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- La Révolution - LE DIRECTOIRE Le règne des "honnêtes gens" et le retour des "patriotes exclusifs" (Avril 1797 à Avril 1798) |
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Le
10 Germinal an 5 (30 mars 1797), a lieu l’élection de nouveaux membres :
« Election de nouveaux membres
requis par le commissaire du pouvoir exécutif (NDLR : poste qui à
l’époque est tenu par le citoyen BOLO)......
que l’on procède à la réception du serment et de l’installation
des nouveaux membres élus pour compléter l’administration tant pour
l’assemblée primaire du canton, que pour les assemblées communales :
- Le procès verbal des séances
de l’assemblée primaire de ce canton conclu le premier de ce mois portant la
nomination du citoyen Yves RIOU du Golloh ( ?) à la place de président de
l’administration» .
- Les procès verbaux de
l’assemblée communale de St Michel portant la nomination de DARDIS pour
agent, de Nicolas MEURIC pour adjoint.....
....Cette lecture terminé, le
citoyen BOLO faisant fonction de président
a invité les citoyens ci-dessus dénommer à prêter le serment prescrit
par la loi du 24 Nivôse dernier lequel est ainsi conçu : je
jure haine à la Royauté et à l’anarchie, je jure attachement et fidélité
à la République et à la constitution de l’an 3».
La
situation au niveau du canton de St Michel est alors la suivante :
Le
citoyen Yves RIOU du Golloh ( ?) est président de la municipalité du
canton (nommé le 1er germinal an V).
Le
citoyen Pierre BOLO est commissaire
provisoire au pouvoir exécutif.
St Michel :
agent DARDIS (nommé en germinal an V) / adjoint Nicolas MEURIC (nommé
en germinal an V).
Ploumilliau : agent
Mathieu QUERE (nommé en germinal an V) / adjoint Jacques FLOCH (nommé en
germinal an V).
Ploulech : agent Jean LE BRIQUIR (nommé en germinal an V) / adjoint René
L’HORSET (nommé en brumaire an IV).
Tredrez : agent Pierre BOLO (nommé
en brumaire an IV) / adjoint Joseph LE TENSORER (nommé en germinal an V).
Le
Meuder Jean François est secrétaire greffier (nommé en thermidor an IV),
Savidan Yves Jacques est le juge de paix (nommé en brumaire an IV)
Au
niveau national, le résultat des élections d’avril 1797 est plutôt
favorable au parti royaliste déguisé, ce qui ne fait pas du tout les affaires
du Directoire. Entre la majorité des Conseils (plutôt favorable à la
monarchie) et la majorité du Directoire, de nombreux conflits éclatent et ces
conflits se dénoueront par la force (coup d'Etat militaire du 18 fructidor an
V (4 septembre 1797).
On
constate que l’impôt rentre mal. Beaucoup avaient pensé que les réformes et
les changements mettraient un terme à l’impôt. Certains se montrent réticents
devant les collecteurs et il faut l’avouer, ces derniers d’ailleurs ne font
pas toujours preuve de zèle républicain. On décide de faire appel à la
troupe, gens d’armes ou « garnissaires » qui seront logés chez
les récalcitrants.
Le 23 Floréal an 5 (12 mai
1797)
« vu les états des contribuables en retard de payer leurs
contributions de l’an 3, l’an 4 et les deux premiers cinquième des
contributions de l’an 5, ainsi que les charges locales des 2 dernières années
qui nous ont été représentées par les percepteurs de Ploulech, Ploumiliau et
St Michel avec invitation de leur accorder des garnifraires pour être envoyés
chez les dits contribuables considérant qu’il est plus qu’urgent de faire
rentrer les contributions arriérées et que l’administration doit employer
pour cet effet tous les moyens que les lois mettent en sa disposition, arrête
d’autoriser les dits percepteurs à requérir des commandants des différents
postes établis dans le canton le nombre de militaires qu’ils croiront
convenable pour être établis comme garnifraires chez des contribuables en
retard, dans leurs communes respectives pour cet effet copie du présent arrêté
sera remis à chaque percepteur. ».
« Vu
les états des contribuables en retard de payer leurs contributions de l’an 3,
l’an 4 et les deux premiers cinquièmes des contributions de l’an 5 ainsi
que les charges locales des deux dernières années qui nous ont été représentés
par les percepteurs de Ploulech, Ploumilliau et St Michel avec invitation de
leur accorder des garnissaires pour être envoyés chez les dits contribuables,
arrête et autorise les dits percepteurs à requérir des commandants des différents
postes établis dans le canton le nombre de militaires qu’ils croiront
convenable pour être établis comme garnissaires chez les contribuables en
retard dans leur commune respective ».
Il
est demandé d’enquêter à propos des constructions construites le long des
routes de la République, afin de connaître les noms et professions, de crainte
que ces constructions deviennent des repaires de brigands et de fripons.
« Une
lettre du commissaire du pouvoir exécutif auprès du département des Côtes-du-Nord
en date du 18 messidor dernier qui m’a été adressé se plaint que depuis
quelques années des particuliers se permettent de construire sur les grandes
routes et dans d’autres endroits sur des terrains vagues appartenant soit à
la République, soit aux communes, des maisonnettes qui converties en auberges
servent de refuge aux fripons et aux gens mal intentionnés. Il demande en conséquent
des renseignements sur toutes les constructions de ce genre qui ont été faites
depuis le 14 juillet 1789 afin de produire et vérifier leurs titres.
Une circulaire du commissaire des guerres de la 2ème
subdivision 13ème division datée du 27 messidor et une autre du département
du 23 du dit mois, me charge de dresser l’état des denrées de toutes espèces
versées dans les magasins militaires depuis le 1er brumaire an 4
jusqu’au 30 prairial an 5 inclusivement. Ces états doivent contenir les
grains, fourrages, bois, chandelles fournis en vertu des réquisitions ;
ceux provenant des domaines nationaux, des fermes des biens d'émigrés, des
contributions en nature, de l'emprunt forcé, des contributions versées par les
généreux ».
On
organise beaucoup de fêtes à Saint-Michel-en-Grève au cours de la Révolution.
Un des objectifs est de faire oublier le faste des fêtes religieuses et exalter
le patriotisme républicain. On commémore le 14 juillet 1789 (prise de la
Bastille), le 10 août 1792 (chute de la royauté), le 21 janvier 1793 (mort de
Louis XVI). On fête également les martyrs de la Révolution. De plus , huit
autres fêtes sont également instituées :
-
le 1er vendémiaire :
fondation de la République ;
-
le 10 germinal : fête de la
Jeunesse ;
-
le 10 floréal : fête des Epoux ;
-
le 10 prairial : fête de la
Reconnaissance ;
-
le 10 messidor : fête de l’Agriculture ;
-
le 9 et 10 thermidor : fête de la
Liberté ;
-
le 9 fructidor : fête des
Vieillards ;
-
le 30 ventôse : fête de la
Souveraineté du peuple.
« Arrête
que la fête du 14 juillet à laquelle est réunie celle dédiée à
l’agriculture seront célébrées le 12 thermidor courant. Pour cet effet
l’administration donnera des danses publiques dans l’après-midi et il sera
tiré à la cible.
Arrête que les fonctionnaires publics et les
militaires cantonnés dans le canton seront invités à assister à la dite cérémonie
et que les agents sont chargés de publier cette fête dans leur commune
respective ».
Le 22 Thermidor an 5 (9 août
1797)
« Vu
le mandement du département des Côtes-du-Nord en date du 5 thermidor relatif
à la contribution foncière de l’an 5 par le contingent de ce canton, la
contribution foncière est fixé à la somme de 18115 liv. 11 sols 1 denier et
2717 liv. 6 sols 8 deniers. Cette somme est répartie entre les communes du
canton. St Michel paiera 1180 liv. 12 sols 5 deniers (onze cens quatre vingt
livres douze sols cinq deniers) et 177 liv. 1 sol 11 deniers (cens soixante dix
sept livres un sol onze deniers), donc un total de 1357 liv. 14 sols et 4
deniers. Ploulech paiera 4389 liv. 7 sols 6 deniers (3816 liv. 16 sols 11
deniers + 572 liv. 10 sols 7 deniers), Ploumilliau paiera 11698 liv. 9 sols 11
deniers (10172 liv. 12 sols 2 deniers + 1525 liv. 17 sols 9 deniers) et Tredrez
paiera 3387 liv. 6 sols (2945 liv. 9 sols 7 deniers + 441 liv. 16 sols 5
deniers).... L’administration arrête conformément à l’article 11 de la
loi du 19 prairial de procéder sur le champ à la nomination de 5 répartiteurs
pour chaque commune qui concuramment avec l’agent et l’adjoint s’occupera
de la répartition du contingent désigné entre tous les contribuables de leur
commune et présentera leur travail à l’administration dans les deux décades
à compter de ce jour». L’administration nomme pour répartiteurs dans la
commune de St Michel : Jean Aurégan, Mathieu Le Bourhis, François Le
Meuric, Michel Carré et François Le Bras.
NDLR :
la livre est la monnaie de compte de l'Ancien régime qui sera remplacée par
le franc. Une livre équivaut à 20 sols (ou sous). 1 sol équivaut à 12
deniers.
Le 22 Fructidor an 5 (8 septembre 1797),
on peut lire :
« - ... vente aux enchères
de biens à Ploumiliau, Tredrez et Ploulech ». Les presbytères de Tredrez et
Ploulech font parti de ces biens. On
nommera de plus un garde champêtre à St Michel « ..
vu la loi du 20 prairial ( ?) an 5 qui charge les administrations
municipales de nommer au moins un garde champêtre par commune et la circulaire
du ministre de la justice du 1er prairial dernier relative à l’exécution
de la dite loi , l’administration nomme pour garde champêtre dans la commune
de St Michel le citoyen Pierre Le Gaised ( ?) ».
Le 2ème jour complémentaire
an 5 (18 septembre 1797)
« Séance
publique de l’administration municipale du canton de St Michel-en-Grève tenue
par le citoyen Bolo agent municipal et adjoints. Attendu l’impouvoyance ( ?)
de l’administration .. livré par l’effet de la loi du 19 fructidor dernier
an 5.
Présent
le commissaire du directoire exécutif. Vu notre arrêté du 22 fructidor
dernier portant qu’à ce jour lieu et heure il serait prévu devant nous à
l’adjudication de la ferme des maisons ci-devant presbiterielles des communes
de Ploumilliau, Tredres et Ploulech d’après les conditions qui seront réglées
lors de la dite adjudication.
Le dit arrêté publié dans
les communes sus-dénommées le 23 du mois de fructidor et le jour de hier et répété
à la foire tenue à Saint-Michel, chef lieu du canton le 27 du dit mois de
fructidor.
En conséquence, nous avons
procédé à la réception des enchères pour parvenir à l’adjudication des
dites fermes aux conditions suivantes :
1)
les
fermes seront de 3 ans à commencer au huit vendémiaire prochain.
2)
le
payement du prix de celle-ci se fera les deux termes de six mois en six mois en
numéraire métallique entre les mains du receveur de l’administration et à défaut
de payement de deux termes successifs. Le premier y sera contraint par les voies
de droits et sa ferme résiliée de plein droit.
3)
Les
frais de la présente adjudication, enregistrement et autres rédactives seront
payés par le premier.
4)
Il
sera fait état et .. des dites maisons aux frais du premier à son entrée en
jouissance.
