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Bienvenue chez les Michelois |
- La Révolution - LA CONVENTION Le règne de la Montagne (Août 1793 à Juillet 1794) |
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Pour
assurer la défense nationale, et sous l’influence de Robespierre, le
gouvernement révolutionnaire issu de la Convention déclare la Patrie en
danger. Les décisions de salut public qu’il prend, se traduisent à la fois
par des mesures militaires, économiques et politiques (levée en masse, création
de tribunaux révolutionnaires, de comités de surveillance et de salut
public,..). La Terreur est à l’ordre du jour (déchristianisation, répression
et exécutions).
Cette
politique de salut public et de terreur, qui triomphe à partir de août 1793,
se résume en trois lois principales, la levée en masse (23 août 1793), la loi
des suspects (17 septembre 1793) et la loi du maximum (29 septembre 1793), dont
on trouvera ici les principaux articles :
« 1
- La levée en masse.
Article 1 - dès ce moment jusqu’à celui
où les ennemis auront été chassés
du territoire de la République, tous les Français sont en réquisition
permanente pour le service des armées.
Les jeunes gens iront au combat ;
les hommes mariés forgeront les armes et transporteront les subsistances ;
les femmes feront des tentes, des habits et serviront dans les hôpitaux ;
les enfants mettront du vieux linge en charpie ; les vieillards se feront
porter sur les places publiques pour exciter le courage des guerriers, prêcher
la haine des rois et l’unité de la République.
Article 2 - Les maisons nationales seront
converties en casernes , les places publiques en ateliers d’armes ;
le sol des caves sera lessivé pour en extraire le salpêtre.
…………
Article 8 - Le levée sera générale ;
les citoyens non mariés ou veufs sans enfants, de dix-huit à vingt-cinq ans,
marcheront les premiers ; ils s’exerceront tous les jours au maniement
des armes.
………
Article 11 - Le bataillon qui sera organisé
dans chaque district sera réuni sous une bannière portant cette inscription :
le peuple français debout contre les tyrans .
………
Article 13 - Pour rassembler des
subsistances en quantité suffisante, les fermiers et régisseurs des biens
nationaux verseront dans le chef-lieu de leur district respectif, en nature de
grains, le produit de ces biens.
II – La loi des suspects
Article 1 - Immédiatement après la
publication du présent décret, tous les gens suspects qui se trouvent dans le
territoire de la République seront mis en état d’arrestation.
Article 2 - Sont réputés gens suspects :
1° ceux qui, soit par leur conduite, soit par leurs relations, soit par leurs
propos ou leurs écrits, se sont montrés partisans de la tyrannie ou du fédéralisme
et ennemis de la liberté ; 2° et 3° ceux qui ne pourront pas justifier
qu’ils ont rempli leurs devoirs civiques ; 4° les fonctionnaires publics
suspendus ou destitués par la Convention nationale ou par ses commissaires… ;
5° ceux des ci-devant nobles, ensemble les maris, femmes, pères, mères, fils
ou filles, frères ou sœurs et agents d’émigrés qui n’ont pas constamment
manifesté leur attachement à la Révolution ; 6° ceux qui ont émigré
(depuis le 1er juillet 1789).
Article 3 - Les comités de surveillance …
sont chargés de dresser, chacun dans son arrondissement, la liste des gens
suspects, de décerner contre eux les mandats d’arrêt et de faire apposer les
scellés sur leurs papiers…
Article 4 - Les membres du comité ne
pourront ordonner l’arrestation d’aucun individu sans être au nombre de
sept, et qu’à la majorité absolue des voix.
III – Le maximum.
Article 1 - Les objets que la Convention
nationale a jugés de première nécessité, et dont elle a cru devoir fixer le
maximum ou le plus haut prix sont :
Le pain, la viande, le vin, les
grains, farines, légumes, fruits, le beurre, le vinaigre, le cidre,
l’eau-de-vie, le charbon, le suif, le bois, l’huile, la soude, le savon, le
sel, les viandes et poissons secs, fumés, salés ou marinés, le miel, le
sucre, le papier, le chanvre, les laines ouvrées et non ouvrées, les cuirs, le
fer et l’acier, le cuivre, les draps, la toile et généralement toutes les étoffes
ainsi que les matières premières qui servent à leur fabrication, les soieries
exceptées, la chandelle, la potasse, la fonte, le plomb, le lin, les sabots,
les souliers, les colza et rabette (choux-raves), le tabac (les décrets
d’octobre ajoutèrent à cette liste tous les comestibles et tous les bois de
construction).
……
Article IV - Les tableaux du maximum ou plus
haut prix de chacune des denrées énoncées dans l’art. I seront rédigés
par chaque administration de district et affichés dans la huitaine.
