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Eglise Notre-Dame-de-Croas-Batz de Roscoff

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L'église de Roscoff (Bretagne)

Fondée au début du XVIème siècle à l'initiative de riches marchands et armateurs, sur le site de Croas-Batz (croix de l'île de Batz), l'église fut consacrée en 1550.

C'est " Notre-Dame-de-Croas-Batz " que les documents écrits appellent l'église paroissiale de Roscoff. Qu'est-ce à dire? Faut il traduire Croaz Batz : « la croix du bâton » ? Non évidemment. Voici la meilleure explication de ce vocable. Il existait sur la grève, non loin de l'église actuelle un petit monticule formé par un amas de rochers : c'est là que s'embarquait pour passer à l'île de Batz, l'Ile Basse (Bassa insula) de l'époque gallo-romaine. Une croix plantée au sommet du monticule protégeait le passage: d'ou le nom de Croaz-Baz. On créa donc sur la grève un vaste terre-plein, que l'on souda à la côte, et c'est là que fut édifiée l'église. Fondé en 1522, ce beau monument ne fut achevé qu'en 1545 (Adolphe, évêque de Quimper et Léon, 1937).

Entreprise vers 1520, par la nef, sa construction se poursuivit au cours du XVIème siècle par le porche Ouest et le clocher puis, au XVIIème siècle par le clocher puis, au XVIIème siècle par le choeur (vers 1609), la sacristie et l'enclos (1639). Elle s'acheva en 1701 par l'édification de la chapelle Nord dite "des Agonissants". L'église fit  l'objet d'une campagne de restauration en 1777. Rompant avec le style de l'église fidèle à la tradition gothique, le remarquable clocher Renaissance, 1576, est couronné d'un dôme flanqué de lanternons superposés. Il est considéré comme le prototype des clochers à double galerie et double étage de cloches. Deux ossuaires en forme de chapelle, l'une très sobre (XVIème siècle) et l'autre admirablement ajourée d'un double rang de balustres (XVIIème siècle), complètent l'enclos. Sur les murs extérieurs de l'église, plusieurs motifs sculptés dont quatre ex-voto représentant des caravelles, illustrant la prospérité du commerce maritime. Du clocher, deux canons de pierre pointés vers la mer assurent la défense symbolique de la cité.

Vue générale de Roscoff (Bretagne)

EXTÉRIEUR.

En accédant à l'église du côté ouest, on se trouve devant un porche au fronton duquel figure une caravelle sculptée dans le granit ; de chaque côté apparaît un ange dans un médaillon à accolade. Le vaisseau cingle sous l'effort de sa misaine tendue. Le sculpteur a indiqué les enfléchures des deux autres mats et campé sur la hune centrale un petit personnage tenant une bourse, d'une taille d'ailleurs hors de proportion avec le reste. L'armateur qui s'est fait portraiturer ainsi, se demande M. Le Guennec, voulait-il indiquer de cette façon qu'il ferait volontiers largesse de ses écus au profit de Notre-Dame de Croaz-Baz si la protection d'en Haut gardait nef et cargaison de toute mésaventure ?

Le porche est surmonté de la chambre aux archives, ornée de deux riches fenêtres latérales. Quant à la cheminée de cette chambre, elle est couronnée d'une grande Vierge-Mère assez moderne, tenant une. longue croix et, que l'on appelle Notre-Dame de Croaz-Batz.

Tout contre le porche se dresse un clocher élancé, à dômes superposés, le plus gracieux et le plus original des clochers de ce genre qui existent dans le pays. L'agencement des deux chambres des cloches, des galeries à forte saillie, des deux tourelles accolées à la tour, des lanternons d'angle et des trois étages de dômes forment un ensemble absolument hardi et plein de mouvement. On trouve dans le clocher de Roscoff, note M. Le Chanoine Abgrall, le plus heureux problème de force et de gracilité, de masses solides et de baies évidées, de retraits et de saillies, formant dans tous les sens les plus extraordinaires silhouettes.

Pour apprécier tout le charme de ce beau clocher à jour, il faut le voir, du nouveau môle, aux heures du soir d'une journée d'été. Il apparaît alors, au-dessus de la masse plus sombre de la cité, comme une vision tout aérienne.

Faisons le tour de l'église, par la droite.

Deux vieux monuments funéraires sont là contre le porche, témoins de l'existence d'un ancien cimetière qui remontait aux environs de 1600. Il a été désaffecté en 1833. Dans le mur de clôture on voit encore les petits bénitiers d'où l'on aspergeait les morts. Les ormes qui entourent l'église furent plantés en 1840.

En longeant le côté méridional de l'église on aperçoit creusée sur le pignon de la première chapelle latérale, une niche vide, ayant pour console, un écusson qui coupe une frise feuillagée. A droite est sculpté un trois mats voyageant vers l'Ouest et décoré à sa proue d'une grosse tête d'animal ; à gauche s'étale une banderole dont l'inscription est illisible. Le négociant roscovite qui fonda celte chapelle, note M. Le Guennec, avait placé ses armoiries sur l'écu, l'image de son saint patron dans la niche, son nom ou sa devise sur la banderole et enfin il m'avait pas oublié d'y joindre l'image du navire qui était le gagne-pain de sa famille afin d'attirer la bénédiction du Tout-Puissant sur ses entreprises commerciales.

Cette chapelle a dû être quelque peu remaniée ; elle est percée de quatre petites fenêtres à plein cintre.

Un peu plus loin un petit appentis cache à moitié une belle porte d'entrée. Au-dessus de cet appentis, un étroit escalier de granit monte dans la largeur de la toiture jusqu'à un clocheton pittoresque, qui domine l'arc diaphragme de l'intérieur du monument.

Poursuivons notre tournée, et nous rencontrons d'abord un cadran solaire avec cette inscription qui couronne l'indication des heures : « Craignez la dernière ». Remarquez le personnage en granit qui avoisine ce cadran. Puis ce sont quelques marches qui donnent accès à une crypte, que le peuple désigne sous le nom de « cave des trépassés » : on y loge les tréteaux funèbres. La porte actuelle a remplacé les vantaux primitifs de même style que ceux des vieilles maisons de Roscoff.