5)
L’adjudicataire
sera tenu aux réparations locatives des couvertures, portes et fenêtres et
remettra copie de son adjudication entre les mains du receveur de
l’administration, lecture donnée aux personnes présentes des conditions
ci-dessus référées auxquelles on a déclaré que l’on allait procéder à
la réception des enchères.
En l’endroit s’est présenté
le citoyen François Marie Prigent de Ploumilliau stipulant pour Louise Yvonne
Prigent sa sœur, lequel nous a présenté une expédition de la ferme du
presbytère de Ploumilliau, jardin et dépendance passée par adjudication
devant l’ancien district de Lannion le 12 vendémiaire an 3 et adjugée à la
dite Louise Yvonne Prigent pour six ans à commencer au huit vendémiaire an 3
pour finir à la même époque en l’an 9 pour payer par an une somme de cent
vingt livres payable en la caisse du receveur du domaine national à Lannion. La
dite adjudication référée et enregistrée au dit Lannion le 25 du mois de
vendémiaire. En conséquence, l’administration oui le commissaire du
directoire exécutif arrête qu’il n’y a pas lieu de procéder à
l’adjudication de la ferme du presbytère de Ploumilliau et dépendances, et
attendu que postérieurement à l’époque de la ferme sus datée les communes
ont été rétablies dans la jouissance et disposition des maisons presbitérielles,
arrête qu’il sera procédé par des experts nommés par elle et par la
citoyenne Prigent à l’évaluation du prix de la ferme…..
Adjudication de la ferme du
presbytère de Tredrez :
Pierre Le Maitre : 36
livres
Jean François Le Neuder :
42 livres
Pierre Le Maitre : 50
livres
Yves Le Beau : 52 livres
Pierre le Maitre : 54
livres
Attendu que personne n’a fait
enchère, l’administration a adjugé la dite ferme de 54 livres par an au
citoyen Pierre Le Maitre.
Adjudication de la ferme du
presbytère de Ploulech :
Gabriel Jorand : 6 livre
par an
Yves Le Beau : 9 livres
Gabriel Jorand : 12 livres
Attendu que personne n’a fait enchère,
l’administration a adjugé la dite ferme de 12 livres par an au citoyen
Gabriel Jorand ».
Le coup d'Etat du
18 Fructidor an V (4 septembre 1797), ne sera connu dans le canton
que le 12 septembre, et il sera l’occasion d’une nouvelle répression et
persécution religieuse. En effet il remet en question la situation des prêtres
réfractaires en déchaînant contre eux une nouvelle vague de persécution. La
liberté des cultes est officiellement maintenue, mais le Directoire se montre
violemment hostile au catholicisme. Les émigrés rentrés sont passibles de la
peine de mort. Les prêtres peuvent être déportés par simple arrêté. Tous
doivent prêter serment « de haine
à la royauté et à l’anarchie, de fidélité à la République et à la
Constitution de l’an III ». On va frapper aussi les éléments modérés,
élus régulièrement au sein des assemblées nationales, les Cinq Cents et les
Anciens, dont ils formaient la majorité.
En
effet suite à la l’article 4 de
la loi «portant que les individus nommés
à des fonctions publiques par les dites assemblées cesseront toutes fonctions
à l’instant de la publication de la dite loi » et vu aussi l’arrêté
du département des Côtes-du-Nord du 26 du dit mois de fructidor et de
l’article 188 de la constitution de l’an 5, l’ensemble des membres de la
municipalité du canton, à l’exception de Pierre BOLO et René l'HORSET,
sont obligé de démissionner : «...considérant
que d’après l’article 4 de la loi, tous les agents et adjoint , même le président
de l’administration sont obligés de cesser leurs fonctions ayant été nommés
à des places par les assemblées primaires et communales du mois Germinal
dernier à l’exception des citoyens Bolo
agent et l’Horset, adjoint et qu’il est urgent de nommer aux places
devenues vaquantes par l’effet de la dite loi... L’administration et le
commissaire du pouvoir exécutif nomme pour agent temporaire de la commune de St
Michel, le citoyen François Le GUERN Kgavarec ancien procureur de la commune du
dit St Michel et, pour adjoint le citoyen Pierre Le TREUT ».
L’installation des agents et adjoints aura lieu le 3 vendémiaire an 6 (24
septembre 1797). La situation au niveau du canton de St Michel est alors la
suivante :
Le
citoyen Yves LE BEAU est nommé président temporaire de la municipalité du
canton
Le
citoyen Pierre BOLO est commissaire
provisoire au pouvoir exécutif.
St
Michel : agent LE GUERN / adjoint LE
TREUT.
Ploumilliau :
agent Jean RIOU / adjoint Louis CALVEZ.
Ploulech :
agent Yves LE BEAU / adjoint François BERGOT.
Tredrez :
agent Pierre BOLO / adjoint François DANIEL.
A
noter que le citoyen Savidan est le juge de paix du canton de St Michel et le
citoyen Jean Le Bourva est le greffier.
Un
tableau des membres composant
l’administration municipale et daté du 3ème jour complémentaire
an 5 précise :
« François
Le Guern : il s’est bien
comporté dans les fonctions publiques qu’il a déjà remplies ;
Pierre Le Treut : bon
patriote, aussi d’ordre, et paraissant avoir de bonnes dispositions.
Pierre Bolo : brave
homme, mais dont l’âge très avancé rend désormais impropres de remplir les
fonctions d’agent. Partisan zélé des prêtres réfractaires et dont la
conduite politique est suspecte, il fut électeur de l’an 5
Parmi les citoyens du canton qui paraissent les plus
propres à remplir les fonctions municipales à part les agents et adjoints
actuels (F. Le Guern, P. Le Treut), on trouve pour les remplacer Yves Guegan et
Jean Aurégan
».
Le
12 vendémiaire an 6 (3 octobre 1797)
« Présent :
Le Beau président, Le Guern, Bolo et Bergot agents municipaux. Présent le
commissaire du directoire exécutif.
Le commissaire a en l’endroit
déposé sur le bureau :
1)
trois
exemplaires de la circulaire du ministre de l’intérieur en date du 15
fructidor dernier, adressée aux administrations centrales et municipales de la
République relative à la manière dont elles doivent exercer leurs fonctions.
2)
Plusieurs
exemplaires en cahiers et placards de la proclamation du directoire exécuti du
23 fructidor relative à la conspiration découverte le 18 du dit mois.
3)
Quatre
placards d’une autre proclamation du même directoire du 4ème jour
complémentaire relatives aux armées et a requis que les listes circulaires et
proclamations soyent à la diligence des agents lues, publiées et affichées
dans les communes du canton.
Le même commissaire a requis
que pour parvenir à l’exécution de la proclamation du 4ème jour
complémentaire, les agents lui fournissent sous le vingt de ce mois pour tout délais
l’état de tous les militaires quelconques existants sur leurs communes
respectives soit pour congés absolus, limités ou autrement, des déserteurs, réquisitionnés,
hommes attachés aux charrois et transport militaire soit qu’ils aient déjà
servi ou non.
En l’endroit, le secrétaire
a fait lecture des bulletins des lois n° 144 et 145. En l’endroit se sont présentés
les citoyens Gabriel Ange Bahic, Yves Callegan et Jean François Le Guennec
ministres assermentés du culte catholique desservant dans les communes de St
Michel, Tredrez et Ploumilliau, lesquels ont demandés à prêter le nouveau
serment exigé par l’avis 25 de la loi du 19 fructidor dernier.
En l’endroit il a été aussi
déposé sur le bureau une lettre adressé à l’administration par le citoyen
Prigent, curé de Ploumilliau en date de ce jour, par laquelle le citoyen
Prigent expose qu’une indisposition sérieuse l’empêche de pouvoir se
rendre à l’administration pour y prêter le serment exigé par la loi du 19
fructidor et que les membres qui la composent de recevoir provisoirement son
serment qu’il répétera de vive voix aussitôt que sa santé lui permettra de
se rendre en cette administration.
L’administration après avoir
entendu le commissaire du directoire exécutif décerne acte de la présence des
citoyens Bahic, Callegan et Le Guennec et de ce qu’ils ont en l’endroit prêté
le serment qui suit : « Je jure haine à la Royauté et à
l’anarchie, je jure attachement et fidélité à la République et à la
Constitution de l’an 3 ».
En l’endroit et le même jour se sont présentés
les citoyens Yves Savidan, juge de paix du canton de St Michel-en-Grève et Jean
Le Bourva son greffier, lesquels ont demandé à prêter le nouveau serment exigé
par la loi du 19 fructidor dernier ».
Le
16 vendémiaire an 6 (7 octobre 1797)
Se
présente le citoyen François Marie Prigent, ministre assermenté de
Ploumilliau, pour prêter le nouveau serment exigé par la loi du 19 fructidor.
La confection des
listes électorales fournira un moyen d’action aux républicains directoriaux
contre les opposants de l’époque. Car dès le 16 nivôse (5 janvier), les
municipalités reçurent l’ordre de rédiger la liste des citoyens actifs de
leur ressort, en ayant soin d’y comprendre les défenseurs de la patrie et
d’en extraire les ex-nobles, parents d’émigrés, chouans, etc., que les
lois du 3 brumaire an 4, du 19 fructidor et autres avaient privés de leurs
droits électoraux et de l’éligibilité comme le stipule le commissaire du
directoire exécutif du canton de Saint-Michel-en-Grève, Le Méléder,
lorsqu’il s’adresse le 26 ventôse an 6 (16 mars 1798) aux citoyens de la
commune de Ploulech :
« Qualités
requises pour voter dans l’assemblée primaire.
1° - être né en
France ou de nationalité française.
2° - être âgé de 21 ans
accompli.
3° - être domicilié dans le
canton de fait ou de droit depuis un an.
4° - payé une contribution
directe foncière ou personnelle.
5° - s’être fait inscrire
sur le registre civique de son canton.
6° - les citoyens qui ont fait
une ou plusieurs campagnes pour l’établissement de la République et le Défenseur
de la Patrie en général ont tout
droit de voter dans les assemblées primaires quant bien même eux ni leurs
parents ne pourraient payer aucune contribution.
Sont exclus des assemblées
primaires et ne peuvent être nommés à aucune fonction :
1° - les nobles et anoblies.
2° - les parents des émigrés.
3° - les chouans, brigands et
autres rebelles qui ont portés les armes contre la République et qui ont
attenté à la vie, aux propriétés et à la tranquillité des citoyens.
4° - les déserteurs qui ont lâchement abandonné
les drapeaux de la Patrie et les réquisitionnés qui se sont honteusement cachés
dans l’intérieur au lieu de se rendre au poste où la Patrie et l’honneur
les appelait ».
Le 17 vendémiaire an 6 (9
octobre 1797)
« Séance extraordinaire
de l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève tenue par
le citoyen Le Beau président, Le Guern, Bolo et Bergot agents municipaux. Présent
les citoyens François Meuric, Yves Riou, Pierre Callegan et Yves Derrien nommés
pour aider les agents à répartir la contribution personnelle, mobiliaire et
somptuaire de l’an 5 conformément à la loi du 14 thermidor dernier. Absent
le commissaire du directoire exécutif.
L’administration centrale du
département des Côtes-du-Nord à l’administration municipale du canton de
Saint-Michel-en-Grève vû par nous la loi du 9 germinal an 5 qui fixe la
contribution personnelle de l’an 5 pour les 98 départements de la France, à
soixante milions. L’art. 3 de la même loi qui ordonne qu’il sera imposé en
sus vingt cinq centimes ou cinq sols additionnels.
