***

Du Buisson-Aubenay joignit à la copie du nécrologe la description des tombeaux les plus remarquables existant dans la chapelle. Ses descriptions sont malheureusement très succinctes et ne permettent pas d'apprécier la valeur artistique des monuments ; elles ne sont pas accompagnées de dessins qui auraient été très précieux même s'ils avaient été aussi médiocres que ceux exécutés par Gaignières au couvent des Cordeliers et dans plusieurs églises et chapelles de Nantes [Note : N°s 1018 à 1040 du recueil des dessins de Gaignières publié par Guibert].

Quelques semaines plus tard, ces tombes furent pour la plupart bouleversées. Les Cordeliers entreprirent de grands travaux dans leur chapelle : ils firent construire de 1636 à 1643, sous la direction de Tugal Caris, architecte et sculpteur, un jubé de pierre à la place du vieux jubé de bois et deux autels de pierre et de marbre [Note : Arch. d’Ille-et-Vilaine, 1H6, 6]. Préalablement, ils firent enlever l'ancien pavage et déplacer les pierres tombales. Ces opérations soulevèrent à Rennes un certain émoi et provoquèrent l'intervention du Parlement. Le 15 décembre 1636, « l'avocat général du Roy (R. de Montigny), entré en la Cour a remontré que les Pères Cordeliers de cette ville, par une profanation et mespris de la Religion et des testaments des défunts ont fait lever les tombes qui estoient dans leur églize et les ont fait briser et tailler et la plupart afin de les appliquer à autres usages... » quoi qu'avertis troiz fois. La cour commit le conseiller François Collin pour descendre sur les lieux. Le Père Nicolas Charault, gardien du couvent, assura qu'il n'avait détruit aucune tombe et qu'il ferait remettre les pierres en place, dès que les travaux seraient terminés. On vit entassées dans les chapelles latérales ou dans les bas cotés trentre-trois pierres tombales, pour la plupart ornées d'effigies. Mais le conseiller Collin n'avait pas les connaissances de Dubuisson-Aubenay en archéologie, en épigraphie et en blason ; ses descriptions manquent de précision et elles se terminent presque toutes par la constatation monotone que la légende est écrite en caractères fort antiques et illisibes ; il ne peut lire que les inscriptions peu anciennes, en caractères romains, que Dubuisson-Aubenay avait négligées à cause de leur date récente. Le procès-verbal révèle ainsi l'existence des tombes de deux religieux du couvent nommés Colloet et Mathieu Dolais, de l'avocat Vollant, de Jean Houzelin de la Bouvetière, de Judic Vasault, dame de la Ramardière, de Cornille Creven et de la femme du sieur de la Prémenière.

D'autres tombes existaient encore chez les Cordeliers qui ne furent remarquées ni par Dubuisson-Aubenay ni par François Collin. Un acte de 1669 décrit une tombe qui paraît avoir été intéressante : la table de granit portait l'effigie d'un homme, les mains jointes, vêtu d'une cotte d'armes, l'épée au côté, les pieds reposant sur un lévrier ; deux écussons étaient effacés, mais sur la cotte d'armes on voyait encore une croix au pied fiché et au-dessous une coquille. L'épitaphe était ainsi conçue : Ci gist noble homme messire Pierre Becdelièvre en son vivant trésorier général de Bretagne, seigneur du Hault Bois et du Boisbasset qui décéda le premier octobre mil cinq cent quatre. Dieu en aye l’ame. Amen [Note : Arch. d’Ille-et-Vilaine, série E, minute de Bretin, notaire à Rennes, du 18 février 1669].

Il n'est pas certain que la promesse faite par le P. Nicolas Charault ait été tenue et que toutes les tombes furent restaurées. De 1643 à 1647, le couvent fut troublé par des disputes scandaleuses entre les Cordeliers observantins soutenus par le maréchal de la Meilleraye et les Récollets clémentins appuyés par l'Evêque. Après de véritables rixes, les Cordeliers restèrent maîtres du champ de bataille, mais la restauration matérielle et morale de la maison fut longue et difficile.

Plus tard des tombes purent être déplacées à la suite de réclamations de certaines familles. En 1697, Gabriel d'Espinay, marquis d'Espinay, se plaignit que la tombe du cœur de Guy d'Espinay ne fût plus auprès du maître-autel, mais à une place moins honorifique, dans la nef. Les Cordeliers répondirent que la tombe n'avait pas changé de place : la chapelle ayant été agrandie, on avait avancé l'autel vers l'Est. Le dossier étant incomplet [Note : Arch. d’Ille-et-Vilaine, 1H6, 24. Guy II d’Espinay, échanson des reines Anne de Bretagne et Claude de France, fut le père de Guy III d'Espinay dont le beau tombeau existe encore dans le chœur de l'église de Champeaux ; mais les cercueils de plomb renfermant les restes de Guy III et de Louise de Goulaine, qui avaient échappé aux dévastations révolutionnaires, furent enlevés et fondus pour faire des balles lors de la prise d'armes royaliste de 1832 (Rapport du recteur de Champeaux dans les papiers Paris-Jallobert à la Bibliothèque de Saint-Malo)], nous ne savons si on laissa reposer en paix le cœur de Guy d'Espinay sous la lame de cuivre placée en 1522, ou bien si, par égard pour les prétentions de son arrière-neveu, on le déterra pour le placer dans le nouveau chœur.

Quelques restes difficilement reconnaissables du couvent des Cordeliers qui avait abrité pendant près d'un siècle les audiences du Parlement et jusqu'à 1789 les séances des Etats de Bretagne, subsistent dans la cour des maisons situées au coin de la rue Hoche et de la rue Victor-Hugo. Cette dernière rue passe sur l'emplacement de la chapelle détruite en 1820. Une seule sépulture a été respectée, celle de Bertrand d'Argentré ; une seule pierre tombale également, celle de R. Pares, évéque d'Eulide, a été conservée.

