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- La Révolution - Les tribulations du clergé |
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Signalons
tout d’abord, qu’à l’époque de la Révolution Saint-Michel-en-Grève était
chef-lieu de doyenné et avait comme succursales Ploumilliau, Trédrez avec
Locquémeau et Ploulech.
Or
au début de la persécution religieuse, à la suite des lois du 2 décembre
1790 et du 17 avril 1791, cette petite mais jolie paroisse, baignée par la
Manche, et dont le vieux clocher se mire toujours dans les flots, était
desservie par l’abbé Cosme Marie Jourand, qui y resta pendant l’espace de
seize ans et quelques mois, c’est-à-dire de 1774 au mois de mai 1791.
Lors
de la prestation du serment à la Constitution civile du clergé, M. Jourand eut
une attitude convenable, comme ont peut en juger d’après une délibération
municipale du 15 février 1791, dont la teneur suit.
« Après
la célébration de la grand-messe et à la suite du prône par lui fait, le
sieur Jourand déclare, en présence du corps municipal et du général de cette
paroisse, qu’il ne croyait pas qu’il y eût de meilleur patriote que lui en
France, qu’il n’avait jamais refusé de publier les décrets de l’assemblée
nationale, mais qu’il avait reçu tous les pouvoirs ecclésiastiques,
sacerdotaux et sacrés des évêques et autres supérieurs ecclésiastiques,
lesquels n’avaient pas prêté le serment requis ; qu’en conséquence
le dit sieur Jourand ne le prêterait qu’après que ses supérieurs
l’auraient prêté, que pour lors il le prêterait volontiers ».
M.
Jourand refuse donc le serment, comme le firent ses supérieurs hiérarchiques.
Il fut expulsé de Saint-Michel-en-Grève, et obligé, en vertu d’un arrêté
du directoire des Côtes-du-Nord du 18 juin 1791, à se retirer à six lieues de
la paroisse.
A
partir de ce moment, le silence le plus complet se fait sur sa personne.
Il
est hors de doute que le digne abbé Jourand ne pouvait être remplacé que par
un prêtre assermenté. Or, son successeur fut un nommé Jean Le Beau qui entre
en fonction au mois de juin 1791.
On
ne connaît pas exactement la date de son départ ni ce qu’il devint par la
suite.
Toujours
est-il qu’il n’était plus à Saint-Michel-en-Grève en novembre 1791, comme
le constate une réunion du 15 novembre de la même année.
Cette
réunion des municipaux et des notables se fit à l’église « à l’effet d’élire de nouveaux officiers à la place des
anciens sur avertissement de particulier à particulier, attendu qu’il n’y
avait ni curé, ni vicaire, lesquels étaient chargés précédemment de faire
les convocations et annonces qui se faisaient en prône de la grand-messe »
(extrait des délibérations municipales).
Ce
qui semble démontrer encore l’absence de prêtres à Saint-Michel-en-Grève
à cette époque, c’est que la municipalité mit alors à la disposition des
gardes nationaux la maison servant de presbytère, dont on fit un corps de
garde.
La
paroisse resta donc sans prêtre jusqu’au mois de juin 1792.
C’est
à ce moment qu’on signale l’arrivée à Saint-Michel-en-Grève d’un nommé
Joseph-Marie Plusquellec, qui administre cette paroisse avec le titre de
vicaire, ainsi que le porte sa requête sollicitant un logement commode pour
rendre service à la population, vu qu’il se trouvait ordinairement logé à
une demi-lieue de l’église.
Il
est bien probable que c’est ce même sieur Plusquellec qui fit plus tard en
1795, une courte apparition à Plouzélambre, après la mort de M. l’abbé Le
Montréer, et qui fut, dit-on, volé et tué en revenant de Saint-Brieuc, où il
s'était rendu pour toucher ses maigres appointements du citoyen Jacob, évêque
constitutionnel, son ami.
Quoiqu’il
en soit, voici la copie textuelle d’une demande de logement convenable, faite
par Joseph-Marie Plusquellec devant la municipalité de Saint-Michel-en-Grève,
le 7 juin 1792.
