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L'ANCIEN MAÎTRE-AUTEL DE L'ÉGLISE SAINT-SAUVEUR DE RENNES

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Un procès-verbal que j'ai vu, aux archives départementales d'Ille-et-Vilaine, dans le fonds coté 9 G, consacré aux titres des anciennes paroisses de Rennes, renferme de curieux renseignements sur la forme du maître-autel existant autrefois dans l'église Saint-Sauveur. La date de ce procès-verbal est le 18 août 1629. On le dressa à l'occasion du plan arrêté de démolir et réparer à neuf l'autel et le tabernacle, aux termes d'une ordonnance de Mgr. l'évêque de Rennes. Il s'agit par conséquent de la vieille église, entièrement disparue aujourd'hui, et sur l'emplacement de laquelle fut élevé, de 1703 à 1728, l'édifice actuel. L'ancien bâtiment, au rebours du nouveau, était orienté, c'est-à-dire que le chevet de l'église était tourné vers l'Orient, comme c'était l'usage général au moyen âge, tandis que la porte principale s'ouvrait vers l'Occident. Le maître-autel était adossé au mur oriental du chevet ; pour en avoir une idée exacte, on ne saurait mieux faire que de recourir aux explications et aux descriptions si lumineuses de M. Viollet-Le-Duc, dans son Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIème au XVIème siècle, tome II, verbo, AUTEL ; les vignettes remarquables qui accompagnent son texte, aux pages 29, 30, 42 et 46, font parfaitement comprendre la disposition de ces autels entourés de clôtures appelées « carrées », munis de retables et d'édicules destinés à servir de reliquaires, puis plus tard de tabernacles.

Je suis porté à croire que le maître-autel de Saint Sauveur, démoli en 1629, devait remonter au XIIIème siècle, du moins en partie. On va voir qu'il reproduisait dans sa forme et ses accessoires les traditions liturgiques de cette époque.

Ainsi, sur la table de cet autel le procès-verbal constate qu'il y avait « un tableau » ouvrant et fermant, c'est-à-dire un retable à compartiments et garnis de volets, « dans lequel (tableau) y a plusieurs images en bosses couvertes et revestues d'or, representant le couronnement et dessente de Nostre Seigneur de la croix et la Resurrection d'icelluy, comprins en troys partyes, contenant de travers environ neuf pieds et de hauteur environ six pieds ; au devant et aux deux costez duquel autel y a une carrée de chandelliers de cuivre portée par le devant sur deux coulomnes de pareil cuivre avecq un angelot sur chaincune d'icelles, et deux autres aux deux costez dudict autel ; y ayant laditte carrée le nombre de vingt troys chandelliers, sans y comprandre les quatre petitz qui sont aux mains desdits quatres angelotz ; lequel autel est environné d'une autre carrée de boys en ballustres par le bas, et pour monter audict autel y a troys degrés de pierre de grain, et dans l'enclos desditz balustres y a quatre pierres tombales de mesme pierre de grain, et soubz lequel autel par le derrière d'iceluy y a ung petit revestaire ».

De plus, la description du vieux tabernacle ou reliquaire, condamné par ordonnance de l'évêque, se trouve consignée au même procès-verbal, dans les termes suivants :

 « ... Ledict antien Tabernacle estant pozé sur le hault dudict grand autel, au derrière d'iceluy, esloigné de deux piedz du pignon de laditte eglize, ledict tabernacle faict en forme de piramide de hauteur de quinze piedz ou environ, dans lequel repose le Sainct-Sacrement, pour le conserver et garder aux nécessités réquises ; aux deux costez duquel sont deux images de bois, l'une du pourtraict de Saint Sauveur et l'autre de Sainte Véronique, pour auquel tabernacle monter y a douze marches de dégré fort incommodes ».

Cette description ne rappelle-t-elle pas une disposition analogue à celle du maître-autel de la Sainte-Chapelle, avec toute la différence, bien entendu, entre un chef-d'oeuvre de l'art, comme celui de la chapelle royale, et la modeste décoration d'une église paroissiale de province ? (P. D.-V.).

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