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ROUGE

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La commune de Rougé (pucenoire.gif (870 octets) Ruzieg) est chef lieu de canton. Rougé dépend de l'arrondissement de Châteaubriant, du département de Loire-Atlantique.

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de ROUGE

Rougé vient de la couleur du sol et de la famille qui a pris ce nom.

La paroisse primitive de Rougé, englobait semble-t-il jadis le territoire de Soulvache.

Ville de Rougé.

La seigneurie de Rougé appartient, au commencement du IXème siècle, à Tugdual (ou Tudual) de Rougé, qu'on considère comme le fondateur de la paroisse. Son nom figure dans la charte de fondation du prieuré de Béré vers 1050 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I. 401). Ce Tugdual de Rougé a au moins trois fils : Hervé, qui semble lui avoir succédé dans sa seigneurie, Merhen et Main qui donne aux moines de Béré sa terre de la Chapelle en Ercé-en-la-Mée (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I. 402 et 695). Eudon ou Yvon de Rougé (fils d'Hervé), seigneur dudit lieu, épouse Anne Le Bigot, fille d'Haimon Le Bigot, seigneur de Moisdon : il en a Bonabes, son successeur à Rougé (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I. 586 et 777). Cette famille qui possède le château de Rougé participe aux croisades et fait de nombreuses donations aux abbayes des environs : Melleray, Saint-Sauveur de Béré et Saint-Martin de Teillay.

Ville de Rougé.

La châtellenie de Rougé se compose à l'origine de trois grands fiefs : Rougé-à-Rougé, Rougé-à-Tourie et Rougé-au-Teil. Ces deux derniers forment avec le temps la vicomté de Tourie et la châtellenie de Teil. La châtellenie de Rougé (encore appelée Rougé-à-Soulvache) est rattachée à celle de Châteaubriant, mais une branche de la famille s'est perpétuée en Anjou. Les terres possédées comprenaient les bois du Plessis, de la Garenne, la région de la Tour de Soulvache et des tenues en Thourie et Le Theil. En 1597, le connétable de Montmorency, baron de Châteaubriant et sire de Rougé, obtient du roi l'établissement d'un marché et de plusieurs foires en "sa ville de Rougé" (Archives du Parlement de Bretagne).

Ville de Rougé.

La famille Durand, seigneurs de la Minière, possède le château du Rouvre où François Ier passe en 1532. Cette famille se distingue lors de la septième croisade. La seigneurie de La Minière située sur les terrains du minerai de fer a fini par disparaître.

Ville de Rougé.

Au XVIIIème siècle, la famille de Rougé est qualifiée des titres de comte et marquis. Depuis de longues années, cette famille ne possède plus rien à Rougé. La propriété s'est morcelée. En 1850, on ne compte guère comme principaux propriétaires que les du Raquet, du Boispéan, Gahier-Glotin.

Ville de Rougé.

Note 1 : liste non exhaustive des maires de la commune de Rougé : Joseph Feneux (sous le 1er Empire), Leroy de La Trochardais (sous Louis XVIII et Charles X), Louis Aulnette, François Guéhéneuc (sous le Second Empire), Bily, Créant, Boispéan, Lelièvre, Jean Marie Digue (durant 29 années), Alexandre Rabu, .....

Ville de Rougé.

Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la commune de Rougé, à partir de 1579 : Cambier, Laurent Blanchard, de Lourmel, Pierre Gallereau, Chevillard, Massar de La Cour, Lavairie, Dubreuil, François, Moricé, Pierre Rousseau (de 1748 à 1791), Charles Caris-Gallicaud, Julien Piel, Jean Hamon, Mathurin Gandon, Joseph Legendre, Auguste Pouvreau, Noblet, Henri Moreau, Riochet, Joseph Guihéneuc, André Hervouet, .... En 1793, les Rebelles de Rougé tuent le prêtre constitutionnel qui officie à Rougé, et en représailles les "Cent-Sous" ou Bleus de Retiers, perquisitionnent tous les châteaux, l'abbé Verron est découvert à Beauvais et aussitôt massacré. C'est le 12 janvier 1793, que l'abbé Pierre Rousseau meurt à Nantes, en la prison des Carmélites (il était âgé de 79 ans et avait administré la paroisse de Rougé pendant plus de 40 ans).

Ville de Rougé.

Voir   Ville de Rougé (Bretagne) " Monographie de la commune de Rougé en 1897 ".

Voir   Ville de Rougé (Bretagne) " Cahier de doléances de Rougé en 1789 ".