« L’an
mil sept cent quatre-vingt-douze, ce jour sept juin, après l’office divin, s ‘est
assemblé le cops municipal de cette commune, en vertu de publication de
dimanche dernier, pour être délibéré aux affaires y énoncées…En
l’endroit s’est présenté Joseph Marie Plusquellec, vicaire de
Saint-Michel-en-Grève, lequel a représenté qu’il n’a pas de logement
commode pour rendre service à cette paroisse, vu qu’il se trouve
ordinairement à environ une demi-lieue de cette église. En conséquence, il
prie la municipalité de faire les avances nécessaires, et le plus tôt
possible, pour lui procurer le soulagement qu’il demande, s’offrant à
s’accommoder avec la municipalité le plus aimablement possible. Signé Joseph
Marie Plusquellec, vicaire à Saint-Michel-en-Grève».
Cependant,
malgré ses offres de service et toutes ses amabilités, le sieur Plusquellec ne
passe que quelques semaines à Saint-Michel-en-Grève. Car, il est dit dans une
délibération municipale du 26 août 1792, relative à la formation de
l’assemblée primaire et électorale pour le prompt rétablissement de la
Convention nationale, que « les
notables du canton se sont réunis à l’église de Saint-Michel-en-Grève,
chef-lieu de canton, église sans prêtre ni desservant ».
Toutefois
ce veuvage ne fut pas de longue durée. En effet, moins d’un an après, le 30 juin 1793, un intrus se présenta
devant la municipalité. Il s'appelait Hervé Le Brun, « ci-devant vicaire à Locquirec, département du Finistère ».
A
peine arrivé à Saint-Michel-en-Grève, ce complaisant prêtre s’empressa de
renouveler le serment de fidélité à la République, selon la formule ci-après
« Je jure d’être fidèle à
la nation et de maintenir la liberté et l’égalité ou de mourir en
les défendant ». De quoi acte lui fut délivré par le citoyen maire,
qui reconnut Hervé Le Brun vrai patriote et vicaire de Saint-Michel-en-Grève,
moyennant l’agrément du citoyen Jacob, évêque des Côtes du Nord. Inutile
d’ajouter que ce pauvre intrus était méprisable autant que méprisé.
C’est sur son instigation que le conseil municipal prit un arrêté daté du
27 juillet 1793, et portant que « ceux que l’on trouvera s’attrouper les fêtes gardées et les
dimanches pendant l’office divin, en quelque lieu que ce soit, ou en se
divertissant, boire, danser et autres jeux défendus, pour s’abstenir de
suivre les offices, au mépris de la loi chrétienne, seront conduits devant la
police correctionnelle, pour être jugés suivant l’exigence du cas, attendu
que ceci n’est que trop fréquent parmi les ennemis de la Constitution qui se
saisissent de ces moments pour n’être
pas découverts dans leurs malheureux projets ».
Ce
triste prêtre était encore à Saint-Michel-en-Grève le 5 janvier 1794, époque
où il se fit un devoir de présider la cérémonie de la plantation de
l’arbre de la liberté. Mais faute de documents, l’on ne saurait dire au
juste ni la date de son départ, ni le lieu, ni le moment de sa mort.
Quant
au presbytère de Saint-Michel-en-Grève, il fut, à différentes reprises
pendant cette mauvaise période, loué tantôt à des douaniers, tantôt à
d’autres particuliers ; et finalement avec le jardin et l’enclos, le 20
brumaire an 3 de la République, au citoyen Dardis, instituteur de la commune et
agent de Saint-Michel-en-Grève le 14 brumaire an 4 (sous le Directoire).
Toutefois,
la municipalité s’étant réservée, une chambre au bout du Sud, comme lieu
ordinaire de ses délibérations.
A
dater de cette époque jusqu’en 1797, la paroisse de Saint-Michel-en-Grève a
été sans prêtre.