……
Article VII – Toutes les personnes qui
vendraient ou achèteraient…au-delà du maximum paieront une amende
solidaire double de l’objet vendu et applicable au dénonciateur ; elles
seront inscrites sur la liste des personnes suspectes, et traitées comme
telles…
……
Article VIII – Le maximum ou le plus haut
prix respectif des salaires, gages, main-d’œuvre et journées de travail dans
chaque lieu sera fixé …par les conseils généraux des communes, au même
taux qu’en 1790, auquel il sera ajouté la moitié de ce prix en sus».
Un
document incomplet (Archives Côtes d'Armor 1L603), donne « la
fixation du maximum du plus haut prix des denrées et marchandises de première
nécessité » pour le district de Lannion :
« Le
17 octobre présent mois en exécution du décret de la Convention nationale du
23 septembre an 2 de la République :
-
bétail :
1 bœuf (200 livres), 1
vache (90 livres), 1 génisse (60 livres), veau de 3 semaines au moins (12
livres), mouton (8 livres), cochon (100 livres).
-
viande :
1 livre de bœuf (8 sols 8 d),
1 livre de veau (5 sols 4 d), 1 livre de vache / génisse (5 sols 4 d), 1 livre
de mouton (4 sol 8 d), 1 livre de lard (13 sols 6 d), 1 livre de saucisse (16
sols), 1 livre d’andouille (16 sols), 1 livre de côtelette de cochon (9
sols).
-
menus denrées :
1 livre de beurre sans sel (10
sols), 1 livre de beurre salé (9 sols), 1 pot d’huile d’olive (5 livres 6
sols 8 d), 1 livre de sucre brut (16 sols), 1 livre de miel en détails (10
sols).
-
boissons :
1 barrique de vin de Médoc
(200 livres), 1 barrique de vin de Libourne (160 livres), 1 barrique de vin de
Blaye (140 livres), 1 nette ( ?) d’eau de vie (16 livres), 1 pinte
d’eau de vie (2 livres 10 sols), 1 barrique de cidre soutiré (30 livres), 1
pot de cidre en détail (8 sols), 1 pot de bière de St Brieuc et Pontrieux (10
sols).
-
sabots :
1 paire de sabots du pays (16
sols), les 12 paires (6 livres 14 sols).
-
gros
bois en corde (15 livres 15 sols).
-
1
livre de chandelle (15 sols 6 d).
-
peaux
vertes…
-
cuir
tanné…
-
draps
et étoffes…
-
papiers…
-
fer
et autres métaux…
-
chanvre
et lin…
-
laines…
-
etc…
(NDLR :
il manque malheureusement le pain et les grains par exemple).
Après
avoir déclaré « la Patrie en danger », le 22 juillet 1793, l'Assemblée
nationale décide également de compléter l’armée de la Nation. Le 14 août
1793, le Directoire départementale des Côtes-du-Nord lance un pressant appel
pour trouver des volontaires. Mais cette intervention ne produit pas l’effet
escompté, peu de gens se présentent, aussi le département se décide-t-il à
nouveau à recourir au tirage au sort.
La
loi du 23 août 1793 décrète que tous les Français sont réquisitionnés pour
le service des armées de la République, et que la Garde nationale fournira les
premiers éléments. Un état général des jeunes gens et veufs sans enfant et
âgés de dix huit jusqu’à vingt cinq ans est établi pour la commune de
Saint-Michel-en-Grève. On y trouve :
Yves
Le Moullec (19 ans) Jean
Rivoal (25 ans) Paulin
Carré (19 ans) Joseph
Kerbouriou (18 ans) Yves
Coden (22 ans) Nicolas
Le Vot (23 ans) Gilles
Hamon (19 ans) Guillaume
Kirzin (19 ans) Charles
Hamono (19 ans) Pierre
Thomas (20 ans) |
Jean
Marie Le Boubennec (24 ans) Jean
Le Seau (19 ans) Jean
Le Turnier (23 ans) Guillaume
Guyomar (19 ans) Yves
Poëns (25 ans) Yves
Thomas (20 ans) Mathieu
Talbo (18 ans) Yves
Chapalin (24 ans) Pierre
Le Fustec (19 ans) |
Le
2 septembre, le district de Lannion publie l’arrêté et décide de convoquer,
pour le 9 septembre et dans des assemblées cantonales, les jeunes gens en âge
d’aller aux frontières. Dans l’état des jeunes gens de la première réquisition
de 1793 (an II), on trouve pour Saint-Michel-en-Grève les noms suivants :
Jean Le Seau (19 ans), Jean Le Turnier (23 ans), Guillaume Guyomar (19 ans),
Yves Poëns (25 ans), Yves Thomas (20 ans), Mathieu Talbo (18 ans), Yves
Chapalin (24 ans) et Pierre Le Fustec (19 ans) (Arch. Côtes d’Armor 1L691).
On réquisitionne aussi les peaux
et les cuirs pour en faire des souliers pour nos militaires : «Le 28 frimaire an II, vu l’arrêté des représentants du peuple près
des armées de l'Ouest et des Côtes de Brest . Considérant que l’art
11 dudit arrêté met tous les cuirs en réquisitions pour le service des armées
et charge les corps administratifs de veiller à leur distribution aux ouvriers.