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PATRIMOINE de ROUGE

l'église Saint-Pierre et Saint-Paul (1888), édifiée par l'abbé Legendre. Sa bénédiction et sa consécration datent de 1888. Les vitraux et la tribune sont dus à l'abbé Moreau. L'abbé Riochet achève l'oeuvre de construction par l'orgue, les boiseries, puis les stalles du choeur. Le chemin de croix est un don de la famille du Raquet de La Vieille-Loye-Chambellan. Trois plaques commémoratives rappellent le souvenir de trois prêtres martyrs : Pierre Rousseau (décédé à Nantes en la prison des Carmélites, le 12 janvier 1793), Verron (massacré par les Bleus en 1793, au château de Beauvais), victimes de la Révolution. L'abbé Barat assassiné en Indochine en 1885. En 1827, le cimetière jusque-là autour de la primitive église, est ouvert au bas du bourg, partie Sud. Le presbytère date de 1900. En 1922, la vicomtesse Robert de Rougé offre à l'Eglise, un superbe monument en marbre blanc rappelant la mort de son fils, tombé au champ d'honneur durant la guerre de 1914-1918. A mentionner trois cloches : Louise-Julie, Marie-Agathe (ayant pour parrain en 1863 l'abbé Deluen de Rougé et pour marraine Agathe Fauchet), une petite cloche qui date de 1589 et qui a pour parrain Jean Durand (seigneur de La Minière) et pour marraine Françoise Giffart, dame du Rouvre. Le presbytère date de 1900 ;

Eglise de Rougé.

 

Eglise de Rougé.

 

Eglise de Rougé.

la croix de la Main (XIIIème siècle-1997). Cette croix commémore le sauvetage de Saint-Louis par messire Durand de La Minière (ayant participé à la septième croisade) : "le roi Saint-Louis allait recevoir en plein visage, une flèche ennemie, lorsque le jeune Durand avança soudain la main, et la flèche s'arrêta sur son gantelet, il avait sauvé son roi". Depuis lors la croix porte le nom de "Croix de la Main" ;

la croix (début du XXème siècle), située à La Guérivais ;

l'oratoire (XXème siècle), situé à La Grée-Potin. Une niche contient le groupe de Notre-Dame de la Salette et des enfants ;

les vestiges du château du Rouvre (XVème siècle). Propriété jadis de la famille Durand. Le château possédait autrefois une chapelle privée. Du château, il ne subsiste en fait que deux cintres du porche d'entrée et la base d'une tourelle. Un écusson daté de 1624 (ou 1627) est encore visible sur la base d'une tourelle ;

le manoir de Chambellan, situé au-dessus du Grand-Ligné et agrandi en 1742 avec les pierres du château de la Minière. Il avait jadis une très belle avenue à quatre rangées. Le cadre des ouvertures en pierres schisteuses est parfois sculpté : on remarque deux animaux très curieux qui passent pour des images de la célèbre "bête de Béré". Il possède une chapelle privée qui a servi un moment au culte protestant. Les titulaires ont été un moment protestants, alliés aux de La Chapelle de Sion, aux Bonnier et aux Durand. Le domaine passe ensuite aux de Boislève (fervents catholiques), puis aux Gesril du Papeu, aux Le Roy de La Trochardais et aux du Raquet de Vieilleloye. Le manoir est incendié en partie, puis restauré à l'époque romantique. Propriété de la famille Paillard au XXème siècle ;

Manoir de Rougé.

le manoir de l'Orgeraie (XVIème siècle), situé près du bourg de Rougé. Ce manoir, sis à flanc de coteau, est bâti en équerre avec tourelle d'angle. Il possède une chapelle privée. Propriété jadis de la famille Du Boispéan. Une cheminée dans la grande salle du rez-de-chaussée montre une plaque foyère aux armes des Colin de La Biochaye et des Saget de La Jonchère ;

Manoir de Rougé.

le manoir de Beauvais (XVIème siècle), édifié sur l'emplacement de l'ancien château de Rougé et caractérisé par une tour de style néo-renaissance. On l'appelle encore "la cour au roi". François Ier y aurait séjourné durant une nuit en 1532. Propriété de la famille Guihéneuc, jadis titulaire de Rigné. François Guihéneuc, chef royaliste du pays de Rougé, acheta Beauvais (son petit-fils sera maire de Rougé et conseiller général). On admire une belle porte d'entrée sculptée, en schiste, surmontée d'une accolade, d'un cadran solaire et d'un grotesque. Un écusson porte la croix pattée de la famille des Rougé. Les terres possédées comprenaient, les bois du Plessis, de la Garenne, la région de la Tour de Soulvache et des tenues en Thourie et Le Theil ;

