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ROSPORDEN ENTRE 1870 ET 1950

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Situation économique — La construction de la voie ferrrée Paris Quimper (1862), la ligne de Concarneau, puis celle de Carhaix, (1895) contribuèrent grandement au développement économique de Rosporden. L'agriculture régionale profita la première de la facilité d'expédition de ses produits vers la France. En 1871, sur le marché aux bestiaux, on dénombrait en moyenne 500 bêtes à cornes. Le commerce des chevaux prit une telle importance qu'en cette même année, il fallut créer pour eux un champ de foire. Il en fut ainsi jusqu'en 1913, où il y avait encore, sur le marché, 500 bêtes à cornes et 200 chevaux. De nos jours, le développement des transports routiers a favorisé le ravitaillement direct à la ferme. Cependant, à la foire Saint Nicolas de 1950, il fut amené 90 à 100 claies contenant 5 ou 6 porcelets, 100 bêtes à cornes environ, 200 poulains et une centaine de chevaux de service. Voici les prix qui furent pratiqués : porcelets de 3 mois : 7 à 8.000 frs., de 8 à 10 semaines : 6 à 6.500 frs., petits : 4.500 frs., un taureau de 1500 livres : 85.000 frs., une vache : de 38 à 45.000 frs., une pouliche : 80.000 frs., un cheval : 52.000 frs. Il ne faut pas oublier que les fluctuations anormales de notre monnaie-papier actuelle s'expriment par des hausses qui ne sont qu'apparentes.

La culture des céréales suivit le même processus ascendant. Elle arrivait, en 1950, à des déclarations de 1.328 quintaux de blé, et 157 quintaux de seigle, chiffres que l'on peut porter à 1.800 quintaux de blé, et 500 quintaux de seigle, sur une superficie totale de la commune de 1.046 hectares. Aussi, bien avant la Guerre de 1914, vit-on apparaître à Rosporden les gros expéditeurs de blé (Boutet, Dagorn).

Les produits laitiers, abondants, suscitèrent la création des beurreries Le Moal (1890), puis Curo vers 1905 et plus tardivement Picard, à laquelle s'est adjointe une fabrique de gâteaux.

Lorsque les usines sardinières de la côte se mirent à faire les conserves de légumes, elles introduisirent. dans le pays, la culture des petits pois qui apparut à Rosporden en 1910. Elle se développa si rapidement qu'elle réveilla l'esprit entreprenant des Rospordinois. Après la Guerre 1914-18, Laurent Boutet, une Association de paysans propriétaires, puis Nicolas, se lancèrent hardiment dans la conserve alimentaire. Ils eurent à résoudre bien des difficultés. Elles le furent courageusement et le succès répondit à leur audace.

Mais il y avait dans le pays d'autres ressources qui attendaient aussi, pour être exploitées, des hommes d'initiative hardie. Et l'on vit surgir : 3 galocheries (Le Roy, Hamon, Goarant), la fabrique de produits d'entretien Mayola (Victor Donval), 2 parquetteries (Hervé, Rivier), 3 usines de salaisons (Le Gall, Bihan, Caugan). la tréfilerie Quéré-Conan, qui s'adjoignit à la tréfilerie Chapalain venue de la région nantaise bien avant 1914, deux fabriques de chaussures (Ant. Donval et Jh. Hamon). Il faut y ajouter quelques grosses entreprises de menuiserie (H. Troalen, Rivier) et de bois du pays ! (Le Gall). Et que d'importantes maisons artisanales. Tout cela fit de Rosporden, relativement à sa population, une des villes les plus commerçantes et les plus industrialisées du département. Aussi, la station qui la dessert sur la voie ferrée Paris-Quimper, est-elle devenue, dans le réseau français, une gare de troisième classe immédiatement après Vannes.

 

Population — Développement de la ville. Cette activité agricole, commerciale et industrielle eut comme premier résultat d'augmenter la population de Rosporden par l'appel de la main d'œuvre. De 1.213 habitants en 1876, la commune passait à 2.200, pour atteindre 2.887 en 1950. Mais l'agglomération rospordinoise, débordant les limites de la commune, s'étend sur Kernével et Melgven. Et l'on doit considérer comme faisant pratiquement partie de Rosporden, les territoires annexés à la paroisse en 1948, par l'autorité religieuse. Ils comprennent 130 foyers en Kernevel, 150 en Melgven, groupant environ 840 personnes. En sorte que Rosporden possède aujourd'hui près de 4.000 âmes.

Entre les deux Grandes Guerres. de 1918 à 1939, la ville s'est aussi considérablement étendue. Peu avant 1914, elle ne dépassait guère la gare, s'arrêtait à l'étang, à la ligne de Carhaix sur la route de Coray, et comptait seulement quelques maisons sur la route de Concarneau, après la place aux chevaux. Aujourd'hui, depuis le passage à niveau de Reun-an-guipp, jusqu'à Diwlan, son artère principale se développe sur 2,500 mètres ; tandis que du passage à niveau de la ligne de Carhaix jusqu'aux dernières maisons, après la bifurcation Pont-Aven-Concarneau, elle a bien 1 km. de large. Cette superficie de la ville, presque quadruplée, est couverte d'habitations abritant une population qui, pourtant, même aujourd'hui, n'atteint pas le double de celle de 1914. Entre les deux guerres, beaucoup de familles eurent leur maison, qui étaient autrefois locataires. Et ce bien-être, dont les Rospordinois avaient le droit d'être fiers, était dit à l'initiative hardie d'hommes entreprenants, qui avaient attiré des ressources dans le pays, et à l'esprit d'économie d'une population honnête et laborieuse.

