Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

VASSAUX ET DROITS SEIGNEURIAUX

  Retour page d'accueil      Retour "Ville de Rieux"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

I. — LES VASSAUX DU SIRE DE RIEUX.

Dans le régime féodal, on distinguait les vassaux directs qui tenaient leur fief du seigneur suzerain, et les arrière-vassaux, dits encore vavasseurs, à qui un seigneur, vassal lui-même, avait concédé des domaines, tous à charge de services. Au-dessous d'eux, étaient les roturiers ou non-nobles.

Nombreux étaient ces vassaux et arrière-vassaux dans le vaste Comté de Rieux ; citons seulement ceux de la paroisse de Rieux.

1. — La Bousselaie.

Très ancienne maison, ayant moyenne et basse justice, droit et devoir de salage sur les vaisseaux de sel passant au pont de Rieux, le quart d'un devoir seigneurial du passage d'Aucfer, plus 2 sols 6 deniers sur les passagers une semaine sur quatre et la totalité du devoir les jours de foire. Ces jours-là, par contre, le sire de la Bousselaie devait un homme d'armes pour maintenir l'ordre. Le fief du Bot en dépendait. La Bousselaie avait une chapelle dans l'église de Rieux.

Après la famille de la Bousselaie, le fief fut porté aux de la Haye par le mariage de Marie de la Bousselaie avec le sire de la Haye vers 1500.

2. — Comenan.

La famille de Comenan [Note : Comenan signifie domaine] est mentionnée dès 833 au Cartulaire de Redon. Au début du XIVème siècle, elle est toujours là. Elle comparait aux Réformations de Rieux et de Pluherlin, de 1426 à 1536, époque où elle se fond dans la famille de Rieux.

En 1351, Perrot de Comenan est l'un des champions du Combat des Trente, mais du côté des Anglais. En 1380, Jehan de Comenan, chevalier, fait partie de la montre de du Guesclin à Caen. En 1420, Morice de Comenan est dit le bien amé et féal chambellan du duc Jehan, titre également de son fils Pierre, en 1451.

La seigneurie de Comenan jouissait de la haute, moyenne et basse justice qu'elle exerçait « par ses sénéchal, alloué, lieutenant, procureur et greffier, tant en l'auditoire de la ville de Rieux qu'au village de la Poterie et au bourg d'Allaire, au lieu accoutumé ». Sa juridiction s'étendait sur de nombreux villages de Rieux et sur ceux d'Ayon, des Chênes et de Bocquéreux, en Allaire.

3. — La Ricardaie.

En 1427, d'après la Réformation, ce fief est « à Guillaume de Beaubois, antienne (ancienne), et y a métier franc, qui le fait labourer par valets, et y demoure ».

La Ricardaie avait moyenne et basse justice, qui s'exerçait à Rieux, la Poterie, Allaire et Béganne, où étaient ses importants domaines. Elle percevait des droits sur le port et le passage d'Aucfer, droits dont étaient exempts la famille du seigneur, ses gens, ses serviteurs et ses fermiers. Son moulin à vent était situé sur la lande de Bériolet. En retour, le seigneur de la Ricardaie devait au sire de Rieux, foy, hommage, rachapt et 45 sols de rente.

4. — Le Plessix de Ressac, ou de Limur.

Aujourd'hui simple ferme de Saint-Jean-la-Poterie, désignée sous le nom de Plessix-Limur, elle ne possède comme vestiges de son antique importance qu'une voûte portant un bâtiment à étage. L'ancien château a totalement disparu. Les titres du couvent des Trinitaires de Rieux nous apprennent qu'il avait été fondé au début du XIVème siècle par la famille de Ressac, éteinte au XVIème siècle après avoir occupé de hautes charges.

Olivier de Ressac, chevalier, vivait en 1345. Sa femme fonde une messe par semaine au couvent pour elle, son mari et ses parents, de 3 livres de rente. Son fils Olivier en fonde deux par semaine au même couvent, à l'autel Sainte-Marguerite. Il comparaît aux Montres de janvier et février 1375 avec Olivier et Perrot de Comenan.