Le cercueil de plomb renfermant les restes du célèbre jurisconsulte fut découvert en 1818 dans les ruines de la chapelle. En vertu d'une décision de la cour d'appel, il fut solennellement transporté en 1821 dans l'église Saint-Germain et inhumé dans la deuxième chapelle du bas côté sud. Une dalle de marbre noir porte cette épitaphe : Hic jacet Bertran ARGENTROEVS senescallus Rhedonensis et celeberrimus jurisconsultus cujus anno 1590 vita defuncti reliquiæ prius in eclesia fractrum minorum servatae, sub hoc marmore depositæ fuerunt sumptibus supremæ curiæ rhedonensis anno 1821 [Note : Cette inscription encastrée dans le pavé est en partie effacée. Sur une plaque fixée au mur, on lit : Le 18 juillet 1921, l’Association Bretonne a fait placer ce marbre à la mémoire de Bertrand d’Argentré, sénéchal de Rennes, inhumé dans cette chapelle. M. le Maréchal Foch assista à l'inauguration de ce monument].

La pierre tombale de Raoul Pares, évêque d'Eulide, avait été enlevée de la chapelle, peut-être antérieurement à la Révolution, pour être transportée dans la cuisine du couvent : elle formait le fond de l'âtre du foyer. Elle a été donnée en 1864 au musée archéologique de Rennes [Note : N° 3286 du catalogue (Edition de 1909)]. Malheureusement elle a été brisée en plusieurs morceaux que l'exiguïté des locaux du musée a forcé de reléguer dans la cour. C'est une grande dalle de granit longue de 2 m. 08 et large de 71 centimètres. L'effigie en faible relief, représente le défunt vêtu des ornements épiscopaux, coiffé de la mitre, ceint du cordon de Saint-François, tenant la crosse. Les orfrois de la chape sont décorés dans le style de la Renaissance, particularité que la date du monument – 1486 – rend intéressante. La tête repose sous un arc gothique : de chaque côté se trouvent les écussons conformes à la description donnée par Dubuisson-Aubenay.

Raoul Pares ou Pars était le fils d'un bienfaiteur des Cordeliers : le nom de son père et celui de Laurent, son frère, croyons-nous, figurent comme le sien au nécrologe [Note : Des actes sur les fondations Pares existent dans le carton IH6, 14] ; il appartenait à une famille notable de Rennes qui paraît s'être éteinte vers le milieu du XVIème siècle. Il dut probablement à la faveur du puissant personnage qu'était Guy XV de Laval de recevoir le titre d'évêque in partibus de Lydda ou d'Eulide ; on trouve son nom dans quelques pièces du chartrier de Vitré mais on ne le rencontre pas dans les actes concernant l'administration religieuse ou civile du pays de Rennes. Sa tombe est d'un bon dessin et d'une exécution habile malgré l'obstacle que les matériaux employés, un granit à gros grains, mettaient au talent de l'artiste.

Vraisemblablement plusieurs des tombes décrites par Dubuisson-Aubenay étaient des œuvres aussi intéressantes. Le vandalisme s'est exercé à Rennes à l'égard des pierres tombales et des statues tumulaires avec un acharnement inoui et une persistance singulière. Toutes les tombes existant dans l'ancienne cathédrale furent minutieusement décrites dans un procès-verbal dressé en 1756, puis les chanoines les abandonnèrent aux entrepreneurs et aux maçons. La Révolution commit d'autres destructions, notamment dans les abbayes et les couvents. Le vandalisme survécut à la Révolution, car en 1844 encore on a masqué sous le plus vulgaire plancher, deux curieuses dalles de l'abbaye de Notre-Dame ou Saint-Melaine [Note : Chanoine BRUNE, Cours d’archeologie professé au Séminaire de Rennes. Rennes, 1846, in-12 pp. 181, 222].

Ces destructions regrettables au point de vue historique et contraires au respect dû aux morts ont fait disparaître des œuvres intéressantes. Certes les statues n'étaient pas toutes remarquables, car le talent de la plupart des sculpteurs du pays était médiocre ; la tombe de l'évêque d'Eulide n'est pas un chef-d'œuvre ; mais la statue de marbre de J. Guibé, la statue de pierre de liais d'un évêque et un bas-relief provenant de la paroi latérale d'une tombe élevée qui ont échappé à la dévastation de la cathédrale en 1756 [Note : Musée de Rennes, N°s 3240, 3282 et 3283], sont des œuvres de grande valeur. On ne peut les contempler sans avoir une pensée de regret pour les œuvres, aussi belles peut-être, qu'une ignorance coupable a laissé détruire.

Ex Calendario fratrum minorum Civitatis Rhennensis

Januarius

Kalendis [Note : Les dates sont exprimées suivant le système du calendrier romain ; Kalendis représente le 1er janvier ; 4 Nonas le 2 janvier ; 8 idus le 6 janvier ; 18 Kal. Februarii le 14 janvier, etc.], obiit Marguereta Paron, domina de Cusilla, 1575, sepulta in capella Nominis Jesu cum parentibus suis.

4 Nonas 1516, obiit dominus Guillelmus Sejourné, allocatus Rhennensis (alloué, lieutenant du sénéchal).

Pridie Nonas 1366, obiit domina Joanna de Landa domina de Assigneio sepulta cum parentibus juxta Altare Sancti Yvonis [Note : Première mention de la famille d'Acigné très souvent citée dans ce nécrologe. L'histoire des seigneurs d'Acigné, de Châteangiron, de Lohéac, de Fontenay, principaux bienfaiteurs des Cordeliers, a été écrite par le P. du Paz (Histoire généalogique de plusieurs maisons célébres de Bretagne, Paris, 1619, in-f°, et par GUILLOTIN DE CORSON (Les grandes seigneuries de Haute-Bretagne, Rennes, 1897 et 1898, 2 vol. in-8°)].

Item R. P. frater Joannes Sabourandi, vicarius hujus conventus, 1366.

Item P. frater Joannes Moysgon, 1563.

8 Idus, obiit frater Joannes Piguet hujus conventus filius prædicator 1548.

5 Idus obiit magister Mathæus de Sevigné 1344.

Item frater Renatus Boulé laicus probatæ vitœ religiosus.

4. Obiit Joanna uxor Joannis de Bellomonte 1380.

3. R. P. frater Radulphus Bernard optimus prædicator 1547.

Pridie idus, anno 1380 obiit illustris domina Margareta vicecomitissa de Bellomonte pro qua debetur anniversarium.

Item R. P. frater Paratre vicarius 1557.

18 Kal. Februarii obiit magister, Pater, frater Petrus de Forie, quondam gardianus in conventu Rupellæ, sepultus ibidem 1531.

