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LA PSALETTE DE SAINT-PIERRE DE RENNES

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 C'est à Messire Guillaume Brillet, évêque de Rennes depuis 1427 jusqu'en 1447, qu'est dû l'établissement régulier d'une Maîtrise ou Psalette annexée à l'église cathédrale de Saint-Pierre de Rennes.

Non pas que les prédécesseurs de cet évêque et le Chapitre de Rennes n'eussent rien fait jusqu'alors pour procurer à leur église la décoration du chant et de la musique religieuse. Depuis longtemps le Chapitre avait l'usage d'accorder des gratifications aux chantres qui se distinguaient dans leur art. Les anciens comptes du Chapitre en font foi. En 1409, il faisait venir des chantres de Normandie ; en 1421 et années suivantes, il entretenait à Rennes un musicien compositeur Jean Paesnel, clerc, chargé de diriger le choeur dans les solennités. Dans les registres des comptes capitulaires de cette époque, on lit souvent répétée la mention suivante : « Item Johanni Paesnel clerico qui in arte musice maxime in festis solemnibus dictam ecclesiam pro posse suo decoravit …. ».

Et à ce Jean Paesnel « expert dans l'art de la musique », le Chapitre accordait tantôt 30 s., tantôt 40 s. de gratification.

Mais toujours est-il qu'il n'existait pas à la Cathédrale de Rennes de maîtrise fondée et dotée convenablement. Ce fut en 1443 que l'évêque Guillaume Brillet, qui avant d'arriver à la dignité épiscopale avait été chanoine et chantre de l'église de Rennes, songea sérieusement à réaliser son projet de fonder d'une manière stable une Psalette attachée à son église Cathédrale. Par un acte authentique du 10 janvier, le prélat constitua une rente de 63 livres pour le premier fonds de la Psalette, « à la charge au maitre d'icelle de célébrer une Messe chaque vendredy, et en outre de chanter et répondre à haulte voix les Messes qui seront dittes par les chapelains des chapelainies, fondées par ledit seigneur ». Dans le même acte, l'élection du maître de Psalette était confiée à Messieurs les chanoines, et la chapelainie de Saint-Eloy, fondée au XIIIème siècle par Durant Salomon, chantre de Rennes, et dotée de dîmes et revenus dans les paroisses du Sel, de Laillé, de Chanteloup et des Alleux, était annexée au nouvel établissement.

Par un second acte en date du 26 janvier 1445, Messire Guillaume Brillet précisa ses intentions et régularisa sa fondation, statuant que la Psalette se composerait d'un maître au choix du Chapitre et de six enfants de chœur ; deux autres furent adjoints dans la suite ; car d'anciens statuts de l'Église de Rennes, postérieurs à la fondation dont il s'agit, cités par Ducange (verbo Psalleta) expliquent comment, sous le nom générique de Psalette, on doit entendre « une société de huit enfants et d'un maître chargé de les instruire, aussi bien que de percevoir et gouverner les revenus de la Psalette ». Le nom de Psalette s'attacha aussi à la maison où logeaient et étaient élevés ces enfants.

Le contrat d'acquêt de la maison de la Psalette, sise dans la rue qui en a retenu le nom, derrière le chevet de l'église Cathédrale, n'eut lieu que plus tard, sous l'épiscopat de Jacques d'Épinay (le 10 juin 1416).

On voyait encore aux archives du Chapitre, avant 1789, un titre assez curieux relatif à la Psalette : c'étaient des lettres-patentes du roi Louis XII. De leur teneur résultait pour les enfants de la Psalette le droit de parcourir les rues de la ville, le jour de la vigile de l'Epiphanie, autrement de la fête des Rois ; et pendant leur promenade, s'ils rencontraient dans les rues quelques morceaux de bois à feu « non écarré ny mis en estat de faire edifice », ils pouvaient le faire enlever et le transporter dans l'intérieur de l'église Saint-Pierre « et en la nef d'icelle y faire un feu pendant le divin service ».

En 1612, le Chapitre, d'accord avec Mgr. Lachiver, son évêque, annexa à la Psalette la chapelainie du petit Saint-Melaine, avec ses revenus, dont une partie consistait en dîmes de la paroisse de Montreuil-le-Gast, données en 1266 par Guy de Champagné.

Enfin, une décision épiscopale du 5 avril 1644 unit encore à la Psalette les revenus assez considérables d'une chapelainie de Saint-Yves de Boing, fondée en 1428, ainsi appelée à cause des salines situées deus l’île de Boin, évêché de Nantes, qui en formaient la dotation.

Les plus anciens maîtres de la Psalette de Rennes, dont j'aie retrouvé les noms dans les comptes capitulaires, sont maître Bertrand Du Pré, en 1481, et maître Jean Guillaume, en 1490. (P. D. V.).

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