Sa fille, Agathe, épouse Charles de la Ville-Audren. Ce chevalier fut l'un des personnages les plus en vue de son temps par sa bravoure dans les combats et sa charge d'écuyer à la Cour ducale. Le 18 avril 1423, il signe le Traité d'alliance entre les Etats de Bretagne et le duc de Bourgogne. Comblé d'honneurs, il se retire au Plessix de Ressac où il reçut au moins huit fois le duc Jean V, de 1439 à 1442. Celui-ci, grand voyageur, aimait à parcourir son duché et à se reposer familièrement chez ses vassaux. Il se trouva particulièrement au Plessix le 3 septembre 1440, jour où y fut faite la donation des terres confisquées à Gilles de Retz, le fameux Barbe-Bleue. Mort sans héritiers en 1445, sa famille se fondit en celle de Kerguézengor. A la fin du XVème siècle, le Plessix de Ressac est devenu propriété de l'antique Maison de Limur qui lui donna son nom.

Au bas de la cour du château s'élevait la chapelle, enfeu des seigneurs du Plessix.

Ce fief avait haute, moyenne et basse justice, droit de fuyes, colombiers, garennes, four banal, moulin à eau et à vent ; droit de recevoir 16 sols et 2 pots de chaque potier marié, 8 sols des veufs, 1 pot chaque année des autres, et, de plus, deux corvées sur chaque homme, l'une à battre, l'autre à faucher. Par ailleurs, la paroisse de Rieux lui devait, par an, 72 livres 16 sols, 13 bois­seaux 3/4 d'avoine, 8 perdrix, 3 chapons, 2 poules.

Le Plessix avait sous sa dépendance le village de la Poterie où, de temps immémorial, se tenait une foire le jour de la Saint-Jacques, 1er mai ; le seigneur y avait « ses droits de coustume et d'estallage ordinaire et acoustumé ».

5. — Kerbonnaire.

Nous ignorons à qui appartenait cette seigneurie dans le haut Moyen-Age ; nous savons seulement que le 21 février 1442, le duc Jean V s'y rendit pour y faire un court séjour après avoir passé au Plessix.

6. — Camzon.

La très ancienne famille de Camzon a pour berceau le vieux manoir de ce nom, en Plaudren.

Dès 1377, écuyer Poncet de Camzon rend aveu de sa seigneurie au sire de Rieux à Peillac. Sylvestre de Camzon est l'un des compagnons d'Olivier de Clisson. En 1420, noble écuyer Guillaume de Camzon combat sous les ordres du sire de Rieux. Un acte de 1427 note « l'hébergement de Camzon, appartenant à Guillaume de Camzon ouquel il demoure et y a métairie antienne et exempte ». En 1457, Jehan de Camzon est échanson de la duchesse Isabeau. En 1477, la dernière du nom, demoiselle Olive de Camzon, épouse Louis de la Forest.

A la seigneurie était attaché le droit de moyenne et basse justice. Elle avait encore bancs à accoudoirs et prééminences en l'église de Rieux, enfeu et pierre tombale prohibitive sous ledit banc, plus le droit de patronage et présentation à la chapellenie de Camzon en la ville (aveu très ancien reproduit par un aveu de 1717).

7. — La Lande.

Réformation de 1427 : « L'hébergement de la Lande appartient à Guillaume de Montroit et sa femme, à cause d'elle, et y a métairie antienne et exempte ».

8. — Le Branguérin.

Au XIVème siècle, ce fief est habité par la famille Garin (ou Guérin) qui dut lui donner son nom (colline de Guérin). Un de ses membres, Geoffroy Garin, en 1390, constitue « une assiette de rentes dotales à sa fille Jeanne, épouse de Jehan de Talhouët : 16 justes de vin sur chaque vessel (vaisseau) portant vin, passant au pont et port de Rieux, et 4 salages sur les vessels portant sel ; plus, la moitié des coutumes sur les vessels et marchandises... comme elles sont accoutumées être levées et se départir par moitié entre le sieur de Rieux et ledit Geoffroy et ses prédécesseurs dont il a cause ». Les signataires se rendent ensuite à Rieux où l'on constate que, « à cause de l'incertitude de ces temps de guerre, ce ne peut valoir dix livres de rente » (Archives de la famille de Talhouët-Roy).