17 Kal. febr. 1400, Oliverius de Gavoeria [Note : Probablement La Gavouyère, en Saint-Aubin d'Aubigné] et Symona ejus consors et Mathæa soror sua (pro quibus tenetur conventus facere anniversarium pro eo quod dederunt centum libras, capellam servitam, calicem cum missali et alia multa.

Item pater frater Joannes Morel de conventu Dinani 1590.

16 Kal. febr. venerabilis pater frater Joannes Drouin, pater et confrater hujus conventus ; sepultus in conventu nostri Montisjoannis 1632 [Note : Montjan, Maine-et-Loire, arr. de Chalet, canton de Saint-Florent-le-Vieil. Le couvent des Cordeliers avait été fondé en 1493].

15 Kal. febr. Guillelmus Hay sepultus in habitu nostro et dominus Petrus Ferchault, miles, amicus ordinis.

14. Gilbertus de Moréac sepultus in choro in habitu nostro, 1270.

12 Kal. febr. Dominus Jacobus de Mondamer, dominus de Chantelou 1586. Et totius ordinis et religionis speculum pater ac frater Œgidius Blandin, hujus conventus lector 1592.

10 Kal. febr. R. P. ac frater Œgidius Timonnier, prior et confrater 1620.

Item R. P. ac frater Thomas Guisnardi, excellens prædicator.

Februarius

Kal. Febr. 1448 obiit R. in Christo Pater dominus Guillelmus Breillet [Note : Le nom de ce prélat est ordinairement écrit Brillet. Si l'on en croit le procès-verbal décrivant les tombeaux de l'ancienne cathédrale en 1756, sa statue tumulaire était en plâtre], episcopus Rhedonensis, qui multa bona contulit conventui.

Pridie Nonas, obiit R. in Christo Pater dominus Radulphus Pars episcopus Lyndensis sepultus in capella sancti Francisci [Note : « Cette chapelle est changée de nom et s'appelle à présent, 1636, la chapelle Saint-Antoine » (Note de Dubuisson-Aubenay)] qui multa bona contulit huic conventui cujus erat filius et doctor.

Nonnis, obiit Joanna de Vauléon, pro qua obligamur.

Item, nobilis dominus Alanus de Assigneyo et evolutis annis filius ejus eodem die.

7 Idus, 1415, Joannes de Rogeyo, dominus de Dervallo.

6 Idus, dominus Henricus de Dinano sepultus in choro juxta pulpitrum pro quo pater ejus dedit crucem et decem marchas 10 Febr. 1402.

4 idus, 1355 Petrus de Vezin, civis Rhedonensis.

3 idus, 1337 dominus Thomas de Fonteneyo sepultus in capella sancti Francisci [Note : « Fontenay, maison à une lieue de Rennes, appartenant à M. de Brissac, héritier d'Assigney » (Note de Dubuisson-Aubenay)].

Item, Roberta Pars, domina de Changlanne, 1571, pro qua tenemur celebrare duas missas in ebdomada.

Idibus, obitus domini Baud, doctor in utroque, thesaurararius ecclesiae Venetensis, et canonicus sancti Petri Rhedonensis, qui dedit calicem argenteum sepultus cum parentibus suis [Note : Actes de fondation dans la liasse 1H6, 13].

16 Kalendas Martii, obiit Guido de Sevigneyo nobis beneficus.

13 Kal. obiit inclyta domina Margarita de Rohan, uxor domini Oliverii de Clizon.

11 Kal. martii, Maria Le Valoys, uxor de Malapert quæ dedit calicem argenteum.

Item Guerinus Frangeul, fidelissimus eleemosynarum nostrarum administrator, sepultus hic, 1541.

10 Kal. Magister Petrus Bouverel, thesaurarius ecclesiæ Rhedonensis 1260.

Item nobilis Franciseus de la Couldraye 1511.

6 Kal. Obiit Petrus Prieur.

4 Kal. obiit nobilis vir Gaufridus de Landa sepultus in capitulo qui augmentavit ut pater….

Item bonæ memoriæ Renatus Even, dominus du Poirier, pater spiritualis et benefactor hujus conventus 1589.

Pridie Kalendas, obiit venerabilis Thomasia, domina de Castellione, 1302, sepulta in choro.

Martius

Kalendas Martii, obiit dominus Guido de Laval.

6 Nonas, obiit dominus Durandus, cantor ecclesiae Rhedonensis.

Item nobilis dominus Yvo Bohic dominus de Erguy [Note : L'acte d'une fondation faite le 17 août 1551 par Yves Bohic, le qualifie rector et non dominus de Erquy (dioc. de Saint-Brieuc) ; il était originaire de Plourin en Léon (Arch. d’Ille-et-Vilaine, 1H6, 13)], sepultus in capella Nominis Jesu 1551 [Note : Dubuisson-Aubenay a oublié de transcrire la notice qui faisait suite à celle-ci ; elle nous a été conservée par Baluze : 4 Martii, anno 1593, dominus Claudius Angier dominus de Crapado, sepultus in choro nostro. Il s'agit ici du président de l'ordre de la noblesse aux Etats que le duc de Montpensier, gouverneur, fit condamner à mort à raison de ses intrigues avec les ligueurs].

5 Joannes de Castellano qui renuntiavit primogenita et cepit habitum in hoc conventu defunctus mirabili anno…cccc primo.

Item, Jousselinus Chapelier, amicus hujus conventus 1550.

8 Idus, venerabilis domicella Yolanda de Laval 1241.

Pridie idus, obiit venerabilis domina Johanna de Nozay, domina de Montfort et de Moreach, sepulta in choro in habitu fratrum 1357.

17 Kalendas Aprilis, obiit frater Ruellanus de Maydreyo [Notre : Ce nom pourrait être traduit par Moidrey, commune du canton de Pontorson (Manche). Mais un fief ou un village de Moidrey ou Madré devait exister dans le diocèse de Rennes, probablement dans la paroisse de Saint-Georges-de-Reintembault. Le cartulaire de Saint-Georges attribue à Moidrey de Normandie un acte de 1085 concernant une terre donnée par Robert de Maedre et située inter Longam aquam et Bevrum (P. DE LA BIGNE-VILLENEUVE, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Georges de Rennes, Rennes, 1876, in-8°, p. 153). Cette terre ne pouvait se trouver que dans le Coglais. Les biens de l'abbaye en Moidrey (Manche), localité fort éloignée du Beuvron, avaient une autre origine], doctor in utroque jure, cantor ecclesic Rhedonensis, omnibus derelictis intravit in ordinem 1311.

