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LA PAROISSE DE SAINT-GOUSTAN DE RHUYS |
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A l'origine, le quartier de la presqu'île de Rhuys qui a formé cette paroisse de Saint-Goustan-de-Rhuys, du territoire de Vannes n'avait vraisemblablement pour le desservir que les religieux de l'abbaye de Saint-Gildas. Mais, avec le temps, les déboisements successifs de la forêt qui couvrait la presqu'île y donnèrent lieu à l'établissement de villages assez nombreux, assez considérables et surtout assez éloignés du monastère, pour que la chapelle de l'abbaye ne pût contenir tout le monde, attendu d'ailleurs que les moines étaient alors en grand nombre. La nécessité d'une église distincte et d'un clergé spécialement affecté au service de cette population se faisait donc sentir, et comme le village groupé auprès du couvent était le plus populeux, on résolut d'en faire le siège de la nouvelle paroisse. Il serait peut-être difficile de fixer l'époque à laquelle ce projet fut exécuté. Toutefois, il ne paraîtrait pas téméraire de la placer après la grande restauration religieuse de la première moitié du XIème siècle, alors que saint Félix eut rendu son ancienne splendeur à la vieille abbaye et que la foule des fidèles et des pèlerins accourait de tous les environs aux glorieux tombeaux de saint Gildas, de saint Goustan, de saint Bieuzy, de saint Gingurien et de saint Ehoarn, renfermés dans la belle chapelle abbatiale. Aussi le caractère architectural de l'église paroissiale, construite auprès de la chapelle de l'abbaye, permet-il de la rapporter à la fin du XIème ou au commencement du XIIème siècle, et de la considérer comme un édifice à peu près contemporain de cette chapelle que l'on sait avoir été bâtie sous le gouvernement de saint Félix (1008-1038). Mais, comme elle fut placée sous le vocable de saint Goustan, mort en 1048, on ne peut mettre sa construction que vers la fin de ce siècle ou la première partie du siècle suivant.
Abandonnée pendant la Révolution et rasée depuis, pour augmenter le cimetière qui l'entourait, elle n'avait qu'une seule nef, avec sacristie au pignon du levant, deux chapelles latérales et trois dans l'abside. Ces chapelles étaient celles de Notre-Dame, de la Trinité, de Saint-Jean, de Sainte-Barbe et de Saint-André.
D'autres édifices religieux s'élevaient sur le territoire de la paroisse : c'étaient les chapelles de la Sainte-Vierge ou de Kerusen, à l'entrée du bourg et sur le chemin de Saint-Gildas à Sarzeau, et de Saint-Louis, au village de Kercambre ; de Saint-Gildas et de Notre-Dame-du-Confort, dans l'île de Houat, et de Saint-Goustan, dans l'île d'Hœdic. Ces deux îles faisaient, en effet, partie de la paroisse et étaient desservies par des curés, qui, payés par l'abbaye, administraient les sacrements à leurs habitants, y exerçaient toutes les fonctions curiales et tenaient, comme dans de véritables trêves, les registres de baptêmes, mariages et sépultures.
A la tête de la paroisse, se trouvait, non un recteur, mais un vicaire perpétuel, présenté par l'abbé qui jouissait de tous les droits de recteur primitif. Outre la jouissance du presbytère, accompagné d'une petite cour et d'un jardin convenable, ce vicaire recevait de l'abbaye une pension annuelle ou portion qui varia avec le temps. Quant aux dîmes, il n'avait rien à prétendre ; elles étaient perçues par plusieurs décimateurs, tels que l'évêque de Vannes, l'abbaye, les Trinitaires de Sarzeau, les cisterciens de Prières et le prieur d'Arzon, tous tenus aux réparations de l'église paroissiale et de son chancel.
Pour ne point répéter ici ce que j'ai écrit ailleurs (Histoire de Saint-Gildas de Rhuys ; Vannes, Galles, 1869), je me contenterai d'ajouter que, si saint Goustan était le titulaire de l'église paroissiale et avait donné son nom à la paroisse, saint Gildas était toujours resté patron local ; que les paroissiens de Saint-Goustan ayant embrassé et toujours conservé l'heureuse habitude de la réception fréquente des sacrements et des autres pratiques religieuses, le vicaire perpétuel avait besoin de nombreux auxiliaires, ce qui explique la présence presque continuelle de prêtres aux villages de Kerfagot, de Kercambre et du Net, sans parler du curé et souvent d'un sous-curé fixés au bourg ; enfin que la chapelle abbatiale est maintenant devenue église paroissiale, ce qui justifie la substitution du nom de paroisse de Saint-Gildas à celui de paroisse de Saint-Goustan.
Vicaires de Saint-Goustan de Rhuys.
1481-1493. Yves Vitré,
originaire de la presqu'île de Rhuys et simultanément vicaire perpétuel d'Arzon.
1578-1580. Luis Cadoret, probablement de la famille des seigneurs de Kercambre.
1593-1598. Guillaume Le Scoarnec, précédemment recteur d'Ambon, mourut ici
vers 1598.
1598-1603. R. Bertrand Riguidel, originaire de Grand-Champ,
résigne entre les mains du Pape, le 16 avril 1603, en faveur du suivant, mais
avec réserve d'une pension annuelle de 50 livres.
1603-1621. Gildas Le
Quellec, né sur cette paroisse, pourvu en Cour de Rome, le jour même de la
résignation de son prédécesseur, prit possession le 17 août de la même année.
On ne sait exactement ni quand ni comment finit son rectorat.
1621-1632.