Réformation de 1427 : « L'hébergement de Branguérin appartient à Jehan Guérin et y a métairie antienne et exempte ». 1448 : « A Phélippost de Lorme, et y est metéer (métayer) Jehan Le Breton ». 1536 : « A Guillaume de Chantoriec ».

9. — Brambécart.

Réformation de 1427 : Guillaume Davy à Brambécart. — 1448 : « L'ostel de feu Guillaume Davy, nommé Brambécart, noble, et y demoure sa femme ».

10. — Launay.

1356 : Joubin de Launay. — 1396 : Jehanne de Launay, fille de Joubin, possède le grand prè du Tertre en Roru (marais du Rouge de Roz sur la Vilaine), situé entre la rivière de Roru (la Vilaine) et l'étier de Bizeul.

Réformation de 1427 : « L'hébergement de Launay à Jehan Penfault et sa femme, à cause d'elle, et y a métairie antienne et exempte ».

1470 : Guillaume de la Boucelaye, sieur de Launay.

1510 : Jehan Couldebouc, sieur des Greffins, époux de Mathurine de la Boucelaye, héritière de Launay. Ensuite : François Couldebouc ; Jehan Couldebouc, dont la fille épouse en 1575 François Bernard, devenu ainsi sieur de Launay.

Cette seigneurie avait « moyenne et basse justice, droit de passage sur l'Aoust (Oust), emplacement d'un moulin sur l'Arz avec fief et refoulles d'eau ». La métairie de la Minière et le fief de Camzon en dépendaient.

11. — La Graë.

Réformations de 1409, 1427, 1448 : « Robert de Comenan est sieur de la Graë, et y a métairie antienne et exempte ». Après lui, Morice de Comenan.

12. — Botudal.

Réformation de 1422 : « hébergement à Guillaume Coeffët, et y a métairie antienne ». — 1448 : id. — 1536 : à une mineure de la Pommeraie.

13. — Bellenoë.

Réformation de 1427 : « à Jehan de Châteaumerlet, noble, qui vat-ès mandements, de Monseigneur et a accoutumé être exempt, et y a météer franc (métayer franc) ». — 1448 : L'hostel Jehan de Châteaumerlet auquel il demoure et a nom Bellenoë — 1470 : Marie de la Boucelaye, épouse de Jean Rio, héritière de Jeanne de Châteaumerlet.

14. — Les Préaux.

Réformation de 1412 : Guillaume des Préaux est du Conseil des sires de Rieux. Sa fille, Mathurine, épouse Guillaume de Belouan en Ménéac, et ils deviennent ainsi « sieur et dame des Préaux, de Belouan et de Vaujouan ». Leur fils, Jehan de Belouan, est sieur des Préaux. Guillote de Belouan, fille de Jehan, épouse Guillaume Polo, sieur de la Diacraye, et lui apporte les Préaux. Ce fief passe ensuite aux Lermine par le mariage d'Isabeau Polo avec Alain Lermine (avant 1477). Leur fils, François, étant mort sans enfant, le fief passe à sa soeur Jeanne, épouse d'Alain du Bois-Jean (morte en 1519).

15. — Le Breil.

1426 : à Guillaume de Camzon — 1447 : à Guillaume du Plessis.

16. — Le Tertre-Chevalier.

Réformation de 1427 : « l'hébergement du Tertre à Roland de Saint-Martin, auquel il demoure et est noble personne ». — 1448 : Roland de Saint-Martin et Jehan Chevalier, sergent de Rieux. — 1464 : Jehan de Saint-Martin. — 1482 : Jehan de Saint-Martin le jeune.

17. — Le Tertre-Payen.

Aux moines de Rieux.