Manoir de Rougé.

le logis de La Noë et ses dépendances. Ancienne résidence secondaire de la famille Lanoë de Nantes, héritière des Guérin ;

la porte et la fenêtre (1654) situées à La Rondinière. Le linteau de la fenêtre est gravé de la date de 1654 et du nom de G.V. Moyson ;

la mine de fer (fin du XIXème siècle) de La Minière. La première société minière de Rougé est fondée à la fin du XIXème siècle par l'armateur hollandais De Porter. Le manoir de La Minière propriété jadis de la famille Durand (ayant participée à la septième croisade) a été détruit par l'exploitation du sol pour en tirer le minerai. Ce manoir, avec droit de haute justice, possédait jadis une chapelle privée. Il existait de nombreux fourneaux et 5 grandes forges qui n'ont pu résister, autour de 1860, devant les fers anglais, traités au charbon ;

Mines de Rougé.

la statue Saint-Joseph (XIXème - vers 1920), située au Bois de La Houssais. Ce bois a appartenu durant les années 1880 au conseiller général Emmanuel Gahier ;

7 moulins dont celui de la Bloterie, des Sept-Vents, du Haut, Dérouet, du Beau-Chêne, de Bois-Bréant, de la Tindiais ;

A signaler aussi :

l'ancienne voie romaine venant de Blain par Pont-Veix, traversant le bourg et passant par les villages du Verger et de La Salle (pavage romain visible jadis sur le parvis de l'église) ;

la découverte dans les Galeries de La Minière, de plusieurs pièces de monnaie (dont une pièce en or de l'époque de l'empereur Trajan, déposée au musée de Nantes) et de quatre sceaux de seigneurs ;

Mines de Rougé.

le four à pain (XXème siècle), situé aux Hautières ;

les ruines de l'ancien manoir de la Salle (XVème siècle), situé jadis au Sud du bourg de Rougé ;

l'ancien manoir du Rocher (XVIème siècle), situé à 2 km à Ouest-Sud-Ouest du bourg de Rougé ;

l'ancien manoir du Verger, situé à 2 km au Sud du bourg de Rougé ;

l'ancien manoir du Bois-Jean, situé à 4 km au Sud du bourg de Rougé ;

l'ancien manoir de Fregeulle, situé à 4 km au Sud-Sud-Est du bourg de Rougé ;

l'ancien menhir, situé jadis à 300 mètres au S. E. du village de la Reboursière (signalé en 1931 par Joseph Chapron) ;

l'ancien menhir, situé à la Grée de la Chutière et détruit en 1892 (il était haut de 1m60) ;

Ogée signale des douves et des retranchements dans le bois de la Garenne ;

la présence jadis d'une carrière d'ardoises au village de la Guérivais ;

Ville de Rougé.