L’art. 1 de la loi du 14
thermidor an 5 qui fixe le contingent du département des Côtes-du-Nord pour le
principal de la contribution personnelle à la somme de 397,700.
Vu enfin l’arrêté pris par
nous le 28 fructidor dernier pour la répartition du contingent ci-dessus entre
les différentes administrations municipales du département nous vous demandons
que le contingent de votre municipalité pour la contribution personnelle est
fixé, savoir pour le principal :
1°) en côtes personnelles à : 1,135 – 12 – 3
2°) en côtes mobiliaires et somptuaires à :
2,271 – 4 – 6
------------------
Total :
3,406 – 16 - 9
Et pour les vingt cinq centimes
ou cinq sols additionnels à la somme de huit cent cinquante et un francs
(livres ?) quatorze sols deux deniers çi :
851 – 14 – 2
Total des sommes portées au présent
mandement :
Quatre mille deux cents
cinquante huit françs (livres ?) dix sols onze deniers çi :
4,258 – 10 – 12
En conséquence nous vous
ordonnons et enjoignons au nom de la Loi, de procéder aussitôt la réception
de votre présent mandement à la répartition entre les différentes communes
de votre canton, des sommes ci-dessus fixées.
Vous nous accuserez sous dix
jours de la réception de votre présent mandement, ainsi que de sa
transcription sur vos registres, et conformément à l’art. 3 de la loi du 14
thermidor an 5, vous nous enverrez, avant le 18 du mois de vendémiaire au plus
tard, l’expédition de l’arrêté motivé par lequel vous aurez réparti le
contingent ci-dessus, entre les communes de votre canton. Fait à St Brieux le 3ème
jour complémentaire an 5. Les administrateurs du département des Côtes-du-Nord.
Signé Le Febvre.
Procédant à la répartition
de la contribution personnelle mobiliaire et somptuaire de l’an 5 entre les
quatre communes du canton, l’administration et les citoyens ci-dessus nommés
après avoir entendu le citoyen Bolo pour le commissaire du directoire exécutif
arrête que le contingent de chacune des communes est fixé comme suit, savoir
-
pour la commune de Ploumilliau :
1°) en côte personnelle :
mille cinquante livres, çi : 1 050 L.
2°) en côte mobiliaire et
somptuaire : sept cent cinquante livres, çi : 750 L.
Pour les vingt cinq centimes ou
cinq sols additionnels : six cent livres, çi : 600 L.
Total : deux milles quatre
cent livres : 2400 L.
-
pour la commune de Ploulech :
1°) en côte personnelle : 311 L.
2°) en côte mobiliaire et
somptuaire : 280 L 11 d.
Pour les vingt cinq centimes ou
cinq sols additionnels : 197 L.
Total : 788 L 11 d.
-
pour la commune de Trédrez :
1°) en côte personnelle : 300 L.
2°) en côte mobiliaire et
somptuaire : 298 L.
Pour les vingt cinq centimes ou
cinq sols additionnels : 172 L.
Total : 770 L.
-
pour la commune de St Michel :
1°) en côte personnelle : 125 L.
2°) en côte mobiliaire et
somptuaire : 100 L.
Pour les vingt cinq centimes ou
cinq sols additionnels : 75 L 10 sols
Total : 300 L 10
sols.
En l’endroit, se sont présentés
les citoyens Pierre Le Bricquir, agent nommé pour la commune de Ploumilliau par
délibération du 3 vendémiaire an 6 et Pierre Le Scornet adjoint, lesquels ont
acceptés les places d’agent et d’adjoint de la dite commune et prête le
serment qui suit « Je jure haine à la Royauté et à l’Anarchie. Je
jure attachement et fidélité à la République et à la Constitution de l’an
3 ».
Le 23 vendémiaire an 6 (14
octobre 1797)
« Séance extraordinaire
de l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève tenue par
le citoyen Le Beau président, Le Guern, Bolo, Le Bricquir et Bergot agents
municipaux. Présent le commissaire du directoire exécutif.
Le secrétaire a déposé sur
le bureau un paquet adressé à l’administration par le département des Côtes
du Nord, porté par un gendarme d’ordonnance à environ trois heures de relevée.
Le dit paquet contenant :
1°) Cinq exemplaires de la
circulaire du ministre des finances relatives aux contributions arriérées.
2°) Sept exemplaires d’un
arrêté du département en date du 17 de ce mois relatifs au même objet et
douze états à remplir pour faire connaître la situation du recouvrement des
dites contributions arriérées. Lecture faite des dites pièces et de la loi du
9 vendémiaire, présent avis inséré au bulletin 148.
L’administration considérant
que le travail qu’exige la formation des états demandés par le département
ne pourrait se faire que très difficilement dans ce moment ni pendant la séance
publique.
Considérant d’ailleurs que
par l’art. 3 de l’arrêté du département, la municipalité est autorisée
à s’adjoindre des commissaires capables et expérimentés pour l’aider à
remplir les états exigés et les autres mesures prescrites par le dit arrêté.
Nous, pour commissaire dans la
commune de Ploumilliau, les citoyens Le Scornet et Savidan, pour la commune de
Trédres, le citoyen Le Bevesque, pour la commune de Ploulech, le citoyen
Martien Le Jeune de Lannion, pour la commune de St Michel le citoyen Yves
Callegan de Trédres, lesquels commissaires sont invités à se réunir sur le
champ avec les agents et adjoints des communes respectives pour travailler aux
opérations prescrites par la lettre du ministre et l’arrêté du département
sus daté sur les Rôles bordereaux quittances et autres documents qui leur
seront représentés par les percepteurs des dites communes, lesquels
commissaires seront indemnisés s’ils le requèrent ainsi qu’il sera réglé
par le département arrête qu’extrait du présent arrêté sera remis à
chaqu’un des dits commissaires.
Vu aussi les lois des seize
messidor an 5 et 9 vendémiaire présent mois qui ordonne le payement des troisième
et quatrième cinquième des contributions financières de l’an 5 sur les rôles
provisoires déjà en recouvrement pour les deux premiers cinquième à valoir
à la dite contribution de l’an 5, déclare les dits rôles provisoires exécutoires
pour les 3e et 4e cinquième des dites contributions de
l’an 5 pour les principaux et sous additionnels y référés, charge en conséquence
les percepteurs des communes de percevoir les dits 3e et 4e
cinquième dans les délais prescrits par les lois et en se conformant à leur
disposition.
Arrête qu’extrait du présent
sera délivré à chaqu’un des dits percepteurs qu’ils le feront publier
dans leur commune respective.
Nomme au sur plus pour
percepteur des troisième et quatrième cinquième même du sur plus s’il
s’en trouve du des contributions foncières personnelles, mobiliaire et
somptuaire de la commune de Ploulech pour l'an 5, le citoyen Yves Marie Grimault
aux attributions de huit deniers pour livre sur ce que personne ne s’est présenté
pour demander à faire la dite perception à un moindre prix ».
Le 26 vendémiaire an 6 (17
octobre 1797)
« « Séance
extraordinaire de l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève
tenue par le citoyen Le Beau président, Le Guern, Bolo, Le Bricquir et Bergot
agents municipaux. Présent le commissaire du directoire exécutif.
Vu les états déposés par le
bureau par les agents des communes et les commissaires nommés par notre délibération
du 23 du courant pour la formation des dits états conformément à l’arrêté
du département du 17 du dit mois de vendémiaire, les ayant examinés et
confrontés avec les mandements et rôles de contribution y référés, déclare :
1°) que Pierre Callegan
percepteur des contributions de la commune de Tredres pour l’an 4 et années
antérieures se trouve redevable envers le trésor publique d’une somme de
deux cent trente cinq livres deux sols un denier. Le charge en conséquence de
verser la dite somme dans la caisse du receveur à Lannion dans le courant de
brumaire prochain à raison d’un tier par décade à la déduction neanmoins
d’une somme de cent trente quatre livres sept sols six deniers pour la valeur
des grains versés dans le magasin militaire à Tréguier et dont les Bons ou Reçu
sont adressés au département pour obtenir la liquidation définitive .
2°) déclare aussi le citoyen
Le Neuder, percepteur des quatre cinquième des contributions de l’an 5 rélicataire
d’une somme de deux mille deux cent neuf livres dix neuf sols neuf deniers. Le
charge en conséquence de verser la dite somme dans la caisse du receveur à
Lannion dans le délais sus dit à raison d’un tier par décade.
3°) déclare le citoyen Le
Bourva percepteur des contributions de Ploumilliau pour l’an 3 et l’an 4 rélicataire
envers le trésor publique d’une somme de cent quatre vingt huit livres pour
le restant de l’an 3 et de sept cent six livres cinq sols pour restant de
l’an 4, le tout sauf erreur les dites deux sommes formant ensemble celle de
neuf cent quatre livres cinq sols.
4°) déclare également le
citoyen François Dardis percepteur des deux premiers cinquièmes de Ploumilliau,
débiteur d’une somme de quatre cent huit livres sept sols et le citoyen Yves
Le Bricquir percepteur des deux seconds cinquièmes de la même commune de
Ploumilliau de la totalité des dits deux derniers cinquièmes. Charge les dits
percepteurs respectivement de verser dans la caisse du receveur à Lannion leur
relicat dans les délais sus référés.
5°) déclare Jean Dardis
percepteur des contributions de l’an 4 de la commune de St Michel débiteur
d’une somme de cent six livres cinq sols six deniers pour solde des dites
contributions.
6°) déclare le même Dardis
et Pierre Le Guern percepteurs des quatre premier cinquièmes des contributions
de l’an 5 rélicataires d’une somme de neuf cent quatre vingt livres dix
huit sols pour complément des dits cinquièmes.
7°) déclare Yves Marie
Grimault percepteur des contributions de l’an 5 et années antérieures de la
commune de Ploulech rélicataire d’une somme de deux milles cinq cent soixante
dix sept livres dix huit sols deux deniers pour solde de compte des dites
contributions. Charge les percepteurs ci-devant dénoncés de verser dans la
caisse du receveur de Lannion, le montant de leur rélicats respectifs dans le
courant du mois de brumaire prochain à raison d’un tier par décade à peine
de demeurer personnellement responsable des retards conformément à la loi.
Arrête qu’extrait du présent
sera remis à chaqu’un des dits percepteurs avec injonction de s’y conformer ».
Le 2 brumaire de l’an 6 (23
octobre 1797)
« Séance publique de
l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève tenue par le
citoyen Le Beau président, Le Guern, Bolo et Le Bricquir agents municipaux et
l’Horset adjoint de Ploulech. Présent le commissaire du directoire exécutif.
Vu la loi du 14 thermidor an 5
relative à la répartition et perception des contributions personnelles
mobiliaires et somptuaires de la dite année, le mandement délivré par le département
des Côtes du Nord en date du 3e jour complémentaire dernier portant
au total à une somme de quatre mille deux cent cinquante huit livres dix sols
onze deniers, la répartition provisoire faite de la dite somme entre les quatre
communes du canton de la somme sus référée, approuvée par l’arrêté du département
du 27 vendémiaire dernier conformément à notre arrêté du 17 du dit mois
vendémiaire arrête que les mandements particuliers de chaque commune seront
expédiés et adressés dans le jour aux agents respectifs qui les feront
publier et afficher dans leur commune respective et s’occuperont sur le champ
de recevoir les déclarations des habitants de leurs communes conformément à
l’art. 11 de la loi sus-datée et à adresser l’état exigé par l’art.