C’est
vers cette date qu’on vit arriver un nommé Jean Le Bahic, qui sera plus tard
à la fois recteur et maire. Sur les registres municipaux, il signait simplement
maire, et sur les registres ecclésiastiques, il faisait suivre son nom de la
simple qualification de prêtre. Il occupa le poste de Saint-Michel-en-Grève
jusqu’à l’avènement de l’empire.
Avec
lui finit en cette paroisse l’histoire de la période révolutionnaire.
LES
TRIBULATIONS
Il
convient de prendre connaissance de quelques lois et de quelques dates qui
permettent, en les éclairant de mieux comprendre les événements dans leur déroulement
:
n
12 juillet 1790 : vote de la Constitution
civile du clergé.
n
24 août 1790 : promulgation de ce décret.
n
27 août 1790 : l'Assemblée établit un
"serment civique" que devront prêter tous les ecclésiastiques.
Ayant
reçu une approbation "presque forcée" du roi mais rejetée par le
Pape de l'époque, la constitution civile du clergé va provoquer une cassure.
En fait, cette constitution civile contient l'idée d'une séparation d'avec
Rome et la formation d'une Eglise "nationale".
Certains prêtres
acceptent de prêter serment; on les appelle "assermenté" ou
"jureur", d'autres refusent et on les qualifie de "réfractaire"
ou "insermenté" ou "non jureur". L'attitude des prêtres
devant cette constitution civique est parfois dictée par leur origine sociale.
Sous la pression des événements locaux et des membres de leur entourage, on en
voit quelques-uns modifier leur première décision et revenir sur leur refus ou
leur acceptation. C'est le cas du recteur Cosme Marie JOURAND de
Saint-Michel-en-Grève.
L'abbé
Jourand qui est à l'époque
recteur de Saint-Michel-en-Grève refuse de prêter serment. Il est destitué et
se retire à Penvénan, sa paroisse natale. On trouve son nom sur la liste des
prêtres qui émigrent à Jersey, en compagnie de leur supérieur, Monseigneur
Le Mintier, évêque de Tréguier.
Lettre
de Cosme Marie Jourand au préfet du département des Côtes-du-Nord le 1er
fructidor an 9 :
« Jourand
(Cosme , Marie , François , Olive)
prêtre déporté,
recteur de St Michel-en-Grève
au préfet du département des
Côtes-du-Nord
(1er fructidor an 9)
Citoyen Préfet,
Suivant la liberté de
conscience, j’ai quitté le territoire français, en exécution de la loi du
26 août 1792 et j’ai pris un passeport de la municipalité de la commune de
Penvénan, lieu de ma naissance, où je demeure, pour me rendre dans l’île de
Gersay (Jersey) en Angleterre, qui n’était point en guerre avec ma patrie
ainsi que l’acte ci-joint du 28 août 1792 le prouve.
De retour en France, je me suis
aussitôt soumis à la constitution par acte du 25 Thermidor an 9 à la préfecture
de Lannion.
Suivant la loi du 22 fructidor
an 3, les biens des prêtres déportés, ou leur valeur seront remis à ceux qui
pourront être relevés de déportation, ou à leurs héritiers présomptifs.
Suivant la lettre du ministre
des finances du 7 germinal an 4, le département doit se faire justifier des
actes qui constatant la déportation, et prononcer la radiation du prêtre déporté
sur la liste des émigrés s’il l’y trouve.
Suivant ces lois et autres subséquentes,
je suis donc fondé à vous demander citoyen préfet sur l’avis du sous-préfet
de mon arrondissement, main levée de tout séquestre, qui pourrait avoir été apposé sur mes biens, et mon envoi en possession d’iceux
pour en jouir conformément aux lois auquel effet il me sera donné
communication de tous circulaires et procès verbaux
de ventes qui pourraient en avoir été faits depuis ma déportation et
à demander la radiation de mon nom sur la liste des émigrés, au cas qu’il
s’y trouve inscrit.
C’est
à quoi, je conclu plein de confiance dans votre justice et intégrité.
A Plestin ce jour 1er fructidor an 9 de la
République française. »
Cosme Marie Jourand
, prêtre déporté, est rayé de la liste des émigrés et les biens sont
remises à sa sœur.
« Extrait
du registre de libération du Directoire du district de Lannion.