14. Ab hoc seculo lugubri ac gemebunda nimium decessit perpetua memoria benemeritus illustris plurimum ac bonus dominus Johannes de Assigneyo, regius auratusque miles, qui suis temporibus suapte solertia ac animi modestia ducatus Britanniae Principatum atque gubernaculum meruit, quod strenue gerens neminem gravavit ac sic omnibus gratus vitam finivit, sepultus ad parentes suos 1539.

Aprilis

Pridie Nonas, obiit Petrus Jougaut, civis et mercator Rhedonensis, benefactor ordinis.

Item, obiit dominus Gaufridus de Coybouc miles 1285.

7 Idus, obiit dominus OEgidius Le Valoys, dominus de Gallet, sepultus cum patribus suis in navi ecclesie 1546.

Pridie idus, obiit domina Maria de Fontenay, sepulta in capella B. Francisci 1385.

Item, Petrus Cherel, benefactor hujus conventus.

17 Kal. Maii, obiit domina Margareta, domina de Moreach, sepulta in habitu nostri ordinis sub lampade 1284.

13 Kal. Domina Eustachia de Vitreyo, domina de Machecoul.

11 Kal. obiit intrepidus miles dominus Oliverius, dominus de Cliczon, conestabularius Franciæ.

9 Kal. obiit dominus Guido de Laval, magnæ politiæ, qui multum dilexit ordinem.

8 Kal. obiit domina Joanna de Mota, vicecomitissa domina de Fonteneyo 1362.

5 Kal. obiit illustris princeps, bonæ memoriæ, dominus Joannes, dux Britanniæ. virtuosus et bonus dux, comes Richemondiæ vocatus bonus dux, sine hærede proprio propter quod orta est guerra per tempora, 1341.

3 Kal. Theobaldus de Guael, scutifer et domina Joan de Champagné ejus uxor sepulti in capella beati Martini [Note : « Elle estoit dans le milieu de l'église et fut abattue pour faire les piliers de la nef » (Note de Dubuisson-Aubenay)] quibus multum obligamur 1404.

Pridie Kal. obiit domina Constantia de Boscogaufridi [Note : « Boisgeffroy appartient à M. Barrin, conseiller au Parlement, frère de M. de la Galissonnière » (Note de Dubuisson-Aubenay)].

Maius

4 Nonas, obitus Alexandri papœ quinti, anno 1410.

3 Idus, obiit venerabilis domicella Symona, uxor Oliverii de Guavoeria, benefactrix nostra.

16 Kal. Junii, obiit domina Philippota de Sancto Paterno, abbatissa Sancti Georgii, sepulta in capitulo istius conventus [Note : D'après les historiens de l'abbaye, Philippotte de Saint-Pern disputa vainement la qualité abbatiale à Isabeau Turpin, abbesse de 1405 à 1434].

10 Kal. obiit Joanna de Mota, uxor Oliverii de Bellomonte.

Junius

5 Idus. obiit Oliverius de Maschecoul, sepultus in ista ecclesia.

16 Kal. Julii, obiit Guillelmus Orquant, civis Rhedonensis, 1335.

14 Kal. Dominus de Rogé, miles 1347.

8 Kal. obiit dominus Dominus Petrus de Rohan dominus de Pontchasteau qui multa dedit conventui et sepultus est in capella Nostræ Dominæ doloris 1518 [Note : « Escript en grosses lettres rouges » (Note de Dubuisson-Aubenay)].

7 Kal. domina Theophania de Mota, domina de Moreach, sepulta in choro.

6 Kal. Dominus Petrus de Assigneyo, dominus de Fonteneyo, 1534.

3 Kal. Thomas de Fonteneyo, primogenitus domini Alani de Fonteneyo, sepultus in capella sancti Francisci 1302.

2 Kal.obiit Agatha de la Noe.

Julius

Obiit Jacobus Bourgneuf, amicus istius conventus.

Obiit Oliverius de Bellomonte.

6 Idus. Ista die migravit a seculo domina Maria de Coyaquen, uxor domini Joannis de Assigneyo, sepulta in capitulo 1388 [Note : Du Paz (Histoire généalogique ..., p. 607) donne l'épitaphe de la tombe de la dame d'Acigné : Cy gist dame Marie de Coesquen, fille de Monsieur Raoul, sire de Coesquen, et de dame Marguerite de Quédillac, qui fut femme et compaigne de Monsieur Jean d'Acigné, seigneur de la Lande, laquelle décéda le dixiesme jour du mois de juillet l'an de grâce mil trois cents quatre vingts et huit. - Dubuisson-Aubenay n'a pas décrit cette tombe].

17 Kal. Augusti, obiit strenuus miles dominus Jacobus Guybé, capitaneus hujus villæ, 1509.

11 Kal. obiit illustris princeps et dux Britanniæ Franciscus de Britannia, 1450.

6 Kal. obiit clarissimus Œgidius d'Argentré canonicus et officialis Rhedonensis, 1616.

Augustus

3 Nonas, obiit dominus Joannes de Assigneyo, dominus de Landa, 1403, cui multum obligamur.

Pridie Nonas, obiit nobilis baronissa de Normania, Maria de Creully, sepulta in capite chori in parte meridionali, anno 1433.

19 Kalendas Septembris, obiit dominus Guido de Valle [Note : « Laval, ut puto, vide jam supra, car dans un caveau de la paroi du chevet du chœur au costé evangélique (qui est le droit) du sanctuaire ou grand autel, est un tombeau de pierre blanche de deux pieds sur terre, portant une statue gisante, armée, et le bandeau du diadème en teste qu'ils disent estre d'un de Rieux. M. de Vaurosé, voisin des Cordeliers, dit que c'est un seigneur de Rieux et de Vitrey et que sa femme y est enterrée avec luy et se voyait par dedans la sacristie où perce ledit arceau, qui de ce costé-là est couvert de bois. Voyez cy-après à la fin. » (Note de Dubuisson-Aubenay). – On ne connaît pas de Guy de Laval qui ait été maréchal de France ; la plupart des membres de cette famille furent inhumés dans l'abbaye de Clermont ou dans l'église Saint-Tugal de Laval, entr'autres le maréchal André de Laval-Lohéac, mort en 1485. Cette notice suspecte du nécrologe n'a pas été transcrite par Baluze] mareschallus Francie, sepultus juxta cornu dextrum majoris altaris hujus conventus pro quo data fuit capella de panno aureo et alia multa bona.