 

La pompe - les écoles communales - les halles - l'éclairage électrique - le service d'eau - le nouveau cimetière - nouveaux chemins - l'église - les écoles chrétiennes - le vélodrome. L'aisance qui se répandait parmi la population, procurait à l'administration municipale les ressources nécessaires pour améliorer peu à peu, au profit de tous, les conditions de vie.

Tout d'abord, afin d'assurer aux habitants une eau potable à l'abri des souillures, elle fit couvrir, en 1880, le puits des Trois Marchands, et mettre deux pompes au milieu de la place au Beurre.

Puis, elle construisit, à l'usage des écoles communales, les bâtiments auxquels sont venus s'ajouter de nouvelles classes.

Les halles ne suffisaient plus à recevoir les marchandises et les céréales qui voulaient s'y abriter. Elles furent abattues et remplacées en 1895 par un édifice spacieux.

En 1899, la seconde du Finistère, la municipalité fit installer, dans les rues de la ville, l'éclairage électrique. A la vérité, nous autres gamins, nous préférions les réverbères à pétrole, que notre respectable garde-champêtre visitait tous les soirs et tous les matins d'hiver, armé de sa longue échelle, de son allumoir au bout d'une longue perche, et d'un long soufflet. Quelle joie d'emboiter le pas derrière Jean-Marie, de lui seriner sur l'air des lampions : « il allumera, il allumera pas », et de le faire monter à l'échelle, quand son énervement l'émpêchait d'atteindre les lampes avec son allumoir. Avec le grand soufflet, il était plus tranquille, car nous n'étions pas encore levés, ou bien nous étions en classe, quand il le promenait à travers la ville. Il est bien regrettable que personne ne se soit trouvé pour le croquer avec son escorte. Tout-à-fait représentatif de la vie de Rosporden à cette époque, ce tableau aurait eu sa place dans la salle des séances de la mairie, qu'un bonnet d'Arlequin est venu coiffer, remplaçant le dôme de l'horloge qui contrastait si heureusement avec le clocher de l'église.

A l'éclairage électrique, s'est ajouté le service d'eau, en 1944, sous l'administration de Joseph Postic. Ce fut un travail assez considérable, puisque la source qui l'alimente fut captée à 14 km., au village de Restambern, près de Coadry, en Scaër.

L'année suivante, l'accroissement de la population amena l'ouverture d'un nouveau cimetière sur la route de Coray.

La campagne n'avait pas été oubliée car elle contribuait, pour une grosse part, à la prospérité de la ville. Les vieux chemins d'accès aux villages furent rendus à nouveau praticables : tels, le « Car-hent-nevez » de Ros-an-duc à Kerleue bihan, de la route de Coray à celle d'Elian, le chemin de Kerleue bras, celui de Keram-broc'h au chemin des poissionniers, par Kerdaner, celui du Moulin Vert, celui de Coat-Culloden à Penn-an-lenn.

Comme les halles, l'église depuis longtemps ne répondait plus aux besoins de la population. En octobre 1897, pour satisfaire à ses désirs maintes fois exprimés, Monsieur Kerlouéguen étant Recteur, le conseil de Fabrique décida de rebâtir le mur Nord qui menaçait ruines, et d'y adjoindre une chapelle formant transept, d'y ouvrir des fenêtres, de refaire la toiture et le lambris de la nef et des bas-côtés qui seraient allongés de 4 mètres jusqu'à la rue. C'était un travail considérable, dont le devis montait à 20.000 francs. La municipalité y contribua pour 500 francs. Les travaux furent confiés par Monsieur Ruer, architecte, à Monsieur Canevet, entrepreneur à Rosporden, et furent exécutés par des ouvriers de la localité. L'église doit encore au zéle de Monsieur Kerlouëguen, l'autel du Sacré-Cœur dans la nouvelle chapelle, celui de la Vierge, dans le bas-côté Sud, et la chaire à prêcher. Les coffres des deux autels sont ornés de hauts-reliefs. Celui du Sacré-Cœur représente l'apparition de Notre Seigneur à Sainte Marguerite Marie, de l'Ordre de la Visitation. Aussi, est-elle accompagnée de Saint François de Sales et de Sainte Jeanne de Chantal, les deux fondateurs de l'Ordre. Le haut-relief, comme l'autel de la Vierge, consacrés à Notre Dame de Lourdes, ne rappellent plus en rien que l'Archiconfrérie du Rosaire y fut érigée en 1661 par Monseigneur René du Louet. Monsieur Le Borgne, qui succéda à Monsieur Kerlouéguen, dota l'église d'une troisième cloche, venue du Sacré-Cœur de Quimper, du tableau de l'Assomption signé Loir (1624-1679), primitivement dans la cathédrale de Quimper où il fut percé à coups de sabre pendant la Révolution, et des fonts baptismaux. Il restaura le Calvaire un 1905. Notre vieille église n'est donc pas sans intérêt. Il lui manque, au milieu du XXème siècle, de beaux vitraux, et une tribune pour recevoir l'orgue récemment acquis par le Recteur Monsieur Mélanson.

L’œuvre la plus importante dûe à l'activité inlassable de Monsieur Le Borgne, reste l'école chrétienne des garçons ouverte en 1911.

A leur tour, les religieuses du Saint-Esprit, de Saint-Brieuc, ont fait construire en 1939, pour les filles, un superbe pensionnat inauguré en octobre 1944.

Il serait injuste de ne pas mentionner ici le vélodrome, dû à l'initiative d'un groupe de commerçants ayant à leur tête Victor Donval. Les fêtes que l'on y donnait attirèrent de nombreux étrangers qui procurèrent à la ville des recettes intéressantes.

(H. Pérennès).

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