Le conseil après
avoir entendu le procureur syndic charge toutes les municipalités de ce
district de dresser de suite l’état exact de toutes les peaux existantes dans
leur territoire respectif et de l’adresser chaque décadi au Directoire du
district. Arrête qu’aucun citoyen ne pourra acheter de peaux vertes sans être
munis d’une réquisition expresse de l’administration. Arrête au surplus de
nommer un commissaire pour dresser et prendre l’état des cuirs tannés chez
tous les tanneurs de l’arrondissement du district, et les distribuer ensuite,
ainsi que les cuirs forts aux municipalités pour sous leur surveillance
convertir en chaussures pour le service des armées, nomme en conséquence pour
commissaire le citoyen Jacques Joseph Godard de Lannion (Archives de Lannion) ».
Les
réunions du 9 septembre occasionnent l’effervescence de la jeunesse et débouchent
sur l’attaque des villes de Tréguier, Pontrieux et Lannion. Les paysans se révoltent.
Le message est clair, les habitants des campagnes de Lannion ne veulent pas
marcher aux frontières. Les esprits s’échauffent. Le 10 septembre, les émeutiers
se dirigent sur Lannion. Le tocsin sonne dans les bourgades alentours. Des
attroupements de paysans armés se forment sur les routes. Le district et la
municipalité de Lannion demandent de l’aide aux villes les plus patriotiques
comme Guingamp et Morlaix. Les gardes nationales de Saint-Michel-en-Grève,
Plestin, Ploumilliau viennent prêter main-forte à la ville de Lannion. Le
lendemain 12 septembre, le district de Lannion retrouve son calme et les gardes
nationales de Saint-Michel-en-Grève, Ploumilliau
et Plestin rentrent chez elles.
En
novembre 1793, une inspection du poste du Dourven a lieu : «L’an mille sept cent quatre vingt treize, an second de la République
française unie et indivisible. Je soussigné, Guillaume-Marie Le Balier,
administrateur du district de Lannion, rapporte qu’en vertu de la comission
sui donnée pour l’arrêtté pris par le conseil de la ditte administration le
six de ce mois, métre ce jourd’hui douze novembre rendu au poste de la
batterie du Dourven où après avoir communiqué le dit arrêté au citoyen
Louis Lanvaen ( ?) garde magazinier qui m’a déclaré que le service se
fait régulièrement et que chaque des citoyens est à son poste, appel fait des
gardes se sont trouvés de garde les citoyens : Louis Goasdoué, Guillaume
Salaun, Jacques Daniel, Jean Le Tensorer et Yves Salaun, auxquels j’ai
recommandé de redoubler de zèle et d’activité le service qui leur est confié
».
Pendant
la période qui s’étend de septembre 1793 à la fin de 1794, les registres de
délibérations des municipalités ne contiennent pour ainsi dire que des ordres
de réquisitions. Tout d’ailleurs peut être objet de réquisitions : les
avoines, les fourrages, les chevaux, les charrettes, le bétail, le bois de
chauffage, les métaux,.. On se soumet quand on ne peut faire autrement mais de
très mauvaise grâce, et les agents nationaux ont beaucoup de peine à obtenir l’exécution des ordres qu’ils transmettent.
La conséquence de ce système est la misère et la disette. Les paysans sont
encore ceux qui en pâtissent le moins. Les petits propriétaires et les
fermiers ne peuvent plus payer leurs domestiques qui, devant le renchérissement
de toutes les denrées, ont augmenté leurs prétentions. L’agent national du
district de Lannion adresse aux municipalités le décret de la convention
nationale du 14 frimaire « tous les
étangs délaissés de la République seront mis à sec avant le 15 du mois de
pluviôse présent mois sous peine de confiscation. Le sol de ces étangs sera
ensemencé en grains ou plantes en légume propre à la subsistance de l’homme
par les propriétaires fermiers ou metaiers. Je vous préviens citoyens que
l’art. excepte du déséchement
ceux des étangs que vous jugerez indispensablement nécessaires pour le service
des moulins et autres usines (Arch. de Lannion)».
Le
cultivateur évite les agglomérations urbaines et ne fréquente plus les marchés.
Plutôt que de vendre ses produits à perte, il les conserve et il les
dissimule. Insensible aux demandes qu’on lui adresse au « nom de
l’humanité et de l’égalité », il cache jalousement son bien, et
arguant de sa misère et pauvreté, souvent plus apparente que réelle, il
oppose aux ordres des agents nationaux l’inertie la plus déconcertante.
L’application
du calendrier républicain est la première mesure qui met sérieusement en
conflit les révolutionnaires et les prêtres constitutionnels. On essaye bien,
à la demande des autorités de transférer les offices dominicaux au décadi
mais les paroissiens de Saint-Michel-en-Grève dans leur grande majorité
protestent. Il y a alors deux
sortes de fêtes ; le dimanche que les habitants continuent à observer et
la décade, que les fonctionnaires publics et les membres révolutionnaires
actifs sont les seuls à respecter. Pour faire entrer la décade dans les mœurs,
la commission administrative du district de Lannion ordonne, le 16 janvier 1794,
de fermer les chapelles et les églises, et de ne plus les laisser ouvertes que
les jours décadaires. Des mesures sont prises à Saint-Michel-en-Grève pour
supprimer le superflu de l’église et les cloches. Une seule est conservée.