Contournons maintenant l'abside, dont la corniche est ornée de modillons, et arrêtons-nous au niveau du chevet de la sacristie. Ici encore c'est une caravelle d'un galbe vraiment admirable, taillée dans la pierre. Ce vaisseau possède une galerie de poupe et devait avoir des dimensions supérieures à celles des autres navires de Roscoff.

Nous voici à la face nord de l'église. A l'extrémité du bas-côté, ici comme à la face sud, une fenêtre a été aveuglée pour faciliter l'installation d'un retable à l'intérieur de l'édifice. Plus loin le mur de la chapelle des agonisants porte la date de 1701.

D'ici on aperçoit fort bien les faces est et nord du clocher. Sur la face nord un armateur qui avait saur doute contribué notablement aux frais du monument, y est représenté en costume de gentilhomme Henri III, chapeau à plumes, pourpoint aux manches à crevé, guêtres, bourse à la main rappelant l'argent généreusement consacré à ce louable dessein. A ses côtés, une tête d'ange ou de saint émerge d'un nuage, et un vaisseau à trois mâts, le sien, fait route à l'est.

Les angles voisins de la tour sont hérissés de deux canons de granit braqués vers le large, vers l'Angleterre, et semblent prêts à vomir le boulet qu'on aperçoit dans leur gueule (Adolphe, évêque de Quimper et Léon, 1937).

 

église de Roscoff (Bretagne)

église de Roscoff (Bretagne)

 La tour

  Le porche à la base de la tour est édifié vers 1550

église de Roscoff (Bretagne)

Carvelle du Porche Occidental

La carvelle se trouve entre deux niches surmontées d'une accolade au-dessus du porche Ouest. Elle est dominée par un petit personnage - l'armateur peut-être - dont on croit qu'il tient dans sa main gauche une bourse d'écus. La coque est dépourvue de tonture, c'est-à-dire que le pont est bien droit. La tonture est l'arrondi du pont de façon à ce que les paquets de mer s'échappent du bateau. Elle porte deux bordés en forte saillie, ce sont peut-être les préceintes de bordé "est à francs bords ". Les préceintes sont des pièces de bois qui renforcent la structure du bateau longitudinalement. Elles sont bien visibles. La guibre à l'avant est une pièce de bois reliée à la pièce d'étrave et qui supporte le beaupré (ou bout dehors) et la figure de proue. Ici, la guibre porte une petite tourelle dissimulant partiellement le beaupré. L'arrière légèrement relevé et peu voûté se termine par un tableau. Un safran maintenu par des fermetures aux dimensions exagérées est fixé sur l'étambot qui est un morceau de bois fixé à la voûte et à la quille. La mâture est constituée par un beaupré, un mât de misaine portant un phare carré, un grand mât et un mât d'artimon (ou mât de tape-cul) avec une vergue apiquée. C'est sur la vergue que la voile est grée - le phare carré est une voile carrée. Les haubans munis d'enflêchures sont fixés sur le porte-haubans en légère saillie sur les flans sur tribord. Le "porte-haubans" s'appelle aussi "cadene de haubans". Les haubans soutiennent le grand mât, le mât de tape-cul et le mât de misaine. Entre le grand mât et le mât de misaine, sous le hunier (nid de pie) un étais soutient le grand mât sur l'avant et l'empêche de cabaner vers l'arrière. Des rides d'étais du mât de misaine sont bien visibles sur le beaupré. Une hune coiffe chaque mât. On l'appelle aussi "nid de pie". On aperçoit une flamme au haut du mât de misaine.

église de Roscoff (Bretagne)

Carvelle de la façade du chevet de l'église - mur de la sacristie.

Cette carvelle est de construction plus récente, début du XVIIème siècle. Quand le nouveau chevet de l'église a été construit (comprenant le choeur et la sacristie). Elle est très bien conservée. Ce peut-être un navire de convoi à cause des sabords visibles entre les préceintes qui suivent l'arrondi de la coque. Le château avant relevé se termine par une guibre dépouillée. Le château arrière présente une voûte importante. Le safran d'étambot est bien visible. La mâture est composé de mât de misaine avec phare, un grand mât avec enfléchures et un mât de tape-cul ou d'artimon portant une vergue apiquée. Trois hunes coiffent les mâts.

 

INTÉRIEUR.

A l'intérieur du porche, à la clef de voûte un ange présente la fleur de lys et l'hermine, armoiries conjugués de France et de Bretagne. A la voûte apparaissent des têtes sculptées. Un grand bénitier est foré dans le mur, à droite de la porte d'entrée.

A l'intérieur de l'église, à droite, une vaste auge eu granit de forme rectangulaire, soutenue par deux piliers, contient de l'eau bénite. Signons-nous on pénétrant dans le temple saint.

L'édifice s'offre au regard, avec ses trois nefs, et ses dix arcades ogivales, soutenues par des colonnes rondes, sans chapiteaux. Un arc diaphragme en maçonnerie le sépare nettement en deux parties.

Prenons à gauche et retournons-nous vers le fond de l'église pour admirer un beau groupe en albâtre provenant, dit-on, de la chapelle Saint-Sébastien.

BAS-RELIEFS D'ALBATRE.

Montés en retable dans un triptyque moderne ces bas-reliefs de la fin du XVème siècle, exécutés à Nottingham en Angleterre, méritent une étude détaillée. Ils sont répartis en sept panneaux.

église de Roscoff (Bretagne)

Ancien retable du XVIIème siècle en albâtre (chapelle sud). A cet emplacement un porche latéral était prévu, mais à la demande de la Congrégation de St Joseph, ce projet fut remplacé par la construction d'une chapelle en 1634. Successivement cette chapelle fut dédiée à Notre-Dame de Guadalupe, puis au Sacré-Cœur de Jésus, pour finalement recevoir les albâtres.