17 Kal. obiit bonæ memorie dominus Franciscus Le Valloy, dominus de Gallet, miles strenuissimus amicus et benefactor 1557.

9 Kal. obiit domina Joanna Le Voyer, uxor domini Alani de Fontenay 1409.

5 Kal. obiit Laurentius Pars sepultus in introitu chori.

September

Kalendas Septembris, obiit Gaufridus de Coybouc, miles, 1285.

6 Idus, obiit Joannes de Assigneyo, miles, qui suis temporibus honorabiliter se habuit in servitio dominæ Annæ de Britannia, reginæ Franciæ, 1525 [Note : Le Père Du Paz (Histoire généalogique...., p. 611) a reproduit cette notice du "martyrologe des Cordeliers" avec de très légères variantes : Sexto idus Septembris anno domini milesimo quingentesimo vigesimo quinto, obiit dominus Joannes de Acigneio, miles, qui suis temporibus honorabiliter se habuit in servitio dominæ Annæ, reginæ Franciæ].

11 Kal. Octobris, obiit illustrissima domina Joanna, filia primogenita Karoli, regis Franciæ, quondam ducissa Britanniæ. mater et filia ordinis Minorum, 1433.

9 Kal. obiit inclyta domina domina Isabellis de Maschecou, domina Castribriencii, quæ inter alias omnes dominas dilexit ordinem et istum conventum, sepulta in choro et in habitu 1326.

October

3 Nonas, obiit dominus Joannes d'Espinay dominus du Boays du Liers, sepultus in capella Beati Francisci, 1537.

Obiit dominus Guillelmus de Sancto Œgidio 1286.

6 Idus, migravit a seculo dominus Joannes, Comes Britaniæ, 1286.

Idibus, obiit Valerianus Bovelle, novitius, qui primus reformationis nostræ e vita migravit 1630.

16 Kalendas Novembris, obiit Alanus de Assigneyo miles sepultus in capitulo cum parentibus suis.

Obiit Petrus de Assigneyo miles sepultus in capitulo cum parentibus suis 1347.

Item Petrus de Fontenay, amicus specialis et benefactor fratrum, 1462.

4 Kal. Oliva Thierry, domina de la Fontaine, uxor domini præsidentis des Désers, sepulta in capella Beati Francisci in habitu nostri ordinis 1525.

November

7 Idus. Migravit ab hac mundi luce dominus Joannes Castrogironis, dominus de Malestricto, sepultus subtus pulpitrum Evangelii, vir multum circumspectus, anno 1374.

6 Dominus Joannes de Assigneyo, miles, fervens nostri ordinis amicus eique valde devotus, 1421.

3 Rev. P. frater Petrus Poyton, qui fuit lector, gardianus, custos, (visiteur de Bretagne), et confessor ducis et ducissæ Britanniæ 1332.

Idibus, obiit recolendæ mémoriæ Katherina de Malestret, domina de Assigneyo et de Fontenayo, 1434.

16 Kalendas Decembris, migravit ab hac luce dominus Joannes, illustris dominus et dux Britanniæ, anno 1305, mortuus in Lugduno super Rhodanum, ex casu cujusdam muri qui super cum cecidit.

12 Kal. Mathurinus Baud, quondam dominus de Moligneyo, vir utique consultus qui in summo honore fuit, consul in regia camera computorum Britanniæ, 1539 [Note : Cf. Arch. d'Ille-et-Vilaine 1H6, 13].

11 Kal. obiit dominus Thomas, dominus de Fontenay, qui inter milites hujus temporis multum valens et probus reputatus fuit, sepultus cum parentibus suis in capella B. Francisci, 1379.

9 Kal. obiit inclytus scutifer Mahé de Laval, sepultus in choro 1242 [Note : On ne trouve pas de Mathieu de Laval mort en 1242 dans l'Histoire de la maison de Laval par Bertrand De Broussillon].

8 Kal. obiit Franciscus de Assigneyo, prior commendatarius de Combour, sepultus cum parentibus suis 1509.

7 Kal. obiit nobilis domisella Maria de Pledren, prima uxor Thomæ de Fontenay 1388.

4 Kal. Migravit ab hac luce famosus vir, hujus villæ burgensis Gaufridus Pars, pater R. P. magistri Radulphi Pars, sepultus ante altare Beati Martini.

December

Nonis, obiit inclytus dominus de Kersoson, dominus temporis de S. Georgio et de la Lande, sepultus sub cathedra ecclesiæ, 1600 (qui duas missas tundavit) [Note : Actes concernant la fondation faite le 14 octobre 1600 par Louis de Kersauzon, seigneur de Saint-Georges, hypothéquée sur la terre de Saint-Georges en Plouescat (Arch. d'Ille-et-Vilaine, 1H6, 14 et 22)].

8 Idus. obiit inclytus dominus Joannes d'Assigné, dominus temporalis dicti loci, 1573.

17 Kalendas Januarii, obitus domini Oliverii de Machecoul, pro que multum obligamur.

Item obiit Almaricus de Fontenay, miles valde strenuus, sagax et probus, in seculo devotus Deo et specialissimus amicus fratrum nostri ordinis (anno 1417). (Alia manu scriptura) [Note : Ce fut le plus grand personnage de la famille de Fontenay ; compagnon de Du Guesclin au siège de Bécherel, l'un des quatre maréchaux de Bretagne en 1379, il fut capitaine de Rennes et chambellan du duc].

14 Kal. obiit dominus Guillelmus de Berneen, miles 1301.

10 Kal. obiit Bernardus de Rocha-Bernardi, dominus de Loheac, sepultus in choro cum habitu nostro. Hic cum matre sua œdificavit altare majus hujus ecclesiæ ; dedit calicem, missale, columnas, cortinas et omuia necessaria ad altare, anno 1282.

8 Kal. Natali Domini, obiit Margareta de Castrogironis [Note : « Chasteaugiron, beau château avec un gros bourg, ainsi dit de Gyron le Courtois dont il y a un roman ancien et un poësme italien fait par L'Alleman du temps de Henry 2. Ceste maison de Chasteaugiron est passée en celle de Malestroit tombée en celle d'Assigné sortie des barons de Vitré, cadets des comtes de Rennes et fondue en celle de Cossé-Brissac. Argentré, du chapitre de Rennes » (Note de Dubuisson-Aubenay). - Châteaugiron tire son nom de Giron, fils de Anquetil, qui construisit le château à la fin du XIème siècle. On pourra compléter, et rectifier la note de Dubuisson-Aubenay en consultant les ouvrages cités ci-dessus de Du Paz et de Guillotin de Corson].