Elle servira seulement à appeler le conseil et les michelois le jour du décadi
pour leur faire la lecture des lois. Mais elle servira aussi à sonner le
tocsin. On réquisitionne de plus tous
les métaux renfermés dans les édifices religieux.
Une
mise en garde de l’agent national provisoire du district de Lannion est envoyée
le 14 ventôse an II à toutes les municipalités en ce qui concerne le bois :
« je suis instruit qu’il se commet
dans nos communes des dégâts considérables des Bois de la Nation et des
particuliers. Les lois vous chargent de la surveillance des uns et des autres et
de dénoncer aux tribunaux les délits qui s’y commettent. Je vous rappelle au
devoir. La République a besoin de Bois pour le service de la marine, elle peut
même requérir ceux des particuliers. Veuillez donc avec exactitude à la
conservation d’un objet si précieux (Archives
de Lannion)».
C’est
l’époque aussi où les choses commencent à aller mal pour Robespierre. En
effet, les Montagnards se divisent entre les Indulgents et les Enragés.
Robespierre se retrouve alors seul. Son autorité est sans partage. Il veut
changer la société de fond en comble. Il est tout puissant et se conduit comme
un tyran. Il veut une nouvelle religion où la Révolution sera l’objet du
culte. On décide aussi que la ville s’appellera Pors-Michel (ou encore
Port-Michel). Le culte catholique est proscrit. Contrairement à la réponse
apaisante donnée aux michelois en 1793 à ceux qui s’inquiétaient de voir la
religion abolie et la messe supprimée, les michelois vont très vite apprendre
que le culte catholique est interdit et que la cloche ne sonnera qu’une fois
par décade, le jour de décadi. L’église de Saint-Michel-en-Grève est dépouillée
de ses emblèmes religieux, et le culte de la Raison s’installe rapidement. En
effet après un rapport fameux de Robespierre, la Convention à l’unanimité
vote le décret suivant (7 mai 1794) :
« 1
- Le peuple français reconnaît l’existence de l'Être Suprême et
l’immortalité de l’âme ;
2 - Il
reconnaît que le culte digne de l''Être Suprême est la pratique des devoirs
de l’homme ;
3 - Il sera institué des fêtes pour
rappeler l’homme à la pensée de la divinité et à la dignité de son être ;
4 - La République française célébrera
tous les ans les fêtes du 14 juillet 1789, du 10 août 1792, du 21 janvier
1793, du 31 mai 1793 ;
5 - Elle célébrera, aux jours du décade, les fêtes dont l’énumération suit : A l’Être Suprême, et à la Nature. Au Genre humain…A la Liberté et à l'Egalité… A l‘Amour de la Patrie… A la piété filiale…etc
».L’église
de Saint-Michel-en-Grève devient le « Temple de la Raison ». On
invite la municipalité de Pors-Michel à livrer le mobilier, les ornements, le
linge de son église. Elle est comme beaucoup d’autres églises l’objet de
pillage : « ..il est parvenu à
notre connaissance que des soustractions et spoliation de galon provenant d’église
se sont commise dans différentes communes. Des colporteurs les parcourant achètent
les galons, les brûlent et en vendent le produit à des fermier ou autres
marchands faisant commerce d’or et d’argenterie. Ce vol est un délit contre
la propriété nationale. Il est d’autant plus grand qu’il mérite de votre
part une surveillance sur le commerce que l’on pourrait faire de ces matières
d’or et d’argent qui dans ce moment nous paraît très suspect (Arch.
Lannion)».
Le 12 mai 1794,
Saint-Michel-en-Grève verse des dons à la société populaire de Lannion, pour
être employés « au secours des défenseurs de la Patrie » comme le
montre le document d’archive suivant :
« Commune
de Saint-Michel-en-Grève – dépôt d’argenterie N° 52
Etat de l’argenterie déposé
à la Caisse du district de Lannion en vertu de la loi :
.
1 soleil pesant 2 marcs 1 onces à 50 livres le marc, cy.
106
livres 5 sols
.
1 ciboire pesant 1 marc 6 onces 4 gros à 50 livres le marc, cy.
90 livres 12 sols 6 deniers
.
1 boîte aux huiles de Paix, une coquille (custode) et une boîte à hosties
pesant 2 marcs 5 onces à 50 livres le marc, cy.
131 livres 5 sols
.