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ANCIENNE NOBLESSE de ROUGE

La châtellenie de Rougé : la paroisse de Rougé a donné son nom à une vieille famille noble qui subsiste encore. On regarde comme son premier auteur connu un certain Tugdual, dont le nom figure dans la charte de fondation du prieuré de Béré, vers 1050 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 401). Ce Tugdual de Rougé eut au moins trois fils : Hervé, qui semble lui avoir succédé dans sa seigneurie, Merhen et Main qui donna aux moines de Béré sa terre de la Chapelle en Ercé-en-la-Mée (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 402 et 695). Hervé de Rougé offrit lui-même vers le même temps au prieur de Béré un bordage ou terre qu'il possédait en Piré ; il fit ce don du consentement de ses fils, Eudon et Guétenoc, celui-ci bâtard (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 401 et 695). Eudon ou Yvon de Rougé, seigneur dudit lieu, épousa Anne Le Bigot, fille d'Haimon Le Bigot, seigneur de Moisdon ; il en eut Bonabes son successeur à Rougé (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 586 et 777). Bonabes, sire de Rougé, fut du nombre des chevaliers bretons qui se liguèrent en 1173 contre Henri II, roi d'Angleterre. Dix ans plus tard il assista, le 7 août 1183, à la dédicace de l'église abbatiale de Melleray, accompagné de son fils Geoffroy, mais pleurant la mort d'un autre fils plein d'avenir nommé Egaré (cet Egaré de Rougé paraît plusieurs fois à la cour de Conan IV, duc de Bretagne, immédiatement à la suite des hauts barons les sires de Dinan, Fougères et Vitré - Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I 634 et 662), inhumé à l'ombre du monastère. En souvenir de ce jeune homme, le sire de Rougé donna aux moines de Melleray sa dîme de Saint-Aubin-des-Châteaux. Cinq jours après, un autre de ses fils, Olivier, se trouvant à la maison de la Trévesche, confirma cette donation (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I 696). Le P. du Paz distingue ce Bonabes de Rougé d'un autre seigneur de même nom, décédé selon lui en 1252 ; il fait même ce dernier l'arrière petit-fils du premier. Mais nous allons voir que ce prétendu second Bonabes avait deux fils portant les mêmes noms que les fils du premier Bonabes et qu'il mourut d'ailleurs en 1242. Il nous semble donc qu'il n'y eut à cette époque qu'un seul Bonabes de Rougé, présent en 1183 à Melleray, en 1203 à la réunion des seigneurs bretons voulant venger le meurtre du prince Arthur de Bretagne et parvenu en 1242 à une extrême vieillesse. Le Cartulaire de Melleray nous apprend, en effet, qu'accablé d'infirmités et se voyant prêt à mourir, Bonabes de Rougé donna aux Cisterciens de cette abbaye l'emplacement d'une maison au bourg du Teil et toute sa dîme de Saint-Vincent-des-Landes ; faisant approcher de sa couche funèbre ses deux fils Geoffroy du Teil et Olivier de Rougé, le vieux chevalier leur fit approuver sa donation et fit sceller l'acte, de son sceau présentant un cavalier portant une croix sur son écu. Le sire de Rougé mourut peu après, le 1er mai 1242, et son corps fut inhumé dans l'église abbatiale de Melleray. On y voyait encore au XVIIème siècle son tombeau représentant un chevalier couché, ayant sur son bouclier l'écusson de la maison de Rougé : De gueules à la croix pattée d'argent. Autour de la tombe étaient gravés ces mots : Cy gist le léal chevalier Bonabes de Rogé à qui ce moustier fut moult chier et por ce le voulut pour sa sépulture eslir l'an MCCXLII. Le monde delessa et nous le premier mai ; a dreit pour Dieu que merci en ait. Amen (Archives de Loire Inférieure, H75). Quelque temps après Olivier de Rongé, fils du précédent, fit à son tour don à l'abbaye de Melleray d'une dîme qu'il tenait de sa femme, Agnés de Derval, dans la paroisse de Grandchamp ; à quoi consentirent volontiers cette dame et Olivier de Rougé son fils (Archives de Loire Inférieure, H75). Nous possédons le sceau de ce sire de Rougé en 1276 : il porte les mêmes armoiries que celui de son père et cette légende : SIGILLUM SECRETI (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, planches, n° 88). Olivier de Rougé laissa sa seigneurie à son fils Guillaume de Rougé qui fut condamné en 1317 à mille livres d'amende « pour avoir battu, excédé et longuement détenu en prison » un sergent du duc de Bretagne (Inventaire des titres du château de Nantes). Guillaume de Rougé hérita, par représentation de sa mère Agnès de Derval, de la seigneurie de Derval que lui légua son grand-père Bonabes II sire de Derval. Il épousa d'abord Macée de la Haye, puis N... de Neuville ; il eut du premier lit Bonabes de Rougé et du second Jean de Rougé qui moururent avant lui : Bonabes sans postérité après 1338 et Jean au siège de la Roche-Derrien en 1347. Quant à Guillaume de Rougé il ne dut décéder que vers 1360 (Archives de Loire Inférieure, E1191). Son successeur à Rougé fut son petit-fils Bonabes, fils de Jean de Rougé (selon les uns Jean de Rougé avait épousé Philippote de Saffré, selon d'autres Jeanne de la Muce, peut-être en réalité épousa-t-il les deux). Ce Bonabes, déjà baron de Derval du vivant de son père, avait été envoyé ambassadeur en Angleterre, en 1348, pour traiter de la rançon de Charles de Blois, mais en 1358 il se trouvait à son tour prisonnier des Anglais ayant été pris à la bataille de Poitiers. Il mourut en 1377 et fut inhumé dans l'église abbatiale de Melleray. A partir de Bonabes de Rougé, sire de Rougé et baron de Derval, ces deux seigneuries ne furent plus désunies. Jusqu'en 1789, elles demeurèrent successivement aux mains des derniers membres de la branche aînée de Rougé, des sires de Châteaugiron et des barons de Châteaubriant ; nous les avons tous fait connaître en parlant de la baronnie de Derval. Rougé, châtellenie d'ancienneté, était la terre la plus importante mouvant de la baronnie de Châteaubriant. « Tenue prochement de la dite baronnie, à debvoir de foy, hommage et rachapt », elle fut incorporée à cette baronnie par lettres patentes de 1554.