église de Roscoff (Bretagne)

Ancien retable du XVIIème siècle en albâtre (chapelle sud), sorti à la fin du XVème siècle ou au début du XVIème siècle des ateliers de Nottingham (G.B.) et qui retrace en sept bas-reliefs la Vie de Jésus.

1.- ANN0NCIATION.

Agenouillée à son prie-Dieu, le front ceint d'un diadème et auréolé d'un large nimbe, les mains étendues, la Sainte Vierge reçoit le salut de l'Ange. Celui-ci s'appuie à une banderole enveloppant un lis planté dans un vase. Au-dessus de l'Ange, c'est le Père Éternel, tenant de la main gauche le globe du monde et bénissant de la droite. De sa bouche sort un souffle, qui porte la colombe emblème du Saint-Esprit. Près de lui un ange balance gracieusement un encensoir.

2.- ADORATION DES MAGES.

Marie, assise sur un lit à baldaquin, le dos appuyé à un coussin, tient sur ses genoux l'Enfant-Jésus. Appuyé d'une main au sein de sa mère, l'enfant reçoit de l'autre, l'offrande d'un Mage, qui tient sa propre couronne et une coupe. Les deux autres Mages le front ceint d'un diadème royal offrent leurs présents en une attitude hiératique. Au bas de la scène on voit le boeuf et l'âne traditionnels près lesquels est assis un petit Saint Joseph, le bâton en main. Dans la hauteur un minuscule angelot.

3.- FLAGELLATION.

Les maint liées à une longue colonne qui se trouve devant lui, Jésus est frappé par trois bourreaux armés de fouets. En haut on aperçoit le buste de Pilate, le procurateur romain qui a livré le Sauveur au cruel supplice de la flagellation. On remarquera combien le noble visage du Sauveur, tout douloureux, fait contraste avec les figures grimaçantes de ses bourreaux.

4.- JÉSUS EN CROIX.

Le Christ est crucifié entre deux voleurs. Sa croix est en forme de T. (Cette croix à trois extrémités s'appelle crux commissa. Selon toute probabilité la croix de Jésus était immissa, à quatre extrémités, et avait un chevalet planté vers le milieu du fût).) Deux soldats, de la lance, lui percent lu flanc. Plus bas la Sainte Vierge défaillante est soutenue par trois saintes femmes. A ses pieds un ange, un genou à terre, lève vers la croix des bras suppliants. A droite c'est un groupe de cinq hommes. Un centurion porte casque et glaive ; devant lui un soldat s'appuie à une hache ; un autre présente au Sauveur l'éponge au bout d'une pique ; un troisième porte une hache sur l'épaule.

5.- RÉSURRECTION.

Notre-Seigneur, portant de la main gauche la bannière de la résurrection, a la main droite étendue pour bénir. A moitié sorti du tombeau, il pose un pied et la hampe de la bannière sur un garde renversé. A droite du Sauveur deux autres gardes, dont l'un, assis au bord du sépulcre, est assoupi sur son arme ; l'autre, tenant un sabre recourbé, est ébloui et, de la main droite, se voile les yeux. A gauche, un autre garde, armé d'une hallebarde, dort le coude appuyé sur le tombeau. Un ange, dans la hauteur à gauche, devait balancer un encensoir.

6.- ASCENSION.

Dans la hauteur, la voûte céleste laisse apparaître les pieds du Sauveur et le bas de son manteau. Au-dessous, le mont des Oliviers est symbolisé par une large colonne. Onze apôtres et la Sainte Vierge, tous en prière, sont témoins de la scène. On reconnaît à la partie inférieure du groupe, Marie, le front couronné, et Saint Jean, imberbe, qui tient sous le bras un calame ; Saint Pierre se laisse deviner à ses clefs et Saint Jacques à son bourdon de pèlerin.

7.- PENTECÔTE.

Au centre, la Vierge, auréolée, mais sans couronne, pose une main sur son coeur, tandis que l'autre s'appuie à un grand livre placé sur ses genoux. Autour d'elle figurent les douze apôtres auréolés ; il convient de noter que le sculpteur s'est contenté de placer une auréole au-dessus de chaque série de personnages. Saint Pierre est reconnaissable à ses clefs, Saint Jacques à son bourdon et sa gourde, Saint André à sa croix en sautoir. Le groupe de ces saints personnages est dominé par un faucon, symbole du Saint-Esprit, qui laisse rayonner des flammes en demi-cercle.

Si dans la scène de l'Annonciation il est attribué à la colombe de figurer les dons de Sagesse, de Conseil, de Piété, de Crainte du Seigneur, ici le sculpteur a réservé au faucon de symboliser les dons d'Intelligence, de Force et de Science. dans la manifestation du Saint-Esprit au Cénacle. (Adolphe, évêque de Quimper et Léon, 1937).

Retournons-nous vers la première chapelle à gauche.

CHAPELLE DES AGONISANTS.

Cette chapelle fut bâtie en 1701. Elle présente un arc à plein cintre.

 

église de Roscoff (Bretagne)

La chapelle des agonisants.
Elle a été construite en 1701 à la demande de la " Congrégation de la Bonne Mort ".
Au bas de l'autel un panneau en cuir de Cordoue repoussé et doré.
 

Au fronton de l'autel figurent, entre de légères colonnettes torses, trois panneaux sculptés. Au centre c'est la mort de Saint Joseph à laquelle assistent Jésus, debout, montrant le ciel de la main, et Marie, à genoux, en prière. A gauche Sainte Anne, à droite saint Joachim.

L'autel est garni d'un vieux crucifix et de quatre chandeliers anciens.

Le retable est formé de quatre colonnes torses à chapiteaux corinthiens.

 

église de Roscoff (Bretagne)

Retable de la chapelle des Agonisants. Au centre, un tableau : " La mort du Juste ", de Villemoro Bouriquen (début du XVIIIème siècle). Statue de saint Jérôme (à droite du retable), saint Jean l'Evangéliste (à gauche du retable).

Au centre apparaît un grand tableau, surmonté de décorations sculptées : têtes d'anges parmi des fleurs. Puis, dominant le tout, émergeant d'un îlot de têtes d'anges, le buste du Père Eternel, étendant les bras.