18. — Villeneuve.

Réformation de 1448 : « appartient à Jamet du Plessix (le Plessix en Saint-Dolay), marié à la fille de Pierre du Hendreuf ».

19. — La Touche.

Manoir à la Poterie. Réformation de 1427 : « hébergement et logis à Guillaume de Château-Merlet ».

En cette année 1427, on signale que « René Devay, seigneur de la Ricardaie, étant mort subitement à Ranzevaux, fut rapporté en sa maison de la Touche ».

Il existait d'autres domaines nobles, même importants, tels que la Courberie, les Boschet, Aucfer, le Fresche, et d'autres, mais nous n'avons trouvé aucun document les concernant pour cette période du Moyen-Age.

Au XVème siècle, les monarchies se forment et la féodalité s'effrite en attendant de mourir. Les gens ne sont plus confinés dans un fief ; ils ont conscience de faire partie d'une nation. Aussi peu à peu les grands Barons disparaissent et les Institutions du Moyen-Age font place à celles de l'âge moderne.

 

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

II. - LES REVENUS DU SIRE DE RIEUX.

Les charges du sire de Rieux étaient considérables, car il devait entretenir ses propriétés, châteaux et métairies, et, de plus, pourvoir aux frais des guerres, de la justice et autres services publics. Comment subvenait-il à ces dépenses ? C'était avec les revenus de ses domaines propres, avec ses rentes féodales et ses droits féodaux.

1°. — Revenus des domaines directs.

Ils étaient fort importants, comme ses propriétés. Rien qu'au Comté de Rieux, le seigneur possédait d'immenses prairies dans les marais de la Vilaine, de l'Oust et de l'Arz, par exemple à la Roche, Roru, Argandin, Lauvergnac, Cran, Tréfin, en Rieux, à Borro en Saint-Vincent, à Bocquéreux en Allaire, etc.

Les champs cultivés et les bois fournissaient de gros appoints aux prés. Citons particulièrement : la forêt de Rieux, dont le sire de Rieux gardait pour lui 100 journaux, laissant le reste aux Trinitaires ; la Forêt-Neuve, en Glénac (100 journaux) ; les bois de Comper (80 journaux) et de Rieux (60 journaux) en Saint-Congard ; les bois taillis de la Touche-Oryo (190 journaux), etc.

En outre, le seigneur possédait des métairies louées ordinairement à mi-fruits et de nombreux moulins, à eau et à vent : de Gléré en Rieux, de l'étang et de Remoud en Béganne, « moulins à grains sur l'Oust avec leurs pêcheries, bordeaux et écluses entre Saint-Martin et Saint-Congard, moulins à foulon de drap sur ladite rivière », etc. De ces moulins à foulon sortait cette étoffe appelée casto, si en usage autrefois. Quant à la toile, pour la fabriquer, on se servait d'une reue (roue) spéciale qui façonnait les coues de chat, morceaux en forme de queue de chat ; puis on foulait la pièce avec des marteaux pilons dans l'eau, à laquelle on avait ajouté de l'urine qui, par son ammoniaque, blanchissait la toile. Et c'était encore là une source de revenus pour le seigneur.

2°. — Les rentes féodales.

Payables en argent ou en nature, elles étaient dues par les propriétés du Comté. Et cela, en souvenir d'ancienne possession ; ces propriétés avaient en effet été acquises en souscrivant les obligations du bail à cens ou du bail à rente. Ces redevances étaient la taille et la vassalité. Tous les ans, les officiers du Comté dressaient les parts de chacun. Ils nommaient aussi pour les recevoir un collecteur responsable de leur recouvrement et en recevaient décharge par un acte du procureur-fiscal.

Voici un aperçu des rentes féodales dues au sire de Rieux, par tenues.

Tenue de la Filiaie, 40 sols, 8 deniers ; du Bignon, 10 sols ; de la Buise à Cran, 2 chapons ; de la Graë, 40 sols, 2 boisseaux de grosse avoine, 4 chapons, 3 corvées d'août (battages) ; de la Saudraie par le Ministre des Trinitaires, 50 sols et 1 chapon...  