7 Kal. Dominus Joannes de la Trimollière, clarus oriundus in senatu Britannorum consiliarius, sepultus in choro, 1386.

6 Kal. obiit Thomas Cohan, benefactor hujus domus, 1587.

 

Sépultures apud Franciscanos

In navi Ecclesie, ad parietem borealem, in circu supra cathedram prædicatoris, tumba lapidea, 3 fere pedites a terra erecta, lamina œrea cui insculptus vir habitu militari ac tunica cui pro insignibus : « trois jumelles qui sont aussi en la robe de la femme », et mulier stolata, precantes et in oratione, sic legitur ad dexteram : NOBLES HOMS MONSOUR AMA… LOEAT SEIGNOUR DE FONTENAY. Ad sinistram : NOBLE DAME JEHANNE LE NOIR, VICOMTESSE DE LOEAT, DAME DE FONTENAY [Noe : Amaury de Fontenay, seigneur de Fontenay, la Motte au Vicomte, vicomte de Loyat, épousa en premières noces Jeanne Le Noir (Du Paz, Histoire généalogique…, p. 605) ; il mourut au commencement du XIVème siècle].

In eadem pariete, similis tumba sed cujus lamina insculpta effigies episcopi cum armis insignibus : équartelé en 1 et au 4 trois fusées au 2 et 3 trois gerbes qui sont ès vitres du dessus : 3 fusées d'argent mises en pale au chapeau de sable et 3 gerbes d'or 2 et 1 en champ de gueules, et sont les armes de Pars. In ora tumbæ sic : CUM PRUDENTIA JOANNE [Note : Ainsi qu'il a été dit plus haut, le Musée de Rennes a recueilli cette pierre tombale ; l'inscription porte ratione et non Joanne] TESTE RERUM EXITUS METIATUR NOSTROSQUE ANTE OCULOS SITUM SIT NOS MORTALI TRIBUTO FORE OBNOXIOS HUIC REVERENDUS IN Xsto PATER ET DOMINUS DOMINUS RADULPHUS LIDENSIS EPISCOPUS CONSILIARIUS AC CONFESSOR ILLUSTRISSIMI PRINCIPIS DOMINI GUIDONIS COMITIS DE LAVALLE. PRŒSENS SEPULCRUM ŒDIFICARI FECIT ANNO DOMINI 1286 etc. [Note : Lisez 1486. Un fragment de l'épitaphe manque, puis on lit ut. tempore . a . deo . ædicto . requiem . obtineat . cujus . animam . in . celo . semper . habeat . dominus.] POST 1486.

En la chapelle Saint-Main du mesme costé boréal mais tout au bas de la nef ès vitres les armes de Laval qui sont équartelées au premier de France, au 2 et 3 de Laval à la bande echiquetée d'argent et de gueules, au dessus de Bourbon. Sur le tout de gueules au Lyon rampant d'argent. Contre la paroie une plaque de bronze grande et ces mots : Messire François de Laval, archevesque de Dol, abbé de Paimpont et du Tromchet, archidiacre de Rennes seigneur... châtelain d'Olivet a édifié et fondé ceste chapelle de Dol… de fondation perpétuelle aux frères de ce couvent, etc. c'est pour l'âme de luy et principalement de son père seigneur de Laval seixième qui fut lieutenant général, gouverneur et admiral de Bretagne, chevalier de l'ordre, sire de Vitré, vicomte de Laval, comte de Montfort, etc. [Note : Dans la liasse 297 du fonds de la Vicomté de Rennes, aux Archives d'Ille-et-Vilaine, série E, existent quatre jolis dessins du XVIIème siècle représentant quatre écussons des armes de Laval sculptés dans la chapelle Saint-Main. François de Laval, qui prenait encore au XVIème siècle le titre d'archevêque de Dol, se plut à embellir les nombreuses églises où il possédait des bénéfices. Rien ne subsiste de ses dons à Sainte-Catherine et à Saint-Venerand de Laval, à la collégiale de la Madeleine de Vitré, aux églises d'Olivet et de Moulins. Les débris d'un vitrail à ses armes qui se trouvait à Paimpont ont été récemment vendus à un collectionneur. La cathédrale de Dol possède encore son trône episcopal ; dans la même église on voit une très belle vasque de marbre de Laval ; tous les archéologues l'attribuent au XVIIème siècle bien qu'elle porte les armes très mutilées du prélat. Elle provient, croyons-nous, de son tombeau et sert aujourd'hui de bénitier].

En la chapelle opposite et qui est du costé austral dite de la Conception Notre Dame ou chapelle de la Musse dans l'arceau de la muraille une sépulture de pierre élevée de 3 pieds avec statues gisantes, celle de l'homme armée, ayant un griffon pour armes sur sa casaque, lesquelles armes sont aussi en la robe de la femme et aux vitres sont de sable au champ d’argent. Autour de la tombe est escrit : Cy gist nobles hommes Me Yves Brullon sr de la Musse, recteur de Boulogne, Me des requestes du roy Charles, séchal. de Dinan et Sainct Malo, procureur de Rês, décédé le VI de Juin 1577 et Guillemette du Pan sa femme qui décédé en Augst 1522 [Note : Dubuisson-Aubenay à mal lu l'épitaphe d'Yves Brullon qui mourut en 1517 et non en 1577. On doit lire Rennes au lieu de Res. Nous ne savons quel titre masquent les mots recteur de Boulogne, peut-être seigneur de Baulon ? Notre auteur n'était pas un épigraphiste impeccable. Il signale dans la cathédrale de Saint-Malo la tombe du chanoine Olivier Croussiron ; ses éditeurs (t. I, p. 41) proposent la correction de Castellione. En réalité, c'était la tombe du chanoine Olivier Troussier qui lit agrandir la nef de la cathédrale. On voit encore dans le bas côté sud l'arc de l'enfeu qui encadre aujourd'hui la porte d'une sacristie. - Sur les Brullon, seigneurs de la Musse en Baulon, voir Guillotin de Corson, Grandes seigneurs… et comte De Rosmorduc. La noblesse de Bretagne devant la Chambre de la Réformation, Saint-Brieuc, 1901, in-4°, t III, p. 174 et suiv. Des documents sur la fondation de la Musse aux Cordeliers existent dans la liasse 1H6, 14].