Ce vieux tableau, qu'il faut regarder de près, représente un mourant, les mains jointes. Deux prêtres l'assistent avec rabat et surplis. Le premier qui porte une croix sur la poitrine lui offre le crucifix à baiser. Près des ecclésiastiques on voit un homme et une femme, puis un ange, tenant une épée flamboyante. Sur la droite est un personnage à figure rouge et aux cheveux ébouriffés, qui doit représenter le démon, puisque l'ange le chasse de son épée. Dans la hauteur, le Sauveur émergeant d'un nuage et porté par les anges tient en main la croix de résurrection. A sa droite la Sainte Vierge est à genoux, les bras tendus. Tout à fait dans le haut, entre Jésus et sa Mère plane la colombe. Au premier plan, on voit trois femmes éplorées, dont l'une est agenouillée devant le mourant.

Le tableau porte, en bas, vers le milieu, la signature Villemoro Bouriquen, maître peintre de Morlaix, et date du XVIIIème siècle.

De chaque côté du retable on aperçoit des personnages dans des niches ornées d'une coquille de Saint Jacques : à gauche, Saint Jean l'Evangéliste, avec des moustaches et une barbe noires, tenant de la main droite un cahier, de la gauche un livre ouvert ; à droite saint Jérôme vêtu d'une courte tunique, avec un caillou en main et une tête de lion à ses pieds.

Un peu partout dans ce retable, des fleurs charment le regard. Remarquer notamment les belles guirlandes fleuries qui aux extrémités latérales, gracieusement se déroulent.

A droite de l'autel est une toile, signée Varillaz 1830. On y voit une femme, portant un costume bourgeois, agenouillée en prière sur le rocher où s'élève la chapelle Sainte-Barbe. Devant elle sur l'océan, agité par la tempête, un bateau est conduit par deux hommes. Au fond apparaissent le clocher et l'ancien quai de Roscoff. Au-dessus de l'orage qui sévit dans les hauteurs, on aperçoit la Vierge, patronne de la cité.

A gauche da l'autel, une vieille peinture représente la décollation de Saint Jean-Baptiste. On voit du côté gauche la prison et deux gardes armés. Le bourreau tient un glaive en main. La Précurseur a les mains liées. Sa tête, détachée du tronc, gît près du corps ensanglanté. Au-dessus du bourreau un ange tient la palme du martyre. Sur la droite se présente Hérodiade, superbement parée, avec sa mère.

Une bande nouvelle, ajoutée au tableau, couvre la signature de l'artiste peintre.

Montons maintenant vers le haut de l'église, et arrêtons nous à. l'autel consacré à Saint-Pierre.

 

AUTEL DE SAINT PIERRE.

Cet autel est à colonnes torses, décorées de pampres da vignes et de grappes de raisin.

église de Roscoff (Bretagne)

Le retable de Saint-Pierre, à l'autel latéral nord, date du XVIIème siècle : dans ses trois niches, il abrite les statues de saint Pierre, saint André et saint Jacques.

La niche centrale renferme une statue de Saint Pierre, tenant de la main droite les pans de son vêtement ; dans la main gauche, le prince des apôtres porte un livre ouvert et deux grosses clefs. Au-dessous, dans un médaillon, c'est Notre-Seigneur, dans les campagnes de Césarée de Philippe, remettant les clefs du royaume des cieux à Pierre, qui se tient à genoux devant lui. Le Divin Maître lève la droite vers le ciel, détail qui évoque sa réponse à celui qu'il constitue le premier des apôtres : " Tu es heureux, Simon, fils de Jean, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais c'est mon Père ... " (Matth. XVI, 17). Derrière Saint Pierre on voit un groupe de six apôtres qui semblent étonnés et ravis du privilège de la primauté que Jésus lui octroie.

A gauche, dans une niche, Saint André s'appuie sur sa croix en sautoir. A droite, Saint Jacques coiffé d'un large chapeau orné d'une coquille, tient de la main gauche un livre et, de la droite son bourdon. L'une des manches de son vêtement est retroussée ; son manteau est relevé sur la droite : tout indique le pèlerin en course.

Au tympan on aperçoit le buste du prince des apôtres qui se tient les mains jointes, devant le coq porté par une colonne.

A droite de l'autel se trouve la vieille statue vénérée de Notre-Dame de Croaz-Baz. La Vierge couronnée porte un petit Jésus joufflu, lui aussi couronné.

Contre la paroi latérale près de l'autel, une vieille Sainte Anne apprend à lire à la Sainte Vierge.

Admirons la belle pièce en cuir de Cordoue qui décore le fronton de cet autel : il y a là une colombe en perles, représentant le Saint-Esprit avec motifs rehaussés en perles, oeillets et ornementations de fantaisie.

Retournons-nous à gauche et arrêtons-nous un moment devant une verrière du XVIIIème siècle, dont il faut apprécier, avec des jumelles, le superbe coloris.

VITRAIL DE L'AUTEL SAINT-PIERRE.

Il y a ici trois séries de personnages.

Au rang inférieur, Saint Matthieu et Saint Marc. Le premier indique du doigt le texte de son évangile : Liber generationis Jesus Christi ; on le reconnaît à l'ange qui est à sa droite. Nous le retrouverons au retable du maître-autel, figuré par un homme. S'il a pour symbole un homme, ou un ange représenté sous une forme humaine, c'est que son évangile débute par la généalogie humaine du Christ. Saint Marc, qui tient son évangile en main, a un lion couché à ses pieds, parce qu'il commence sa narration en citant un texte d'Isaïe qui s'applique à Saint Jean Baptiste : « Une voix crie dans le désert ». Cette voix évoque le rugissement du lion.

Plus haut ce sont Saint Luc et Saint Jean. Le premier a près de lui un boeuf, parce que son évangile s'ouvre par le sacrifice de Zacharie au temple de Jérusalem. Il tient en main une plume d'oie. Le second, imberbe, à figure extatique, porte son évangile, et l'on voit près de lui un aigle aux ailes éployées. Chacun sait, que pour décrire la généalogie éternelle du Fils de Dieu, au début de son évangile, il s'élève, comme l'aigle, au-dessus des nues.