3 calices avec leur patène pesant 7 marcs 4 onces à 52 livres
390 livres
Soit
un total de 14 marcs 4 gros à 50 livres et 52 livres le marc
718 livres 2
sols 6 deniers
Nous soussignés
expert pour l’estimation et pesée des argenteries déposés à la Caisse du
district de Lannion par la commune de Saint-Michel-en-Grève, certifions que les
objets ci-dessus détaillés s’élèvent aux poids de 14 marcs 4 gros à 50
livres et 52 livres le marc qui
donne un total de 718 livres 2 sols
6 deniers à Lannion le 23 floréal an II (12 Mai 1794) de la République. Signé
Le Gué, orfèvre
Soussigné trésorier du
district de Lannion, au département des Côtes-du-Nord,… que la commune de
Saint-Michel-en-Grève a déposé ce jour à ma caisse les objets d’argenterie
détaillées de l’autre part, pesé et … par Le Gué orfèvre, Lannion le 29
floréal an II de la République uni et indivisible. Déposé par François Le
Treut.
Il a été aussi déposé au
magasin militaire à Lannion entre les mains du citoyen …,
quatre cloches de cette commune, donc il nous reste plus qu’une, et un
encensoir et une navette et une croix en cuivre et tous les chandeliers de notre
église et chapelle ; ce qui fait qu’il nous reste plus à notre église
que les statues, deux confessionnaux et deux armoires, et une autre armoire et
les statues à la chapelle, ainsi que nos balustres et les bois qui ornent nos
autels. Nous le certifions que c’est à notre connaissance tout ce que nous
avons déposé et ceux qui nous reste à Saint-Michel-en-Grève ce 8 pluviôse
an II de la République française uni et indivisible. Tous ces objets ont été
déposés en vertu de la loi et des ordres du district. Salut et fraternité.
Signé. François Meuric, M. Bourhis, Guegan, Maire ».
Un
inventaire de la lingerie et des ornements religieux de l’église de
Saint-Michel-en-Grève et de la chapelle Sainte Geneviève est également fait :
-
Inventaire
de la lingerie (en 1794)
:
Eglise
de St Michel 4 aubes 6 surplis 7 amis 19 caporal 17 nappes et
devant d'autel 74 essuies main 1 nappe pour la
table de communion 5 cordons |
Chapelle
St Geneviève 1 aube 4 nappes et
devant d'autel 2 caporal 1 ami 2 essuies main 1 cordon |
-
Inventaire des ornements religieux (en 1794)
:
Eglise
de St Michel 10 bourses 14 chasubles 5 chapes 15 étoles 11 cartels 12 manipules 13 voiles 1 voile servant
pour la bénédiction 4 tapies 7 devant d'autel |
Chapelle
St Geneviève 5 bourses 6 cartels
(servant autrefois sur les autels) 1 voile pour le
ciboire 15 livres 1 drap mortuaire |
Certains
habitants s’opposent aux officiers municipaux qui « cherchent à abolir la religion », en dépouillant l’église.
A Saint-Michel-en-Grève, les réunions décadaires sont peu suivies. Les cérémonies
qu’on célèbre au temple de « l'Être Suprême » ou « de
la Raison » sont bien ternes et n’ont rien de nature à faire oublier
les cérémonies catholiques. En dehors des cortèges, des parades militaires et
des feux de joie, elles consistent souvent uniquement en lecture de lois, en
discours et en chants patriotiques.
A
Saint-Michel-en-Grève, parviennent aussi à cette époque, quelques exemplaires
du catéchisme républicain, en français et en breton, dont voici quelques
extraits :
Catéchisme
républicain Première leçon : Demande : Êtes-vous Républicain ? Réponse :
Oui, par la grâce de Dieu Demande : Qui doit être appelé Républicain ? Réponse :
Celui qui en porte le nom et fait profession de Républicain. Demande : Qu’est-ce que la République ? Réponse :
La chose de tout le monde, le gouvernement du peuple par le peuple. Deuxième leçon : Demande : Comment faites-vous le
signe de la République ? Réponse : En prenant le drapeau
tricolore Demande : Et quelles sont les
trois couleurs ? Réponse : Le bleu, le
blanc, le rouge ….. |
Katekis
républikan Kentel genta : Goulen : A c’hui a zo
Republican ? Respont : Ia, a drugare Doue. Goulen : Piou eo an hini a gle
beza anvezet Republikan ? Respont : A neb a zoug an hano, a
gred, hag a ra profesion ar Republik. Goulen : Petra eo ar Republik Respont : Tra an oll.
Gouarnamant ar bobl dre ar bobl.
Eil gentel : Goulen : Penaos a red sin ar Republik ? Respont : On gemer an
drapo tricolor Goulen : Pere eo an tri liou ze ? Respont : Glaz, gwen, hag ruz. ….. |
Certains
à Saint-Michel-en-Grève, comme partout ailleurs, profitent de cette période
de désolation et de pénurie pour s’enrichir aux dépens des autres. On en
viendra par exemple à interdire aux meuniers de faire du commerce de grains et
farine : «La loi du 11 septembre 1793 , défendant à tous
meuniers sous peine de dix années de fer, de faire aucun commerce de grains ou
farines. Suivant l’article 15 de la même loi, les meuniers doivent être payés
la monnaye courante suivant le maximum du prix fixé. Quelques plaintes étant
parvenues au district de l’inexécution de cette loi, j’invite chaque
municipalité de donner lecture de la présente par trois jours de décade et de
dénoncer les coupables meuniers à fin de les traduire aux tribunaux faute
dequoy les officiers municipaux en seront personnellement responsable en cas de
contravention de la part de quelques meuniers de leurs communes respectives
(Arch. de Lannion) ».