Parfois la redevance est d'ordre moral : tenue de la Ville-Mahé, obéissance.

En outre, le seigneur touchait un droit de vassalité sur les acquéreurs de ses terres qui s'étaient jadis déclarés comme hommes de Rieux, afin de bénéficier de sa protection. Ce droit était invariable, étant fixé une fois pour toutes sur chaque terre ; ainsi les propriétaires du Groschêne devaient chaque année au sire de Rieux un droit de vassalité de 14 livres 5 sols.

Quant aux autres redevances, elles varièrent beaucoup suivant les époques, certaines jusqu'à devenir insignifiantes.

On conçoit que, pour le vaste Comté de Rieux, c'était une formidable accumulation de grains et de volailles. Mais il faut se rappeler que les sires de Rieux avaient à leur service un grand nombre de gens, qu'ils entretenaient une écurie fort nombreuse et qu'ils tenaient une cour très brillante. Le surplus de leur consommation était vendu sur les marchés de la région.

3°. — Les Droits féodaux.

Le premier est le rachapt, ou droit de mutation, que payaient au sire de Rieux les héritiers d'un propriétaire défunt ; il équivalait ordinairement à une année des revenus des terres héritées ou acquises. De faible importance quand il s'agissait de roturiers, ce droit devenait considérable pour les mouvants nobles.

Un autre droit féodal de valeur est la taxe sur les bénéfices ou revenus ecclésiastiques. Elle nous est fournie pour le XVème siècle par un Pouillé manuscrit latin, découvert à la Bibliothèque Nationale par Aurélien de Courson. La voici.

Le monastère de la Trinité de Rieux, 10 livres ; le prieur de Rieux, 22 livres ; les recteurs de Rieux, 20 livres ; Béganne, 15 livres ; Allaire, 20 livres ; Peillac, 10 livres ; Saint-Vincent et Ressac (Saint-Perreux), 6 livres 10 sols ; Saint-Martin, 10 livres ; les Fougerets, 6 livres 10 sols ; Sainte-Gravée, 100 sols ; Moullac, 15 livres ; Saint-Congard, 6 livres ; Pleucadeuc, 10 livres ; Malestroit et Missiriac, 16 livres ; Saint-Laurent, 60 sols ; le prieur de la Magdeleine à Malestroit et de Montjée, 12 livres ; la prieure de Prisiac (le Cours de Molac), 10 sols ; les chapellenies de Rieux, 10 sols ; Saint-Antoine à Rieux, 15 sols ; la Haye en l'église de Sainte-Gravée, 20 sols ; plus une douzaine d'autres chapellenies.

Viennent ensuite :

Les droits de foires, marchés et cohuages (halles) sur les bestiaux, marchandises, étalages, louages, terrage et mesures.

Les droits dits coutumes sur la Vilaine, frappant les vaisseaux et marchandises aux ponts de Rieux : péage, pontage, mâtage, salage (3 mines de sel par vaisseau).

Les banalités, ou obligation pour les domaniers de se servir des pressoirs, moulins et fours banaux moyennant redevance.

Droit de pêche, en Vilaine et dans les étangs, avec tout engin ; droit de chasse à grosse bête (chasse à courre) ; droit de garenne et de colombier.

Droit de bris sur les choses jetées ou échouées en Vilaine et autres rivières, sur le parcours du comté.

Droit de déprix sur les poissons, ou obligation pour les poissonniers d'offrir d'abord leur marchandise au château sous peine d'amende et à juste prix, aux Trinitaires aussi.

Droit à banc et estanche : temps pendant lequel le sire de Rieux seul pouvait écouler son vin, ou bien, contre paiement de 11 livres, autoriser les débitants à vendre des boissons.