Au-dessus des évangélistes, apparaissent Saint Jean Baptiste et la Vierge-Mère. Le précurseur qui prêche dans le désert, tient en main un bâton portant une banderole avec l'inscription : Ecce Agnus Dei. La Vierge-Mère qui est couronnée a un visage très noble.

Au tympan ce sont encore trois séries de personnages. Au rang inférieur deux anges, vêtus de dalmatiques, balancent un encensoir. Ils encadrent des motifs très ornés avec inscription du texte d'un psaume : Laudate Dominum omnes fentes. Laudate eum omnes populi.

Plus haut, d'une part Saint Pierre reçoit les clefs de son divin Maître, d'autre part il est enlevé de terre par deux anges qui vont le transporter au ciel.

Tout à fait dans la hauteur le Christ rédempteur avec sa croix.

Passons dans le choeur, où se trouve l'autel principal.

 

MAITRE-AUTEL.

Devant nos yeux s'étale un autel du XVIIème siècle avec un superbe retable aux colonnes torses.

 

église de Roscoff (Bretagne)

Il porte un beau retable Louis XIII, œuvre, dit-on d’un artiste hollandais, orné de deux tabernacles superposés. Au dessus de l’autel partiellement masqué, un tableau représente Notre-Dame du Rosaire. Au centre, la Vierge à l’enfant, entourée des 15 médaillons représentant les 15 mystères du Rosaire. Au bas du tableau, Saint Dominique qui institua le Rosaire au début du XII° Siècle, et Sainte Catherine de Sienne, tertiaire de l'ordre des Dominicains. Le tabernacle du maître-autel date de 1667 : il a été érigé par la Confrérie du Rosaire fondée le 21 novembre 1638. Le retable du maître-autel date du XIVème-XVIème siècle.

Au centre, un double tabernacle domine l'autel. Le tabernacle inférieur est encadré de deux gradins ornés d'arabesques, médaillons, petits anges cueillant des fruits et des fleurs et soutenant des cartouches. La porte est couverte d'un bas-relief représentant la dernière Cène. Sur la table sont placés l'agneau pascal, une coupe, un couteau, une tourte de pain. Au pied de la table, un panier contient deux amphores. Jésus est entouré de ses apôtres ; une main sur la poitrine, il tend, de l'autre, une bouchée de pain à Judas, qui tient la bourse, et dont la tête est mordue par un dragon ailé, symbolisant le démon. Au-dessus de, la scène deux anges soutiennent une draperie.

La porte du tabernacle supérieur est agrémentée d'un bas-relief représentant le sacrifice d'Abraham. Du glaive le patriarche s'apprête à trancher la tête de son fils, Isaac, agenouillé sur le fagot qu'il a porté. Un ange retient l'épée, et voici qu'un bélier sort du buisson pour se substituer à Isaac. Au-dessus de la scène un petit médaillon, soutenu par deux anges, contient le buste du Père Eternel. Au-dessous, trois têtes d'anges décorent l'extrémité d'une planchette que l'on fait sortir pour y exposer de façon solennelle le Saint Sacrement.

Aux deux côtés du tabernacle supérieur sont postées quatre statues dont deux apparaissent de face, deux autres de biais. Des deux premières l'une tient en main un livre contenant la doctrine chrétienne, c'est la vertu de Foi, l'autre, qui s'appuie à l'extrémité d'une longue patte d'antre, est la vertu d'Espérance. Ce sont les deux premières vertus théologales. La troisième n'est pas loin : à gauche du tabernacle, une troisième statue représente encore une femme dont les bras sont ouverts pour signifier la cordialité de l'accueil : c'est la vertu de Charité. La quatrième statue, à droite du tabernacle, est celle d'un personnage masculin barbu, que l'on ne saurait identifier.

Au-dessous de la foi et de l'espérance deux petits médaillons renferment des bustes de personnages coiffés d'une mitre et revêtus de la chape, sans doute ceux des docteurs de l'Eglise.

Plus haut que les vertus théologales est une sorte de riche baldaquin porté par quatre statues de femmes. S'agit-il cette fois des vertus cardinales : prudence, justice, force, tempérance ? La Justice et la Force y sont assurément : l'une de ces femmes tient, en effet, une balance, tandis qu'une deuxième s'appuie sur une tour, emblème de puissance. Une troisième, à gauche, porte un ostensoir ; nous serions tenté d'y voir la Foi ; la quatrième, à droite, manque d'un bras (?).

Dominant le baldaquin, le Sauveur, tenant sa bannière de résurrection, et le pied posé sur le globe du monde, monte au ciel porté par des anges.

Examinons à présent, d'un coup d'oeil d'ensemble, les motifs qui décorent le retable des deux côtés du tabernacle.

Dans le bas, deux manières d'édicule renferment en bas-reliefs, à gauche le couronnement d'épines, à droite la chute de Jésus sur la voie du Calvaire. Tandis que deux bourreaux enfoncent à coups de bâton la couronne d'épines dans la tête de Jésus, qui est assis, les bras liés, un troisième lui met en mains le roseau, symbole dérisoire de son autorité. Parallèlement, nous voyons le Sauveur chargé de sa croix, tomber sur le chemin du Golgotha. Trois bourreaux le forcent à, se redresser ; Simon de Cyrène tient sous le bras l'extrémité de la croix.

De part et d'autre, encadrant ces deux scènes douloureuses figurent les quatre évangélistes avec leurs symboles. A gauche, Saint Marc et Saint Matthieu. Le premier, a une tête de lion à ses pieds. Le second, porte un homme sur son épaule. A droite, Saint Luc et Saint Jean. Le premier a près de lui un boeuf. Le second a un aigle à ses pieds.

Au-dessus de la scène du couronnement d'épines, deux anges assis tiennent, un médaillon où ou est représentée la Visitation. Parallèlement, le tableau de la chute du Calvaire est dominé par un médaillon de même genre. contenant la scène de l'Annonciation.