12.
Et procédant à la nomination
des membres qui devront composer le jury d’équité chargé de la répartition
entre les habitants de chaque commune conformément à l’art. 7 et 8 de la loi
précitée qui sera composé de cinq membres attendu que la population du canton
n’excéde pas dix mille âmes.
L’administration nomme pour
membre du dit jury, Jean Aurégan de St Michel, François Person de Ploumilliau,
Yves Derrien de Ploulech, Jean Le Doyen de Tredres et François Abraham de
Ploumilliau.
En l’endroit s’est présenté
le citoyen Le Guern de la commune de St Michel et percepteur nommé des troisième
et quatrième cinquième des contributions de l’an 5 du dit St Michel lequel a
déclaré ne pouvoir se charger à la dite perception ne pouvant pas trouver de
caution et étant lui-même insolvable et a signé . Le Guern.
L’administration, oui le
commissaire du directoire exécutif après avoir pris lecture de la déclaration
ci-dessus et attendu que personne ne s’est présenté pour faire valoir la
dite perception a signé pour faire la dite perception le citoyen Joseph Thomas
de St Michel-en-Grève lequel aura une remise de huit deniers pour livre ».
Le 22 brumaire an 6 (12
novembre 1797)
« Séance publique de
l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève du 22 brumaire
tenue par le citoyen Le Beau président, Le Guern, Bolo et Bergot agents
municipaux. Présent le commissaire du directoire exécutif Le Méléder.
Lecture donnée du bulletin des
lois n° 154 particulièrement de la loi du 28 vendémiaire relative aux
passeports dont le commissaire du directoire exécutif a requis l’exécution.
Lecture donnée de la loi du 26 fructidor relative à la séance de la vente des
presbitaires et de la lettre du département du 15 vendémiaire sur le même
objet.
L’administration, oui le
commissaire du directoire exécutif arrête de former le tableau des
presbitaires et dépendances incessamment pour remplir le but de la loi.
Et faisant droit sur le réquisitoire
du commissaire du directoire exécutif relatif à l’exécution de la loi de 29
fructidor dernier l’administration arrête que les agents des communes sont
chargés de faire incessamment toutes les perquisitions nécessaires pour
s’assurer qu’il n’existe pas sur leur commune respective quelques émigrés
ou prêtres réfractaires sujets à la déportation et de faire arrêter ceux de
ces individus qu’ils découvrent. Les mêmes agents sont également chargés
de dresser l’état des militaires ou réquisitionnaires rentrés dans leur
commune soit en vertu de congés limités ou sans congé et de remettre les dits
états ainsi que les procès verbaux relatifs aux émigrés et prêtres déportés
au commissaire du directoire exécutif dans une décade ».
Le 6 frimaire an 6 (26 novembre
1797)
« Le commissaire du
directoire exécutif du canton de Saint-Michel-en-Grève a requis :
1°) que conformément à
l’arrêté du directoire exécutif du 23 messidor dernier, les agents de
chaque commune du canton soient tenus de fournir dans la décade l’état de
tous les chemins vicinaux ou de traverses de leur commune respective en
distinguant ceux des dits chemins utiles à conserver pour le service public de
ceux qu’il convient de supprimer et de rendre à
l’agriculture.
2° l’exécution de l’arrêté
de l’administration du 22 brumaire dernier relatif aux prêtres réfractaires,
émigrés, et ceux sujets à la déportation qui peuvent se trouver dans le
canton, et aux militaires et déserteurs et réquisitionnaires qui peuvent se
trouver actuellement dans le dit canton.
3°) l’état des citoyens du
canton sujets à la patente pour l’an 6 pour
chaque commune en vertu de la loi du 7 brumaire dernier.
4°) l’état des denrées en
nature versées dans les magasins militaires par chaque commune depuis le 4
brumaire an 4 jusqu’au 30 prairial an 5 tels que les grains de toute espèce,
bestiaux et viandes, foin, paille, bois et chandelles, conformément aux ordres
du ministre de la guerre et à la lettre du département du 25 vendémiaire.
5°) l’état des personnes
qui se trouvent actuellement absents et dont les demeures anciennes ou les biens
se trouvent situés dans le canton, avec leurs nom, prénoms, surnoms, ci-devant
qualité ou profession et l’époque de leur absence ; dans cet état on
aura soin de ne pas comprendre les citoyens qui remplissent ailleurs des
fonctions publiques ou qui sont attachés au service militaire de la République.
Tous ces états devront m’être
fournis dans deux décades au plus tard par les agents respectifs, à défaut de
quoi il sera nommé des commissaires pour dresser les dits états à leur frais.
Signé Le Méléder ».
Le 12 frimaire an 6 (2 décembre
1797)
« Séance du 12 frimaire
an 6 tenue par le citoyen Le Beau président, Le Guern, Le Briquir, Bolo et
Bergot agents municipaux. Présent le commissaire du directoire exécutif.
Vu les matrices des Roles des
contributions foncières personnelles, mobiliaires et somptuaires des communes
de ce canton pour l’an 5 arrêtés par les répartiteurs des communes et
membres du jury d’équité du canton, vu aussi la loi du 9 vendémiaire
dernier qui ordonne la perception des contributions directes de l’an 6 sur les
roles définitifs de l’an 5 et fixe l’époque de la perception des
versements et des remises à faire aux contribuables après avoir entendu le
commissaire du directoire exécutif, l’administration déclare les dits roles
exécutoires vers les contribuables y dénonces et pour les formes y portés
tant pour les resteaux de l’an cinq que pour la totalité de l’exercice de
l’an six à pouvoir être contraints par les percepteurs aux termes des lois.
Et procédant à la nomination
des percepteurs attendu qu’il ne s’est présenté personne pour faire valoir
la perception indique les différentes publications faites les premiers et huit
de ce mois l’administration sut l’indication du commissaire a nommé :
-
pour
percepteur de la commune de St Michel-en-Grève , le citoyen -----
(néant) ;
-
pour
la commune de Trédres, le citoyen – (néant) ;
-
pour
la commune de Ploumilliau, le citoyen Guillaume Guenvern et pour la commune de
Ploulech le citoyen Jerome Dardis ( ?) de Lannion.
Le tout concurament avec le
commissaire du directoire exécutif, chargé par la loi de la surveillance immédiate
des percepteurs et auxquels ils renderont compte de leur perception et
diligence, toutes les décade ils lui fourniront aussi tous les renseignements,
états et relevés qu’il pourra exiger d’eux, à la charge aux dits
percepteurs de se conformer aux lois notamment celle du 9 vendémiaire dernier,
lesquels percepteurs jouiront de la remise accordée par les lois et procédant
en l’état de comparaison des formes perçus pour les quatre cinquième des
contributions foncières de l’an 5 avec celles déterminés par le mandement définitif
de la dite énoncée elle a reconnu que les quatre cinquièmes perçus dans
Saint-Michel se montent à quatorze cent quatre vingt huit livres seizes sols,
çi : 1488 l 16 sols et le mandement monte à portant reste à percevoir :
1357 l 14 sols 4 d.
Les quatres cinquièmes de
Tredrez se montent à et le mandement à trois mille trois cent quatre vingt
sept livres six sols, çi : 3387 l 6 sols, portant reste à percevoir pour
l’an 6 ..Les quatre cinquièmes de Ploumilliau montent à et le mandement à
onze mille six cent quatre vingt dix huit livres neuf sols onze deniers, çi :
11698 l 9 sols 11 d. Enfin les quatre cinquièmes de Ploulech se montent
à et le mandement à quatre mille trois cent quatre vingt neuf livres sept sols
six deniers, çi : 4389 l 7 sols 6 d portant restant à percevoir pour
l’an 6 .. Lesquels sommes les dits percepteurs seront tenus de verser, ainsi
que de droit arrête en outre que les dits percepteurs fourniront caution dans
huitaine».
Le
16 frimaire an VI, le Directoire décide de faire parvenir à la mairie, dans
chaque commune :
-
six mètres en bois dur, du bois de chêne
le plus beau, le plus sain, le plus sec aux dimensions 1m x 3cm x 1cm, armé de
fer aux deux bouts et divisé en décimètres et centimètres ;
-
une canne métrique ronde de 2cm de diamètres
au milieu et 1 ,6cm aux deux bouts, de 2 mètres de long, séparable en
deux au moyen d’une vis intérieure ;
-
une chaîne métrique en fil de fer
de 20 mètres, en morceaux d’un décimètre, séparés par des anneaux en
cuivre, et munie de deux poignées.
-
Le 4 nivôse an 6 (24 décembre
1797)
« Séance extraordinaire
de l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève tenue par
le citoyen Le Beau président, Le Guern, Bolo, Le Bricquir et Bergot agents
municipaux. Présent le commissaire du directoire exécutif.
Vu la pétition ci-devant, le
communique du dépôt en datte du onze frimaire dernier et copie du procés
verbal rapporté en la demeure de Jean Le Bourva par le juge de paix du canton
le seize brumaire an 5 constatant que dans la nuit du quinze au seize du dit
mois de brumaire an 5, il a été commis chez le dit Bourva un vol avec
efraction notamment les sous qu’il avait en sa disposition provenant de la
recette des contributions de la commune de Ploumilliau.
L’administration, oui le
commissaire du directoire exécutif pense qu’il ya lieu de prendre en considération
le vol référé au procès verbal sus daté au surplus renvoy le tout au département
pour être par lui statué ce qui fera vû appartenir. Au membre ayant observé
que les charges locales de l’an 4 qui avaient été perçues en même temps
que le premier cinquième des contributions de l’an 5 étaient encore entre
les mains des percepteurs qui par leur négligence impardonnable empechent
l’administration de rendre compte au département de l’emploie qui doit
avoir été fait de ces sous.
L’administration prenant en
considération cette juste remontrance arrête que tous les percepteurs du
canton, tant des charges locales de l’an 3
que de l’an 4 sont tenus de rendre leurs comptes dans quinze jours pour
tout délais, vu à deffaut, charge le commissaire du directoire exécutif de
faire les poursuites nécessaires contre les récalcitrants conformément aux
lois.
Vu aussi l’avis du département
des Côtes-du-Nord en date du 15 frimaire dernier, portant qu’il sera ouvert
un registre au bureau de l’administration pour insérer les déclarations que
doivent faire les citoyens des armes et munitions qu’ils ont en leur pouvoir
conformément à la loi du 8 juillet quatre vingt douze, l’administration arrête
qu’il sera ouvert un registre à cet effet et charge les agents de lire et
publier le dit arrêté dans leur commune respective, vu aussi les réquisitoires
du commissaire du directoire exécutif en date du 6 frimaire, l’administration
arrête que les agents fourniront les dits états chaqu’un en droit de foi».