Le 24 décembre
1793, la Convention institue le calendrier républicain. L’année commence le
22 septembre, à l’équinoxe d’automne. Elle est divisée en 12 mois de 30
jours et comme il reste 5 ou 6 jours en fin d’année, on les appelle jours
complémentaires. Le mois est divisé en trois décades. Les jours de la semaine
sont : primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi,
nonidi et décadi. C’est le poète Fabre d'Eglantine qui donna un nom à
chacun des mois en s’inspirant des travaux des champs et des particularités
climatiques : vendémiaire évoque les vendanges ; brumaire évoque
les brumes d’octobre ; frimaire, le froid ; nivôse rappelle la
neige ; pluviôse, la pluie ; ventôse, le vent ; germinal est le
moment de la germination ; floréal, celui des fleurs ; prairial,
celui des foins ; messidor est le mois des moissons ; thermidor, le
mois des chaleurs ; fructidor, le mois des fruits. Ce calendrier va
demeurer en usage jusqu’en 1806.
Derrière ces
belles appellations, il y a en fait surtout la volonté de casser les habitudes
des français, de tout organiser sur la base de la « Raison ». La
semaine traditionnelle est ainsi supprimée. Il n’y a plus de dimanche, ce qui
supprime du même coup la messe du dimanche. Durant l’année 1794, on rappelle
plusieurs fois à la population de Saint-Michel-en-Grève, fidèle aux dimanches
et « fêtes gardées » qu’elle doit travailler ces jours-là. Que
les boutiques doivent être ouvertes tous les jours , excepté les fêtes républicaines
et les décadis, ceux-ci étant réservés à la lecture des lois que tout
citoyen a obligation de venir entendre. Mais la population dans l’ensemble
demeure attachée à la semaine traditionnelle s’achevant par le dimanche dont
le caractère reste sacré pour la majorité des gens éloignés des
responsabilités officielles et républicaines.
A
partir de 1794, des effectifs de plus en plus nombreux vont partir pour les armées.
C’est ainsi que tous les célibataires et veufs sans enfant, de 18 ans à 25
ans, doivent être envoyés au front.
Le
11 février 1794, le district de Lannion fait l’objet d’une sévère
remontrance de la part du ministre de la guerre, pour ne pas avoir encore fourni
l’état complet du recensement des jeunes gens. Le ministre rappelle dans
cette lettre que toute violation des ordres sera punie comme une atteinte à la
liberté. Les craintes d’un débarquement anglais entraînent les autorités
à laisser le maximum d’hommes sur le littoral. L’effort demandé à
Saint-Michel-en-Grève est donc peu important. Un état du 26 novembre précédent
indique pour le canton de Saint-Michel-en-Grève un effectif de 2 hommes sur
1668 hommes utilisables dans le district de Lannion. Mais les désertions ainsi
que les demandes d’exemption sont nombreuses. Dans l’état des jeunes de
première réquisition pour l’armée des Côtes de l'Océan – Grande
division de l'Ouest – 13ème division militaire (Archives Côtes
d'Armor 1L692), on trouve par exemple plusieurs demandes d’exemption à
Saint-Michel-en-Grève :
« Jean Le Poëns (24 ans) :
cultivateur, a un congé de l’inspecteur
des charrois et transports, délivré à Rennes, le 14 brumaire pour venir au
secours de sa famille, est utile chez son père qui ne peut marcher, ayant une
ferme de 400 livres.
Jean Le Guern ( 23 ans) :
cultivateur, a un congé de réforme délivré
à Metz le 8 prairial an 2.
Yves Chapalin (27 ans, marié) : cultivateur, sur la vue du certificat du comité de salubrité a été
renvoyé, par l’administration du district de Lannion, du 8 brumaire an 3, est
marié et est seul pour cultiver une grande ferme, il a une jambe cassée.
Charles Hamonou (23 ans) :
cultivateur, a un congé de réforme, étant privé du voile de palais, ainsi
qu’il est constaté par certificat du comité de santé à Metz, le 24
thermidor an 2.
Guillaume Kirzin (22 ans) : cultivateur, a un congé de réforme de Metz, du 8 prairial an 2.
François Meuric (26 ans) : cultivateur, marin, a eu un congé à Landerneau pour venir à la
maison, jusqu’à nouvel ordre, étant sur un bâtiment de transport.
Yves Thomas (21 ans) : a été licencié par les agents administrateurs sur la vue du
certificat du comité de salubrité».