Au centre, par-dessus le double tabernacle apparaît le grand tableau du Rosaire, et il convient de noter à cet égard, avec M. le chanoine Abgrall, que les grands retables à colonnes ont souvent comme sujet central la représentation du Rosaire, soit en statues détachées, soit en haut-reliefs, soit en beaux tableaux sur toile, avec entourage de médaillons figurant les quinze mystères.

Ici, au haut du tableau, la Sainte Vierge tient son Fils. enveloppée de roses, et entourée des quinze médaillons où se déroulent les quinze mystères du Rosaire. Ces mystères commencent au bas, par l'Annonciation et se continuent par la gauche en faisant le cercle complet. Dans la scène de la Visitation, Marie est accompagnée de Saint Joseph.

A la partie inférieure du tableau, on aperçoit Saint Dominique et Sainte Catherine de Sienne, qui prêchèrent la dévotion au Rosaire.

La Confrérie du Rosaire fut installée à Roscoff le 21 Novembre 1638. Ce qui nous donne à peu près la date du retable.

À gauche du retable, deux grands anges joufflus supportent une console où s'appuient deux colonnes torses ; encadrant une niche qui renferme la statue de Saint Pierre reconnaissable à sa clef. Au-dessous du prince des Apôtres brille un aigle superbe. - Tout à fait dans la hauteur, la Sainte Vierge est à genoux dans le mystère de son Annonciation.

A droite du retable, ce sont les mêmes motifs, à l'exception de la statue qui est celle de Saint Paul. - Tout à fait dans le haut, figure l'Ange de l'Annonciation tourné vers Marie.

On notera que le fronton du maître-autel est fort ouvragé ; au centre se trouve le Sauveur, puis de chaque côté trois personnages.

Avant de quitter le choeur, jetons un coup d'oeil sur les vitraux, où des anges musiciens chantent les louanges du Seigneur.

Passons maintenant au bas-côté sud pour y étudier l'autel des trois Vierges.

 

L'AUTEL DES TROIS VIERGES.

Le retable de cet autel est formé de quatre colonnes torses décorées de pampres de vigne et de grappes de raisin. Ces colonnes encadrent trois niches.

église de Roscoff (Bretagne)

Le retable de l'autel des Vierges, date du XVIIème siècle : dans les niches, il abrite sainte Geneviève, sainte Barbe, sainte Catherine d'Alexandrie. 

Note : A droite l'on a cru voir pendant de nombreuses années Sainte Catherine d’ Alexandrie. La statue de cette vierge figurait effectivement sur l’autel primitif déplacé en 1777. En réalité il s'agit de Judith, l’héroïne biblique qui avait décapité Holopherne général de Nabuchodonozor.  

Dans la niche centrale on reconnaît Sainte Geneviève, la fille du peuple qui, vers le milieu du Vème siècle, sauva Paris de la fureur des Huns. Elle tient de la main droite un flambeau et à la main gauche étendue. Elle repose sur le rempart de la cité. On aperçoit au-dessus de la porte de la ville trois lys surmontés d'une couronne et de l'armure d'un chevalier.

A gauche de Sainte Geneviève est Sainte Barbe avec sa tour ; à droite une autre vierge tient en main une épée et l'on voit à ses pieds une tête couronnée. Ne serait-ce pas par hasard Sainte Catherine d'Alexandrie, dont la victoire sur les philosophes de son temps serait ainsi symbolisée ? Dans l'église de Meilars cette Sainte tient également un glaive et écrase un minuscule docteur.

Au-dessous de Sainte Geneviève le retable présente une jolie nativité. A gauche de l'enfant Jésus figurent Marie et Joseph, en vêtements somptueux. Accompagnés d'une femme, les bergers adorent le nouveau-né.

A côté d'eux l'âne et le boeuf. Celui-ci réchauffe de son haleine le petit Jésus ; quant à l'âne, il a la tête levée pour braire. Au-dessus de la scène un ange s'enveloppe d'une banderole.

Quatre vertus dont deux théologales, et deux cardinales sont symbolisées aux bas des colonnes torses. A droite, la Foi et la Charité. La première est représentée par une femme assise sur des nuages et tenant un calice ; la seconde, par un personnage féminin prenant deux enfants sous sa protection. A gauche ce sont la Justice avec sa balance, puis la Force, symbolisée par une femme tenant une tour des deux mains.

A droite de l'autel, Sainte Marguerite foule un dragon.

Au tympan on aperçoit un buste de femme qui a les mains jointes en prière ; auprès d'elle un dragon ouvre la gueule.

Sur la droite de l'autel est un vitrail qui est le pendant de la verrière d'en face.

VITRAIL DE L'ANNONCE DU MESSIE.

De même que le vitrail d'en face a été conçu en fonction de l'autel de Saint Pierre qui l'avoisine, de même cette verrière répond à la scène de la Nativité sculptée sur l'autel voisin, comme la prophétie répond à la réalité. Nous avions là-bas le vitrail de la Rédemption ; ici c'est le vitrail de l'Incarnation.

1. Quel est ce majestueux vieillard tenant en main une coupe d'où sort une flamme ? Cette flamme est l'emblème du sacrifice, et l'on serait tenté de voir ici Abraham en qui toutes les nations furent bénies dans la personne du Messie son descendant. Peut-être s'agit-il de Melchisédech, roi de Salem, qui offrit en sacrifice du pain et du vin, figure du sacrifice eucharistique, et qui par son double caractère de roi et de pontife représente le Messie futur.

2. Le vieillard vénérable appuyé sur son bâton est le patriarche Jacob. Sur la banderole voisine de son bâton, nous lisons : Abraham, Isaac, Leo Juda vincet. Les derniers mots « Juda, le lion, sera vainqueur » font écho à la prophétie messianique de Jacob : « Toi, Juda, tes frères te loueront ; ta main sera sur le cou de tes ennemis... Juda est un jeune lion » (Genèse, XLIX, 8-9).

