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En la paroisse de Rospez se trouve la chapelle bien conservée de Saint-Dogmaël, « un évêque, croit-on, du Coz-Yaudet, qui vint suivant la tradition évangéliser le pays de Rospez et fut enterré non loin delà sous un tumulus surmonté d'un calvaire, sur les bords d'une voie romaine. Cette chapelle du XVIIème siècle est vraiment remarquable par les statues du saint évêque, de sainte Anne et de l'Enfant Jésus, telles qu'on les représentait à cette époque largement drapées et richement polychrommées. On y voyait, il n'y a pas encore longtemps, une jolie verrière représentant le portement de croix : elle a été brisée par la main sans pitié des enfants du village. Une statuette en pierre, posée dans une niche au-dessus de la fontaine, est bien antérieure à la chapelle actuelle, ce qui indique que le culte de saint Dogmaël est bien plus ancien dans le pays. Son Gwerz ou légende, qu'on chante dans toutes les maisons, le prouverait encore davantage » [Note : Abbé France, Mémoire de l'Association bret. 1884, classe d'archéologie, p. 18]. Saint Dogmaël est invoqué par les mères pour faire marcher leurs petits enfants, et l'on fait sa fête le 7 septembre.

Dans le cimetière de Servel, dont l'église paroissiale toute neuve est bien posée au sommet d'une colline dominant le cours du Léguer, s'élève la chapelle des Cinq-Plaies portant la date de 1544. Au pardon de ce petit sanctuaire toute la population religieuse d'alentour se presse dans cet ancien cimetière ; celui-ci renferme, en outre sept niches en pierre, d'une hauteur d'environ trois mètres, dans chacune d'elles se trouvent retracées différentes scènes de la passion de Notre-Seigneur. Ces niches forment autant de stations où les fidèles viennent prier ; de là les pèlerins descendent par un petit chemin creux à la fontaine des Cinq-Plaies : l'eau qui en sort s'échappe par cinq trous ayant assez bien la forme de plaies ; tout autour sont sculptés les instruments de la Passion.

Nous soupçonnons volontiers une partie de ces édicules d'être l'œuvre d'un saint prêtre, Maurice Le Gall de Kerdu, décédé le 8 janvier 1694, recteur de Servel et auteur d'ouvrages ascétiques, notamment d'un petit volume intitulé l'Oratoire du cœur, plusieurs fois réimprimé. Son tombeau, qu'on retrouve encore dans le cimetière de Servel, porte sculpté dans le granit un cœur posé sur deux flèches en sautoir et entouré d'une couronne d'épines. Cette sépulture de M. Le Gall est très vénérée dans le pays.

(Abbé Guillotin de Corson, 1902).

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