Droit de dîme : au douzième sur les mulons de foin fané et desséché dans les prés de la Ville-Draye, de 6 journaux, appartenant à Saint-Sauveur ; autant sur la Prée-aux-Moines, partie à Saint-Sauveur, partie aux habitants de Renac, de 100 hommées (Journées de fauchage par un homme). Prés sis en Saint-Vincent, douzième à prélever avant l'enlèvement des foins sous peine d'amende. Les propriétaires et fermiers sont tenus de passer les foins dudit seigneur au-delà de l'Oust et de les mettre en lieu commode.

En Saint-Jacut, le sire de Rieux dîme à la onzième gerbe sur toute la paroisse ; etc.

Au cours des âges, cette dîme diminue peu à peu de taux, elle tombe même au trentième ou au quarantième des muions et des gerbes.

Il y a encore les droits d'avoine, de deniers et de perdrix sur les habitants de Rieux. Ce rôle monte en 1680 à 75 livres 7 sols, 13 boisseaux, 8 perdrix, 3 chapons, 2 poules, 7 journées.

Quant au droit sur ceux qui passent l'Oust à Aucfer en chalands à rebords, les Trinitaires en sont exempts.

Arrêtons ici l'énumération de ces droits féodaux. S'ils sont d'un taux peu élevé, leur multiplicité et leur fréquence constituaient une source très appréciable de revenus.

Pour percevoir ces revenus, le sire de Rieux nommait des châtelains-receveurs. Ainsi en 1494, ce sont, Diguet, Rio, de la Boucelaye, Le Roy, Gougeon ; en 1560, Lenfant ; en 1563, Maître Jehan Chesnay …

Lorsque le sire de Rieux était Maréchal de Bretagne, il lui appartenait de convoquer les hommes d'armes qui devaient prendre part aux Montres (Revues). Ainsi Jean IV enjoint aux francs-archers de tous les éveschés bretons de se présenter aux Montres de leur ressort les 8 septembre 1464 et 1484, tout équipés. A celle de 1464, Charles de Limur doit fournir 4 chevaux et 2 archers ; Jehan Brossay, 1 cheval paltoc ; Jehan du Bosc, 1 cheval, etc. En 1491, Charles de Limur doit 5 chevaux, 1 archer, 1 coustilleur, 1 page, 1 lance (Archives départementales, Nantes, E. 128).

 

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

III. — LES PRÉÉMINENCES.

Aux temps féodaux, les sires de Rieux prenaient rang en tête de la noblesse bretonne et ne le cédaient qu'à la Maison ducale. Leur Comté, en effet, relevait, portent les Aveux, « en franc et noble fief du duc à titre d'hommage et de rachapt ». Aussi s'intitulaient-ils Cadets de Bretagne et Princes du Sang, titres que leur reconnurent les Etats de la Province.

Après l'union du duché à la Couronne de France, les sires de Rieux dépendirent directement du roi et aux fêtes de la Cour, ils prenaient place immédiatement après les princes de la Maison royale.

Dans les églises, notent les Aveux, « appartiennent au seigneur les droits de prééminences honorifiques, enfeux et lizières prohibitifs aux églises de Rieux, Allaire, Béganne, aux Trêves, et généralement dans toutes les abbayes et autres églises, prieurés et chapellenies : droits de prééminences, d'écusson et de prière nominale au prône de la messe.

Il y a aussi en la ville de Rieux, continuent les Aveux, une abbaye de religieux Trinitaires, dont ledit seigneur est fondateur et augmentateur, auquel deux voix appartiennent pour l'élection du ministre. Dans la même ville est située la chapelle Saint-Antoine, desservie audit lieu, et un prieuré desservi dans l'église paroissiale.

La chapellenie d'Assérac, desservie dans la collégiale de Nantes, dépend du même château. Aussi la chapellenie Saint-Roch près Rochefort. Ledit seigneur est fondateur et présentateur et y a droit de prééminence et obéissance.

Il en est ainsi pour l'abbaye de Rieux...

Le seigneur a également prééminence dans l'église, chapelle et ermitage de Roga... et dans la chapelle de Comper, en Saint-Congard, avec droit de présentation et nomination » (abbé Henri Le Breton).

 © Copyright - Tous droits réservés.