3. C'est ici Moïse tenant en main les tables de la Loi, couvertes de caractères hébraïques. Lui aussi a annoncé d'avance le Messie, le grand prophète de l'avenir : « Je leur susciterai d'entre leurs frères un prophète tel que toi dit le Seigneur à Moïse » (Deutéronome XVIIII, 18).

4. Le roi David est reconnaissable à la harpe dont il tire des accords à la louange de Dieu. De la main droite il présente le texte bien connu du psaume Dixit Dominus : « Tecum principium in die virtutis tuae in splendoribus sanctorum ». C'est la un psaume messianique dont David est l'auteur.

5. On reconnaît le prophète Isaïe au texte qu'il présente : « Consolamini popule meus ». Ce passage (XL, 1) est extrait de la seconde partie de son livre, qui contient plusieurs oracles messianiques.

6. Ce personnage imberbe est le prophète Daniel, qui fut déporté à Babylone, tout jeune encore, en 605 avant Jésus-Christ. Il tient en main le passage de son livre relatif à la prophétie messianique des 70 semaines : « soixante-dix semaines on été fixées à ton peuple et à ta ville pour mettre fin à l'apostasie et aux péchés, expier l'iniquité et établir la justice » (Daniel IX). Il s'agit là de semaines d'années.

Au tympan ce sont deux anges portant une des banderoles avec l'inscription : Notum fecit - salutare suum, « Le Seigneur a manifesté son salut » (Psaume XCVIII, 2). On lit sur une autre banderole, entre deux anges : Dirigatur Domine oratio mea sicut incensum in conspectu tuo, « Que ma prière s'élève devant ta face comme l'encens » (Psaume CXLI, 2). - Plus haut figurent les scènes de l'Annonciation et de la Visitation. Le tout est couronné par l'image du Père Eternel. Descendons vers le bas de l'église.

A gauche, contre la muraille, à la hauteur de l'arc diaphragme le monument des Morts de la grande guerre, en pierre de kersanton, étale les noms des enfants de Roscoff qui tombèrent au champ d'honneur.

Au bas de l'église, à gauche, c'est la chapelle du Sacré Coeur.

 

CHAPELLE DU SACRE-COEUR.

Nous avons ici un autel du XVIème siècle, à colonnes torses, décorées d'oiseaux qui picotent des grappes de raisin.

Au centre, un beau cadre doré sertit une peinture de la Vierge, d'allure exotique. Marie porte au cou un collier, et autour des mains des anneaux. Le front ceint d'un diadème d'or, elle est entourée d'une frange dorée. Les mains jointes en prière, elle foule le croissant. Un ange aux cheveux crépus porte les pans de son manteau. On lui donne le nom de Notre-Dame de la Guadeloupe. La tradition veut qu'elle ait été offerte à l'église par un marin qui l'aurait prise à la Guadeloupe.

A droite et à gauche, statues modernes de la Sainte Vierge et de Saint Joseph.

Dominant le tout, au tympan, dans une belle niche décorée de têtes d'anges et de fleurs, figure une vieille Vierge-Mère.

Dans un coin, à gauche de l'autel, est relégué un vieux lutrin qui a du style. A son sommet un aigle splendide, éclatant d'or, tient ses ailes éployées.

Avant de monter au clocher, examinons l'orgue, la chaire à prêcher, et le chemin de croix.

ORGUE.

Le buffet d'orgue doit comme la chaire, remonter au début du XVIIIème siècle. Les sept panneaux qui le composent offrent une ornementation de fantaisie. Prenons-les de gauche à droite.

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L'orgue, oeuvre de Thomas Harrisson (gendre de Robert Dallam) et Robert Dallam, date de 1650. La tribune d'orgue date de 1606 (il s'agit de ce qui subsiste de l'ancien orgue construit par John Bourne en 1606). Le buffet, oeuvre d'Yves Richard, date de 1649 et abrite aujourd'hui un instrument de Claus (1888), restauré en 1930 par Gloton et reconstruit par Renaud en 1985.

1. En haut, sur fond étoilé, une femme tient une corne, symbole d'abondance. En bas un autre personnage féminin, nonchalamment étendu entre deux corbeilles de fruits, porte à la bouche un fruit. A ses pieds on voit un singe. C'est le tableau de la Paix.

2. En haut, un homme tient de sa main une épée. En bas, un homme encore, qui se trouve entre deux corbeilles de fleurs, est assailli d'un côté par un serpent, de l'autre par un loup. C'est le tableau de la Guerre.

3. En haut, sur fond étoilé, un personnage tient dans sa main gauche levée une main coupée. En bas un second personnage joue de l'orgue.

4. C'est le panneau central sous le pupitre. Un personnage tient de la main gauche une couronne d'épines.

5. En haut, une femme couronnée porte en main une lanterne sourde, et terrasse un serpent. En bas, une personne donna à manger à un oiseau de proie, écrasant une tortue. On voit sur mer une caravelle.

6. En haut, un personnage tient un fouet. En bas, une femme joue de la mandoline pour charmer un paon. A sa gauche on aperçoit un violon, et un serpent, instrument de musique qui servait à accompagner les chantres.

7. En haut, une femme revécue d'un ample manteau, à orfroi pointé de roses, tient une croix de la main gauche. En bas, une personne tient un miroir ; un aigle est devant elle.

Entre les panneaux, des niches contenaient primitivement divers personnages. Il n'en reste que deux.

 

CHAIRE.

La chaire fut construite en 1711, sur le plan de la chaire de Notre Dame du Mur à Morlaix par le fameux artiste Jacques Lespaignol, maître sculpteur, qui avait domicile à Saint Melaine de Morlaix, près « le Pont aux Choux ». Il est l'auteur du retable de l'autel du Rosaire de l'église de Saint Thégonnec et aussi de la Mise au tombeau qui se trouve dans l'ossuaire.

La chaire coûta 600 livres qui furent versées à Lespaignol, le 19 mai 1712, parle marguillier Tancrède.

Le corps du monument est en chêne, et les panneaux en châtaignier finement travaillé.