Le 14 nivôse an 6 (3 janvier 1798)
une circulaire envoyée par les administrateurs du département des Côtes-du-Nord
est reçue par la municipalité de Saint-Michel-en-Grève sur les « serments
à prêter » : « A la
municipalité de St Michel-en-Grève. Instruits, citoyens que la loi du 2 nivose
an 5 relative au serment de haine à la Royauté, n’a pas été mise en exécution
par tous les individus qui occupent les emplois de la République et sont salariés
par elle ; instruits aussi que les gardes emploiés dans les bois et forêts
de la République n’ont point pour la plupart rempli le vœu de la loi ;
il est de notre devoir de vous le
rappeler. En conséquence, citoyens, vous voudrez bien au reçu de la présente,
appeler devant vous, les gardes-bois de la République de votre canton et
d’exiger d’eux individuellement le serment suivant, je jure haine à la
Royauté et à l'anarchie, je jure attachement et fidélité à la République
et à la Constitution de l'an 3 et je promet en autre de remplir avec zèle et
probité les devoirs de ma place. Vous rapporterez acte de ce serment sur vos
registres et vous en délivrerez un certificat à chacun des gardes qui
l’auront prêté ; car s’ils n’étaient pas munis de ce certificat
lorsqu’ils se présenteront pour toucher leur traitement, l’administration
ne leur délivrera aucune ordonnance de payement.
Les emplois ainsi que le
concierge des bureaux de votre municipalité, ne sont point exempts de la
prestation de serment exigé par la loi du 24 nivose, vous voudrez bien également
leur faire prêter et les faire ajouter à ce serment pour l’intérêt de la République
qu’ils promettent de garder le secret sur les affaires qui pourraient intéresser
la sureté publique. Veuillez bien nous accuser réception de la présente.
Salut et fraternité».
Le
14 pluviose an 6, le citoyen Le Méleder (commissaire du directoire exécutif du
canton de Saint-Michel-en-Grève) produit un état des armes et munitions détenues
et déclarées par les citoyens au terme de la loi du 8 juillet 1792 et de
l’arrêté de l’administration centrale, du 15 frimaire an 6.
Saint-michel-en-Grève déclare 9 fusils de chasse : François Meuric, 1
fusil ; Jean Aurégan, 1 fusil ; François Le Bras, 1 fusil ;
Michel Carré, 1 fusil ; Joseph Thomas, 1 fusil ; Mathieux Le Bourhis,
1 fusil ; Jean Le Quenven, 1 fusil ; Yves Guegan, 1 fusil ;
Allain Coden, 1 fusil.
On
déclare 62 fusils de chasse, 2 fusil de calibre, 17 pistolets ainsi que de la
poudre et des plombs (chez Jean Calvez, François Le Floch et Guillaume Guyomar)
à Ploumilliau. A Ploulech, on déclare 27 fusils de chasse, 2 pistolets. A
Trèdres, on déclare 23 fusils, 1 pistolet, 1 sabre, ainsi que de la
poudre (chez Jean Daniel et Pierre Bolo). Le commissaire Le Méleder déclare
pour sa part : 1 sabre, 1 épée ainsi que de la poudre.
Le 22 pluviôse an 6 (10 février
1798)
« Séance publique de
l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève tenue par le
citoyen Le Beau président, Le Guern, Bolo, Le Briquir et Bergot agents
municipaux. Absent le commissaire du directoire exécutif.
Vu le compte du citoyen
Grimault percepteur des charges locales de l’an 4, l’administration reconnaît
que le dit citoyen Grimault reste rélicataire de la somme de trois cent trente
quatre livres après lui avoir fait raison de la moitié des contributions de
l’an 4 à raison de trois deniers pour livre, d’un denier pour les deux
premiers cinquièmes des contributions de l’an 4 et de huit deniers pour le
troisième et le quatrième cinquième des mêmes contributions de l’an 5,
laquelle somme le dit citoyen Grimault versera dans une décade entre les mains
du citoyen Yves Riou notre trésorier qui lui en donnera décharge qui vaudra
comme de nous. François Bergot, agent ».
Le 5 ventôse an 6 (23 février
1798)
« Séance extraordinaire
de l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève tenue par
le citoyen Le Beau président, Le Guern, Bolo et Bergot agents municipaux. Présent
le commissaire du directoire exécutif.
En l’endroit, il a été déposé
sur le bureau par le citoyen Le Méléder commissaire du directoire exécutif
d’un arrêté du département des Côtes du Nord en date du 21 pluviose
dernier dont il a requis la transcription sur le registre de l’administration
centrale des dépots des Côtes du Nord du 21 pluviose an 6 de la République.
Séance tenue par les citoyens
Baudoins président, Barbedienne, le prévot et Le Bihan. Présent le citoyen
Courssuret ( ?) supléant le commissaire du directoire exécutif.
L’administration après avoir entendu le rapport du citoyen faisant fonction
de commissaire du directoire exécutif et d’après les renseignements
qu’elle a recueilli considérant que suivant l’art. 194 de la constitution,
les administrations centrales ont le droit de suspendre les administrations
municipales considérant que le citoyen Pierre Le Briquir agent de la commune de
Ploumilliau, canton de Saint-Michel-en-Grève n’a pas témoigné assez
d’attachement à la République et a toujours affiché sans ménagement une
extrème insouciance pour la publication et l’exécution des lois, arrête que
l’agent municipale actuel de la commune de Ploumilliau, canton de
Saint-Michel-en-Grève, est suspendu de ses fonctions et qu’il les cessera
sous les peines de droit à la réception du présent qui sera exécuté à la
diligence du commissaire du directoire exécutif près de l’administration
municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève. Pour expédition conforme. Signé
Baudoin, président et procédant à la nomination d’un agent provisoire de la
commune de Ploumilliau, les votes se sont réunis sur le citoyen Louis Meuron,
fils de Guillaume de Ktanguy auquel extrait de la présente sera notifié à fin
qu’il ait à se présenter au bureau de l’administration le douze du courant
jour de notre prochaine séance pour y prêter le serment exigé par la loi et
être installé dans ses nouvelles fonctions ».
Un
document (Archives Côtes d'Armor 1L397) donne pour l’an 6 la liste des
citoyens actifs : « Lannion le
7 ventôse an 6 de la République (25 février 1798). Le commissaire du
directoire exécutif au canton de Saint-Michel-en-Grève aux citoyens
administrateurs du département des Côtes-du-Nord.
Citoyens administrateurs,
Je vous adresse l’état
nominatif des citoyens du canton ayant droit de voter aux prochaines assemblées
primaires et communales et être nommés électeurs.
Etat nominatif des
citoyens de St Michel-en-Grève qui auront droit de voter aux prochaines assemblées
primaires. Le lieu ordinaire des dites assemblées est la cidevant église de St
Michel-en-Grève.
Jean François Le Méléder |
René Guyomar |
Yves Guegan |
Yves Guyomar |
Jacques Vizien |
Jean Le Levier |
Alexandre Querrec |
Yves Le Martret |
Pierre Menguy |
Julien Le Levier |
Jean Le Moullec |
Jean Aurégan |
Gabriel Ange Bahic |
Allain Coden |
Théodore Guegen |
Nicolas Meuric |
Yves Le Bail |
Joseph Poëns |
Ollivier Le Goff |
François Calvez |
Jean Le Quenven |
François Le Guern |
Mathias Le Bourhis |
René Thomas |
Jean Le Bourhis |
Pierre Thomas |
Ollivier Ledrougmaguet |
Pierre Thomas Le Jeune |
Louis Le Boubennec |
Guillaume Thomas |
Nicolas Poëns |
Sylvestre Thomas |
Michel Thomas |
Michel Carré |
Jean Le Bourzec |
Pierre Carré |
François Le Bras |
Paulin Carré |
Sylvestre Le Bras |
Joseph Thomas |
François Meuric |
Jean Kerbouriou |
René Le Dantec |
Louis Lagat |
Joseph Philippe |
Guillaume Guyomar |
Pierre Le Guern |
Jean Marie Coden |
Pierre Le Treut |
Jean Marie Le Boubennec |
François Le Treut |
Ollivier Le Coat |
Il
faut savoir que le nombre d’électeur attribués à chaque canton fut
fixé par le département d’une manière arbitraire. Les assemblées où les
patriotes dominaient furent favorisées.
Le
12 ventose an 6 (2 mars 1798)
« Séance
publique de l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève du
12 ventose 6ème année de la République, tenue par les citoyens Le
Beau président, Le Guern, Bolo et Bergot agents municipaux et Le Scornet
adjoint. Absent le commissaire du directoire exécutif.
En
l’endroit s’est présenté le citoyen Louis Meuron de Ktanguy agent
temporaire de la commune de Ploumilliau et a prêté le serment qui suit :
Je jure haine à la royauté et à l’anarchie. Je jure attachement et fidélité
à la République et à la Constitution de l’an trois et a signé avec nous ».
Le
22 ventose an 6 (12 mars 1798)
« Pension
militaire. Le citoyen Louis Mons, ancien caporal d’infanterie demeurant en la
commune de Tredres jouissant d’une pension de cinq cent six livres nous a
remis conformément à la lettre du ministre de l’intérieur le brevet dont il
était porteur, pour être échangé contre un nouveau brevet de la pension à
laquelle il a droit d’après les dispositions de la loi du 16 mai 1792.
En
foi de quoi nous lui avons délivré la présente reconnaissance au moyen de
laquelle il pourra comme par le passé, obtenir un certificat de résidence et
toucher sa pension jusqu’à ce qu’il reçoive le nouveau brevet. Fait à
Lannion le sept ventôse l’an 2 de la République française unie et
indivisible. Figure en bas Savidan et Le Méleder ».
Le
22 ventose an 6 (17 mars 1798)
Séance
publique de l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève,
tenue par les citoyens Le Beau président, Le Guern, Bolo, Meurou et Bergot
agents municipaux.
Présent
le commissaire du directoire exécutif.
Vu
la loi du 13 pluviôse an 6, et l’arrêté du directoire exécutif en date du
28 pluviose relatifs à la fête de la souveraineté du peuple,
l’administration charge les agents de lire et publier les dites Lois et arrêtés
dans leurs communes respectives, charge également les agents de désigner un
certain nombre de militaires ( ?) pour assister à la dite cérémonie et
d’inviter les citoyens à se réunir pour la célébration de cette fette qui
aura lieu le 30 ventôse.
En
l’endroit s’est présenté le citoyen Jean Menu lequel a versé en deux
payements à l’administration la somme de cent quatre vingt six livres dont il
a la quittance et celle de cent quatre vingt livres qu’il a versé ce jour et
dont on lui donnera décharge les deux sommes à valeur aux charges…de l’an
quatre».
Grâce à
l’active propagande des meneurs gouvernementaux, tous les citoyens qui, pour
une raison ou une autre, étaient intéressés à la conservation du régime,
tinrent à remplir leur devoir électoral lors des élections du 1er
germinal de l’an 6, et dans quelques endroits tels que Saint-Michel-en-Grève,
les ralliés et les royaliste prétendirent aussi exercer leurs droits. Malgré
le froid et la neige, et bien que les assemblées primaires avaient été fixées
à un jour non férié, au mercredi 21 mars, elles furent aussi bien suivies
qu’en l’an 5. Les candidats officiels l’emportèrent dans le canton de
Saint-Michel-en-Grève, mais ce fut pas sans lutte, car à Saint-Michel-en-Grève
leurs partisans n’étaient pas en nombre et pour annuler l’influence de
leurs adversaires, le commissaire eut recours à toutes sortes d’artifices. Il
usa sans vergogne de l’autorité que lui conférait sa fonction pour suspendre
les séances ou au besoin provoquer une scission. Comme le montre le document
qui suit, dès le début, la journée s’était annoncée mauvaise pour les
patriotes, la présidence leur échappait. Ils firent renvoyer au jour suivant
c’est-à-dire le Jeudi 22 mars la nomination des électeurs. La commissaire de
Saint-Michel-en-Grève, Le Méleder, questionné par le président sur les
raisons de cet ajournement, lui répondit, qu’étant le représentant du
gouvernement et à ce titre chargé d’ordres secrets, il ne devait compte à
personne du motif de ses actes.