En la chapelle Saint-Charles Borrhomée, il y a deux sépultures de pierre, 1 élevée dans l'arceau de la muraille de 2 pieds ayant pour armes un escu chargé d'une rose de Cinnabre ou quintefeuilles qui ès vitres et paroies est de gueules en char... d'argent qui est Renouard mi-partie de sable à 2 croix à pié fiché d'argent en chef et en pointe d'une coquille de St-Jacques d'argent. - L'autre est à 1/2 pie sur terre de marbre et une lame de cuivre par dessus portant que c'est le tombeau de Marguerite de Renouard femme de Claude Hay, laquelle décéda l'an 1619. (Les armes sont de Renouard tissans celles de Hay qui sont de sable à un lyon mort né).

Et au bout de ceste chapelle en haut contre la paroy une table de marbre en lettres d'or porte comme c'est à la mémoire de Claude de Renouard, sieur de Longlée, doyen de la chambre des Comptes de Bretagne et de Françoise Becdeliepvre pour leur sépulture que ceste chapelle a esté faite l’an 1617.

En la chapelle St-Fiacre il y a un tombeau de pierre dans l'arceau de la muraille élevé et sur la lame est taillé à demy relief la figure d'un homme armé et la légende porte : Cy gist nobles homs Jean Bouedrier, sieur de la Meloyer et du Bois-Rouart conseiller du Duc et thésaurier général lequel feist fere ceste chapelle et debcéda le 6 jour de Septembre l'an 1454. Priez Dieu pour luy et pour noble demoiselle Perrote de Meboirard son espouse laquelle cy repouse. Dieu leur face pardon. Amen.

Les armes sont sur le tombeau, ès vitre au-dessus et en la clef de la voute : d’argent un chevron de sable cantonné de 3 tourteaux de gueules.

En la chapelle Sainct Julien un tombeau de pierre élevé dans l'arceau de la muraille et gravé d'un personnage armé et sur le bord est escript : Cy gist nobles homs Olivier Baud en son vivant seigneur de la Boulaye et de Moligné conseiller du duc nostre souverain seigneur et Mathurin Baud son fils en son temps conseiller du Roy, seigneur desdits lieux et demoiselle Artuze de Domagné sa compagne lesquels décédèrent le… lad. le 1 Octobre 1478. Et dans le plafond dud. arceau il y a une plaque de cuivre gravée d'un personnage et au dessous d'iceluy est l'épitaphe et éloge du susd. Olivier. Les armes sur led. tombeau, en la clef de la voute et ès vitres sont de sinople facé d’or ou d’argent de 3 pièces partie comme dessus et comme Bouedrier cy dessus.

La chapelle de Sainct François ou du Nom de Jésus a en ses vitres les armes de la maison de la Marzelière qui sont de sable à 3 fleurs de lys d'argent 2 et 1 [Note : Beaucoup d'autres blasons existaient dans les vitraux. Un procès-verbal du 17 décembre 1635 décrit sommairement les armes qui se trouvaient dans la grande vitre de la fenêtre du bas de l'église figurant l'arbre de Jessé : au-dessous des armoiries du Roi, de la Bretagne et de la ville de Rennes, on voyait celles des familles Busnel, de Cucé, de Boisorcand, de Pontrouaud, de la Prévalais et de Bréquigny. Les peintres verriers Guillaume Boullays et Julien Mesnaiger s'engagèrent à faire quelques panneaux "tout à neuf" (Arch. d’Ille-et-Vilaine, 1H6, 6)].

En la chapelle de S. Michel dite d'Assigné sont ès vitres quantité de personnages de la maison d'Assigné chacun ayant sa femme à son costé avec les armes de leurs maisons et alliances. Celles d'Assigné sont de Bretagne, c'est-à-dire, d'hermines, à la fasce de gueules chargée de 3 fleurs de lys d'or posées de suite. Sous icelle est la sépulture de la maison d'Assigné laquelle est tombée en celle de Cossé ou Brissac. Il y a aussi en lad. chapelle des estendarts et drapeaux de guerre là posés par lesd. seigneurs. Il est vray qu'en l'obituaire, il appert qu'aucuns de la maison d'Assigné ont esté inhumés dans le chapitre du couvent qui est au bas de la chapelle des procureurs du Parlement qui sied encore 1636 dans le couvent, où se voyent encore les armes de ceste maison comme aussi en aucunes chambres du Parlement comme par la cheminée de la Tournelle et pour ce M. le Duc de Brissac héritier d'Assigné prétend estre fondateur du couvent.

Dans le grand vitrail du chœur sont aussi plusieurs armes de la maison d'Assigné et de ses alliances.

Et dans l'arceau de la paroie qui borne et sépare le sanctuaire d'avec la sacristie tout proche de la corne droite ou boréale du grand autel est une sépulture de pierre élevée sur terre de deux pieds environ et portant deux statues gisantes d'homme et de femme. Celle de la femme passait dans la sacristie et nuisait, à cause de quoy elle a esté ostée et celle de l'homme reste encore du costé et par dedans le choeur, estant vestue de long et ceinte et ayant un bandeau ou diadème au front sans aucune légende ou armoirie. M. de Vaurozé [Note : Probablement Roch Lezot, seigneur de Vaurozé en Betton] tient que c'est un de la maison de Rieux qui espousa l'héritière de Laval à cause de quoy le nom de Rieux a esté porté maisme par ceux de Laval. Mais cela est faux [Note : Catherine de Laval épousa Claude de Rieux en 1526 ; elle en eut deux filles. L'aînée, Renée ou Guyonne, hérita du chef de sa mère des seigneuries des Laval et les transmit en 1567 à son neveu (fils de sa sœur), Guy-Paul de Coligny d'Andelot. Des Rieux ou leurs héritiers furent donc seigneurs de Laval, mais aucun de ces personnages, tous protestants, ne fut enterré chez les Cordeliers. Dubuisson-Aubenay paraît vouloir attribuer ce tombeau à l'énigmatique maréchal Guy de Valle dont le décès et la sépulture sont inscrits dans le nécrologe au 19ème jour des calendes de septembre].