La châtellenie de Rougé se composait à l'origine de trois grands fiefs : Rougé-à-Rougé, Rougé-à-Tourie et Rougé-au-Teil. Ces deux derniers formèrent avec le temps la vicomté de Tourie et la châtellenie du Teil dont nous avons précédemment parlé. Il ne nous reste donc à traiter ici que Rougé-à-Rougé, châtellenie appelée aussi dans les derniers siècles Rougé-à-Soulvache, après la destruction du château de Rougé. Cette seigneurie s'étendait en 1560 dans six paroisses : Rougé, Ruffigné, Lalleu-Saint-Jouin, Ercé-en-la-Mée, Soulvache et Saint-Jean de Béré (Archives du Parlement de Bretagne, 13 reg. des édits, 119) ; mais à l'origine, comme nous l'avons vu, les sires de Rougé avaient des droits jusqu'en le Teil, Tourie et Piré, d'un côté, — Saint-Aubin-des-Châteaux et Saint-Vincent-des-Landes, de l'autre. En 1597 le connétable de Montmorency, baron de Châteaubriant et sire de Rougé, obtint du roi l'établissement d'un marché et de plusieurs foires en « sa ville de Rougé » (Archives de Loire Inférieure, B). Vers la même époque les redevances féodales de la châtellenie de Rougé consistaient en 143 livres d'argent, 1128 boisseaux d'avoine, 192 poulets et une paire de gants (Archives de Loire Inférieure, B). Environ quarante ans avant, cette seigneurie était affermée moyennant la somme ronde de mille livres (Déclaration de Rougé en 1560). Au nombre des mouvances nobles de la châtellenie de Rougé figuraient les seigneuries de la Minière, d'Hugères, de Chamballan, etc.

Le château de Rougé, construit près du bourg de ce nom, n'existe plus depuis bien des siècles. En 1619 le P. du Paz en écrivait : « Ce fort beau chasteau, chef et siège d'une belle et antique chastellenie, a esté tellement ruisné et demoly, que maintenant peut-on à grant peine en remarquer les vestiges ; car l'emplacement mesme a esté baillé à féage et peut-on en dire comme de la ville de Troye Nunc seges est ubi Troia fuit » (Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne). C'est probablement ce qu'on appelle encore les Salles dans le bois de la Garenne ; on y retrouvait en 1778 d'anciennes douves, larges de douze à quinze pieds, avec un puits à l'intérieur (Ogée, Dictionnaire de Bretagne, II, 638). Après la destruction de leur château, les sires de Rougé construisirent, comme chef-lieu de leur seigneurie, une tour fortifiée au bord d'un vieux chemin romain et non loin du bourg de Soulvache ; elle figure en ces termes dans la Déclaration de Rougé en 1628 : « une motte de terre eslevée et une tour sur icelle, dont la couverture est ruisnée, sises ès marais de Soulvache » (Archives de Loire Inférieure, B). De nos jours elle vient d'être décrite par M. 0rieux comme suit : « A trois cents mètres au Nord du bourg de Soulvache, au bord du Samnon, motte féodale entourée d'une douve, avec son donjon de huit mètres de hauteur en ruines ; rez-de-chaussée, une porte et quatre archères ; premier étage, fenêtres et archères ; hauteur de la motte 12 mètres, diamètre au sommet 16 mètres. A côté, en dehors de la douve, chapelle romane rectangulaire. Traces de douves entourant un grand espace, chapelle et donjon » (Histoire et Géographie de Loire Inférieure, II, 337). Outre les châteaux de Rougé et de Soulvache, le domaine proche de la châtellenie de Rougé comprenait : la forêt Neuve, adjacente à celle de Teillay — les bois de la Garenne et du Plessix de Rougé s'entrejoignant — un moulin à vent en Rougé et le moulin à vent des Mortiers en Ruffigné (Déclaration de Rougé en 1628).

Morcelée, comme nous venons de le dire, en trois seigneuries et incorporée à la grande baronnie de Châteaubriant, la vieille châtellenie de Rougé avait nécessairement perdu aux siècles derniers toute son importance primitive. Mais son nom ne s'éteignit pas ; il continue même d'être noblement porté par les descendants des puînés des premiers sires de Rougé, richement possessionnés en Anjou (abbé Guillotin de Corson).

(à compléter)

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