Dans
une liste des déserteurs des Côtes du Nord (Archives Côtes d'Armor 1L696), on
trouve Yves Poince (Poëns ) de
Saint-Michel-en-Grève, charretier dans les charrois de l’armée des Côtes du
Nord : « garçon, 27 ans,
cheveux et sourcils noirs, front haut, yeux gris, nez court, bouche moyenne,
meulons gros, barbe noire, visage
rond et plein. Charretier dans les charrois de l’armée des Côtes de Brest.
Observation : Venu chez lui, pour congé de convalescence depuis 4
mois, envoyé en prison par ordre du général Valletaux ».
Malgré
cet effort, de nouvelles réquisitions sont ordonnées dans le district de
Lannion: 180 réquisitionnaires le 8 mai 1794 pour le 9e bis
bataillon de Sapeurs, 198 réquisitionnaires le 17 mai 1794 et 200 réquisitionnaires
le 27 mai 1794.
« Le
temps presse, il faut que le décret du 23 août s’exécute avec la plus
grande promptitude, il faut que tous les citoyens de la 1ère réquisition
paraissent et partent pour se ranger sous l’étendard de la victoire. Point de
retard, il faut que toutes les considérations particulières disparaissent à
la vue de l’intérêt public. La patrie rappelle à grands cris ses défenseurs,
ils doivent être debout et marcher à sa voix : mais avant que les jeunes
citoyens puissent remplir parfaitement les obligations que la loi leur impose et
que la patrie a droit d’attendre de leur civisme et de leur courage ; il
nous reste Citoyens, des préalables indispensables à remplir.
Ce n’est pas assez de lever
des hommes, il faut aussi pourvoir à leur habillement et équipement et cet
objet important nous embarrasse singulièrement dans la pénurie absolue où se
trouve notre district des matières nécessaires à leur habillement : il
faut donc recourir aux moyens que la loi nous présente et créer pour ainsi
dire, des ressources dans cette partie.
L’article 2 du titre 3 de
l’instruction annexée au décret précité donne une grande ressource, en
adoptant toutes espèces d’étoffe de toutes couleurs pour les pantalons et la
veste à La Marseillaise, l’article 3 ordonne l’estimation de chacun
desdites effets et en accorde le remboursement aux volontaires qui se présenteront
habillé.
Nous vous prions Citoyens faire connaître ces
dispositions aux jeunes de votre commune et à les engagés à se présenter
habillés au moins de chemise, de bas, de culotte, veste, chapeau etc.,
plusieurs d’entre eux et même presque tous auront un habit propre et il ne
restera qu’à le couper en veste à La Marseillaise de sorte qu’ils se
trouveront tous habillés ; prévenez les que les hardes et effets qu’ils
emporteront seront évalués ici et remboursés sur le champ, ce qui procurera
à plusieurs d’entre eux de l’aisance à faire leur route. Nous vous
chargeons aussi de faire rassembler de suite les uniformes et autres
effets d’habillement, havre-sacs
de peau, sacs de toile etc.. qui furent délivrés au bataillon envoyé à
Nantes et à ceux de la levée en masse, pour être remise aux jeunes gens
destinés à marcher ; vous inviterez également au nom du salut public,
tous les citoyens ayant des uniformes ou d’autres effets propres à l’équipement
pour la première classe, à les déposer à la municipalité ; vous ferez
faire l’évaluation de ces effets en présence du propriétaire que nous
ferons payé sur levée des états qui nous seront présentés. Vous êtes
encore chargés d’inviter ceux de vos concitoyens qui se proposent d’opter
pour le service de mer à vous en faire la déclaration sur le champ et ceux qui
se prétendent exempter en vertu de la loi du 22 vendemiaire et de l’arrêt
des représentants du peuple du 6 pluviose à vous déposer de suite leur
certificats ; réclamations et billets d’excuses. Nous vous recommandons
d’examiner avec scrupule les motifs qui vous seront présentés et à ne
donner vos avis qu’avec la plus grande circonspection et la plus sévère
impartialité. Hâtez-vous de seconder notre zèle dans cette opération majeure
et écartons de nous une responsabilité terrible qui pèse sur nos têtes ;
ne prenons de repos ni relâche qu’après qu’un décret (du 23 août) sera
parfaitement exécuté : nous vous invitons à donner dans une assemblée
publique lecture de la loi pénale du 2 frimaire, à vos concitoyens et à les
exhorter à ne pas s’attirer des peines rigoureuses qu’elle prononce contre
ceux qui chercheront à se soustraire à la réquisition et même contre leurs
parents.(Arch. de Lannion, daté du 8 ventôse an II)».