Du 13 septembre( ?) 1793
l’an 2 de la République. Séance publique, tenue par le citoyen Keraudren
vice-président, Savidan, Le Mélédec, Le Goaziou. Présent le citoyen Cadiou
le juge procureur syndic.
Vu la pétition de la citoyenne
Elisabeth Hubert de la commune de Penvénan du 29 août dernier .. dattée
et référée. Considérant que Cosme Marie Jourand est déporté en vertu de la
loi du 26 août et qu’il a par conséquent la libre disposition de ses biens.
Considérant que ce fait est légalement
prouvé par le passeport qu’il a obtenu de la municipalité de Penvénan pour
passer à Jersey en datte du 28 août 1792.
Considérant que c’est par
erreur qu’il a été porté sur la liste des émigrés de ce district et
qu’il est de toute équité qu’il en soit extrait afin qu’il puisse par
lui ou par ses fondés de pouvoir disposer de ses biens
existants dans la République.
Considérant que le même Jourand a institué pour sa
procuratrice Elisabeth Hubert, sa nièce, aux fins de sa procuration dattée à
Jersey le 9 novembre 1792, déposé chez Huon, notaire public, le 16 mars
dernier 1793.
Le Directoire et le syndic entérine
:
Est d’avis que le nom de
Cosme Marie Jourand, prêtre ex recteur de St Michel-en-Grève, soit extrait de
la liste des émigrés de ce département. Qu’en conséquence, main levée,
soit accordée à Elisabeth Hubert sa procuratrice, de tout séquestre qui
pourrait être établi sur ses
biens.
Le registre dûment signé.
Collationné.
Tassel »
« Au
citoyen administrateurs du département des Côtes-du-Nord (St Brieuc).
La citoyenne
Elisabeth Hubert de la municipalité de Penvénan district de Lannion, en
qualité de procuratrice de Cosme Marie Jourand prêtre, a confirmé que le dit
Jourand, tandis qu’il a été
recteur de la paroisse de St Michel-en-Grève, était l’ami des lois, comme de
ses paroissiens. Au moment de la révocation, il allait officier municipal et
notable mais son évêque tourmente sa conscience, il perd sa paroisse, et se
retire en celle de Penvénan, lieu de sa naissance et de son patrimoine.
Là, il rend tous les services,
dont il est capable, ainsi que l’atteste le curé constitutionnel par acte du
4 octobre 1792. La loi du 26 août 1792 sur la déportation des prêtres non
assermentés n’est pas plutôt annoncé qu’il se présente à la municipalité
de sa résidence et obtient un passeport le 28 dudit mois d’août pour l’île
de Jersay (Jersey). De Jersey, il consent le 9 novembre 1792 une procuration à
sa nièce présomptive héritière pour gérer ses propriétés et percevoir les
revenus, à ce qu’elle a fait jusqu’ici. Mais quelle a été sa surprise
lorsqu’elle a vu le nom de Cosme Marie Jourand, son commettant, sur la liste
des émigrés arrêtée du département le 14 juin 1793 et affichée à la
municipalité le 19 août présent mois.
La loi du 28 mars 1793 contre
les émigrés, section 4, article 8, parle cependant : « ne seront
pas réputés émigrés ceux qui ont été nominalement déporté en exécution
de la loi dudit jour 26 août 1792. »
Suivant l’article ‘’ de
la loi du 28 mars 1793 : « à l’avenir les personnes qui ont été
mal à propos porté sur les listes des émigrés, se pourvoiront devant les départements
dans le délais d’un mois à compter de la publication, et de l’affiche des
listes dans l’arrondissement du département soit qu’il s’agisse de faire
prononcer sur les cas d’exception déterminés par la loi, soit et…. ».
Or il s’agit icy de faire prononcer sur le cas d’exception déterminé par
la loi du 26 août 1792 relativement à la déportation dudit Jourand qui a
rempli la formalité exigée par l’article deux de cette loi, aussi doit-il être
extrait de la liste des émigrés, et doit jouir de ses biens, meubles et
immeubles, avec main levée de tout
séquestre qui pourrait y être apposé, pourquoi et par toutes ces considérations,
l’exposant pour et au nom dudit Jourand requière de votre justice.