«Aujourd’hui,
premier germinal, an six de la République française unie et indivisible, à
neuf heure du matin, en exécution de la Loi du dix huit ventôse dernier
contenant l’instruction sur la tenue des assemblées primaires et communales,
et en vertu de la convocation faite dans la commune de l’arrondissement de ce
canton, Dimanche dernier et suivant l’article 27 de la constitution de l’an
trois. Se sont assemblés dans l’église communale de Saint Michel en Grève,
chef lieu du canton de ce nom, les citoyens ayant droit de voter dans
l’assemblée des communes dudit Saint Michel en Grève, Ploumilliau, Trédrez
et Ploulech composant le dit canton. L’appel fait à l’ordinaire suivant
l’usage et le peuple rassemblé dans la dite église, on a commencé par
former le Bureau provisoire des citoyens plus âgés, et un secrétaire le moins
âgé de l’assemblée ayant droit de voter, qui se sont trouvés les citoyens
Pierre Bolo, Yves Derrien, François Bergot, Laurent Toussaint, Le Scornet et
Yves Le Bihan, ce dernier ayant fait lecture de la Loi prédatée, dont le
citoyen Pierre Bolo, doyen d’âge, a été élu et proclamé Président
provisoire, le dit Le Bihan secrétaire, et les trois autres scrutateurs.
Ensuite de quoi, le président après la dite lecture et avant de procéder à
la nomination du Bureau déffinitif a requis l’appel nominal des citoyens de
chaque commune ayant droit de voter ; commençant par la commune de Saint
Michel en Grève, le Président a déclaré à l’assemblée qu’il est
question de faire et de former les billets sur lesquels chaque votant mettra sur
son Bulletin deux noms, l’un pour le Président et l’autre pour le secrétaire.
Du
premier scrutin fait et dépouillé en présence de l’assemblée, n’a
produit, en faveur d’aucun des citoyens la majorité absolue, le nombre des
votants étant de cent cinquante cinq, le citoyen Bolo, a obtenu trente un
suffrages, Yves Riou, vingt sept, Yves Le Bihan vingt six et Yves Derrien,
vingt.
Et
procédant à un second scrutin, toujours par appel nominal, le même nombre des
votants s’y étant trouvé, et le scrutin de même dépouillé des vases, le
citoyen Bolo a réuni soixante cinq suffrages, Yves Derrien, quarante quatre et
Yves Le Bihan, quarante quatre. Encore insuffisant pour la majorité absolue.
Et
procédant au troisième et déffinitif, comme le précédent, et dépouillé de
même après les appels nominals à chaque scrutin, le nombre des votants
s’est trouvé monter à cent vingt neuf, le dit citoyen Bolo a réuni en sa
faveur soixante dix huit suffrages ; Yves Derrien, cinquante trois, Yves
Riou pareil nombre, et attendu qu'Yves Derrien est plus âgé qu’Yves Riou,
les dits citoyens Bolo et Yves Derrien, ayant obtenus les suffrages requis par
la Loi, ont été proclamé Président de l’assemblée, et YvesDerrien, secrétaire.
En
conséquence, le Président a annoncé à l’assemblée qu’on allait procéder
à la nomination de trois scrutateurs, par liste simple , à la pluralité
relative des suffrages. L’appel nominal fait, comme devant, les billets comptés
et dépouillés, il s’est trouvé au nombre de cent vingt neuf. Et le
dit scrutin a donné en faveur du citoyen Le Scornet notaire, cinquante sept
suffrages, Savidan, cinquante et un et Yves Le Bricquir trente sept, qui ont réunis
le plus de suffrages. En conséquence, ont été proclamés par le Président de
l’assemblée, scrutateurs déffinitifs ; le dit Bureau ainsi formé a prêté
le serment requis par la Loi, individuellement, ainsi que les votants, en déposant
leurs bulletins au chapeau. Et sur ce qu’il est tard, le Président a déclaré,
quoique l’appel nominal commencé, pour la nomination des Electeurs, la séance
levée et renvoyé à demain, deux de ce mois, à neuf heures du matin, sous nos
seings ; susdits président, secrétaire et scrutateurs, les jours, mois et
an que devant. Yves Derrien, secrétaire, Savidan, scrutateur. Le Scornet,
scrutateur. Yves Le Bricquir, scrutateur. François Bergot, scrutateur .
Bolo, président. Le Bihan, secrétaire provisoire ».
Comme le lendemain
l’assemblée lui paraissait toujours aussi mal disposée, il la quitta avec
ses partisans non sans protester contre les illégalités commises.
L’ignorance de la plupart des citoyens en matière de législation électorale
rendaient ces protestations presque inévitables : emploi du scrutin de
liste pour la désignation du bureau, défaut de prestation du serment
individuel, etc.
«Ce
jour, il était question de procéder à un nouveau scrutin pour la nomination
des Electeurs, invitation faite par le Président au dit citoyen Méléder,
d’instruire l’assemblée sur les motifs qui l’avaient portés à arrêter
le scrutin, commencé hier, et à en faire brûler les bulletins ; ce
dernier a répondu, qu’étant commissaire du gouvernement, et chargé en cette
qualité d’ordres secrets, il ne devoit compte à personne des motifs qui
l’avaient porté à agir. Alors il s’est retiré, en invitant les membres de
l’assemblée à le suivre ; et a été suivi en effet, par le citoyen
Savidan et autres ; dont quelques uns ont enlevé et emporté les listes déposées
au bureau. L’assemblée ayant été ainsi troublée par des hommes qui ont
tenté de la désorganiser ; a saisi le premier instant de calme, pour
reprendre ses travaux. En conséquence, le citoyen Savidan ne se présentant
point pour remplir la place de scrutateur, à laquelle la confiance de ses
concitoyens l’avait appelé, le président a fait proclamer à l’appel
nominal, sur la nouvelle liste qui a été formée et arrêtée à quatre vingt
seize votants présents. Après avoir, par le vœu de l’assemblée, remplacé
provisoirement le citoyen Savidan, par le citoyen Bergot scrutateur été au
Bureau provisoire, et prévenu l’assemblée qu’il était question de nommer
un scrutateur, au lieu et place du citoyen Savidan. L’appel nominal fait comme
dit, et chaque votant ayant fait le serment individuel de haine à la Royauté
à l'anarchie, de fidélité à la République, et de maintenir la
constitution de l’an trois, a écrit ou fait écrire son billet sur le Bureau,
par l’un des scrutateurs, et le tout déposé dans l’urne à ce destinée,
rescencés et dépouillés, il est résulté que le citoyen Le Goff, de la
commune de Ploumilliau, ayant réuni cinquante suffrages, formant la majorité
plus qu’absolue, il a été proclamé scrutateur, au lieu et place dudit
Savidan ; et a pris place en cette qualité au Bureau, après avoir prononcé
le serment ordonné par la Loi.
Ce
fait, le président a prévenu l’assemblée qu’il était question de procéder
à la nomination de quatre Electeurs, l’appel nominal fait, chaque votant
ayant écrit ou fait écrire son bulletin sur le Bureau, et déposé dans
l’urne à ce destiné, le tout rescencés et dépouillés comme devant ,
il est résulté que le citoyen Yves Le Bricquir, de la commune de Ploumilliau,
ayant réuni soixante huit suffrages, Louis Le Goff, de la même commune,
soixante cinq ; le citoyen Guillaume Querrec, de la commune de Ploulech,
soixante huit ; et Yves Cossic, de la commune de Saint Michel-en-Grève,
cinquante trois ; chacun d’eux ayant la majorité absolue, le Président
les a proclamés Electeurs de ce canton.
Ce
fait, le Président a annoncé, à l’assemblée qu’elle allait s’occuper
à la nomination d’un juge de paix du canton, en conséquence appel nominal
fait par le Secrétaire, chaque votant ayant écrit ou fait écrire son bulletin
sur le Bureau, le tout déposé, vérifié et dépouillé comme dessus, il est résulté
que le citoyen Yves Marie Grimault, homme de Loi à Lannion, ayant réuni
soixante cinq suffrages, formant la majorité plus qu’absolue, en conséquence,
il a été proclamé, par le Président, juge de paix de ce canton, et accepté
par le peuple.
Ce
fait, le Président a annoncé, à l’assemblée qu’elle allait s’occuper
à la nomination de quatre accesseurs au juge de paix de chaque commune, et ce
à la pluralité relative. En conséquence l’appel nominal fait, les billets déposés,
rescensés et dépouillés comme le précédent, il est résulté dans la
commune de Saint Michel en Grève, Jean Aurégan, Michel Carré, Mathias Le
Bourhis et François Meuric ; dans la commune de Ploumilliau, les citoyens
Jean Riou, Mathias Quérré, Jacques Le Floch et Yves Rolland ; dans celle
de Trédrès, Michel Le Bras, Jean Querrec, Jean Le Doyen et Silvestre Le Maître ;
et dans celle de Ploulech, Yves Derrien, Yves Lunégan, Yves Le Tensorer et
Rolland Calleunec ; ayant réunis la majorité des suffrages, ils ont été
proclamés comme dessus accesseurs du juge de paix de ce canton.
D’après
ce, le Président a annoncé à l’assemblée qu’elle avait encore à
s’occuper à la nomination d’un Président de canton, en conséquence, appel
nominal fait, chaque votant ayant déposé son billet ainsi que devant yeux
rescensés et dépouillés, il est resulté qu’Yves Riou ayant réuni cinquante
et une voix formant la majorité absolue, il a été proclamé Président du
canton ; mais s’étant présenté ayant demandé et obtenu la parole, a
dit : qu’il remerice l’assemblée du témoignage aussi flatteur qu’honnorable
de sa confiance. ; qu’il regrettait infiniment, que sa santé ne lui
permettait pas d’accepter la place qu’elle venait lui défférer ; la
priant en conséquence d’en nommer un autre en son lieu, et le Président en
acceptant au nom de l’assemblée les remerciements dudit Yves Riou, de la
commune de Ploumilliau, et lui a témoigné en son nom, ses regrets de ce
qu’il avait mérité par ses vertus civiques. Passant à un second scrutin
pour la nomination d’un Président de Canton, appel nominal fait, les billets
écrits, déposés, rescensés et dépouillés comment devant, il est résulté
que le citoyen Yves Derrien père, de la commune de Ploumilliau, ayant réuni
soixante seize suffrages, formant la majorité plus qu’absolue, a été
proclamé Président de ce canton, lequel a accepté.
Ce
fait, le Président a déclaré l’assemblée dissoute, laquelle s’est séparée
à l’instant en faisant des vœux pour le bonheur et la prospérité de la République,
en faisant des cris mille fois de vive la République, périssent les tirants ;
sera la lettre circulaire du vingt six ventose dernier du citoyen Méléder aux
communes de ce canton, contenant l’instruction pour la tenue de l’assemblée
annexée au présent, et déposée ensemble pour y avoir recourir au besoin.
Fait
et arrêté en assemblée ; les jour, mois et an que devant.
Le
Scornet, scrutateur. Le Bricquir, scrutateur. Le Goff, scrutateur. François
Bergot, scrutateur. Bolo, Président. Yves Derrien, secrétaire. Pour expédition
conforme. Signé, Yves Le Beau, président. Le Meleder, commissaire ».
Ci-joint un autre
document détaillant les élections du 2 germinal an 6.