église de Roscoff (Bretagne)

  

La chaire à prêcher, qui date de 1710-1711, est l'oeuvre de Jacques Lespagnol, maître sculpteur de Morlaix : le corps est en chêne et les panneaux sont en châtaignier. Sur l'escalier se trouvent trois panneaux : la Conception, la Présentation de la Vierge au temple, l'Annonciation. Sur la cuve se voient les quatre évangélistes.

 

église de Roscoff (Bretagne)

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 Evangéliste situé sur la cuve de la chaire à prêcher

 Evangéliste situé sur la cuve de la chaire à prêcher

   

Trois de ces panneaux courent le long de l'escalier et portent des scènes sculptées. C'est d'abord « la Conception », c'est à dire le triomphe de la Vierge, contemplé d'avance par ses parents Joachim et Anne. Marie, au-dessus de laquelle plane une colombe, tient en main un lys ; elle terrasse le serpent qui mord la pomme, sur le globe du monde. C'est ensuite la Présentation de la Vierge au temple de Jérusalem ; on voit derrière le pontife deux prêtres en rabat. - C'est enfin l'Annonciation.

Les quatre panneaux du corps de la chaire représentent les évangélistes avec leurs attributs symboliques : Saint Jean avec l'aigle, tenant un livre ; près de lui un encrier et un navire à trois mâts, - Saint Marc et le lion, - Saint Matthieu et l'ange, - Saint Luc et le boeuf.

Au dosseret de la chaire, en bas-relief vogue un navire. avec mâts ; cordages et gréements, pavillon carré à l'arrière, et flamme au grand mât. Il a fière allure avec toutes ses voiles déployées.

Les connaisseurs s'extasient devant la finesse des panneaux représentant les quatre évangélistes et les mystères de la vie de la Sainte Vierge, et devant le relief des feuillages qui les encadrent. Ils ne sont pas moins émerveillés par le fini de la frise qui court le long de la rampe de l'escalier, du feston qui garnit des deux cotés le dossier de la chaire et des pots de fleurs qui ornent les corniches du dôme.

Le chemin de croix avec médaillons en émail fut érigé canoniquement le 14 août 1892. Il coûta 2.762 francs.

église de Roscoff (Bretagne)

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Redescendons au bas de l'église. Au fond, du côté de l'Epître, voici le baptistère.

BAPTISTÈRE.

Ce monument qui date de 1690, est l'oeuvre de Guillaume Level et Alain Castel, maîtres sculpteurs du «  bourg de Landivisio, paroisse de Guicourvest ». Il est de forme octogonale.

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Les fonts baptismaux à dôme datent de 1690 et le baldaquin, qui est achevé en 1701, est semble-t-il l'oeuvre d'Alain Castel et Guillaume Level de Landivisiau.

Au pendentif de l'intérieur on voit deux têtes d'ange et une colombe qui plane. Le dôme est couronné par un ange tenant un bouclier ; on y aperçoit en outre des têtes chauves et des flammes.

 

CLOCHES.

Près du baptistère on prend, pour monter au clocher, un escalier qui compte 119 marches.

A la dix-septième marche, une porte donne accès à la Chambre aux Archives. C'est là que se trouvaient, dans une armoire à trois clefs, les vieux papiers ; c'est là, que, tous les dimanches, se réunissaient les notables délibérateurs de la trêve, pour traiter ses affaires. L'ascension terminée nous voici près des cloches, qui sont au nombre de quatre.

1. La première cloche, dans l'ordre chronologique, est datée de 1642. Elle s'appelle : Santa Maria (Sainte Marie).
Voici l'inscription qu'on peut y lire :
FRANCOIS. HELARY. Sr. DVPRE  ET. IAN. MARZIN. Sr. DE. LAVNAY PROCVREVRS. DE. CETTE. CHAPELLE  MONT. FAICT. FAIRE.

Cette cloche est la troisième comme dimensions.

2. Une seconde cloche, qui est la plus grande, date de 1811. Elle fut appelée Marie par son parrain, Claude de Kersauzon, et sa marraine, Marie de Villancourt.

3. Une troisième cloche, qui est la plus petite, reçût, en 1879, le nom de Joséphine de son parrain Olivier Salaün et de sa marraine Marie d'Herblais.

4. Une quatrième cloche, qui est la seconde dans l'ordre des dimensions, date de 1894. Son parrain Hyacinthe Kerenfors, et sa marraine, Emilie-Barbe Fallague, lui donnèrent le nom de Barbe.

Du haut du clocher on jouit d'une fort belle vue. Au nord, l’île de Batz ; au nord-ouest, une multitude de rochers en pleine mer ; à l'ouest et au sud-ouest, Santec, Cléder, Plouescat ; au sud, les deux flèches de la cathédrale de Saint Pol et celle du Kreïsker ; à l'est, le regard domine la mer par delà le promontoire de Sainte-Barbe.

  

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Stalles

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 Christ en croix

  Christ en croix

 

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 Personnage situé sur les sablières

 Personnage situé sur les sablières

église de Roscoff (Bretagne)

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 Personnage situé sur les sablières

  Personnage situé sur les sablières

église de Roscoff (Bretagne)

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 Personnage situé sur les sablières

 Personnage situé sur les sablières

église de Roscoff (Bretagne)

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  Personnage situé sur les sablières

 Personnage situé sur les sablières

église de Roscoff (Bretagne)

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 Statue de la Vierge-Mère

 

 

 

 

 

 Statue de sainte Marguerite

La statue de sainte Marguerite foulant aux pieds un dragon. Elle est taillée dans une pièce de bois non évidé dans le dos et mesure 100 cm. En bois polychrome d'auteur inconnu, elle est vraisemblablement du XVIème siècle (robe décolletée et serrée à la taille, chaussure à bout très large). Elle a été restaurée par l'atelier Arthema Restauration (en Juin-Novembre 2007).

église de Roscoff (Bretagne)

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 Confessionnal

  Confessionnal

   

 

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Ossuaire (XVIIème siècle)

La majorité du texte est un extrait de l'ouvrage " Roscoff, perle du Léon " d'Adolphe, évêque de Quimper et Léon, 1937.

Nota : les photos réalisées par Roger Frey sont la propriété du site infobretagne.com.

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