Pour
mettre cette masse d’hommes en état de combattre, on réquisitionne toutes
les matières premières nécessaires. Ces réquisitions fournissent les vivres,
les chevaux, les voitures, les chemises et souliers pour l’armée : «Lannion le 8 ventôse de l’an II, le citoyen Cadiou, agent national près du district de Lannion aux
municipalités, agents nationaux et comité de surveillance de Lannion du même
district. La convention nationale par son décret du 19 brumaire invite tous les
bons citoyens à faire des offrandes à la patrie en chemises, bas et souliers
pour être distribuées aux défenseurs qui composent nos armées. Je vous
invite citoyen en exécution de ce décret d’ouvrir dans chaque comité de
surveillance ou révolutionnaire ou dans chaque municipalité où il y aurait
point de comité, un registre pour y inscrire les offrandes et les noms de ceux
qui les feront. Vous voudrez bien faire connaître dans vos communes l’époque
de l’ouverture de vos registres, les noms des citoyens qui inscriront les
offrandes et les lieux de leur séance. Vous en donnerez connaissance à
l’administration qui fera porter l’état des offrandes au comité de la
guerre » (Archives de Lannion).
Un
règlement définit les procédés de lessivage du sol des caves pour en
extraire le salpêtre jusqu’alors importé de l'Inde et indispensable à la
fabrication de la poudre et il y eut un salpêtrier presque dans chaque commune.
Le
7 Avril 1794, la Convention décide la levée extraordinaire du 25ème
cheval. Le décret prévoit la réquisition de tous les chevaux de luxe sans
exception, propre au trait ou à la selle.
Un
état des chevaux existant dans le canton de Saint-Michel-en-Grève et datant du
15 nivôse an 3 (4 janvier 1795) (Arch. Côtes d'Armor 1L698) nous donne
un total de 60 chevaux à fournir par le canton de Saint-Michel-en-Grève:
«Nombre de chevaux dans le canton de Saint-Michel-en-Grève: 381 ;
Nombre des chevaux fournis :
23 ;
Nombre du déficit : 37 ;
Nombre de chevaux réformés sur ordre de
l’inspection : 1 ».
Outre
ces chevaux, chaque canton doit fournir un cheval de trait pour 25 recensés,
avec harnachements et voitures permettant de constituer des attelages. Cette réquisition
semble avoir donné lieu à de nombreuses difficultés et à des abus.
Une
levée extraordinaire du 30ème cheval est également décidée un
peu plus tard (loi du 14 pluviôse – 2 février 1795 et arrêté du directoire
exécutif du 25 dudit mois). Sur un total de 240 chevaux, le canton de
Saint-Michel-en-Grève est dans l’obligation de fournir à nouveau 8 chevaux.
Le 10 germinal aucun cheval ne sera fourni, le 20 germinal (9 avril 1795)
seulement trois chevaux seront fournis. Un état général des ordonnances expédiées
pour la levée du 30ème cheval dans le département donne pour
le canton de Saint-Michel-en-Grève :
«3 chevaux à fournir. Montant total valeur estimation : 1250 en
valeur fixe.
Frais des levées et conduite
des chevaux :
-
Journées
allouées au commissaire : 5 ;
-
Journées
allouées au conducteur : 5 ;
-
Montant
en assignat des sommes ordonnancées :
-
Commission :
3846 ;
-
Experts :
697 ;
-
Conducteurs :
1922 ;
-
Ferrure
et autres frais : 411 ;
-
D’où
un total de : 6876 ».
On
constate une lassitude croissante au fil des années de la part des populations
confrontées à une demande continuelle de jeunes gens.
L’effort
de guerre de Saint-Michel-en-Grève, en matière de subsistance, a été considérable.
Consenti volontairement jusqu’en 1793, puis par obligation, il engendre bientôt
une lassitude qui devient pesante.
Un
document daté du 4 janvier 1795 (Arch. Côtes d'Armor 1L698) et signé par
Guegan (maire de Saint-Michel-en-Grève), Nicolas (maire de Ploulech), Geffroy
(maire de Ploumilliau) et Callegan (maire de Trédrez) nous donne pour le canton
de Saint-Michel-en-Grève :
« nombre
de voitures à fournir : 2 ;
-
nombre
de voitures fournies :1 ;
-
nombre
de charrois à fournir : 2 ;
-
nombre
de charrois fournis : 1 ;
-
nombre
de sacs d’avoine à fournir : 2 ;
-
nombre
de sacs déjà fournis : 1 ;
-
nombre
de cordes à fournir : 2 ;
-
nombre
de cordes déjà fournies : 1 ;
-
nombre
de charretiers à fournir : 2 » .
Les
gens de Saint-Michel-en-Grève en ont assez et aspirent à retrouver une vie
normale. Les députés abandonnent les Montagnards. Robespierre complètement
isolé est arrêté le 9 thermidor (27 juillet) et exécuté le lendemain. Au
lendemain de la chute de Robespierre, la Société populaire de Lannion
s’inquiète « les ennemis de la Révolution,
assure-t-elle, relèvent la tête ». En fait c’est le début d’une
certaine agitation dans l’ensemble du district de Lannion et le réveil de la
chouannerie. Le 9 thermidor marque un tournant dans l’histoire de la Révolution.
La chute de Robespierre entraîne en effet la ruine de la politique démocratique
et égalitaire dont il avait été le plus ardent défenseur.
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