« L’an
six de la République française uni et indivisible, ce jour deux germinal du
matin, les soussignés citoyens français habitant du canton de
Saint-Michel-en-Grève, département des Côtes-du-Nord, certifient et
rapportent qu’ils se sont présentés hier matin à l’assemblée primaire de
ce canton, convoquée dans l’église communale de Saint-Michel, dans le
dessein d’y exercer leurs droits de citoyen et de concourir avec les autres à
la nomination des électeurs et fonctionnaires publics à élire ; qu’ils
se flattaient que le bon ordre, l’exacte observation des lois et la plus
parfaite intelligence devaient régner dans cette assemblée, et que chacun des
membres qui la composait, oubliant tout ressentiment ou motif particulier de mésintelligence,
ne devait s’occuper qu’à concourir de tous ses moyens à faire de bonnes élections,
mais leur surprise a été extrême lorsqu’ils ont vu qu’on violait
ouvertement la Constitution et les Lois dans cette assemblée ; qu’une
minorité factieuse dirigée par cinq ou six chefs, connus dans le canton depuis
le commencement de la Révolution pour être des ennemis déclarés, des hommes
qui dans aucun temps n’ont voulu reconnaître ni la République, ni ses lois,
ni son gouvernement ; les mêmes qui dirigeront les opérations de l’année
dernière et se firent tous nommer les uns électeurs, les autres agents, président
et adjoints municipaux ; cette même minorité dominait l’assemblée au
point que les réclamations des citoyens n’étaient accueillies que par des
menaces.
Le bureau provisoire de
l’assemblée, une fois composé, on procéda à un appel nominal pour la
nomination d’un président et d’un secrétaire définitif et à la majorité
des suffrages ;cependant, malgré les réclamations réitérées de
plusieurs citoyens on persista à continuer cette nomination par un scrutin de
liste. A l’appel nominal on s’aperçut que l’on avait porté sur la liste
un nombre considérable de noms d’individus qui ne réunissaient pas les
qualités requises pour voter, on réclama encore contre cette infraction à la
Loi, en demandant l’extraction de ces noms de la liste des votants. Notamment,
celui de Jacques Lunegan, beau-frére d’émigré, mais ce fut en vain.
L’appel nominal se faisait d’ailleurs d’une telle vitesse, que l’on
s’aperçut que plusieurs qui n’étaient même portés sur aucune liste, déposeront
des billets dans l’urne et que d’autres en déposeront plusieurs pour le même
scrutin.
Le président et secrétaire définitif
une fois nommés, ils devaient avant tout prêter devant l’assemblée le
serment individuel prescrit par l’art. onze de la Loi du 19 fructidor dernier ;
et faire prêter le serment par chaque membre de l’assemblée, avant de
commencer aucune autre opération. Cette formalité a été violée, le président
sans prêter aucun serment fait commencer le scrutin pour la nomination de trois
scrutateurs, qui se trouvent nommé par un même scrutin à la pluralité
relative des suffrages contre les dispositions formelles de la Loi, qui exige la
majorité absolue aux deux premiers scrutins pour la nomination des scrutateurs
définitifs.
Les amis de l’ordre et des
lois ne purent voir qu’en gémissant ces violations multipliées et la
conduite du bureau qui ne faisait aucun effort pour les empêcher, au contraire,
il permettait d’écrire des bulletins dans tous les coins du local de ses séances
et les recevoir comme s’ils avaient été écrits sur le bureau et en sa présence,
il permit même qu’un particulier de Ploumilliau (Mathieu Ollivier) prit place
au bureau pour y faire des bulletins pour tous ceux qui s’adressaient à lui,
malgré que cet homme n’avait aucune qualité n’étant pas scrutateur, en même
temps un nommé Yves Cossic (meunier depuis un an, était domestique depuis son
enfance, c’est un des électeurs nommés par l’assemblée de l’église)
avait aussi établi un bureau de fabrique de billet dans le portail de l’église,
les bons citoyens renouvelleront donc encore leurs justes réclamations contre
toutes ces opérations nulles et inégales, mais c’est toujours inutilement,
ils ne sont point écoutés et on ne répond à leurs réclamations, que par des
menaces et des huées. Il était alors environ les quatre heures et demi de
rellevées, le trouble et le désordre étaient portés à leur comble dans
l’assemblée, les factieux insultaient et menaçaient tout citoyen qui avait
le courage de demander l’exécution des Lois, et le bureau fait par faiblesse
ou dans le dessein de protéger ce parti, ne prenait aucune mesure pour rétablir
l’ordre, malgré qu’il était entouré de la force armée ; enfin les
bons citoyens virent le moment ou il eut fallu en venir aux mains, mais voulant
éviter des scènes aussi scandaleuses, ils prirent la résolution de se retirer
et de faire scission avec une assemblée dans la quelle il n’existait plus ni
liberté ni sûreté. Ils voulurent faire recevoir cette déclaration par le
bureau, mais ils ne furent pas plus écoutés que dans leur réclamation précédente.
Les bons citoyens voulant faire
un dernier effort auprès de l’assemblée, s’y sont rendus à neuf heures de
ce jour deux Germinal, espérant trouver les esprits plus calmes et mieux disposés
à faire droit sur leurs justes réclamations et à se conformer aux règles
prescrites par les Lois pour les élections ; dans cette persuasion ils ont
renouvelé, développé, avec toute la décence et les égards … L’assemblée
leurs réclamation de la veille, en conjurant, au nom du salut public, tous les
votants à se réunir de cœur et de volonté pour concourir aux opérations à
faire et obtenir un heureux résultat, mais ils n’ont pas été mieux
accueillis que la veille, il parut au contraire que le parti dominateur était
plus décidé que jamais à faire son plan. Il ni avait plus à balancer et les
bons citoyens déclarèrent à l ‘assemblée qu’ils se retireraient définitivement
dans un autre local pour y tenir l’assemblée du canton, cette déclaration
fut faite au bureau, avec invitation d’en faire mention dans le procès
verbal.
Les mêmes citoyens se sont de
suite transportés à la maison commune pour demander que la municipalité leurs
désigne un local pour la tenue de leur assemblée primaire, celle-ci en faisant
droit sur leurs réclamations, leur a désigné la maison commune de
Saint-Michel.
En conséquence les mêmes
citoyens réunis dans le local désigné ont invités les quatre plus âgés
d’entre eux sachant lire et écrire à se présenter au bureau pour remplir
les fonctions de président et scrutateurs provisoires. Le citoyen René Thomas
a été reconnu doyen d’âge a été proclamé président et les citoyens
Louis Bolo, Yves Jacques Savidan et Jean Le Levier, reconnus les plus âgés,
sachant lire et écrire ont été proclamé scrutateurs et le citoyen
Jean-Baptiste Prigent, reconnu le plus jeune de l’assemblée sachant lire et
écrire a été proclamé secrétaires. Alors le président a annoncé que
l’assemblée primaire du canton de Saint-Michel-en-Grève, se tenait à la
maison commune et a invité tous les bons citoyens à y venir voter ;en même
temps, il a invité la municipalité à lui remettre une liste des citoyens
ayant droit de voter ; ce qui a été fait après avoir extrait de cette
liste, tous ceux qui ne réunissaient pas les qualités requises, notamment ceux
qui ne se trouvent pas compris personnellement et nominativement sur les
derniers roles des contributions directes du canton, les déserteurs, les réquisitionnaires
et tous ceux compris dans les lois des 29 frimaire et 5 ventose dernier
relatives aux ex-nobles, parents des émigrés, aux rebelles, aux chouans, aux
amnistiés. Il a annoncé ensuite que l’on allait procéder à l’appel
nominal pour la nomination d’un président définitif par un scrutin
individuel et à la majorité absolue des suffrages. Cet appel commencé et
terminé, chaque votant s’est présenté à son tour au bureau pour écrire ou
faire écrire son bulletin, qu’il a ensuite déposé lui-même dans le vase
destiné à cet effet, il a déposé en même temps dans un autre vase un autre
billet, sur lequel doit porter son propre nom ; il a été également fait
un réappel de tous ceux qui n’ont point répondu au premier, et celui terminé,
le président a déclaré le scrutin clos. Recensement fait des bulletins déposés,
ils se sont trouvés au nombre de cent trente quatre ; dépouillement en
fait , le citoyen Jean François Le Méléder a réuni cent deux suffrages
et a été en conséquence proclamé président définitif de l’assemblée
L’appel nominal recommencé
et chaque votant ayant écrit ou fait écrire son bulletin sur le bureau et déposé
dans l’urne, le scrutin a été déclaré clos par le président, recensement
en fait, les billets se sont trouvés au nombre de cent trente quatre qui dépouillés
ont données au citoyen Yves Jacques Savidan cent dix suffrages, en conséquence
le dit Savidan a été proclamé secrétaire définitif par le président.
En l’endroit le président et
le secrétaire définitifs ont individuellement prêtés devant l’assemblée
le serment suivant « Je jure haine à la Royauté et à l’anarchie, fidélité
et attachement à la République et à sa Constitution de l’an Trois »,
ce serment écrit en gros caractère sur un cartean de papier a été placé
contre le vase destiné à recevoir les bulletins. Le président a annoncé que
l’on va procéder à la nomination de trois scrutateurs par un scrutin de
liste simple. L’appel nominal et le réappel terminé et chaque votant s’étant
présenté à son tour pour écrire ou faire écrire son bulletin, à, avant de
le déposer dans l’urne, prononcé à haute voix le serment ci-dessus refferé,
ce scrutin déclaré clos et recensé, les bulletins se sont trouvés au nombre
de cent trente neuf, dépouillement en fait, les citoyens Yves Laouenan (NDLR :
il semble qu’il ait été le procureur fiscal de la juridiction de Lanascol et
Kermenguy en Ploumilliau), Méno et Prigent sont proclamés scrutateurs définitifs
par le président et prennent en conséquence place au bureau.
Le président fait lecture à
haute voix de l’article 7 du titre 1er de la Loi du 25 fructidor an
3. Ainsi congé, les président, secrétaire et scrutateur sont personnellement
responsables de tout ce qui se ferait dans les assemblées primaires et
communales d’étranger à l’objet de leur convocation et de contraire à la
Constitution, après cette lecture le président a déclaré qu’il ne mettra
aux voix aucune proposition étrangère aux objets pour les quels
l’assemblée est convoquée ; le secrétaire a également déclaré
qu’il ne en contraire fait à l’acte Constitutionnel où à une loi
quelconque ; le secrétaire a également déclaré qu’il ne consignera
dans le procès verbal aucune notion, discussion ou délibération qui aurait le
même vice.
Le nombre des votants présents
à l’assemblée ne s’élevant pas à deux cent, le président a déclaré
qu’il ni avait pas lieu de se diviser en bureau.
Ensuite le secrétaire a donné
lecture à l’assemblée du titre 3 de la Constitution et de l’instruction décrettée
le 18 ventose dernier sur la tenue des assemblées de l’an six, le président
a ensuite donné lecture de l’article 376 de la Constitution ainsi conçu
« les citoyens se rappeleront sans cesse ; que c’est de la sagesse
du choix dans les assemblées primaires et électorales que dépendent
principalement la durée, la conservation et la prospérité de la République ».
Cet article écrit en gros caractère sur un cartean de papier a été
aussi placé dans le lieu le plus apparent de la salle.