Jean Laudriec, prêtre de cette paroisse et neveu du précédent titulaire, fit
bâtir le presbytère actuel qui a été seulement agrandi en 1822. On n'a pas
trouvé l'acte de son décès.
1682-1683. Barthélemy Moran. Son nom ne figure
pas sur les registres paroissiaux ; mais il est donné par une ancienne liste des
vicaires perpétuels de Saint-Goustan de Rhuys, dressé par M. l'abbé Marot.
1683-1719. Guillaume Raoul, originaire et prêtre de cette paroisse. Pendant
son vicariat, il se fit, en 1692, de grandes réparations à l'église paroissiale,
durant lesquelles le service curial fut transféré à la chapelle de Notre-Dame de
Kerusen. Décédé, dans sa propre maison au bourg, le 16 mai 1719, il fut inhumé,
le 19, dans le chœur de son église.
1719-1740. Julien Raoul, né aussi sur
la paroisse et sans doute de la famille du précédent, présenté par le prieur
Claustral de l'abbaye, pourvu par l'Ordinaire, le 23 mai 1719, prit possession
le 31 du même mois. En 1727, il eut de graves démêlés avec le prieur claustral
au sujet de la grand'messe du dimanche de Pâques, que ce dernier voulait, comme
c'était son droit de recteur-primitif, chanter dans l'église paroissiale,
privilège dont Raoul lui dénia publiquement l'exercice. Décédé, à l'âge de 51
ans, le 26 décembre 1740, il fut enterré, le 28, dans le cimetière.
1740-1744. Dominique Le Gurun, originaire et curé de l’ile de Houat, venait
d'arriver au vicariat perpétuel de Quibéron, lorsque celui-ci vaqua. Pour se
rapprocher de M. de Villeneuve, abbé de Saint-Gildas et son bienfaiteur, il se
hâta de résigner Quibéron et fut présenté pour Saint-Goustan par
le susdit abbé. Pourvu par l'Ordinaire, le 2 novembre 1740, il prit possession
le 4. Décédé au presbytère, à l'âge de 39 ans, le 15 octobre 1744, il fut
enterré, le lendemain, mais on ne sait où, l'acte de son décès ne le disant pas.
1744-1753. R. François Le Franc, né à l'Ile-d'Arz et curé de Quibéron,
présenté par le même abbé de Villeneuve, pourvu par l'évêque, le 18 novembre
1744, prit possession le lendemain. Devenu vicaire perpétuel de Quibéron, il
résigna Saint-Goustan, le 16 mars 1753, entre les mains de l'abbé.
1753-1757.
R. Jean-Baptiste Le Thiec, originaire aussi de l'Ile-d'Arz et curé de
l’Ile-aux-Moines, présenté par l'abbé et pourvu par l'Ordinaire, le 14 mai 1753,
prit possession le 16. Dès le 19 octobre 1757, il résigna entre les mains de
l'abbé, sans que l'on sache ce qu'il devint ensuite.
1757-1758. R. Philibert
Pérennès, natif et curé de Plougoumelen, présenté par l'abbé, pourvu par
l'évêque, le 16 décembre 1757, prit possession le 21. Il ne se plaisait sans
doute pas ici, car, le 31 juillet de l'année suivante, il résigna entre les
mains du patron et cela pour retourner à Plougoumelen.
1759-1761. François
Guillemot, curé de Ploërdut, présenté par l'abbé, pourvu par l'Ordinaire, le 3
janvier 1759, prit possession le 9. Révoqué de son bénéfice, il se retira à
Paris, où il fut trouvé mort dans sa chambre, rue des Cordeliers, le 26 janvier
1766, à l'âge de 45 ans, et enterré dans le cimetière de la paroisse de
Saint-Benoît.
1761-1782. Julien-Marie Le Pan, originaire et prêtre de
Sarzeau, pourvu par le Souverain-Pontife, le 14 avril 1761, par dévolut sur le
précédent, ne put obtenir de l'Ordinaire le visa de ses provisions, qu'il dut
demander au métropolitain. En conséquence, il ne put prendre possession
canonique que le 15 avril 1764. Décédé au presbytère, à l'âge de 63 ans, le 27
février 1782, il fut inhumé dans le cimetière.
1782-1807. Jean Le Duin,
natif d'Ambon et curé du Guerno, alors trêve de Noyal-Muzillac, était docteur en
théologie, avait professé l'Écriture-Sainte au séminaire des Eudistes à Rennes,
se trouvait à remplir les fonctions de directeur de la Retraite des hommes à
Vannes, lorsque ce vicariat ayant vaqué, sa dévotion pour cette terre des saints
le lui fit désirer, tandis que ses talents et ses titres lui eussent permis
d'aspirer aux meilleurs bénéfices du diocèse. Pourvu par l'Ordinaire, le 1er
mars 1782, il en prit possession le 3. Depuis cette époque jusqu'à
la Révolution, il ne manqua jamais de consigner sur les registres paroissiaux
tous les événements de quelque importance qui s'accomplissaient dans sa région.
On ignore ce qu'il devint pendant la tourmente révolutionnaire. Maintenu à la
tête de sa paroisse, après le Concordat, il prêta, comme recteur de
Saint-Gildas-de-Rhuys, serment entre les mains du préfet du Morbihan, le 9
novembre 1802. Décédé au presbytère, le 10 septembre 1807, il fut inhumé, le 12,
dans le chœur de l'ancienne église paroissiale, maintenant convertie en
cimetière, et ou sa pierre tombale se conserve encore.
(Abbé Luco).
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