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LE CLERGE DE ROUILLAC

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CLERGÉ.JEAN VITTE, pour lors vicaire à Lanrelas, fut le premier desservant de la trêve de Rouillac., à l'époque de son érection. Cet ecclésiastique était né à Breteil, près de Montfort-sur-Meu, le 2 avril 1751, du mariage de Marc et de Jeanne Gaissard et reçut la prêtrise le 18 mars 1777. A Rouillac, dans ses nouvelles fonctions, il refusa nettement de prêter le serment constitutionnel, ainsi que de lire la première lettre pastorale de l'évêque intrus Jacob le 12 juin 1791.

M. Vitte dut, en conséquence, prendre le 18 septembre 1792 un passeport pour s'exiler. Nous y relevons le signalement suivant : « cinq pieds deux pouces, cheveux blancs, couverts d'une perruque, bouche moyenne, menton allongé, front rond, visage large, barbe noire mêlée de blanc ». M. Gofvry cite M. Vitte parmi les prêtres qui vécurent à Jersey. Il en revint vers le milieu de 1795 et fit désormais du ministère caché à Rouillac jusqu'à la fin de la Révolution.

Un rapport de police du 6 frimaire an VI (26 novembre 1797) signale la présence de ce prêtre à Rouillac et le signale comme « moins méchant que les autres ». (Archives C.-du-N., Lm 5, 113). M. Vitte, écrivent les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc, op. cit., I, p. 33, se cachait d'habitude chez Jacques Basset au clos Quémart, ou bien encore au clos Breton ou clos du Puits. C'est du reste chez Jacques Basset que mourut M. Vitte, âgé de 52 ans, le 16 janvier 1804. (Cf. sur ce prêtre Archives C.-du-N., Lm 5, 115).

Thomas Plaine dont nous avons parlé à propos des aumôniers de la ville de Dinan, nommé au rectorat de Rouillac, ayant préféré celui de Léhon, JEAN-JOACHIM GAUTIER fut désigné pour le remplacer le 9 juin 1804. Nous ferons son article biographique en parlant de Plumaugat dont il était originaire. Lorsqu'il trépassa recteur de Rouillac le 19 septembre 1808 à l'âge de 56 ans, il eut pour successeur M. FRANÇOIS AVRIL. Nommé à Rouillac le 1er juin 1809, il y décéda le 20 août 1818. M. MATHURIN LEVREL le remplaça dans ses fonctions de recteur le 1er octobre de cette même année. Cet ecclésiastique était né à Plouasne, au village de Lantran le 30 juillet 1761 du mariage de Pierre et de Jeanne Bodin. Après avoir étudié à Dinan au collège des Laurents et reçu la note « très bien » à son examen de diaconat, il reçut celui-ci le 18 septembre 1790.

M. Levrel ne s'assermenta pas et se fit ordonner prêtre à Paris le 11 mars 1797, puis cet ecclésiastique s'en fut à la Nouée comme vicaire avec M. Joseph Denoual, son compatriote. Il revint ensuite à Plouasne, puis à Eréac et décéda lecteur de Rouillac le 22 juillet 1821. Décidément Rouillac n'assurait pas longue vie à ses recteurs.

 

Pièces justificatives.
LA CHASSE AUX PRÊTRES INSERMENTÉS ET AUX CHOUANS.
(Archives C.-du-N., Lm 5, 115).

Broons le 23 pluviôse, l'an VI de la République Française. Huet, commissaire du Directoire exécutif près le canton de Broons au Commissaire du Directoire Exécutif près le Département des C.-du-N. [Note : aujourd'hui Côtes-d'Armor].

Citoyen : Par votre lettre du 12 pluviôse reçue le 17, vous me recommandez d'exercer la plus grande surveillance sur les nommés Jean Bougault, dit Jean Deschamps, Jean Mercier et Jean Vitte, tous trois prêtres réfractaires, ces deux derniers condamnés derechef à la déportation, par arrêté du Directoire Exécutif du 22 brumaire dernier.

Il est certain qu'ils sent cachés dans les communes du canton, et que sur mon réquisitoire, il a déjà été fait plusieurs recherches soit par la gendarmerie, soit par la force armée pour les saisir, lesquelles jusqu'à ce jour ont été infructueuses. Je suis dans le cas de prouver toutes mes « stimulations » pour y parvenir. Il y a environ 15 jours qu'un administrateur municipal et moi partîmes à deux heures du matin, accompagnés du commandant de l'arrondissement de la gendarmerie et de trois détachements. Personne ne savait le sujet de notre sortie. Nous fimes cerner plusieurs maisons suspectes, notamment celles des Picot-Limoellan, de la Ville-es-Blanc et de celle de Heurteloup où demeure Marie Le Forestier, l'ex-chouan. Nous ne trouvâmes rien à Limoëlan ni dans les fermes. A la Ville-es-Blanc, l'administrateur municipal trouva une chasuble et des linges d'église avec une boîte de pain à dire la messe. C'est un nommé Le Colinet, cultivateur et fermier de ce local ci-devant seigneurial, qui a protégé de tous temps et protège encore les ex-nobles et les prêtres réfractaires. Cet homme ayant de l'influence dans la commune de Sévignac, serait bon à arrêter, au moins jusqu'après les élections. C'était chez lui où, avant le 18 fructidor, le nommé Le Forestier, ex-recteur de Sévignac, exerçait publiquement dans sa grange et il doit encore être caché dans quelque coin. Dans ce temps, il n'était permis à aucun patriote de s'en plaindre, parce que le sieur Limon, leur protecteur de prairial, les avait spécialement recommandés à ses anciens et dignes collègues.

Il y a longtemps que je fais épier Picot-Limoelan, dit Tape-à-Mort, ex-chef de chouans, porté sur une liste d'émigrés, mais de jour à autre, il change de domicile. Il va souvent du côté de la Guyomarais. A l'égard de Marie Le Forestier, neveu de l'ex-évêque de Tréguier (Le Mintier), il est souvent à Heurteloup. Je vous ai envoyé des renseignements sur son compte. Il a deux pistolets de poche dont il n'a pas fait la déclaration. Il a été même, à ce que l'on m'a assuré, chef de canton de chouans. Cependant il n'a pas déposé les armes. Il a dû partir à la tête de 40 homme à Quiberon, lors de cette affaire. C'est contre de tels individus que le Directoire doit exercer des mesures de sûreté. Il serait donc très avantageux de l'arrêter avant les élections, car ce sont ces amis de Louis XVIII qui perdent les campagnes.

Je vous observerai, citoyen, que je ne vous ai pas laissé ignorer ce qu'ils étaient et les états décadaires et correspondances vous l'ont annoncé depuis longtemps. S'il était possible d'être secondé dans les recherches que je fais journellement, soyez assuré que la malveillance ne tirerait aucun résultat de ses projets dans le canton de Broons.

Salut et Fraternité. Signé : Huet.

(A. Lemasson).

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