Tout devant le grand autel vis-à-vis du coin de l'Evangile est posée à rez de terre une plaque de cuivre d'un pied en quarré et plus portant une armoirie d'un lyon rampant environné d'une ceinture ronde ou cordon passé et tourné entour et tout autour est escript : Cy gist le coeur de noble et puissant Guy sires d’Espinay quel décéda le 10e jour de juin l’an 1522. Et dans la paroy vis a vis dud. coing évangélique de l'autel est une pierre au dessus des armoires de la Thésorerie portant les mesmes armes d'un lyon rampant et environné d'une cordelière et pour thymbre il y a des branches de chesne ou d'espine avec ce mot : boays à fruict.

En mesme rang de la susdite plaque est une autre semblable vis à vis du coing de l'épistre de l'autel portant un escusson en forme de cœur chargé de trois dormans ou testes de léopard arrachées, la langue tirée et pendante, le collier de l'orde de St Michel à l'entour et sur les bords de la plaque est escript. Hic jacent viscera nob. ac pot. Francis. de Cahideuc dni de Cahideuc. Obiit in D"" A. D. M.D.LXXIX. et les chyfres F.D.C. parsemés d'hermines.

 

APPENDICE

Registre des sépultures des Cordeliers de 1752 à 1767
(Analyse)

Le « fonds » des Cordeliers de Rennes conservé aux Archives d'Ille-et-Vilaine ne renferme pas le nécrologe, ni le « registre des morts ». On n'y trouve pas davantage la collection complète des registres des vêtures, des professions et des décès qui étaient obligatoirement tenus dans tous les couvents du XVIIIème siècle en exécution de diverses décisions du pouvoir civil et notamment de la déclaration du Roi du 9 mai 1736. Un seul registre des sépultures a survécu [Note : Liasse 1H6, 4. Dans la même liasse se trouvent deux registres des vêtures et des professions célébrées de 1737 à 1767] ; il n'est pas rédigé conformément au modèle officiel ; il ne comprend que les années 1752 à 1767. C'est un petit cahier in-quarto de 50 feuillets, sur lesquels 42 sont restés en blanc. Nous donnons ci-après l'analyse des vingt-trois actes qui y sont inscrits à raison de la notoriété de la plupart des familles qu'ils concernent.

***

Claude-Malo Blanchard de la Buharaye, chevalier de S.-Louis, commandant du bataillon de Redon, 15 octobre 1752.

Louis-Marie Huchet, chevalier, seigneur marquis de Cintre, vicomte de Tréguil, seigneur du Breil, la Roche. Montfort et autres lieux, inhumé en exécution des ordres de Nos Seigneurs des Etats « mais comme M. l'abbé de Brillac, maître des cérémonies, a exposé que la famille du défunt demandait que son corps fut inhumé dans le caveau où sont inhumés les religieux morts dans ce couvent par respect et par attachement, nous avons consenti... à condition que cette inhumation ne préjudicie pas à nos droits et ne donnera aucun droit à l'avenir ». 16 décembre 1752.

Françoise Le Prestre de Lézonnet, fille de René Le Prestre de Lezonnet, président à mortier, âgée de 66 ans, inhumée en son enfeu le 2 juillet 1753.

Toussaint de la Villéon, chevalier, seigneur des Marains, héraut des Etats de Bretagne, agé de 66 ans, 17 octobre 1754.

François-Louis de Kersauzon, chevalier, seigneur de Kerjan, officier au bataillon de Carhaix, 35 ans, 19 octobre 1754.

François-Louis Guihart, chevalier, seigneur de la Guyondais, 20 octobre 1754.

Armand de la Ville Thebaud, chevalier, 52 ans, 25 octobre 1754 [Note : Les actes de sépulture des gentilshommes sont ordinairement signés par le célébrant et par quelques dignitaires ecclésiastiques ; les quatre actes du mois d'octobre 1754 portent en outre la signature de l’explorateur Bénard de la Harpe qui représenta parfois aux états la ville de Saint-Malo].

François-Ange de la Monneraye, seigneur du Breil, 55 ans, 31 décembre 1756.

Hercule de Lescoet, chevalier, seigneur de Beauvoir, la Villeneuve, Launay-Biheul etc., âgé de 72 ans, 4 janvier 1757.

Auguste-François de Bossan du Groesquer, chevalier, doyen de messieurs de la noblesse, 79 ans, 16 janvier 1757.

Ecuyer Jean-Guillaume Duliepvre du Bois de Pacé, doyen des avocats au Parlement, 26 février 1760.

Julien Jelard, cuisinier du couvent, 29 octobre 1760.

Yves Bertrand, du diocèse de Tréguier, portier du couvent, décédé le 21 avril 1761, inhumé le 22 à la paroisse Saint-Germain.

Le R. P. Joseph Rouzic, professeur en théologie au couvent de St Martin du Teillay, inhumé dans l'église le 24 avril 1761 ; « le Révérend Père, agé de 30 ans, étoit venu chez M. Mongermont, son oncle, pour y prendre l'air ; il y mourut après une maladie de huit jours. Nous avons fait la levée du corps et l'avons emmené chez nous sans avoir été à la paroisse ».

Jeanne-Thérèse Le Prestre, veuve de Jean-Joseph-J.-B. de Bruc, chevalier, conseiller honoraire au Parlement, inhumée en son enfeu, 18 mai 1761.

Frère François Baribeau, diacre, 23 mai 1761.

Le Père J.-B.-Adrien Oudart, second maître des novices, 25 mai 1761.

René-Charles Moro, chevalier, seigneur de la Villeder, inhumé dans le caveau des religieux, 18 novembre 1762.

Le R. P. Jean-Pierre Refuveille, ancien définiteur, missionnaire apostolique, gardien du couvent, 10 décembre 1764.

Ecuyer Charles-J.-B. Viard, conseiller secrétaire du Roi, doyen de la chancellerie de Bretagne, décédé à la terre de Mouillemuse, en Vern, 28 décembre 1765.

Charlotte-Marie Hamart, dame de Langelerie, épouse de Jean-Charles Viard, seigneur de Mouillemuse, 16 août 1766.

Honoré-Marie, chevalier de la Haye de Silles (Silz) inhumé en exécution des ordres de Nosseigneurs des Etats, 31 décembre 1766.

Pierre-Anne de Lourmel de Fruglais, inhumé en exécution d'ordres semblables, 1er février 1767.

A. BOURDEAUT.
H. BOURDE DE LA ROGERIE.

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