Quel vous plaise citoyen administrateur voyant cy
d’attache la procuration du dit, du 9 novembre 1792 dattée à l’île de
Gersay (Jersey)
et déposé chez Huon, notaire à Lannion, le certificat de la municipalité de
Penvénan du 28 août 1792, et celui du curé constitutionnel de la même
paroisse du 4 octobre suivant , laissant droit à la présente, extraire
ledit Cosme Marie Jourand, prêtre excusé de la paroisse de St Michel-en-Grève
de la liste des émigrés, et accorder main levée, de tout séquestre sur les
biens mobiliers et immobilières, pour l’exposante la jouir et percevoir les
revenus aux vues de la procuration et en tenir compte ainsi que de droit, et
justice, à Penvénan, ce 29 août 1793.
Signé Françoise, Elisabeth Hubert ».
Lettre
de Jean Marie Hubert, datée du 19 frimaire an 5 : « Jean Marie Hubert, fondé de procuration de Louis, Allain Durechou mon
oncle et de Marie Joseph Durechou, sœur de Pierre Hubert, ma mère, tous deux héritiers
présomptifs de Cosme Marie Jourant, leur demi-frère et prêtre déporté. Ma réclamation
porte sur le lieu nommé St Gonval, situé dans la commune de Penvénan, vendu
le 14 brumaire an 3 pour la somme de vint neuf milles livres.
Note : dans le quartier de
St Gonval, existe un lieu-dit « la villeneuve ». La villeneuve fut
vendue le 17 mars 1781, par Yves Allain, Joseph Le Borgne, seigneur de Coetivy,
au sieur Jourand, prêtre.
La réclamation est fondée sur
la résolution du Conseil des Cinq Cents du 9 fructidor an 4 approuvée par le
conseil des anciens le 26 du même mois portant : « que les ecclésiastiques
ou leurs héritiers sont admis pendant six mois à revendiquer leurs biens ou
leurs valeurs s’ils sont vendus conformément à la loi du 22 fructidor an 3 » »
Extrait du registre de la Préfecture
du département des Côtes-du-Nord, du 6 frimaire de l’an 10 de la Républiques
française : «Vu la pétition de Cosme Marie Jourand, Prêtre de la
commune de Plestin, tendant à obtenir main levée de tout séquestre qui
pourrait exister ou les biens en ce département. Et son envoi en possession
d’iceux ; auquel effet il lui sera donnée en communication des
inventaires et des procès verbaux de vente fondé sur ce que s’étant déporté
en vertu de la loi du 26 août 1792, il doit être rétabli dans ses propriétés
suivant les dispositions de celles du 22 fructidor an 3 ; Vu en fonction de
la ditte pétition un passeport du 28 août 1792, signé Charles Thas, officier
municipal, S. Le Jollic, procureur de la commune de Penvènan, et Le Moign, secrétaire
Greffier, délivré au pétitionnaire, allant à Jersey pour obéir à la
loi ;
Le Préfet du département des
Côtes-du-Nord, considérant que le dit Jourand est porté sur la liste générale
émigrés arrêtée à Paris le 11 pluviôse an 2, qu’en admettant qu’il
soit dans le cas de l’élimination prévue par l’arrêté du Consul du 28
vendemiaire an 9, il résulte néanmoins des dispositions du titre de cet arrêté
qu’il ne peut avoir main levée de séquestre de ses biens qu’après être
éliminé et avoir fait la promesse de fidélité à la Constitution. Qu’aux
termes de l’arrêté du Consul du 29 messidor an 8, les fruits et revenus échus
jusqu’au jour de la radiation définitive et le produit des ventes de meubles
et immeubles, appartiennent irrévocablement à la République.
Arrêté qu’il n’y a lieu à délibérer dans l’état, sauf au pétitionnaire à se pourvoir en élimination auprès de gouvernement. Signé, Secrétaire général de préfecture C. Le Gorrec. ».
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