Aucune réclamation ne s’étant
élevée sur le droit de voter, le président a annoncé qu’on allait procéder
à l’appel nominal pour la nomination de quatre électeurs par un scrutin de
liste et à la majorité absolue des suffrages ; cet appel fait et chaque
votant ayant fait écrire ou écrit et déposé son bulletin dans l’urne, le
scrutin déclaré clos, le recensement a donné cent trente neuf bulletins. Le dépouillement
fait, Jean François Le Méléder a réuni quatre vingt neuf suffrages, Yves
Jacques Savidan, quatre vingt huit, Jean Baptiste Prigent quatre vingt huit et
Yves Derrien de Ploulech, soixante quinze. En conséquence, les citoyens Le Méléder,
Savidan, Prigent et Derrien ont été proclamés électeurs.
Il a été procédé de suite
à l’appel nominal pour la nomination d’un juge de paix par un scrutin
individuel et à la majorité absolue, les billets faits, déposés et recensés
comme dessus, se sont trouvé au nombre de cent trente neuf. Dépouillement en
fait, le citoyen Yves Jacques Savidan de Ploumilliau a réuni cent suffrages et
a été en conséquence proclamé Juge de Paix du canton de St Michel.
Le président a encore annoncé
que l’on allait recommencer l’appel nominal, pour la nomination d’un président
de l’administration du canton. Cet appel fait, les billets déposés et recensés
se sont trouvés au nombre de cent vingt quatre, dont le dépouillement a donné
au citoyen Pierre Callegan de Trédrez cent douze suffrages. En conséquence, il
a été proclamé président de l’administration municipale du canton de St
Michel-en-Grève.
En l’endroit le président a
interpellé le citoyen Savidan, Juge de Paix en exercice de déclarer le nombre
d’assesseurs, et par commune dont les fonctions sont actuellement expirées,
et celui-ci ayant déclaré que tous les assesseurs sont dans le cas de sortir
de fonction dans ce moment, ayant été tous nommés à la fois dans les assemblées
de l’an 4. Le président a annoncé à l’assemblée qu’elle avait encore
seize assesseurs à choisir dont quatre devront être pris dans chacune des
communes du canton et que cette nomination doit se faire par un scrutin de
liste. Appel nominal fait et les bulletins déposés et recensés comme devant ,
se sont trouvés au nombre de cent douze, dont le dépouillement a donné à
Guillaume Le Calvez de Ploumilliau, cinquante huit suffrages, à Jean Le Doyen
de Trédrez, cinquante neuf et à Nicolas Meuric de St Michel, cinquante sept.
Ces trois citoyens ayant réuni la majorité absolue des suffrages, ont été
proclamée assesseurs du Juge de Paix.
On a procédé à un second
tour de scrutin dans les formes ci-dessus dites, les billets déposés et recensés
se sont trouvés au nombre de cent douze. Le dépouillement fait, Guillaume Le
Gall de Ploumilliau a réuni soixante dix voix ; François Le Dantec de
Ploulech, soixante cinq et Joseph Poëns de St Michel, soixante . Ces trois
citoyens ayant réunis la majorité absolue, ont été proclamés assesseurs du
Juge de Paix.
L‘appel nominal a commencé
pour un troisième tour de scrutin et le président a annoncé à l ‘assemblée
que la majorité relative des suffrages est désormais suffisante pour être élu ;
les billets faits, déposés et recensés comme devant, se sont trouvés au
nombre de cent douze dont le dépouillement a donné à Yves Le Tinevez
de Ploumiliau, cinquante voix, à Yves Hello, d’idem, quarante ;
à Guy Le Boubennec de Trédrez, quarante huit ; à Yves Le Roic, d’idem,
quarante deux ; et à Yves Le Levier, aussi de Ploulech, trente ; à
Jean Le Bourzec de St Michel, trente cinq suffrages et à Joseph Philippe,
d’idem, vingt huit suffrages. Ces citoyens ayant réuni la majorité relative
de suffrages ont été proclamés assesseurs du Juge de Paix.
En l’endroit le président a
annoncé à l’assemblée que toutes les opérations et nominations qu’elle
avait à faire sont terminées, et qu’en conséquence l’assemblée primaire
du canton de Saint-Michel est dissoute, mais avant de lever la séance, le secrétaire
a donné lecture à l’assemblée du procès verbal de ses séances et opérations,
dont la rédaction a été approuvée dans tout son contenu.
Fait et rédigé dans le local
de l’assemblée primaire, séance tenante, ce dit jour deux Germinal an six de
la République française une et indivisible, sous les seigne des membres du
bureau provisoire et du bureau définitif environ les huit heures et demie du
soir ; ainsi signé sur la minute J. Lvier ; R. Thomas ; Bolo,
scutateurs provisoires ; J.B. Prigent ; secrétaire provisoire et
scrutateur définitif ; Meno, scrutateur ; Laouenan ; Savidan,
scutateur provisoire et secrétaire définitif et Le Meleder, Président définitif.
Signé Yves Le Beau, Le Meleder»
Le 2 germinal an 6 (22 mars
1798)
« Assemblée
extraordinaire de l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève
du département des Côtes du Nord, tenue par les citoyens Le Beau président,
Meurou, Le Guern et Daniel adjoint de Tredrez. Absent les citoyens Bolo président
de la 1ère assemblée, Bergot et l’Horset et son adjoint occupé
à la même assemblée. Présent le commissaire du directoire exécutif.
Environ les neuf heures et
demie du matin, un grand nombre des citoyens du canton, s’est présenté au
bureau municipal où nous avons été invité à nous réunir, lesquels nous ont
exposés que s’étant présentés hier à l’assemblée primaire de ce canton
dans le desain d’y concourir de bonne foi à l’élection des fonctionnaires
publics que cette assemblée avait à nommer, se flataient que la meilleur
intelligence reignera entre tous les membres de cette assemblée, et que chacun
animé du désir de concourir à la … de la République et de la constitution
ferait son possible pour parvenir à une bonne élection en se conformant
exactement à la constitution et aux lois relatives à cet objet, mais sa
surprise a été grande, lorsqu’il a vu que l’on violait ouvertement toutes
les lois et que le bureau a été formé par le désordre et sans suivre encore
les formalités requises, qu’environ les quatre heures et demi de relevée, le
trouble a été porté à son comble au point que le bureau n’a jamais pu y réunir,
alors les citoyens semble obligés de se retirer ont déclarés leur intention
de se séparer de cette assemblée et de vouloir tenir leur assemblée primaire
dans un autre local mais cette déclaration ne fut point exécutée. Ce qu’il
les a forcé de la renouveller ce matin, en conséquence ils invitent la
municipalité à leur désigner un local commode pour tenir leur assemblée.
L’administration après avoir entendu le commissaire du directoire exécutif désigne
pour local aux réclaments le bureau municipal de cette commune comme étant le
seul endroit commode de St Michel ».
Le 10 germinal an VI (30 mars
1798)
« L’an VI de la République
française uni et indivisible. Ce jour 10 germinal à neuf heures du matin. En
exécution de la loi du dix huit ventôse dernier contenant instruction sur la
tenue des assemblées primaires et communales et de la convocation faite par le
citoyen François Le Guern, agent municipal de la commune de St Michel-en-Grève,
le cinquième jour du courant, les habitants de la dite commune de St
Michel-en-Grève s'étant assemblées dans la maison commune du dit St Michel
pour procéder à la nomination d'un agent et d'un adjoint municipal de la dite
commune. L’appel nominal fait, on a commencé par former le bureau provisoire.
Le citoyen René Thomas, reconnu pour le plus ancien d’âge a pris place au
bureau en qualité de président provisoire après l’invitation qui lui en a
été faite par les concitoyens. Le citoyen Pierre Le Treut reconnu le plus
jeune de l’assemblée a été proclamé secrétaire provisoire et les citoyens
Gabriel Ange Bahic, Jean Aurégan et François Le Guern les plus âgés après
le président ont été proclamés scrutateurs provisoires, alors le président
a annoncé à l’assemblée que le bureau n’était pas définitivement
constitué et qu’on allait s’occuper de la nomination au scrutin et à la
pluralité absolue des suffrages de la nomination d’un président définitif
de l’assemblée, d’un secrétaire et de trois scrutateurs aussi à la
pluralité absolue des suffrages et procédant aux dites nominations comme dit
et appel nominal préalablement fait par le secrétaire des citoyens de la dite
commune ayant droit de voter on a procédé à la nomination d’un président définitif
par la voie du scrutin individuel.
Les billets écrits sur le
bureau déposés dans l’urne comptés et recensés se sont trouvés au nombre
de 25 égal à celui des votants. Reappel fait le président à lecture le
scrutin fermé, lequel dépouillé a donné dix huit suffrages au citoyen René
Thomas qui ayant réunis la majorité plus qu’absolue a été proclamé président
définitif de l’assemblée. Procédant ensuite à la nomination du secrétaire
comme dit et appel nominal fait le même nombre de votants s’y est trouvé.
Les billets écrits sur le bureau déposés dans l’urne, comptés et recensés
se sont trouvés au nombre de vingt cinq dépouillement est fait le citoyen
Bahic a obtenu vingt suffrages formant la majorité plus qu’absolue et a été
proclamé secrétaire définitif après quoi le président a annoncé à
l’assemblée qu’on allait procéder à la nomination de trois scrutateurs
par le scrutin de liste simple et à la pluralité absolue des suffrages appel
nominal fait par le secrétaire le même nombre de votants sy est trouvé, les
billets sur lesquels on avait écrit trois noms pour la nomination des
scrutateurs définitifs, se sont aussi trouvés au nombre de vingt cinq ; dépouillement
est fait comme devant, le citoyen Jean Aurégan a obtenu vingt et un suffrages,
Pierre Le Treut dix sept et François Le Guern quatorze. Lesquels ayant obtenu
la majorité absolue ont été proclamés scrutateurs définitifs de l’assemblée
et ont tous pris place au bureau en cette qualité. Le bureau étant définitivement
constitué, tous les membres ont prêté le serment individuel de haine à la
Royauté et à l’anarchie, de fidélité et d’attachement à la République
et à la Constitution de l’an 3.
Après quoi, le président a annoncé à l’assemblée
qu’on allait procéder à la nomination d’un agent municipal de la commune
par la voie du scrutin et à la pluralité absolue des suffrages. Appel nominal
fait, chaque votant ayant écrit ou fait écrire son bulletin sur le bureau. Les
votants se sont trouvés au nombre de 25 qui ont tous prêtés le serment
prescrit par la loi en déposant leur bulletin dans le vase à ce destiné, dépouillement
en fait, les billets se sont trouvés au nombre de 25 qui ont donné 24
suffrages en faveur du citoyen François Le Guern qui a été à l’instant
proclamé par le président agent municipal de la dite commune et en faveur du
citoyen Jean Aurégan une, après quoi le président a annoncé à l’assemblée
qu’on allait procéder à la nomination d’un adjoint municipal de la même
commune à la pluralité relative des suffrages appel nominal fait chaque votant
ayant écrit ou fait écrire son bulletin comme devant, le même nombre de
votants sy est trouvé au nombre de 25 dont le dépouillement a donné 14
suffrages en faveur du citoyen Michel Carré et 11 en faveur du citoyen Pierre
Le Treut. En conséquence le citoyen Michel Carré a été proclamé adjoint
municipal de la dite commune lesquels agents et adjoints municipaux ont acceptés.
Ce fait, le président a déclaré l’assemblée dissoute. Fait et arrêté les
dits jours et cy que devant. Signé Bahic, secrétaire ».
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